#Technologie

“La France a un problème avec l'imaginaire” (Stéphane Marsan, Bragelonne)

ENTRETIEN – La maison Bragelonne s’est créée le 1er avril 2000. Spécialisée dans les littératures de l’imaginaire, elle s’est taillé une place de choix dans le secteur. Science-fiction, fantasy et bien d’autres depuis, notamment avec la création du label Milady. Stéphane Marsan, directeur éditorial et littéraire, défend à ce titre la lecture, sans discrimination de genre littéraire. La sous-représentation de l'imaginaire est anormale et déplorable. 

Le 19/04/2017 à 10:19 par Nicolas Gary

4 Réactions | 4 Partages

Publié le :

19/04/2017 à 10:19

Nicolas Gary

4

Commentaires

4

Partages

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

ActuaLitté : Quelle est la relation des littératures de l'imaginaire avec la librairie ?

Stéphane Marsan : La librairie, c’est pour moi deux expériences : celle d’un simple lecteur et celle d’un éditeur majoritairement tourné vers les littératures de l’imaginaire. Les deux peuvent ne pas être tout à fait d’accord. Le lecteur lui voue un amour sans borne depuis l’enfance, avec le sentiment émerveillé que c’est là que j’habite et que j’habiterai toujours. L’éditeur, lui, regrette forcément que sa propre production n’y soit pas aussi bien représentée qu’il le voudrait. Et qu’elle le devrait, puisque les parts de marché de l’imaginaire constituent 7 % de la fiction et n’ont pas dans l’ensemble de la librairie une présence à la hauteur de ces chiffres. Avec 50 millions d’euros de CA, l’imaginaire fait déjà un quart de celui du policier. Or, toutes les librairies consacrent-elles à l’imaginaire un quart de ce qu’elles consacrent au polar ? Non, bien sûr. Cette sous-représentation est anormale et déplorable. 

Avec le temps, j’y ai trouvé différentes explications, mais l’une ne s’évite pas : la France a un problème avec l’imaginaire, tout court. Alain Nevant, mon compère chez Bragelonne [l’un des cofondateurs, NdR] le fait remonter à la fin du XIXe siècle, et le putsch du roman réaliste contre le romanesque. S’il y a eu putsch, il s’est depuis largement généralisé. La définition du prix Goncourt est à ce titre édifiante : « Le meilleur roman d’imagination dans son fond et dans sa forme. » Le premier roman qui l’a reçu fut, en 1903, un roman de science-fiction, Force ennemie de John-Antoine Nau. J’ai l’impression que le prix, depuis bien longtemps, ne répond plus à ses attentes initiales. 

De Rabelais aux surréalistes, Marcel Aymé ou Julien Gracq, l’imaginaire n’était autrefois pas considéré essentiellement comme un genre anglo-saxon – le terme anglais fantasy a été saisi ici d’une façon désastreuse. De plus, la science-fiction fut inventée en France, sous l’étiquette « merveilleux scientifique », et pourtant on l’écrit avec une typographie anglo-saxonne... On assiste donc à une certaine forme d’acculturation, on a voulu oublier à quel point l’imaginaire a été présent dans la littérature française. Aujourd’hui, il est cantonné, intellectuellement, et dans sa présence en librairie. 

Aujourd’hui encore, on estime que l’imaginaire n’est pas un genre sérieux, c’est pour les imbéciles ou pour les enfants. Allez, tant que c’est pour les enfants, ça va, mais après, soyons sérieux, il faut passer à la grande littérature, qui ne saurait être celle de l’imaginaire, mais la littérature du réel. Il a fallu combien de temps avant que Peter Pan ou Alice au pays des merveilles ne soient plus simplement perçus comme des amusements pour enfants dans ce pays ?

Je crois qu’on peut parler de ségrégation culturelle et intellectuelle. Avec pour conséquence, parmi d’autres, que les libraires n’accordent soit pas de place du tout, soit de place acceptable, à cette littérature. D’ailleurs, même ceux qui aimeraient le faire, qui se disent de bonne volonté, se réfugient derrière le fait qu’ils ne la connaissent pas. Donc, il faudrait embaucher un « jeune compétent » – souvent, ils n’en ont pas les moyens, et si c’est juste pour de petites parts de marché, mieux vaut privilégier le polar, plus légitime et plus vendeur.

Les éditeurs n’ont certainement pas arrangé les choses – je ne parlerai pas pour mes aînés qui ont fait la science-fiction et la fantasy dans ce pays, Jacques Goimard, Élisabeth Gille, Jacques Sadoul et les autres. À l’origine, cette littérature fut traitée comme un genre populaire et de divertissement, à l’instar du roman policier, en somme. Elle a donc gardé jusqu’au milieu, voire la fin des années 90, cette image tenace qu’il ne peut s’agir que de romans de gare, en format poche et limités à l’anticipation. Dans le même temps, les connaisseurs sont restés très jargonants – un de ses illustres représentants m’a même assuré un jour : « La science-fiction est la seule littérature du XXe siècle. » Avec ce genre de discours, on ne risque pas de démocratiser grand-chose !

Aujourd’hui, ce que je stigmatise le plus vivement, un discours particulariste s’est mis en place parmi les défenseurs de la SF. Il revendique la « pop culture » ou la « culture geek », et finit par verser dans une approche communautaire, de victimisation même. Je la connais, cette position : je l’ai tenue longtemps. Mais elle n’est clairement pas la bonne : déclarer que l’on manque de reconnaissance, alors que la culture geek cartonne partout, ce n’est ni efficace, ni pertinent. La meilleure façon de défendre un merveilleux roman de science-fiction, c’est de défendre un merveilleux roman : qu’il soit de science-fiction en est un aspect. Certainement pas le seul.

Finalement, ce faisceau d’éléments culturels, liés à l’histoire intellectuelle de notre pays, à une longue tradition de pratiques d’édition, à une mauvaise façon de défendre les littératures de l’imaginaire, n’aide pas à compenser une situation de sous-représentation en librairie. L’ostracisme est réel, mais il faut que les amoureux de l’imaginaire en France forgent un discours plus audible pour le combattre.

L’imaginaire aurait-il besoin d’un best-seller – comme Millenium pour le polar ? Ou d’un traitement graphique différent des couvertures ?

Stéphane Marsan : Le polar n’a pas attendu Stieg Larsson pour obtenir succès, visibilité et légitimité : le polar social, dans les années 70-80, y avait déjà contribué. Et si c’était l’unique condition, plusieurs auteurs de Fantasy ayant également vendu des dizaines de millions d’exemplaires dans le monde, Tolkien, Jordan, Martin… auraient produit ce genre d’effet. D’ailleurs, il y a un paradoxe : la science-fiction est étudiée à l’école. Fahrenheit 451, 1984 ou Le meilleur des mondes sont devenus des classiques, dans le sens où l’on peut les aborder en classe. Ils correspondent à la phrase typique qu’on a pu lire dans la presse : « Plus qu’un bon roman de science-fiction, un bon roman tout court. » Dès qu’un roman de SF reçoit une légitimité littéraire, il perd son label SF et l’on s’empresse de le changer de collection – pour ne pas effrayer le grand public.L’idée est d’éviter à tout prix que le lectorat assimile l’ouvrage à la catégorie de l’imaginaire ; on déclenche ainsi le raisonnement qui consiste à discriminer le genre derrière l’œuvre. Ces classiques ne doivent surtout être mêlés à la littérature de l’imaginaire actuelle, vivante, qui alors, ô mon dieu, pourrait être proposée à des gens qui seraient bien capables de la lire et d’aimer ça !

Du reste, et tout particulièrement en France, la SF est devenue très politique, complexe et militante dans les années 70. Avec l’essor de la hard science, l’évolution s’est accentuée dans cette direction. Avec des implications très concrètes : d’abord, les ventes se sont écroulées. Ensuite, il m’est arrivé d’entendre dire d’un roman : « C’est sûrement très bien, mais c’est de la SF et je ne me sens pas compétent ». À mon sens, c’est une lourde erreur : quand on sait lire, on est en mesure d’apprécier n’importe quelle littérature – quand bien même elle ne répond pas à nos propres goûts. Mais elle n’est pas assez lue et conseillée pour s’en rendre compte. Conclusion ? Il se traîne une idée que la SF nécessiterait, pour être évaluée, d’avoir des compétences spécifiques. 

On estime que l’imaginaire, c’est pour les imbéciles ou les enfants

D’un autre côté, en se focalisant sur l’une des définitions de la science-fiction – l’illustration d’hypothèses scientifiques et technologiques – il est sûr que certains auteurs en ont fait des œuvres difficiles à pénétrer pour le commun des mortels. Heureusement, les exceptions sont légion.

Quant à la couverture... vaste sujet. Publier un ouvrage de SF, ou de fantasy, avec une couverture typographique, blanche, bleue ou jaune, plutôt qu’une illustration permettrait-il de toucher un plus vaste public ? Relooker sans les codes, c’est une chose, publier sans ces codes, c’est risquer de manquer la cible privilégiée. Ces éléments graphiques, esthétiques, marketing sans doute ont leur importance, en ce qu’ils facilitent l’identification pour les lecteurs. 

