Mesure phare du Front populaire, nouvelle version, le passage d’un Smic à 1600 € net relève du voeu pieux. Mais dans l’industrie du livre, et plus spécifiquement pour les librairies, une pareille mesure équivaut à la promesse d’une hécatombe. Chronique d’une mort imminente ?
Le 18/06/2024 à 12:55 par Nicolas Gary
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18/06/2024 à 12:55
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Comment le monde du livre ne ferait-il pas bloc contre le Rassemblement national ? Il suffit de consulter le programme porté par Jordan Bardella pour s’apercevoir que le mot culture n’existe qu’accolé à agri — et rien de plus dans les 22 mesures que présente Marine Le Pen.
Sauf que, nous indique un libraire, le nouveau Front populaire porte « une mesure totalement mortifère pour notre économie et notre secteur, qu’il nous est impossible d’occulter ». Que l’on aime les lettres n’empêche nullement de regarder les chiffres, nous explique une de ses consœurs : « Dans notre économie à flux tendu, sans compensation, le SMIC à 1600 € net revient à un désastre. »
Les données du Syndicat national de la librairie sont sans appel : le salaire moyen d’un libraire est de 1720 € nets mensuels — soit un brut de 2205 €. Le SMIC brut pour 2024 a été porté à 1766,92 €, soit 1398,70 € nets. S’il devait s’établir à 1600 € nets (soit 2050 € bruts), quelles seraient les conséquences pour le secteur ? « On peut poser la question différemment : quel pourcentage de librairies fermeraient en France avec une pareille réévaluation ? », souligne un observateur.
L’étude du cabinet Xerfi, dévoilée lors des Rencontres nationales de la librairie à Strasbourg, montre combien ces commerces essentiels seraient tous « fragilisés par le contexte inflationniste ». Les analystes estiment d’ailleurs que « sans coupes dans les dépenses », les petites librairies afficheront des pertes nettes dès… l’an passé.
« Beaucoup de chefs d’entreprise auraient fermé boutique compte tenu de ce que je vais vous présenter », alertait Jérémy Robiolle, directeur du développement de Xerfi.
Car la suite des conclusions, découlant de ces projections, n’est guère plus réjouissante : les librairies moyennes afficheraient des résultats négatifs dès 2024 (- 0,4 %) suivies par les grandes, l’année suivante (-0,3 %). Et ces taux augmenteraient d’une année à l’autre : en 2025, les petites librairies afficheraient une perte nette de -3,3 %.
« Je vérifie ma trésorerie au jour le jour », nous confirme un libraire en périphérie de Paris. « Bien entendu, il est anormal qu’un libraire puisse être payé au SMIC en regard de son niveau de formation. Mais je n’ai pas augmenté mon chiffre d’affaires et les marges… eh bien l’étude de Xerfi le montre parfaitement : elles sont au cœur des problématiques. »
Le Pass Culture, présenté comme une manne divine, reste également à relativiser. Avec 50 % du budget alloué dépensé en livre, ce sont 120 millions € qui auraient abondé les comptes des librairies. Mais en mettant ces données en perspective, avec près de 4000 librairies référencées dans l’application, cela représenterait 30.000 € par établissement et par année.
Sur un chiffre d’affaires moyen de 600.000 €, le Pass culture équivaudrait à 5 % de CA — en réalité, 2,5 % confirmait la SA Pass Culture lors des RNL. Si le Pass Culture a profité, c’est avant tout aux éditeurs — et aux genres de romance et manga, donc… aux achats de droits, pas même à la littérature francophone, pour garder un peu d’ouverture.
Alors, oui, pour les libraires, une goutte d’eau, mais qui en l’état reste toujours bonne à prendre, comme toute autre forme d’aide. « Avec le label LIR, j’ai bénéficié de 3000 € l’an dernier », nous explique une libraire parisienne. « C’est peu, bien entendu, mais je prends tout ce qu’il est possible d’obtenir. »
Quand les marges sont infimes, et que les charges (loyer, électricité, etc.) sont identiques à celles des autres commerces, dont les résultats ne peuvent qu’être plus confortables, « il faut garder un œil constamment sur ses comptes. Entre septembre et mars/avril, on dispose d’une trésorerie qui tient le choc, mais à partir de mai, juin et avec la période estivale entre vacances et absence de clientèle, je souffre, oui ».
