La liberté d'expression ne connaît pas de frontières, mais, aujourd'hui, elle est en grand danger. En Suisse ou en France, écrire est un acte si simple. Mais, dans de nombreux pays, les auteurs risquent d'être accusés d'espionnage ou considérés comme des ennemis publics. À cause de leurs écrits, leurs paroles, leurs dessins, leurs récits, leurs témoignages, leurs chansons, la liste des écrivains, des journalistes, des blogueurs, des traducteurs, des artistes harcelés, arrêtés, torturés, tués ou contraints à l'exil ne cesse de s’allonger tristement.
Le 18/11/2022 à 09:04 par Auteur invité
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18/11/2022 à 09:04
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Des centaines de victimes croupissent dans les geôles, d’autres ont été tuées, assassinées ou abattues de sang froid ou exécutées sommairement. Purger de lourdes peines de prison dans des conditions de détention inhumaines doit être considéré comme subir une condamnation à mort – une mort à petit feu. La psychiatrie punitive et forcée pendant de longues années de détention arbitraire des prisonniers politiques, d’opinion et de conscience en République Socialiste du Viet Nam RSV, ce crime odieux et révoltant doit aussi être porté à la connaissance de l’ONU et de l’OIF , dont la RSV est un état membre.
Mort en prison de l’écrivain iranien Baktash Abtin après avoir contracté le Covid.
Organisation indépendante de défense de la liberté d’expression à laquelle appartenait Baktash Abtin, l’Association des écrivains iraniens IWA accuse les autorités pénitentiaires iraniennes d’avoir tué délibérément le poète et cinéaste. Ses geôliers ont retardé son transfert à l’hôpital, après qu’il a contracté le coronavirus dans la prison d’Evin à Téhéran.
« À ce moment-là, le poète n’était qu’un corps à moitié vivant », déplore l’IWA dans son communiqué. Plusieurs organisations de défense des Droits de l’Homme, dont Reporters Sans Frontières (RSF) et PEN International, ont également tenu les autorités iraniennes pour responsables de la mort du poète, pour l’avoir privé du droit d’avoir accès aux soins. Et toutes les ONG d’appeller à « une enquête urgente sur les négligences médicales qui ont conduit à son décès ».
L’exécution médiévale, en plein XXIe siècle, de l’écrivain birman Kyaw Min Yu
Kyaw Min Yu a été exécuté le 25 juillet 2022. En condamnant notre frère de plume Kyaw Min Yu à la peine de mort, le régime militaire birman issu du coup d’État du 1er février 2021 mène aussi une attaque meurtrière contre la liberté d’expression et d’opinion. En Myanmar, la condamnation à la peine de mort et l’exécution de l’écrivain Kyaw Min Yu (nom de plume Ko Jimmy) constituent une flagrante violation des droits humains, en particulier du droit à la vie et du droit de ne subir ni la torture ni des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Or ces deux droits sont protégés par la Déclaration universelle des droits de l’homme.
En réaction à cette révoltante nouvelle, plusieurs voix se sont déjà élevées, dont celle de Liesl Gerntholtz, directrice du Centre pour la liberté d’écrire Barbey, au sein de PEN America : « C’est un acte de brutalité indescriptible, un acte odieux. Nous nous joignons à leurs familles et au peuple du Myanmar pour pleurer la perte dévastatrice de ces artistes-activistes ce matin. »
Et d’ajouter : « La junte devra en répondre non seulement devant la communauté internationale, mais aussi devant son propre peuple. Et la population civile a montré qu’elle ne cédera pas facilement à la tyrannie. »
Le meurtre brutal du journaliste pakistanais Arshad Sharif au Kenya
Arshad Sharif, journaliste d’investigation pakistanais, écrivain et présentateur télé de renom, se trouvait à bord d’une voiture lorsqu’il a été abattu par la police le 23 octobre 2022 à Nairobi, au Kenya. Ancien présentateur de la télévision pakistanaise ARY News, Arshad Sharif avait fui son pays en août, visé par un mandat d’arrêt pour « appel à la haine contre l’armée ».