Dans des conversations, parfois houleuses, avec mes confrères, j’entends parfois exprimer l’envie d’abattre toutes les cloisons et que les rayons SF des librairies ne soient pas ghettoïsés. En clair : se mélangent aux autres, littérature française, littérature étrangère. Sauf que la simple existence d’un rayon SF, justifiant la présence de ce genre en librairie, est déjà rare. Ensuite, l’orientation est naturelle, autant que pertinente, pour le lecteur acquis au genre : il faut baliser son chemin vers des titres qu’il sait affectionner. 

La couverture typo désamorcerait une partie du préjugé dont nous parlions. Le raisonnement est le suivant : on croit ne pas aimer la SF, donc on n’approchera pas d’un ouvrage visuellement identifié comme tel. À ce titre, je crains être un éditeur assez conservateur en termes de genre : pour la fantasy, mon grand amour d’éditeur, je fais des livres de fantasy, avec des couvertures de fantasy, au rayon fantasy (qui s’appelle la plupart du temps « rayon SF » alors que la SF stricto sensu représente moins de 40 % de ses ventes, mais passons). Rompre ce pacte implicite, c’est d’une certaine façon briser la complicité et la promesse faite au lectorat. Avec une couverture blanche, le message deviendrait confus : cela remettrait en question ses goûts, les codes très identifiés – et moi éditeur, je donnerais l’impression d’aller chercher une autre légitimité en abandonnant tout cela, de laisser tomber mon public.

En même temps, je reste persuadé que s’inscrire dans ces codes fige les éditeurs de l’imaginaire dans un cadre esthétique contraignant. Un exemple concret, c’est la couverture du Nom du Vent, de Patrick Rothfuss, réalisée par Marc Simonetti. En la voyant, je la trouve magnifique, sincèrement ; et je ne suis pas le seul, le site américain Variety a utilisé notre illustration française pour annoncer le deal cinéma ! Pourtant je néglige le fait que, pour 95 % des lecteurs, cette couverture n’est pas belle en soi. C’est une approche dessinée et picturale, qui en somme appartient aux façons de la jeunesse. Les chances qu’un lecteur de litté générale s’empare de ce livre deviennent infimes : la couverture lui crie que ce livre n’est pas pour lui. En revanche, elle répond parfaitement aux attentes des lecteurs qui cherchent ce genre d’histoires.

On est toujours dans le dilemme et la restriction. Parce que toute spécialisation implique ces restrictions. Mais on tente des trucs. Avec la collection Stars, nous rééditons des ouvrages majeurs de notre catalogue avec des couvertures typo – en partie pour avoir le plaisir de réaliser des couvertures différentes, mais également pour des libraires susceptibles de s’y intéresser et qui ne le feraient pas avec la forme initiale, ou parce qu’ils n’ont pas de clients chez qui les codes propres au genre trouveront un écho.

Dans les genres – les mauvais genres, SF, fantasy, romance, polar (est-ce toujours un mauvais genre ?), etc. – la couverture peut largement inciter à la vente et donner envie. Et dans le même temps, elle nous coupe indéniablement d’un lectorat qui ne répond pas à son esthétique.

Comment se comporte le secteur de l’imaginaire ?

Stéphane Marsan : La saisonnalité des prix ne nous concerne pas, mais, comme pour tous les autres éditeurs, la fin d’année représente une part très significative de notre chiffre d’affaires. Cet aspect graphique de l’imaginaire fait de nos ouvrages des cadeaux au sens plein. Au cours des dernières années, et en 2016 plus encore, l’importance des éditions collector ou éditions de luxe dans les ventes est très significative. On produit de beaux objets, chers, à tirage limité : dans leur forme et leur facture, ces livres enthousiasment d’autant plus un lectorat attaché au livre-objet.

Il m’est difficile de dire si elle est majoritaire, mais une part très importante du lectorat de l’imaginaire est plutôt jeune… et une part grandissante l’est beaucoup moins ! Une étude que nous avions commanditée en 2008 montrait que 40 % du lectorat Bragelonne avaient entre 15 et 25 ans, 40 % entre 25 et 35 ans et le reste au-delà de 35 ans. Quand les parents, les grands-parents cherchent un cadeau pour un jeune, leur itinéraire les conduit vers l’imaginaire. Mais il suffit de voir nos ventes de la fantasy chez France Loisirs pour se rendre compte qu’un lectorat croissant est largement adulte. À rebours, la fantasy en particulier, même quand elle n’est pas au rayon jeunesse, est une littérature transgénérationnelle, qui a toujours conquis un lectorat dès 11 ou 12 ans. Et ce, même avant la belle invention, en grande partie marketing, du Young Adult.

D’ailleurs, je suis persuadé que ce segment a siphonné une bonne partie du marché de l’imaginaire, parce que la SF y est très puissante et que la moitié des lecteurs de YA sont en réalité des adultes. Quand on fait passer des entretiens d’embauche chez Bragelonne, les 20/25 qui postulent citent comme lectures de référence Divergente ou Hunger Games. Plus jamais Asimov, Clarke ou Frank Herbert. Ce qui signifie que la science-fiction selon eux est plutôt du côté YA qu’en rayon SF – considéré comme de la littérature à papa... 

D’ailleurs, une étude l’a récemment indiqué : les garçons, spécifiquement, ne sont pas amateurs ni en recherche de littérature Young Adult. Partant, l’idée de proposer un genre destiné spécifiquement aux adolescents, et qui traiterait de questions qu’ils se posent, serait peut-être à côté de la plaque. 

Cela dit, « traiter les questions »... Dans tout bon roman, on retrouve les interrogations que l’on peut se poser à n’importe quel âge. On doit pouvoir lire Gide à 15 ans, comme à 50. Il existe bien entendu des romans spécifiquement conçus pour les adolescents ; cela n’empêche en rien de pouvoir lire Tchekov en même temps que Harry Potter. Et puis, Hunger Games ne touche pas particulièrement aux angoisses existentielles des ados. La force de l’imaginaire, c’est avant tout selon moi d’être le dernier refuge du romanesque.

Pour Bragelonne, comment s'opèrent la diffusion et la distribution ?

Stéphane Marsan : Hachette s’occupe de Bragelonne et Media Diffusion de Milady – marque plus diverse et plus complexe : on y retrouve du poche et du grand format, de l’imaginaire, du thriller, de la littérature féminine, de la romance et bien d’autres. Et même de la littérature avec un grand L – dont nous avons acquis les droits poche auprès de maisons respectables comme Albin Michel ou Denoël. Donc c’est forcément de la littérature, n’est-ce pas ?

Diffuseurs et distributeurs affrontent des problèmes divers avec nous. Déjà, Bragelonne a depuis longtemps plusieurs équipes de diffusion selon les pays et selon les labels. Bragelonne a débuté avec Harmonia Mundi en 2000, puis en 2008, en créant Milady, nous l’avons confié à Media pour disposer d’un diffuseur/distributeur puissant en grande distribution. Ce que l’on attendait pour un format poche ne pouvait pas venir d’Harmonia – et je sais ce que je leur dois, et je le répète, toujours avec la même gratitude. À l’époque nous représentions 33 % de leur CA. Or, Bernard Coutaz, le fondateur d’Harmonia, nous l’a clairement dit : pas question de développer un équipement de diffusion/distribution en hypermarché pour vous. Le projet ne rentrait pas dans ses perspectives, dont acte : nous l’avons apporté ailleurs. 

Quand vient la romance, c’est le sceau de Caïn, encore plus féroce que celui de l’imaginaire, qui sévit

Ensuite, Bragelonne a également été confié à Media, puis à Hachette en 2014, puis Castelmore, notre label jeunesse, est passé chez Hatier... Pour le reste de la francophonie, c’est encore différent : c’est toujours Dargaud Suisse qui diffuse et distribue Bragelonne. Toujours Media Diffusion pour la Belgique. La boîte de diffusion au Québec pour la librairie indé et Hachette via Socadis pour la grande diffusion. Et e-Dantes en numérique. Nous avons toujours recherché la diffusion/distribution la plus adaptée aux différents catalogues.

Et puis vient Milady : quelle est la généalogie de cette marque ?

Stéphane Marsan : Indéniablement, la généalogie de la marque Milady a été traversée par des mutations successives déclenchées aussi bien par des goûts personnels que par des opportunités : nous avons débuté avec une collection de poches dédiée à l’imaginaire – et des grands formats au tout début. Ensuite est venue la Bit-Lit, en soi du fantastique, mais qui nous rapprocha d’un lectorat de romance. Logiquement, ce genre a dans la foulée trouvé sa place chez Milady, puis la romance érotique, le thriller, la littérature, etc. 

