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Eric Boury, l’ombre lumineuse des écrivains d’Islande

Eric Boury, l’ombre lumineuse des écrivains d’Islande. Eric Boury est traducteur. De l’islandais. D’Arnaldur Indriðason à Jón Kalman Stefánsson, en passant par Stefán Máni ou Árni Thórarinsson, une grande partie de la littérature contemporaine islandaise (policière ou non), passe entre ses mots, entre son cœur et son corps tout entier. A l’occasion de la sortie d’Illska, un livre absolument insolite et passionnant du jeune auteur Eiríkur Örn Norðdahl, Eric Boury raconte sa passion de traducteur.

Le 11/09/2015 à 08:30 par Cécile Pellerin

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Publié le :

11/09/2015 à 08:30

Cécile Pellerin

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ActuaLitté : Comment ce livre (Illska*, le Mal, Métailié, 2015) absolument étonnant est-il arrivé jusqu'à vous ? Connaissiez-vous l'auteur avant de lire ce roman ?

Éric Boury : C’est un auteur que je ne connaissais pas du tout, je l’ai découvert presque par hasard sur internet en consultant des médias d’informations islandais. J’ai lu des critiques absolument magnifiques. J’en ai parlé tout de suite à Anne-Marie Métailié qui m’a alors demandé de lui proposer une fiche de lecture. Suite à cette fiche, avec son habituel enthousiasme, elle m’a demandé de le traduire.

ActuaLitté : Ce roman très dense et d'une lecture exigeante possède une structure narrative ambitieuse et assez inhabituelle. A-t-elle été difficile à traduire ? Vous a-t-elle déroutée parfois comme elle a pu dérouter le lecteur ?

Éric Boury : De toute façon, toute œuvre est difficile à traduire. Si le texte est bon, il suffit de le suivre. C'est lui qui nous guide. S'il est mauvais, là c’est vraiment l’enfer. Or en l'occurrence, il est absolument excellent.

Effectivement, il y a tout un jeu de voix narratives ; on a l'impression que celui qui dit « je » n’est jamais le même. La construction est sans doute très déconcertante mais quand on traduit un livre, on est en même temps en train de le réécrire, ce qui ne veut pas dire qu'il soit mal écrit, pas du tout : simplement, il est écrit dans une autre langue, on peut véritablement affirmer qu'un traducteur digère les œuvres sur lesquelles il travaille.  

La traduction est un peu une sorte de filtre à travers lequel un texte passe. Et quand le traducteur sent le texte passer à travers lui (600 pages, ça veut dire environ trois mois de travail acharné), évidemment au final, il intègre tout et il comprend tout.

S’il y a quelque chose qu’il ne comprend pas du tout, soit il est idiot et là il ne faut pas être traducteur soit le texte quelque part a des failles, des manques et là, c’est beaucoup plus gênant. Mais ce texte-là, ayant fini de le traduire, je n’avais plus aucune question qui restait en suspens.

ActuaLitté : Ne faut-il être un peu historien ou spécialiste pour traduire un tel livre, saisir toutes ses nuances ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Eric Boury : Je ne pense pas qu’il faille être spécialiste pour traduire un livre comme celui-là mais il est évident que de bonnes connaissances en Histoire sont un atout. Heureusement, aujourd’hui on dispose d'un outil merveilleux qui s’appelle internet et cette traduction a nécessité que je fasse énormément de recherches justement sur l’Histoire, la politique, les chiffres, et quantité d'autres choses qui sont mentionnées dans le texte et que je ne connaissais pas ou que je souhaitais vérifier.

Ce qui est fantastique  en tant que traducteur, c’est qu’avec ce texte, j’ai appris énormément.  Tout livre nécessite qu'on fasse des recherches car personne n'est omniscient. Il importe de bien faire son travail et de le rendre intéressant pour soi-même aussi, de vérifier ce qu’on ne savait pas et là, dans le livre d’Eiríkur, par exemple, s'agissant des épisodes qui se déroulent à Jurbarkas en Lituanie, j’ai passé des heures sur internet. Pas uniquement à vérifier des choses : je supposais, de toute façon, que ce qu’Eiríkur avançait, il l’avançait non sans raison, mais  également par intérêt et par curiosité personnelle.

Evidemment, je me suis documenté sur le rôle des Einsatzgruppen  ou de la droite nationaliste lituanienne pendant la seconde guerre mondiale quand les Allemands ont envahi la Lituanie en 1941. Par exemple, le moment où la synagogue de Jurbarkas a été détruite par les Nazis qui ont forcé les Juifs à la démolir eux-mêmes, ce sont des choses que l’on ne sait pas d’emblée, mais qui montrent bien la perversité absolue du nazisme et de tous les extrémismes.

Ce livre-là m’a véritablement subjugué, d’abord par sa structure qui peut être effectivement u déroutante pour certains lecteurs, mais ce qui m’a passionné aussi, c’était vraiment toutes ces choses que j’ai apprises sur la seconde guerre mondiale, sur les nationalismes et les fascismes actuels en Europe.

Sur la route de Hveragerði, les champs de lave  © Eric Boury

ActuaLitté : Avez-vous craint, un moment, que ce roman puisse être intraduisible en français ? Vous a-t-il fait peur ou, au contraire, stimulé ?

Éric Boury : Je n’ai jamais craint qu’il puisse être intraduisible. Dès que j’ai commencé à le lire (c’est un signe pour moi) dès que j’ai ouvert la 1ère page, je n’ai pas pu m’arrêter, j’ai été totalement emporté et la question de la traduction ne se posait même pas. De toute façon, un traducteur est là, entre autres choses, pour résoudre les problèmes de traduction.  

Un livre complètement intraduisible en fait, ce serait un livre (j’en ai découvert un il n’y a pas longtemps et celui-là je ne veux surtout pas le traduire) dont la structure même serait basée sur des jeux de langue, des jeux de mots qui feraient qu’en français ou dans une autre langue que celle dans laquelle il a été écrite, le texte risquerait de tomber complètement à plat à moins de reconstruire le tout, sachant que ce serait uniquement alors un jeu d’esprit et donc, plus du tout le même livre en français.

 Il y a dans Illska des choses qui sont à la limite du traduisible, tout simplement parce que c'est un livre islandais et que l'Islande n'est pas la France, ce n'est pas la même langue, la même culture, la même alimentation, ce n'est pas la même réalité.  Ce doit être le 36ème livre que je traduis et celui-là ne présente pas de difficultés particulières pour le traducteur, simplement parce qu’il est très bien écrit, très bien conçu, très bien construit.

La construction, même si, encore une fois, certains lecteurs peuvent être déroutés, est tout bonnement impeccable, et ce, sur plus de 600 pages… Quand on traduit un livre de 300 pages, on est content d’arriver à la fin, de pouvoir souffler et ne plus rester 10-15h par jour devant l’ordinateur. Très souvent, on a des moments de lassitude - tout simplement parce qu'on veut sortir et quitter son écran, ce qui ne signifie pas que le livre soit mauvais ou lassant ! Or Illska m'a fait vibrer de bout en bout, je ne suis jamais ennuyé, je peux aller jusqu'à dire qu'il a véritablement porté son traducteur. Quelquefois, bien sûr, je me disais : « Ah, nom de Dieu, ce passage-là va être difficile » mais ça ne voulait pas dire que ça ne m’intéressait pas, cela ne voulait surtout pas dire que cela me rendait malheureux sous prétexte que c’était difficile. C'est justement dans la difficulté qu'on teste ses limites en tant que traducteur et « ré-écrivain ».

