EDITO – On ne saurait que trop remarquer l’engouement médiatique qu’ont provoqué les propos d’Arnaud Nourry, PDG du groupe Hachette Livre. « L’ebook est un produit stupide », a-t-il affirmé, assertion confortée par quelques arguments difficiles à balayer d’un revers de manche. Pourtant, une pareille sortie aurait mérité, sur route verglacée, de s’équiper en pneus d’hiver.
Le 23/02/2018 à 09:52 par Nicolas Gary
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23/02/2018 à 09:52
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ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Personne ne dirait d’un couteau qu’il s’agit d’un produit idiot : on peut avec découper un steak ou tuer quelqu’un. C’est l’usage que l’on fait des objets qui importe — autrement dit, l’idiotie réside non dans l’objet même, mais dans le comportement adopté.
Ainsi, Arnaud Nourry expliquait que l’ebook en tant qu’homothétie – reproduction numérique sans valeur ajoutée en regard de la version papier – est un produit stupide. Parce que finalement, « [c]'est exactement la même chose que le papier, mais en numérique. Il n’y a aucune créativité, pas d’enrichissement, pas de véritable expérience numérique ».
Oui, mais non. Ou alors faudrait-il souligner que le livre de poche, de même, n'apporte rien au grand format, ni créativité ni enrichissement. La version poche n’a en effet, pour elle, que de proposer un texte identique, mais moins cher – rares sont les éditions qui en offrent des suppléments. Or, pour le numérique, cet argument tarifaire ne tient pas chez les grands groupes éditoriaux.
Pour protéger les ventes de papier, la plupart des éditeurs ont en effet décidé d’appliquer une arithmétique étonnante : commercialiser l’ebook entre 20 et 30 % moins cher que le grand format. Or, lorsque sort le livre de poche quelque temps lus tard, le lecteur découvre une offre numérique plus onéreuse que celle du poche. CQFD.
Le poche, en son temps, avait créé une nouvelle source de revenus pour les maisons – et d’ailleurs, c’est Henri Filipacchi, embauché en mars 1934 par René Schœller, directeur général de la librairie Hachette, qui développa ce format. Et la valeur qu'il ajouta au poche – ce fameux petit prix, qui rend la lecture plus accessible – n’a pas été accordée au livre numérique. Voilà bien un élément qui serait stupide, car l’ebook, c’est le livre de poche, à l’heure d’internet. Et il aurait dû avoir vocation à démocratiser également la lecture, comme le poche en son temps.
De fait, ce que reproche Arnaud Nourry, mais qu’il n’exprime qu’à demi-mot, c’est qu’avec le livre numérique, l’éditeur a perdu une grande partie du contrôle qu’il exerçait sur son activité. Réduit à la fonction de producteur de fichier, l’ensemble de l’écosystème lui a échappé – à l’exception de la fixation d’un prix unique.
Voici donc l’édition rendue dépendante des GAKA (Google, Apple, Kobo, Amazon) et de leurs solutions de lecture, de leurs conditions commerciales et de leur puissance de négociation. Aucun éditeur n’a eu l’audace de se lancer dans la commercialisation d’une liseuse qui lui aurait donné un peu plus de prise sur l’ensemble de cette nouvelle chaîne.
Or, même pour le PDG du groupe Hachette, force est de constater que la firme de Jeff Bezos mène la danse. Il l’avoue dans l'interview : Amazon « est un détaillant très efficace, capable d’expédier des livres presque partout dans le monde, très rapidement. C’est une réelle opportunité pour les éditeurs ».
Jean-Yves Mollier analysait justement cette situation. Chercheur spécialisé dans l’histoire de l’édition, il expliquait à ActuaLitté que « l’apogée était peut-être proche du périgée : au moment même où Hachette était au summum de sa puissance, il rencontre beaucoup plus fort que lui, avec l’apparition de ces géants du Net ».
Soit. Lors du conflit entre Hachette et Amazon, la position du PDG était à saluer : il fallait ne pas céder face à l’immense détaillant en ligne, qui avait pour projet de faire du livre (et du numérique) son produit d’appel. Mais dans les faits, les relations entre Hachette et Amazon varient suivant les temps et les contextes. En octobre 2013, Amazon était un « partenaire essentiel », presque salué. Quand la firme lança son offensive sur les ouvrages du groupe, elle incarnait alors une dangereuse menace pesant sur la liberté de publier et la bibliodiversité.
Mais au-delà des considérations de marché, trois points demeurent, et qui rendent l’intervention du PDG particulièrement douloureuse à entendre.