Dans cette histoire, jusqu’à la romance, aucun problème ne se pose – appelons les choses par leur nom, aucun mépris de la part des libraires. En dépit de la consonance féminine de Milady, personne – personne ! – ne trouve bizarre d’apposer ce nom sur des genres ou sur des auteurs comme David Gemmell qui racontent pourtant des histoires de guerriers avec des haches. Pas plus que sur du space opera ou de l’horreur. En revanche, quand vient la romance, c’est le sceau de Caïn, encore plus féroce que celui de l’imaginaire, qui sévit et nous marque. Voilà que de nombreux libraires et journalistes vont tenir pour acquis que toute la production Milady relève peu ou prou de la romance, ou du sentimental comme on disait avant la naissance de notre collection.

À ce stade, toute la littérature du monde n’y changerait rien : la marque Milady a été assimilée au sentimental alors que c’est l’un de ses segments les plus minoritaires. Comment ne pas y voir, et ça me désole, une misogynie intellectuelle et littéraire flagrante : en somme, dès que l’on fait du féminin, tout ce que l’on fait est alors, pour ceux qui le méprisent, contaminé. Si l’imaginaire, c’est pour les débiles et les enfants, comme je le disais, eh bien Milady, ce sont des conneries pour les gonzesses.

Par exemple, ça me reste un peu en travers de la gorge, pour un roman comme La Perle et la coquille de Nadia Hashimi. On parle d’un très beau roman sur des vies de femmes afghanes à différents moments de l’histoire du pays. Un sujet brûlant, l’oppression des femmes et l’intégrisme religieux, traité avec justesse et émotion, et l’efficacité d’un page-turner. Pourtant, nous craignions d’en vendre quatre exemplaires, à cause de ces préjugés : d’abord les femmes afghanes, qui allait s’y intéresser ? Ensuite, la marque Milady, comment lui accorder du crédit ? Eh bien nous en sommes à 80 000 exemplaires vendus – miraculeux contre-exemple. Mais pour tant d’autres romans de grande valeur, il est trop difficile d’échapper à une image « girly » disproportionnée. 

Quand on sait lire, on est en mesure d’apprécier n’importe quelle littérature 

Nous devons composer avec ça. Une grande partie de notre travail sur la marque consiste alors à changer de discours. Ne plus dire : « Il y a aussi des choses de qualité, sous-entendant littéraires, ami libraire, auxquels tu peux t’intéresser, sans jeter la littérature avec l’eau (de rose) du bain de la romance. » Parce que ça ne sert à rien, et en plus ce serait une manière de nous discriminer nous-mêmes. 

D’ailleurs, J’ai lu est le deuxième éditeur de romance en France, et personne ne le taxe de cette manière. Étonnant, non ? La maison a plus de 60 ans, et un catalogue très hétéroclite. Milady n’a qu’une dizaine d’années, allez, encore 50 ans pour que cette classification méprisante s’estompe ! Il suffit de lire ce que Jacques Sadoul racontait dans ses mémoires que nous avons publiées (C’est dans la poche) de la publication de Guy des Cars. Les préjugés ne s’affrontent pas frontalement : nous avons à défendre des romans, comme La perle et la coquille, Histoire d’une mère d’Amanda Prowse ou Avant toi de Jojo Moyes, tels qu’ils sont, superbes, sensibles, intelligents.

Comment se répartit le travail auprès des libraires ?

Stéphane Marsan : Quand Hachette a pris en charge Bragelonne nous avons accédé, certes à une puissante machine commerciale, mais aussi à un moyen d’accroître la reconnaissance. Nous avons disposé d’un outil de pénétration de la librairie comme jamais auparavant. Les responsables de la diffusion ont eu l’intention de mettre du Bragelonne partout. Et paradoxalement, c’est nous qui les avons freinés. D’abord en expliquant qu’ils minimisaient la difficulté que cela représentait, pour les raisons évoquées précédemment. Ensuite, ça nous promettait 80 % de retours... alors, comment dire... Avec l’équipe Littérature 3, nous avons avancé posément. Ils ont travaillé avec discernement, sans s’évertuer à bourrer de la fantasy partout. Petit à petit, en conseillant des auteurs comme Scott Lynch par exemple, ils parviennent à convaincre des libraires réticents à… ouvrir le roman et se laisser emporter, tout simplement.

Avec Media, de par la diversité un peu chaotique du catalogue Milady, sa dimension bariolée et versatile, la problématique a évolué avec le temps. Chez Média, ils savent faire des mises en place gigantesques pour XIII, Largo Winch et autres. Cependant, et principalement dans la librairie de 1er niveau, ils ont enduré un accueil froid, voire condescendant, réservé aux « vendeurs de Schtroumpfs ». 

Chaque label, chaque diffusion appellent un combat différent.Bragelonne est souvent cité en exemple pour ce qui est du numérique : ce format représente-t-il une crise d’adolescence ?

Le numérique, ce fut d’abord un radeau, un complément nécessaire. Fin 2011, le marché du livre a été fortement secoué. Dans ces conditions, un revenu de compensation était le bienvenu. A fortiori, plus spécifiquement sur les catalogues imaginaire et romance, la disponibilité numérique permet de pallier le manque de visibilité que l’on évoquait en librairie. Attention, je parle aussi de la persistance des séries : je suis conscient qu’il est difficile pour un libraire de s’assurer qu’il dispose des 14 volumes d’une série sur ses étagères, en permanence. Alors qu’en numérique ce n’est pas un problème.

De plus les genres que nous représentons particulièrement figurent parmi ceux qui sont les plus achetés, dans tous les pays, en format numérique. Bref le numérique est devenu, avec le temps, plutôt qu’une bouée de sauvetage, disons un flotteur de plus pour le trimaran. 

Ensuite, on ne peut pas négliger l’excitation de participer au développement d’une nouvelle façon de publier de la lecture. Je suis fondamentalement attaché au livre en tant que livre, à titre personnel. En tant qu’éditeur, je suis un pourvoyeur de lectures plus que de livres : le papier n’est pas un impératif. Le numérique, c’est aussi de la lecture. L’ebook nous a permis de découvrir des pratiques éditoriales et commerciales liées spécifiquement à ce format.

Le côté crise d’adolescence (sourire)... Face à une bonne partie de l’édition française, ouvertement réactionnaire, qui a tout fait pour empêcher le numérique de croître, oui, sans doute. Quand des lecteurs reprochent au livre numérique d’être cher en France, je pouffe : chez d’autres éditeurs, à l’évidence, mais pas chez nous. 

Votre politique commerciale, pour l'ebook, fait grincer des dents...

Stéphane Marsan : Je ne suis pas d’accord : nous ne sommes pas l’unique maison à affirmer qu’on peut vendre des ebooks pour 4 ou 5 €. Il y a Harlequin aussi. Et ce n’est pas sans un certain plaisir pervers qu’en disant cela, je creuse la tombe de ma légitimité éditoriale, au regard de la bien-pensance qui, dans ce pays, se plaît à calomnier cette maison. J’ai beaucoup d’admiration pour Harlequin, d’un point de vue commercial, ainsi que pour le genre de la romance. Ils ont fait un formidable travail sur le numérique. 

Et pour l’anecdote, celui qui a monté cette politique chez Harlequin, c’est Stéphane Aznar, qui est aujourd’hui notre interlocuteur chez Média Diffusion. On ne peut que s’en féliciter.

Ensuite, j’ai en mémoire des conversations de fin de soirée, au bar, avec des confrères – et, pas seulement, des directeurs commerciaux, des éditeurs aussi, qui, en off, se disent prêts à tuer pour faire ce que fait Bragelonne sur le numérique. Et s’ils s’en privent, c’est que leur direction croit nécessaire de protéger les ventes des livres papier. Si tu veux mon avis, c’est une ânerie : c’est une position démentie par les faits et surtout, un mauvais combat. Ce qu’il faut défendre, c’est la lecture.

Mais il faut aussi défendre les libraires dont le rôle essentiel et unique n’est pas remplacé par le numérique. Mon grand regret, et il est de taille, dans le développement de la lecture numérique, c’est que ses revenus échappent aux libraires indépendants. Comment les réintégrer ? La question est toujours en suspens... Quelles que soient les initiatives pour y parvenir, ce qui peut marcher, j’en serai.

Quelle est la place des agents littéraires au sein de l'environnement Bragelonne/Milady ?

Stéphane Marsan : C’est vrai, il est rarissime de signer un auteur britannique ou américain sans passer par un agent. En France, c’est beaucoup plus problématique. Primo, l’un des aspects les plus réactionnaires de l’édition dans ce pays, c’est de considérer que l’argent et les ventes sont un tabou. Et que mettre agent et littéraire dans la même expression, il faut être gonflé pour oser le faire.

À mon sens, l’excellente étude que Juliette Joste avait réalisée pour le MOTif, en juin 2010, permet de tout comprendre, sans rien omettre. 

