#Edition

Gisèle Sapiro : “La question des sensibilités se pose depuis que l’édition existe

Le monde du livre n'échappe pas à des rapports de force, qui s'expriment aussi bien dans des choix éditoriaux que dans des logiques de concentration, ou encore dans la réception publique de certains livres. La sociologue Gisèle Sapiro, directrice d'études à l'EHESS et directrice de recherche au CNRS, autrice de Peut-on dissocier l'œuvre de l'auteur ? (Seuil, 2020), revient avec nous sur quelques questionnements récents de l'édition, avant son intervention aux Assises internationales de l'édition indépendante, ce mercredi 24 novembre.

Le 23/11/2021 à 16:50 par Antoine Oury

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Publié le :

23/11/2021 à 16:50

Antoine Oury

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ActuaLitté

ActuaLitté : La concentration éditoriale à l’œuvre en France, avec de grands groupes ballotés entre les empires Lagardère et Vivendi, vous semble-t-elle favorable à l'uniformisation des lignes éditoriales au sein de ces groupes ? Comment cette uniformisation se manifeste-t-elle ?

Gisèle Sapiro : Il y a deux logiques d’intégration des groupes, l’un verticale, de haut en bas, l’autre horizontale, qui laisse plus d’autonomie aux « marques » et leur conservent leur identité. Ce deuxième modèle semble désormais prévaloir contre le premier qui s’est révélé peu approprié au secteur du livre. Mais on peut supposer qu’on se situe plus souvent quelque part entre ces deux modèles.

Et il faut préciser, en ce jour où s’ouvre le colloque de l’Alliance des éditeurs indépendants, que la diversité sur le marché du livre est en bonne partie assurée par les petits éditeurs indépendants.

L'édition semble accorder une attention plus grande à une représentation plus juste de l'altérité, par le recours aux démineurs éditoriaux : ces derniers vous semblent-ils un obstacle à l'engagement des auteurs dans leur œuvre ? Comment expliquer le fort mouvement réactionnaire qui s'exprime contre ces décisions éditoriales ?

Gisèle Sapiro : Les démineurs éditoriaux me semblent faire partie de l’éthique de responsabilité de l’éditeur. Le mouvement de réaction provient des opposants à la « cancel culture », terme forgé par les conservateurs aux États-Unis, et qui regroupe en réalité des pratiques très différentes, allant du boycott et des protestations publiques, jusqu’à ce travail de relecture tenant compte des sensibilités du public et aux trigger warnings (avertissements concernant les œuvres). Cette réaction témoigne du refus de ces personnes occupant des positions dominantes de s’interroger sur la violence symbolique que peuvent véhiculer les œuvres, même lorsqu’elles ne transgressent pas le discours autorisé par des propos haineux. L’expression doit être libre, sauf lorsqu’il s’agit de ce que j’appelle des discours de stigmatisation plutôt que de haine, car ils ont des effets sociaux.

Dans le cas des démineurs éditoriaux, il s’agit plutôt d’un travail sur notre inconscient collectif et sur la langue, qui véhicule des stéréotypes ou des préjugés concernant certains groupes à raison de leurs origines, de leur sexe ou de leurs préférences sexuelles. Le travail sur la langue conduit à une conscientisation.

Par ailleurs, la question des sensibilités se pose depuis que l’édition existe. Elle a pris des formes très conservatrices par le passé, visant à interdire l’accès à la lecture de certains textes — ou à la lecture tout court — aux personnes considérées comme vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Pour ces derniers, ce travail est effectué en permanence, sans que les mêmes s’en émeuvent. Mais dans le cas des démineurs éditoriaux, il ne s’agit pas de cacher des réalités perturbantes pour les lectrices, il s’agit de faire évoluer nos représentations.

La question de la traduction et du traducteur d'une œuvre a occupé brièvement l'espace médiatique au moment de la polémique autour du recueil d'Amanda Gorman, dont la traduction avait été confiée à deux personnalités blanches, qui ont été remerciées. Que révèle cette polémique de l'édition occidentale, de son rapport à la représentation des minorités et, peut-être, de ses évolutions ?

Gisèle Sapiro : La traductrice pressentie pour traduire Amanda Gorman en néerlandais, Marieke Lucas Rijneveld, écrivaine lauréate du Booker Prize, n’a pas été remerciée, elle a choisi de ne pas traduire ce poème après l’article de la critique Janice Deul. Cet article, où Janice Deul voyait dans le choix de confier la traduction à une personne blanche, non-binaire, et ne venant pas du monde de la poésie orale, une occasion manquée, avait d’ailleurs subi des modifications éditoriales dont l’auteure n’avait pas été informée et qui accentuaient sa dimension polémique. Marieke Lucas Rijneveld s’est expliquée de son retrait dans un poème. Concernant Victor Obiols, la récusation est venue de l’éditeur de Gorman, Viking Books, apparemment.