Spécialisé dans le journalisme d’investigation, Arshad Sharif avait couvert de nombreux événements politiques au Pakistan pour des organes de presse nationaux et internationaux. Il a perdu sa vie pour avoir dit la vérité. « Il est crucial que l’enquête ouverte par les autorités kenyanes soit approfondie, transparente et fasse la lumière sur les mobiles de ce meurtre, afin d’appliquer les poursuites appropriées », réclame Madame Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Multiples meurtres de journalistes en Haïti
En 2022, six journalistes ont été tués en Haïti, le nombre le plus élevé depuis deux décennies, selon Reporters Sans Frontières.
Le 30 octobre 2022, le journaliste haïtien Romelson Vilcin qui a collaboré avec Jim Studio, Zenyèz TV et la Radio Génération 80, a été tué par un agent des forces de l’ordre sur la cour d’un poste de police au moment où des journalistes et un groupe d’activistes protestaient contre l’arrestation de Robeste Dimanche, journaliste à la radio Zénith. La mort de Romelson Vilsin démontre que les journalistes ne sont plus libres d’assister et de couvrir les événements d’intérêt public sans craindre pour leur sécurité.
Animateur de l’émission Gran Lakou sur la station de la Radio Lébon, le journaliste et avocat Garry Tess était porté disparu depuis le 18 octobre 2022. Selon les médias locaux, Garry Tess était reconnu pour sa posture critique envers les autorités locales. Son corps a été retrouvé sous un pont dans l’après-midi du lundi 24 octobre 2022.
Journaliste pour le média en ligne FS News Haïti, Frantzsen Charles et son collègue Tayson Lartigue de Tijén Journalis ont été tués le dimanche 11 septembre 2022 dans l’exercice de leur profession à Port-au-Prince, Haïti. Frantzsen Charles et Tayson Lartigue ont été abattus lorsqu’un groupe de journalistes a été attaqué alors qu’il couvrait la montée de la violence des gangs dans le quartier de Cité Soleil de la capitale haïtienne.
Le 6 janvier 2022, John Wesley Amady et Wilguens Louissaint ont été assassinés alors qu’ils couvraient les violences qui sévissent dans une zone disputée par des gangs de la capitale du pays. John Wesley Amady était journaliste pour la radio canadienne Radio Écoute FM et Wilguens Louissaint travaillait pour les médias en ligne Télé Patriote et Tambou Vérité. Une bande criminelle les a abattus avant de brûler leurs corps.
Les morts violentes des journalistes-reporters en Somalie, pays le plus dangereux d’Afrique en termes de liberté de la presse (RSF)
Le 30 septembre 2022, Ahmed Mohamed Shukur, reporter à la télévision nationale somalienne (SNTV), a été tué dans l’explosion d’une mine terrestre à une trentaine de kilomètres au nord-est de Mogadiscio. Il était âgé de 20 ans.
Le 29 octobre 2022, le célèbre journaliste d’Universal Somali TV, Mohamed Isse Hassan a été tué à la suite de l’explosion d’une voiture piégée au moment qu’il enquêtait sur un attentat à la bombe survenu près du ministère de l’Éducation, de la Culture et de l’Enseignement supérieur à Mogadiscio. Trois autres journalistes ont aussi été gravement blessés.
Shireen Abu Akleh, journaliste de la chaîne Al Jazeera tuée par des tirs en Cisjordanie
Shireen Abu Akleh avait collaboré avec La Voix de la Palestine, Radio Monte-Carlo, avant de rejoindre la chaîne Al-Jazeera, où elle s’est fait connaître à travers le Moyen-Orient pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien. Le corps de la reporter portait un gilet pare-balles sur lequel est inscrit le mot « presse ». La journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira avait été tuée par balle alors qu’elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, le 11 mai 2022. Les proches de la Shireen Abu Akleh ont demandé justice à l’ONU en témoignant devant ses enquêteurs à Genève.
Đô Công Duong, journaliste-citoyen vietnamien est mort en prison.
