La loi Darcos rééquilibrerait la concurrence entre les vendeurs de livres en France, en instaurant un montant minimal de frais de port. Finie, la livraison à 0,01 € : bienvenue aux 3 € obligatoires, pour toute commande inférieure à 35 €. La mesure serait trop récente pour tirer des conclusions estime le syndicat de la librairie. Pas vraiment l’avis des distributeurs et de leurs clients, les éditeurs.
Le 26/06/2024 à 23:12 par Nicolas Gary
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Conforter l’économie du livre, renforcer l’équité et la confiance : la loi du 30 décembre 2021 s’avançait dans un drap blanc de vestale, tant elle portait le feu sacré. Finies les livraisons gratuites de livres, ou quasi, qu’Amazon avait imposées à l’ensemble des enseignes, en les obligeant à s’aligner.
Méthode commerciale d’autant plus ironique qu’elle découlait d’une précédente législation anti-Amazon : l’interdiction de cumuler la gratuité des frais de port et des 5 % de remise, instaurée en juillet 2014 à l’initiative du Syndicat de la librairie française. Près de 10 ans, donc, de frais de port à 1 centime (la loi Darcos est entrée en vigueur en octobre 2023).
Cette réponse de l’Américain au législateur français, avait fait la nique à toute l’industrie. Fnac, Cultura, Furet du Nord : toutes les enseignes et grandes surfaces spécialisées s’étaient calquées sur ce modèle, économiquement douloureux, pour rester au niveau de la firme. Or, un rapport d’avril 2018 avait plombé un peu plus la mesure, concluant qu’il était en effet « plus avantageux d’acheter en librairie, avec la décote de 5 %, que de commander en ligne ». Pour autant, le bilan globale restait « en demi-teinte ».
La Commission européenne avait conclu en février 2023 que la législation favoriserait Amazon, au détriment des libraires. Elle dénonçait « une discrimination de fait », qui affecterait « les détaillants en ligne qui ne sont pas présents en France de manière disproportionnée ». Mais plus encore, la loi Darcos aurait « pour effet de porter atteinte à l’objectif d’égalité d’accès aux livres ». En somme, au lieu de corriger une distorsion de concurrence, elle en créerait une autre.
Et d’ajouter : « La mise en place de frais minimaux de livraison de 3 EUR, à ajouter au prix moyen des livres vendus en France, devrait entraîner une augmentation significative du prix final que les détaillants, y compris ceux qui constituent des prestataires de services de la société de l’information, seront en mesure d’offrir aux consommateurs potentiels. »
Avec l’obligation de frais de port à 3 €, uniquement sur les ouvrages neufs, la résistance s’est organisée : chaque acteur y allait de son message incitant au click & collect, pour épargner ce surcoût aux lecteurs. « Même s’il est trop tôt pour établir un bilan de la mesure, les premiers éléments qui nous reviennent montrent une petite baisse des expéditions, de l’ordre de 5 %, mais une nette progression des réservations, de 15 à 30 % selon les sites des librairies », assurait à ActuaLitté la présidente du SLF, Anne Martelle.
Et histoire de mettre vraiment tout le monde à l’aise, le Conseil d’État, saisi par Amazon, sur la légalité de cette législation, a renvoyé le sujet à la Cour de Justice de l’Union européenne. Un recours en excès de pouvoir, procédure somme toute classique, pour lequel le droit européen est désormais prié de trancher.
Dans les faits, remontent plusieurs distributeurs, il n’en serait rien, bien au contraire. Les informations obtenues par ActuaLitté varient bien entendu suivant les structures de distribution, mais la tendance de recul des ventes en ligne se confirme : de 10 % de recul à 20 %, estiment les structures de distribution. Une tendance que pointait la présidente du SLF pour la librairie, mais qui aurait des répercussions nettement plus importantes chez Amazon.
Cette fourchette de 10 à 20 % de ventes en moins n'est pas officielle : pour un opérateur à qui l’on prête aisément 90 % du marché du e-commerce, elle serait significative. Contacté par ActuaLitté, Amazon France ne commente pas les estimations et renvoie aux résultats de la dernière étude IFOP d’avril.
