En 1948, Les Nus et les Morts, le premier roman de Norman Mailer, aujourd'hui culte, sort. Un gros pavé pour raconter la dignité perdue, comme les illusions.
En pleine Seconde Guerre mondiale, durant la campagne des Philippines, on suit une troupe de soldats américain. À travers une écriture qui oscille entre l’instantanéité du reportage et l’introspection, l'auteur déconstruit la figure héroïque du soldat. Même les plus braves et rigides doutent chez l'Américain.
La structure du livre, à la manière de Tandis que j’agonise de Faulkner, tisse des voix multiples qui, entrecroisées, révèlent la fragmentation de l’expérience humaine en guerre.
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L'écrivain, par son écriture subtilement dérivante, nous montre que ce dieu, loin d’être un simple créateur de champ de bataille, est d’abord une métamorphose. Et c’est là, peut-être, que réside toute la singularité de Les Nus et les Morts : en redéfinissant la guerre, il redéfinit l’humain dans sa plus crue vulnérabilité, dans cette frontière mouvante entre la mort et la vie, entre l’animalité et la conscience.
À l’âge de vingt-cinq ans, Norman Mailer s'est appuyé sur son expérience de la Seconde Guerre mondiale, auquel il a pris part en tant que soldat volontaire, pour en sortir une oeuvre importante, loin des idéalismes.
Albin Michel nous offre une nouvelle traduction, signée Clément Baude, avec l'ambition, réussie, de faire entendre toute la vitalité du style du jeune américain.
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Disparu en 2007, Norman Mailer incarne l'essence même de l'écrivain engagé. Sa trajectoire littéraire et intellectuelle se nourrit de l'obsession de comprendre l’humain trop humain. Auteur prolifique, journaliste, essayiste, et réalisateur, il n’a jamais cessé de chercher à percer les zones d’ombre du quotidien américain, ses mythes et ses maux.
Derrière la brutalité de ses textes, une lucidité sans concession, une quête incessante de sens.