La traduction m’a demandé beaucoup, beaucoup de travail mais elle m'a donné encore plus de plaisir. Un plaisir qui consistait à voir le texte naître en français, un texte fondé sur l’Histoire, la politique, la philosophie. J’entrais dans un univers nouveau pour moi. Je n'avais jamais traduit un texte aussi politique. J’avais l’impression de recevoir une grande paire de claques qui me réveillait, me disait : « voilà, cela aussi, ça existe alors, fais-le ». Quand Anne-Marie Métailié a reçu la traduction, elle était absolument ravie. J’ai été également enchanté de traduire le livre car je voyais que cela fonctionnait aussi en français. Il fallait que cet auteur-là existe en français et soit lu par les Francophones.

ActuaLitté : A-t-il d’ailleurs été traduit en d’autres langues ?

Éric Boury : Je ne sais pas exactement dans combien de langues il a été traduit, mais  il existe une version en suédois et une en allemand. L'islandais est une langue à petite diffusion.  Si une œuvre est traduite en suédois, qui est une langue moins confidentielle, il y a des chances qu’elle soit ensuite traduite en danois ou en allemand car un certain nombre  d’Allemands lettrés savent lire  une des langues scandinaves et quand on en lit une, on peut lire les trois (suédois, danois, norvégien). Quand un livre est traduit dans une langue à plus grande diffusion (français, anglais, allemand), cela ouvre la possibilité qu'il soit ensuite publié dans d’autres langues (espagnol, italien, portugais, roumain, arabe, japonais, chinois…)

Ainsi, par exemple, Jón Kalman Stefánsson* a été traduit en roumain mais depuis la traduction française car, si j'ai bien compris, l'éditeur roumain n'a réussi à trouver aucun traducteur de l'islandais vers le roumain.

ActuaLitté : Pourquoi, selon vous, il faut lire ce livre ?

Éric Boury : D’abord parce qu’il faut lire, LIRE tout le temps. Il faut lire lllskaparce   que nous traversons une période où  on observe une résurgence de ce que certains appellent la bête immonde, une résurgence de tous les fascismes, de tous les populismes. Nous observons la montée d’extrémismes religieux, des événements se produisent dans toutes les sociétés européennes et ailleurs dans le monde. Nous sommes confrontés à l'horreur, et à la mise en scène de cette horreur. Et même si ce livre ne donne pas de réponses, en tout cas pas de réponses définitives ni de leçons, il interroge beaucoup et nous amène à réfléchir. En cela, il est essentiel, incontournable.

Mais c'est également une œuvre très divertissante dans le sens où le lecteur vit des scènes où  il va presque pleurer d’émotion, des scènes où il va rire aux éclats tellement certaines   situations sont loufoques, relèvent de la pure comédie. C’est un divertissement intelligent. Un divertissement instructif aussi. Et pour cela, il faut lire Illska.

ActuaLitté : Pourquoi est-ce qu'on devient traducteur de l'islandais ?

Éric Boury : Parce qu’on aime les langues, parce qu’on aime sa propre langue, parce qu’il y a très peu de traducteurs de l’islandais.

Je suis devenu traducteur non par choix au départ mais presque contraint et forcé. Ensuite, bien sûr,  c'est devenu mon choix. J’étais prof d’anglais, j’avais mes enfants, ma petite vie  tranquille et je me suis dit un jour que je reprendrais bien des études de langues nordiques. Je donnais des cours d’islandais à l’université de Caen en tant que vacataire et là, sur les conseils de Jean Renaud, alors directeur du département nordique de l'Université de Caen, je suis allé rencontrer à Paris le professeur Régis Boyer qui m'a accepté parmi ses étudiants de DEA et avec qui j’ai donc fait un mémoire. Dans ce mémoire, j’avais traduit quelques extraits d’œuvres islandaises et Régis Boyer m’a dit : « Mais vous traduisez très bien, il faut que vous traduisiez car l’on manque de traducteurs ». A ce moment-là, je n’en avais pas envie mais il m’a un peu forcé la main pour une traduction que j’ai finalement réalisée et j’y ai pris goût. Il a œuvré pour mon bien et m'a beaucoup soutenu à l'époque, il croyait en moi, bien plus que moi-même et je lui suis très reconnaissant.

C'est donc ainsi que je suis devenu traducteur et aujourd'hui, c'est mon métier à plein-temps. J’ai été prof d’anglais pendant plus de 20 ans. Pour faire bref, j'ai commencé à traduire de l’islandais à 33 ans et  commencé à l’apprendre à 17 ans en arrivant à l’université de Caen. A l’aide de dictionnaires, j’avais déjà  acquis quelques notions de suédois parce que je voulais aller vivre en Scandinavie et si j’ai appris l’islandais précisément c’est parce que c’est la langue la plus difficile de toutes les langues scandinaves. C’est celle qui est restée très proche de l’origine des autres langues nordiques et cela me passionnait.

Parler l’islandais c’est un peu comme si on parlait le latin.  Bien sûr, ce pays me  fascinait et me faisait rêver depuis l’âge de 14-15 ans. Je m’intéressais aussi à la Suède et à la Norvège mais ce sont deux pays que je connais moins car j’y ai vécu moins longtemps. J’ai passé plus de trois ans en Islande, un an en Suède et en Norvège, tout au plus. L’islandais s’est imposé à moi comme une évidence. A 19 ans, après ma 2ème année de fac, je suis parti travailler et étudier en Islande pendant 2 ans.

ActuaLitté : Combien de livres traduits à ce jour ?

Éric Boury : Je crois que je suis en train de commencer le 40ème. J’ai commencé en 2002 mais réellement, je traduis beaucoup depuis 2005. En 10 ans,  j’ai donc traduit à peu près 35-40 livres. La liste précise est sur mon blog

ActuaLitté : Celui qui compte le plus pour vous.

Éric Boury : Mon dieu ! C’est le Choix de Sophie ! On ne peut pas choisir parmi « ses enfants ». Tous les livres ont compté. Ceux qui m’ont le plus impressionné ne sont pas forcément ceux que j’ai découverts par moi-même. Le plus souvent ce sont ceux que les éditeurs m’ont proposé qui m’ont le plus époustouflé (exception faite d’Illska).

La cité des jarres m’a véritablement bouleversé. C’était ma 3ème traduction. Anne-Marie Métailié avait découvert ce livre et me demandait de le traduire. Pour moi, qui lisais surtout de la poésie, le roman policier n'existait même pas ! Anne-Marie m'a rassuré, je parviendrais bien à traduire ce texte et de toute façon, il serait relu par elle et son équipe. En le traduisant, j'ai compris à quel point Arnaldur Indriðason* était capable de saisir parfaitement et de transmettre, non seulement l’atmosphère climatique de son pays, mais son aspect social, mental, historique - j'ai compris qu'il écrivait l'âme de l'Islande : et c'était de la littérature. C'est ainsi que nous avons commencé à travailler ensemble avec Anne-Marie Métailié et à vivre ce qui est pour moi une belle aventure.

