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Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

Le 14/03/2024 à 15:24 par Auteur invité

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Publié le :

14/03/2024 à 15:24

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Cyril Dion : Je trouve passionnant que tu aies fait un livre sur des sujets qui sont au cœur de l’époque, que ce soit celui de l’étranger, celui du genre, celui du wokisme. Il y a beaucoup de matière à explorer dans ton roman. J’aimerais d’abord qu’on parle du processus de sa création, puis, de ce que qu’il raconte de l’époque et de toi dans cette époque. Quand on a lu Reflets dans un œil d’homme ou écouté Le Mâle entendu, on constate une continuité dans tes prises de position. 

Nancy Huston : Il y a probablement une continuité mais il y a surtout une évolution. (« Évolution », c’est le mot à la mode pour dire « changement » !) 

CD : Comment est né ce livre ? As-tu été saisie d’un désir irrépressible de l’écrire ? 

NH : J’ai un ami, un ancien médiathécaire qui habite près du Bois de Boulogne et y fait chaque semaine des “maraudes”, comme on les appelle, pour apporter aux femmes qui y travaillent café et thé, tchatch et capotes, sourires. Un jour, on a pris un café ensemble et il m’a dit que je devrais écrire un livre sur cet univers... J’ai écarté sa suggestion d’un revers de la main. Ça ne m’intéressait pas. 

CD : Pour quelle raison ? 

NH : D’abord parce que j’avais déjà beaucoup écrit sur la prostitution, ensuite parce que je ne me sentais pas spécialement concernée par les trans. On ne peut pas écrire un roman par volontarisme.
Mais la suggestion de mon ami me trottait dans la tête, et au bout de quelques semaines je me suis dit que ça me tentait de faire quelques sorties en camionnette avec lui et ses complices, la nuit, au Bois. C’était en novembre 21, il faisait très froid.

Ces « maraudes » m’ont ouvert les yeux. À cette époque-là, je terminais l’écriture de Reine du réel, ma lettre à Grisélidis Réal – la grande peintre, poète et prostituée suisse. Grâce à ce travail, mon regard sur la prostitution était en train de changer. Dès la première soirée passée dans le Bois, j’ai été stupéfaite par ces femmes et cette stupéfaction s’est renforcée à chaque visite. Leur bonne humeur, leur sens de l’humour, leur niaque m’ont ébranlée. Il faisait froid, et pourtant elles irradiaient une telle chaleur. Les échanges qu’on a eus avec elles, à l’intérieur ou à côté de la camionnette, étaient nettement plus joyeux et vivifiants que ce qu’on entend tous les jours dans le métro, les commerces, les rues de Paris ! 

CD : Tu as rencontré plus de joie et de vitalité qu’ailleurs ? 

NH : C’est ça. Un an plus tard, j’ai fait un voyage en Colombie. J’avais interviewé en amont des amies colombiennes de Paris et de New York, et leurs histoires se sont mises à nourrir celle de Francia. Ça se passe toujours ainsi : à un moment donné, quelque chose se cristallise et le personnage prend vie comme par magie. J’ai commencé à rêver de Francia, à lui parler mentalement, à entendre sa voix. 

J’avais constaté la forte présence de la religion au Bois de Boulogne, tout comme en Colombie où le catholicisme est tellement imposant et tellement beau. Pour construire un personnage, il ne m’est pas difficile de mettre de côté mes propres réticences à l’égard de l’Église catholique, réticences qui ne sont pas uniquement protestantes ou féministes, mais aussi rationalistes ! Je n’ai pas de mal à comprendre la ferveur religieuse de ces femmes.

J’avais déjà procédé ainsi dans Instruments des ténèbres, un roman qui a pour toile de fond la paysannerie berrichonne au XVIIIe siècle et dont les personnages, tout en croyant à la sorcellerie, sont très pieux... 

CD : Dans le prologue du livre, tu écris que c’est la première fois que tu parviens à te mettre en scène avec tes personnages dans un roman. Je me suis demandé si tu t’étais sentie obligée d’écrire ce prologue à cause de l’époque, à cause de tous les débats qui animent la société : a-t-on le droit de se mettre dans la peau de n’importe qui ? Un homme a-t-il le droit de se mettre dans la peau d’une femme ? Un Noir peut-il jouer un Blanc ou l’inverse ? Ces questions sont au cœur de la littérature. 

NH : Il n’y a qu’une seule réponse : l’appropriation culturelle, c’est la définition même de la culture ! Donc ma réponse à ta question est non, je n’ai pas ajouté le prologue en me disant : « Houlala, je vais me faire attaquer parce que je parle d’un être qui, a priori, ne me ressemble pas. » Du reste, d’une certaine façon, je suis trans depuis toujours, car pour créer des personnages masculins je dois vivre dans leur tête et leur corps, y compris quand ils commettent des actes de violence...

Tout romancier, toute romancière qui se respecte est trans. Tolstoï est trans : même si dans la vie quotidienne c’était un affreux macho, il est capable de raconter la vie d’une femme enceinte, de raconter l’infanticide, la grossesse, l’accouchement, l’avortement... À ma connaissance, personne au XIXe siècle n’a écrit de façon aussi puissante sur l’enfantement. Sofia Tolstoya a été enceinte vingt fois (seuls treize enfants ont survécu), Lev a observé de très près l’expérience féminine pour en faire la matière de ses romans. 

Non, ce prologue, c’est tout simplement les premières pages du livre telles que je les ai écrites. Je me décris dans ces pages comme « une pute du cerveau »

CD : D’ailleurs, tu dis que, « pute », tout le monde l’est plus ou moins. 

NH : Je raconte volontiers que j’ai bossé comme pute une demi-journée de ma vie, pour voir. C’était déjà dans une optique littéraire. Ma démarche pour comprendre le monde passe par l’écriture. J’avais dix-huit ans. Je savais que dans le monde entier, dans toutes les villes du monde, des hommes sont à la recherche d’un contact sexuel anonyme, et je voulais savoir à quoi ça ressemblait.