Tout d’abord, on a une sincère pensée pour les équipes du digital dans le groupe : quand leur PDG fait de pareilles déclarations, difficile pour eux de ne pas considérer leur activité comme fondamentalement inutile. Il y a quelque chose d’humiliant à entendre que l’ebook est stupide, quand on travaille à la diffusion, la production, la commercialisation des livres numériques. Car l’étape suivante serait bien de considérer que l’on fait un métier stupide. Voire que l’on est soi-même stupide.
Sans même parler des partenaires libraires en ligne, etc.
La déclaration, déjà délicate, devient humiliante pour les lecteurs en situation de handicap, pour qui l’ebook homothétique représente enfin une solution d’accès à la lecture. Et sans même parler de tous les lecteurs qui ont adopté, de leur plein gré, ce format, en y trouvant un confort d’usage. Ce sont les lecteurs qui achètent les livres, et permettent aux maisons de poursuivre leur activité. Perdre de vue ce point conduirait à faciliter la vie d’Amazon, décidé depuis des années à se débarrasser de l’éditeur, en tant qu’intermédiaire gênant.
Mais surtout, car l’édition sans auteur n’existe pas, c’est humiliant pour celles et ceux qui ont commencé en numérique, et depuis ont été repris par des éditeurs traditionnels. Sans le numérique, les éditions Lattes (filiale du groupe Hachette) n’auraient pas connu le succès économique qu’a pu apporter EL James avec son Fifty Shades of Grey. Et combien d’exemples pourrait-on avancer de la sorte ? Qu’en est-il du partenariat avec le service Wattpad ?
Quand le rôle de l’éditeur est sans cesse à réinventer, s’il ne veut pas être réduit à un diffuseur à large échelle de livres en papier, on s’interroge. Pourquoi tirer ainsi sur le format numérique quand l’édition, dans le monde entier, n’a de cess que de clamer qu’il est l’égal du livre papier ? « Un livre est un livre », entendait-on, quand il s’agissait d’obtenir une TVA réduite pour le livre numérique.
Doit-on en conclure qu’en réalité, le livre est stupide ?
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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03/06/2025, 17:43
À l’origine, il y avait la parole. Aujourd’hui, ce sont les mots que l’on tape sur nos écrans. Quentin Griffon, créateur de l’application Fiole — une plateforme consacrée à la lecture et à l’écriture — propose une série d’articles consacrés à l’évolution des pratiques numériques. Il y explore les mutations des usages… tout autant que les désirs profonds des utilisateurs.
03/06/2025, 14:02
« Je suis payé pour surfer, qu’est-ce que je vais aller foutre en Ukraine ? », se demandait Damien Castera au moment où éclate l’offensive russe en 2022. Pourtant, trois ans plus tard sort La liberté ne meurt jamais (Gallimard), récit où le surfer, aventurier et désormais écrivain publié à la Blanche revient sur ses trois voyages en Ukraine entre mars 2022 et mars 2024. Entre l’influence de Kessel et la naissance d’une nation en temps de guerre, nous avons discuté avec lui de son expérience.
02/06/2025, 17:28
Voici les Editions Teny, pépite montante de l’édition malgache. Fano Razafimamonjiraibe est discret. Il entre sans faire de bruit, transporte son sac à dos souvent bien chargé… On pourrait presque ne pas le remarquer. Mais lorsqu’il sort ses livres, c’est un éclat de couleurs qui saute aux yeux : ce jeune éditeur, qui puise son inspiration dans tout ce qui l’entoure. Propos recueillis par Agnès Debiage (ADCF Africa)
01/06/2025, 12:30
Discrets, mais fondamentaux les Centres de Documentation et d’Information (CDI) se révèlent des pôles culturels insoupçonnés au sein de l’Éducation nationale. Dans chaque établissement, ils irriguent la vie scolaire de lectures, de découvertes et de rencontres. Ce chapitre oublié de la bibliodiversité scolaire mérite qu’on le rouvre, page après page. Par Stéphane Daumay, délégué pédagogique pour l’édition scolaire.
31/05/2025, 18:45
Comment les libraires peuvent participer à la Grande Cause Nationale "Santé Mentale". Voici l'intitulé de la lettre ouverte et pétition adressée au Syndicat de la Librairie Française. Elle invite « à une plus grande clarté sur l'offre éditoriale en boutique en évitant autant que faire se peut le mélange des genres sur les étals, confondant développement personnel, psychiatrie et ésotérisme », explique le chercheur Mickael Worms-Ehrminger. Elle est ici reproduite en intégralité.
