RNL24 — Le Syndicat de la librairie française (SLF), organisateur des Rencontres nationales de la librairie, a réclamé aux éditeurs une « baisse drastique de la production de livres ». La plupart des librairies, asphyxiées par un système en roue libre, aspire en effet à un peu d’air. Depuis plusieurs mois, quelques points de vente forcent le passage au sein de la foule des nouveautés, en imposant leur rythme et une trêve pas toujours bien acceptée par les distributeurs-diffuseurs.
Le 16/06/2024 à 10:40 par Antoine Oury
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16/06/2024 à 10:40
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Environ 300 nouveautés par jour. C’est le chiffre lâché par le Syndicat de la Librairie française, à l’occasion d’une conférence anticipant les principales thématiques des Rencontres nationales de la librairie. « Nous avons besoin d'une prise de conscience [des] effets non vertueux [de la surproduction] par les éditeurs, les distributeurs et les diffuseurs : une baisse drastique de la production, collective, serait très saine. Elle nous permettrait de faire notre métier d'une manière plus qualitative que quantitative », lançait Amanda Spiegel, vice-présidente du SLF et présidente de sa commission commerciale.
Le malaise de la profession est réel, mais pas vraiment récent. Depuis plusieurs années, la question de la surproduction obsède la chaine du livre, qui ne trouve pas de réponse définitive à ce dilemme. La profusion des publications serait un signe de la bonne santé du secteur, de la diversité éditoriale et de la liberté d’expression, mais elle est en réalité le fait des grands groupes éditoriaux, qui inondent le marché pour garantir la profitabilité de leur entreprise.
Aux problématiques structurelles de la chaine de livre s’est ajouté le souci écologique, faisant de la surproduction une des préoccupations principales d’un certain nombre de ses maillons.
L’Association pour l’écologie du livre, créée en 2019, a répondu à ce relatif immobilisme par l’action, et pas n’importe laquelle. En fin d’année 2023, elle propose une « trêve de nouveautés », sous la forme d’une recherche action, pour recueillir des éléments d’analyse et envisager ensuite des pratiques plus durables.
« L’idée derrière cette trêve est de penser les choses différemment, de ne pas être dans ce rapport de bon ou de mauvais élève avec les représentants et les éditeurs, de sortir du rapport de flux », rappelle Mathilde Charrier, salariée de la librairie Le Rideau rouge, à Paris (dont la gérante, Anaïs Massola, a cofondé l’Association pour l’écologie du livre).
La recherche action vise les achats des nouveautés par les libraires. Les titres à paraître des maisons d’édition sont présentés aux libraires par des représentants, employés de diffuseurs. Certains de ces derniers sont rattachés à des groupes d’édition, comme Hachette Distribution, Interforum (Editis), Media Participations (MDS) ou Actes Sud (au groupe du même nom) : ils prennent en charge les maisons du groupe, mais aussi, parfois, d’autres éditeurs.
D’autres distributeurs indépendants (comme Makassar et Hobo) présentent les catalogues de plusieurs maisons d’édition, souvent plus petites et moins puissantes en termes de parts de marché.
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À l’occasion de rendez-vous, les libraires découvrent les nouveautés des différents éditeurs, présentées par les représentants, et s’entendent avec eux sur une commande, ensuite reçue grâce aux offices, les livraisons régulières de livres. Rappelons que les libraires payent ces ouvrages, mais bénéficient d’un droit de retour, qui leur permet de renvoyer les livres aux distributeurs et d’obtenir un avoir pour l’achat d’autres livres.
Selon Mathilde Charrier, entre 10 et 15 librairies se seraient lancées dans cette trêve des nouveautés, dont plusieurs en Belgique, où l’idée a particulièrement séduit. Un atelier, lors des Rencontres nationales de la Librairie, doit permettre de rendre compte de certaines expériences, mais les résultats de la recherche-action seront présentés dans quelques mois par l’Association pour l’écologie du livre.
Au sein de la librairie Le Rideau rouge, la trêve des nouveautés s’est appliqué au rayon Littérature, un mois sur deux, « pour des résultats très bons, aussi bien qualitativement que quantitativement », assure Mathilde Charrier. « En prenant les nouveautés d’un seul mois, je les travaillais mieux, je parlais davantage du fonds, de ce que j’avais mis en avant. Au final, j’avais mieux vendu, moins retourné et mieux défendu. »
Son constat est globalement partagé par Gwendoline Des Moutis, proche de l’association et salarié de la SCOP L’Embarcadère, à Saint-Nazaire. La trêve y a été mise en place sur les programmes de mars à juillet 2024, dans tous les secteurs : « Chacun était libre de la faire ou pas, et tout le monde y est allé », indique-t-elle.