Ce serait présomptueux de ma part de dire que j’ai compris la vie des travailleuses du sexe grâce à cette expérience brévissime et atypique. C’était un petit salon de massage thaï où on masturbait les hommes dans des conditions hygiéniques et sécurisées. J’ai fait cinq clients, je crois, en trois heures, puis ça été fini. Mais ça m’a appris des choses que je n’ai jamais oubliées. 

CD : Récemment on a vu apparaître un mouvement qui considère que les travailleuses et les travailleurs du sexe réalisent une forme d’émancipation. On pense au roman d’Emma Becker La Maison ou encore au film Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, qui reprend le mythe de Frankenstein. C’est l’histoire d’une femme qui meurt avec un bébé dans le ventre et que son père fait revivre en remplaçant son cerveau par celui de son enfant. Elle va redécouvrir le monde comme une petite fille, et notamment le sexe. Elle va alors décider de se prostituer pour gagner de l’argent. Et elle dit : « Je suis ma propre force de travail, ma propre force productive. »

NH : Cela existe bien sûr, même si j’aurais tendance à être d’accord avec le livre de Louise Brévins, Pute n’est pas un projet d’avenir. Les prostituées sont souvent d’accord pour dire que leur métier est usant, tant sur le plan physique que psychique. Il faudrait aussi que toute personne qui veut le quitter puisse bénéficier d’un parcours de sortie. Mais ayant rencontré de nombreuses Travailleuses Du Sexe (TDS) militantes, pas seulement trans mais aussi cis-genre, je ne peux que leur donner raison et leur apporter mon soutien.

Si elles ont envie ou besoin de faire ce métier, elles doivent pouvoir le faire dans des conditions décentes et sans subir l’opprobre et le mépris. Elles payent des impôts, la sécu, etc., elles doivent avoir les mêmes droits que tous les autres travailleurs et travailleuses. Elles remplissent une fonction importante au sein de la société. Du reste, de récentes études scientifiques montrent que partout dans le monde où on pénalise les clients, le taux de viols augmente.

Ce qui est frappant, c’est que dans les débats sur la prostitution on se focalise toujours sur l’offre, c’est-à-dire l’image de « la pute » – comme si c’était un problème de sexualité féminine. Tous les pays dominés par les trois monothéismes ont stigmatisé et réprimé le désir féminin en insistant sur la virginité, la fidélité, la chasteté, la vertu. Loin d’être l’image du désir féminin, la pute en est la caricature théâtralisée, grotesque. Le désir des femmes qui se prostituent n’est pas de satisfaire leur effrayante pulsion érotique, c’est de gagner des sous ! L’alternative la maman ou la putain est absurde, car la plupart des prostituées sont mères : elles se prostituent pour nourrir leurs enfants. Les trans aussi, très souvent, envoient la majeure partie de leurs gains à leur famille dans la misère. 

Il faut surtout rappeler que le mot prostitution recouvre des réalités radicalement différentes. L’esclavage sexuel est tout sauf de l’émancipation, c’est l’horreur et il faut le combattre. Dans le roman, j’évoque les gamines kidnappées en Colombie, que l’on amène en hélicoptère aux plantations de coca pour que les travailleurs puissent leur passer dessus. Pour la même raison, dans ma province natale de l’Alberta, on emmène de jeunes femmes depuis la capitale jusqu’aux sites pétroliers du Nord. On peut penser aussi aux bordels militaires de campagne mis en place par l’État français pendant la guerre d’Algérie. Les exemples sont... légion ! À chaque fois qu’on a à faire à une population d’hommes seuls, les États et les compagnies industrielles savent qu’il faut assouvir leurs besoins sexuels pour qu’ils restent productifs. 

En réalité, ce qui est en jeu dans la prostitution, c’est la sexualité masculine ... mais de ça on ne parle jamais. Dans le monde entier, les clients sont des hommes à 99 %. 

CD : C’est la raison pour laquelle tu as voulu t’intéresser à la « condition masculine » et faire le portrait des clients de Francia. Si on parle de prostitution, il faut parler de la condition sexuelle des hommes. 

NH : Mon livre Reflets dans un œil d’homme commence avec cette idée que les hommes sont programmés pour regarder les femmes. Je le pense toujours. Je suis bien sûr favorable à toutes les souplesses possibles dans les attributions des rôles que nous jouons au sein de la société. Mais au long des âges, les humains ont eu tendance à exacerber au contraire les différences innées ; c’est encore le cas dans la plupart des pays... et, quoi qu’on en dise, même chez nous.

Nous exacerbons la virilité en valorisant la violence, la concurrence, le « rentre-dedans », non seulement dans les guerres et les jeux vidéo mais aussi à l’école, dans le sport, l’entreprise – partout ! En parallèle, nous exacerbons une certaine féminité à travers les industries de la beauté, de la mode, de la chirurgie esthétique et du régime... c’est sans fin ! 

CD : Selon toi, devenir homme, c’est apprendre à transformer la peur en violence. La prostitution demeurera inéluctable tant que les fondamentaux de la société n’auront pas bougé, tant qu’on n’aura pas appris aux jeunes garçons à transformer la peur en autre chose, à vivre leur désir différemment. 

NH : Tant qu’il y aura des groupes d’hommes comme ceux de l’Église catholique, par exemple. Quand on voit les conciles à Saint-Pierre de Rome, ces milliers d’évêques avec leurs mitres, qui se réunissent entre eux... ou les clubs de foot, ou les armées... tant de situations où les hommes vivent sans femmes... C’est étrange que notre société s’interroge si peu sur ces situations. Quand nous enseignons l’éducation sexuelle à l’école, on parle de l’avortement et de la contraception, on traite quelques notions anatomiques comme les règles, la montée du sperme. Mais jamais on n’aborde l’aspect involontaire, irrépressible, de la sexualité des garçons pubères, afin de les aider à la canaliser.