Il faut rappeler que si la traduction ne requiert évidemment pas de partager l’identité de l’auteure, d’une part, l’auteure a le droit de choisir ses traductrices, et si elle ou il souhaite confier le travail à des personnes minorées, cela n’est pas plus choquant que de choisir par d’autres principes d’affinité ou d’interconnaissance ; d’autre part, il est faux que n’importe qui peut traduire n’importe quoi, aucun éditeur ne confiera la traduction d’un jeune auteur beur, à une vieille dame qui traduit des classiques, et qui peut être une grande traductrice.

L’argument sur la poésie orale est parfaitement légitime, Fayard a choisi Lous and the Yakuza, ce qui est un sans faute sur tous les plans. Cela ne veut pas dire que la traduction de Victor Obiols n’était pas bonne, bien entendu, car ce n’est pas sur sa qualité qu’elle a été rejetée, et on peut comprendre qu’il ait été choqué et dépité du procédé et que d’autres s’en soient émus.

Cela dit, les éditeurs sont censés soumettre le choix des traductrices à l’approbation des représentants de l’auteure. Il faut aussi rappeler qu’il s’agit d’un poème de circonstance, déclamé ou plutôt slamé à l’inauguration présidentielle de Biden, et dont l’auteure a été choisie précisément parce qu’elle représentait une minorité opprimée et minorée sous le mandat de Trump. Il n’est donc pas illégitime que ses traductrices soient sélectionnées selon des critères équivalents. Et il est grand temps que l’édition s’interroge sur la faible représentation en son sein de collaboratrices issues des minorités, qui tient sans doute au fait que le capital social joue un rôle non négligeable dans l’accès à ce milieu.

Gisèle Sapiro interviendra dans une table ronde des Assises internationales de l'édition indépendante, le mercredi 24 novembre, à 9h, intitulée « Que dire et où le dire ? ». Plus d'informations à cette adresse.

Photographie : illustration, manifestation pour la Journée des Droits des Femmes, en 2017 (Molly Adams, CC BY 2.0)

 
 
 
 
 
 

Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com

30 Commentaires

 

NAUWELAERS

23/11/2021 à 19:39

Une remarque: Lous est une chanteuse noire et très populaire en Belgique, en France également.
Mais elle n'est pas traductrice.
Est-ce un détail ?
Ne pourrait-on éviter ces jugements de valeur systématiquement négatifs (en un mot: «réactionnaires») pour définir tous ceux qui s'opposent à la censure en littérature ?
Alors que sont également considérés comme réactionnaires les conservateurs américains qui, eux, veulent censurer, exclure des bibliothèques scolaires des livres considérés comme sensibles (sur le genre et l'identité sexuelle, souvent) ?
Un peu de neutralité ne fait jamais de tort dans des articles alors qu'il est normal que des sensibilités diverses s'expriment dans des commentaires qui ne sont pas des articles.
Enfin c'est ma conception et on peut la partager ou pas.
Méditer sur l'article de Clément Solym (22 novembre), sur ce site et concernant J.K. Rowling...
Cet article-ci ne va pas non plus tout à fait dans le même sens qu'un autre -pour ne faire référence qu'à celui-là -publié le 25 mars 2021 sur ce site par Nicolas Gary: titre entre guillemets ci-dessous.
Réactionnaire, cet article-là ?
Question absurde.

«Mahomet supprimé d'une traduction de L'Enfer de Dante, pour ne pas "blesser"»
CHRISTIAN NAUWELAERS

Cerf_Volant Volé

24/11/2021 à 04:39

Un article et une analyste qui tente de brouiller les pistes.

Dissocier l'œuvre de l'auteur? L'essentiel est ailleurs: Céline antisémite, auteur antisémite, doit il être éclipsé par le grand créateur d'autres livres? En gros l'homme et l'œuvre.

Ici on joue planqué: on dit mal ce qu'on cache, et ce qu'on est sensé cacher.
Le grand complot. Encore..
Les éditeurs sont des commerçants, les plus grands, Seuil, Fayard, Laffont, Plon ,Denoel , Flammarion, Galimard etc( sans tenir compte des regroupements Gallimard-Seuil) il faut vendre et actuellement le moindre écrit bancal mais féministe par exemple, est privilégié, non pour le contenu, mais pour la vente, sachant que les médias qui comptent, par mode, relaieront,

un livre dont on ne parle pas est un livre mort.

Les "petits" éditeurs assurent désormais la création littéraire. (publication).. Les "gros" cherchent à grossir. Point.
Chez Gallimard, leur catalogue des écrivains du siècle dernier , serait impossible maintenant.

La traduction? C'est une autre création, être fidèle à l'auteur? Impossible, un livre traduit est un autre livre.

Tout le monde rêve, ou à rêvé ou rêvera d'être quelqu'un d'autre, c'est çà le moteur premier de la littérature.

Les approches critiques, qui se veulent théoriques pour dégager des tendances ? La seule tendance serait peut être l'irruption de problématiques individuelles parmi les auteurs ( féminisme etc) au détriment d'une littérature "universelle " des grands classiques ou des grands contemporains.