Durant les 12 premières années de Bragelonne, je me suis chargé de la commercialisation des droits de traduction à l’étranger, souvent en collaboration avec des agents dont j’ai connu le travail de très près. Or, j’ai entendu des éditeurs dire pis que pendre de ces personnes, alors même qu’ils faisaient eux aussi appel à leurs services : pas très honnête, comme attitude. D’autant que si ces agents sont sollicités, c’est qu’ils servent à quelque chose, voire qu’ils sont nécessaires.

Quand des lecteurs reprochent au livre numérique d’être cher en France, je pouffe : chez d’autres éditeurs, à l’évidence, mais pas chez nous.

L’agent, c’est avant tout une personne qui veille aux intérêts de l’auteur, et tente d’en recueillir le plus de subsides possible. L’éditeur, lui, ne veille pas seulement aux intérêts de ses auteurs, mais à ceux de sa maison. J’avoue sincèrement que je fronce les sourcils quand un auteur français m’annonce qu’il a un agent. Bien souvent, je crains qu’au lieu de faciliter les choses, ça les complique : encore trop souvent, les agents français n’ont pas beaucoup de connaissance, voire se moquent éperdument de la réalité économique de l’édition. Et surtout de sa comptabilité. 

Au cours d’une négociation, on avance des arguments tout à fait fondés – des analyses de vente, du marché, de mise en place, de retours, etc. – pour expliquer que l’on ne peut pas verser le montant demandé. À ce moment, pas mal d’agents nous font comprendre que ce n’est pas leur problème : il faut payer la somme demandée, sinon on n’a pas le livre. Heureusement, il y a quelques contre-exemples, mais ça reste véritablement problématique. Ce comportement indique que nous ne sommes pas dans la même réalité, pour trouver les meilleures solutions ensemble. 

En même temps, je crois ne pas éprouver de difficultés à parler d’argent : c’est une hypocrisie ahurissante que de négliger ou éviter ce sujet. Quand il faut payer, il faut payer. D’ailleurs, nombre d’auteurs, à un moment de leur carrière, découvrent qu’ils sont dans une situation financière délicate, parce qu’au début, pour eux l’argent n’était pas important. Moralité, ils se trouvèrent fort dépourvus lorsque la bise fut venue. Alors, a posteriori, prendre conscience de cela, c’est gênant, mais il aurait fallu oser négocier, demander à percevoir un à-valoir – ou en effet, solliciter un agent pour mener ces discussions.

Après, le rôle de l’agent est très pertinent, dans la négociation du contrat, et donc l’aide juridique apportée à l’auteur. On a de meilleures relations entre auteur et éditeur quand les deux parties savent clairement ce qui a été signé : l’engagement devient mutuel et réciproque.

Les revendications, après coup, ne font qu’envenimer les échanges : le contrat, on le lit avant de le signer, c’est tout. L’agent parvient alors à dépassionner certains aspects de notre travail – c’est le cas avec les auteurs anglo-saxons. Souvent, quand on aborde des aspects financiers, l’auteur nous arrête et renvoie vers son agent : son envie, c’est de parler du livre, de l’histoire, de sa carrière, de littérature, pas d’autres choses. Il a un agent pour ça.

Mon expérience de vendeur de droits de traduction m’a appris que la suspicion des auteurs vient souvent de ce que les droits subsidiaires sont négligés. Évidemment, la traduction à l’étranger n’est ni garantie ni facile, mais de nombreux auteurs viennent me voir parce qu’ils considèrent que ce travail n’a pas été fait dans d’autres maisons. Et dans la majorité des cas, ils n’ont pas tort.

Bien sûr, un petit éditeur indépendant n’a pas forcément les moyens de consacrer ses moyens et ses efforts à aller à Francfort pour rencontrer des acheteurs étrangers. Par conséquent, personne ne doit s’étonner que des agents interviennent et proposent aux auteurs de prendre en charge cette activité. Ils font ce que l’éditeur ne fait pas, alors même que le contrat signé l’y engageait.

Quels sont les territoires où les auteurs français de l'imaginaire se vendent le mieux ?

Stéphane Marsan : Les marchés ont changé, beaucoup évolué : depuis quelques années, certaines langues qui étaient prioritaires, parce que plus faciles à toucher, ont vu leur marché se restreindre sur certains genres. Je pense particulièrement à l’Allemagne et à l’Europe centrale. Pourtant, l’imaginaire est bien mieux représenté outre-Rhin qu’en France : dès la gare de Francfort, on trouve des mises en place impressionnantes. 

La réalité, c’est qu’il n’y a plus d’évidences. La climatologie des marchés du livre est très changeante. Voilà quatre ans, le Brésil était un El Dorado. Sauf que la récession qui a frappé il y a deux ans a entraîné dans la conversion entre dollar américain et brésilien une hausse de 62 %. Les éditeurs brésiliens qui avaient offert une avance de 10 000 $ ont vu leur coût final augmenter d’autant !

La bulle a explosé, tout simplement. Ce qui est positif, malgré tout, c’est que cela nous oblige à être plus malins et plus à l’écoute des éditeurs étrangers – ce qui implique de connaître leurs particularités, leurs attentes, leur situation. Personne ne peut plus se permettre de dire, comme je l’ai fait longtemps : « Je suis le premier éditeur en langue française de fantasy, toi en Allemagne, Italie, Russie, etc. et nous devrions nous comprendre, fais-moi confiance. »

Aujourd’hui, les tendances littéraires naissent et meurent très vite : érotisme, dystopie, pour ne citer qu’elles. Ce que l’on vend en 2015, l’année suivante, plus personne n’en veut, et même ceux qui l’ont acheté en 2015 peuvent découvrir que le marché a totalement changé entre-temps. Surfer sur des tendances ou des modes n’est plus aussi porteur : ce qui importe, c’est de défendre un livre, ses qualités. On ne peut se contenter de présenter du suspense, de la Fantasy, de l’érotique, et bim ! on place le livre : au contraire, je dis que ce livre est unique, voilà toutes ses qualités, voilà pourquoi il compte, ce qu’il représente pour moi. Et dès lors, que pourriez-vous en faire ?

Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com

4 Commentaires

 

Emsi

24/11/2019 à 17:40

Passionnant !!! L'ancienne libraire que je suis est d'accord du début à la fin avec cet article. Je me rappelle quand est sorti la traduction du Seigneur des anneaux : certains confrères ne le voulaient pas, tout simplement parce qu'ils ne savaient pas "dans quel rayon le mettre", ni "comment vendre ce truc de gosses (sic) qui serait aussi pour des adultes". Je ne suis malgré tout pas étonnée que les meilleures ventes s'en soient parait-il faites en Bretagne, où l'imaginaire est traditionnellement puissant, comme dans les autres pays celtiques. Les gens se sont retrouvés dans les noms de lieu, ou de personnages.
J'ai connu aussi des libraire qui disaient ne pas savoir "où mettre Lewis Caroll" !
Il est là aussi,le problème français : vouloir tout classer, tout segmenter, tout étiqueter, tout "logiciser". On n'est pas pour rien le pays de Descartes. C'est certain qu'on n'est pas celui de Gulliver, d'Alice au pays des merveilles, et de tant d'autres, qui nous emmènent dans un imaginaire qui est loin d'être (seulement) pour les enfants ! Les Français n'ont guère de fantaisie (au sens propre du mot), ils se prennent au sérieux, avec raison parfois, à tort parfois. Tout est très sérieux chez nous : li fallait un costume 3 pièces pour aller à l'opéra, quand déjà, à Londres, l'important était d'écouter la musique, et donc on pouvait y aller "comme on était" du moment qu'on était propre. Ce formalisme que nous mettons en toute chose rejaillit forcément sur la littérature. Même les albums pour enfants n'y échappent pas : les meilleurs sont souvent des traductions de l'anglais ou de l'américain, des histoires loufoques, pleines de fantaisie, qu'un éditeur français regarderait avec dédain...
Bon, j'arrête ici Mais merci mile fois pour cet article !

Tybalt

26/11/2019 à 20:40

Un entretien-fleuve passionnant, plein à craquer d'informations. Merci à Stéphane Marsan et à Actualitté pour cet article de fond !

Emsi

27/11/2019 à 00:38

Je reviens pour redire mon admiration pour ces propos, que j'ai lus et relus. Pas mal d'éditeurs, auto-proclamés "de plus grande hauteur intellectuelle que Bragelonne", n'ont pas cette façon directe de dire les choses (ni le courage d'oser dire qu'il aime la romance ! Je soupçonne Stéphane Marsan d'avoir eu un air malicieux quand il a dit ça ! Carrément un crime de lèse-édition (française) !!! Mais tout dans cette interview nous sort avec bonheur du monde très "vous ne pouvez pas comprendre" qui caractérise l'édition française : on est ici dans le cadre d'une conversation sans détours, à l'américaine, et qu'est-ce que ça fait du bien!!! On trouve la même franchise et la même considération pour le public, avec également des explication techniques et humaines très précises et intéressantes, dans la longue explication donnée par la maison, sous forme de lettre ouverte, pour expliquer l'arrêt de la collection Romance chez Milady. Un éditeur qui explique longuement le pourquoi du comment, qui vous dit pourquoi il retiendrait (ou pas) votre envoi, et qui nous offre (via Actua-litté) cette passionnante interview, c'est quasiment unique. Merci encore !
PS : Stéphane Marsan parle des couvertures qui pourraient (ou ne pourraient pas) être neutres : c'est drôle parce qu'on assiste actuellement du côté de l'édition française "sérieuse" à un timide essai d'aller au contraire vers des couvertures "imagées", Dieu merci pas le copié-collé des couvertures américains (où là c'est vraiment très grosse cavalerie), mais c'est quand même une tendance qui semble être à l'essai.