Nous semblons incapables de nous poser la question de ce que devraient ou pourraient être les relations amoureuses dans les cités, où la sexualité est un grave problème pour des centaines de milliers de garçons destinés à une vie de débrouille, de racisme, d’humiliation. Quel est notre projet ? Nous n’en avons pas. C’est donc la pornographie et ses addictions violentes qui occupent toute la place. Nous sommes très loin d’amorcer une réflexion sérieuse sur ces thèmes, très loin de remettre en cause le mâle alpha qui domine et tue. 

CD : C’est ce que dit Neige Sinno dans Triste Tigre : le viol n’est pas une affaire de sexe, mais une affaire de domination, une affaire de pouvoir. 

NH : Oui, c’est un mâle qui domine une femelle. Le viol existe aussi chez certaines espèces de primates autres que la nôtre, mais on peut supposer que la femelle ne le vit pas comme une atteinte à son être profond. Elle n’a probablement pas de traumatisme post-stress... Je l’espère... (Rires) Mon idée, c’est que depuis des millénaires les femmes ont sélectionné les hommes pour leur force et leur agressivité parce qu’un homme plus viril, plus agressif était capable de mieux protéger les enfants. Cette forme de sélection sexuelle a été très néfaste : après des millions d’années d’évolution dans ce sens, les mâles humains sont devenus si violents que la survie de l’espèce est menacée !

Notre violence excessive a anéanti bien d’autres espèces animales, elle a réchauffé la planète, elle nous a conduits au bord de l’extinction. Nous voyons tous les jours cette explosion de la virilité sous forme d’armées, gouvernements, religions qui répriment les femmes, ventes d’armes spectaculaires, roulages de mécaniques à tous les niveaux, depuis les chefs d’État déchaînés avec leurs tanks, leurs F-16, leurs menaces de bombes nucléaires, jusqu’aux gangs de Port- au-Prince ou aux mafiosi de la pègre avec leurs flingues et leurs deals à l’infini, et nous, on est là à fredonner notre petite chanson sur l’indifférence des sexes.... C’est ahurissant. 

CD : C’est passionnant ! On se focalise sur la déconstruction que doivent faire les hommes, et tu affirmes qu’il y a une déconstruction féminine à opérer. Mona Chollet dans Réinventer l’amour raconte qu’elle a beau essayer de se déconstruire, quand elle regarde un film porno, ce qui l’excite c’est le porno hétéro violent. On sait aussi qu’il y a une forme de machisme perpétué par les mères qui veulent que leur fils soit “le plus fort” et qui maltraitent leurs filles. 

NH : Depuis longtemps je suis frappée par le dialogue de sourds, en France, entre scientifiques « durs » et scientifiques « mous ». On adore faire des théories sans s’intéresser aux faits. Deux petits exemples parmi mille : il existe de nombreuses publications scientifiques sur les déterminismes génétiques des personnes qui s’orientent vers la transsexualité ou l’homosexualité. Un ami biologiste travaille actuellement sur « le troisième sexe » en Polynésie.

Par ailleurs, des études américaines montrent que les femmes ne désirent pas le même homme selon le moment de leur cycle menstruel. Au moment de l’ovulation, elles sont attirées comme Mona Chollet par « l’homme des cavernes », le tueur ; le reste du mois, quand les rapports sont inféconds, elles trouvent désirable le boy next-door, celui qui va s’occuper des enfants, faire les courses, les aider à faire le ménage... 

CD : ...Tondre la pelouse. (Rires) 

NH : Jamais les théoriciens du genre n’évoquent ce type d’étude. On préfère croire ce qu’on a envie de croire. On s’identifie à notre conscience, à nos décisions, or énormément de choses nous échappent. Le viol des femmes pendant les guerres, par exemple, ces actes barbares qu’on constate encore aujourd’hui dans les guerres un peu partout dans le monde, se produisent depuis la nuit des temps. Beaucoup de Français en Algérie ou d’Américains au Viêt-nam ne se seraient sûrement jamais crus capables de violer une femme avant de se trouver au cœur de l’horreur – et là, ils ont pu. La menace de mort fait bander les hommes et on ne le dit jamais.

Quand un soldat viole la femme de l’ennemi, il ne se dit pas que c’est pour avoir un enfant, mais le corps, lui, y pense à sa manière. Aujourd’hui, seize millions de personnes portent le génome de Gengis Khan – c’est le cas le plus célèbre – parce qu’il a défloré des vierges par centaines, par milliers, dans les pays qu’il a conquis. Les traces des viols de guerre remontent bien avant l’Enlèvement des Sabines : elles sont aussi vieilles que l’humanité. On m’a dit récemment que le tout premier signe d’écriture humaine que l’on a pu déchiffrer, un pictogramme trouvé en Mésopotamie et datant de trois mille trois cents ans avant notre ère, signifie « femme esclave de la montagne » : il s’agissait clairement d’une captive de guerre sur laquelle beaucoup d’hommes sont passés... De nos jours et dans nos milieux, il est carrément devenu exceptionnel de penser à se reproduire au moment de baiser, alors on a décidé de faire comme si ça n’avait jamais existé, comme si ça n’avait aucune importance. Et la barbarie de déferler tranquillement sur le monde, encore et toujours. 

Actes Sud.
Actes Sud.

 

CD : Tu poses la question de la porosité entre le biologique et le culturel. Tal Madesta, qui est une femme devenue homme, écrit dans son essai La fin des monstres : « Je ne suis déjà plus celle que j’étais, mais pas encore celui que je veux devenir. » Est-ce qu’en créant le personnage de Francia, tu as voulu montrer que l’apparence de genre change l’expérience de vie ? Tal Madesta raconte aussi que là où il se faisait emmerder par les mecs quand il était une femme, à présent, en prenant une voix grave, les mecs lui foutent la paix ! 