Et on publie des livres qui tombent des mains à la page 10.
Ou alors des livres ou le "moi" le petit "moi" se noie dans les vocables inventés par le Petit Robert..

LOL

25/11/2021 à 06:13

« Et on publie des livres qui tombent des mains à la page 10. »

En général, ça tombe bien avant :)

SamSam

24/11/2021 à 10:13

Shapiro comme Heinnich ont partout table ouverte aujourd'hui. Leurs avis sont parole d'Evangile pour l'Etat pour tout est prétexte à encager les libertés et les gens, à s'autonomiser de la Démocratie et de tout contrôle pour instaurer contrôle sur tout et tous.
Sociologie sécuritaire, voilà ce que font, ou plutôt ce à quoi servent ces chercheuses. Elle définissent l'espace où la liberté à le droit d'être libre. Ca sert pour faire croire qu'il y a des débats éthiques chez les pilotes du rouleau compresseur de la grosse industrie du livre, qui étrangle les auteurs, expurge les rayons des livres de la petite édition, fait des médiathèques et bibis sa chasse gardée et publie de plus en plus des essais et des fictions normés, bankables, et surtout calibrés pour intégrer la norme sécuritaite, c'est-à-dire l'obéissance, la pensée qu'on forme pour penser dans le cadre.
Société de contrôle versant éditorial, ce grace à l'autorité symbolique de Shapiro et autres.
"L’expression doit être libre, SAUF lorsqu’il s’agit de ce que j’appelle des discours de stigmatisation plutôt que de haine, car ils ont des effets sociaux." C'est le pendant pédant et autoritaire de la fameuse injonction paradoxale "Soyez libres". Sans compter les relents politiques du passé - Valls et autres Sarkozy s'élevant contre les discours "de haine", eux qui représentent le degré zéro de l'engagement, la politique comme carrière, le discours comme mirage creux indéfniment modulable.
Je pense qu'un Max Weber, un Bourdieu doivent se retourner dans leur tombe en voyant cette noblesse d'Etat ainsi prolonger le fait du Prince, aider le Marché à faire la répétition du même aseptisé, à vacciner à grande échelle contre la Littérature, contre la Pensée.

Aradigme

24/11/2021 à 10:26

La concentration éditoriale crée des entités de grande taille, avec pour but une économie de coûts. Ces entreprises de grande dimension tentent de préserver la diversité des structures plus petites qu'elles ont intégré, avec pour but d'accroitre les revenus, autrement dit le nombre de livre vendus, en préservant leur palette de contenus afin de toucher un vaste public. Ce processus devrait donc en théorie permettre une profitabilité supplémentaire grâce à l'augmentation des revenus et la diminution des coûts, ceci sans nuire à la diversité des auteurs et des sujets abordés.

Mais un problème se fait jour: ces entreprises importantes ont peur de groupuscules de tout poil qui vont les cibler au nom de leur conception du Bien. Ceux-ci ne vont pas s'attaquer à un petit éditeur qui commercialise confidentiellement quelques centaines d'exemplaires. Ils vont cibler par une action bien visible un mastodonte identifié au grand capital, lequel les craindra comme l'éléphant craint la souris.

La concentration dans l'édition, jointe à l'existence de nombreuses associations d'indignés professionnels enragés qui exigent la censure des textes qui leur déplaisent, conduit ainsi à la diminution de la diversité d'opinions par un mécanisme très simple.

L'éditeur sait qu'un écrivain de gauche (de préférence d'extrême gauche), qui publiera un libre favorable à la mouvance LGBT, aux féministes de choc ou aux migrants, sera publié sans ennuis, avec la bénédiction (j'allais écrire l'imprimatur) de ces nouvelles églises bigottes. Que le livre en question soit bon ou mauvais constitue une autre question.

L'éditeur d'importance sait aussi qu'un auteur (surtout jugé de droite, parfois du centre) qui exprimera dans ses écrits des idées considérées comme déviantes ou contraires à la doxa du moment par l'une ou l'autre de ces association, peut constituer une source d'ennuis. Une manifestation anecdotique devant ses locaux ne le gênera pas trop - cela fait de la pub gratuite si la TV s'en mêle. Mais il peut craindre un ou des procès, des menaces de boycot, des injures, des menaces de mort ou même des agressions physiques ainsi que des lettres ouvertes publiées dans de très nombreux journaux bien-pensants. Bref, toute une série d'actions nuisibles. Cette menace le pousse à peser soigneusement le pour et le contre avant de se décider à publier.

Des associations et autres ONG qui prétendent défendre certaines catégories humaines souvent ultra minoritaires, décident ainsi d'une censure qui ne veut pas dire son nom. Celle-ci conduit des éditeurs de dimension importante, mais au courage défaillant, à édulcorer ou falsifier des textes, voire à refuser leur publication.

CaptainBN

24/11/2021 à 11:28

Très bon article, clair, juste et bien argumenté.

Comme dit Madame Saphiro, l'édition, c'est le royaume de nos idées, il est normal qu'elle soit animée de débats et qu'on ait besoin de se poser des questions, de se mettre d'accords ou de protester. C'est pas nouveau et ça ne disparaitra pas (c'est même plutôt sain).

