#PrixAutomne23 - Le Prix Interallié est la dernière des grandes récompenses littéraires de l’Automne : « On a pu parfois nous reprocher d’être décerné trop tardivement dans la saison, mais cette année prouve bien que les jurys n’ont pas l'œil littéraire absolu, et peuvent se tromper… », constate le président et académicien Jean-Marie Rouart, et de continuer : « C’est pour cette raison que ce prix est né : rattraper les erreurs littéraires. » Un reproche qui s'accompagne pour certains d'un autre : avoir un jury 100% masculin...
Le 23/11/2023 à 16:34 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
23/11/2023 à 16:34
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Ce dernier nous l’assure : l'ouvrage lauréat, Humus de Gaspard Koenig, est son roman préféré de la rentrée, « donc je suis très heureux, même si j’avais beaucoup aimé celui de Charles Roquin par ailleurs, Les Maîtres de Bayreuth ». Le philosophe libéral a été désigné lauréat du Prix Interallié 2023 dès le premier tour. Bertrand de Saint Vincent et Charles Roquin ont également reçu des voix.
« Nous pensions qu’il allait avoir un des précédents grands prix : le Renaudot, Goncourt ou l’Académie Française, il ne les a pas eus, alors nous sommes ravis d’avoir pu réparer cette injustice », complète le président du jury et académicien français.
Un point de vue partagé par le lauréat 2022, juré pour cette édition, Philibert Humm : « Je crois que c’est l’une des vocations du Prix Interallié, qui est le dernier des grands prix dans l’ordre chronologique, de récompenser les ouvrages qui sont passés entre les mailles du filet. Je suis très heureux qu’on le rattrape au vol. » L'auteur et journaliste a par ailleurs partagé avec ActuaLitté le grand plaisir de se retrouver où il a été choisi comme lauréat : « Ça me rappelle de bons souvenirs. Même la couleur des papiers peints m'émeut, comme de voir des visages amis. »
En ce moment, l’écrivain et journaliste de 32 ans planche sur la suite de son Roman fleuve, qui s’appellera Roman de gare : « J’espère avoir terminé à Noël. Je suis dans les derniers moments. Ce sera un livre dans le même esprit que le précédent. »
Sinon, pas trop douloureux de choisir celui qui vous remplace ? « Non, car on n’est pas non plus Miss France quand on est récipiendaire d’un prix littéraire, avec une représentation de tous les jours (rires). Je crois que c’est un très bon candidat qu’on a choisi, qui est vraiment de son temps. Il offre une satire féroce, mais pas aigre. C’est un livre qui a toutes les qualités selon moi. »
Selon Jean-Marie Rouart, la qualité du livre réside dans sa juste mise en scène des problématiques de fond de notre société, et ainsi de posséder un potentiel d'intérêt pour le public. Un roman dont on dit beaucoup qu'il s'inscrit dans la grande tradition du roman réaliste à la française : « Les bons livres sont forcément dans une tradition à la française », réagit l’Immortel, non sans humour.
Pour le juré Éric Neuhoff, c’est un bon choix pour le prix : « Les autres jurys l’ont raté, et donc on est content de l’avoir eu. Et il est journaliste ! On aime à ce que ce soit le cas. Cette année, il n’y avait quasiment que des journalistes dans la sélection. » Selon l'auteur de Rentrée littéraire, « Humus est un roman très documenté. Je défie quiconque d’être au courant de toutes ces connaissances sur les lombrics ! C’est original. C’est un vrai roman classique, qui fonctionne toujours quel que soit l’époque. Il y avait un autre roman avec l'histoire de deux copains, celui de Louis-Henri de la Rochefoucauld [Les Petits farceurs, finaliste du Prix Interallié], et celui de Gaspard Koenig est un modèle du genre. »
L'auteur de Humus confirme auprès d'ActuaLitté cette intention : écrire « un roman d’apprentissage pour notre siècle ». Ici, raconter le parcours de jeunes ambitieux avec de grandes idées, de grands idéaux, qui les fracassent contre le réel : « Un réel aussi précis que possible, agronomique, juridique, sociétal… »
Kevin, originaire d'une famille d'agriculteurs sous contrat temporaire dans le Limousin, trouve une satisfaction dans ce que d'autres pourraient considérer comme une vie précaire, la vie étudiante. Contrairement à lui, Arthur, fils d'avocat, est doté d'une aisance en rhétorique et d'un cynisme politique qui l'éloigne de l'activisme. Bien que Kevin soit attiré par la littérature classique, il opte pour des études en sciences agronomiques plutôt que littéraires.