Un autre livre très important  a été Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson car outre, là aussi, une perception remarquable de l’atmosphère de son pays, il avait également une maîtrise de la langue poétique, un lyrisme qui m’ont parlé très profondément. Le lyrisme, on peut en dire ce qu’on en veut, mais dans la vie, il n’y a que ça  qui compte  finalement ! Cette capacité à transformer le monde en quelque chose de beau, par les mots.

Jean Mattern, le directeur de la collection Du monde entier, avait acheté les droits de cette œuvre. Il m'a contacté en me demandant si ça m'intéressait, je lui ai dit que je voulais bien lire cet ouvrage avant de lui donner une réponse en ajoutant que j'étais débordé. J'ai reçu le livre, j'ai lu quelques pages et j'ai très vite appelé Jean pour lui dire que je voulais absolument traduire cette merveille…

Illska est une traduction dont je suis fier et très heureux. J’ai pris beaucoup de plaisir. Je me sens honoré de pouvoir, par ma connaissance de l’islandais et ma maîtrise du français, traduire une des grandes voix de la littérature islandaise et donc de la littérature mondiale.

Car il ne s'agit pas seulement de littérature islandaise. Jón Kalman Stefánsson est un grand écrivain dans la littérature mondiale tout comme Arnaldur Indriðason même s'il écrit des romans policiers. Car, avec des moyens complètement différents de ceux de Jón Kalman, il sonde les profondeurs de l'âme humaine. Or, c'est ça, la Littérature, n'est-ce pas ?

ActuaLitté : Avez-vous une préférence à traduire tel auteur plutôt qu'un autre ? Un que vous ne pourriez abandonner ?

Éric Boury : J'aime tous les auteurs que je traduis pour des raisons différentes. Par exemple, outre Arnaldur et Jón Kalman, je pourrais aussi parler d'Árni Thórarinsson*, qui est devenu un très grand ami dont j'ai traduit 5 livres. C'est un immense plaisir, chaque fois, et ce qui m'étonne, c'est qu'il n'ait pas plus de succès en France. Beaucoup de gens considèrent qu'il est plus complexe qu'Arnaldur, mais il est aussi très littéraire et très islandais. C'est un auteur qui me transporte complètement en Islande. Il fait partie des gens qui déconstruisent le mythe de la société islandaise parfaitement apaisée et lisse, où tout se passe bien, où tout le monde est heureux au pays des geysers, de l'eau cristalline, de l'air pur et du fichu Lagon bleu. Árni pousse loin le détail, notamment en matière de politique islandaise. C'est peut-être ça, d'ailleurs, qui, pour certains lecteurs français, est assez rebutant. Mais pour moi, comme pour Anne-Marie Métailié, c'est ce qui rend cet écrivain si intéressant. Il montre clairement les rouages du jeu politique en Islande et ailleurs.

Il y en a un autre auteur que j'aime beaucoup, c'est Sjón*(Rivages). Il écrit des textes magnifiques, ciselés, poétiques, pleins d'humour, mais jusqu'à présent, il a eu très peu de succès (ou un succès confidentiel) en France et je ne comprends pas pourquoi. Il devrait  pourtant se vendre à 50 000 exemplaires…

A côté d'Akureyri, dans le fjord d'Eyjafjörður   © Eric Boury

ActuaLitté : Choisissez-vous ce que vous traduisez ou répondez-vous à des commandes ?          

Éric Boury : En général, je choisis. Un éditeur ne peut pas m'imposer une traduction. De toute façon, s'il veut que la traduction soit bonne, il sait qu'il faut que le traducteur aime le livre. Si je découvre un livre et le suggère à l'éditeur, s'il sent mon enthousiasme, évidemment, il va s'y intéresser. Je travaille beaucoup avec Anne-Marie Métailié et ensemble, nous suivons nos auteurs. Par exemple, je viens de traduire le 11ème livre de la série Erlendur.

ActuaLitté : Avez-vous un regret en matière de traduction ?

Éric Boury : J'ai eu un regret pendant assez longtemps. J'avais découvert Lovestar en islandais d’Andri Snær Magnason* en 2002 et je l'avais adoré. J'avais réalisé un petit bout de traduction et prospecté un peu auprès d'éditeurs, puis j'ai laissé tomber et suis passé à d'autres choses car j'étais très sollicité à ce moment-là. Il y a maintenant plus d'un, j'ai de nouveau suggéré ce livre et l'ai présenté à Laure Leroy des Editions Zulma. Séduite elle-aussi par la fraîcheur, l'inventivité, la loufoquerie, les questions philosophiques et politiques, et l'imagination fertile qui traversent ce roman, elle l'a publié dans ma traduction. Donc, je n'ai plus de regrets grâce à Laure Leroy.

Un autre regret, j'ai traduit pour les éditions Gaïa deux livres d'Einar Már Guðmundsson* et deux romans policiers de très bonne facture écrits par Jón HALLUR Stefánsson*, ces quatre livres n'ont pas eu le succès qu'ils méritent et c'est dommage. Cela ne m'empêche pas de continuer de travailler pour Gaïa car évidemment, un éditeur ne saurait être tenu responsable de l'absence de succès d'un livre…

ActuaLitté : En France, la connaissance de la littérature islandaise contemporaine passe essentiellement par vous ? Que ressentez-vous à être l'Ambassadeur des Lettres islandaises en France ?

Éric Boury : Attention, je ne suis pas tout seul. Il y a de très bons traducteurs de l'islandais, Catherine Eyjólfsson, Jean-Christophe Salaün, pour n'en citer que deux. On ne traduit pas les mêmes choses, on se complète, nos goûts sont différents et l'on s'entend très bien. Il y a aussi Régis Boyer qui est toujours le grand spécialiste français de la littérature médiévale islandaise.

En fait, je continue à traduire Arnaldur Indriðason et je pense, que plus que moi, c'est lui qui est l'ambassadeur des lettres islandaises et Anne-Marie Métailié, d'une certaine manière aussi. Ou alors tous les trois. Avec Indriðason, d'un seul coup effectivement, il y a eu un intérêt grandissant pour la littérature de ce pays.

En 2005, il y a eu d'abord La cité des jarres puis en 2006, La femme en vert couronné par de nombreux prix et à partir de ce moment-là, j'ai été extrêmement sollicité par des éditeurs: "Conseillez-nous, que voulez-vous faire pour nous, etc." , ce qui est un luxe absolu car d'ordinaire les traducteurs doivent plutôt se battre pour essayer de convaincre l'éditeur de publier un livre qu'ils ont découvert et aimé. Pour ma part, c'était plutôt moi qui demandais aux éditeurs d'attendre…

Oui, je me sens un peu ambassadeur des lettres islandaises en France mais je ne suis pas le seul, encore une fois. Il n'y a pas de livre sans auteur, pas plus qu'il n'existe de traduction sans traducteur. Cela dit, si aucun éditeur n'acceptait de publier un texte islandais, il n'y aurait pas de livres islandais publiés en France : les véritables ambassadeurs des lettres islandaises sont donc pour moi les éditeurs qui prennent ce risque. Et moi, je suis heureux, vraiment heureux de permettre au public francophone d'avoir accès à ces livres. Mon travail est une passion.

ActuaLitté : Avez-vous le temps de lire autre chose que la littérature islandaise ?