Et contrairement a ce que les gens les plus conservateurs affirment : la "cancel culture" n'est ni de la censure, ni un phénomène nouveau.
La censure implique, par définition, un pouvoir vertical. C'est quand l'état vote une loi pour interdire un type d'idée qu'il y a censure. Pas quand des gens sans pouvoir institué la critique.
Et ce n'est pas nouveau car les débats animant la société ont toujours existé, le féminisme, l'anti racisme et les lute pour les droits des LGBT sont seulement des mouvements en renaissance (par ce que pas nouveaux non plus).

Donc rien de nouveau sous le soleil.
Malheureusement.

jujube

24/11/2021 à 18:07

Bonjour,

Ayez l'obligeance de réviser votre orthographe: cela donnera plus de poids à votre argumentation.
On traite ici d'un thème lié à la littérature, ne l'oubliez pas.

Relire, avec les yeux ouverts, après l'assaut pulsionnel du premier jet de l'écriture, voilà une bonne formule pour être en paix avec les mots.

L'observation vaut pour presque tous les commentateurs de cet article, hélas.

A vos gommes, les gars!
Et merci pour votre effort: il adoucit notre lecture et vous élève d'un rang.

Cordialement.

Cerf_Volant Volé

24/11/2021 à 18:50

Pour qui vous prenez-vous?
D'où parlez-vous?
Vous tartinez mieux les accords, les passés participus que nous ? Et alors ?
Il faudrait se répandre ici et se répondre sous votre regard flicflic?
Les leçons, ici, je l'espère, qui s'y autorise? Eh bien je ne vous y auteur-rise pas.
Dont acte.

jujube

25/11/2021 à 00:14

Conclusion:

Ecrire correctement le français (respect de l'orthographe mais aussi de la ponctuation) paraît être devenu une tare et une agression quasi policière, selon vous. C'est-t-y pas un peu ridicule?

CaptainBN

25/11/2021 à 09:56

Bah pour le coup, j'ai une licence de lettres, obtenue en étant dyslexique/dysorthographique et avec une moyenne respectable malgré des zéro pointés en cours expression écrite et les 2.5-3 points qui sautaient sur TOUTES mes copies.
Du coup je ne pourrais pas écrire un texte sans fautes pour sauver ma vie, même en me relisant dix fois comme ici, mais je m'y connais un peu en histoire de l'édition.

Je crois que vous avez loupé une occasion de vous taire :)

Ah et : ce n'est pas votre respect pour l'orthographe et la grammaire qui vous vaut ce petit envois sur les roses, mais votre impolitesse de me le reprocher sans rien avoir a dire sur mes arguments de fond. J'espère que ça aidera ^^

jujube

25/11/2021 à 17:00

Bonjour CaptainBN,

Dommage que vous vous fâchiez pour si peu.

Navré d'avoir touché un de vos points faibles et félicitations sincères pour vos succès académiques et connaissances approfondies de l'édition.

Merci de m'avoir envoyé sur les roses (pour la beauté et le parfum) plutôt que sur les orties (malgré les épines de l'une et les poils urticants de l'autre).

Je regrette de n'avoir pu donner mon opinion sur vos arguments. C'est loin d'être par manque de politesse sinon par ignorance du monde de l'édition.

Les commentateurs de cet article m'ont appris beaucoup sur ce thème et je leur en suis très reconnaissant.
Mais les "attentats" à la langue française - de n'importe qui (les miens inclus) - me poussent toujours à la rébellion.
Je vis dans un pays non francophone et crains souvent de perdre ou d'oublier ma langue maternelle. D'où j'évite "les occasions de me taire", comme vous me le reprochiez.

Je vous souhaite une très bonne journée (après-midi, soirée, etc. selon votre fuseau horaire).

CaptainBN

25/11/2021 à 18:37

C'est vrais que ma réponse était dure, je vous prie de m'excuser.

Je vous ais prise pour l'une des trop nombreuse personnes pédantes qui me reprochent mon orthographe a tous les coins de commentaire.
Mais il s'avère qu'on ne sais jamais vraiment a qui on parle.

Bonne fin de journée a vous aussi.

Jujube

27/11/2021 à 03:01

Pas de problème.
Normal qu'on ne connaisse pas nos interlocuteurs dans ce cadre. Dommage parfois, heureusement pour d'autres?
J'apprécie votre courage d'écrire quand même et souvent: vous êtes vous-même, envers et contre tout. On fait toujours avec ce qu'on a et bénie soit la vie qui nous a donné quelques choses.

Je ne partage pas vos idées sur le langage; qu'importe, ni vous ni moi n'en mourrons!
Prenez soin de vous.

CaptainBN

25/11/2021 à 18:51

Après, si ça peut vous rassurer, l'idée d'une "pureté" de la langue est une vue de l'esprit, voire une contre vérité.
Le Français n'a pas toujours eu cette forme et ne n'aura pas longtemps. Il change, évolue, s'adapte et devient autre au fil tu temps. Pour preuve de ce que j'avance : essayez de lire Rabelais dans la langue originale, moi ça m'a pris des mois de travail pour apprendre a seulement le déchiffrer. Pourtant, c'est du Français de France, même un des meilleurs de l'époque.

