La Bibliothèque nationale de France (BnF) célèbre à son tour le bicentenaire de la naissance du grand poète français Charles Baudelaire, né le 9 avril 1821. Une exposition réunit et donne à voir pour l’occasion près de 200 pièces - manuscrits, éditions imprimées, œuvres graphiques et picturales à partir de ce 3 novembre. L’occasion pour la bibliothèque de présenter les plus belles pièces de sa collection baudelairienne, notamment les épreuves corrigées de l’édition originale des Fleurs du Mal. Une exposition qu’a pu visiter ActuaLitté en avant-première.
Le 03/11/2021 à 12:25 par Hocine Bouhadjera
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03/11/2021 à 12:25
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Des fleurs vénéneuses dans un fond lie de vin, et l'on entre dans le monde torturé de Charles Baudelaire. La première salle se présente comme un prologue à l’exposition. On y pénètre par cette petite entrée, Galerie 1, que connaissent les habitués des expositions de la BnF.
On y découvre, sur ces premiers murs rouges tirant sur le violet, une parenté rêvée entre Baudelaire et Hamlet, deux grands souffrants jusqu’à la beauté. Baudelaire possédait la collection complète des 13 lithographies d’Hamlet de Delacroix, qu’il tient pour le grand peintre de son temps. Publiées en 1843, elles ouvrent l’exposition avec une notice écrite par le poète sur le comédien Philibert Rouvière, grand interprète d’Hamlet, et le grand portrait du poète par le peintre Émile Deroy. Difficile de reconnaître ce transformiste qu’aura été Baudelaire, qui se tient ici la tête avec les mains.
Le Baudelaire de l’exposition est déjà résumé dans cette première salle « prologue » : son romantisme douloureux, exacerbé et enragé, comme celui d’Hamlet, et la nostalgie d’un passé révolu qu’ils partagent tous deux. Un fil rouge de l’exposition également : la posture du tableau de Deroy. Une position que Théophile Gautier confirme comme familière à Baudelaire : la pose du mélancolique.
Émile Deroy, Portrait de Charles Baudelaire, 1844
Huile sur toile. Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux
Un portrait inédit de la mère de Baudelaire
Les quatre commissaires de l’exposition, dont le commissaire en chef, Jean-Marc Chatelain, directeur de la Réserve des livres rares, sont formels : ce n’est pas une exposition biographique, mais littéraire. Le but affiché est de toucher au cœur de la création, où se révèle un malade d’absolu, doloriste. La mélancolie a été l’émotion centrale de Baudelaire, ce que s'attèle à présenter cette exposition. Sa mélancolie : dissonance d’un cœur écartelé entre « deux sentiments contradictoires, l’horreur de la vie et l’extase de la vie » (Mon cœur mis à nu).
SPECTACLE : Orsay celebre un Baudelaire Jazz avec Patrick Chamoiseau
Construite en 3 grandes parties, l’exposition s’amorce par des éléments biographiques, pour rapidement s'intéresser à l’art de Baudelaire. Après la première salle rouge, la grisaille spleenétique s’empare des murs. Des panneaux y sont disposés en quinconce, et l'on découvre de belles éditions anciennes, des unes de journaux de l’époque où Baudelaire a publié ses poèmes et ses plus grands textes, ou encore des lettres manuscrites, dont celle écrite à Richard Wagner le 17 février 1860, prêtée par la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Charles Baudelaire, « Petits poèmes en prose »,
dans La Presse, 24 septembre 1862 (© BnF)
Mais d’abord, il y a le père : François Baudelaire. Le petit Charles le connaîtra jusqu’à ses 6 ans. C’est ce père, déjà âgé, qui l'initie à l’art et la peinture, et c’est un portrait inédit de ce dernier que les visiteurs pourront découvrir à travers cette exposition événement. À côté de cette pièce, une autre image encore plus forte : l'unique portrait connu de la mère de Baudelaire, inédit à ce jour, prêtée par un collectionneur privé. Une image de Caroline d’avant la naissance de Baudelaire, à l’époque de sa rencontre avec François Baudelaire. Une mère, source de la nostalgie profonde du poète. Un amour absolu perdu après le remariage de cette dernière avec un général.