On y apprenait que 59 % des répondants se tournent en effet plus souvent vers des points de vente physiques, des librairies aux grandes surfaces culturelles, en passant par les hypermarchés et supermarchés, depuis l'instauration des 3 € de frais de port.
Mais que 51 % ont diminué leurs achats et empruntent des livres à leurs proches. 49 % les ont réduits également, mais se tournent vers les bibliothèques publiques, et 40 % ont agi de même, mais lisent moins, tout simplement. 63 % des répondants estiment que leur pouvoir d’achat pour les livres est affecté, en particulier les catégories pauvres et modestes.
ÉTUDE - Frais de port du livre : un impact négatif pour 63 % des acheteurs
« Cette mesure pénalise les lecteurs, les auteurs et la lecture en général, en particulier dans les territoires dépourvus de librairies, c’est-à-dire dans plus de 90% des communes du pays. Six mois après son entrée en vigueur, une étude Ifop révèle que plus de 6 lecteurs sur 10 déclarent que ces nouveaux frais obligatoires ont eu un impact sur leur pouvoir d’achat, et que 4 acheteurs de livres sur 10 déclarent avoir réduit leurs achats et donc lire moins », indique Amazon France à ActuaLitté.
« Cette mesure se trompe par ailleurs d’objectif en niant la complémentarité des offres physiques et numériques : entre 2019 et 2023, le nombre de librairies a progressé de façon continue en France, et près d’un livre sur deux vendu par Amazon est expédié vers des petites villes et campagnes, c’est-à-dire vers des territoires souvent dépourvus de librairies. »
Sur les cinq premiers mois de 2024, le marché du livre enregistrerait un CA de 1,033 milliard €, contre 1,31 milliard sur la même période de 2023 (données Edistat). On parle là de près de 4 millions d’exemplaires de moins (110,2 sur 2023 contre 106,1 millions 2024). La mesure étant intervenue en octobre 2023, on constate également une diminution des ventes en volume de 4 % sur les trois derniers mois de l’année, alors qu’en valeur s’affichent +2 % en octobre, + 1 % en novembre et -1 % en décembre en regard de 2022.
À un détail près : le prix du livre a augmenté de près de 2,6 % selon l’indice Insee entre 2022 et 2023 : le chiffre d’affaires a survécu, mais les volumes, eux, disent tout autre chose.
Or, des mesures alternatives de soutien aux librairies existent, qui ne pénaliseraient ni la lecture ni le pouvoir d’achat des Français : par exemple la mise en place d’un tarif postal dédié, qui existe déjà pour les expéditions de livres vers l’étranger : envoyer un livre de 500 grammes à Londres coûte ainsi 1,67 euro, alors que l’envoyer vers une adresse en France coûte quatre fois plus cher, à savoir 6,30 euros.
« On retiendra avant tout que la loi Darcos a vraisemblablement eu pour incidence de freiner la livraison à domicile, qui devait avoir pour corollaire de pousser les lecteurs en librairies », relève un libraire. « Imaginer qu’un recul des ventes chez Amazon ait un impact sur les éditeurs et auteurs nécessiterait d’être étayé par des données chiffrées. »
À LIRE - Amazon inflige 500 € d'amende en cas de retard, prélevés sur les factures
Certains s’embarquent alors dans de savants calculs : si Amazon vend 10 à 20 % de moins, en regard de son poids dans l’industrie du livre, que signifieraient ces pourcentages ? Un vendeur en ligne pointe l’écueil : « On leur prête entre 10 et 18 % des ventes d’ouvrages en France : ce serait donc entre 1 et 1,8 % du marché — mais on parle en valeur ou en volume ? » Excellente question : là encore, aucun élément émanant de la firme ne permet de répondre.