L'idée qu'il existerais une langue plus juste qu'une autre est issue d'une philosophie finaliste et de beaucoup de mépris social. C'est ce qui a donné naissance a cette aberration qu'est l'académie Française.

Je ne peu rien pour votre langue, mais, je vous prie de réenvisager cette idée qu'une prise de parole à l'orthographe vacillante serait une "attaque" envers notre langue, ça ne l'est pas plus que le fait de marcher de travers ne l'est a la pratique de la marche et c'est, en mon sens, aussi absurde.

Et si un francophone vous reproche votre langue, demandez-lui combien de langue il parle couramment. Si c'est une, il vous devra des excuses :)

NAUWELAERS

26/11/2021 à 00:38

Captain BN,
Personne ici ou ailleurs n'écrit que le français serait une langue plus juste qu'une autre !
Toujours cette manie de déplorer des stigmatisations imaginaires...
Maintenant c'est une hérésie de croire que le français est une masse de plasticine dont tout le monde fait ce qu'il veut: c'est faux !
Le résultat, c'est une langue qui doit faire sens, être un ciment social et culturel et qui se trouve rabaissée, abîmée, mutilée notamment sur la Toile.
Cela n'est ni créatif ni progressiste: c'est affligeant et souvent des gens qui ne sont pas des Français de France aiment et respectent bien plus notre langue que nos autochtones, à commencer par l'élite et son tropisme conformiste pour le «globish» et sa langue technocratique et managériale !
Contrairement au classicisme étincelant et brillant de l'écriture du Sénégalais Mohamed Mbougar Sfar, le prix Goncourt bien mérité !
Et puis, taper encore et toujours sur l'Académie française, si on changeait de disque ?

CHRISTIAN NAUWELAERS

CaptainBN

26/11/2021 à 12:28

Eh bien ... si ?
Les langues ne sont pas des choses fragiles qui demandent votre protection. Ce sont des être vivants, tentaculaires et en perpétuel changement. On pourrais les comparer a des forêts ou au bateau d'Ulysse qui, survivent éternellement ET meurent à chaque instant en voyant des parts d'elles mêmes disparaitre et renaitre. Elles sont immortelles dans leur état mouvant et meurent dès qu'on essaie de les figer.

Les efforts pour maintenir des formes disparues de l'oral qui ne sont pas nécessaires a la compréhension, comme l'accords de l'auxiliaire ou le "à", ne sont que des scléroses linguistiques.
Ecrire sans n'est pas du novlangue technocratique et le fait que des allophones se passionnent pour ces complexités absconses et artificielles n'y change rien (même si on peut saluer l'effort ... et déplorer le nombre de personnes qui, découragées par la complexité de notre langue, ne la parleront jamais.)

Et concernant la "stigmatisation imaginaire", je me suis pris d'emblé une réflexion sur mon orthographe et la conversation continue sur ce sujet depuis des jours sans que mon avis initial n'ait été discuté un seul instant. Ca vous paraît imaginaire ?

NAUWELAERS

26/11/2021 à 20:38

Captain BN,
Eh bien c'est très joli et poétique ce que vous écrivez !
De belles théories totalement démenties par les faits.
La langue française abîmée, mutilée, méconnue sur la Toile, non cela n'est pas un progrès.
Je ne m'en prends pas à vos difficultés orthographiques mais à vos conclusions: puisque vous éprouvez des difficultés, on doit tout changer dans votre sens !
Si vous êtes aussi nul en maths que moi (c'est mon cas), on devra les simplifier, les maths ?
Si vous n'avez aucun don de musicien, on vire toutes les règles d'harmonie, de solfège etc. ?
Cela n'est pas sérieux.
Encore une fois, la belle langue classique du prix Goncourt sénégalais (2021) est une belle illustration de ce que je défends.
La forme compte et fait partie du talent.
La gloire d'un Luchini repose sur la fascination possible pour la langue au sein de la population qu'il réussit, par son verbe et ses spectacles, à catalyser et exacerber (dans le meilleur sens du terme) chez les spectatrices et spectateurs !
Un fils d'immigrés comme Magyd Cherfi a révélé, lors d'un hommage à Brassens sur France Inter (l'excellente Rebecca Manzoni), comment ce chanteur qu'il croyait désuet et pour les vieux l'a frappé, marqué, séduit...et avec Brassens, on est dans la langue la plus pure, la plus limpide, la plus chaleureuse, la plus chatoyante !
Comme avec Nougaro, peut-être le plus grand de tous côté chanson française (enfin sans oublier tant d'autres)...
Non le relativisme n'a pas droit de cité quand on plane à de telles hauteurs.
Ces hauteurs existent: je ne veux pas qu'on les cache, qu'on dise: «Trop haut pour toi !»
Le plaisir intense est de monter...donc d'apprendre, découvrir, aimer toujours plus cette langue magnifique.
La langue la plus parlée au monde est...le mandarin !
Vous la croyez simple ?
CHRISTIAN NAUWELAERS

CaptainBN

28/11/2021 à 19:29

Eh bien vous n'avez rien compris a ce que j'avance et je n'ai plus envie de débattre.