Et elle n’est pas la seule. Marges rendues à peau de chagrin, charges équivalentes… cette hausse du SMIC devient le couperet qui met le moral à plat. Surtout que la librairie perd des parts de marchés : « La légende du 1 livre sur 2 est vendu dans une librairie indépendante ne résiste pas à un examen méticuleux », nous pointe un éditeur.
En effet, en observant les données fournies par Edistat, on se rend compte qu’en 2019, les librairies (à l’exclusion donc des grandes surfaces alimentaires et de celles spécialisées) affichaient 37 % de parts de marché en volume et 40 % en valeur. En 2014, elles étaient à 65 % pour les ventes et 74 % pour le chiffre d’affaires.
Pour 2023, la librairie est passée à 34 % en volume, pour 37 % en valeur et sur ce premier semestre 2024, à qui il reste encore quelques semaines pour s’achever, le volume reste identique, mais en valeur, on descend à 36 %. Tout cela au profit incontestable des grandes surfaces spécialisées (Fnac, Cultura, etc.)
« La librairie ne sera pas seule concernée par ce SMIC : si l’on prend les GSS, un conseiller de vente est rarement payé plus que le smic-horaire », nuance un éditeur. Et non sans un certain cynisme, un observateur nous glisse : « Le seul levier pour la librairie sera de gagner en productivité, par exemple en robotisant. Et qui fait ça le mieux ? Amazon. Conclusion, avec cette mesure, le nouveau Front Populaire renforcera le cybermarchand. » Ou plus simplement scier la branche sur laquelle la librairie est assise ?
« Sans des mesures pour protéger nos commerces, sans une réaction du Centre national du livre, ce sera très, très compliqué pour notre profession. Et nous attendons du SLF qu’il soit en première ligne sur cette question si elle doit se poser », conclut une libraire de Paris. « C’est une mesure louable, à tous points de vue, personne ne le contesterait. Mais en l’état, pour nombre d’entre nous, il ne restera plus qu’à plier boutique ».
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
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Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, la parole est donnée aux éditions du Petit Pavé.
27/10/2025, 12:48
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27/10/2025, 10:27
Alors que le gouvernement présente le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, les artistes auteurs alertent : l’article 5 maintient l’agrément de la SSAA défaillante (nouveau nom de l’AGESSA) et risque de mettre en péril la continuité de leurs droits sociaux. Écrivains, photographes, plasticiens, compositeurs ou illustrateurs : tous dénoncent des dispositions qui, selon eux, contiennent des régressions sociales majeures et inédites, et enterrent la nécessaire création d’un conseil de la protection sociale des artistes auteurs.
26/10/2025, 17:12
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26/10/2025, 13:54
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25/10/2025, 10:05
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Les artistes-auteurs sont confrontés à une fragmentation de leur représentation et à une succession de décisions prises sans véritable mandat collectif. Spécialisé en propriété intellectuelle, l’avocat Denis Goulette imagine un terme inédit : le Protectariat, qualifiant cette dérive institutionnelle. Un pouvoir qui, sous couvert de défendre, installe une domination morale et narrative sur ceux qu’il prétend représenter.
24/10/2025, 14:58
Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : zoom sur la maison d’édition Apeiron.
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Mardi 21 octobre, une dizaine de militants de L214 se sont rassemblés devant le restaurant où se tenait la soirée de remise du Prix Landerneau des lecteurs, organisée par les Espaces culturels E.Leclerc. Sous les lumières du soir et les regards curieux des invités venus célébrer la littérature, les banderoles de l’association rappelaient une tout autre réalité : celle, bien plus sombre, des élevages intensifs de cochons qui approvisionnent la chaîne de supermarchés.