31/05/2025, 12:36
Il y a des lectures qui tombent à pic, comme si la fiction nous soufflait ce que nous n’osions formuler. Dans une bulle de manga, l’écho d’un doute profond résonne : et si la flamme s’était éteinte ? Alors que la page se tourne sur une décennie en librairie, voici le récit intime d’un adieu en suspens, entre désillusion, résistance, et amour toujours vivace pour les livres.
30/05/2025, 11:04
Ce 8 mai 2025, tous les regards étaient braqués sur la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, au Vatican. Alors que le nouveau pape Robert Francis Prevost, alias Léon XIV, se présentait pour la première fois au monde entier, des petites mains s'affairaient en coulisses pour publier les premiers ouvrages sur ce nouveau visage...
27/05/2025, 12:36
Singulier roman ! Un Christ apaisé, quasiment hippie, en orne la couverture, sur fond de ciel bleu. On y croise Jésus, donc, devenu luthier, ou encore Marie-Madeleine, ou plutôt sa réincarnation. D’étranges meurtres se produisent, sur des jeunes filles devenues poupées empaillées, tandis que le messie a un fils… Tradition chrétienne et mythologie païenne se mêlent, pour fonder une sorte de théogonie inédite, faisant de L’Absolue rencontre un livre hybride, inclassable. Publié par les soins de Jacques Cauda à « La Bleu-Turquin » (éditions Douro), illustré par Nicolas Le Bault, ce nouvel opus signé Frederika Abbate surprend autant qu’il séduit. Par Etienne Ruhaud.
26/05/2025, 11:36
Dix-sept ans après la parution de son premier livre aux Moutons Électriques, Jean-Philippe Jaworski, sans doute l’auteur le plus littéraire de la fantasy française contemporaine, rejoint les éditions Denoël. Une nouvelle maison pour cet écrivain d’une rare fidélité, et une nouvelle trilogie à venir, toujours ancrée dans l’univers dense et âpre des Rois du monde. À l’occasion des Imaginales 2025, rencontre avec ce Lorrain discret et constant, tout aussi fidèle au rendez-vous du festival spinalien.
25/05/2025, 15:03
Le casting international des Imaginales cru 2025 est particulièrement riche. Parmi eux, les Américaines Rebecca F. Kuang, Jasmine Mas ou Lauren Roberts, les Britanniques John Gwynne et Clare Sager, ou encore la Canadienne Natalie Zina Walschots. L'Asie a également été représentée, par une autrice rare, qui mêle avec un talent peu commun l'horreur et la douceur, la Coréenne Bora Chung.
25/05/2025, 08:55
Il aura fallu près de 10 ans pour que la série de Fabien Cerutti, Le Bâtard de Kosigan, atteigne la consécration : le Prix du Roman Francophone des Imaginales 2025. Le roman lauréat, Un Printemps de sang, toujours publié chez Mnémos, est en réalité la première histoire qu'il a écrite : « J'ai rédigé tout le reste comme un prélude », nous assure-t-il, et de compléter : « Tous les romans ont leur histoire particulière, mais celui-ci occupe une place spéciale : c’est le point d’origine. »
24/05/2025, 18:15
Rendre un livre numérique véritablement accessible commence par un travail souvent invisible. Avant même d’adapter le contenu aux besoins des personnes en situation de handicap, il faut en analyser chaque composant. Parmi eux, les images posent un défi singulier : comment transmettre visuellement l’essentiel… à ceux qui ne voient pas ? Dans le cadre de son engagement pour un livre numérique plus accessible, De Marque vient de lancer un nouvel outil qui facilite grandement le travail des éditeurs.
21/05/2025, 12:13
Le nouveau numéro de la revue Bibliodiversité, intitulé « Les (r)évolutions de la lecture », vient d'être publié par les éditions Double Ponctuation, en partenariat avec l'Alliance internationale de l'édition indépendante. À l'occasion de sa sortie, ActuaLitté s'est entretenu avec Florie Boy et Coline Renaudin, deux bibliothécaires toulousaines qui sont allées à la rencontre des adolescents de la médiathèque José Cabanis.
19/05/2025, 17:46
Au Salon du livre de Turin, cette année, nous avons rencontré deux professionnelles de l’édition entre France et Italie : la traductrice Lise Caillat, traductrice, entre autres, d’Alessandro Baricco, et la libraire de La Libreria à Paris, Florence Raut. Elles nous ont expliqué ce que signifie pour elles se déplacer à Turin et venir respirer l’ambiance du Salon.