Défenseur des droits humains, auteur de reportages vidéo en ligne sur des questions liées à la corruption et aux saisies illégales de terres par l’État, arrêté en 2018, condamné à 8 ans de prison, Đô Công Duong, 58 ans, est décédé le 2 août 2022 « des maladies cardiaques, des pneumonies et des insuffisances respiratoires ». Le journaliste-citoyen est mort dans des conditions de détention déplorables. On ne connaît pas la vraie cause de son décès alors qu’il souffrait de nombreuses maladies depuis plusieurs mois, sans avoir accès à des soins dont il aurait eu besoin.
Do Cong Duong purgeait une peine de huit ans de réclusion criminelle dans le camp de détention n° 6 du ministère de la sécurité publique situé dans le district de Thanh Chuong, province de Nghe An. Après sa mort, les autorités ont refusé de rendre le corps à sa famille.
Morts en prison, parmi de nombreux autres cas les plus connus : Dinh Dang Dinh, 51 ans, enseignant, défenseur de l’environnement et des droits humains, arrêté en 2011, condamné à 6 ans de prison en 2012, amnistié le 21 mars 2014 et décédé le 3 avril 2014 « de cancer de l’estomac en prison ». Dao Quang Thuc, 60 ans, enseignant et défenseur des droits humains, arrêté en 2017, condamné en 2018 à 13 ans de prison, est décédé le 10 décembre 2019 « des suites d’une hémorragie cérébrale et d’une infection pulmonaire ». Doan Dinh Nam, 68 ans, érudit bouddhiste et défenseur des droits humains, arrêté en 2012 et condamné en 2013 à 16 ans de prison, est décédé le 5 octobre 2019, « d’insuffisance rénale ». Do, Dinh, Dao et Doan n’auraient jamais dû passer une seule journée en prison ! Plusieurs autres prisonniers sont en très mauvaise santé et risquent de subir le même sort malheureux que Do, Dinh, Dao et Doan s’ils restent dans des conditions de détention inhumaines.
L’écrivaine ukrainienne Iryna Tsvila meurt pour que son peuple meurtri recouvre dignité, liberté, fraternité, paix et justice.
Jeudi 24 février 2022, l’écrivaine, poétesse et enseignante Iryna Tsvila a perdu la vie, avec son mari Dmyro, aux portes de Kyiv, capitale de la Liberté insoumise de l’Ukraine dans leur résistance contre l’assaut de chars blindés des troupes d’agression russes de Poutine. Ils étaient parents de cinq jeunes enfants. La disparition d’Iryna Tsvila a été annoncée par Volodymyr Yermolenko, philosophe, journaliste et écrivain, qui avait écrit avec elle le livre « La voix de la guerre. Histoires d’anciens combattants ».
Le 8 mars 2022, en célébrant la Journée des droits des femmes à la Fondation Bodmer à Genève, le Centre PEN Suisse Romand a rendu un hommage ému et solennel à la poétesse disparue Iryna Tsvila.
Mort à petit feu – L’écrivain Yang Hengjun et citoyen australien risque de mourir dans les geôles de la République Populaire de Chine RPC.
Nous sommes profondément préoccupés par les très graves problèmes de santé dont souffrirait l’écrivain et citoyen australien Yang Hengjun en détention arbitraire depuis août 2019 dans les geôles de la République Populaire de Chine RPC.
Selon PEN International, notre collègue Yang Hengjun y aurait été soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements pendant plus de deux ans d’incarcération provisoire. Il a été traduit devant un tribunal le 27 mai 2021. C’était un procès à huis clos pendant quelques heures. Le jugement du tribunal n’est pas encore rendu public. Rien ne garantit que Yang Hengjun a droit d’être jugé par un juge indépendant et impartial, dans le cadre d’un procès équitable.
Après des retards répétés, le jugement du tribunal devait être rendu public le 9 janvier 2022, mais nous avons depuis reçu des informations selon lesquelles le verdict a été retardé pour la troisième fois, aggravant l’injustice subie par Yang. Les dernières informations dont dispose PEN International nous accablent : l’état physique de Yang Hengjun s’est gravement détérioré et qu’il a reçu un traitement médical inadéquat malgré un risque accru d’insuffisance rénale.