Au sein de cette librairie, les commandes des nouveautés étaient réunies en fin de mois, et non plus sur un rythme hebdomadaire, avec le panier de réassort [les commandes d’anciens titres, NdR]. Les commandes individuelles des clients, elles, restaient quotidiennes. Selon les rayons, se livrer à une trêve est plus ou moins risqué, évidemment : « En jeunesse, elle peut être poursuivie plus facilement, en littérature étrangère aussi, mais beaucoup moins en littérature française générale, plus évoquée par les médias et plus attendue par les clients », explique-t-elle.
Outre-Quiévrain, Livre aux Trésors, à Liège, a également tenté la trêve, entre janvier et juin, tout en laissant une latitude dans sa mise en place à chaque librairie. Olivier Verschueren, membre de l’Association pour l’écologie du livre et gérant de l’établissement, a annulé les rendez-vous avec les représentants des mois de janvier et février (pour les offices de mars et avril, donc).
« Ne pas recevoir de représentants avait quelque chose d’apaisant », estime-t-il « parce que nous n’avions plus cette pression-là ». Pour autant, les commandes ne cessent pas totalement : les libraires en trêve s’assurent de ne pas manquer certaines parutions, commandées à l’occasion d’un réassort, « en faisant en sorte que celui-ci n’arrive pas trop tard après l’office ».
L’une des questions lancinantes liées à la production effrénée de livres porte sur l’écrémage qui serait nécessaire. La surproduction est toujours celle du voisin, et aucun éditeur n’admettra que certaines de ses parutions sont purement intéressées, lucratives et quantité négligeable.
Les chiffres du Syndicat national de l’édition lui-même — pourtant piloté par les grands groupes — fournissent tout de même une indication : l’inflation de la production serait principalement imputable aux groupes éditoriaux avec le plus important chiffre d’affaires, de Hachette à Editis, en passant par Gallimard, Albin Michel et consorts, plus qu'aux créations d'une multitude de petites structures.
Les données remontent à 2012 et 2013, révélées en 2015, mais elles restent sans doute pertinentes : « [E]ntre 2012 et 2013, le nombre de nouveautés produites par les cinq plus importantes maisons d’édition adhérentes au SNE a augmenté de 23,3 % contre 0,3 % en moyenne pour les autres. »
Le phénomène s’aggrave bien sûr avec la concentration du secteur et l’apparition de groupes à l’ambition industrielle assez évidente, comme Les Nouveaux Éditeurs, porté par l’ancien PDG de Hachette, Arnaud Nourry.
Tous les libraires le répètent, un peu désabusés : impossible d’avoir toutes les références sur les tables. Le tri au sein des nouveautés est donc une réalité effective, ce qui fait dire à Mathilde Charrier que « plein de librairies le font déjà, sans forcément le revendiquer ». Sélectionner, une compétence de base du métier, tel est le rappel primordial par la trêve des nouveautés : « Soit on se contente d’être une librairie de revendeur, soit on prend un peu de ce qui va se vendre à coup sûr et on assure une place pour la bibliodiversité en parallèle », schématise-t-elle.
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La trêve des nouveautés a cet intérêt, pour les libraires interrogés, de rendre aux professionnels un pouvoir de décision quelque peu malmené par le rythme des rendez-vous et la pression des distributeurs.
« Cela relève de l’éthique et de l’aspect politique du métier de libraire », avance Olivier Verschueren. Le soutien à certains éditeurs s’exprime par leur exclusion de la trêve des nouveautés : Livre aux Trésors a ainsi conservé les rendez-vous avec les représentants des Belles Lettres, Makassar, Hobo et Serendip. « Pourquoi eux ? J’avais envie d’associer à la trêve des nouveautés une dimension plus politique du métier, c’est-à-dire ne pas pénaliser des éditeurs avec lesquels on travaille de manière assez intense, forte, qu’on a envie de défendre. »
La librairie L’Embarcadère a aussi veillé à préserver les petits distributeurs, comme Pollen et d’autres. Reste bien sûr le dilemme, lorsqu’un éditeur soutenu est porté par un distributeur visé par la trêve : les libraires s’efforcent alors de suivre sa production d’une autre manière, « sur Electre ou via le site internet de la maison », évoque ainsi Olivier Verschueren.