Le culte des images
La grande richesse de l’exposition permet de cerner plusieurs facettes du grand poète. Les curieux pourront y découvrir avant tout un Baudelaire visuel. Un passionné d’estampes, qu’il collectionnait, et dont il se nourrissait pour ses visions perçantes couchées sur le papier. Ses critiques picturales sont également présentées, ou encore des dessins de ses contemporains : Delacroix à nouveau, Nadar le portraiturant, Gustave Moreau, des gravures du grand ancien Goya, Odilon Redon qui puisa notamment dans les images baudelairiennes le matériau de ses surgissements.
Odilon Redon, « Gloire et louange à toi, Satan… »,
7e pl. de la série des illustrations pour
Les Fleurs du mal, Bruxelles, E. Deman, 1890
BnF, dpt.des Estampes et de la photographie (© BnF)
Le Spleen de Paris passe par les gravures de l’ancien Paris réalisées par Charles Meryon. Celui de l’enfance de Baudelaire avant les grands travaux haussmanniens. Des gravures inspirées des ruines de Piranesi qui les font basculer dans le monde du rêve.
PATRIMOINE : L'œuvre de Julien Green accueillie à la BnF
Des vers et des citations jonchent le parcours de l’exposition. Logique pour un artisan de la phrase qui allie forme et fond avec une aussi grande intensité. Il faut pouvoir se projeter dans un jeune esprit découvrant ses mots : « Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve / Une ébauche lente à venir / Sur la toile oubliée et que l’artiste achève / Seulement par le souvenir. »
Le premier projet de recueil de poèmes de Baudelaire devait s’appeler Les Lesbiennes. Un second projet, les Limbes, fait de 12 poèmes envoyés à Théophile Gautier, est envisagé. Ce seront finalement les Fleurs du Mal qui seront publiées en 1857, Baudelaire a alors 36 ans. En août de la même année, le livre est condamné pour « offense à la morale publique ». Une interdiction levée en 1949 seulement, nous confie la commissaire de l'exposition, Sylvie Aubenas.
Une « Grande école de la Mélancolie »
On sort de la grisaille et on fait place au bleu qui suit toujours. On présente le Baudelaire voyageur. Un long papier peint panoramique d’un classique du XVIIIe siècle, Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre, illustre l’exotisme suranné de L’Invitation au voyage. On découvre aussi une carte de son grand voyage de 1841 stoppé aux Mascareignes, aujourd’hui l’île de la Réunion et l’île Maurice.
Dans cette partie, on peut enfin identifier un son audible dès l’entrée. Une chanson lyrique très salon bourgeois : L’invitation au voyage mis en musique par Henri Duparc pour une voix et piano. En revanche, pas de Gainsbourg ni de Jean-Louis Murat... Une ultime salle verte achève de présenter les facettes de l’auteur des Fleurs du Mal. Un Baudelaire obsédé par l’idée de chute, après celle de l’exil.
Baudelaire, c’est 38 déménagements. Une carte de l'exposition l’illustre. « La grande Maladie de l’horreur du Domicile »... Une vie de partance constante justifiée par ses inquiétudes. Baudelaire est un peintre de l'absence, de l’expression de l’absence, à la quête d’un passé, d’un ailleurs, d’arrières Mondes.
On y découvre ses admirations : outre Delacroix déjà cité, Edgar Allan Poe, dont il devient le traducteur, et en qui il reconnaît un frère. Toutes les admirations de Baudelaire cherchent, comme lui, la Beauté dans la Douleur. C’est avec ses traductions qu’il aura gagné le plus d’argent. Un panthéon baudelairien qui dessine une « grande école de la mélancolie », expression de Théophile Gautier. Des artistes romantiques comme lui.
Le dandy baudelairien : Moderne et antimoderne
Jules Barbey d’Aurevilly est une autre de ces admirations. C’est de lui que s'inspire l’auteur du Peintre de la vie moderne pour élaborer son dandysme. Pour Baudelaire, le dandy est une figure héroïque d’un monde mourant. Il transforme cette notion jusqu’à la faire sienne, pour en faire un éloge de l’artificialité. Le dandysme « est un soleil couchant ; comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur, et plein de mélancolie. » (Le Peintre de la vie moderne).