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À l’occasion de l’anniversaire de la Librairie Momie, à Grenoble, Stéf, libraire depuis 2019 ans dans l’équipe, revient sur un ouvrage particulièrement marquant : Hellboy, dans une édition édition spéciale que propose le réseau Momie, avec Delcourt.
23/10/2025, 12:11
Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour aujourd'hui, une halte du côté de la maison d’édition d'En Bas.
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Comme tout le monde, Stephen King vieillit — ce dont il s’est ouvert dernièrement, dans l’optique des livres qu’il lui reste à écrire, avant tout. Alors que ce géant de soixante-dix-huit ans songe à sa fin certaine, épée de Damoclès au-dessus de lui, il est tentant de revenir sur les raisons qui en ont fait l’un des auteurs les plus prisés du monde, démontrant le pouvoir de la littérature.
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22/10/2025, 17:05
Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, elle est donnée aux éditions F Deville.
22/10/2025, 11:05
38 Commentaires
Arnaud
18/06/2024 à 13:24
Article à charge et lunaire, comme si l'augmentation du SMIC à l'ensemble des métiers n'aurait pas un impact sur l'ensemble du territoire, et des secteurs culturels - et comme si la mesure n'allait pas dans un programme plus global, pour lutter contre l'inflation, donner du pouvoir d'achat. La lecture seule de l'augmentation du chiffre tout en projetant que le contexte serait le même que celui actuel est au mieux malhonnête, si ce n'est mensonger. Quid du pouvoir d'achat en hausse sur les ventes de livres ? Quid d'aides allouées au secteur de la librairie ? Il y a tout un tas d'inconnues qui sont à prendre en compte et qui ne permettent absolument pas de dresser ce constat mitigé - ni de dire, à l'inverse, que tout irait pour le mieux. Commenter sans n'avoir grand chose à dire, alors qu'aucune des autres perspectives ne promet mieux pour le milieu. Quel est votre but éditorial ?
Nicolas Gary - ActuaLitté
18/06/2024 à 16:45
Bonjour
Commentaire lunaire et totalement hors de propos : nous sommes un média qui traite de l'industrie du livre. Donc tout ce qui est ici écrit est transposable à d'autres secteurs culturels, mais qui n'entrent pas dans notre périmètre éditorial.
Le reste de votre analyse (les aides allouées ? elles sont évoquées, notamment avec le label LIR...) démontre a minima une méconnaissance de l'industrie.
Les interlocuteurs libraires, premiers concernés, que nous avons sollicités, atteste de l'impact qu'aurait cette mesure : vous êtes libraire ? Voici mon mail, échangeons et discutons : ng@actualitte.com.
Vous êtes de passage ? Lisez d'autres articles avant de questionner notre "but éditorial". Spoiler alert : informer.
A votre disposition.
Arnaud
18/06/2024 à 18:08
Je vous lis depuis assez longtemps pour avoir de vraies interrogations quant à votre ligne éditoriale - et non, ce billet ici n'est pas fait que pour informer, le parti pris est assez clair. Que vous le vouliez ou non, l'industrie du livre ne fonctionne pas en vase clos, et la seule mesure d'augmentation du SMIC n'est pas la seule qui serait appliquée par un futur gouvernement de gauche ; autrement dit, le label LIR n'est pas voué à rester la seule aide possible, les charges ne sont pas elle non plus immuables - et vous le mettez d'ailleurs dès le début de l'article : la projection n'est valable que si elle est faite "sans compensation". Or ni, vous, ni moi, ne savons dans quelle mesure il n'y aurait pas de compensation. Donc la question posée est malhonnête, puisqu'elle part du principe que seul le SMIC augmenterait, dans un contexte qui au global resterait le même qu'aujourd'hui. Il n'y a pas besoin d'être libraire pour comprendre que c'est un procédé fallacieux. Vous n'êtes pas dans "l'information" ici, mais dans une orientation de l'information - et vous pouvez l'assumer : il n'y a rien de plus irritant qu'un média ou un journaliste qui n'assume pas la subjectivité de son propos. Comme un autre commentaire le souligne plus bas : pourquoi avoir voulu angler sur l'augmentation du SMIC (en supposant - ce qui encore une fois, relève de la fiction - qu'il n'y aurait pas de compensation) et pas sur le danger des concentrations ? Spoiler alert : ce qui transparaît de votre article, c'est que vous militez en sous-texte pour un maintien du statu quo.
razoor777
19/06/2024 à 08:04
Absolument.