Quand vous vous intéresserez a la linguistique au lieu de vous pâmer devant la littérature en vous croyant malin par ce que vous savez accorder le participe mieux que votre voisin, vous réaliserez peut être que la langue n'est pas qu'un fantasme que vous pouvez mettre dans de petites cases et une chose autrement plus vaste, complexe et subtile et que les "attaques" que vous la croyez subir ne sont pour la plupart que des évolutions qui devraient, dans la plupart des cas, vous émerveiller.

En attendant, j'abandonne.

NAUWELAERS

28/11/2021 à 20:55

Réponse totalement à côté de la plaque.
Il n'y a pas de fantasmes, de petites cases ni rien.
Il y a la passion et l'amour de la langue française que je partage avec des foules de gens de toutes époques et de toutes conditions !
Y compris sur ce fil de discussion.
Et si vous aimez de voir une langue appauvrie, défigurée et mutilée (et il n'est question que de la langue écrite), eh bien émerveillez-vous !
Une langue peut et doit évoluer évidemment (merci pour vos truismes)...là elle «involue» pour reprendre les mots du grand essayiste et spécialiste de Rimbaud, Alain Borer.
J'adore...est-ce un problème pour vous ?
Eh bien ce qu'on me reproche...je le cultive, pour suivre le conseil de Cocteau.

Comment être dans le déni comme cela, mais c'est votre droit.
Moi je n'adhère pas à ce que vous alléguez et justement j'aime que la langue soit complexe, subtile, raffinée et grande.
Et à aimer et à respecter, pas à saboter avec de faux prétextes captieux, spécieux et d'une malhonnêteté intellectuelle totale.
Désaccord total, c'est comme ça.
Continuez à vous pâmer...
Moi aussi mais pas avec vous et différemment et même en opposition avec vous: que vous le vouliez ou non.
Je sais que plus on aime et on défend cette langue voire une certaine forme de culture, plus on ramasse des volées de bois vert.
Cela fera du bois de chauffage pour cet hiver.
CHRISTIAN NAUWELAERS

NAUWELAERS

24/11/2021 à 19:59

Je préfère «À» (vos gommes...) avec accentuation, ô Jujube !
(À maniaque , maniaque et demi...mais surtout avec le sourire, comprenez-le en ces temps de premier degré tyrannique et désespérant !)
Arrêtez de traumatiser durablement votre prochain !
Bien à vous, Jujube.
CHRISTIAN NAUWELAERS

jujube

25/11/2021 à 00:24

Pour vous plaire (et vous donner raison), j'aurais volontiers écrit "à" avec l'accent qui convient. Mais cette lettre, dans ma petite note, était une majuscule et, malheureusement, mon clavier ne me fournit pas de voyelles majuscules avec accents, ô Christian!

SamSam

25/11/2021 à 08:35

Tu regardes dans ta barre en haut, tu cliques "Insertion", tu descend jusqu'en bas et tu trouves "caractères spéciaux". Là-dedans ya le E avec accent etc...Comme ça, tu pourrais continuer à faire de l'orthographe bien propret.

jujube

25/11/2021 à 16:03

Merci pour l'info. La dernière phrase était inutile.
Bonne journée.

Jujube

25/11/2021 à 18:53

Rebonjour SamSam,

J'ai douté un moment , moi aussi, du genre attribué au mot "orthographe". Le Robert conseille le féminin. Donc: mieux vaut écrire "orthographe proprette" (en salopette, avec trompette, à la vinaigrette, etc. selon les besoins).

Merci encore pour votre aide. Aidette?

SamSam

26/11/2021 à 21:31

Merci Jujube pour cette réponse souriante, ça manque un peu par ici, et je ne suis pas le dernier à tartiner tristement de vaines diatribes,, mais ça ne saurait durer, pour moi du moins...

NAUWELAERS

25/11/2021 à 23:20

Bon Jujube vous n'irez donc probablement presque pas en prison !
CHRISTIAN NAUWELAERS

Jujube

27/11/2021 à 00:34

Tout d'abord, cher Christian, bonjour après tant de silence. Suivi, heureusement par cette passion bouillonnante en action quand vous écrivez sur ou défendez la langue française. Et ça, avec l'énergie d'un jeune homme increvable! Vous vivrez longtemps. Enfin, je vous le souhaite, et le mieux possible.

La langue fabrique réellement l'être humain et le maintient comme tel. Interdire l'usage de sa langue maternelle à un groupe humain, sous peine de coups, torture ou mort, a souvent été l'arme favorite des conquérants envahisseurs, celle qui tue à petit feu par transculturation déshumanisante suivie souvent de suicide.