Origines modestes pour Kevin, et une beauté remarquable comme une indolence qui ressemble à de la distinction. Arthur, de son côté, est un jeune homme timide de la génération Z. Après l'obtention de leurs diplômes, leurs chemins se séparent. Ce dernier, cherchant une indépendance sans devoir de comptes à personne, se lance dans l'entrepreneuriat. Arthur, incarnant le bourgeois romantique, et sa petite amie Anne, étudiante à Sciences Po et anticapitaliste, décident de vivre à la campagne. Ils entament un projet unique visant à encourager la repopulation des vers de terre dans le sol.
Bien que leurs vies divergent à présent, Kevin et Arthur restent liés par un intérêt commun pour les lombrics, symbolisant un lien entre eux...
Pour certains, ce fut une surprise de réaliser que l'essayiste et philosophe libéral, connu pour son engagement politique à tel point qu'il s'est présenté aux dernières élections présidentielles, est également un romancier de grand talent : « Ce fut en réalité un retour au roman », nous répond Gaspard Koenig.
Et de trouver « un peu pénible » cette propension à toujours mettre des étiquettes : « Jusque dans les années 50, les écrivains étaient tout-terrain. Souvent les auteurs de fictions écrivaient des essais et j'en passe. Jean-Paul Sartre écrivait tout ce qui lui passait par la tête : des pièces de théâtre, des autobiographies, des traités philosophiques, des nouvelles… Les auteurs du XVIIIe siècle pareil, par exemple. Ils tâtaient de tous les genres. Il y a par ailleurs une continuité : quand j’écris des essais, j’essaye de mettre du style, dans les romans d’avoir des idées. Mes idées, ma personnalité, mes intentions, se déploient sur les différents genres, sans rupture. Je suis très content de pouvoir justement éviter l’étiquette de pur essayiste. »
Alors, après ce succès critique, l'étiquette de romancier donc ? « Ça me ferait plaisir, parce que c’est justement ce que j’ai envie de faire dans les années qui viennent, me concentrer sur le roman. Il y a un plaisir d’écriture, sensuel. »
Un sixième roman depuis son premier, Octave avait 20 ans, publié en 2004 alors qu'il n'avait que 21 ans, et Prix Jean-Freustié, mais tout de même une œuvre charnière : « C’est celui qui est le plus construit, où la narration est la plus et mieux pensée et la plus rigoureuse », juge l'auteur, et de rappeler son approche du genre : « C’est écrire des histoires, et non sur soi. On me dit souvent que c’est un roman réaliste, qui explore la société d’aujourd’hui. Construire des fictions basées sur le réel, se documenter, c’est ça mon intention en littérature. »
Ce 22 novembre se caractérisa par la joie pour Gaspard Koenig d'être le récipiendaire d'un des prestigieux prix de l'Automne, mais le 7 novembre dernier, ce fut la désillusion : finaliste du Goncourt et du Renaudot, l'auteur échoua dans les deux cas. Comment vit-on une telle journée ? : « Mes deux héros s’inspirent du stoïcisme, et à force d’en parler, j’essaye de me l’appliquer à moi-même, et je peux dire que ça ne fonctionne pas à tous les coups, mais ça marche quand même. »
Il illustre son propos : « Epictète explique que la vie est un banquet, alors si le plat passe devant toi, prends-le, et si le plat ne passe pas devant toi, passe ton tour et n’en sois pas malheureux. J’essaye de m’appliquer cette belle devise face aux épicuriens qui pratiquent une forme d’ascétisme volontaire. Là, je profite de ma joie sans complexe. J’étais assez tranquille, et assez content de moi de cet état de fait. »
Outre le Prix Interallié, Gaspard Koenig est lauréat du Prix Jean Giono 2023 : une récompense qui a résonné tout particulièrement pour l'auteur de Notre vagabonde liberté : « En termes littéraires, la figure tutélaire, ou en tout cas l’écrivain que j’admire le plus. C’est un conteur qui fait de la philosophie. Un roi sans divertissement, c’est le plus beau commentaire de Pascal qu’on a jamais écrit, et il a un style et une écriture inégalables. C'est intelligent, poétique, sensuel… Je n’ai jamais retrouvé cette écriture chez un autre, c’est la sienne. »
Malgré sa volonté de se concentrer à présent sur le roman, le philosophe libéral prépare un petit opuscule réflexif en forme de complément à Humus, toujours sur nos amis les vers de terre.
Durant la cérémonie de remise du prix, Jean-Marie Rouart a par ailleurs tenu à rendre un dernier hommage à Philippe Tesson, encore juré pour l'édition 2022 et disparu le 1er février, « qui avait une place importante dans ce prix, que nous aimions, qui nous enchantait ».
L'actuel jury, présidé par Jean-Marie Rouart, comprend Stéphane Denis, Gilles Martin-Chauffier, Éric Neuhoff, Christophe Ono-dit-Biot, Jean-Christophe Rufin, Jean-René Van der Plaetsen, et Florian Zeller. Gaspard Koenig rejoindra le jury pour l'édition prochaine. Que des hommes donc, pendant du Prix Fémina.