Éric Boury : Non. Je lis les critiques de livres français, rien d'autre ou presque. Ce n'est pas frustrant. Je lis un peu de poésie en français - enfin, pas mal de poésie, en fait.

ActuaLitté : Quelle est la place des écrivains français en Islande ?

Éric Boury : En Islande, il y a peu de traducteurs du français. Les traductions d'œuvres francophones sont donc peu nombreuses simplement parce que les Islandais ne sont que 330 000.  

Le lectorat est tellement petit que pour qu'un livre français se vende, il faut qu'il ait eu un succès retentissant en France. Beaucoup d'Islandais vont lire en anglais. Par exemple, Jón Kalman Stefánsson adore JMG Le Clézio mais il le lit en anglais. Néanmoins il est en cours de traduction en islandais par un grand écrivain, Pétur Gunnarsson qui a d'ailleurs traduit également Proust. Ceci dit, Modiano n'est encore pas traduit. Nos prix Nobel ne sont pas forcément traduits. Camus, par exemple, l'est en partie seulement.

ActuaLitté : Peut-on dire que la langue islandaise connaît une mutation ?

Éric Boury : L'anglais est en train de prendre une énorme part de marché en Islande, surtout chez les jeunes à l'oral. Les anglicismes sont nombreux. Certains linguistes annoncent la disparition de l'islandais d'ici 100 ans. Je n'en suis pas sûr. Pour moi, contrairement à ce qu'en dit Eiríkur avec beaucoup d'humour dans Illska, la pureté de la langue en Islande n'est pas une question de nationalisme, c'est une question d'intelligibilité. En Islande, on crée des mots à partir de racines anciennes, des termes dont le sens est plus ou moins transparent. Par exemple, le mot "hélicoptère"  a été créé à partir d'un verbe qui signifie "tourner très vite". La langue islandaise est homogène et utilise toujours d'anciennes racines nordiques, en ce sens, elle est plus "pure" que les autres langues nordiques mais les choses changent et les emprunts à d'autres langues sont de plus en plus nombreux aujourd'hui, surtout à l'oral.

ActuaLitté : Quelque chose à ajouter ?

Éric Boury : Pour finir, je souhaiterais parler de la transmission, tellement essentielle. Régis Boyer, Philippe Bouquet, mes profsd'anglais au collège ou au lycée sont autant de personnes qui m'ont accompagné sur un chemin qui m'a conduit jusqu'à la traduction littéraire. Philippe a été mon prof de suédois à l'université et il a beaucoup compté pour moi, je le connais depuis que j'ai dix-sept ans. Il a toujours été là comme un père bienveillant. C'est un grand traducteur, il m'a appris à traduire le suédois quand j'étais à l'université de Caen où, avec Eric Eydoux, j'ai aussi traduit pas mal de norvégien mais concernant l'islandais, j'ai un peu l'impression d'avoir appris le métier  tout seul - et avec l'aide de mes éditeurs et éditrices.

La plupart des traductions d’Eric Boury sont disponibles aux éditions Métailié et Gallimard. Liste complète à retrouver à cette adresse.

*Principales œuvres et auteurs cités :

Illska d'Eiríkur Örn Norðdahl

Jón Kalman Stefánsson

Arnaldur Indriðason

Árni Thórarinsson

Sjón

Lovestar d'Andri Snær Magnason

Einar Már Guðmundsson

Jόn-Hallur-Stefánsson

Stefán Máni

Pour aller plus loin :                

 Littérature islandaise en traduction française (Université de Caen)

Par ailleurs, du 23 au 27 septembre, auront lieu à Manosque, Les Correspondances, festival littéraire qui accueillera Eric Boury et Eiríkur Örn Norðdhal, le samedi 26 septembre  à 16h30, place Marcel Pagnol. Plus d’info, ici : Les Correspondances.

Par Cécile Pellerin
Contact : cp@actualitte.com

3 Commentaires

 

Rabbe

20/01/2019 à 18:38

Bonsoir Monsieur, même si j'ignore si ce message vous parviendra. Grande lectrice (66 ans) depuis que sais lire.Longtemps que je me régale de livres traduits d'auteurs "nordiques", Wassmo, Mankel, Indridason, (traduit par vous) Découvert Stefansson cette année, pur plaisir, époustouflant qui doit beaucoup à votre traduction je pense.
Bref, Voulais vous suggérer, (peut être impossible avec "tous interdits" de notre société) de traduire en phonétique les prénoms des héros pour la "musique" de langue inconnue. Merci Monsieur

demay

08/01/2022 à 19:39

Je souhaiterais que vous transmettiez la très grande admiration que j'éprouve à l'égard d'Eric Boury. Il y a longtemps (depuis Ciel et Terre, l'un des livres que j'ai le plus offerts) que je souhaite lui dire ou lui écrire combien j'apprécie ses très grandes qualités. Pour faire passer l'incroyable subtilité poétique de Jón Kalman Stefánsson, il faut être soi-même poète. Tout ce que j'ai lu (l'intégrale des traductions de Jón Kalmann) me conforte dans ces premières impressions. La découverte de cet auteur fut aussi l'un des grands chocs littéraires de ces dernières années. Il faudrait rendre grâce aux passionnés comme Eric Boury pour ces découvertes et ce bonheur. J'espère le rencontrer un jour dans un festival ou un salon pour lui dire de vive voix.
Merci M. Boury pour votre très grand talent, votre sensibilité, et votre modestie.

Maria José Rostaingt

15/07/2022 à 11:57

Avant la fin de la délicieuse lecture de Asta de Jon Kalman Stefansson je me suis demandé qui est Eric Boury, qui est cet traducteur extraordinaire car Asta est tout simplement extraordinaire. J'adore la poésie et le tragique de la vie et de l'âme humaine si profondément saisie et transmise par la force des mots j'imagine très soigneusement choisis, travaillés et sentis dans les tripes. Pour moi la découverte de l'année : la littérature islandaise. Merci

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Il y a peu, Gallimard surprenait son monde, en annonçant la publication d'un beau livre autour d'Arthur Rimbaud, mêlant littérature, histoire et intelligence artificielle. Porté par Luc Loiseaux, poète, photographe, chanteur, comédien, ou encore grand amoureux de l'absinthe, Rimbaud est vivant revisite la figure du poète au travers d'un « double numérique ». De quoi faire jaser certains...

13/11/2024, 18:12

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“Toujours de l’adresse dans l’écriture” : Paolo Bellomo en entretien (2/2)

À l'occasion de la sortie de Faïel et Les Histoires du monde (Le Tripode, 2024), Paolo Bellomo revient, dans la deuxième partie de l'entretien, sur la richesse des voix et des langues qui imprègnent son écriture. Il y explore comment les cultures et influences linguistiques diverses nourrissent sa manière d’écrire et d’incarner ses personnages.

08/11/2024, 12:03

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L'Amie prodigieuse en BD, “pas une simplification du roman de Ferrante”

Avec la scénariste Chiara Lagani, Mara Cerri a réalisé l’impensable : adapter L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Publié aux éditions Delcourt, le tome 1 vient de sortir. Et la dessinatrice nous emporte dans les coulisses de cette œuvre, première d’une saga en quatre épisodes.