En plus un mecanisme de solidarité (je n'ai plus le terme) est prévu pour que les entreprises ultra riches type CAC40 permette d'aider les plus petites pour financer cette hausse de salaire...
Bruno
21/06/2024 à 18:11
Complètement d'accord avec vous, je suis tombé de ma chaise quand j'ai lu cet article. Le champs lexical employé ne laisse pas trop place au doute. Effarant.
Ju
19/06/2024 à 08:19
« Vous êtes libraire ? Discutons. Vous êtes de passage, lisez d’autres articles. » L’avis d’une ancienne libraire vous intéresse-t’il dans ce cas ? Enfin… plutôt une ancienne vendeuse en librairie. Justement la fameuse catégorie d’employés que vous appelez de vos vœux à maintenir à un niveau de salaire au ras des pâquerettes. Ce travail je l’ai adoré et il n’y a pas un jour où il ne me manque pas. Les fameux « métiers passion »… seulement voilà la passion ça ne paye pas le loyer. Quand pendant sept ans on travaille tous les week-ends, toutes les soirées, tous les jours fériés, qu’on ne passe jamais noël avec sa famille parce que c’est la grosse saison, qu’on n’a aucune mutuelle et que les seuls avantages sont des tickets restaurant à 7€ (je vous mets au défi de trouver un vrai repas à ce prix là) et qu’on va travailler malade parce que même un jour de carence peut mettre à mal le budget du mois… le tout pour voir son salaire ne jamais évoluer… eh bien on quitte la profession. Et ce n’est pas une question de taille de librairie, j’ai travaillé dans de toutes petites structures, dans des moyennes et dans des grandes type Fnac ou feu Virgin (35h, responsable du rayon littérature : 980€ par mois, avant la réforme du smic, ce ne sont clairement pas les salaires qui les ont tué). Si la santé économique de cette profession ne repose que sur l’exploitation de jeunes naïfs et corvéables à merci, qui de toutes façons seront remplacés à peine partis (ce métier fait tellement rêver), pour le dire autrement : si vraiment payer ses employés en fonction de l’inflation suffit à détruire ce commerce, il est peut-être temps de réviser sa copie et de réfléchir à un autre modèle.
Nicolas Gary - ActuaLitté
19/06/2024 à 08:58
Bonjour
Je me permets : “ Justement la fameuse catégorie d’employés que vous appelez de vos vœux à maintenir à un niveau de salaire au ras des pâquerettes. ”
Je suis curieux de savoir où vous avez bien pu lire une pareille déclaration dans ce sujet – et plus encore, de ma part. Puis-je vous inviter, peut-être, à relire l'article ?
Et si vous n'en avez pas le temps, je remets en exergue cette citation : « Bien entendu, il est anormal qu’un libraire puisse être payé au SMIC en regard de son niveau de formation. Mais je n’ai pas augmenté mon chiffre d’affaires et les marges… eh bien l’étude de Xerfi le montre parfaitement : elles sont au cœur des problématiques. »
Ju
19/06/2024 à 10:14
Je trouve l’argument « vous avez mal lu » un peu faible. Nous sommes tout de même nombreux à en avoir tiré les mêmes conclusions. Si votre propos était autre chose que : « Augmenter les salaires serait dangereux pour les libraires et ferait le jeu d’Amazon », alors votre article manque de clarté. Je suis une lectrice fidèle et je m’avoue assez déçue par cette publication. Il est tout à fait possible que je vous ai mal compris bien sûr.
