#RentreeLitteraire23 - Finaliste du Goncourt et du Renaudot, toujours en lice pour l’Interallié et le Prix Jean Giono, Humus de Gaspard Kœnig est un des événements de cette rentrée littéraire. Quel étonnement de découvrir que l’essayiste, philosophe libéral et engagé politique, jusqu’à s’être présenté aux dernières présidentielles, n’est pas un moindre romancier. Le sosie de Ted Kennedy jeune réussit où la plupart échouent : surprendre l’époque qui s’échappe généralement quand on pense l’avoir cadré, tel Protée.
Le 01/11/2023 à 13:30 par Hocine Bouhadjera
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01/11/2023 à 13:30
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« Ça prend plus de temps que prévu, j’avoue. Mais on y arrivera. — Non, mais tu plaisantes ? Je m’en contrefous, de tes putains de vers de terre ! Je ne peux pas croire que je suis là, à vingt-cinq ans, en pleine nuit, dans le trou du cul de la Normandie, à ramasser des vers de terre pour un loser au RSA ! (...) Un rêve né à l’improviste, pour la séduire, elle la militante. Mais cela, elle n’aurait jamais besoin de le savoir. »
Après avoir traversé, avec sa jument Destinada, une certaine Europe, de Bordeaux à Rome en passant les pays germaniques, reprenant avec exactitude le voyage de Montaigne, aventure présidentielle ratée pour l’auteur de l’Enfer, faute d’avoir réuni ses 500 signatures, alors fini la politique pour le moment. Dans la ferme de l’Orne dont il s’est rendu propriétaire il y a peu, il s’attelle à un cinquième roman, celui de la révélation littéraire. Du ridicule au sublime, il n’y a qu’un pas comme disait Napoléon…
On compare ce dernier roman au Sérotonine de Houellebecq dans son acuité sur l’époque et le traitement de la ruralité, ou à Balzac : ces parallèles fonctionnent, car Gaspard Kœnig s’inscrit avec Humus dans la grande tradition du roman réaliste à la française, où la justesse côtoie la satire et le fatalisme. On peut par ailleurs établir une association entre le texte de Gaspard Koenig et le dernier et meilleur ouvrage de Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Petits Farceurs : deux oeuvres sous le haut-patronage de l’auteur de La Comédie humaine, saint patron du roman bourgeois, deux récits d’initiation de deux amis avalés par leur siècle.
Deux étudiants se rencontrent dans la grande école, AgroParisTech, installée dans le prestigieux et fonctionnel campus Paris-Saclay, repère des vraies grosses têtes : zéro littérateur… Le duo se complète bien : Kévin et Arthur, beaucoup est déjà dit à travers leurs seuls prénoms. Le premier est taciturne, qui écoute le second, volubile, « avec la curiosité d’un enfant qui observe une mouche se cogner la tête contre une vitre ».
Kevin, le fils d’agriculteurs du Limousin, des simples dans d’éternels CDD. « Pour certains, c’était la précarité étudiante. Pour Kevin, la belle vie. » Arthur, père avocat dont il a hérité l’aisance rhétorique, « le goût des questions en points de suspension et un certain cynisme en matière politique qui lui faisait fuir le militantisme ». Lycée Henri-IV, mais pas de prépa lettres ni Normale Sup, « ce qui correspondait naturellement à son goût prononcé pour les auteurs morts depuis plus d’un siècle, dont l’ego ne gênait plus personne et dont la pensée vivait d’autant mieux », mais prépa agro, et ensuite les sciences et industries du vivant et de l’environnement.
Kevin le prolo, mais d’une beauté rare, à quoi s’ajoute une « aimable indolence, renforcée par un incurable manque d’imagination (qui) passait pour de la distinction », face à Arthur, « pauvre mâle errant de la génération Z, tout honteux de ses désirs, (qui) déployait sans grand succès des stratégies de séduction byzantines pour draguer sans importuner, insister sans harceler, caresser sans brusquer, jouir sans dominer ». Dans cet univers, tout sauf innocent, des grandes écoles, Kevin est un planeur anticonformiste congénital, et Arthur un intello maladroit de manière tout aussi subie. Superman d’un côté - tout dans le génome, « simplement lui-même » -, Batman de l’autre - un héritage, mais surtout une construction, et l’approche revancharde. Arthur est évidemment jaloux de Kevin.
L'ingénierie agricole et ses établissements d’enseignement supérieur, tout un monde connu comme la Papouasie Nouvelle-Guinée : on sait que ça existe, des images plus ou moins fantasmées peuvent apparaître, mais fondamentalement, c’est loin. On se souviendra de son irruption dans l’actualité : lors de leur cérémonie de remise des diplômes 2022, huit étudiants avaient appelé à « déserter » les métiers « destructeurs » suggérés par leur formation.