08/11/2024, 09:00

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M-A-D : la fin d'un monde, le début d'une ère

Nicolas Jarry et Thomas Legrain publient le premier tome de M-A-D, une BD post-apocalyptique. Une guerre a dévasté le monde, opposant l’humanité aux mechams. “Un empire de rouille” sort aux éditions Le Lombard et les deux auteurs parcourent pour ActuaLitté les premières cases de cet album.

 

08/11/2024, 09:00

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Christelle Dabos : "Pourquoi me suis-je imposé cela ?"

1,3 million d’exemplaires. C’est le nombre de livres écoulés par Christelle Dabos, tous titres et formats confondus, indique Edistat. Un succès porté, en grande partie, par sa saga à succès La Passe-miroir (Gallimard jeunesse). Pourtant, l’autrice d’imaginaire est restée discrète, loin des projecteurs, et s’est concentrée sur de nouveaux projets. Aujourd’hui, elle revient avec Nous, édité chez Gallimard jeunesse, un roman qui renoue avec ses premiers amours : la fantasy dystopique.

07/11/2024, 09:55

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Paolo Bellomo : “Toute maîtrise de la langue est imparfaite” (1/2)

À l’occasion de la parution de Faïel et Les Histoires du monde (Le Tripode, 2024), Paolo Bellomo revient sur son parcours et sa vision de l’écriture dans un entretien dans la première partie de l'entretien. Traducteur originaire d'Italie vivant en France, il questionne le rapport de l'auteur à la langue, qu'elle soit maternelle ou étrangère, et leur maîtrise attendue.

06/11/2024, 12:25

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“Chaque génération a des reproches à adresser à la précédente”

Les angiologues ne partageront par tous l’assertion de Sam Ventura : « L’âge, c’est dans la tête. » Pourtant, le personnage du dernier roman de Marc Fiorentino, Interdit aux moins de 60 ans, assume pleinement. Mieux : il le revendique. Soixantenaire décidé à ne pas se laisser dicter sa conduite, Sam Ventura entre en résistance. Objectif : abdiquer devant la retraite qu’on nous vend, certainement pas.

 

05/11/2024, 12:38

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Un vent chaud souffle en Palestine : entretien avec Karim Kattan

Le siècle des nuages de bombes et des colonnes de fumée, le nôtre, semble tout emporter dans ses méandres sanguinolents : le droit international, les principes démocratiques, l’héritage des Lumières, la notion même d’humanité — censée être commune à tous les êtres humains —, la raison raisonnante, le discours clair et adéquat aux choses observées, étudiées, documentées, vécues.

01/11/2024, 09:30

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M-A-D : quand l'humanité se relève d'une apocalypse...

Nicolas Jarry et Thomas Legrain publient le premier tome de M-A-D, une BD post-apocalyptique. Une guerre a dévasté le monde, opposant l’humanité aux mechams. « Un empire de rouille » sort aux éditions Le Lombard et les deux auteurs parcourent pour ActuaLitté les premières cases de cet album.

 

01/11/2024, 09:00

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Revoir Comanche : une dernière cigarette, un premier ciné...

ActuaLitté a demandé à Romain Renard, auteur de Revoir Comanche, de plonger dans son album (publié au Lombard) pour décrypter quelques séquences. Un exercice périlleux, surtout pour une époque où l’on ne monte plus trop à cheval… Deux cases, deux planches, racontées par leur auteur, avec un peu de poussière en toile de fond.

25/10/2024, 08:00

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"J’ai réalisé mon rêve : créer un Salon du livre jeunesse au Togo"

Hyperactif, rayonnant d’un large sourire, altruiste, Simon de Saint-Dzokotoe est une personnalité qui révèle un fort potentiel communicatif. Sa grande force est son humilité. Depuis des années, il œuvre bénévolement à favoriser l’éducation et la lecture. Plus intéressé par le sens et l’impact de ses actions que par sa propre visibilité, il vient de réussir magnifiquement la 1ère édition du Salon du livre jeunesse de Lomé (SALIJEL). Propos recueillis par Agnès Debiage (ADCF Africa)

24/10/2024, 17:56

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L'Italie à Francfort : “On aurait pu faire quelque chose de grand”

À la Foire du livre de Francfort, cette année l’Italie est le pays invité d’honneur. Mais il y a au moins deux Italie, celle des institutions, des cérémonies officielles, et celle des écrivains « rebelles » ou dissidents. Vincenzo Latronico, écrivain et traducteur italien présent à la Foire, nous donne son analyse de la situation.

24/10/2024, 12:15

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En BD, “la contrebande a ouvert le champ des possibles” (Morvandiau)

On connaissait Morvandiau auteur de bandes dessinées, mais c'est un ouvrage d'un autre genre qu'il a publié aux éditions du Commun en septembre dernier. Contrebande, sous-titré « Une cartographie de la bande dessinée francophone », étudie trente années de BD dite « alternative » — la fameuse contrebande —, dont l'influence sur le 9e art est toujours manifeste aujourd'hui.

24/10/2024, 11:19

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Patrice Jean : “Le danger ne vient pas des écrivains, mais des éditeurs”

Enseignant, écrivain, souvent classé parmi les conservateurs à l’instar de Michel Houellebecq ou d’Éric Naulleau, Patrice Jean a construit une œuvre sombre et lucide, aux accents satiriques. Après Kafka au candy-shop (Léo Scheer, 2023), essai critique à l’égard de la littérature dite engagée, il revient avec un long roman au titre évocateur. Honoré du prix de la Maison Rouge, La vie des spectres surprendra le lecteur timide, habitué aux histoires paisibles, pour ne pas dire au sentimentalisme... Par Étienne Ruhaud.

22/10/2024, 10:38

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“Pourquoi n’abandonnerions-nous pas ce nom, La France ?”

Pacôme Thiellement est formel : « Le roman national ment. » De l'épopée sanguinaire de Jules César à Emmanuel Macron, en passant par la « gauchiste » Jeanne d'Arc, l'auteur raconte son Histoire de France sur le média Blast. Une première saison de sept épisodes pop, qui donne un premier volume publié en co-édition par Massot et Blast.

21/10/2024, 18:22

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Masahisa Fukase, le Japonais virtuose de la photographie

Masahisa Fukase est un artiste qui a révolutionné la photographie au Japon après la Seconde Guerre mondiale. Pour comprendre ce parcours atypique, Sophie Gallé-Soas imagine un monologue entre le photographe et un corbeau, volatile qu’il aimait photographier. Propos recueillis par Christian Dorsan.

19/10/2024, 13:13

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Les maisons d'édition indépendantes, “essentielles à la bibliodiversité”

Étienne Galliand, éditeur chez Double Ponctuation, s'est penché sur la précarité des éditeurs indépendants, le sujet central du dernier numéro de la revue Bibliodiversité, coédité par sa maison avec l’Alliance internationale de l’édition indépendante. À ses yeux, cette précarité découle d’un manque de soutien et d’une tendance à privilégier un capital symbolique plutôt que la rentabilité.

18/10/2024, 15:08

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Revoir Comanche : entrez dans l'ère post-western  

ActuaLitté a demandé à Romain Renard, auteur de Revoir Comanche de plonger dans son album (publié au Lombard) pour décrypter quelques séquences. Un exercice périlleux, surtout pour une époque où l’on ne monte plus trop à cheval… Deux cases, deux planches, racontées par leur auteur, avec un peu de poussière en toile de fond.