NH : Dans le même ordre d’idées, je suis allée voir le spectacle de Laurène Marx, Pour un temps sois peu, à la Villette. C’est bouleversant. Marx est un homme devenu femme. À la fin du spectacle, elle dit le contraire... ou plutôt la même chose : la preuve qu’elle a réussi sa transition, c’est qu’elle se trouve confrontée à la misogynie des hommes. « Youhou, j’ai réussi ! Les mecs me mettent la main aux fesses ! »  (Rires) 

Au cours du procès Vanessa Campos, j’ai été frappée par la ressemblance entre les récits des tueurs et ceux des trans. Tous avaient grandi dans un pays lointain, dans un milieu pauvre, le plus souvent avec un père violent, alcoolique. Ils en ont bavé, ils ont été très peu scolarisés. Très jeunes, ils ont dû commencer à bosser et à se défendre tout seuls. En s’exilant en France, ils rêvaient d’être sauvés. Certains ont fait le parcours trans-putes et d’autres ont fait le parcours voleurs-tueurs, et ils sont retrouvés à s’entretuer au Bois de Boulogne. 

CD : Selon toi, où se situe la similitude ?

NH : L’extrême détresse de l’enfance. 

CD : Certains sont devenus voleurs et d’autres sont devenus trans. Comment expliques-tu ces parcours si différents ? Le goût de la transgression ? 

NH : Non, c’est tout simplement celui de la survie. 

CD : Selon toi, ils sont devenus trans pour survivre ? 

NH : L’ambiance culturelle dans les pays latins n’est pas la même que dans les pays du Moyen-Orient. Comme Francia, sans doute, de nombreux garçons latinos éprouvent dès l’enfance un attachement profond au monde féminin ; et deviennent trans par peur et horreur de la virilité violente. Ensuite, elles deviennent travailleuses du sexe pour gagner de l’argent. 

CD : Je reviens à Tal Madesta. Il rappelle ce qu’a écrit Simone de Beauvoir : « On ne nait pas femme, on le devient. » Et il ajoute : « Le féminisme dit qu’être femme ou homme n’est pas conditionné par les organes que l’on a entre les jambes ou nos chromosomes, mais par  notre position dans la société... » Et Lauren Bastide dans Futures pose cette question : « De quoi a-t-on peur au juste ? Que la société réalise que les organes sexuels n’ont rien à voir avec un rôle social ? » Il y a donc un mouvement trans qui affirme qu’on peut se sentir totalement femme en ayant des organes sexuels masculins, ou l’inverse, et que la biologie ne détermine pas le genre.

Ce qui m’intéresse dans ton roman, c’est que tu as créé un personnage trans, qui a choisi sa transition en ayant des seins et en gardant un pénis. En tant que romancière, tu t’es placée à un endroit où tu pouvais embrasser tous les points de vue, le point de vue masculin et le point de vue féminin, en même temps, tout en explorant la condition masculine, à travers les portraits des clients. Était-ce délibéré ou est-ce une rencontre que tu as faite qui t’a inspirée ce personnage et qui a nourri cette voix qui était à l’intérieur de toi ?

NH : La raison pour laquelle le corps de Francia a ces caractéristiques sexuelles, c’est que la plupart des trans ont les mêmes. Peu sont opérées jusqu’au bout. Ma démarche est simplement réaliste. Je voulais aussi comprendre le désir des clients. J’ai interrogé des copains homos pour savoir ce qui fait ou ne fait pas naître le désir face à un corps. C’est mon côté « étudiante ». 

CD : Qui aime bien gratter en profondeur ! Ce qui frappe dans ton livre, c’est que tu brosses le portrait d’hommes très différents, depuis un pasteur jusqu’à un jeune garçon de bonne famille... Et tu montres à quel point leur désir est complexe. Certains de tes personnages sont capables d’éprouver du désir pour Francia alors qu’ils en sont incapables avec d’autres femmes. Quand on lit ton livre en étant un homme, on est surpris de voir que tu ne jettes pas l’anathème sur les hommes et sur la sexualité masculine. 

NH : La liste des dix-sept clients m’est venue d’un seul coup – comme un ordre reçu par mon « daïmon », auquel je n’avais pas le droit de déroger ! C’était comme si mon cerveau avait pris feu. Et les vannes se sont ouvertes : après avoir dressé cette liste je n’en ai jamais dévié, j’ai simplement modifié l’ordre de leur apparition dans le roman. 

CD : Tu as l’impression que cette phase t’a échappée ?

NH : J’avais interrogé de nombreuses prostituées qui me disaient toutes que leurs clients, c’est tout le monde ! Elles disaient aussi qu’elles priaient pour que leurs clients soient gentils. 

CD : Effectivement, ce qui ressort du roman, c’est que la plupart des clients sont plutôt sympathiques. Deux ou trois sont pervers et d’ailleurs, Francia refuse de travailler pour eux. 

NH : Le Colombien est méchant, quelques autres également, mais la plupart sont en effet des gens bien. C’est pour ça qu’en parallèle, j’ai tenu à raconter les mauvais souvenirs de plusieurs femmes, pour ne pas oublier que des fous, des sadiques s’en prennent aux prostituées, comme les tortionnaires de la petite Florica. J’ai voulu décrire tous les aspects de la prostitution. 

CD : Quel est le processus qui se produit entre les expériences que tu traverses, les enquêtes que tu mènes et le moment de la création ? Que se passe-t-il en toi au cours de ces différentes phases ? Tu prends des notes afin de restituer une véracité, ou tu laisses les choses t’imprégner jusqu’à ce qu’elles décantent ? 