19/05/2025, 16:08
Teresa Cremisi, présidente d’Adelphi, est responsable de la section du programme du Salon du livre de Turin consacrée à l’édition. Nous avons assisté aux rencontres avec deux grandes figures de l’édition italienne : Elisabetta Sgarbi et Paolo Repetti. Ce fut pour eux l’occasion de revenir sur la fondation de leurs maisons et de partager leur vision du rôle de l’éditeur.
18/05/2025, 21:56
Directrice générale des Humanoïdes Associés, Marie Parisot se retrouve par conséquent à la tête de l’iconique revue Métal Hurlant. Alors que cette dernière célèbre ses 50 ans, elle sera présente lors des Rendez-vous de la Bande dessinée d’Amiens. Entretien, entre rétrofutur et néopassé.
17/05/2025, 12:42
Nous avions découvert la maison d’édition Prehistorica lors du Salon du livre de Turin 2021, attirés par la silhouette de la tour Eiffel qui se détachait en toile de fond de leur stand. Quatre ans plus tard, le projet a mûri, tout en restant fidèle à l’inspiration fondatrice de l’éditeur Gianmaria Finardi : faire connaître la littérature française en Italie, à travers une politique d’auteur rigoureuse.
17/05/2025, 11:11
7 Commentaires
marie
23/02/2018 à 16:11
Entièrement d'accord, et j'irais m^me plus loin: les lecteurs d'ebooks sont-ils stupides eux aussi, lorsqu'ils lisent un ebook?
Par ailleurs, si je lis un ebook en langue étrangère et que j'ai accès à un dictionnaire pour avoir la traduction des mots que je ne comprends pas, c'est idiot ça? le livre papier me donne-t-il accès à la traduction immédiate?
La piste est franchement verglacée. C'est le décalage horaire qui a amené Arnaud Nourry à tenir de tels propos, que je n'oserais pas qualifier d'.....
Marie
Abderrahman
24/02/2018 à 07:55
L'ebook démocratise le livre par le fait que l'on peut se le procurer, grâce à inteenet, en un clic,se trouvant à l'autre côté du bout du monde . Même si malheureusement, les éditeurs d'ebooks, sont interdits dans certaines zones géographiques, alors que le papier y est autorisé. Ça oui c'est une loi stupides!
Marie
24/02/2018 à 11:50
Je persiste et signe, le livre numérique est un produit stupide. A. Nourry serait à contre-courant de l'"h"istoire, de quelle histoire?" Encore eût-il fallu qu'j'le susse" (pardon Uderzo et Gosciny), mais ne s'agirait-il pas de l'"H"istoire ?
Nathanael
25/02/2018 à 12:58
Si certes les éditeurs français semblent à bien des égards pédaler à rebours de l'édition électronique, il me semble que la phrase incriminée est néanmoins particulièrement intéressante. Le livre électronique n'a aujourd'hui pas encore acquis son autonomie par rapport au papier et n'exploite pas toutes les possibilités du numérique. Une mise en perspective historique est à cet égard intéressante. Le livre imprimé que nous connaissons aujourd'hui est le résultat d'innovations, formelles et intellectuelles, qui en font un produit nouveau par rapport au médium précédent, innovations qui ne se limitent pas aux innovations techniques de l'imprimerie : les premiers imprimés reprenaient exactement les codes et les formes du manuscrit et la révolution de l'imprimé ne se réalise pleinement qu'un siècle plus tard avec l'invention de formes typographiques propres et nouvelles (pagination, foliotation, découpage en chapitre...). La révolution de l'imprimé n'est pas seulement une évolution technique : ce sont aussi des mutations profondes dans la présentation du livre et, donc, dans son appréhension...
En cela, le livre électronique, conçu comme pure homothétie du papier, est en effet un produit décevant. Si son usage peut satisfaire de nombreuses personnes (moi y compris) et que la forme actuelle connaîtra une pérennité certaine, l'invention de formes nouvelles est la suite logique à l'invention du livre électronique, afin que cette innovation se réalise dans toute son ampleur. Si nous sommes bel et bien devant un tournant de la médiasphère, ce tournant ne se réalisera pleinement qu'à la condition de ces évolutions formelles. En édition électronique, par exemple, l'hypertextualisation des contenus scientifiques offre de très riches possibilités (que recherchaient déjà les érudits de la Renaissance en inventant la roue à livre) : cette innovation est une des explications majeures du virage que représente le numérique dans l'édition scientifique.