Après le coup d’éclat de 2022, quand huit étudiants avaient détourné la cérémonie, désormais, cet appel à la désertion avait été institutionnalisé. La direction de l’école consacrait un quart d’heure aux “autres futurs”. Une dizaine d’étudiants appelaient à renverser le capitalisme, les journalistes présents notaient les meilleures punchlines puis la cérémonie reprenait tranquillement son cours, enchaînant présentations sur le développement durable et témoignages d’alumni ayant fondé des start-up à succès dans la greentech. Admirable manière pour le système d’absorber sa propre contestation.
Sur X, le journaliste Arnaud Viviant a constaté qu’on est passé de la société du spectacle au spectacle de la société…
Pour Kevin et Arthur, leur diplôme obtenu, chacun son chemin : le premier, sans attache, « ne veut dépendre de rien ni de personne – ni homme ni femme ; ni professeur ni patron ; ni idéal ni doctrine », ce sera donc l’entrepreunariat, avec un détour par la prestigieuse HEC grâce à son statut magique « CROUS échelon 7 ». Il est nécessaire de développer ses « soft skills »... Le bourgeois romantique Arthur, avec sa copine Anne, « une gentille deuxième année de Sciences Po prête à tout pour s’encanailler et qui professait un anticapitalisme proportionnel à la hauteur sous plafond », s’installe à la campagne avec un projet : expérimenter le repeuplement des vers de terre… Car malgré la séparation des deux camarades, un lien subsiste comme un fil qui relie deux boîtes de conserve vides, les lombrics.
En s’appuyant, entre autres, sur les travaux de Marcel Bouché, Marcel Combe dans le roman, Gaspard Kœnig met en évidence le rôle fondamental des vers de terre (« D’abord, ce n’est pas très gentil comme nom, c’est fait pour blesser ») : rendre la terre vivante. Comment ? « Ces lombrics représentent la première biomasse animale terrestre. Autrement dit, si on les met tous sur une balance, ils pèseront plus lourd, et de loin, que les Homo sapiens, les éléphants et les fourmis réunis. (...) La terre sur laquelle vous marchez, la terre qui nous donne à manger, c’est en bonne partie du lombrimix, c’est-à-dire du caca de ver de terre. Voilà pourquoi le grand Charles Darwin estimait que notre lombric est l’animal le plus important de l’évolution naturelle. Sans lui, tout s’écroule. (...) Qu’est-ce que l’Homme ? s’exclama Marcel Combe que plus rien ne pouvait arrêter. Étymologiquement, rien d’autre que de l’humus. Voilà pourquoi c’est l’humus qui sauvera l’Homme. » Cette science des vers de terre à laquelle nous initie Gaspard Kœnig, c’est la Géodrilologie.
De paysans, ils étaient devenus mécanos, chimistes, juristes, financiers et géopoliticiens. Leur échec était aussi celui de l’humanisme.
Arthur entend devenir un authentique paysan, et grâce aux lombrics, régénérer les terres massacrées par l’équivalent du whisky et de la strychnine pour Malcolm Lowry. En attendant les premiers fruits de cette entreprise sur les terres du papi cané de basse Normandie, le RSA pour le couple de « néo-ruraux » (« Paradoxalement, alors même qu’il mettait son projet de régénération des sols à exécution, il ne s’était jamais aussi peu soucié du sort de la planète. »)… Kevin lui a pour plan de développer une offre de vermicompostage design pour les bobo… Sa rencontre à HEC avec Philipinne va transformer son destin… Le premier souhaite cultiver son jardin comme l’a préconisé Voltaire et les physiocrates du XVIIIe siècle, l’autre agir dans le monde par l’entrepreneuriat.
J’ai lu le bouquin de Marcel Combe dont tu m’as parlé, dit-elle. C’est sensass, son truc. La lombripolytechnique. Ça digère quasiment tout !
Tu sais que dans deux ans, la loi va rendre obligatoire le tri des déchets organiques?
— Ah non, j’ignorais. C’est bien. Ça incitera les ménages à acheter mes vermicomposteurs…
— Pas seulement les ménages. Tout le monde. Les collectivités, les industriels. C’est un marché gigantesque.