Isabelle

31/07/2020 à 19:03

:long:Bonjour quelle est la taille d'un livre Milady Poche ?

Merci à vous,

Isabelle

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Le vent du large, ou le naufrage du Capitaine Bonaventure

Les aventures des pirates ont toujours fasciné toutes les générations. Que l’on soit adulte ou enfant les pirates représentent une forme de liberté absolue qui n’est soumise à aucune contrainte ni lois, fascination malgré l’errance à laquelle ils sont condamnés en même temps que la solitude. Par Christian DORSAN.

28/11/2024, 09:58

ActuaLitté

Amélie Maillot : “DG Diffusion, une entreprise à taille humaine” 

Depuis mars 2022, Amélie Maillot a repris le groupe complet DG Diffusion. Elle avait intégré l’entreprise en juin 2018 pour accompagner la stratégie des deux dirigeants David Gruszewski et Thierry Decloquement. Entre développement éditorial et consolidation des activités, la P.-D.G. accorde son premier entretien à ActuaLitté.

27/11/2024, 16:50

ActuaLitté

"Elle arrive, toujours, à insuffler une forme de légèreté"

Entretien avec Laura Brignon, traductrice de Merveilles de Viola Ardone. Elle a traduit une trentaine d’ouvrages, principalement des romans contemporains, comme ceux de Nicola Lagioia et Claudio Morandini. Elle explore aussi d’autres genres : autobiographie, théâtre, bande dessinée, beaux-livres et récits de voyage. Elle a également traduit des textes inédits de grands auteurs du XXe siècle, tels que Carlo Levi et Curzio Malaparte, pour diverses maisons d’édition.

26/11/2024, 12:18

ActuaLitté

Benjamin Lacombe, ou comment illustrer les grands classiques

Comment illustrer les grands classiques ? C’est la question que nous avons posée à Benjamin Lacombe, l’artiste qui a donné vie aux personnages de Lewis Carroll dans Alice au pays des merveilles (trad. Henri Parisot, Soleil), sublimé La Petite Sirène de Hans Christian Andersen (Albin Michel Jeunesse) et récemment façonné le visage de Dorian Gray dans sa nouvelle collection de livres illustrés pour adultes, Papillon Noir, publiée chez Gallimard.

19/11/2024, 14:51

ActuaLitté

"Trop souvent, sincérité rime avec urgence"

Né en 1983, titulaire d’un master en Arts, Pierre Andreani construit, depuis plusieurs années, une œuvre singulière, en marge des grandes institutions. Également vidéaste, créateur des éditions Milagro, auteur d’une dizaine de recueils, de récits de voyage, Pierre revient aujourd’hui avec Drames à venir, nouvel opus au titre évocateur. Série de poèmes en vers libres, tantôt rageurs, tantôt subtilement lyriques, Drames à venir surprend également par un hermétisme délibéré. Par Étienne Ruhaud.

18/11/2024, 16:04

ActuaLitté

La confiance, ce muscle qu'on cultive dans Les Petites cantines

#LivreGourmandPerigueux2024 – Elle s’exprime avec une sérénité apaisante : Diane Dupré la Tour avait publié Comme à la maison chez Actes Sud en mai dernier. Un témoignage intime, mais un partage avant tout, aussi nécessaire qu’accueillant. Une invitation, à s’asseoir à table et partager un repas — comprenant qu’il se trouve bien plus que de la nourriture dans l’assiette.

18/11/2024, 11:20

ActuaLitté

L'Amie prodigieuse en BD : des romans devenus “de prodigieux amis”

Avec la scénariste Chiara Lagani, Mara Cerri a réalisé l’impensable : adapter L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Publié aux éditions Delcourt, le tome 1 vient de sortir. Et la dessinatrice nous emporte dans les coulisses de cette œuvre, premier volume d’une saga en quatre épisodes.

15/11/2024, 09:00

ActuaLitté

Rimbaud version IA : "Quoi qu’on en dise, l’homme pilote toujours"

Il y a peu, Gallimard surprenait son monde, en annonçant la publication d'un beau livre autour d'Arthur Rimbaud, mêlant littérature, histoire et intelligence artificielle. Porté par Luc Loiseaux, poète, photographe, chanteur, comédien, ou encore grand amoureux de l'absinthe, Rimbaud est vivant revisite la figure du poète au travers d'un « double numérique ». De quoi faire jaser certains...

13/11/2024, 18:12

ActuaLitté

“Toujours de l’adresse dans l’écriture” : Paolo Bellomo en entretien (2/2)

À l'occasion de la sortie de Faïel et Les Histoires du monde (Le Tripode, 2024), Paolo Bellomo revient, dans la deuxième partie de l'entretien, sur la richesse des voix et des langues qui imprègnent son écriture. Il y explore comment les cultures et influences linguistiques diverses nourrissent sa manière d’écrire et d’incarner ses personnages.

08/11/2024, 12:03

ActuaLitté

L'Amie prodigieuse en BD, “pas une simplification du roman de Ferrante”

Avec la scénariste Chiara Lagani, Mara Cerri a réalisé l’impensable : adapter L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Publié aux éditions Delcourt, le tome 1 vient de sortir. Et la dessinatrice nous emporte dans les coulisses de cette œuvre, première d’une saga en quatre épisodes.

08/11/2024, 09:00

ActuaLitté

M-A-D : la fin d'un monde, le début d'une ère

Nicolas Jarry et Thomas Legrain publient le premier tome de M-A-D, une BD post-apocalyptique. Une guerre a dévasté le monde, opposant l’humanité aux mechams. “Un empire de rouille” sort aux éditions Le Lombard et les deux auteurs parcourent pour ActuaLitté les premières cases de cet album.

 

08/11/2024, 09:00

ActuaLitté

Christelle Dabos : "Pourquoi me suis-je imposé cela ?"

1,3 million d’exemplaires. C’est le nombre de livres écoulés par Christelle Dabos, tous titres et formats confondus, indique Edistat. Un succès porté, en grande partie, par sa saga à succès La Passe-miroir (Gallimard jeunesse). Pourtant, l’autrice d’imaginaire est restée discrète, loin des projecteurs, et s’est concentrée sur de nouveaux projets. Aujourd’hui, elle revient avec Nous, édité chez Gallimard jeunesse, un roman qui renoue avec ses premiers amours : la fantasy dystopique.

07/11/2024, 09:55

ActuaLitté

Paolo Bellomo : “Toute maîtrise de la langue est imparfaite” (1/2)

À l’occasion de la parution de Faïel et Les Histoires du monde (Le Tripode, 2024), Paolo Bellomo revient sur son parcours et sa vision de l’écriture dans un entretien dans la première partie de l'entretien. Traducteur originaire d'Italie vivant en France, il questionne le rapport de l'auteur à la langue, qu'elle soit maternelle ou étrangère, et leur maîtrise attendue.

06/11/2024, 12:25

ActuaLitté

“Chaque génération a des reproches à adresser à la précédente”

Les angiologues ne partageront par tous l’assertion de Sam Ventura : « L’âge, c’est dans la tête. » Pourtant, le personnage du dernier roman de Marc Fiorentino, Interdit aux moins de 60 ans, assume pleinement. Mieux : il le revendique. Soixantenaire décidé à ne pas se laisser dicter sa conduite, Sam Ventura entre en résistance. Objectif : abdiquer devant la retraite qu’on nous vend, certainement pas.

 

05/11/2024, 12:38

ActuaLitté

Un vent chaud souffle en Palestine : entretien avec Karim Kattan

Le siècle des nuages de bombes et des colonnes de fumée, le nôtre, semble tout emporter dans ses méandres sanguinolents : le droit international, les principes démocratiques, l’héritage des Lumières, la notion même d’humanité — censée être commune à tous les êtres humains —, la raison raisonnante, le discours clair et adéquat aux choses observées, étudiées, documentées, vécues.

01/11/2024, 09:30

ActuaLitté

M-A-D : quand l'humanité se relève d'une apocalypse...

Nicolas Jarry et Thomas Legrain publient le premier tome de M-A-D, une BD post-apocalyptique. Une guerre a dévasté le monde, opposant l’humanité aux mechams. « Un empire de rouille » sort aux éditions Le Lombard et les deux auteurs parcourent pour ActuaLitté les premières cases de cet album.

 

01/11/2024, 09:00

ActuaLitté

Revoir Comanche : une dernière cigarette, un premier ciné...