18/10/2024, 08:30

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Une vague de rêves de Louis Aragon, vrai premier manifeste du surréalisme ?  

On célèbre aujourd'hui le centenaire de la naissance officielle du mouvement surréaliste, marquée par la publication, le 15 octobre 1924 aux défuntes éditions du Sagittaire, du manifeste bien connu d’André Breton. Moins illustre, et pourtant antérieur, le manifeste de Louis Aragon, Une vague de rêves, réédité par Seghers en janvier dernier. Il révèle une fois de plus en quoi les deux hommes étaient si différents : la rigueur morale face à la séduction, et malgré tout, deux des plus importantes figures du XXe siècle littéraire.

15/10/2024, 18:40

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La peinture sur disque, quelle drôle d’idée 

Sur ses disques, des formes sporadiques, des couleurs fuyantes apparaissent, prennent vie. Cet art, c’est celui de Leila Lhaneche, cette artiste sur laquelle veille un sourire gracieux et un regard perçant qui s’ouvre sur l’énigme de l’existence. Elle a accepté de répondre aux questions d’ActuaLitté à propos de son aventure avec la peinture et la poésie de son monde. Propos recueillis et présentés par Faris Lounis.

15/10/2024, 11:32

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Transition écologique : les bibliothèques, “prêtes à s’investir davantage”

En septembre dernier, l'Association des Bibliothécaires de France a ouvert une nouvelle campagne de plaidoyer, rappelant le rôle joué par les bibliothèques dans la transition écologique. Les commissions Bibliothèques Vertes et Advocacy de l'organisation détaillent cette action de communication et de promotion, et reviennent sur les enjeux de la transition écologique dans les établissements de lecture publique, pour les pratiques culturelles, la citoyenneté et l'avenir de la société.

15/10/2024, 09:26

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“Dans ma solitude d'écrivain, je trouve un bonheur intense”

#Fdl24 – Guillaume Collet a publié, en cette rentrée littéraire 2024, son second roman, Les Mains pleines, publié chez Christian Bourgois. Après avoir évoqué la précarité d'un citadin, celui qui vit aujourd'hui à  Saint-Étienne raconte un couple de nouveaux riches qui, arrivé au troisième âge, bascule dans la démence. Une histoire inspirée de sa propre expérience avec ses grands parents.

13/10/2024, 11:00

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“Il est urgent de réhabiliter l’humain” : entretien avec Gilles Kraemer

Tout est clair. Pourtant, peu de politiques veulent voir. Le soutien inconditionnel à une quelconque entreprise coloniale ne peut que mener au pire et les Jours tranquilles en Palestine nous l’enseigne clairement : nulle paix ne serait envisageable sans l’égalité totale et inconditionnelle des droits entre les personnes qui vivent en Palestine-Israël. Propos recueillis par Faris Lounis, journaliste indépendant. 

09/10/2024, 16:29

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François Bégaudeau, têtu comme une mule  

François Bégaudeau a "dérapé", comme on aime à dire dans les médias : un message sur le forum de son site en 2020, où il explique, dans l'énergie potache de la conversation, que « tous les auteurs » des éditions de gauche La Fabrique, « étaient passés » sur l’historienne Ludivine Bantigny, et quatre ans plus tard, on se retrouve devant la 17e chambre du tribunal de Paris. L’auteur de L’Amour en a tiré un livre, tout en étant formel : « Je n'avais pas besoin du procès pour l’écrire. C'étaient des thèmes que je voulais traiter, et je me suis servi de ce déclencheur pour enfin m’y mettre. »

07/10/2024, 16:00

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Le pilier du livre à Djibouti, c’est elle : Arafo Saleh

Lorsqu’on parle de livres dans ce petit pays, on évoque forcément le nom d’Arafo Saleh. Incontournable, elle s’adapte sans cesse aux évolutions de son marché. Bouquiniste, puis libraire, éditrice et bénévole associative engagée, elle est sur tous les fronts pour donner plus de visibilité aux ouvrages sur tout le territoire djiboutien. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice de ADCF Africa.

05/10/2024, 16:09

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André Breton et les indiens Hopi : une rencontre surréaliste

Entretien avec Marie Mauzé et Fabrice Flahutez à propos du Carnet de voyage chez les Indiens Hopi d'André Breton. À l'occasion du centenaire de la parution du Premier Manifeste du Surréalisme, cet entretien revient sur la figure emblématique du mouvement. Par Étienne Ruhaud.

04/10/2024, 16:34

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Park Tae Jun : "Le webtoon est un miroir de l’époque à laquelle il paraît"

Scénariste, dessinateur, et directeur du label PTJ Cartoon Company, Park Tae Jun est l’auteur de plusieurs œuvres à succès, notamment Viral Hit, dont le deuxième tome paraitra en janvier 2025 aux éditions Pika. Réalisée par Comic Natalie, cet entretien revient sur le parcours du mangaka dans son processus d’écriture, son expérience de lecteur, ou encore ses inspirations. 

02/10/2024, 18:16

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“Grandir dans ce milieu m’a aidé à ne pas nourrir d’illusions”

#PEPLP2024 – « Lorsque sort Mauvaises herbes, je ne savais pas encore quel livre j’avais écrit. Il ne devait pas être trop mauvais, parce que mon éditrice est très exigeante. Mais remporter un prix, si rapidement, ce fut une sacrée première marche », se souvient Dima Abdallah. Lauréate 2020 du Prix Envoyé par La Poste, elle revient avec nous sur son parcours d’autrice.

 

27/09/2024, 08:36

Autres articles de la rubrique À la loupe

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Pays de la Loire : “40 ans de construction culturelle collective en péril”

La Fédération interprofessionnelle du livre et de la lecture réagit aux dernières annonces de coupes budgétaires concernant les Pays de la Loire. Elle appelle au maintien de la politique culturelle régionale, alors qu’une réduction de 73 % du budget de fonctionnement est prévue pour 2025.

03/12/2024, 12:27

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“Pour que l’extrême droite ne mette pas la main sur Bayard”

Le mouvement social au sein de Bayard a conduit des autrices et auteurs de premier ordre à signer un texte refusant l'arrivée de l'extrême droite dans le groupe éditorial. Le document, communiqué par nombre d'entre eux à ActuaLitté, est ici proposé dans son intégralité. 

02/12/2024, 15:39

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Sansal et Daoud : derrière la dissidence, des discours “réactionnaires”

L'emprisonnement de Boualem Sansal est une hideuse dérive dictatoriale. Mais l'occultation de son adhésion et de sa promotion des idées d'extrême droite dans le débat public français, comme son intégration du comité scientifique de la revue pro-Éric Zemmour Frontières, serait une scandaleuse trahison de la vérité et de l'héritage des Lumières.

29/11/2024, 14:43

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La fatigue automnale d'une libraire : dommage, l'hiver arrive

Épuisée, notre libraire préférée :  Elsa a quitte sa précédente casquette Books By Women pour une autre approche, Billet d'humeur d'une libraire. Mais n'abandonne pas pour autant ses convictions, avec des conseils de lecture, mais également des témoignages sur son métier. 