Un dandy est un décadent qui le sait. Un Baudelaire qui révèle ici son paradoxe : aussi réactionnaire que moderniste et transgressif dans son art. Il s’explique dans un de ses articles littéraires : « La modernité c'est la moitié de l'art : son versent transitoire, fugitif, contingent, l'autre, ce qui est éternel. Presque toute notre originalité vient de l'estampille que le temps imprime à nos sensations. » Baudelaire a trouvé dans la modernité le moyen de son originalité, et dans sa fine compréhension des rouages de celle-ci, les raisons de sa grande lamentation à travers les siècles.
Le poète sans visage
Un épilogue achève l’exposition. On y retrouve ses fleurs fatiguées, dilettantes et lie de vin du départ. Une fin en forme de cabinet de portraits qui nous ramène à l’obsession de l’image de Baudelaire, et ici de sa propre image. On y retrouve en effet ses photos et ses autoportraits. L’auteur de l’Albatros aura réalisé une quinzaine de photos de lui. Dans l’exposition, il en manque juste deux. Des photos toujours très réussies, où le poète regarde l’objectif en face, de son regard perçant et obsessionnel.
Une fascination de l’image et en même temps un désir de la voir se « vaporiser », car Baudelaire changeait totalement d’aspect d’un jour à l’autre, rendant difficile à Gustave Courbet son travail sur le portrait du poète. Pour cette importante exposition, les commissaires ont réussi un équilibre entre une exposition grand public, où tout ce qu’il faut savoir sur Baudelaire est présent, tout en satisfaisant largement la curiosité des passionnés du poète. Un équilibre possible grâce aux belles pièces rares présentes, comme aux subtiles réflexions sur ce poète du passage d'une époque à une autre.
Baudelaire surpris dans l'atelier, photo d'Etienne Carjat. Une vision du Baudelaire transformiste.
La passion Baudelaire est prégnante chez les commissaires, à la mesure de la figure littéraire. Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie à la BnF, et commissaire associée de l’exposition, nous confie : « Ses poèmes des Fleurs du Mal ne doivent pas être pris de manière isolée. Il faut lire le recueil comme un grand roman poétique qui va du début de la vie du poète jusqu’à la mort. C’est pourquoi ce recueil peut accompagner un amoureux de Baudelaire durant toute sa vie. De la vie, il en décrit toutes les phases, toutes les douleurs, toutes les interrogations, toutes les exaltations... »
« Si je peux donner un conseil aux lecteurs d’ActuaLitté, c’est de ne jamais abandonner Baudelaire, car c’est un magnifique compagnon de vie pour chacun d’entre nous », conclut-elle.
Cette passion pour Baudelaire entre en résonance avec un moment de la vie : l’adolescence et son goût de l’infini. Baudelaire, devenu poète, n’abandonnera pas cette douloureuse exigence, cette « révolte contre la trivialité ». « Baudelaire inquiet jusqu’à la mort dans un univers où tout a été remis en question, qui nous apporte de moins en moins de réponses solides à l’absurdité de nos comportements. Comment croire à l’action si elle n’est pas la sœur du rêve ? (...) Voilà pourquoi Baudelaire est tellement actuel. » (George Pompidou, dans une conférence consacrée à Baudelaire.)
L'exposition, Baudelaire, La modernité mélancolique, est à découvrir jusqu'au 13 février 2022 à la BnF.
Crédits : Art Gallery ErgsArt - by ErgSap (CC BY 2.0)
Paru le 07/10/2020
432 pages
Flammarion
21,00 €
Paru le 06/09/2000
284 pages
LGF/Le Livre de Poche
3,10 €
Paru le 02/03/1999
605 pages
LGF/Le Livre de Poche
9,90 €
Paru le 07/12/2005
635 pages
LGF/Le Livre de Poche
8,20 €
Paru le 27/08/2003
253 pages
LGF/Le Livre de Poche
3,70 €
Paru le 29/05/2019
298 pages
Belin
3,20 €
4 Commentaires
Cerf_Volant Volé
03/11/2021 à 18:18
Baudelaire. On y entre le lisant, on n'en sort plus jamais même ne plus jamais le lire; ombres et lueurs. Automne , printemps, hiver recroquevillé.