ActuaLitté a demandé à Romain Renard, auteur de Revoir Comanche, de plonger dans son album (publié au Lombard) pour décrypter quelques séquences. Un exercice périlleux, surtout pour une époque où l’on ne monte plus trop à cheval… Deux cases, deux planches, racontées par leur auteur, avec un peu de poussière en toile de fond.

25/10/2024, 08:00

ActuaLitté

"J’ai réalisé mon rêve : créer un Salon du livre jeunesse au Togo"

Hyperactif, rayonnant d’un large sourire, altruiste, Simon de Saint-Dzokotoe est une personnalité qui révèle un fort potentiel communicatif. Sa grande force est son humilité. Depuis des années, il œuvre bénévolement à favoriser l’éducation et la lecture. Plus intéressé par le sens et l’impact de ses actions que par sa propre visibilité, il vient de réussir magnifiquement la 1ère édition du Salon du livre jeunesse de Lomé (SALIJEL). Propos recueillis par Agnès Debiage (ADCF Africa)

24/10/2024, 17:56

ActuaLitté

L'Italie à Francfort : “On aurait pu faire quelque chose de grand”

À la Foire du livre de Francfort, cette année l’Italie est le pays invité d’honneur. Mais il y a au moins deux Italie, celle des institutions, des cérémonies officielles, et celle des écrivains « rebelles » ou dissidents. Vincenzo Latronico, écrivain et traducteur italien présent à la Foire, nous donne son analyse de la situation.

24/10/2024, 12:15

ActuaLitté

En BD, “la contrebande a ouvert le champ des possibles” (Morvandiau)

On connaissait Morvandiau auteur de bandes dessinées, mais c'est un ouvrage d'un autre genre qu'il a publié aux éditions du Commun en septembre dernier. Contrebande, sous-titré « Une cartographie de la bande dessinée francophone », étudie trente années de BD dite « alternative » — la fameuse contrebande —, dont l'influence sur le 9e art est toujours manifeste aujourd'hui.

24/10/2024, 11:19

ActuaLitté

Patrice Jean : “Le danger ne vient pas des écrivains, mais des éditeurs”

Enseignant, écrivain, souvent classé parmi les conservateurs à l’instar de Michel Houellebecq ou d’Éric Naulleau, Patrice Jean a construit une œuvre sombre et lucide, aux accents satiriques. Après Kafka au candy-shop (Léo Scheer, 2023), essai critique à l’égard de la littérature dite engagée, il revient avec un long roman au titre évocateur. Honoré du prix de la Maison Rouge, La vie des spectres surprendra le lecteur timide, habitué aux histoires paisibles, pour ne pas dire au sentimentalisme... Par Étienne Ruhaud.

22/10/2024, 10:38

ActuaLitté

“Pourquoi n’abandonnerions-nous pas ce nom, La France ?”

Pacôme Thiellement est formel : « Le roman national ment. » De l'épopée sanguinaire de Jules César à Emmanuel Macron, en passant par la « gauchiste » Jeanne d'Arc, l'auteur raconte son Histoire de France sur le média Blast. Une première saison de sept épisodes pop, qui donne un premier volume publié en co-édition par Massot et Blast.

21/10/2024, 18:22

ActuaLitté

Masahisa Fukase, le Japonais virtuose de la photographie

Masahisa Fukase est un artiste qui a révolutionné la photographie au Japon après la Seconde Guerre mondiale. Pour comprendre ce parcours atypique, Sophie Gallé-Soas imagine un monologue entre le photographe et un corbeau, volatile qu’il aimait photographier. Propos recueillis par Christian Dorsan.

19/10/2024, 13:13

ActuaLitté

Les maisons d'édition indépendantes, “essentielles à la bibliodiversité”

Étienne Galliand, éditeur chez Double Ponctuation, s'est penché sur la précarité des éditeurs indépendants, le sujet central du dernier numéro de la revue Bibliodiversité, coédité par sa maison avec l’Alliance internationale de l’édition indépendante. À ses yeux, cette précarité découle d’un manque de soutien et d’une tendance à privilégier un capital symbolique plutôt que la rentabilité.

18/10/2024, 15:08

ActuaLitté

Revoir Comanche : entrez dans l'ère post-western  

ActuaLitté a demandé à Romain Renard, auteur de Revoir Comanche de plonger dans son album (publié au Lombard) pour décrypter quelques séquences. Un exercice périlleux, surtout pour une époque où l’on ne monte plus trop à cheval… Deux cases, deux planches, racontées par leur auteur, avec un peu de poussière en toile de fond.

18/10/2024, 08:30

ActuaLitté

Une vague de rêves de Louis Aragon, vrai premier manifeste du surréalisme ?  

On célèbre aujourd'hui le centenaire de la naissance officielle du mouvement surréaliste, marquée par la publication, le 15 octobre 1924 aux défuntes éditions du Sagittaire, du manifeste bien connu d’André Breton. Moins illustre, et pourtant antérieur, le manifeste de Louis Aragon, Une vague de rêves, réédité par Seghers en janvier dernier. Il révèle une fois de plus en quoi les deux hommes étaient si différents : la rigueur morale face à la séduction, et malgré tout, deux des plus importantes figures du XXe siècle littéraire.

15/10/2024, 18:40

ActuaLitté

La peinture sur disque, quelle drôle d’idée 

Sur ses disques, des formes sporadiques, des couleurs fuyantes apparaissent, prennent vie. Cet art, c’est celui de Leila Lhaneche, cette artiste sur laquelle veille un sourire gracieux et un regard perçant qui s’ouvre sur l’énigme de l’existence. Elle a accepté de répondre aux questions d’ActuaLitté à propos de son aventure avec la peinture et la poésie de son monde. Propos recueillis et présentés par Faris Lounis.

15/10/2024, 11:32

ActuaLitté

Transition écologique : les bibliothèques, “prêtes à s’investir davantage”

En septembre dernier, l'Association des Bibliothécaires de France a ouvert une nouvelle campagne de plaidoyer, rappelant le rôle joué par les bibliothèques dans la transition écologique. Les commissions Bibliothèques Vertes et Advocacy de l'organisation détaillent cette action de communication et de promotion, et reviennent sur les enjeux de la transition écologique dans les établissements de lecture publique, pour les pratiques culturelles, la citoyenneté et l'avenir de la société.

15/10/2024, 09:26

ActuaLitté

“Dans ma solitude d'écrivain, je trouve un bonheur intense”

#Fdl24 – Guillaume Collet a publié, en cette rentrée littéraire 2024, son second roman, Les Mains pleines, publié chez Christian Bourgois. Après avoir évoqué la précarité d'un citadin, celui qui vit aujourd'hui à  Saint-Étienne raconte un couple de nouveaux riches qui, arrivé au troisième âge, bascule dans la démence. Une histoire inspirée de sa propre expérience avec ses grands parents.

13/10/2024, 11:00

ActuaLitté

“Il est urgent de réhabiliter l’humain” : entretien avec Gilles Kraemer

Tout est clair. Pourtant, peu de politiques veulent voir. Le soutien inconditionnel à une quelconque entreprise coloniale ne peut que mener au pire et les Jours tranquilles en Palestine nous l’enseigne clairement : nulle paix ne serait envisageable sans l’égalité totale et inconditionnelle des droits entre les personnes qui vivent en Palestine-Israël. Propos recueillis par Faris Lounis, journaliste indépendant. 

09/10/2024, 16:29

ActuaLitté

François Bégaudeau, têtu comme une mule  

François Bégaudeau a "dérapé", comme on aime à dire dans les médias : un message sur le forum de son site en 2020, où il explique, dans l'énergie potache de la conversation, que « tous les auteurs » des éditions de gauche La Fabrique, « étaient passés » sur l’historienne Ludivine Bantigny, et quatre ans plus tard, on se retrouve devant la 17e chambre du tribunal de Paris. L’auteur de L’Amour en a tiré un livre, tout en étant formel : « Je n'avais pas besoin du procès pour l’écrire. C'étaient des thèmes que je voulais traiter, et je me suis servi de ce déclencheur pour enfin m’y mettre. »

07/10/2024, 16:00

ActuaLitté

Le pilier du livre à Djibouti, c’est elle : Arafo Saleh

Lorsqu’on parle de livres dans ce petit pays, on évoque forcément le nom d’Arafo Saleh. Incontournable, elle s’adapte sans cesse aux évolutions de son marché. Bouquiniste, puis libraire, éditrice et bénévole associative engagée, elle est sur tous les fronts pour donner plus de visibilité aux ouvrages sur tout le territoire djiboutien. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice de ADCF Africa.

05/10/2024, 16:09

ActuaLitté

André Breton et les indiens Hopi : une rencontre surréaliste

Entretien avec Marie Mauzé et Fabrice Flahutez à propos du Carnet de voyage chez les Indiens Hopi d'André Breton. À l'occasion du centenaire de la parution du Premier Manifeste du Surréalisme, cet entretien revient sur la figure emblématique du mouvement. Par Étienne Ruhaud.