Et d’ajouter : « Tout le marché est en berne : qu’Amazon n’y échappe pas est plutôt rassurant. Le secteur afficherait-il de meilleurs chiffres sans la loi Darcos, personne ne le sait : il faudrait recourir à un panel qualitatif pour définir si le client qui prévoyait de passer par leur site a été freiné par les frais de port. Et dans ce cas, a-t-il reporté sur une boutique physique ou abandonné son achat ? »
Comparaison n’est pas raison, particulièrement dans un contexte d’inflation fluctuante. D’après les données Edistat, les cinq premiers mois de 2024 affichent un repli en volume de 5,6 % pour la librairie et de 2,1 % pour les GSS. Les effets bénéfiques de la loi n’ont rien de flagrant, analyse un libraire parisien : « En réalité, dans le contexte actuel, les 3 € de frais de port exercent une pression supplémentaire sur les consommateurs : c’était peut-être la pire période pour qu’elle soit instaurée. »
« Quand des distributeurs pointent le recul, de quoi parlent-ils réellement ? Des livres qu’a commandés Amazon ou des ventes définitives auprès de leurs clients ? Parce qu’entre ces deux chiffres, il y a un monde », nuance un libraire en ligne. Avec une intéressante théorie que plusieurs observateurs ont en tête.
De fait, le commerce du livre se compose d’un flux aller, par lequel distributeur alimente les points de vente en “achats”, mais pas encore par les lecteurs. Et qui dit aller, dit retour : tout ouvrage qui n’a pas trouvé de public repartira vers son entrepôt d’origine. Le nombre d’exemplaires réellement vendus découle d’un savant calcul où l’on soustrait les retours aux allers.
Comme on ne prête qu’aux riches, plusieurs interlocuteurs voient dans les mauvaises performances de ce premier trimestre un simple coup finement joué. « Amazon achète moins, donc engrange moins, et donne au distributeur le sentiment que les ventes diminuent. Stratégiquement, cela consolide les actions et la communication contre la loi Darcos, en véhiculant cette impression de replis », analysent nos interlocuteurs.
« En réalité, ils travailleraient simplement sur un flux d’approvisionnement plus tendu que d’ordinaire. Et l’un des opérateurs les plus redoutés du secteur enverrait alors un sacré message. »
Théorie intéressante, pour un épisode conjoncturel, estime un ancien de la distribution. « La gestion des stocks chez Amazon s’opère avec une approche drastique : ils ne sont pas du genre à acheter pour ne pas vendre. Observée depuis janvier, cette situation ressemble fort à une tendance. Dans un marché globalement en baisse, qui plus est, la baisse que l’on évoque n’a pas l’air de profiter à d’autres. »
Et avec un sourire de conclure : « Ça manque de ruissellement, tout cela ! »
Si le contexte économique enjoint à ne pas chercher de bouc émissaire, il implique de lorgner, justement, sur l’état de l’art en France. Les données de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) pour le 1er trimestre montrent à ce titre un regain d’intérêt pour les achats sur le net — Amazon récoltant 36,8 millions de visiteurs mensuels sur la période.
Sans précisions sectorielles, le T1 affiche une croissance de 7,5 % en regard de 2023, avec 42,2 milliards € de chiffre d’affaires. La consommation de produits, elle, remonte de 1,1 % — et s’il n’en est pas un comme les autres, le livre s’inscrirait pourtant dans cette catégorie.
En outre, une récente étude de la FEVAD (juin 2024) montre que 97 % des clients en ligne cherchent avant tout à se faire plaisir. Pour autant, « les considérations budgétaires sont bien présentes dans la tête des consommateurs en cette période d’inflation. En effet, tout comme le plaisir, le prix est présent dans les conversations à hauteur de 24 %. 79 % des conversations abordent la recherche du prix le moins cher ».
Et la livraison est le premier sujet pour 60 % des répondants, confortant les résultats de l’enquête de 2021 de la Fevad avec Médiamétrie : « Le budget demeure le critère n° 1 pour les cyberacheteurs : 67 % d’entre eux choisissent un site pour les prix attractifs qu’il propose, 60 % pour la livraison gratuite. » Avec une majoration de 3 € sur l'envoi, on comprend que les sites de libraires de même qu’Amazon n’aillent pas dans le sens des clients.