Peut-on conseiller une lecture: celle des "curiosités esthétiques" aux éditions Garnier, un fort livre épais, appareil de note frivole et essentiel ( pour se repérer, le livre couvre tous les écrits sur l'art, y compris la correspondance avec la veuve d'Edgar POE, que Baudelaire traduisait. Et des surprises: l'hypothèse de ce que pourrait devenir l'Amérique, temple de l'argent, est étonnante de préscience .on croise souvent Delacroix, Daumier... goût total.
Peut-on, pour les soirées d'hiver qui s,'annoncent recommander l'écoute des disques consacrés à Baudelaire de Georges Chelon ( "étonnant voyageur " qui emballe le cœur et inquiète les mots...) disponible gratuitement sur You Tube. Comme le réalisait le dimensionnement mélodieux de Ferrat pour Aragon, la beauté et la bonté du travail de Chelon, dépose devant n'importe quel auditeur ou auditrice des perles de rythmes, de fulgurances, de colères homériques, de lassitudes, ou la vie des vieux chênes, ou la mort au pied d'une marelle d'un mari férocement fou de jalousie (aimer est parfois risqué, aimer à perdre la raison disait un autre poète).
Musique et poésie sont de noces absolue. La poésie chante, même quand si elle se lit silencieusement telle une prière qui se dit, chante encore plus si elle chante quand on la chante.
L'albatros.
04/11/2021 à 14:06
( 1 )
Il y a une modification du projet poetique entre Les Limbes , et l' apres 1851.
Jusqu' en 1857, ou Le Livre sans nom vient a en trouver un., par 'calembour' est il noté, - ' fleurs du mal.'.
Les limbes---
Territoires éloignés aux populations exotiques quasi- antiques, et délaissées, abandonnées à un repli sur elles même,
Territoires exotiques, ou ruraux, ou urbains , aux populations laissees-pour-compte: saltimbanques, forains, comédiens, theatreux, chiffonniers, ou chiftards, faubouriens,ouvriers, mendiants, infirmes, ou maniaques erotiques , singuliers et désertés, populations écartées, tenues en- dehors de tout, , -- hors du " bapteme", en quelquesorte.....d' ou le nom du titre.
Une soixantaine de poèmes, puis soudain, et dans la suite du coup d' etat napoleonien du second empire, tout autre chose , apres 1851, - ' un témoignage sur une génération poetique'.
Une quarantaine de poèmes supplémentaires composés,
et dont certains pris dans-- les limbes, --reecrits, totalement et en parties.
Avec une subdivision--
Un prologue introductif, adresse au lectorat.
Spleen et ideal- comportant Benediction, comme son introduction propre.
Partie démesurée en regard des autres que sont-- le vin, les fleurs du mal, revolte, la mort.
Pour--- Le Vin: pas d' ajouts nouveaux.
Pour--- les fleurs du mal: une refonte- les lesbiennes: Delphine et Hippolyte.
Pour Revolte: deux nouveautes:
Le reniement de Saint Pierre, les litanies de satan.
Pour ---la Mort: l' assemblage de trois textes des Limbes: la mort des amants, reecrit
La mort des pauvres, et la mort des artistes, reecrit, quant a lui.
La mort comme une invocation et un appel de consolation pour les artistes et les pauvres, ce qui implique le malheur et la souffrance durant leurs vies, pour en implorer la mort , comme une délivrance et un départ à neuf!!!
Les amants,: toujours l' idee d' un suicide commun, partagé, en l' acte, pour vivre après, comme bon leur semble!!!
Revolte: la rupture assumee avec le christianisme, et la chretiente- ' saint pierre a renié Jésus, il a bien fait'.
-' je sortirais quant a moi, satisfait ....'
Les litanies de Satan: le temple nouveau-- de l' arbre de sciences-
Renversement culturel des valeurs, par inversion existentielle du champ :
Si l' univers est regi par un usurpateur despotique nommé dieu, alors ce qui est désigné par lui et ses serviteurs comme le souverain mal ne peut être que le souverain bien, en vérité, et le souverain bien proné, le souverain mal réel.
ordre rituel initiatique, nouveau: eliphas Levy, pas loin, sans aucun doute- rituels de haute magie.