04/10/2024, 16:34

ActuaLitté

Park Tae Jun : "Le webtoon est un miroir de l’époque à laquelle il paraît"

Scénariste, dessinateur, et directeur du label PTJ Cartoon Company, Park Tae Jun est l’auteur de plusieurs œuvres à succès, notamment Viral Hit, dont le deuxième tome paraitra en janvier 2025 aux éditions Pika. Réalisée par Comic Natalie, cet entretien revient sur le parcours du mangaka dans son processus d’écriture, son expérience de lecteur, ou encore ses inspirations. 

02/10/2024, 18:16

ActuaLitté

“Grandir dans ce milieu m’a aidé à ne pas nourrir d’illusions”

#PEPLP2024 – « Lorsque sort Mauvaises herbes, je ne savais pas encore quel livre j’avais écrit. Il ne devait pas être trop mauvais, parce que mon éditrice est très exigeante. Mais remporter un prix, si rapidement, ce fut une sacrée première marche », se souvient Dima Abdallah. Lauréate 2020 du Prix Envoyé par La Poste, elle revient avec nous sur son parcours d’autrice.

 

27/09/2024, 08:36

ActuaLitté

Massimo Colella : "Cette prise de conscience doit venir d’en bas"

Fondée en 2021, La Revue Dessinée Italia puise son inspiration directement du trimestriel français. Dans cette interview, dont une première partie a déjà été publiée, son fondateur et président, Massimo Colella, partage son parcours éditorial et offre une analyse approfondie de la bande dessinée italienne, tant en Italie qu’en France.

23/09/2024, 10:57

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

“Pour que l’extrême droite ne mette pas la main sur Bayard”

Le mouvement social au sein de Bayard a conduit des autrices et auteurs de premier ordre à signer un texte refusant l'arrivée de l'extrême droite dans le groupe éditorial. Le document, communiqué par nombre d'entre eux à ActuaLitté, est ici proposé dans son intégralité. 

02/12/2024, 15:39

ActuaLitté

Sansal et Daoud : derrière la dissidence, des discours “réactionnaires”

L'emprisonnement de Boualem Sansal est une hideuse dérive dictatoriale. Mais l'occultation de son adhésion et de sa promotion des idées d'extrême droite dans le débat public français, comme son intégration du comité scientifique de la revue pro-Éric Zemmour Frontières, serait une scandaleuse trahison de la vérité et de l'héritage des Lumières.

29/11/2024, 14:43

ActuaLitté

La fatigue automnale d'une libraire : dommage, l'hiver arrive

Épuisée, notre libraire préférée :  Elsa a quitte sa précédente casquette Books By Women pour une autre approche, Billet d'humeur d'une libraire. Mais n'abandonne pas pour autant ses convictions, avec des conseils de lecture, mais également des témoignages sur son métier. 

28/11/2024, 13:39

ActuaLitté

“Boualem Sansal compte parmi ces consciences irremplaçables”

Le PEN Club français-Cercle littéraire international dénonce à son tour l'incarcération de l'écrivain franco-algérie, Boualem Sansal. Dans un texte adressé à ActuaLitté, l'organisation « exprime ses plus vives inquiétudes ».

27/11/2024, 16:16

ActuaLitté

“Désormais, les artistes seraient des travailleuses et travailleurs comme les autres”

À l'image des frasques de la bonne société que l'on conte dans la Chronique des Bridgerton ou des ragots de l'Upper East Side divulgués dans Gossip Girl, ActuaLitté accueille désormais une voix dissidente, voire distridente : Lady en passant. Une rubrique exceptionnelle, pour qui aime rougir ?

26/11/2024, 14:50

ActuaLitté

Signaler les oeuvres sans IA, avec le label “Fabrication humaine”

L'intelligence artificielle a fait une irruption tonitruante dans le domaine de la création avec les outils génératifs, comme Chat-GPT, Dall-e et autres Midjourney. Devant la perspective d'une automatisation et d'une uniformisation d'une partie de la production culturelle et créative, les résistances s'organisent. Le collectif Fabrication Humaine présente ainsi un label dédié, pour garantir l'origine humaine d'une œuvre.

26/11/2024, 12:01

ActuaLitté

Frais de port du livre : une “bataille culturelle se joue sous nos yeux”

À l'approche des fêtes de fin d'année, Amazon a tenté un coup de poker. S'affranchir des frais de port obligatoires de 3 € sur les expéditions de livres, quand les commandes sont retirées dans des supermarchés ou hypermarchés disposant d'un rayon livres, qu'il considère comme « un commerce de vente au détail de livres ». Une interprétation de la loi qui exaspère ses concurrents : le Syndicat de la librairie française, celui des Distributeurs de Loisirs Culturels et Fnac Darty s'unissent dans une tribune, publiée originellement dans Le Monde et reproduite ci-dessous.

22/11/2024, 10:54

ActuaLitté

2024, le début de la fin pour l'édition indépendante ?

L'année 2024, perturbée par une inflation toujours présente, l'instabilité politique et un recours plus important à l'occasion, s'annonce assez morose pour le secteur du livre. Mais certains acteurs, pris à la gorge par le manque de place en librairie et la hausse des coûts de production, tirent plus particulièrement la langue. Alors, l'indépendance passera-t-elle l'hiver ?

21/11/2024, 09:08

ActuaLitté

Kamel Daoud et le Goncourt 2024 : un prix sous influence ?

#Murmuresetbruitsdumonde – Distributeur, éditeur et libraire, Hassen Jaïed inaugure dans ActuaLitté un Carnet de bord, fruit de réflexions sur l'industrie du livre et les multiples métiers qu'il exerce, depuis la Tunisie. Actualité oblige, avec un seul “t”, il évoque ici l'affaire Daoud qui agite le roman récompensé par le prix Goncourt.

20/11/2024, 17:06

ActuaLitté

Un éditeur appose un logo “garanti sans Intelligence Artificielle” sur ses livres

Étienne Galliand, des éditions Double ponctuation, prend désormais position sur la question de l’intelligence artificielle. Un logo, intéressant dans son approche, figurera désormais sur les publications de la maison. Il détaille cette approche dans un texte simple et clair. Et garanti sans IA.

19/11/2024, 15:39

ActuaLitté

Marc Filipson quitte Filigranes avec ce conseil : “LISEZ, nom de Dieu !”

Voilà quelques semaines, le fondateur de la librairie bruxelloise Filigranes mettait en vente ses trois établissements. Marc Filipson, 42 ans après avoir poussé cette injonction vers les cieux, « LISEZ NOM DE DIEU ! » qui le rendit célèbre, quitte définitivement l’aventure. Mais les établissements, eux, poursuivront leur activité.

19/11/2024, 10:02

ActuaLitté

Périgueux, ça s'écrit avec un G comme “Gourmandise”

#LivreGourmandPerigueux2024 – Pas tous les jours qu’on croise une dame deux fois millénaire : heureusement, j’ai apporté des bonbons, les fleurs, c’est périssable, d’autant que les seules que cuisine Thierry Marx, sont celles de courgette. Faut composer avec le président du festival de Périgueux. J’ai aussi mis une cravate, sait-on jamais, dès fois que la déesse Vesunna, qui présida elle à la création de la cité périgourdine, nous fasse une épiphanie…

17/11/2024, 09:11

ActuaLitté

Billet d'humeur d'une libraire : parler du métier, et de ses lectures

Voilà quelque temps que nous n'avions pas eu de nouvelles de notre libraire préférée (oui, la rédaction a des chouchous). Et l'heure est au changement, car Elsa quitte le nom Books By Women pour une autre approche : Billet d'humeur d'une libraire. Mais n'abandonne pas pour autant ses convictions, avec des conseils de lecture, mais également des témoignages sur son métier.

14/11/2024, 14:24

ActuaLitté

Maintenir le livre à la portée de toutes et tous, un défi crucial

Dans une tribune publiée suite à la récente analyse de la Société de gestion de la Banque de titres de langue française, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) s’inquiète de la pression croissante sur le secteur éditorial québécois et franco-canadien. En effet, si le prix moyen du livre a progressé de 19 % en dix ans, bien en deçà de l’inflation (30 % au Québec), les éditeurs doivent composer avec des coûts de production en forte hausse, notamment l’impression (+40 à 50 %) et le transport (+69 %).

14/11/2024, 12:03

ActuaLitté

Livres et Brochures : “Un mauvais coup de plus pour l’édition indépendante”

Suite à l'annonce par le groupe La Poste de la suppression du tarif Livres et Brochures, la Fédération des éditeurs indépendants a adressé à la rédaction de ActuaLitté un texte, cosigné par sa présidente, Esther Merino, et son directeur général, Dominique Tourte. 