Certains l’auront deviné, les deux vont galérer, chacun à leur manière, l’un chez les gagnes-petit, l’autre chez les gagne-trop : sauver un couple assis sur un malentendu non véniel, mais mortel, demander un appui à un « chargé d’affaires » de la BPI sans maîtriser la communication 2023 à base de « soutenables, innovants, solidaires, responsables, engagés, sobres, bienveillants, globaux, stratégiques, humains et performants »... Mais aussi l’administration à la française qui vient te rendre une petite visite de contrôle, le voisin qui n’est pas moins bien intentionné, les levées de fonds, la tromperie, le mensonge, les acouphènes, l’échec, la colère engendrée par l’humiliation…
Si Arthur avait choisi le militantisme, s’il s’était acoquiné avec les scientifiques d’Extinction Rébellion ou les bifurqueurs de sa promo, il aurait sans doute eu droit lui aussi aux honneurs. Mais ce qu’on ne lui pardonnait pas aujourd’hui, c’était d’avoir rejoint les autres, les petits, les complotistes, les citoyens qui votent mal, les vers de terre. Il avait trahi.
En passant de l’un à l’autre chapitre par chapitre, en deux lignes parallèles qui se croisent à l’occasion avant de s’éloigner, la plume de Christine Lagarde à Bercy entre 2007 et 2009 marche sur les deux jambes de la question environnementale : les paysans du bas et l’agri-tech du haut : Mathieu, Salim, Léa ou Maria d’un côté, la froide et cynique économie de l’autre, entre L’Oréal et le Next40 (« Le principe du capital est de mettre le monde en mouvement, en permettant à des nouvelles idées de trouver du vieil argent »). Gaspard Kœnig maîtrise avec grâce l’art de dépeindre les milieux qu’il a choisi de colorer : c’est mieux que la plupart, parce que c’est précis, donc méchant.
Deux problématiques dominent aujourd’hui toutes les autres dans l’Occident qui a largement perdu la faim : l’identité et l’environnement. Chacune possède un important potentiel eschatologique. Pour le second, la science est formelle : la fin du monde n’est pas impossible, du nôtre en tout cas. C’est l'un des deux nouveaux champs de bataille de la philosophie, du concret.
Et au pire, si on meurt tous, on deviendra du compost, on nourrira la terre… Si c’est interdit en France, « l'humusation » - « Processus contrôlé de transformation des corps par les humuseurs (micro-organismes présents uniquement dans les premiers cm du sol) dans un compost composé de broyats de bois d’élagage » -, est par exemple déjà pratiquée aux États-Unis. Selon la fondation Humusation qui porte fort cette approche « écologique » de la disparition dans notre hexagone, en 12 mois, on passe de dépouilles mortelles en Humus sain et fertile. On règle le problème des places dans les cimetières, comme la pollution engendrée par l’incinération : né poussière, tu mourras compost…
Quand le normalien créateur du parti politique Simple, Gaspard Kœnig, portraiture les coulisses des ministères, des grandes écoles, de la French-American foundation, de Paris, d’une certaine célébrité, il s’appuie entre autres sur sa propre expérience pour en dévoiler les codes et rites (« Assez simples mais peu explicites. Plus important : feindre qu’il n’y en a pas »). Il s’offre même le luxe de se mettre en scène lui-même, en « essayiste qui se piquait d’être médiatique mais dont Kevin n’avait jamais entendu parler ».
Le roman atteint cette dimension houellebecquienne, balzacienne, dans cette capacité à embrasser autant la start-up nation que Mantes-la-Jolie et son Kebab près de la gare, les arbres qui parlent et les berges des rivières, ou l’internaute aux trente abonnés X, qui à force de visionner des entretiens-fleuves sur Thinkerview, a développé tout un vocabulaire savant et possède la solution à tous les problèmes. La place centrale, indépassable, de la communication dans nos sociétés de la féminisation et la tertiairisation, et comment on peut s’appuyer sur le mensonge de la méritocratie, grâce à des exceptions, pour façonner une image : le pansexuel condamné au célibat Kevin a de plus en plus de mal avec le simulacre du quotidien…
Passent la vedette Thomas Pesquet, dans le top 10 des meilleures ventes dès la première semaine de parution de son autobiographie, qui aura bien su fructifier ces quelques mois à dormir dans l’espace, ou un Oussama Ammar de la Silicon Valley, Bouddha du business, philosophe sans pitié. Humus est enfin le récit de deux mecs qui n’arrivent pas à accéder à la stabilité, la normalité. Mauvais alignement : « L’homme ivre d’une ombre qui passe porte toujours le châtiment d’avoir voulu changer de place. » (Baudelaire, Les hiboux) Ils sont des miroirs vrais d’une génération : analytiques, révoltés, raisonnables, pessimistes, et les victimes d'un appauvrissement général de la France, masqué par d'habiles montages économiques.