La langue n'échappe pas à l'être parlant comme la graine d'une plante qui trouve, tout à coup, un nouveau site où prospérer. Il en est responsable et de lui dépend qu'elle vive, se décompose ou meure. Et lui avec elle.

Pourquoi, Christian, "presque pas" en prison, le Jujube? Disons "un petit peu quand même", de quoi régaler un vieil anthropologue toujours à l'affût de nouveaux horizons!

Bien à vous.

NAUWELAERS

27/11/2021 à 12:13

Merci Jujube pour ce magnifique post !
Quand vous serez en prison et que je viendrai vous voir, j'essaierai d'être habile et astucieux au parloir et de parvenir à vous donner, outre les oranges habituelles, une belle et bonne bouteille de champagne rosé !
Bien à vous avec le sourire !
CHRISTIAN NAUWELAERS

Jujube

27/11/2021 à 18:09

Merci Christian: trop mignon!
Sans être encore en prison, j'ai bu déjà toutes les lettres de ce champagne rosé que vous y avez introduit en sourdine et rongé les oranges avec pelures et pépins.

Mais revenons aux commentaires du bel article de Monsieur Oury avant qu'il nous sonne les cloches ("o nos corta el rabo", comme on dit ici) pour divagation aigüe, récurrente et incurable.

Sus aux choses sérieuses, donc!

Bonne fin de semaine.

NAUWELAERS

27/11/2021 à 19:53

Merci Jujube !
On écrit en général «divagations» au pluriel mais pourquoi ne pas admettre un singulier dans notre cas ô combien particulier, dans le sens «d'une grande divagation» ?
Si nous racontons n'importe quoi, il peut s'agir d'élucubrations ou à la rigueur...d'une élucubration, pourquoi pas !
Reconnaissons que cette question est un peu floue mais soyons souples !
Et oui, lorsque l'on peut (pas toujours hélas, tout dépend du sujet)...tentons toujours d'allumer entre nous et pour les autres, les gais feux grégeois de la fantaisie !
Bonne continuation et que tout baigne pour vous, dans l'eau bleue et tiède et odorante, si possible.
CHRISTIAN NAUWELAERS

Peut-on dissocier l'oeuvre de l'auteur ?

Gisèle Sapiro

Paru le 08/10/2020

240 pages

Seuil

18,00 €

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Avant les citrouilles : Samhain, la face cachée et spirituelle d’Halloween

Ou comment des expertes revisitent l'histoire d'Halloween : Véronique Arnaud, dite "Parole de sorcière", qui a créé L'agenda de Parole de sorcière ; et Ketty Orain-Ferella, à l’origine de la collection  Grimoires des sabbats, racontent à leur manière cette histoire de citrouilles. Deux autrices avec un pied dans le paganisme mais qui entretiennent également une  approche assez terre à terre et rationnelle des choses.

29/10/2025, 10:34

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Sous le drapeau de One Piece, une jeunesse en quête de nouvelles utopies politiques

Sous les drapeaux pirates de Luffy, héros du manga One Piece, une jeunesse désabusée mais vibrante revendique un idéal de liberté et de justice. En brandissant ce symbole littéraire, les manifestants rappellent que la fiction demeure, face au vide politique, un refuge et un moteur d’utopie. Par David Piovesan.

28/10/2025, 16:27

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“On a sauvé la maison” : enquête sur une réforme conçue pour protéger à tout prix la SSAA

Présentée comme une modernisation, la réforme du régime social des artistes-auteurs a surtout permis de préserver la Sécurité sociale des artistes-auteurs (SSAA), héritière de l’Agessa. Derrière les mots de « transformation » et « efficience », les documents internes et le rapport Bensimon-Weiler révèlent une manœuvre institutionnelle : sauver la structure, pas les artistes.

28/10/2025, 14:32

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“Êtes-vous sûr que la terre tourne dans le bon sens ?”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, focus sur les éditions Les Carnets du Dessert de Lune. 

28/10/2025, 11:47

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Ce n'est pas une réforme sociale, mais “la prolongation d’un modèle qui nous a tous lésés”

Traductrice qui a a su s’imposer dans les Littératures de l'Imaginaire (fantasy, jeune adulte, romance paranormale), Isabelle Troin est également adhérente SGDL. Dans un texte adressé à ActuaLitté, elle se dit très choquée de la manière dont la question de la Sécurité sociale des artistes auteurs est traitée.

27/10/2025, 16:41

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Antonin Artaud face au théâtre balinais : naissance du Théâtre de la Cruauté

En 1931, au bois de Vincennes, l’Exposition coloniale internationale fut pour Antonin Artaud une expérience décisive. C’est là, devant les danses balinaises, qu’il découvrit un art total — fait de rythme, de souffle et de présence — qui allait bouleverser sa conception du théâtre et inspirer Le Théâtre et son Double. Par Ilios Chailly.

27/10/2025, 12:51

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30 ans d’édition indépendante pour le Petit Pavé

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, la parole est donnée aux éditions du Petit Pavé. 