14/11/2024, 10:42

ActuaLitté

“Les parties les plus importantes du film sont les parties mystérieuses”  

Quelle est la plus belle scène de l’histoire du cinéma ? Question puérile diront certains. D’autres sauteront sur l’occasion pour invoquer le tout rouge Johnny Boy une fille à chaque bras, Motorcycle Boy qui rêvasse à la Californie, ou Redmond Barry fixant Lady Lyndon à la table de jeu, et la séduit par la seule intensité de son désir, sur le rythme lancinant de Franz Schubert…

13/11/2024, 17:45

ActuaLitté

Pourquoi la Belgique est-elle devenue le pays de la BD européenne ?

C'était un projet initié il y a près de 20 ans : créer une nouvelle exposition permanente pour le Centre Belge de la Bande Dessinée de Bruxelles. Belle initiative, mais pas si simple de trouver le meilleur bout pour raconter la si riche histoire de la BD belge, dans un espace qui n'est pas infini. Isabelle Debekker, directrice du musée depuis 2019, a repris l'affaire en main, et après trois fois à tout recommencer, elle et son équipe ont enfin trouvé la formule jugée idéale.

09/11/2024, 10:30

ActuaLitté

"Un roman que j'ai voulu drôle et tendre, avant d'être politique"

Outre deux romans, Guy Y. Chevalley a publié un recueil de nouvelles (Les immuables, éd. d'autre part, 2023), ainsi qu'un Dictionnaire insolite de la Suisse (éd. Cosmopole, 2022). Avec Madame Bœuf, roman-portrait d'une retraitée de classe moyenne qui échappe à la platitude de son quotidien, le temps d'un week-end à Paris, il révèle une nouvelle fois son goût pour la satire sociale. Il revient avec nous sur son dernier titre, publié chez La Veilleuse Éditions.

04/11/2024, 17:23

ActuaLitté

Jordan Bardella, le grand retour du Front national en librairie

Dans une grosse semaine sortiront les Mémoires de Jordan Bardella, Ce que je cherche. Un retour pour ce jeune politicien de 29 ans, sur un parcours, entamé à 16 ans, ainsi qu’un regard sur « ses origines, son amour de la France ». Une affection que les libraires ne lui rendent pas, tant gronde l’opposition à cet ouvrage.

01/11/2024, 17:13

ActuaLitté

Dans la cuisine d’Alexandre Dumas

L’exposition du musée du château Monte-Cristo à Marly nous rappelle qu’Alexandre Dumas était un écrivain politique, dramaturge, journaliste, amateur et critique d’art, voyageur infatigable, éternel amoureux, et fin gourmet !

27/10/2024, 14:49

ActuaLitté

Avenir de l'édition : un outil IA qui évalue la qualité des livres

Point de convergence des professionnels du monde entier, la Foire du Livre de Francfort fournit une plateforme pour les dernières avancées du secteur. Cette année, un logiciel vend du rêve en améliorant « la qualité de la sélection des manuscrits ». Une belle promesse…  assurée par l'intelligence artificielle.

26/10/2024, 18:49

ActuaLitté

Ex-Agessa : “Ne rien faire est un art, éviter que ça se sache une science”

Il fallait une narratrice pour conter les frasques de la bonne société dans la Chronique des Bridgerton. Ou une blogueuse bien renseignée pour dévoiler les potins de l'Upper East Side, dans Gossip Girl. Au croisement de ces délicieuses références, ActuaLitté inaugure une nouvelle rubrique : Lady en passant. Ah, vous aimez rougir ?

26/10/2024, 10:23

ActuaLitté

"L’Afrique dans le temps du monde" : Paroles Indigo 2024, à Arles

Le Festival Paroles Indigo 2024 tiendra sa 11e édition du 30 octobre au 3 novembre. Pour l'occasion, Nathalie M’Dela Mounier et Pathé Dieye, marraine et parrain de l'édition de l'édition 2023 livrent à ActuaLitté un texte dans la perspective de la manifestation qui se tiendra à Arles.

24/10/2024, 16:53

ActuaLitté

On a testé pour vous : le "puzzle sonore" d'1.2.3 Soleil !

#LivresdeNoel - Noël approche à grands pas, apportant avec lui le stress des magasins bondés, des articles en rupture de stock et du manque d'inspiration... ActuaLitté a réponse à tout : une nouvelle idée de cadeau pour votre enfant, neveu ou nièce, qui plaira aux parents (ou pas...) : un puzzle sonore pour les 0-3 ans (piles incluses). On a testé pour vous, épisode deux.

24/10/2024, 16:46

ActuaLitté

La Sécu des artistes-auteurs travaille-t-elle contre ses bénéficiaires ?

Par une lettre ouverte reproduite dans nos colonnes, 22 organisations de travailleurs et travailleuses de l’art interpellent le ministère de la Culture et celui de la Santé au sujet de la Sécurité sociale des artistes-auteurs (2S2A). Elles déplorent un « déni de démocratie », des « dysfonctionnements » et même des actions « contre les intérêts des artistes-auteur·ices ».

22/10/2024, 13:03

ActuaLitté

L’Autre Livre, 22 ans de combats

#LAUTRELIVRE2024 – Créée pour soutenir et promouvoir l’édition indépendante, L’Autre Livre est une association qui regroupe un large réseau d’éditeurs passionnés et engagés dans la diffusion d’œuvres littéraires diversifiées et audacieuses. À l'approche de son prochain salon, l'association nous adresse un texte-manifeste, proposé ici en intégralité.

21/10/2024, 17:03

ActuaLitté

L’Italie à Francfort : “les racines vers le futur” et les défis du présent

Cette année, « la Buchmesse parle italien », plaisantait le président de l’AIE (Associazione Italiana Editori) Innocenzo Cipolletta. L’enthousiasme est palpable, toute comme la croissance des cessions des droits à l’étranger. Mais les défis pour valoriser le livre italien, tant dans les frontières du Bel Paese qu'à l’international, demeurent nombreux.

21/10/2024, 10:14

ActuaLitté

L'offre numérique en bibliothèque, parent pauvre de la politique culturelle

Médiathèques et bibliothèques ne se limitent plus, aujourd'hui, aux collections conservées entre leurs murs. Le plus souvent, dans le cadre d'un groupement de communes ou avec le soutien du département, elles proposent des offres numériques de qualité, réunissant presse, musique, vidéo et même jeux vidéo. Mais ce segment des collections devient une véritable charge financière pour les établissements, en l'absence d'encadrement par les autorités, alertent plusieurs organisations dans une lettre ouverte reproduite ci-dessous.

17/10/2024, 09:54

ActuaLitté

Hervé Le Tellier : écrire pour faire vivre un nom, une mémoire

#LEP2024 – À l’occasion de la publication de son dernier ouvrage Le Nom sur mur en 2024 l’auteur de L’Anomalie était de passage à Lire en Poche pour évoquer les raisons qui l’ont poussé à s’intéresser au parcours d’un jeune maquisard oublié.

14/10/2024, 18:21

ActuaLitté

“Depuis quelque temps, dans les médias, on les appelle “les déplacés”…”

#LEP2024 – Lauréate du Prix de littérature française, Avril Benard réservait au public un discours de remerciement des plus émouvants. À la mesure de ce premier roman, À ceux qui ont tout perdu, pour lequel le jury l’a saluée. La romancière fait le cadeau à ActuaLitté de nous laisser publier le texte lu ce 11 octobre devant la salle…

14/10/2024, 15:50

ActuaLitté

La Romance, un genre qui casse les codes ?

#LEP2024 – Depuis quelques années, le genre de la romance continue de monter en puissance. Si, jusque-là, on ne faisait pas une grande place à ces œuvres dans les salons littéraires, les temps sont en train de changer. A Lire en Poche aussi, on parle de romance.

13/10/2024, 07:53

ActuaLitté

Haro sur les robots : des auteurs appellent à la prudence avec l'IA

Depuis plusieurs mois, l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) appelle les pouvoirs publics et les acteurs de la chaine du livre à ne pas céder aux sirènes technologiques. Un outil comme l'intelligence artificielle ne doit pas être utilisé à la légère, en raison des risques qu'il fait courir aux métiers de la création. Deux autres organisations d'auteurs, dans un texte reproduit ci-dessous, souscrivent à cet appel.

11/10/2024, 11:12

ActuaLitté

“Lutter contre le pilonnage en imprimant des séries adaptées” 

Ce mois-ci, Cap de l’Étang Édition fête sa collection à succès, la collection Plume d’Ivoire. Cela représente plusieurs années d’exigence de qualité du texte, d’innovation dans la production des livres. C’est aussi de nombreuses lectures pour découvrir ces auteurs de qualité. Il s’agit également d’imaginer des couvertures toujours plus attrayantes. 50 ouvrages, c’est autant de collaboration avec des écrivains passionnés par leur métier et désireux de faire toujours mieux. Par Bruno Salgues, fondateur.

10/10/2024, 09:43

ActuaLitté

En Italie, le traducteur doit "arracher les contrats avec les dents" (5/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont quatre premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24

ActuaLitté

Lise Caillat : "l’Italie est un point de référence littéraire" (4/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont trois premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24

ActuaLitté

Fiction italienne : les éditeurs français affinent leurs goûts (3/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont deux premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:23