Il (Kévin) trouvait ce genre de relation hétérosexuelle incroyablement rébarbative. Tout était couru d’avance : le désir, le couple, les enfants, la fatigue, l’ennui, puis une seule alternative : le divorce ou la résignation, aussi appelée “amour de ma vie”.
Avant tout penseur, Gaspard Kœnig aurait pu se borner à animer ses idées au travers de ses personnages, afin de convaincre sur le revenu universel ou à quel point il faudrait donner l’opportunité à chaque sujet de prendre en main son destin, il n’en est rien : il a su faire vivre les contradictions avec probité : que chacun s’amène avec ses meilleures armes. En vrai libéral, il juge peu : chacun ses raisons…
Humus est riche, formidablement construit, surprenant, instructif, drôle, intelligent, plaisant, original, romanesque, avec des personnages incarnés… Et prend à bras le corps le grand sujet de notre temps, comme Giuliano Da Empoli a raconté Vladimir Poutine avant l’invasion de l’Ukraine. Pour un ancien Prix de Flore, ce livre est même « parfait ».
Alors pourquoi Gaspard Kœnig doit-il remporter le Prix Goncourt 2023, malgré une coupe de cheveux Playmobil improbable ? Parce que Humus est le roman le plus ambitieux et réussi de la rentrée littéraire.
DOSSIER - Rentrée littéraire 2023 : découvertes et coups de cœurs
Paru le 19/01/2023
608 pages
9,70 €
Paru le 05/10/2022
237 pages
Editions de l'Observatoire
20,00 €
Paru le 23/08/2023
379 pages
Editions de l'Observatoire
22,00 €
20 Commentaires
Loinard Catherine
01/11/2023 à 17:33
Super critique qui donne envie de lire ce roman societal très intéressant et qui pose les questions fondamentales de notre époque.
martineprouveur@yahoo.com
01/11/2023 à 17:48
Votre critique est parfaite j ai lu ce livre...belle écriture.fourmillantes
D informations sur les lombrics certes mais aussi sur une jeunesse qui cherche qui se cherche et confrontée au principe de réalité de Nos sociétés matérialistes consuméristes.la réalité croise les idéaux magnifique livre oui pour le prix goncourt !
De Folleville
01/11/2023 à 21:11
J ai adoré ! Je me précipite demain pour acheter Humus dont j avais déjà lu plusieurs résumés depuis la sortie littéraire de septembre et les différents prix littéraires pour lesquels il était en lice avec 2 autres Veiller sur elle et Une façon d aimer...pour le Goncourt... 3 livres qui méritent le Goncourt.... Kafkaïen.... lequel ???
régis
02/11/2023 à 01:09
Formidable....colle à la réalité...un vent nouveau ...l'humour...un cocktail qui merite consécration
Marioniet
02/11/2023 à 08:04
Le risque est grand de jeter le pavé dans la mare, d'abord pourquoi un tel titre avant compétition ?Ensuite, paraphrasant Boris Vian : "Moi, quand j'entends parler de SOCIETAL, j'prends mon révolver". Enfin, la critique est bien faite, mais je ne lirai pas ce livre.
Ty
02/11/2023 à 18:23
Tant pis pour toi.
Dominique RICHARD
02/11/2023 à 08:46
Parfaitement d'accord, un vrai régal. N'y a-t-il pas un peu de Montaigne et La Boetie dans la rencontre des deux protagonistes ?
Chris F
02/11/2023 à 21:43
Je ne crois pas que Marcel Gauchet soit un spécialiste des vers de terre... je pense que vous voulez parler de Marcel Bouché ;-)
Goliathus
03/11/2023 à 07:32
Visiblement l’auteur de cette critique dithyrambique n’a pas lu le « Que notre joie demeure » de Kevin Lambert, ni « Veiller sur elle » de JB Andréa, ni les romans exceptionnels non sélectionnés par l’Académie Goncourt (voir la Sélection des Libraires). Ce roman de bonne facture n’est puissant ni par sa prose, ni par ses personnages, ni par ses thématiques. Je vous invite à lire mon commentaire sur Babelio https://www.babelio.com/livres/Koenig-Humus/1505574/critiques/3631928?fbclid=IwAR3btwrTnQBEgaNJ2h2nhy2UaPMRBo7Fu-DwFp0RNF26tnkX79WrQVgmyRs_aem_AXULeHvwsFmN_WGzSrLiQs-ix_txuZrrq6p9LECRPyn9WTv4L6pOlYvTQa3lXKNwoRw.
Bénard Serge
03/11/2023 à 10:31
Je suis allé lire votre critique comme proposé. J'adhère à 100%. Je viens de terminer ce livre que l'on m'a offert (sinon, je ne l'aurais pas acheté). Et je pense comme vous : plutôt décevant.