« Un lecteur réfléchira à deux fois avant de prendre sa voiture pour rejoindre la librairie à 20 km de chez lui. La mesure n’a aucune incidence, ou presque, sur les grandes agglomérations : au mieux cela appuie le click & collect », relève cette gérante installée en Aquitaine. « Pour l’instant, je n’ai pas vu débarquer de clients juste pour les sélections présentes sur les tables. Au mieux, certains ont arrêté internet pour faire un tour chez Leclerc après les courses du samedi. Au mieux… »
Et d’ajouter : « Pour 3 €, on a presque un abonnement Netflix. Qui sait combien de lecteurs occasionnels ont opté pour des séries, plus commodes et livrées directement sur leur télévision ? »
Où sont alors cachés les lecteurs ? « Vinted, Rakuten, Momox, LeBonCoin et tous les autres », affirme un éditeur de littérature. « La diminution en volume ne reflète pas une hécatombe du lectorat : quand la question du prix devient centrale, on se reporte sur une offre plus attractive. Moins de nouveautés, peut-être, mais des lectures à prix réduit. »
ENQUÊTE —Livre d’occasion : un éditeur avait trouvé comment rafler le marché
Lequel, d’après une enquête de la Sofia, aligne 9 millions d’acheteurs, quelque 80 millions d’exemplaires vendus et 350 millions € de chiffre d’affaires. « La loi Darcos a une conséquence directe sur les ouvrages à petit prix — poche ou manga », poursuit-il. Et l’expérience le montre : One Piece : édition originale. Tome 103 est vendu neuf à 6,99 €, soit 9,99 € avec la livraison. D’occasion, nous l’avons trouvé à 4,99 € avec 1,99 € de frais de port – de même que pour des livres de poche.
« Le marché du livre souffrira de cette législation, pas Amazon. La vente de seconde main va exploser, tout simplement. Et avec sa marketplace, ils ont du stock pour fournir en occasion », estimait un libraire en octobre… 2021. Nul n’est prophète en son pays. « On n’oblige pas un âne à boire s’il n’a pas soif. Avec cette loi, la librairie dans tout son ensemble gagnerait peut-être un ou deux pour cent sur la vente en ligne. Mais si le marché se reporte vers l’occasion, ce seront des points chèrement gagnés sur un chiffre d’affaires global moindre », assurait un de ses confrères.
Trois ans plus tard, peut-être bien qu’Amazon souffre malgré tout de cette situation — son action devant le Conseil d’Etat attesterait a minima de ce que la loi Darcos s’est changée en caillou dans la chaussure. Lequel caillou, en latin, est désigné par le terme scrupulum, qui au fil du temps a donné scrupule.
Une désagréable hésitation quant aux conséquences des moyens déployés ?
Crédits photo : Bruce Detorres, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
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33 Commentaires
Necroko
27/06/2024 à 00:33
Cette loi est pénible sur les livres en Anglais on a parfois des baisses de prix avec cette loi DEBILE impossible d'annuler juste un livre il faut tout refaire, c'est méga chiant.
Impossible aussi d'annuler une commande inutile avec une partie de la commande déjà partie, il faut renvoyer après réception créant de la pollution, cette loi montre la totale incompétente de TOUS les politiques (ça explique l'état du pays cela dit / on a besoin d'une IA compétente pour remplacer TOUS les politiques)
Arthur Magnus
27/06/2024 à 12:16
Donc, si je comprends bien, cette loi VOUS emmerde DONC elle est débile car votre petite personne ne peut être que représentative de la majorité des acheteurs de livres ?
adnstep
27/06/2024 à 15:23
C'est un exemple. A la lecture de l'article, on peut supputer qu'il y aurait beaucoup d'autres exemples allant dans le même sens...
Necroko
30/06/2024 à 01:33
alors Mr. le gros malin tu vois ta loi DEBILE ne me gène pas juste moi mais beaucoup/énormément de personnes.
Celes1989
08/07/2024 à 14:04
Je vous confirme que cette loi débile me dérange aussi.