NH : Je me fais confiance. Ce serait ridicule si je commençais à écrire en ayant tout décidé à l’avance. Je vois des films, lis des livres, me documente... Le voyage en Colombie a été très éclairant. En janvier 2022, j’ai assisté aux quinze jours du procès pour le meurtre de Vanessa Campos au Palais de justice de Paris, et en mai 2023 aux trois semaines du même procès en appel à Créteil. C’était important pour moi d’écouter les militantes de l’association Acceptess-T qui défend les droits des TDS trans, et aussi de relire Grisélidis Réal. J’avais passé des journées à lire ses textes et manuscrits aux archives de Berne, dont sa correspondance avec une proche amie trans. Peu à peu, ce monde m’est devenu plus familier. 

On travaille beaucoup pendant le sommeil. Le cerveau est artiste, spontanément, il met en forme. Depuis mon premier roman, Les Variations Goldberg (1981), ça se passe comme ça. D’ailleurs Francia ressemble aux Variations Goldberg en ceci qu’il dresse le portrait rapide d’un grand nombre de personnages. 

CD : Quand tu dis que l’inspiration t’est venue dans l’espace où tu as réuni ton bureau et ta chambre, tu veux dire que tu as créé une sorte de continuum entre ton sommeil et ton travail.

NH : Exactement. Pendant un temps, j’ai mis un rideau entre les deux parties, mais ça ne me convenait pas. C’est mon domaine. Je suis la louve de ce territoire. (Rires) Pour me donner des forces en écrivant Francia, je lisais chaque jour quelques pages du livre formidable de Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups ! 

CD : Il y a ton lit et ton bureau, et tu établis une relation étroite entre la libido et la création ? 

NH : Oui.

CD : En quoi cette relation a-t-elle imprégné ce livre ? Quelle est la part de libido que tu as mise dans ce livre ? 

NH : Selon moi, l’écriture est très sexuelle. Pas les essais. Mais la fiction oui. 

CD : Aujourd’hui des féministes déclarent : « On a lu des hommes pendant des décennies, voire des siècles. Aujourd’hui on refuse de continuer à les lire, on veut lire des femmes, on veut regarder le monde à travers le regard de femmes. »

Dans Francia, tu explores la condition masculine et la condition trans à travers ton regard, celui d’une femme, tout en racontant des histoires d’hommes. Il y a un paradoxe que je trouve intéressant et qui te ressemble. Comment vis-tu ce paradoxe ? Et que penses-tu des positions de ces féministes ? Est-ce que vraiment on en a assez de regarder le monde à travers les yeux des hommes ? Est-ce que regarder le monde à travers les yeux des hommes mais écrit par une femme, c’est différent ou est-ce la même chose ? 

NH : Ce n’est pas à moi de le dire. Je suis incapable de théoriser sur mon roman. 

CD : Tu écris le livre que tu as envie de lire. 

NH : Oui. En 1985, j’ai publié mon deuxième roman, Histoire d’Omaya, basé sur une histoire vraie, celle d’un viol. J’avais aussi assisté au procès des violeurs. Tout le roman était raconté à travers le regard d’Omaya – la victime, qui, dans le métro, se rend seule à la révision du procès. C’est un livre très fragmentaire, avec de nombreux flashbacks. Mon personnage est une jeune lesbienne qui a été violée par un groupe d’hommes. J’étais partie d’un fait divers. J’avais vingt-six ans et il était important pour moi de tout raconter à travers les yeux d’une femme. 

De longues années plus tard, en 2010, l’expérience du Mâle entendu m’a profondément marquée. J’ai interrogé trois musiciens de jazz sur leur vie de garçon et d’homme, en abordant des thèmes très intimes comme la masturbation, le fantasme, la fidélité, le porno, le besoin d’être fort, etc... et ils se sont confiés à moi en sachant que sur scène ils ne feraient que jouer et ce serait moi qui porterais leur parole. 

Il me semble que le travail des romanciers et romancières n’est pas de prendre position mais de comprendre, de complexifier en ajoutant des nuances. Je ne suis pas de ces féministes qui tapent du poing sur la table en disant : « Au trou, pour le reste de sa vie ! » J’en suis incapable. Je connais trop la prison. Je vais souvent dans les prisons pour participer à des clubs de lecture ou animer des ateliers d’écriture. Jouer Le Mâle entendu à la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis a été une expérience d’une intensité inouïe. 

CD : Qu’est-ce que ce livre a changé en toi ? Tu disais tout à l’heure que tu avais senti une évolution ? 

NH : J’ai adoré vivre avec Francia. Si moi, je me mets parfois à théoriser, Francia, elle, ne théorise pas. Elle ne généralise pas. Dans une ancienne version du livre, la première scène qui se passe dans la camionnette de la « maraude », Francia disait : « C’est qui, cette écrivaillonne, c’est peut-être une journaliste, il faut s’en méfier. » Et puis, quand j’ai mieux connu Francia, je me suis rendu compte qu’elle ne pouvait pas parler ainsi.

C’est pour cette raison que j’ai ajouté le personnage d’Adriana. Francia est une pure crème. Elle est beaucoup plus gentille que moi. (Rires) J’ai inventé Francia tout de suite après avoir fréquenté Grisélidis, en lisant celle-ci de façon obsessionnelle pendant deux ans. Je suis parvenue à une osmose avec elle, comme avec un personnage que j’aurais créé et qui m’aurait apporté plus de liberté intérieure. Peut-être est-ce le fait de vieillir ? De ne plus être la cible, dans la rue, du désir masculin tous-azimuts ? Entre l’adolescence et quarante ans, c’était une torture d’être désirée par n’importe qui. Mes rêveries, mes pensées étaient constamment perturbées par des commentaires, des gestes...

C’est une vraie libération de ne plus subir ça... et même de pouvoir s’en moquer. L’autre jour j’ai été présentée à un monsieur bien mis, un cinéaste, bourgeois, qui m’a dit : « Mais vous êtes encore belle ! » Je lui ai répondu en surjouant l’hystérie : « Vous n’êtes pas mal non plus !!! » (Rires) 

CD : Toutes ces expériences t’ont donné plus de liberté ? 