Créé en 1930 et organisé par le Cercle de l’Union interalliée, il a été conçu à l'origine par ses fondateurs durant l'attente de l'annonce du Prix Femina, dont le jury est entièrement féminin.
À LIRE - Pourquoi Gaspard Koenig aurait du remporter le Prix Goncourt 2023
Sur les cinq derniers lauréats, deux femmes néanmoins, en 2019 et 2020 : Karine Tuil pour Les Choses humaines, paru chez Gallimard, et Irène Frain pour Un crime sans importance, paru au Seuil.
Autre constat : un fort tropisme Figaro dans le jury. Philibert Humm, Jean-René van der Plaetsen, Eric Neuhoff, ainsi que Stéphane Denis et Jean-Marie Rouart par le passé. Pas suffisant néanmoins pour le Directeur de la rédaction des pages culture, Bertrand de Saint Vincent...
Crédits photo : ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)
DOSSIER - Les prix littéraires de la rentrée 2023
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
Paru le 23/08/2023
379 pages
Editions de l'Observatoire
22,00 €
13 Commentaires
Jasper the disaster
24/11/2023 à 12:42
Le prix interallié est un prix de consolation décerné par un jury de droite et masculiniste. On est dans l'entre soi le plus risible. Celui-là même dénoncé par les gens de droite à propos de la gauche caviar. Enfin, pour la petite histoire, amusant de voir des gens comme Frédéric beigbeder qui pourfendait il y a vingt ans la connivence dans les prix littéraires être devenu juré d'une dizaine de prix et postuler à l'Académie Française. Quel coup de vieux !
Christine Forissier
24/11/2023 à 14:59
Bonjour ,
Même si je ne partage pas votre
analyse , restons polie !
J' ai pourtant conservé des valeurs de gauche bien qu 'actuellement je ne sache plus où est la droite et où la gauche.
En tout cas je refuse les extrêmes de droite comme de gauche.
Que d' amertume dans vos propos.
On a le droit d' évoluer, non?
( votre remarque sur Beidbeger)
Personnellement, je ne sais rien du prix Interallié. J apprécie M.Rufin, les autres je ne les connais pas bien.
Comme indiqué dans mon commentaire : j apprécie M.Gaspard Koenig et suis heureuse de ce prix pour lui.
Jasper the disaster
25/11/2023 à 12:05
Pas d'amertume, juste un constat. "On a le droit d'évoluer", phrase typique des corrompus qui ont renié leurs idéaux de jeunesse. Il y a une fidélité à soi-même qui existe. On ne peut pas faire le contraire de ce qu'on a dénoncé et que cela passe crème : c'est par là qu'on devient ridicule, peu crédible et pour tout dire un vieux con. Ce qu'est devenu beigbeder dans son éternel boys club dont il n'est jamais sorti. Un vil opportuniste, un vieil enfant insupportable que les Marquises des lettres couvent d'un sourire attendri, que les jeunes générations prennent pour un Henri troyat poussif, bref, un donneur de leçons ridicule.
NAUWELAERS
08/12/2023 à 23:11
Bonjour Christine Forissier,
Je ne me souviens pas d'avoir lu des messages de vous sur un fil d'ActuaLitté par le passé.
Mais je peux avoir oublié, dans ce cas, excusez-moi...
100% d'accord avec vous.
Et il vous reste des valeurs véritables de gauche, tout comme pour moi.
Et personne ne reproche au prix Fémina d'être exclusivement féminin !
Alors que deux romancières, en revanche, ont été couronnées par le prix Interallié, certes nettement plus masculin.
Eh bien les cris d'orfraies contre le principe d'Interallié, on ne les entend pas contre celui de Fémina...
Cela s'appelle: deux poids, deux mesures et cela prouve l'insignifiance de certaines critiques totalement hors sujet et sans lien avec la qualité des livres élus !
J'attends de ces contempteurs voire contemptrices au petit pied de déployer le quart du talent d'un «Henri Troyat poussif»...
Et d'un Beigbeder aujourd'hui.
Quelle outrecuidance...
Mieux vaut en rire, la médiocrité compense ses insuffisances par une prétention grotesque.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Christine Forissier
09/12/2023 à 15:07
Merci de votre commentaire qui succède celui de Jasper the disaster, un pseudo bien choisi, un vrai désastre !
Un peu d humour dans ce monde triste à pleurer , pas trop présent dans les commentaires que j ai lus.
Enfin une pensée claire et limpide qui me paraît plutôt conforme à mes idéaux un peu perdus...
