L’auteur nous propose avec talent la compagnie d’Andréa, jeune cinéaste. Tenter de filmer un écrivain la conduit à côtoyer l’incertitude, et à en faire quelque chose tout de même, pour son art le cinéma, et pour elle-même. Son sujet — l’écrivain célèbre acceptant de se prêter à sa biographie documentaire — l’étonne, lui donne la réplique en forme d’énigmes, et s’esquive, suscitant curiosité et attachement.
#[pub-1]
Entre les temps de présence sur le tournage, d’absences mystérieuses soudaines, et les personnes qu’elle croise, la jeune femme a tout le temps de penser, d’imaginer. Son récit nous entraîne entre réalité et fiction, faits et rêves éveillés, avec humour et fraîcheur.
« Les livres nous touchent de très près (…) ils se glissent dans nos têtes, modifient nos pensées, évoquent des images, engendrent des fantasmes. »
Andréa vit et imagine sa vie et celles des autres, comme des plans cinématographiques. Travelling sur le passé, fondus enchaînés sur des futurs présents, rebondissements : « Le monde de la fiction a quelque chose de très séduisant, il comble tous les désirs. On ne peut pas mourir, mais on ne peut pas vivre non plus. »
« Couper ».
#[pub-2]
Et même une réplique du personnage qui prend soudain le parti du lecteur de ce récit : « Nous ne savons même pas encore si vous êtes blonde, brune ou rousse, si vous avez des yeux bleus ou verts. »
Un ravissement.
par Françoise BALLAY
traduit de l'allemand (suisse) par Pierre Deshusses