PEPLP23 – Jurée depuis la création du prix Envoyé par La Poste en 2015, Marie Llobères compte ainsi huit lauréates et lauréats à son actif de lectrice. Un rôle de « découvreur de talents » qu’elle souligne avec fierté. D’autant plus vrai que plusieurs des autrices et auteurs primés au cours des années écoulées connaissent désormais une belle carrière.
Le 17/08/2023 à 10:58 par Nicolas Gary
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17/08/2023 à 10:58
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« Toutes et tous sont de fantastiques raconteurs d’histoires », appuie-t-elle immédiatement. Directrice du festival littéraire La Moisson à Céret (Pyrénées-Orientales), membre du jury du Prix Naissance d’une œuvre, cette lectrice passionnée prend ainsi « plaisir à suivre les lauréats au fil de leurs nouvelles parutions ».
En huit années d'existence, le prix a accompagné des vocations débutantes, de par son projet même de récompenser un premier roman, adressé par voie postale à une maison d’édition. « Au fil des ans, nous avons retenu des créations purement romanesques avec Jean-Baptiste Andréa, des récits intimes, comme les textes de Pauline Delabroy-Allard et Anne Pauly, des fictions puisant dans des faits réels, avec Alexandre Seurat et Laura Poggioli, des histoires ayant la guerre en toile de fond, chez Dima Abdallah et Julie Ruocco ou de pure fantaisie chez Thierry Froger… »
Pour ainsi dire, « Le prix n’a pas de fil rouge thématique, comme le montre la grande variété des sujets traités. Les livres retenus sont tout simplement à l’image de notre société dont ils reflètent la diversité. Ce qui guide notre choix, c’est d’abord notre plaisir de lecteur. Et ce plaisir est largement partagé si j’en crois le parcours ultérieur de nos lauréats ».
Comme dans tout jury, les débats sont parfois mouvementés. « Je n’ai pas souvenir que nous ayons une seule fois discuté de la pertinence d’un sujet : le sens de la narration, l’écriture, voilà ce qui prime. Nous recherchons avant tout des auteurs pour leur potentiel littéraire, plus que pour une capacité à rendre compte d’enjeux sociétaux. Parfois, il arrive que nous ayons les deux, et cela devient un régal. »
Car, en fin de compte, deux critères guident les jurés-lecteurs, « l’enthousiasme suscité lors de la lecture et l’envie de donner ces textes à lire, de les partager ».
La particularité du Prix Envoyé Par La Poste réside en ce qu’il donne une certaine tonalité : concentré sur les primo-romans, il ouvre la rentrée littéraire avec ce prisme particulier. « La première œuvre publiée a un sens particulier, toutes et tous le reconnaissent. » D’autre part, les liens avec les postières et postiers lui assurent une résonance importante : La Poste achète en effet quelques centaines d’exemplaires et organise par la suite des événements autour du prix pour le porter à la connaissance des salariés.
« Cette fierté des choix opérés au fil des prix, elle se conforte dans ce que les jurés n’ont jamais hésité à porter leur voix vers des livres qui demandent au lecteur un investissement. Il n’est pas question de revendiquer une littérature élitiste, pas plus que de dénigrer des histoires immédiatement accessibles », reprend Marie Llobères. « Le plaisir du lecteur passe aussi par un effort qu’implique l’œuvre. » Comme une quête dont la récompense sera à la hauteur de l’engagement.
En 2022, près de 500 romans avaient forgé cette période de la rentrée littéraire, dont 90 étaient des premières publications — près de 20 % de plus qu’en 2021. Pour 2023, l’industrie du livre réduit plus encore la voilure, avec 466 parutions, dont 321 françaises et 74 primo-romancières et romanciers. « Lors des premières éditions, nous recevions une vingtaine d’ouvrages des éditeurs. Désormais, plus d’une trentaine nous parvient, y compris de petites structures — qui découvrent le prix autant que le prix les découvre. »
D’autres récompenses ont également pour intention de saluer des œuvres à paraître, durant cette rentrée — Méduse, Maison rouge, etc. Le Prix Envoyé par La Poste ouvre toujours le bal, en dévoilant sa sélection lors de la manifestation toulousaine Le Marathon des Mots. En observant la convergence entre les titres retenus et la programmation des différents salons de l’automne, Marie Llobères se dit que le jury a du flair. « D’ailleurs, il est rare que les grandes maisons oublient de soumettre leur parution. »
PRIX - Première sélection du Prix Envoyé par La Poste 2023
Et sur 2022, plusieurs auteurs, présents dans la première sélection, ont été couronnés par d’autres prix au fil de l’année. Mais là encore, la jurée insiste sur une différence notable : « Chaque année, lors de la cérémonie, nous convions tous les auteurs retenus dans la sélection, pour faire découvrir leur livre. Si nous les avons retenus, ils méritent d’être honorés, quand bien même leur texte ne l’emporte pas. »
À cette occasion, chacune et chacun effectue une lecture d’extrait. « Il faut un gagnant, ou une gagnante, bien entendu. Mais cela n’enlève rien aux qualités des autres textes et au plaisir qu’ils nous ont procuré. » Avant de conclure : « Aider les nouveaux auteurs, c’est la vocation du prix. C’est leur rendre justice que de ne pas les oublier, au plus fort de cet événement. »
Crédits photos © Fondation La Poste
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1 Commentaire
Jérome Larivière Le Dun
17/08/2023 à 13:53
"La Poste achète en effet quelques centaines d’exemplaires et organise par la suite des événements autour du prix pour le porter à la connaissance des salariés."
Après ça Le prix du BULSHITT reste à inventer.