NH : Oui. Il m’arrive parfois de me faire draguer par des hommes dans la rue – ils me regardent, je les regarde - de temps en temps, on entame une conversation. Je sens bien qu’ils ne savent pas quoi faire de leur désir. Ce n’est pas un crime de ne pas savoir quoi faire de son désir. Ils me disent qu’ils me trouvent sympa. Et je comprends que la plupart des femmes qu’ils abordent les rejettent avec violence. 

CD : C’est ce qu’on ressent en lisant ton livre. On voit à quel point tu comprends le désarroi de l’homme qui ne sait pas quoi faire de son désir. 

NH : Et ce désir ne dépend pas de sa volonté. C’est ce que les femmes ont le plus de mal à comprendre. Les femmes raisonnent comme si l’homme décidait de bander. Elles ne se rendent pas compte que l’érection est un mouvement réflexe que les hommes ne contrôlent pas. Nous autres femmes ne pouvons jouir que lorsque nous nous sentons en confiance. Impossible, je crois, de jouir et d’être en colère en même temps. Un homme peut jouir tout en étant en colère. C’est une différence fondamentale. 

CD : Elle est liée au cerveau. 

NH : Elle est liée au cerveau, bien sûr, qui lui-même est lié au regard. Mais elle ne se situe pas dans le cortex frontal, là où les décisions sont prises. L’homme ne contrôle pas ce que son désir lui fait éprouver. Je trouve qu’on devrait enseigner à l’école Le carnet de bal d’une courtisane de Grisélidis Réal dans lequel elle tient la liste de ses clients et de leurs préférences. C’est un texte à la fois technique et tendre, une sorte de pense-bête pour aider Grisélidis à se rappeler ce qui fait bander, éjaculer chacun de ses clients et combien ils la paient. C’est un document capital ! 

CD : Ta démarche, au fond, est anthropologique. C’est joli que tu l’accomplisses à ce moment de ta vie. 

NH : J’adore être vieille !

CD : C’est ce que disait Jean Rochefort en s’adressant à des jeunes gens : « Vous verrez, vieillir, c’est pas si mal que ça ! » (Rires) 

NH : Évidemment, si on a la chance d’être en bonne santé. Notre société permet de mieux vieillir, aujourd’hui. Si je regarde ma propre histoire, j’ai l’impression d’avoir gravi une montagne, le nez toujours collé à la face rocheuse. Il a fallu que je traverse des sous-bois, des passages difficiles, des cols dangereux, toujours en parant au plus pressé. A présent que je suis au sommet de la montagne, je peux regarder le paysage à 360 degrés. J’observe les décennies qui sont derrière moi et je trouve qu’elles font sens. 

CD : C’est beau en effet. Comme tu le dis, c’est le rôle des écrivains et des écrivaines d’être à un endroit d’intelligibilité le plus large possible. Tu disais que c’est usant d’être une travailleuse du sexe. Et toi ? Est-ce que tu n’es pas ressortie lessivée d’avoir créé autant de personnages. (Rires) 

NH : Non. Mais il est vrai que pour le prochain roman, j’ai envie de faire un récit très simple et linéaire ! 

CD : Tu as eu l’impression, à la fin de l’écriture de Francia, qu’il y avait trop de monde à l’intérieur de toi ? 

NH : Ça fait du bruit, c’est sûr. J’ai photographié mon plan de travail : j’avais collé des post-it sur différentes lignes car, tout en concentrant le récit sur une journée dans la vie de Francia, je voulais raconter son enfance en Colombie, et le déroulement de ses premières années à Paris. C’étaient trois chronologies différentes et il ne fallait pas que je me perde. J’ai changé beaucoup de choses au fil des versions pour que ce soit plus cohérent, plus fluide. Ça, c’est vraiment la « cuisine » du romancier. 

CD : Ce qui est génial dans ce métier, c’est la cohabitation entre ce qui échappe et ce qui est mis en place volontairement. 

NH : Ici comme pour Les Variations Goldberg, je n’avais pas prévu la fin. J’avais imaginé une histoire, j’avais dressé la liste des dix-sept clients, je m’étais donné des ordres, je savais que le roman se déroulerait sur une journée, que c’était le vingtième anniversaire de la transition de Francia. Tout cela me paraissait très riche sur le plan fictionnel, mais je ne pouvais pas décider de la fin à l’avance. Je suis partie trois semaines au Maroc pour écrire les cent dernières pages. Et le dernier jour de mon séjour, je ne savais toujours pas comment le roman allait se terminer. C’est au cours de ma séance de yoga du matin que ça s’est dénoué. 

CD : Je reviens à Tal Madesta qui dit : « La société tout entière envisage nos corps trans sous l’angle de la monstruosité ou de la mutilation, nos parcours comme une création médicale digne du monstre de Frankenstein, nos joies et nos malheurs à l’aune du délire collectif ou du récit pathétique, nos luttes comme une menace aux droits des femmes. On compare nos vécus à un simple ressenti psychologique, nos existences à un danger venant ébranler tout l’ordre social. »

Quelle place notre société offre-t-elle à ceux qui sont différents, voire monstrueux ? 

NH : Le thème de la monstruosité est récurrent dans mes livres. Le mythe de Frankenstein est important pour moi. Si j’ai choisi « la Griffonne » comme une représentation de moi-même dans Francia, c’est parce que j’aime les chimères et que je me considère comme une chimère d’encre. 