À L’Embarcadère, les programmes ont été étudiés plus finement, « ce qui demande plus de travail, mais dans des conditions plus confortables, qui permettent par ailleurs de rattraper le retard », souligne Gwendoline Des Moutis. Une attention maintenue qui aurait finalement évité de gros manques dans les stocks.
« Le nouveau livre de Rushdie, je l’ai eu trois jours après la parution et tout allait bien. Deux ou trois personnes l’ont réclamé le jour même de la sortie, nous leur avons expliqué, ils n’ont pas protesté. Ils sont peut-être allés l’acheter ailleurs, mais c’est le jeu » constate Mathilde Charrier. À Saint-Nazaire, quelques nouveautés attendues ont aussi été reçues quelques jours après l’office, mais « nous avons souvent des délais de cet ordre, n’étant pas à Paris ».
Du côté belge, Olivier Verschueren regrette l’arrivée de La Route de Larcenet au réassort et non à l’office, « alors que beaucoup de clients nous l’ont demandé ». Concernant l’attention plus soutenue portée aux programmes, il constate que « dans la pratique, entre les retours d’après les fêtes, l’inventaire de janvier, le quotidien, les personnes en congés font que, même sans les rendez-vous avec les représentants, nous sommes quand même fort occupés ».
L'un des effets les plus pénalisants de la suspension des rendez-vous semble, pour ce point de vente, les difficultés pour se procurer des services presse des parutions, afin de préparer la vente des titres en librairie ou les partages d'informations avec d'autres professionnels, comme les bibliothécaires.
Quand la trêve a été plutôt bien vécue par les libraires et les clients, difficile d’en dire autant des représentants, ces intermédiaires liés aux diffuseurs, véritables liens entre les éditeurs et les points de vente.
Si Mathilde Charrier, du Rideau rouge à Paris, signale « l’intérêt des représentants des grands groupes, qui se rendent compte eux-mêmes qu’ils n’arrivent pas à suivre le rythme des nouveautés », ses collègues ont reçu des accueils moins constructifs.
« Certains d’entre eux l’ont mal vécu, car cela les pénalisait en raison d’un paiement à l’intéressement. Nous étions bien désolés pour eux, mais nous devons aussi agir de notre côté et défendre nos intérêts », explique Gwendoline Des Moutis.
« Des représentants et leur direction nous ont manifesté une indifférence un peu méprisante. Je peux comprendre certaines réactions, car nous remettons en cause leur boite, leur travail, dans un sens, mais ce manque d’esprit critique est aussi un peu inquiétant », estime pour sa part Olivier Verschueren, confronté à cette incompréhension.
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Des représentants auraient peu goûté l’adresse de l’Association pour l’écologie du livre à leur égard, au moment de la présentation de la trêve des nouveautés. Et tous assurent que leurs éditeurs font des efforts, que le rythme de publication a été ralenti…
Pour le gérant de Livre aux Trésors, la recherche action a aussi le mérite d’interroger ce maillon de la chaine du livre qu’est la distribution-diffusion, qui génère à la fois des revenus substantiels et une partie non négligeable de l’empreinte carbone du secteur. « Pour quelles raisons ne sommes-nous pas au courant des taux d’intéressement des représentants selon les éditeurs ? Ou les détails des contrats imposés aux éditeurs par les distributeurs, qui exigent parfois un certain nombre de nouveautés par an ? »
Des interrogations que soulève la trêve des nouveautés, comme l’Association pour l’écologie du livre l’attendait : « Il fallait questionner notre dépendance à la nouveauté, questionner à qui profite cette dernière. » Ces mêmes questions dérangent parfois, en témoignent des menaces tout juste voilées lancées par des diffuseurs, soulignant qu'il était plus facile de quitter une tournée de représentants que d'y être admis de nouveau...