Team ActuaLitté
03/11/2023 à 13:11
Bonjour,
Nous nous permettons de vous partager un entretien réalisé avec Kévin Lambert autour de son dernier ouvrage (https://actualitte.com/article/113396/interviews/kevin-lambert-l-architecture-1er-art-et-miroir-de-l-epoque), et la chronique de l'ouvrage de Jean-Baptiste Andréa, Veiller sur elle (https://actualitte.com/article/112876/chroniques/veiller-sur-elle-quasimodo-et-esmeralda-au-pays-des-fascistes).
Merci de lire ActuaLitté.
Aurelien Terrassier
06/11/2023 à 11:52
Un intellectuel libéral qui s'intéresse de près à l'écologie en fustigeant le climatosceptique tout en critiquant le techno-solutionnisme, c'est très rare. Autant je ne suis pas d'accord avec les idées libérales de Gaspard Koneig, autant sur certains sujets comme celui de la lenteur précédemment et là la biodiversite, je le rejoins. Je pense que Gaspard Koneig mérite le Goncourt car il traite d'un sujet dont personne ne parle et même si je mets des réserves sur les futures actions des deux héros militants ecolos qui seraient prêts à la guerre civile, ce livre pointe l'urgence climatique.
Marioniet
06/11/2023 à 12:50
On aura tout lu . Un prix littéraire récompense le fond ET la forme. Comment se substituer à un jury pour décider, certain sans avoir lu, que l'unique "fond" justifie un prix. Une société de superlatifs (ves)n'est pas une société, a fortiori pas un jury. Quoiqu'il en soit, prix ou p
Marioniet
06/11/2023 à 12:52
je termine : prix ou pas prix, si l'envie me prend de lire ce Koenig (pas Koneig), je l'acquerrai, doutant que la médiathèque s'y intéresse.
Andreapaul25
06/11/2023 à 20:08
Humus est certes un bon roman qui permet de découvrir des informations passionnantes sur les vers de terre et sur l'arrière-plan politico-économique de la "mode" écologie, grâce à une intrigue bien ficelée autour de deux hommes sympathiques bien caractérisés que l'on suit avec plaisir - et avec des pointes d'humour fort plaisantes. Mais malheureusement - et pour nous ce devrait être rédhibitoire pour l'obtention du Goncourt - les personnages féminins sont très déficients, pour ne pas dire carrément ratés : leur épaisseur psychologique est trop ténue, ils paraissent souvent caricaturaux (cumulant un grand nombre de défauts qui les rendent assez détestables) et peu crédibles (nous ne connaissons aucune femme qui ressemble à Philippine, par exemple). C'est vraiment dommage mais, plus de la moitié des lecteurs étant des lectrices, il paraît difficile de ne pas prendre en compte cet aspect dans l'attribution d'un prix littéraire aussi prestigieux. Donc non, je ne pense pas que Gaspard Koenig devrait remporter le prix Goncourt, même si je le trouve sympathique, intelligent et cultivé : peut-être connaît-il mieux les lombrics que les femmes...
Aurelien Terrassier
07/11/2023 à 01:19
Je ne sais pas si Gaspard Koenig a des ambitions électorales pour 2027 comme il a pu en avoir pour 2022 mais en tout cas bien que je ne sois pas de son camp politique et si c'est le cas, je pense qu'avec son roman Goncourt ou pas il a une longueur d'avance là en abordant le thème de l'écologie.
Marioniet
07/11/2023 à 13:43
Ils ont eu sa peau, donc ,tous ceux qui goncourisaient G. Koenig , l'ayant lu ou pas, pour des raisons d'idéologie politique. A lire, sans rapport et sans modération, D. de Villepin le poète et Israël.
Bénard Serge
07/11/2023 à 14:53
Bon ça y est : il n’aura rien, ni Goncourt ni Renaudot. Mais il a du temps devant lui. Bonne chance… sur un autre sujet, moins politique (ou mal « politisé )».
Aurelien Terrassier
08/11/2023 à 11:52
Gaspard Koenig aura tenté néanmoins l'aventure du Goncourt. Pour un potentiel candidat de centre radical de 2027 c'est un atout mais est-ce suffisant? Je ne pense pas car son parti Simple n'a aucun élu mais tisse toutefois des liens avec l'UDI. Affaire à suivre donc.
Marie
08/11/2023 à 13:02
Après l'homo economicus, l'homo politicus ? Pourquoi pas, tant qu'on y est , l'homo " imbecile", plus proche de la réalité puisque "faible"?