Po
19/06/2024 à 08:24
La lutte contre l'inflation par la relance keynésienne ? A défaut d'avoir des connaissances en économie il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour voir comment tout cela s'est fini en 83
Tuglio Viverrini
19/06/2024 à 12:09
"A défaut d'avoir des connaissances en économie"...
Lisez-donc la littérature économique et géopolitique pour comprendre que l'histoire au présent est toute différente par rapport à 83, et ce sur au moins deux points:
- la France fait partie de la zone €uro, un marché supra-national qui la protège contre les dévaluations de sa monnaie ;
- si cela ne protège pas la France contre des dégradations de sa note par des agences de notations américano-centrées dans leur évaluation de la solvabilité de la dette publique (Standard and Poor’s, Moody's, Fitch Ratings, qui par aillleurs avait déjà dégradé la note de la France de Macron de AAA à AA-), il ne faut pas en avoir peur, et changeons de regard sur la dette : un État se finance toujours par la dette publique depuis très très longtemps.
Les agences de notations et autres instituts comme la Banque Mondiale ou le FMI ne sont que les outils de pressions d'un soft-power qui s'effrite.
po
20/06/2024 à 11:00
Taper sur les agences de notation, c'est accuser le thermomètre quand il fait chaud. Elles n'ont aucun effet autre que symbolique, la perte du AAA n'a eu aucun impact sur les taux, qui avaient déjà internalisé la mauvaise gestion des dépenses publiques. Et ces marchés ce n'est pas que le grand méchant loup du FMI (on voit pas très bien ce qu'ils ont à faire ici) mais aussi tous les Français qui épargnent. A l'inverse l'écart entre les OAT France et Allemagne a atteint son plus haut avec l'annonce des possibles gouvernements qui feront porter sur les générations futures le poids de l'inconséquence présente. Le coût de la dette vient déjà d'exploser. Et si vous pensez que nos voisins européens vont accepter longtemps qu'on vive à leurs dépens lisez l'actualité du jour, nous venons d'être condamnés par la Commission Européenne.
Tuglio Viverrini
18/06/2024 à 15:08
Et la concentration dans le monde de l'édition, laissé faire par la macronie et la réduction de l'esprit critique qui en découle, n'est-ce pas plus mortifère ?
Il est plus que naïf d'imaginer et de supposer que le secteur des petits libraires, et plus largement de la culture, denrée de première nécessité, ne soient pas protégés et accompagnés si le NFP est majoritaire.
Sinon, rendez-vous dans la rue.
Roken Roll
18/06/2024 à 19:34
Et s'il n'y avait que ça à couler ! Mais c'est toute l'économie française qui suivra.
Ça passera sans doute au-dessus de la tête des purs esprits, pas des économistes même amateurs : une forte poussée du Smic ex nihilo engendre du chômage. Entre autres joyeusetés.
Ce n'est pas un hasard si le monde ouvrier, celui des bas salaires plus largement, s'est détourné de la gauche au profit de la droite.
"L'économie c'est simple. C'est deux colonnes : une colonne dépenses et une colonne recettes. N'importe quelle ménagère vous le dirait."
François Mitterrand.
"C'est gratuit, c'est l'Etat qui paie"
François Hollande.
Deux grands économistes socialistes ! 😱
JP
18/06/2024 à 19:44
Dans le même temps ils se mobilisent pour faire barrage au RN. Il est vrai que l'équilibre est difficile à trouver, mais comme toujours la culture reste le parent pauvre des programmes.
alexandre
19/06/2024 à 08:10
Zut, des gens de gauche qui disent qu'une mesure de gauche est nulle...
Anne
19/06/2024 à 10:37
Non, ils ne sont pas de gauche comme vous le pensiez. Qui finance ce média?
