Yasmina Khadra : “Écrire, c'est vivre pleinement ma vie”
Ce 24 octobre se déroulera la 9e Journée du Manuscrit francophone, coorganisée par Les éditions du Net et ActuaLitté. Cet événement littéraire, pensé comme une fête de la musique, pour le livre, offrira l’opportunité à des centaines d’auteurs de voir leur livre publié. Et certains d’entre eux seront récompensés lors d’une soirée spéciale. Le tout, pour l'édition 2021, sous la présidence du romancier Yasmina Khadra.
Le 01/10/2021 à 09:23 par Nicolas Gary
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Publié le :
01/10/2021 à 09:23
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C’est donc avec les honneurs qui lui sont dus que nous avons sollicité l’écrivain, pour parler de livres, d’écriture et de lecture. En attendant de le retrouver pour la soirée du 24 octobre.
ActuaLitté : Que signifie « écrire » pour vous ?
Yasmina Khadra : C’est comme chanter, me passionner pour quelque chose, partager des émotions, bref, vivre pleinement ma vie. C’est cela, écrire, pour moi, me sentir humain, citoyen, profondément concerné par ce qui m’entoure, par ce qui m’échappe et par ce qui m’interpelle. C’est écrire, et non rire, qui est le propre de l’Homme.
Comment avez-vous entamé l’écriture de votre premier ouvrage ?
Yasmina Khadra : Comme une évidence, un chemin à parcourir pour accéder à moi-même, à mes angoisses et à mes convictions. Depuis mon éveil au monde, j’ai su que j’étais né pour écrire. Mon premier ouvrage a éclos dans mes tous premiers balbutiements lorsqu’une simple rime me rendait poète et musicien.
J’ignore quand j’ai vraiment commencé, mais il me semble que cela remonte à la nuit des temps.
Que représente l’acte d’écriture, pour le romancier confirmé que vous êtes ?
Yasmina Khadra : Une façon comme une autre de se sentir utile aux autres, d’aller vers les autres et de convoquer tout le savoir du monde pour en faire une passerelle entre les êtres humains, les cultures et les mentalités. Le livre est le miroir qui nous renvoie à ce que nous sommes.
Il est, aussi, la mémoire des peuples, le gardien assermenté des petites histoires qui font la grande Histoire. En ce qui me concerne, le livre m’a plus appris sur moi-même que les jours qui ont jalonné mon existence, les hauts et les bas qui m’ont secoué, les promesses et les déconvenues, les échecs et les défis constamment relevés.
Votre dernier livre, Le sel de tous les oublis vient de sortir en poche. Ce petit format incarne une victoire pour favoriser la lecture ?
Yasmina Khadra : Pas forcément, car le format n’est pas forcément une incitation à la lecture. Lorsqu’on est un lecteur assidu, on ne lésine pas sur les moyens. Mais quelquefois, devant la cherté de la vie, il arrive que l’on se dise qu’entre s’offrir un soda et un bouquin, le poche pourrait favoriser l’étal du libraire et rendre le comptoir d’un bar moins tentant, par moments.
Vous allez présider la Journée du manuscrit francophone, événement qui célèbre le livre : qu’est-ce que cela vous inspire ?
Yasmina Khadra : Énormément d’opportunité que je tâcherai de rentabiliser à outrance. Moi, président, je ne céderai la place à personne. Je crois que c’est dans mes gènes d’Africain. Dès qu’un siège de président est vacant, on s’enflamme à l’investir pour en faire un trône à perpète. Aussi, vais-je tâcher d’être le président à vie de toutes les journées du manuscrit francophone.
Et sous mon règne, aucune manifestation, aucune contestation, aucun coup d’État ne sera toléré. Je serai un roitelet inflexible, narcissique et effroyablement impitoyable, fier et obtus, droit dans ses bottes d’épouvantail ancré dans un champ en jachère. Eh oui, certains vocables, chez nous, sont enrobés de sortilèges. Comme Sésame, il ouvre les portes de tous les délires.