Lors des RNL, un atelier, le lundi 17 juin reviendra sur la trêve des nouveautés, sous l'intitulé « Nouveautés, faire mieux avec moins ». Il réunira Mathilde Charrier, de la librairie Le Rideau rouge ainsi que Jean Baptiste Hamelin, de la librairie Le Carnet à spirales à Charlieu, qui a également mené la trêve. À leurs côtés, Benoît Laureau, le cofondateur des Éditions de L’Ogre, qui s'est aussi interrogé sur son rythme de parution et sa relation avec les librairies, à l'instar d'autres éditeurs. Et permettra sans doute de faire entendre d'autres voix de la chaine du livre sur cette recherche action.
Photographie : Librairie L'instant, à Paris (illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
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13 Commentaires
Jojo
16/06/2024 à 21:21
La surproduction débute avec les auteurs qui ne sont pas rémunérés pour leur travail. Les avances ne rémunèrent pas le travail. L'avance correspond à un droit de propriété.
Obligez les éditeurs à payez les auteurs décemment pour leur travail ! Cela les obligera à mieux sélectionner les ouvrages qu'ils publient. Vous vous retrouverez avec une baisse de la production et une augmentation de la qualité. Les lecteurs y trouveront leur intérêt aussi. Il vaut mieux avoir moins de choix mais des livres mieux conçus et plus aboutis. C'est la qualité qui fait la diversité, pas la quantité. La quantité tue toujours la qualité. C'est la qualité qui fidélise les lecteurs et peut augmenter leur nombre.
Tant que l'État laissera faire, les éditeurs intellectuellement malhonnêtes continueront de surproduire et de détruire toute la chaîne du livre.
Huggy les bons tuyaux
17/06/2024 à 07:20
A quand une remise en question des libraires sur leurs achats au doigts mouillé, la remuneration hasardeuse des employés qui prefere laisser partir un bon libraire que de continuer à le former ou de l augmenter...
Regardez un peu votre nombril messieurs dames avant d accuser systématiquement le système dont vous n êtes pas que victimes.
Jojo
17/06/2024 à 08:18
Je ne vois pas le rapport avec mon commentaire. Je vous parle de l'origine du mal, pas de ses conséquences. Les libraires ne sont pas à la source du problème. Ils subissent les dérives d'un système.
Augmenter la rémunération d'un libraire ne fera pas baisser la surproduction. Les librairies sont inondées tous les jours de nouveaux titres. Comment voulez-vous sérieusement qu'un libraire et ses employés puissent faire le tri et défendre les titres qui méritent de l'être ? En augmentant et formant un employé ? Mais c'est aussi stupide que de s'attaquer aux chômeurs pour faire baisser la courbe du chômage. C'est du néolibéralisme crétin !
Les libraires n'ont même plus le temps d'ouvrir les cartons, de préparer leurs tables et de faire les cartons pour les retours. Ce n'es tpas eux qui décident du nombre de titres à paraître mais les éditeurs.
À Partir du moment où la matière première (une œuvre, un ouvrage, la création) ne vaut rien ou presque rien (puisque le travail de l'auteur n'est pas rémunéré comme un véritable travail) et que les coûts de fabrication ont baissé et qu'un petit tirage ne coûte presque plus rien, un éditeur peut publier plus et toujours plus. Et plus il publie, moins il prend de risques mais plus il les fait reposer aux auteurs et aux libraires. La sélection, l'éditeur n'a plus besoin de la faire, il laisse le travail aux libraires et aux lecteurs. C'est le lecteur qui fait le tri, on lui balance n'importe quoi et il choisit n'importe quoi. Et les bestsellers sont des livres médiocres voire minables. De la soupe pré-digérée, des idées convenues. De la nouveauté sans idée neuve. L'éditeur est forcément gagnant parce que le libraire lui sert de trésorerie et au final, quelques titres qui rencontrent le succès remboursent la casse industrielle. À ce jeu débile, l'heureux gagnant, c'est toujours l'éditeur. Le boulot de l'éditeur, c'est de sélectionner, de publier ce qui a un intérêt à l'être. Pas de balancer n'importe quoi sur le marché en espérant gagner à la loterie.
Huggy les bons tuyaux
17/06/2024 à 16:40
Les libraires ont largement leur part.
Sur production certes mais il n y a aucune obligation d achat.
On en reviens au fait qu ils ne balayé pas beaucoup devant leur porte.
Ce qui revient aussi à mon commentaire, mieux former et mieux rémunérer permet de garder les compétences.
Les vendeurs de jeux vidéo sont désormais plus vieux en moyenne que les libraires.