Nicolas Gary - ActuaLitté
19/06/2024 à 10:40
Bonjour
Personne ne finance ce média, il est totalement indépendant.
alexandre
19/06/2024 à 11:28
Je conseille aux membres de la rédaction d'Actuallité de faire attention. Ayant osé critiquer une mesure de Gauche, il est probable qu'ils se fassent traiter d'extrême-droite d'ici peu. Malheureusement, l'inculture globale des membres de la LFI leur fait méconnaitre des qualificatifs nettement plus amusants tels que : "décadents bourgeois", "calomniateurs de la Révolution" ou l'excellent "renégats titistes".
Marie
19/06/2024 à 08:29
Cela signifie-t-il que les salariés des libraires sont mal rémunérés? Leur condition de travail, on le sait, inclut la pénibilité : la manipulation des livres est cause de maux dorsaux, tendinites etc...
Fred Vallée
19/06/2024 à 08:38
Revenu universel !! GO!!!!!!!!!!!!
Roken Roll
19/06/2024 à 09:57
A la place de tout le reste, pas en plus de...
Chiche !
Anne
19/06/2024 à 10:35
Cette info ressemble fort à un de ces articles de cabale anti gauche. Le libraire que vous mentionnez existe t il vraiment? Ce n'est pas le smic à 1600 qui menace la librairie, vous savez pertinemment que c'est en premier la fin de la liberté d’expression, donc d’écrire, donc d'éditer, donc de vendre. Avec la gauche au pouvoir, la librairie est et sera aidée, car écoutée comme interlocuteur de poids pour porter les valeurs qui la soutiennent. Dois je vous rapppeller les grandes lois prises sous la gauche pour le livre? Ouvrez... un livre d’histoire. Et cessez d’hurler avec les loups.
Philippe Haumont
19/06/2024 à 10:41
Curieux article qui conclue par la volonté du Nouveau Front Populaire de renforcer Amazon… On est où ? La librairie est en grande difficulté, elle supporte des salaires infiniment bas. L'équation économique est mortifère. Faut-il encore réduire les salaires pour sauver le secteur ? Lunaire. Et comment oser faire douter du bienfait d'un smic à 1600 euros alors que l'on ne peut même plus vivre correctement avec ce niveau de revenu. Et lire, encore moins. Je recommande cet article de blog beaucoup mieux inspiré publié par Médiapart, qui mobilise de manière plus argumentée les libraires indépendants et appelle au vote pour le Nouveau Front Populaire : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180624/contrecarrer-les-imaginaires-d-extre-me-droite-lappel-des-librairies-independantes
Team ActuaLitté
19/06/2024 à 10:43
Bonjour
Cette tribune a été relayée dans nos colonnes.
https://actualitte.com/article/117718/politique-publique/125-librairies-independantes-antifascistes-en-soutien-au-nouveau-front-populaire
Roken Roll
19/06/2024 à 14:09
A 1600 euros, votre smicard sera pleinement heureux... S'il n'est pas au chômage !
Car les libraires n'auront pas les moyens de suivre.
Sauf à :
- les subventionner encore plus (vive l'impôt)
- faire tourner la planche à billets (vive l'inflation)
- augmenter les prix de vente (vive l'inculture).
Je suis effaré de voir la très faible culture économique de tous ceux qui croient à l'argent magique et à la vertu de "c'est gratuit, c'est l'Etat qui paie".
Priorité number one : étoffer le rayon économie de toutes les librairies !
Sayanel
19/06/2024 à 23:33
C'est oublier un peu vite qu'une augmentation du SMIC va de pair avec l'augmentation du pouvoir d'achat... Vu le nombre de personne a s'être tourné vers le livre d'occasion par manque de moyen, on peut très bien imaginer une forte relance de l'activité. Peut-être même qu'avec cette réhausse du smic des gens vont sortir la tête de l'eau et acheter des livres tout court, alors qu'avant ils les pirataient, par manque de moyens !
De plus, plus de subventions pour le livres ne veut pas dire plus d'impôts... sauf peut-être pour les plus riches, qui ne savent de toutes façons pas quoi en faire à par se le répartir entre actionnaires parasites !