Les fleurs du mal: la sécession erotique, rituelle.
Monde transversal, intriqué et suspendant le cours d' une ' normalité ' oppression.
Le vin: l' ivresse utopiste de l' inspiration, comme souffle animant le poète, et l' ouvrier, et le chiffonier, en commun .
C est la partie -- spleen et ideal, c est a dire malaise, crise et aspiration, qui est la plus complexe, se partageant entre plusieurs possibilités de-- rites ' fraternitaires' iniatiques--
impliqués --dans : Benediction, Elevation, repris par Harmonie du soir, flambeau vivant, correspondances, flacon, le poison, et ' que diras tu ce soir', etc.. ..
Bref- ce qui est publié en 1857, ne relève pas de la meme intention poetique, du même projet.
L' albatros.
05/11/2021 à 14:42
( 2 )
Les rites ' fraternitaires'.
--une possibilité de Catharisme---:
Au lecteur-
La causalité transcendante à la destinée humaine et terrestre peut être un inverse negatif divin, tramant la condition humaine , de maléfices.
Le dernier avatar: l' Ennui.
D' ou le fait que le genre humain soit disculpé de ses maux et vices.
Coupable -- sans en être responsable, en conscience, puisque l' existence ne consiste et ne va que de maléfices en maléfices.
Fraternite compassionnelle eprouvee dans la complicite de ce sentiment ou conscience, partagées, de la malédiction humaine terrestre.
Poème de 1857, reconduit en 1861, dans l' edition tenue pour princeps des Fleurs du mal.
Benediction- prologue de 1857 et reconduit en 1861-- de Spleen et Ideal:
" imposer tous les temps et tous les univers', en même temps, ne peut être compatible qu avec le Fourierisme, par le phalanstere et la Série Passionnelle, comme agencements.
Car c est prélever dans tous les temps, par l' Histoire, l' Archeologie, L' étymologie, et chez les Antiquaires, comme un chiffonier , le rebut ou le monument, et dans tous les univers, exotiques , folkloriques, ou continentaux, urbains et ruraux, par la Geographie, la Curiosité, l' Exploration, le vestige ou le témoin, bref, le Meilleur, et comme un nécromant, a des fins de résurrection, pour en Vivre au Present, d' ou l' utopisme, or tout ceci se trouve etre des pratiques Fourieristes.
Prônant l' Harmonie, comme antagoniste a l' age dit de la Civilisation, ayant -- rebuté les Connaissances et institutions du Passé, continental , -- et exotique comme présences contemporaines de l' Antique resurgent.
Le langage artificiel , créée et codé par l' usage social et societal des groupes humains, en signes de reconnaissance, donc comme un chiffre , et ce qui est la marque ou la trace événementielle exprimée d' un rapport a un ordre rituelique initiatique, et donc une affiliation a une société secrète quelconque: dans le poème-Elevation:
' le langage des fleurs et des choses muettes '.
Langage des fleurs : ou chaque fleur renvoit a un sens ou sentiment .
Les fleurs y étant des choses muettes.
Quant aux choses muettes: les signes, emblèmes, allégories, gestes, sans paroles, n' en signifient pas moins.
Sociétés- spirituelles: ' maçonniques', de metiers: compagnonniques, culturelles et politiques, criminelles : graffitis et tatouages.
Beaucoup use du Symbolisme, dont la fonction est de porter et susciter la Presence, ou le Souvenir, c est a dire la Chaîne, la conduction, la transmission, le culte , dans le retrait du silence, et de l' absence.
L' esprit perçant , ou résolvant les mysteres et énigmes, au delà de toute étendue materielle sensori- perceptive est un incontournable de la Connaissance initiatique, esotero- hermetiste, ou ' occultiste'.
L' élaboration d' un langage expressif chiffré, translatant une coenesthesie ' 'naturaliste': Correspondances.
'
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent'.
Répondre, au sens de REPONS:
Dans la clé tonale de l' Eurythmie, et de l' Euphonie,comme conduction de l' Harmonie: on est dans Pythagore.
La proportion, dans l' accord et dans le discord.