27/10/2025, 12:48

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De la parole confisquée à la parole contrôlée : l’invisible mutation du monde culturel

« Qui gardera vos gardiens », interrogeait le poète Juvenal ? Qui vous protégera d’eux, en somme ?L’avocat Denis Goulette ouvrait la porte à un intrigant concept : le Protectoriat, ou quand la protection devient domination. Dans le prolongement de ce questionnement, il récidive. Du rôle de garant au rôle de gardien : petite approche anthropologique du Protectariat et de la Représentativité…

27/10/2025, 10:27

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PLFSS 2026, création en danger : des régressions sociales en guise d’amélioration

Alors que le gouvernement présente le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, les artistes auteurs alertent : l’article 5 maintient l’agrément de la SSAA défaillante (nouveau nom de l’AGESSA) et risque de mettre en péril la continuité de leurs droits sociaux. Écrivains, photographes, plasticiens, compositeurs ou illustrateurs : tous dénoncent des dispositions qui, selon eux, contiennent des régressions sociales majeures et inédites, et enterrent la nécessaire création d’un conseil de la protection sociale des artistes auteurs.

26/10/2025, 17:12

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Agone, Abyme et Les Crépusculaires : Mathieu Gaborit, 30 années de magie

Je me revois encore, il y a près de trente ans, tournant fébrilement les pages de Souffre-Jour, premier tome des Chroniques des Crépusculaires. À l’époque, adolescent sortant du brevet des collèges, j’ignorais que ce roman marquerait un tournant pour la fantasy française. Ou alors, une brillante carrière de journaliste littéraire s'ouvrait – ou, plus sérieusement, un bel avenir en cabinet de voyance. J'ai peut-être fait erreur...

26/10/2025, 13:54

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L’ADN d’Inédits : écrire ensemble

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, coup de projecteur sur la maison d’édition Inédits. 

25/10/2025, 10:05

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Amazon défie la loi Lang : une remise sur les livres qui menace les librairies indépendantes

Amazon défie encore la loi Lang avec un coup de force sur le prix du livre qui menace toute la chaîne du livre. La firme applique désormais un rabais de 5 % sur les livres retirés en point relais, une nouvelle attaque contre le modèle culturel français dénoncent les libraires. Amandine Pacaud apporte quelques éléments de réflexion sur ce sujet, plus que vital pour le secteur.

25/10/2025, 08:33

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Quand la protection devient domination : la crise démocratique des artistes-auteurs

Les artistes-auteurs sont confrontés à une fragmentation de leur représentation et à une succession de décisions prises sans véritable mandat collectif. Spécialisé en propriété intellectuelle, l’avocat Denis Goulette imagine un terme inédit : le Protectariat, qualifiant cette dérive institutionnelle. Un pouvoir qui, sous couvert de défendre, installe une domination morale et narrative sur ceux qu’il prétend représenter.

24/10/2025, 14:58

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“L’image peut parfois exprimer des choses que les mots n’arrivent pas à décrire”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : zoom sur la maison d’édition Apeiron. 

24/10/2025, 10:59

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"Derrière les belles histoires de Leclerc, il y a la souffrance des cochons"

Mardi 21 octobre, une dizaine de militants de L214 se sont rassemblés devant le restaurant où se tenait la soirée de remise du Prix Landerneau des lecteurs, organisée par les Espaces culturels E.Leclerc. Sous les lumières du soir et les regards curieux des invités venus célébrer la littérature, les banderoles de l’association rappelaient une tout autre réalité : celle, bien plus sombre, des élevages intensifs de cochons qui approvisionnent la chaîne de supermarchés.

23/10/2025, 16:30

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Hellboy souffle ses 30 bougies chez Momie Grenoble : l’enfer n’a jamais été aussi accueillant

À l’occasion de l’anniversaire de la Librairie Momie, à Grenoble, Stéf, libraire depuis 2019 ans dans l’équipe, revient sur un ouvrage particulièrement marquant : Hellboy, dans une édition édition spéciale que propose le réseau Momie, avec Delcourt.

23/10/2025, 12:11

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Les éditions d’en bas fêtent 50 ans d’engagement et de liberté

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour aujourd'hui, une halte du côté de la maison d’édition d'En Bas. 

23/10/2025, 11:45

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Comme avance en âge Stephen King, songeons à Victor Hugo

Comme tout le monde, Stephen King vieillit — ce dont il s’est ouvert dernièrement, dans l’optique des livres qu’il lui reste à écrire, avant tout. Alors que ce géant de soixante-dix-huit ans songe à sa fin certaine, épée de Damoclès au-dessus de lui, il est tentant de revenir sur les raisons qui en ont fait l’un des auteurs les plus prisés du monde, démontrant le pouvoir de la littérature.

23/10/2025, 11:43

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Les Éditions F Deville : quand l’édition indépendante s’écrit avec les libraires

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, elle est donnée aux éditions F Deville.

22/10/2025, 11:05

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“Lire, écrire ne devrait être que cela : tenter d’ouvrir des brèches”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, focus sur la maison d'édition Sans Crispation.

21/10/2025, 11:46