En somme, je ne pense pas que le directeur d'Hachette jette la pierre aux consommateurs de livres électroniques (qui sont au demeurant ses clients), mais il rappelle, avec justesse, que le livre électronique est appelé à acquérir son autonomie et son indépendance par rapport à l'imprimé. Si les historiens du livre retiennent 1452 comme la date du premier imprimé, ils n'oublient pas que les années 1530-1540 marquent l'aboutissement, peut-être plus important encore dans son impact, de la « forme imprimée » et des codes formels et typographiques encore en vigueur aujourd'hui. Si nous voulons vraiment lire le sens de l'Histoire (bien que je partage les réserves exprimées par Marie sur la linéarité de l'Histoire), il semble en effet que le livre électronique deviendra autre chose qu'une pure homothétie de l'imprimé. Dès lors, les éditeurs sont appelés à travailler à ces innovations et il est assez réjouissant qu'Hachette ait conscience de cet enjeu. N'en demeure pas moins, d'une part, que le livre électronique actuel apporte déjà beaucoup et soit un produit intéressant et que, d'autre part, le secteur éditorial français freine son développement (mais avec des inquiétudes sur la structure du marché qui ne sont pas infondées : diffuser le livre électronique implique de faire évoluer la structure du marché du livre, afin que ne disparaissent les librairies et leur indépendance. Pour cela, il ne faut pas nier l'émergence du livre électronique mais, au contraire, travailler de pied ferme à son développement avant que de grands groupes imposent des visions guère satisfaisantes à notre retard.).
Je crois qu'il ne faut pas aborder le débat de l'édition électronique comme une guerre entre Ancien et Moderne (pour ou contre l'édition électronique), mais plutôt comme un espace très riche d'innovations et de réflexions. Car, de toute façon, comme le montre Régis Debray, c'est l'usage qui détermine la pérennité d'un médium et le livre électronique n'est pas prêt de disparaître. Par contre, ce qu'il deviendra, là est toute la question qu'il nous faut aborder avec sérénité et inventivité.
Nathanaël T.
B.
25/02/2018 à 17:02
"Personne ne dirait d’un couteau qu’il s’agit d’un produit idiot : on peut avec découper un steak ou tuer quelqu’un."
Inscrivons-nous en faux : aucun outil ou technologie n'est en soi intelligent. Ce ne sont rien de plus que des assemblages de matière morte et froide. À partir de là, tout objet est forcément stupide. Seul l'être humain est doté d'intelligence.
Par ailleurs, la technologie numérique n'est pas (seulement) stupide : elle est dangereuse. En vingt-cinq ans seulement la razzia sur tous les aspects de la vie (et pas seulement le livre) est totale. Promue par le capitalisme industriel qui façonne nos modes de vie à sa guise pour produire et vendre ses gadgets, cette technologie numérique piétine allègrement liberté et émancipation du genre humain. Là, entre le PDG d'Hachette et l'e-book se joue vraisemblablement la querelle des Modernes et des Modernes, car à les en croire la modernité consiste à conquérir des parts de marché, qu'elle qu'en soit la méthode. Le débat politique, lui, ne se situe pas plus entre Anciens et Modernes, mais bien plutôt entre capitalisme et liberté. De fait, chercher à gagner de l'argent sur le dos des gens, que l'on soit old-school ou high-tech, reste en soi immoral.
Stephen Sevenair
26/02/2018 à 11:24
JE suis d'accord avec vous ! De plus le savoir et la connaissance n'est pas un produit de consommation ! Et un livre coute moins cher que tout cet attirail électro-digitale qui induise des pollutions sur plusieurs niveau ! Du passif qu'un jour nos enfant rembourseront !
Dacha
03/03/2018 à 12:09
J'ai 72 ans et je trouve que le livre numérique c'est bien parce-que :
- Mon iPad mini fait toujours le même poids quelque-soit la taille du livre (bon pour mes poignets)
- Lorsque je voyage à l'étranger, je peux emmener suffisamment de lecture sans charger ma valise
- Mon livre s'ouvre automatiquement à la bonne page lorsque je le reprend,
- Je peux le partager et le lire simultanément avec mon épouse
- J'accède sans me déplacer à Wikipédia ou tout dictionnaire en cas de besoin
- Je peux annoter et retrouver mes annotations aisément
- Je peux adapter la taille des caractères à ma vue, régler la luminosité et inverser la vidéo
- Je les paie un peu moins cher,
- etc.
- Enfin si je prends le soin de les acheter ailleurs que sur l'Apple store je peux le prêter sans problème à quelques amis comme je l'aurai fait pour une version papier
Alors,au vu des propos de ce Monsieur Nourry, je me demande qui manque de valeur ajoutée...