La question demeure : par rapport à quelle norme définit-on la différence et la monstruosité ? Depuis des années, je prône l’identité faible, l’identité poreuse. Je suis canadienne, ce qui est déjà une identité faible, et de plus, je suis une mauvaise Canadienne, qui n’a jamais voté, qui connaît mal son pays. Je suis une chrétienne bancale, bizarre, qui a été élevée entre trois ou quatre églises différentes qui s’annulent les unes les autres. Je suis une femme masculine. Je ne mets en avant aucune sorte de fierté maternelle. Je suis contre la fierté identitaire. Comme l’a dit Kim Thuy : « Si vous devez absolument me mettre des étiquettes, de grâce, mettez-m’en le plus possible ! »

Les sociétés se sont créées à partir de fictions sur « nous » et « les autres ». La fierté du groupe est à la fois indispensable et dangereuse. Les écrivains, à mon sens, devraient être en dehors du « nous fier ». Leur rôle consiste à montrer la porosité des identités, à rappeler que ce qui nous contrarie, souvent, nous renforce – que « l’obstacle peut devenir marche-pied », comme le disait Louis Jouvet, ... ou encore, comme le dit Anselm Kiefer, que « tous ceux qui tombent ont des ailes » !! 

Si Dostoïevski n’avait pas passé dix ans dans un camp de travail, il n’aurait pas pu écrire Les humiliés et offensés, Crime et châtiment, L’Idiot. C’est dans ce camp qu’il a rencontré des forçats, des hommes qui avaient tué, volé, violé, et il les a observés avec amour. Il est entré dans leur tête pour nous permettre d’y entrer à notre tour. S’il s’était contenté comme Poutine de clamer « les Russes sont les plus forts ! », ses romans n’auraient aucun intérêt. Il est catastrophique de constater la montée des extrêmes dans tant de pays, l’Argentine tout récemment, les États-Unis, la France, les Pays-Bas. Il faut avoir à l’esprit, disait James Baldwin, deux vérités contradictoires en apparence : la première, c’est qu’il y aura toujours des inégalités, des injustices et de l’oppression, la seconde, c’est que ça vaudra toujours la peine de les combattre. 

CD : Ça apaise quelques pensées qui me traversent en ce moment... Je reviens au personnage de Francia. On peut la considérer comme un monstre, tout comme les hommes que tu portraitures pourraient être qualifiés de “sales porcs ». Tu nous obliges à regarder cette complexité qui rend les choses poreuses, comme tu dis. La monstruosité, on y revient. 

NH : Je me suis sentie obligée d’ajouter un élément de monstruosité physique à Francia, sa claudication. Ça m’est venu en faisant des recherches sur les premières représentations de trans dans l’Antiquité, notamment chez les Scythes. J’ai constaté le symptôme du boitillement dans plusieurs récits mythologiques scythes qui me plaisaient. On pense à Héphaïstos aussi. Il m’est apparu primordial que Francia boîte. J’aime l’image de cette femme grande, mastoc, très sexy, et, en même temps, qui marche dans un déséquilibre. 

CD : T’est-il arrivé de finir un roman et de ne plus supporter tes personnages ?

NH : (Rires) Non, mais je n’ai jamais aimé un personnage autant que Francia. 

À LIRE - Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent

Francia de Nancy Huston est disponible en librairie depuis le 6 mars.

Originaire de Calgary au Canada, elle réside à Paris et a écrit une variété de romans et d'essais, publiés principalement par Actes Sud et Leméac. Parmi ses œuvres notables, on retrouve Instruments des ténèbres (1996), récompensé par le Prix Goncourt des lycéens et le Prix du Livre Inter, L’Empreinte de l’ange (1998), qui a remporté le Grand prix des lectrices de Elle, et Lignes de faille (2006), distingué par le Prix Femina.

Cyril Dion, co-fondateur du mouvement Colibris et de la revue Kaizen aux côtés de Pierre Rabhi, s'est illustré dans le paysage culturel et environnemental français. En 2015, il signe et co-réalise avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, acclamé par la critique et récompensé par le César du meilleur documentaire en 2016. Poursuivant son parcours d'écrivain, il publie en 2017 son premier roman, Imago, chez Actes Sud, et partage notamment sa passion pour la poésie dans un recueil intitulé Assis sur le fil, édité par La Table ronde.

Crédits photo : Francesco Gattoni (Actes Sud) / Fanny Dion

 
 
 
 

1 Commentaire

 

Morgane

16/03/2024 à 07:43

C'est incroyable qu'on laisse ces personnes, et Cyril Dion en particulier, débiter autant de mensonges (à moins qu'il ne s'agisse d'ignorance) et d'absurdités, tranquillement, sans aucune réponse en face.
Alors non, le féminisme ça n'a jamais été de considérer que hommes et femmes devaient être des rôles sociaux : c'est exactement le contraire. Quand Simone de Beauvoir écrit "On ne nait pas femme, on le devient.", c'est justement pour dénoncer les rôles socio-sexuels (ce que l'on appelle le genre), et pas pour le glorifier (il faut juste lire le livre pour comprendre le sens de la citation, hein). Le féminisme a toujours eu pour but d'abolir ces rôles socio-sexuels. Être une femme ou un homme ne devrait PAS être un rôle. C'est une donnée biologique qui ne détermine pas notre personnalité et ne devrait pas déterminer notre destin social.
C'est honteux de déformer la réalité à ce point. Une nouvelle forme de domination masculine encore plus perverse que la précédente.

Francia

Nancy Huston

Paru le 06/03/2024

281 pages

Actes Sud Editions

22,00 €

Arbre de l'oubli

Nancy Huston

Paru le 04/01/2023

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Paru le 06/10/2021

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“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

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Yann Le Gal : “La librairie, c'est la passion communicative”

Agnès Martin-Lugand préside cette année le jury du Prix Maison de la Presse 2024. Depuis le 9 avril, six auteurs et leur ouvrage sont encore en lice. Le gagnant de cette 55e édition sera dévoilé le 14 mai. Yann le Gal, parmi les finalistes, profite de cette occasion pour saluer le travail des prescripteurs et ce métier de libraire.