Du coup, elle m'aura convaincu à pirater des epub et lire sur ma tablette.
Shadok Le Grand
27/06/2024 à 10:17
En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.
Al
27/06/2024 à 12:37
A noter que la commande en magasin peut prendre 15 jours à arriver quand sur Amazon, elle prend 3 ou 4 jours. On m'a répondu également en magasin (une chaine) que pour un livre d'un petit éditeur, il fallait attendre plus de 2 mois pour que le magasin effectue la commande... On voit bien les limites de la commande en magasin.
Des livres et vous gourdon
27/06/2024 à 14:09
La livraison dans ma librairie varie de 2 jours ( commandes passées au groupe hachette le mercredi et livrées le vendredi dans 95% des cas) à 7 à 10 jours en effet pour les autres éditeurs, mais demandez toujours le délai selon le fournisseur c'est très variable. C'est compliqué la chaîne du livre des librairies, mais elle est moins automatisée et inhumaine que les entrepôts d’Amazon...
Al
28/06/2024 à 09:49
Pas dit le contraire. Mais quand on te répond que ta commande on peut la passer dans 2 mois...bah non. On peut attendre quelques jours sans souci, 10 ou 15 jours pourquoi pas, je suis compréhensif mais il y a une limite.
Etienne Normand
05/07/2024 à 11:24
"C'est compliqué la chaîne du livre des librairies, mais elle est moins automatisée et inhumaine que les entrepôts d’Amazon..."
Cet argument ne tient jamais face à un usager d'Amazon. Son mantra, c'est "jouir tout de suite au moindre effort", là où un individu normal sera capable de se contenir et d'attendre l'arrivée de son livre. Pour ce qui est des conséquences humaines et environnementales, cela ne leur effleure même pas le tronc cérébral.
Al
09/07/2024 à 14:15
Qu'est-ce qu'un usager d'Amazon ? Vous avez l'air d'avoir une réponse toute faite. Il pouvait m'arriver d'acheter un livre pour boucler une commande sur Amazon et arriver au 35 euros synonyme de fdp gratuit. Aujourd'hui je ne le fais plus. Est-ce que ce livre pour autant, je vais le commander dans un magasin ? Pas nécessairement. Un achat reporté est un achat qui ne se fera pas et peu importe ce que vous en pensez et vos positions morales la-dessus, c'est le principe de réalité qui prédomine.
Stéphane
27/06/2024 à 13:46
En résumé les frais de port ont pour effet de faire baisser globalement les ventes(côté éditeurs) et il n'y a clairement pas eu de report sur les libraires.
Leprochain cheval de bataille pour les lobbyiste c'est les frais de port sur le livre d'occasion.
Et après ils interdiront les boîtes à lire.
Et comme leurs chiffres d'affaires continueront à baisser ils augmenteront les prix.
Au final les gens n'achèteront plus de livres(et finiront sur tiktok...)
adnstep
27/06/2024 à 15:26
Le microcosme parisien dans toute sa splendeur. Une fois de plus.
Georges
27/06/2024 à 15:49
Le grand gagnant c'est le livre d'occasion, et tant mieux. Pourquoi gaspiller des ressources quand un livre peut être lu par plusieurs personnes.
L'article parle de Vinted, Leboncoin, Rakuten, Momox, mais il y a de nouveaux acteurs, comme Le Bouquin Français, plateforme spécialisée dans la vente de livres, avec des prix à partir de 40 centimes et des frais de port autour de 3€.
Les frais de port, c'est normal de les payer. Ces frais sont bien réels tant sur le plan économique qu'environnemental.
Marie Barraillier
27/06/2024 à 18:33
En ruralité où je suis, pas de librairie. Il faut faire 20km donc beaucoup achetaient sur Amazon or les gens ont des petits budgets donc 3€ supplémentaires ou payer 35€ pour les avoir gratuits, c'est beaucoup trop. La mesure a donc un effet pervers : ceux dont le pouvoir d'achat est plus bas sont pénalisés et lisent encore moins qu'avant.