Mort à petit feu dans le goulag vietnamien
Le gouvernement de la République Socialiste du Viêt Nam RSV nie toujours l’existence des prisonniers politiques, d’opinion et de conscience qu’il traite comme des otages. Il les condamne à de très lourdes peines de prison (5, 10, 15, 20 ans et plus). Peines à purger souvent dans des conditions effroyables, humiliantes et inhumaines. Le gouvernement communiste négocie discrètement avec certains États démocratiques pour échanger ces otages contre des aides économiques ou militaires. Il fait pression sur les prisonniers pour qu’ils ou elles acceptent de vivre en exil forcé à l’étranger, sans espoir de retour, alors que leur peine ne sera que suspendue et non annulée. Quitter son pays et sa famille ou rester en prison et y mourir à petit feu.
Mort à petit feu — la 13e année en prison du poète Trân Huỳnh Duy Thuc
Trần Huỳnh Duy Thức, poète, écrivain et blogueur, est coauteur de l’ouvrage interdit La Voie du Viêt Nam. Il a également publié des poèmes et des articles sur ses divers blogues. Le 30 novembre prochain, son 56e anniversaire coïncidera avec sa 13e année en prison. Encore 3 ans de prison à purger, loin de sa femme, ses enfants, ses parents et ses amis.
Arrêté en mai 2009, il a été condamné en janvier 2010 à 16 ans de prison et à 5 ans de détention probatoire pour « avoir violé les articles 117 et 109 du Code pénal ». En mai 2016, il a été déporté dans un camp situé à 1400 km environ de la ville où vit sa famille.
Son état de santé serait affecté par ses conditions de détention. En plus des grèves de la faim entamées contre sa peine injuste et illégale. Il a maintes fois refusé de partir en exil, la condition de sa libération anticipée. Il plaide toujours non coupable.
Trần Huỳnh Duy Thức est l’un de nombreux « cas représentatifs » connus depuis de longues années. Pour leur résistance non violente contre leur triste sort injuste, leurs lourdes peines de prison, leurs souffrances (et celles de leurs proches), leur admirable courage dans la défense de la liberté d’expression, de la dignité de l’être humain. Pour protéger la justice sociale contre « le fléau endémique de la corruption », « l’abus du pouvoir », « le culte de l’impunité », pour soulager l’environnement en détresse, secourir les enfants, les femmes, les hommes affamés, assoiffés, sans toit et sans voix. Pour construire des ponts de la tolérance et de la paix... Pour sauvegarder leur langue maternelle — la langue vietnamienne — et leur culture millénaire jadis florissante, en voie d’aliénation, se rappelant toujours que des grandes bibliothèques ont été dévastées, des millions de livres, de recueils de poèmes, de romans, d’innombrables œuvres littéraires, philosophiques et religieuses confisquées, détruites ou interdites.
Depuis mai 2018, Trần Huỳnh Duy Thức réclame en vain que les autorités judiciaires communistes examinent sa demande d’une remise de peine conformément à l’article 63 du nouveau Code pénal 2015. N’ayant pas reçu de réponse à sa requête, Trần Huỳnh Duy Thức a entamé depuis novembre 2020 plusieurs grèves de la faim. Fermement convaincu que la liberté d’expression n’est pas un crime, Trần Huỳnh Duy Thức est prêt à mourir de faim si l’accusation arbitraire et injuste n’est pas réexaminée et réduite.
Pour mémoire, le 29 août 2012, le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention arbitraire concluait que Trần Huỳnh Duy Thức était détenu arbitrairement. Et le Groupe de Travail d’appeler les autorités de Ha Noi à libérer Trần Huỳnh Duy Thức. Le 30 novembre 2022, ce sera son 56e anniversaire et sa 13e année vécue dans un des camps de déportation de sa terre natale nommée « goulag vietnamien ».
Mort à petit feu — Détention arbitraire et Psychiatrie punitive en République Socialiste du Viet Nam. Le cas de Lê Anh Hung.