23/04/2024, 10:45

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Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

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Edwige Coupez : “C'est mon premier prix !”

J'avais oublié la légèreté d'Edwige Coupez, paru éditions du Rocher a reçu le Prix 2024 des lycéens d’Arcachon. La récompense était remise dans le cadre de la manifestation La plage aux écrivains, pour sa première édition. Les jurés venaient des lycées Grand-Air,  Saint-Elme et Condorcet. L’autrice nous propose un texte inédit, sur la réception de ce prix.

21/04/2024, 12:45

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Gallimard et Olivennes contre la pub pour les livres à la télé

Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.

13/04/2024, 15:47

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Des chevaux, des yourtes et nous : premiers pas en Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

13/04/2024, 12:17

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“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

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Glorieuse et cruelle : Tisser la langue des contes

Carnetdebord – Peau-de-Sang sera le prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, romancière et artiste québécoise, que publieront les éditions du Tripode. Voici le chapitre 2 de son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur.

08/04/2024, 09:48

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“Nous croyons que la poésie peut captiver les coeurs”

Partout dans le monde, la poésie peut exprimer l'indicible, sans en avoir l'air. Cette puissance en fait aussi une cible de tous les extrêmes, et en particulier des régimes liberticides. Dans un texte prononcé à l'Université de Lille, le 22 mars 2024, la poète, écrivaine et militante des droits des femmes en Afghanistan Somaia Ramish célèbre la poésie et appelle à la défendre, encore et toujours.

05/04/2024, 12:28

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Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

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Pause soupe de nouilles à minuit : ultimes heures avant la Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

01/04/2024, 08:03

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“J’habite une maison vieille qui embrasse les formes de mon corps”

Carnetdebord – Pour la rentrée littéraire 2024, les éditions du Tripode publieront le nouveau roman d'Audrée Wilhelmy. Pour accompagner cette parution, la romancière a trouvé dans nos colonnes une place à part : un Carnet de Bord pour raconter cette aventure, jusqu'aux librairies.

30/03/2024, 17:05

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Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51

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IA : un rapport “équilibré” remis à Emmanuel Macron

Alors que la « Commission IA » remettait son rapport au Président de la République le 13 mars 2024, les réactions continuent d'affluer concernant le positionnement de la France face aux enjeux de l'intelligence artificielle. Si des associations de traducteurs telles que En Chair et en Os et l'Association des traducteurs littéraires de France appelaient à sauver « le geste humain », une nouvelle tribune d'un collectif rassemblant divers acteurs des milieux culturels salue, elle, « un rapport équilibré ».

27/03/2024, 10:08

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Peau-de-sang, expérience physique et sensorielle: “Bienvenue, Audrée...”

Carnetdebord – Au cours des prochaines semaines, ActuaLitté accueillera le Carnet de Bord d'Audrée Wilhelmy. Romancière québécoise, elle publiera son prochain ouvrage aux éditions du Tripode. Ce seront tout à la fois les récits d'une attente, d'un espoir, d'une envie. Ce seront les récits d'un à-venir. En guise de prélude, Frédéric Martin, fondateur de la maison, nous présente cette autrice, d'ores et déjà adoptée.

27/03/2024, 08:01

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Annonciation faite à Dati : les auteurs ressuscitent le rapport Racine

Devant la Comédie française, ce 25 mars – date de l'annonce à Marie de sa maternité divine –, ils étaient près de deux cents présents pour le retour d’un vieux compagnon. La première Nuit des auteurs et autrices aura vibré au son des les mariachis qui abreuvaient la place Colette de musiques. La promesse d’un rassemblement politique, collectif et festif était tenue… mais les soirées parisiennes prennent parfois des tournures inattendues.

26/03/2024, 11:56

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“Produire un livre écologique n’est pas possible”

La Volte annonce donc son vingtième anniversaire : vingt ans d'aventures éditoriales où se retrouvent des histoires d'émancipation, de la science-fiction sociale et politique, avec une passion pour les jeux de langage. Elle avait déjà annoncé en janvier qu'elle renforcerait cette année son engagement écologique et affirmerait son identité visuelle. Maintenant, place aux projets.

23/03/2024, 15:38

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La zone secrète entre Russie et Chine, blague de géographe

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

23/03/2024, 15:25

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Sacrilège ! Une histoire française de l’offense au pouvoir  

Aux Archives nationales à l’Hôtel de Soubise, du 20 mars au 1er juillet prochain, plongez au cœur de l'histoire tumultueuse du sacrilège, où le spirituel et le temporel travaillent à ne faire qu’un, mais lequel ? Le dernier discours de Robespierre, l'œil de Léon Gambetta, le testament de Louis XVI… Des trésors historiques et autres documents d'archives inédits, pour une expérience solennelle, et parfois moqueuse, aux frontières du divin et du pouvoir.

22/03/2024, 17:32

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“Faire front commun face à la massification annoncée des IA dans le travail”

Après le collectif En Chair et en Os, c'est au tour de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) de réagir au rapport, IA : notre ambition pour la France, remis au Président de la République le 13 mars dernier. Ces membres, après l'avoir lu « avec beaucoup de colère », appellent les pouvoirs publics à « ne pas céder aux sirènes de la compétitivité mondiale, et l’ensemble des artistes-auteurs à faire front commun face à la massification annoncée des intelligences artificielles dans leur travail ».

22/03/2024, 13:31

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Bastien Vivès, condamnable ou martyr de la liberté d'expression ?

L’Observatoire de la liberté de création (OLC) dénonce « une loi absurde et son application ubuesque » dans l’affaire Bastien Vivès. Dans une tribune, ses membres justifient leur positionnement : à chacun de se faire un point de vue...

22/03/2024, 11:26

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Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

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De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

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Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

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Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

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Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

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Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

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Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

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"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

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Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

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Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

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Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

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L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

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Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33