Je précise que je suis auteure et je comprends qu'on puisse acheter sur Amazon quand il n'y a pas de librairie à proximité et que les bibliothèques ont peu de stock. Tout le monde devrait pouvoir s'acheter des livres quand il en a envie !
Enfin, quand on a besoin de lire des ouvrages très spécifiques en anglais, je suis la première à acheter beaucoup en librairie, mais pour ceux-là il n'y a qu'Amazon qui propose un large catalogue en anglais ; idem pour les livres "anciens" où la librairie soit ne peu pas les commander soit le fait dans des délais non raisonnables.
Ladaline
28/06/2024 à 09:24
Aucun mot sur l'auto édition. Il y a pourtant de très nombreux auteurices qui s'autoeditent sur Amazon via le programme KDP. Des livres en impressions à la demande, qui ne sont disponibles que sur Amazon et qui sont pourtant également touchés par cette loi absurde
Dannie Lercoy
29/06/2024 à 09:44
Je suis totalement d'accord (j'en fais partie) et cette mesure débile a eu un impact direct sur mes ventes, sans parler des retours que j'ai dans mon entourage, encore il y a quelques jours sur le prix élevé des frais de port (un livre à 6€ et 3€ de FDP ça passe difficilement, en ces temps d'inflation délirante).
Underwood43
28/06/2024 à 09:29
Je sais bien qu’il ne s’agit pas de la première préoccupation en ces lieux, mais cette loi est tout bonnement catastrophique pour les auteurs indépendants qui finissent par ne plus vendre qu’en numérique. Là encore et par rebond, je doute de l’intérêt de la librairie de pousser ce vivier d’auteurs à se désintéresser totalement du papier. À bon entendeur….
Ataraxia
28/06/2024 à 11:23
Handicapée , habitant à la campagne.
Difficile de me déplacer à la librairie la plus proche de chez moi à environ 1h de route.
De plus je lis des ouvrages spécifiques que je ne retrouve pas en librairie ou grande surface. Difficilement disponibles .
J'ai diminué mes achats et ne commande pour ainsi dire que sur les sites proposant des occasions .
Sur Amazon plus rarement car il faut désormais atteindre la somme de 35€ pour bénéficier de la livraison à 1 cent.
Alors je réfléchis et souvent je renonce à la dernière minute à valider le panier.
Georges
29/06/2024 à 19:59
En occasion, sur Amazon, les prix sont beaucoup beaucoup plus chers que sur les autres plateformes. Comparez avec Le Bouquin Français et vous verrez qu'Amazon fait payer très cher son image de marque. Attention également aux sites type Momox et Recylivres qui utilisent des robots d'ajustement des prix qui peuvent faire flamber les prix sans justification. Il m'est ainsi arriver de voir des prix de livres enfants qui devrait être autour de 3-4€ à 599€. Ces boites font du trading sur les livres sans aucun état d'âme! Au regard des ces abus, les 3€ de frais de port sont presque une blague.
Necroko
01/07/2024 à 02:08
Mouais, après UNE tentative sur Le Bouquin Français (L'Attaque des Titans - Anthologie), je vois les même abus que partout ailleurs, ce site est pas plus fiable que les autres.
Ben
28/06/2024 à 17:46
Une loi faite pour la petite caste privilègiée des libraires au détriment de la majorité des lecteurs. Tellement classique...
Etienne Normand
05/07/2024 à 11:50
Remarque classique d'individu qui a toujours cédé aux sirènes de la facilité lorsqu'il s'agit de consommer.
C'est mal comprendre la psychologie des consommateurs qui consiste avant tout à minimiser ses efforts. Ce qui se traduit par aller à ce qui demande le moins de réflexion : aller au plus facile, au plus connu (merci la pub), au plus rapide et au moins cher. D'où l'essor formidable d'Amazon et autres grosses entreprises. Seuls les feignants et les ruraux qui veulent consommer comme des urbains y vont.
Autrement dit, les usagers d'Amazon se reporteront d'abord sur les Leclerc, Carrefour et les Fnac avant d'avoir la présence d'esprit (si ils l'ont) d'aller faire un tour en librairie. De cette loi, les libraires indépendants ou non, n'en tirent pas grand chose.