Jugés malades mentaux, les prisonniers politiques, d’opinion et de conscience (non reconnnus par l’État RSV) sont enfermés dans des hôpitaux psychiatriques et soumis à l’administration forcée de médicaments. Un des cas les plus connus : Lê Anh Hung, 49 ans, traducteur et journaliste, arrêté le 5 juillet 2018 pour « abus des libertés démocratiques ». Il a été détenu à l’hôpital psychiatrique pendant les 3 premières années et 10 mois après son arrestation, malgré sa bonne santé mentale. Refusant de se faire soigner contre son gré, il a été roué de coups et attaché à son lit. Lê Anh Hung a été condamné à 5 ans de prison en août 2022 après un procès sans avocat. Ses conditions de détention sont effroyables, humiliantes, inhumaines.
Mort à petit feu — multiples peines de prison pour Narges Mohammadi, écrivaine, journaliste iranienne et défenseuse des droits humains.
Membre honoraire des centres PEN danois, belge, norvégien et suédois, Narges Mohammadi était l’ancienne vice-présidente du Centre de défense des droits humains à Téhéran, fondé par la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Narges Mohammadi se combat pour l’abolition de la peine de mort en Iran. Son mari, le journaliste et ancien prisonnier Taghi Rahmani (14 ans de prison) vit en exil à l’étranger avec ses deux jeunes enfants depuis 2012.
À plusieurs reprises depuis 1998, Narges Mohammadi a été arbitrairement arrêtée et emprisonnée. Elle est soumise à la torture et à d’autres mauvais traitements. Elle est privée des soins de santé nécessaires. Sa santé se détériore pendant ses détentions.
En septembre 2011, elle a été condamnée à 11 ans d’emprisonnement pour « participation à un rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « diffusion de propagande contre l’État », en lien avec ses activités au Centre de défense des droits humains. Sa peine a été réduite à 6 ans en mars 2012. Elle est libérée en juillet 2012. En 2015, Narges Mohammadi a été de nouveau arrêtée et emprisonnée. En 2016, elle a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement. Elle est libérée en octobre 2020. De nouveau arrêtée en janvier 2022 et condamnée à 8 ans et deux mois de prison supplémentaires, plus 74 coups de fouet. Pour des raisons médicales, elle a été relâchée en février 2022. Cette brève libération a pris fin en avril 2022. En octobre 2022, Narges Mohammadi a été condamnée à 15 mois de prison supplémentaires.
Le 15 novembre 2022, dans sa campagne annuelle en faveur des écrivains emprisonnés ou persécutés, le Comité des Écrivains en Prison de PEN International a lancé un appel à une action mondiale urgente « afin de libérer et protéger Narges Mohammadi en Iran, José Rubén Zamora Marroquín au Guatemala, Server Mustafayev en Ukraine, et Tsitsi Dangarembga en Zimbabwe ». Et le Comité de déclarer que « ces quatre cas illustrent clairement le type de menaces et d’attaques subies par les écrivains et les journalistes du monde entier simplement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression ».
Selon PEN International, « Mohammadi souffre d’un trouble neurologique pouvant entraîner des crises d’épilepsie, une paralysie partielle temporaire et une embolie pulmonaire pour laquelle lui seraient refusés des médicaments vitaux permettant d’éviter la formation d’autres caillots sanguins. En mai 2019, elle a subi une hystérectomie d’urgence, puis a été renvoyée à la prison d’Evin. En juin 2019, PEN a reçu des informations selon lesquelles Mohammadi était privée de soins médicaux adéquats et d’antibiotiques pour traiter une infection ultérieure liée à l’opération ».
Par Nguyên Hoàng Bao Viêt
ancien président et membre du Centre PEN Suisse romand
délégué et membre cofondateur de la Ligue vietnamienne des Droits de l’Homme en Suisse
membre des Écrivains et des Journalistes vietnamiens en Exil.