J ai acheté le livre mais ne l ai pas encore lu, je suis en train de lire : Cher connard de Virginie Despentes, qui a apparemment une vie bine différente de la mienne lais la différence si elle ne nous heurte pas nous enrichit.
Vous ne m'avez pas vu sur Actualitte car j' ai découvert ce site en lisant les commentaires sur l attribution du Prix Interallié à Gaspard Koenig.
J écris un peu et vais parfois à des conférences, j y ai croisé M.Ruffin et notre ex ministre, directrice d Actes sud.
Mon dernier récit autobiographique à été refusé par Actes Sud ( je ne suis pas Paul Auster) et par l 'Olivier ...pas dans la ligne éditoriale c est ce que l on vous répond quand on vous refuse la publication. Jusqu'ici j ai fait de l auto édition chez Edilivre mais ainsi on ne peut pas être en librairie. Malgré mon âge je ne désespère pas.
Je peins et expose 1 fois l an depuis 2011.
Merci encore de vos mots qui me rassure un peu sur les humains de passage que nous sommes.
NAUWELAERS
09/12/2023 à 22:53
Merci chère Christine !
Vous pourriez essayer l'Harmattan mais leurs conditions éditoriales ne sont pas top...
Vous parlez de Françoise Nyssen, ex-directrice d'Actes Sud.
Je vous souhaite tout le meilleur et par rapport aux commentaires négatifs hors sujet (le sujet étant la qualité des oeuvres et donc des auteurs), n'oubliez pas que la médiocrité a toujours haï le talent.
Et elle se cache derrière une idéologie à deux balles pour tromper les gogos.
Leur donner de l'importance est ce qu'ils espèrent: ignorez-les.
Bien à vous et bonne chance !
CHRISTIAN NAUWELAERS
NAUWELAERS
08/12/2023 à 23:02
Jasper the disaster,
Le talent se moque bien des obsessions idéologiques.
Et assez des écrivains et écrivaines qui prennent soin de remplir toutes les cases du politiquement correct en suivant les modes.
Le prix Interallié est très intéressant et bien plus classe que d'autres, opportunistes voire putassiers.
Enfin le livre de Koenig n'est pas genré le moins du monde alors svp, arrêtez de chouiner.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Jasper the disaster
09/12/2023 à 13:06
Personne ne chouine a part vous. C'est votre droit d'aimer Gaspard Koenig comme horizon indépassable du littéraire (en plus troyat et beigbeder). Bonne journée devant BFM et cnews.
NAUWELAERS
09/12/2023 à 22:47
Jasper the Disaster,
Bravo pour votre surnom si bien choisi !
J'ai réussi à vous trouver une qualité !
Vous êtes impayable...
Allez, bonjour chez vous, dans votre bulle minuscule.
Vous n'êtes pas quelqu'un d'autre, de trop connu, caché derrière un surnom ridicule mais idoine dans votre cas ?
CHRISTIAN NAUWELAERS
Forissier Christine
24/11/2023 à 14:00
Je n ai pas encore lu le livre mais je suis ravi qu il ait été attribué à Gaspard Koenig que j ai écouté en interview à plusieurs reprises.
J avais même été séduite par sa candidature aux dernières élections présidentielles...
NAUWELAERS
08/12/2023 à 22:57
Déclaration de Jean-Marie Rouart:« Nous pensions qu’il allait avoir un des précédents grands prix : le Renaudot, Goncourt ou l’Académie Française, il ne les a pas eus, alors nous sommes ravis d’avoir pu réparer cette injustice. »
Ne pas le prendre mal, mais Jean-Marie Rouart (que je respecte profondément) commet une petite faute de sens dans cette phrase au sujet de Koenig (en tête de ce message, entre guillemets).
Il eût fallu déclarer: «...il n'en a eu aucun, alors....» plutôt que «il ne les a pas eux, alors...».
Oui car il était impossible que Koenig obtînt les trois Grands Prix susmentionnés et Rouart précise bien: «...qu'il allait avoir un des précédents grands prix (...)» (j'ajoute les capitales initiales).
Question de logique !
CHRISTIAN NAUWELAERS
Christine Forissier
19/12/2023 à 07:22
Jasper the disaster pas un brin d humour et pour un pseudo anglais, le comble!
Je viens de commencer la lecture d " Humus " et pour le moment le livre me plait!
A suivre...
Jasper the disaster
19/12/2023 à 10:56
"pseudo anglais". Merci christinette, vous avez fait ma journée ! Bon humus. Par chez nous, on sait ce que c'est la terre, bon dieu ! On n'a pas besoin d'un pseudo macroniste à Mèche du XVI e arrondissement pour nous l'expliquer. C'est clair que pour vous qui cultivez du romarin sur un balcon, vous allez apprendre quelque chose. Moi, j'ai deux hectares et le Gaspard, on l'a jamais vu par ici !