Le sel de tous les oublis
Paru le 20/08/2020
256 pages
Julliard
19,00 €
Le sel de tous les oublis
Paru le 02/09/2021
280 pages
7,70 €
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8 Commentaires
Les Editions du Net
01/10/2021 à 10:07
Merci à Yasmina Khadra, l'un des auteurs de langue française les plus traduits dans le monde.
Keltoum Deffous
01/10/2021 à 16:24
Bienvenue Mr Yasmina Khadra ! Je serai ravie de vous avoir dans la célébration de la langue française qui nous a permis de vivre une histoire d'amour avec cette belle dame au chapeau et aux gants de velours ! Nous deux, dans la fête du livre, lors de cette Journée du Manuscrit Francophone représentons toute L'Algérie et ses écrivains d'expression française ! Quelle honneur ! Quelle responsabilité !
Abelnasser-sai
02/10/2021 à 17:38
Monsieur Yasmina-khadra , ses écris d'aventure-romantique me semble bien c'est des interprétations des chansons des chouyoukhs el-meddahine du de l'ouest algérien , ces derniers étaient même les paroliers de la chanson "chaabi" d'el-anka et même d'autres . D'ailleurs les écris de Yasmina-khadra porte bien les empreintes de ces chouyoukhs , cette inspiration lui facilite la tâche d'écrire ses belles lignes romantique , le plus beau dans tout ça , écouter ses belles chansons de poésie des chouyoukhs et lire les belles lignes de Yasmina-khadra , vous allez s'entir qu'il a un lien commun avec la poésie de ces chouyoukhs et parfois même je m'avance à dire qu'il est le porte parole de ces géants chouyoukhs du sud-ouest Algérien .
Je ne comprends pas su on parle de promouvoir le livre FRANCOPHONE et de restreindre la libre circulation des auteurs/et autrices
03/10/2021 à 08:43
Bonjour monsieur Yasmina Khadra et madame deffous on est tous fiers de vous mais un peu déçus de toutes ces entraves pour obtenir le visa et pouvoir assister à la cérémonie du 24 octobre bonne continuation !
Sangara adolphine Christine
04/10/2021 à 11:32
Écrire c'est une bonne chose c'est plonger dans un autre monde. Manifester ses désirs ses sentiments au plus profond de soi même. Exprimer ce que les autres pensent tout bas.
Jamal Kitel
12/10/2021 à 00:09
M. YASMINA KHADRA est un écrivain très sollicité, ce que je souhaite pour lui, je suis sincère et très préoccupé, c'est de ne pas trop s'investir pour ne se fatiguer.
J'ai feuilleté quelques ouvrages ça et là, et pour quelqu'un comme M. Yasmina Khadra, simple d'esprit, c'est dangereux de tout lire avec le même œil.
J'ai bien voulu participer cette année, aussi à la joie du manuscrit francophone, je n'y peux rien, je vous le jure M. Yasmina soyez comme vous êtes, laissez le bon sens vous guider dans votre mission. Je vous aime bien et je ne veux pas que ça impacte sur vos projets à venir.
<Claude Daubercies
12/10/2021 à 18:06
Je suis très fier de constater que je pense la même chose que Yasmina à propos de l'écriture. J'aime les sages quand ils ont de l'humour.
Patricia COINTE LAURENT
13/10/2021 à 19:09
Je vais m'y rendre .
Sortilège . Hé bien a propos me permettrais-je .
Une belle journée se prépare et pourquoi ne pas rencontrer l'auteur des Hirondelles de Kaboul .. Kaboul cette ville en pleine actualité ces dernières semaines .
Enfin je le rencontrerai peut-être . Il me parlera peut-être de son dernier livre et de l'écriture .
Je lui parlerai des centaines de textes et de poésies que j'ai écrites . De cette manie l'écriture qui vous happe au petit déjeuner et enfin du don . De l'humeur d'un auteur qui reflète ses textes au point que parfois si malheureux un jour , il n'ose jeter sur le papier ces funestes pensées , qui pourraient , s'il ne posait sa plume surprendre et étonner . Tout comme le bonheur celui d'écrire un poème joli ! . Juste parce que ce jour-là votre pensée vagabonde est aussi heureuse que vous .
PATRICIA COINTE LAURENT