Nous sommes aussi dans un matérialisme, car naturaliste.
Naturalisme symboliste, ou ce qui est en jeu est le saut ou la saisie materielle de l infini dans le fini: ' l ' expansion infinie de l' esprit et des sens'.
Or ce s' effectue par la crypthestesie et la cryptonymie, en initiations.
Les correspondants: le nom des equivalents , des tenants-lieux , des fonctions de similarité comme autant d' approches des phénomènes, comme aussi les fétiches, ou les vestiges.
Pythagore et Swedenborg, références ésotériques des rites et rituels ou grades dits Égyptiens.
( a suivre).
------------,---------,,,---
L'albatros.
05/11/2021 à 17:32
( 3 )
Rites ' fraternitaires'.
Deux traditions encore presentes:
1) Les fidèles d' amour , a la suite de Dante, et de guido Cavalcanti, oû l' Amour comme attraction mobile tient lieu de Soleil intérieur, animant le mouvement des subjectivites et des corps,
2) La Charbonnerie originelle-- ou le feu, au travers de la flamme, symbolise l' amour passionnel, et la Charbonnerie derivee: ou le feu, par la flamme, symbolise La liberté.
Flamme en femme, celle ci y est aussi initiatrice , comme Béatrice pour Dante ou Laure pour Petrarque.
C' est -Le flambeau vivant, poème de 1857, reconduit en 1861.
Harmonie du soir-- :
1) le moment de l' accomplissement
absolu, qui est le moment du passage vers autre chose.
2) L' anticipation de cet autrechose sous la forme de la menace du neant, resiliant tout:
Le Souvenir memoriel , le Vestige materiel comme fragments porteurs de la Presence subsistante , de son temoignage parmi le gouffre d' engloutissement: plus forts que le temps, et plus forts que la mort, formules initiatiques---:
' un cœur tendre qui hait le néant vaste et noir '
' Du passé lumineux recueille tout vestige'.
Antiquaire, Archéologue, Historien, la Transmission- prolongation dans le présent par le souvenir, le vestige , qui lampadophores , servent de referent , de guide , interieur et extérieur, souvenir ou vestige que l'on on prolonge par soi même, par la mémoire suscitee.
' Ton souvenir en moi '
' Luit comme un ostensoir'.
Cette réminiscence peut être celle d' une personne comme d' un lieu comme d' un evenement comme d' une epoque.
La aussi trace initiatique possible.
--Franciscae Meae Laudes: recit d' une Re-- naissance , par un processus d' épuration qui confine à l' action réelle d' une initiation.
--- L' ordre initiatique de l' Arbre de la Science, nouvel ordre du renversement culturel complet.
Ou il semble averé un glissement sémantique significatif - le passage de Fourier , à Eliphas Levy.
Le tout sous l' emblème dix neuviemiste du ' Soleil Noir', soleil eclipsé , par evenement catastrophe,
soleil masqué, rayonnement diffus, secret,maintenant sa presence discrète, et cachée, travestie,
Ou
soleil fondu, noyé,
référence-- de ---savoirs - soustraits , clandestins, implicites et latents, parallèles --- a -- un univers officiel , et eclairé par un soleil usurpateur et factice.
De 1857 a 1861, Baudelaire pour faire face à la censure et à la repression de son ouvrage, ecrira une trentaine de poèmes nouveaux:
Il ajoutera une partie: Tableaux parisiens.
Encore des poèmes a Spleen et Ideal.
Enfin, deux poèmes a la partie: La Mort.
Reve d' un curieux, et, Le Voyage.
En aucun cas, il se présente comme un renegat, de sa prime jeunesse, ni même de son '1848', a lui: revolutionnaire, car Fourieriste, et Fourieriste revolutionnaire car 'republicaniste', et de methodologie Blanquiste, oui, absolument.
Ni comme un reactionnaire conservateur.
Ou allîé car rallié a Napoléon 3.
Jamais.
La deuxième édition des fleurs du mal , en fait la preuve materielle, dans le développement de son orientation -- 'soleil noir'.
Comme les poèmes en prose publiés, de son vivant, de 1855 à 1865.
Tragiquement IRRECONCILIÉ, ET VOEUF AU MONDE.