J ajoute que dans l économie de l édition, ce sont les petits tirages qui coûtent le plus cher.
Quand à l idée que les gens lisent des best sellers tous pourri, c est ce que les libraires et les critiques disaient à leur époque de Conan doyle ou encore romain Gary...
Corinne
23/06/2024 à 14:46
Les coûts de fabrication n'ont pas baissé, bien au contraire. Le prix du papier a flambé depuis deux ans au moins.
Jojo
24/06/2024 à 08:30
Globalement, en quarante ans, les coûts de fabrication ont baissé parce que les techniques ont évolué. L'informatique a tout bouleversé.
Vogel87
17/06/2024 à 08:35
Je suis pour payer les auteurs plus et produire moins !
D'ailleurs depuis 20 ans le nombre de titres produits par la maison pour laquelle j'ai travaillé est resté stable ( entre 20 et 22). Les à-valoirs et % sont plus élevés qu'ailleurs et l'intégralité des bénéfices réalisés a été réinvesti dans la publication d'essais ou d'auteurs étrangers de qualité!
Jamais les actionnaires ne sont versés un € de dividende.
Alors pas tous les éditeurs dans le même sac, merci!
Jojo
17/06/2024 à 12:52
Je vous rassure, je ne mets pas `TOUS les éditeurs dans el même sac. Certains comprennent qu'il faut produire peu.
Corinne Guitteaud
23/06/2024 à 14:45
En gros, vous voulez empêcher la liberté d'expression. Les éditeurs font déjà du tri et moins de 1% des manuscrits qu'ils reçoivent sont finalement publiés par leurs soins.
lucien
17/06/2024 à 11:56
Monsieur Oury, vous écrivez :
"les titres à paraître des maisons d’édition sont présentés aux libraires par des représentants, employés de distributeurs."
N'y voyez, je vous prie, nulle insolence de ma part, encore moins un dénigrement de votre travail (bien au contraire, j'apprécie vos articles) mais il me semble que les représentants sont des employés des diffuseurs, non des distributeurs. La tâche de ces derniers est de livrer aux libraires les livres qu'ils ont commandés. La diffusion et la distribution sont des activités certes complémentaires, mais distinctes.
Ainsi la Sodis est la filiale de Madrigall chargée de la distribution (gestion des stocks, des commandes, des expéditions et des retours) des livres de ce groupe, ainsi que d'autres maisons. Pour ce qui concerne la diffusion (équipes de représentants), ce sont d'autres filiales de Madrigall qui s'en occupent : CDE, FED et Sofédis.
Titania
17/06/2024 à 14:03
Visiblement les auteurs ne font pas partie de l’équation. En tout cas, ils et elles ne font pas partie de l’article. Mis à part quelques rares noms cités mais comme on aurait cité une marque de pâtes… Bon, dont acte.
Coraline Passet
18/06/2024 à 15:00
Bonjour Antoine,
À te lire, il est facile de conclure que l'association pour l'écologie du livre est un collectif de libraires en colère.
L'association réunit aujourd'hui un collectif de plus de 400 professionnels, auteurices, éditeurices, distributeurices, représentantes et representants, traducteurices, libraires, etc.
Le but est de nourrir collectivement les réflexions sur nos dysfonctionnements métiers pour chercher des solutions collectivement.
Pour l'expérimentation de la trêve des nouveautés, la position des représentants est en effet très délicate. Je ne dirais pas qu'il faut "gérer les représentants". Ce sont des êtres humains (et non des problèmes)pris entre 1/leurs objectifs commerciaux définis par une diffusion elle même payée par les maisons d'édition et 2/ leur quotidien sur le terrain avec des libraires.
Cette expérimentation avait pour but de déclencher des discussions pour qu'on travaille tous mieux les catalogues. Oui elle est imparfaite, elle peut mettre certains et certaines en difficulté mais ce n'est pas une simple initiative libraire.
Coraline, du podcast Dlivrable, repré et membre de l'association pour l'écologie du livre
Antoine Oury
19/06/2024 à 08:12
Bonjour Coraline,
Merci pour votre point de vue exprimé dans les commentaires. L'idée ici était d'interroger quelques participants côté libraires et il est évident que les expériences sont diverses. Nous reviendrons sur celles des autres métiers impliqués également.
Cordialement,
Antoine