Bref, une loi qui emmerde surtout des consommateurs qui aiment faire passer leur flemme pour une "liberté de consommer".
Quark
06/07/2024 à 02:33
pas de la flemme (encore un autre petit génie / petit bobo de m**** surement), Amazon rend service aux personnes comme moi qui sont Hikikomori et à des centaines de milliers d'autres. Ils font le travail que ces bobo de libraires font pas.
Etienne Normand
08/07/2024 à 15:34
Bonjour Quark,
Effectivement, génie je suis, et c'est en cela que je me fais un devoir de vous instruire.
Asseyez sur mes genoux et causons.
Etrange, il ne me semble pas que le travail d'un libraire consiste à jouer les jambes de substitution d'individus qui peinent à s'en servir. Mais peut-être qu'à force de politesses et d'explications, auriez-vous rallié un de ces bobos à vos envies.
Vous trouvez en Amazon une réponse à votre phobie sociale, grand bien vous fasse. Peut-être serait-il temps de récompenser Jeff Bezos de son apport à l'humanité (Uber Eat ou Leclerc Drive sont également en bonne place sur la liste). Malheureusement Quark, la majorité des gens a un semblant de vie sociale et n'est pas handicapée de phobies ou d'une timidité contraignante. Cette majorité est capable de se présenter devant les portes automatiques d'une grande surface ou actionner la poignée d'une porte de librairie sans trembler (elle peut trembler pour d'autres raisons, mais c'est un autre débat). Bref, la grande majorité des usagers d'Amazon ne sont pas des cas cliniques. Il serait peut-être bon de cesser de prendre votre cas personnel pour une généralité. Sortez-vous la tête du cul, il fait soleil.
Puis profitez-en pour enfin connaître la définition de bourgeois-bohème, cela évitera de l'employer à tort et à travers.
adnstep
08/07/2024 à 21:50
J'ai deux jambes, je sais m'en servir, mais franchement, j'ai autre chose à faire que perdre mon temps dans les magasins.
La première librairie est à 19,7 km de chez moi, la première grande surface culturelle à 23,6 km. Donc si j'ai besoin d'un livre, ce sera par Internet. Heureusement pour moi, je lis (et relis) surtout des classiques, j'ai une bibliothèque bien fournie, j'achète donc rarement des livres hors cadeaux de Noël.
adnstep
09/07/2024 à 21:55
Que de condescendance dans vos réponses 🤣🤣🤣.
J'ai deux jambes, je m'en sers assez bien, mais je n'ai aucune envie de parcourir les 18,7 km, en passant par les collines, qui me séparent de la première librairie ou les 22,4 km qui me séparent d'une grande surface type Cultura. Et donc Amazon est ma librairie personnelle, avec livraison rapide dans la boîte aux lettres. Un peu comme France Loisirs ou Sélection du Livre dans les années 70. Amazon n'a rien inventé, mais a grandement amélioré les processus, à commencer par la logistique.
Quand à la profondeur du catalogue...
Achille
16/07/2024 à 15:13
Bonjour Etienne,
Vous semblez avoir beaucoup de rancoeur envers les usagers d'Amazon...ne restez pas dans vos clichés et généralisations, ce n'est jamais bon.
Je n'ai jamais autant lu que depuis que je ne suis plus obligée d'aller en librairie acheter des livres. Maintenant, j'entends une recommandation, je cherche sur Amazon et mets dans ma wishlist. Amazon me propose des livres "qui pourraient m'intéresser", et c'est souvent le cas, donc idem, wishlist.
Lorsqu'ils sont trop chers, j'attends la sortie en poche, ou je cherche en occasion, c'est selon. L'occasion sur internet est d'ailleurs merveilleuse, j'ai pu trouver des livres que je n'aurais jamais trouvé en librairie, en bibliothèque ou chez un bouquiniste, sauf à avoir une chance monumentale.
Bref, j'ai beau avoir la chance d'avoir des librairies pas trop loin de chez moi (même si je dois prendre ma voiture pour y aller, je n'habite pas Paris ou Lyon), je n'y trouve plus mon bonheur.