28/11/2024, 13:39

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“Boualem Sansal compte parmi ces consciences irremplaçables”

Le PEN Club français-Cercle littéraire international dénonce à son tour l'incarcération de l'écrivain franco-algérie, Boualem Sansal. Dans un texte adressé à ActuaLitté, l'organisation « exprime ses plus vives inquiétudes ».

27/11/2024, 16:16

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“Désormais, les artistes seraient des travailleuses et travailleurs comme les autres”

À l'image des frasques de la bonne société que l'on conte dans la Chronique des Bridgerton ou des ragots de l'Upper East Side divulgués dans Gossip Girl, ActuaLitté accueille désormais une voix dissidente, voire distridente : Lady en passant. Une rubrique exceptionnelle, pour qui aime rougir ?

26/11/2024, 14:50

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Signaler les oeuvres sans IA, avec le label “Fabrication humaine”

L'intelligence artificielle a fait une irruption tonitruante dans le domaine de la création avec les outils génératifs, comme Chat-GPT, Dall-e et autres Midjourney. Devant la perspective d'une automatisation et d'une uniformisation d'une partie de la production culturelle et créative, les résistances s'organisent. Le collectif Fabrication Humaine présente ainsi un label dédié, pour garantir l'origine humaine d'une œuvre.

26/11/2024, 12:01

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Frais de port du livre : une “bataille culturelle se joue sous nos yeux”

À l'approche des fêtes de fin d'année, Amazon a tenté un coup de poker. S'affranchir des frais de port obligatoires de 3 € sur les expéditions de livres, quand les commandes sont retirées dans des supermarchés ou hypermarchés disposant d'un rayon livres, qu'il considère comme « un commerce de vente au détail de livres ». Une interprétation de la loi qui exaspère ses concurrents : le Syndicat de la librairie française, celui des Distributeurs de Loisirs Culturels et Fnac Darty s'unissent dans une tribune, publiée originellement dans Le Monde et reproduite ci-dessous.

22/11/2024, 10:54

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2024, le début de la fin pour l'édition indépendante ?

L'année 2024, perturbée par une inflation toujours présente, l'instabilité politique et un recours plus important à l'occasion, s'annonce assez morose pour le secteur du livre. Mais certains acteurs, pris à la gorge par le manque de place en librairie et la hausse des coûts de production, tirent plus particulièrement la langue. Alors, l'indépendance passera-t-elle l'hiver ?

21/11/2024, 09:08

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Kamel Daoud et le Goncourt 2024 : un prix sous influence ?

#Murmuresetbruitsdumonde – Distributeur, éditeur et libraire, Hassen Jaïed inaugure dans ActuaLitté un Carnet de bord, fruit de réflexions sur l'industrie du livre et les multiples métiers qu'il exerce, depuis la Tunisie. Actualité oblige, avec un seul “t”, il évoque ici l'affaire Daoud qui agite le roman récompensé par le prix Goncourt.

20/11/2024, 17:06

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Un éditeur appose un logo “garanti sans Intelligence Artificielle” sur ses livres

Étienne Galliand, des éditions Double ponctuation, prend désormais position sur la question de l’intelligence artificielle. Un logo, intéressant dans son approche, figurera désormais sur les publications de la maison. Il détaille cette approche dans un texte simple et clair. Et garanti sans IA.

19/11/2024, 15:39

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Marc Filipson quitte Filigranes avec ce conseil : “LISEZ, nom de Dieu !”

Voilà quelques semaines, le fondateur de la librairie bruxelloise Filigranes mettait en vente ses trois établissements. Marc Filipson, 42 ans après avoir poussé cette injonction vers les cieux, « LISEZ NOM DE DIEU ! » qui le rendit célèbre, quitte définitivement l’aventure. Mais les établissements, eux, poursuivront leur activité.

19/11/2024, 10:02

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Périgueux, ça s'écrit avec un G comme “Gourmandise”

#LivreGourmandPerigueux2024 – Pas tous les jours qu’on croise une dame deux fois millénaire : heureusement, j’ai apporté des bonbons, les fleurs, c’est périssable, d’autant que les seules que cuisine Thierry Marx, sont celles de courgette. Faut composer avec le président du festival de Périgueux. J’ai aussi mis une cravate, sait-on jamais, dès fois que la déesse Vesunna, qui présida elle à la création de la cité périgourdine, nous fasse une épiphanie…

17/11/2024, 09:11

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Billet d'humeur d'une libraire : parler du métier, et de ses lectures

Voilà quelque temps que nous n'avions pas eu de nouvelles de notre libraire préférée (oui, la rédaction a des chouchous). Et l'heure est au changement, car Elsa quitte le nom Books By Women pour une autre approche : Billet d'humeur d'une libraire. Mais n'abandonne pas pour autant ses convictions, avec des conseils de lecture, mais également des témoignages sur son métier.

14/11/2024, 14:24

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Maintenir le livre à la portée de toutes et tous, un défi crucial

Dans une tribune publiée suite à la récente analyse de la Société de gestion de la Banque de titres de langue française, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) s’inquiète de la pression croissante sur le secteur éditorial québécois et franco-canadien. En effet, si le prix moyen du livre a progressé de 19 % en dix ans, bien en deçà de l’inflation (30 % au Québec), les éditeurs doivent composer avec des coûts de production en forte hausse, notamment l’impression (+40 à 50 %) et le transport (+69 %).

14/11/2024, 12:03

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Livres et Brochures : “Un mauvais coup de plus pour l’édition indépendante”

Suite à l'annonce par le groupe La Poste de la suppression du tarif Livres et Brochures, la Fédération des éditeurs indépendants a adressé à la rédaction de ActuaLitté un texte, cosigné par sa présidente, Esther Merino, et son directeur général, Dominique Tourte. 

14/11/2024, 10:42

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“Les parties les plus importantes du film sont les parties mystérieuses”  

Quelle est la plus belle scène de l’histoire du cinéma ? Question puérile diront certains. D’autres sauteront sur l’occasion pour invoquer le tout rouge Johnny Boy une fille à chaque bras, Motorcycle Boy qui rêvasse à la Californie, ou Redmond Barry fixant Lady Lyndon à la table de jeu, et la séduit par la seule intensité de son désir, sur le rythme lancinant de Franz Schubert…

13/11/2024, 17:45

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Pourquoi la Belgique est-elle devenue le pays de la BD européenne ?

C'était un projet initié il y a près de 20 ans : créer une nouvelle exposition permanente pour le Centre Belge de la Bande Dessinée de Bruxelles. Belle initiative, mais pas si simple de trouver le meilleur bout pour raconter la si riche histoire de la BD belge, dans un espace qui n'est pas infini. Isabelle Debekker, directrice du musée depuis 2019, a repris l'affaire en main, et après trois fois à tout recommencer, elle et son équipe ont enfin trouvé la formule jugée idéale.

09/11/2024, 10:30

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"Un roman que j'ai voulu drôle et tendre, avant d'être politique"

Outre deux romans, Guy Y. Chevalley a publié un recueil de nouvelles (Les immuables, éd. d'autre part, 2023), ainsi qu'un Dictionnaire insolite de la Suisse (éd. Cosmopole, 2022). Avec Madame Bœuf, roman-portrait d'une retraitée de classe moyenne qui échappe à la platitude de son quotidien, le temps d'un week-end à Paris, il révèle une nouvelle fois son goût pour la satire sociale. Il revient avec nous sur son dernier titre, publié chez La Veilleuse Éditions.