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
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Nguyên Hoàng Bảo Việt
24/12/2022 à 22:36
VIET NAM - MORT EN PRISON : ENCORE UNE NOUVELLE BIEN TRISTE
ET RÉVOLTANTE
Le prisonnier d'opinion vietnamien Phan Van Thu, 74 ans, religieux et fondateur du Groupe bouddhiste indépendante An Dân Dai Dao (interdite par les autorités communistes de Hanoi), est décédé dans un camp de concentration aux Hauts Plateaux du Centre Viet Nam le 20 novembre 2022. Arrêté en février 2012, Phan Van Thu, a été condamné en 2013 à une peine d'emprisonnement à perpétuité pour avoir « abusé des libertés démocratiques pour porter atteinte aux intérêts de l'État » (art. 258/RSV Criminal code 1999). 21 membres de son groupe ont été condamnés à des peines allant de 10 à 17 ans de prison. Phan Van Thu était en très mauvaise santé avant sa mort, souffrant de diabète, d'arthrite, d'hypertension et d'insuffisance cardiaque. Les conditions inhumaines de détention et la privation des soins médicaux appropriés pendant de longues années noires d’incarcération sont les principales causes de la mort injuste de cette personnalité religieuse pacifique, défenseur inlassable pour la liberté d’expression et la liberté de religion.
Il convient de rappeler que l’un des membres du Groupe bouddhiste indépendante An Dân Dai Dao, Doan Dinh Nam, 68 ans, érudit bouddhiste et défenseur des droits humains, arrêté en 2012 et condamné en 2013 à 16 ans de prison, est décédé le 5 octobre 2019, « d'insuffisance rénale ».
(https://actualitte.com/article/108776/tribunes/ecrire-contre-la-haine-et-l-intolerance-l-injustice-et-la-barbarie).
Pour rappel, fondé en 1969, le Groupe An Dân Dai Dao a été légal et indépendant sous la République du Viet Nam. Après l’occupation du Sud Viet Nam par les forces communistes en 1975, le parti communiste vietnamien bannit et/ou persécute toutes les institutions religieuses et tous les groupes religieux non soumis à son contrôle. (LVDHS & CEVEX).
Nguyên Hoàng Bảo Việt
11/01/2023 à 21:45
Nguyên Hoàng Bao Việt
7 Janvier 2023
VIÊT NAM TOUJOURS. LA NOUVELLE ANNÉE 2023 A COMMENCÉ AVEC UNE NOUVELLE BIEN TRISTE ET RÉVOLTANTE : LE PASTEUR-PRISONNIER DE CONSCIENCE ĐINH DIÊM, 61 ANS, EST SUBITEMENT DÉCÉDÉ LE 5 JANVIER 2023 DANS UN CAMP DE TRAVAIL FORCÉ GÉRÉ PAR LE MINISTÈRE DE SÉCURITÉ PUBLIQUE*.
Victime d’une parodie de justice, ce pasteur luthérien originaire du peuple d’ethnie Hre a été arrêté le 5 janvier 2018 et condamné le 12 juillet 2018 à 16 ans de prison pour ‘’complot en vue de renverser le régime communiste’’, une fausse accusation incriminée. Avant sa détention arbitraire, le pasteur Đinh Diêm était missionnaire de l’Eglise évangélique et membre de la Communauté évangélique luthérienne non reconnue par l’État communiste. C’était une organisation caritative dont les activités visent à soutenir les communautés ethniques minoritaires des haut-plateaux du Centre Viêt Nam.
Selon l’épouse du pasteur-prisonnier, Madame Dinh Thi Xa, l’état de santé du prisonnier de conscience Đinh Diêm s’est détérioré à cause de mauvaises conditions d’emprisonnement et du traitement inhumain, tel que la torture. Aucune amélioration n’a été observée malgré de nombreuses pétitions alarmantes adressées par ses proches aux autorités pénitentiaires.
La cause exacte de la mort soudaine et mystérieuse du pasteur-prisonnier Đinh Diêm demeure ‘’un secret d’État’’, comme beaucoup d’autres malheureux et injustes cas de morts en prison sous le régime de Hà Nôi, un nouveau membre du Conseil des Droits de l’Homme depuis le 1er janvier 2023.
Inhumainement, les autorités de la République Socialiste du Viêt Nam ont rejeté la demande de la famille endeuillée du pasteur mort en prison de pouvoir ramener son corps à sa maison après la soi-disant autopsie offficielle. Il faut attendre trois ans plus tard : les restes du défunt seront autorisés de reposer en paix à la demeure des siens.
*Camp no 6 Thanh Chương district, Nghê An province.
(Source LVDHS & CEVEX)