Des gadgets, des pots à crayons fleuris, des sets de papeterie kawai dans tout les sens...et quelques livres, souvent les grosses sorties des auteurs à succès qui nous ressortent la même histoire chaque année en changeant à peine le nom des personnages.
Mais de la littérature un peu spécifique, des sorties d'il y a 10 ans qui valent toujours le détour, l'intégrale de Kenzaburo Oé ou des Rougon-Macquart ? Non.
Faites le test, sur les Rougon-Macquart, vous devrez forcément demander à commander. Alors ce n'est pas bien grave, même en 2 mois, vous n'aurez sans doute pas lu ceux que vous aurez trouvé en rayon. Mais si celui que vous voulez est, disons, La Débacle...il faudra visiter plusieurs librairies. Ou commander sur Amazon ;-) (au demeurant, vous pouvez même y trouver une version Kindle, donc liseuse, et elle est gratuite...grace à ça, je peux emmener tout Zola en vacances, si l'envie m'en prend)
Sur ce, bonne lecture et bonne journée à tous, ne perdez pas votre temps sur internet, il y a tellement mieux à faire
Achille
28/06/2024 à 21:19
Perso, je regroupe mes achats pour atteindre les 35e en neuf sur Amazon...pour des livres que je ne trouve pas en occasion
Cela fait des années que j'évite au maximum les magasins physiques et pas que pour les livres...
Amazon est bien plus agréable et pas uniquement pour la livraison pas chère ou les prix...le choix, le service client, la possibilité de consulter les avis d'autres clients...étonnamment ce sont des petits détails qui finalement humanisent la transaction et que je ne trouve pas dans les commerces de ma campagne peri-urbaine...
Landes Frédéric
29/06/2024 à 13:59
Je vais être un peu violent mais ce n'est pas parce que vous êtes imprimé par Amazon que vous êtes un auteur, il.n'y a aucune sélection chez eux, ils impriment tout ce qu'on leur envoie et malheureusement la qualité est rarement au rendez-vous. Et dans le circuit classique il y a encore 45o nouveaux romans en septembre, il est normal que l'on défende ces auteurs qui ont été entre guillemets adoubés par la profession et qui offrent déjà un panel très large de la création et quelques petites.
Ladaline
30/06/2024 à 02:29
Landes Frédéric, on est auteurice à partir du moment où l'on écrit pas de celui où on est édité.
Et l'autoédition peut être un choix, Grands maison d'édition ne veut pas dire qualité
Dannie Lercoy
30/06/2024 à 11:11
Si je voulais être caustique, moi aussi, je vous répondrais que vous n'êtes pas un peu violent, mais seulement un peu ridicule – et/ou ignorant.
Pour commencer, voici la définition du mot auteur :
"Personne qui est à l'origine de quelque chose de nouveau, qui en est le créateur, qui l'a conçu, réalisé, initiateur, inventeur."
Rien à voir avec les notions dont vous parlez.
De plus, concernant ce qui s'apparente à une sorte de mépris de classe qui voudrait que seuls les auteurs faisant partie du sérail aient le droit de citer, je trouve cela assez risible, surtout quand on sait les magouilles et la censure qu'il y a dans le milieu littéraire traditionnel (Google est votre ami).
Par ailleurs, concernant le fait que, selon vous, Amazon publie tout ce que vous lui envoyez, c'est factuellement faux. Il y a des conditions et des critères très spécifiques à respecter sous peine de clôture définitive du compte. Pour le reste, c'est au client de sanctionner (d'où l'importance cruciale de la preuve sociale) et non à Amazon. Contrairement à certains libraires qui ne vendent pas tel ou tel ouvrage car ne le jugeant pas digne de l'être, ce qui s'apparente ni plus ni moins à de la censure.
Sachez enfin que dans le milieu de KDP, il existe trois types de contenu (low content, middle content et high content), et qu'il ne faut donc pas tout mélanger.
milky way
29/10/2024 à 08:33
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