Il faut également prendre en compte les temporalités, dans les secteurs à forte tension, qui risquent effectivement d'êtres en dangers le temps entre l'augmentation du SMIC et la relance effective de l'activité (secteurs minoritaires dans la société, dans pleins de domaines les actionnaires se font des marges dans lesquelles on peut taper allègrement), il est facile d'imaginer une temporalité de mise en œuvre ; d'abord le reste de la société passe au SMIC, ce qui augmente les ventes, d'abord on fait les subventions, ensuite la librairie suit sur le SMIC. En 1 an, si c'est bien géré, le changement peut-être vraiment correcte, et même au bénéfice des libraires sur le dos de leurs travailleurs, si les bénéfices sont bien au-delà de la hausse du coût salarial.
Roken Roll
20/06/2024 à 11:12
Vous ne voyez qu'un côté du truc. Si vous augmentez le smic, vous augmentez aussi le coût du travail !
Donc tout ce que vous achetez ensuite sera plus cher. Venant des boîtes qui peuvent augmenter les prix.
Pour les autres, c'est réduction des marges, donc moins d'investissement et de développement. Ou obligation d'augmenter leur productivité, ce qui signifie faire autant avec moins de salariés. Ou encore, aides de l'Etat pour assurer leur survie (baisse des charges par ex)...
Donc, c'est quoi le bilan au final ? Vous avez quatre heures...
Cerise sur le gâteau, en augmentant le smic, vous réduisez aussi l'échelle des salaires... par le bas. Ceux qui étaient légèrement au-dessus du smic deviennent smicards !
Le smic n'existe pas dans 5 pays d'Europe. Et ce ne sont pas les plus pauvres : Autriche, Danemark, Finlande, Italie et Suède... J'dis ça j'dis rien.
Quant aux "actionnaires parasites"... No comment. Sans eux, les boîtes n'existent tout simplement pas. Mais dans quel monde vivez-vous ?
Et j'espère pour votre cohérence intellectuelle que vous ne possédez ni PEA ni assurance-vie.
Gigot
21/06/2024 à 11:57
Ça suffit avec votre satané coût du travail. Le travail n'a pas un coût, il crée de la richesse. Gardez votre vocabulaire d'actionnaires pour vos assemblées générales de parasites.
Roken Roll
21/06/2024 à 15:54
Alors mettez vos actes en conformité avec vos paroles... Devenez travailleur bénévole !
Alexandre
20/06/2024 à 13:08
C'est vrai que c'est un phénomène économique certifié depuis bien longtemps : dès qu'on augmente les salaires des gens qui ont des fins de mois difficiles, ils courent acheter des livres...
Sayanel
19/06/2024 à 13:05
Très déçu par cet article, qui explore une conséquence de l'augmentation du SMIC sans prendre en compte l'augmentation parallèle du pouvoir d'achat.
Le simple fait que les ventes d'occasion ont explosés ces dernières années devrait mettre la puce à l'oreille sur le fait que les gens n'ont plus les moyens d'acheter neuf. Ce n'est même pas mentionné.
Également, aucune mise en regard avec la concentration folle des médias et les suppressions de subventions prévues par le bloc néo-libérale et autres extrême-droites.
Un article à charge contre le Front Populaire donc.
Il n'y a pas de mal à être partisan, mais déjà l'auteur ne l'assume pas dans ses commentaires ; et en plus être partisan n'implique pas d'être malhonnête dans son travail d'enquête.
Un travail ni fait ni à faire pour surfer sur l'actu.
ActuaLitté m'a habitué à mieux en journalisme.
Ju
19/06/2024 à 21:18
Bonsoir,
Vous serait-il possible d'éclaircir les propos tenus dans cet article ? Il semblerait que nous soyons nombreux à espérer avoir "mal lu".
A moins que...
Bien à vous,
Juliette
Julien
21/06/2024 à 10:56
Pas besoin de plier boutique, les chars soviétiques viendront tout écraser... J'ai bon ?