04/11/2024, 17:23

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Jordan Bardella, le grand retour du Front national en librairie

Dans une grosse semaine sortiront les Mémoires de Jordan Bardella, Ce que je cherche. Un retour pour ce jeune politicien de 29 ans, sur un parcours, entamé à 16 ans, ainsi qu’un regard sur « ses origines, son amour de la France ». Une affection que les libraires ne lui rendent pas, tant gronde l’opposition à cet ouvrage.

01/11/2024, 17:13

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Dans la cuisine d’Alexandre Dumas

L’exposition du musée du château Monte-Cristo à Marly nous rappelle qu’Alexandre Dumas était un écrivain politique, dramaturge, journaliste, amateur et critique d’art, voyageur infatigable, éternel amoureux, et fin gourmet !

27/10/2024, 14:49

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Avenir de l'édition : un outil IA qui évalue la qualité des livres

Point de convergence des professionnels du monde entier, la Foire du Livre de Francfort fournit une plateforme pour les dernières avancées du secteur. Cette année, un logiciel vend du rêve en améliorant « la qualité de la sélection des manuscrits ». Une belle promesse…  assurée par l'intelligence artificielle.

26/10/2024, 18:49

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Ex-Agessa : “Ne rien faire est un art, éviter que ça se sache une science”

Il fallait une narratrice pour conter les frasques de la bonne société dans la Chronique des Bridgerton. Ou une blogueuse bien renseignée pour dévoiler les potins de l'Upper East Side, dans Gossip Girl. Au croisement de ces délicieuses références, ActuaLitté inaugure une nouvelle rubrique : Lady en passant. Ah, vous aimez rougir ?

26/10/2024, 10:23

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"L’Afrique dans le temps du monde" : Paroles Indigo 2024, à Arles

Le Festival Paroles Indigo 2024 tiendra sa 11e édition du 30 octobre au 3 novembre. Pour l'occasion, Nathalie M’Dela Mounier et Pathé Dieye, marraine et parrain de l'édition de l'édition 2023 livrent à ActuaLitté un texte dans la perspective de la manifestation qui se tiendra à Arles.

24/10/2024, 16:53

ActuaLitté

On a testé pour vous : le "puzzle sonore" d'1.2.3 Soleil !

#LivresdeNoel - Noël approche à grands pas, apportant avec lui le stress des magasins bondés, des articles en rupture de stock et du manque d'inspiration... ActuaLitté a réponse à tout : une nouvelle idée de cadeau pour votre enfant, neveu ou nièce, qui plaira aux parents (ou pas...) : un puzzle sonore pour les 0-3 ans (piles incluses). On a testé pour vous, épisode deux.

24/10/2024, 16:46

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La Sécu des artistes-auteurs travaille-t-elle contre ses bénéficiaires ?

Par une lettre ouverte reproduite dans nos colonnes, 22 organisations de travailleurs et travailleuses de l’art interpellent le ministère de la Culture et celui de la Santé au sujet de la Sécurité sociale des artistes-auteurs (2S2A). Elles déplorent un « déni de démocratie », des « dysfonctionnements » et même des actions « contre les intérêts des artistes-auteur·ices ».

22/10/2024, 13:03

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L’Autre Livre, 22 ans de combats

#LAUTRELIVRE2024 – Créée pour soutenir et promouvoir l’édition indépendante, L’Autre Livre est une association qui regroupe un large réseau d’éditeurs passionnés et engagés dans la diffusion d’œuvres littéraires diversifiées et audacieuses. À l'approche de son prochain salon, l'association nous adresse un texte-manifeste, proposé ici en intégralité.

21/10/2024, 17:03

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L’Italie à Francfort : “les racines vers le futur” et les défis du présent

Cette année, « la Buchmesse parle italien », plaisantait le président de l’AIE (Associazione Italiana Editori) Innocenzo Cipolletta. L’enthousiasme est palpable, toute comme la croissance des cessions des droits à l’étranger. Mais les défis pour valoriser le livre italien, tant dans les frontières du Bel Paese qu'à l’international, demeurent nombreux.

21/10/2024, 10:14

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L'offre numérique en bibliothèque, parent pauvre de la politique culturelle

Médiathèques et bibliothèques ne se limitent plus, aujourd'hui, aux collections conservées entre leurs murs. Le plus souvent, dans le cadre d'un groupement de communes ou avec le soutien du département, elles proposent des offres numériques de qualité, réunissant presse, musique, vidéo et même jeux vidéo. Mais ce segment des collections devient une véritable charge financière pour les établissements, en l'absence d'encadrement par les autorités, alertent plusieurs organisations dans une lettre ouverte reproduite ci-dessous.

17/10/2024, 09:54

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Hervé Le Tellier : écrire pour faire vivre un nom, une mémoire

#LEP2024 – À l’occasion de la publication de son dernier ouvrage Le Nom sur mur en 2024 l’auteur de L’Anomalie était de passage à Lire en Poche pour évoquer les raisons qui l’ont poussé à s’intéresser au parcours d’un jeune maquisard oublié.

14/10/2024, 18:21

ActuaLitté

“Depuis quelque temps, dans les médias, on les appelle “les déplacés”…”

#LEP2024 – Lauréate du Prix de littérature française, Avril Benard réservait au public un discours de remerciement des plus émouvants. À la mesure de ce premier roman, À ceux qui ont tout perdu, pour lequel le jury l’a saluée. La romancière fait le cadeau à ActuaLitté de nous laisser publier le texte lu ce 11 octobre devant la salle…

14/10/2024, 15:50

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La Romance, un genre qui casse les codes ?

#LEP2024 – Depuis quelques années, le genre de la romance continue de monter en puissance. Si, jusque-là, on ne faisait pas une grande place à ces œuvres dans les salons littéraires, les temps sont en train de changer. A Lire en Poche aussi, on parle de romance.

13/10/2024, 07:53

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Haro sur les robots : des auteurs appellent à la prudence avec l'IA

Depuis plusieurs mois, l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) appelle les pouvoirs publics et les acteurs de la chaine du livre à ne pas céder aux sirènes technologiques. Un outil comme l'intelligence artificielle ne doit pas être utilisé à la légère, en raison des risques qu'il fait courir aux métiers de la création. Deux autres organisations d'auteurs, dans un texte reproduit ci-dessous, souscrivent à cet appel.

11/10/2024, 11:12

ActuaLitté

“Lutter contre le pilonnage en imprimant des séries adaptées” 

Ce mois-ci, Cap de l’Étang Édition fête sa collection à succès, la collection Plume d’Ivoire. Cela représente plusieurs années d’exigence de qualité du texte, d’innovation dans la production des livres. C’est aussi de nombreuses lectures pour découvrir ces auteurs de qualité. Il s’agit également d’imaginer des couvertures toujours plus attrayantes. 50 ouvrages, c’est autant de collaboration avec des écrivains passionnés par leur métier et désireux de faire toujours mieux. Par Bruno Salgues, fondateur.

10/10/2024, 09:43

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En Italie, le traducteur doit "arracher les contrats avec les dents" (5/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont quatre premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24

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Lise Caillat : "l’Italie est un point de référence littéraire" (4/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont trois premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24