Toutoune
21/06/2024 à 11:03
Et vous n'avez pas trouvé un seul libraire employé pour donner son avis ? Sans doute sont-ils plus d'un à espérer voir le SMIC augmenter un jour. N'est-ce pas d'ailleurs ce que l'on peut leur souhaiter ? Qu'ils puissent vivre décemment (à Paris en tout cas) avec leur salaire. Et qui sait, il y a peut-être un patron de librairie quelque part qui pense que ce n'est pas cela qui ferait péricliter son commerce... Après Andrea, on a l'impression qu'ActuaLitté se fait le porte-parole de la France macroniste, des patrons, des ni-ni qui... qui ne font que perpétuer un système qui profite à ceux qui n'ont pas de pb économiques. C'est décevant. Mais il est toujours temps d'aller chercher d'autres points de vue !
Roken Roll
21/06/2024 à 11:48
Un coup de pouce aux salaires, oui, c'est possible... mais dans un secteur ou une économie en croissance, où travail et productivité sont en augmentation.
Sinon, c'est la cata. Et ce n'est pas être macroniste que de rappeler quelques principes élémentaires d'économie.
"De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins" proclame l'adage marxiste. Que vous semblez faire vôtre.
Moi, j'ai des besoins de millionnaire. Je veux gagner au Loto, et je compte sur l'Etat pour sortir mes numéros. Mais qui paye ?
SMIC car...
21/06/2024 à 23:23
J'admire la passion déployée dans les commentaires soucieux de dézinguer cet article.
Cependant, je n'en ai pas lu un seul qui démonte les arguments avancés – qui a première vue me semblent pertinents.
J'imagine qu'il est plus simple d'invectiver et de critiquer en masse, accusant de macronisme et j'en passe, sans pour autant n'avoir la moindre critique constructive.
Nous sommes bien entrés, et c'est tragique, dans un monde où quelle que soit la position prise, elle est erronée.
SInistre. Et grotesque de la part des commentateurs\trices dont les attaques n'apportent aucun argument.
Lyo
30/06/2024 à 12:55
Dur dur pour les patrons de payer un salaire décent à leurs salariés.
EMERY
02/11/2025 à 11:24
Bonjour,
J'ai lu ces discussions très virulentes, qui semblent provenir de personnes qui ne reçoivent leurs livres qu'en service de presse gratuit, sans jamais les payer. En tant qu'ex-gros lecteur et particulier, avec 3 bibliothèques à la maison, de livres que nous avons malheureusement toujours payés "plein pot", avant de parler de revalorisation du Smic, tout-à-fait justifiée (car partout en France, on ne vit pas avec 1600 euros), il faudrait regarder en face le véritable problème. Depuis une décennie au moins, outre que nous vieillissons, nous n'achetons quasiment plus de livres. Pourquoi ? Deux raisons évidentes que certains libraires ont l'honnêteté de reconnaitre :
- le prix délirant du moindre bouquin : les romans, écrits en gros caractères avec des pages blanches partout, qui se lisent en une soirée. Ils vous coûtent 20 ou 25 euros, et valent zéro euro une fois sorti du magasin. Essayez d'aller en revendre à un bouquiniste, même quand ils sont neufs et récents. Mission impossible ! C'est très éloigné du pouvoir d'achat des Français, surtout quand ils sont illisibles (bonjour les fautes de Français).
- la prolifération hallucinante de bouquins inintéressants, des milliers de romans ou de pseudo-essais de pseudo-économistes à la mode Aghion ou Dessertine, ou des sociologues qui méritent juste d'aller au pilon. Je suis désolé, mais les problèmes de famille des bobos richissimes du 6ième arrondissement de Paris, type Anne Berest ou Justine Lévy, çà va finir par lasser la France entière. Nous nous contrefichons de leur nombril.
Bref, comme en prime de plus en plus de gens ne lisent plus, les libraires vont finir (et c'est bien dommage, car c'est le seul commerce que nous cherchons quand nous allons quelque part) par creuser leur tombe.