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Jean-Louis Gauthey : “Le modèle diffusion/distribution est obsolète” (Cornélius)

Installée depuis un peu plus de quatre ans à Bordeaux, l'équipe de la maison d'édition Cornélius poursuit le travail de longue haleine commencé en 1991 avec la création de la société. Jean-Louis Gauthey, à la tête d'une équipe de 3 personnes, mène la barque avec détermination, mais sans se prétendre certain de la destination à atteindre.

Le 29/10/2018 à 10:13 par Antoine Oury

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29/10/2018 à 10:13

Antoine Oury

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ActuaLitté

Les éditions Cornélius au FIBD 2018
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

ActuaLitté : Comment a évolué l'équipe par rapport à la création de Cornélius ?

Jean-Louis Gauthey : Quand j'ai démarré en 1991, j'étais tout seul, et puis, en 1996-1997, une personne m'a rejoint, qui n'est plus dans l'équipe mais avec qui je suis toujours en contact puisqu'il est devenu auteur. Il s'agit de Blexbolex. Je l’ai poussé dans cette carrière. Nous sommes encore amis et je l’édite régulièrement. Par la suite, l'activité d'édition m'a poussé à embaucher, et le fait d'embaucher m'a conduit à poursuivre. Sinon, j'aurais probablement arrêté autour des années 2000. Aujourd'hui, nous sommes quatre, avec Hugues, mon assistant graphique et fabrication, Adèle, qui s'occupe de toute la communication, et Céline, qui gère tout ce qui est administratif et juridique. Moi, je m'occupe de la partie éditoriale et graphique.

En tant qu'éditeur, vous assumez une certaine responsabilité vis-à-vis des auteurs et autrices, aussi ?

Jean-Louis Gauthey : Si je ne peux pas parler d'équipe, il est indéniable que les auteurs et les autrices font aussi partie de Cornélius pour moi. C'est cet ensemble de personnes qui a fait que j'ai perdu la possibilité de mettre un terme à cette expérience. En 1997, les auteurs étaient peu nombreux, une quinzaine dans le catalogue de Cornélius, contre environ quatre-vingt aujourd'hui. Nous n'avons jamais travaillé avec énormément d'auteurs, nous essayons plutôt de leur garantir de bonnes conditions — pas financières, malheureusement, même si nous payons des à-valoir et 10 % de droits d'auteurs. Mais nous leur offrons des délais, de l'écoute, et tout ce qui peut aboutir à ce que leur manuscrit soit le plus proche d'eux, en apportant à la réalisation de leur livre le plus de soin possible.

À la création de Cornélius, comment êtes-vous entré en contact avec les auteurs ?

Jean-Louis Gauthey : C'était essentiellement de la cooptation, parce que, dès les débuts, Cornélius a été assez proche de L'Association. Je les connaissais et j'étais particulièrement complice de Jean-Christophe Menu, qui a été le premier membre de L'Association à vouloir publier chez Cornélius parce qu'il n'arrivait pas à se discipliner suffisamment pour se publier lui-même dans cette structure : il avait besoin d'un autre éditeur. Il a été celui pour lequel j'ai créé la collection des « comix », avec des couvertures en sérigraphie.

Cela a donné envie à Lewis Trondheim, dont L'Association ne pouvait pas absorber toute la production, et à David B. de se joindre à l'expérience. C’était exigeant pour eux car il fallait fournir 24 pages tous les trimestres. Seul Lewis y est parvenu — même moi, j’ai craqué. Ils ont été les trois premiers membres de L'Association qui ont été à cheval sur les deux structures. Ensuite, L'Association et Cornélius ont reçu en même temps des propositions de manuscrits de Joann Sfar, que nous avons tous deux acceptées.

Par la suite, j'ai mis un terme à la relation avec Joann, non pas parce que je ne m'entendais pas avec lui, mais parce que nous étions dans des modes de travail trop tranchés pour que cela puisse fonctionner. Je lui ai rendu ses droits et il a pu reprendre les pages qu'il avait faites à Cornélius chez L'Association.

Parleriez-vous d'une famille Cornélius-L'Association ?

Jean-Louis Gauthey : Nous avions d'autres auteurs en commun avec L'Association, comme Berberian, Blutch ou Fabio... Ces deux maisons étaient proches sur le plan esthétique, mais aussi éditorial. Par ailleurs, s'ajoutait à cela une proximité géographique puisque nous avions des locaux à la même adresse, au 100 rue de la Folie-Méricourt, ce qui était une volonté commune.

Pour achever de créer une sorte de confusion dans l'identité de Cornélius, qui a longtemps été considéré comme un satellite de L'Association, nous nous sommes diffusés ensemble, avec nos propres moyens. C'était d'ailleurs essentiellement L'Association qui s'occupait de la partie diffusion, même si je pouvais occasionnellement contacter des libraires.

L'Association au FIBD 2018 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Physiquement, les auteurs étaient aussi proches ?

Jean-Louis Gauthey : Oui, bien sûr. Dans la première vie de Cornélius — j'entends par là le premier lieu occupé par Cornélius, avant d'avoir des locaux à la même adresse que L'Association —, l'atelier que j'occupais était dans une rue où Willem avait son atelier, c'est comme ça que je l'ai rencontré. Philippe Dupuy et Blutch se sont par la suite installés dans cette même rue. Nous déjeunions souvent ensemble, je venais voir les auteurs qui leur rendaient visite... À l'époque, Paris était très différent, et les échanges y étaient possibles du fait que la mixité sociale était une réalité. Dans le quartier Place Clichy-Pigalle, on pouvait rencontrer dans un bistrot des poivrots, des représentants de commerce, des artisans, tout autant que des artistes, auteurs de BD, écrivains ou cinéastes.

Avant d'être éditeur, vous étiez auteur : exercez-vous toujours aujourd'hui ?

Jean-Louis Gauthey : Oui, mais je suis un auteur très intermittent en bande dessinée parce que, outre le fait que Cornélius me prend beaucoup de temps, je reste gérant bénévole, ce qui m'oblige à exercer un autre métier. Je suis scénariste et directeur d'écriture dans l'audiovisuel, ce qui me prend énormément de temps. Par ailleurs, je ne suis pas si sûr d'avoir le besoin personnel d'avoir une reconnaissance artistique. Je dessine beaucoup chez moi, dans différentes techniques assez éloignées de la bande dessinée, et je ne suis pas du tout certain d'avoir cette nécessité d'être lu ou apprécié par d'autres. J'ai un regret, c'est de ne pas avoir assez de temps à consacrer aux scénarios de bandes dessinées que j'ai en cours pour d'autres auteurs. J’ai quand même deux ou trois projets. « On verra bien » comme disait Gus Bofa…

Pourquoi vous être lancé dans Cornélius à l'époque ?

Jean-Louis Gauthey : Si je repense à ma situation de l'époque, c'était pour m'extraire du monde du travail et de ses contraintes. Mais si je me réfère à ce que je faisais quand j'étais enfant, je faisais déjà des livres en un seul exemplaire pour moi. Et si je me projette aujourd'hui, je me dis que tout ça n'était peut-être qu'un moyen de trouver une activité qui me permette d'être autonome et qui me dégage du stress d'être un artiste jugé, commenté, voire pas lu, tout simplement. C'est difficile de savoir quelle est la raison première, et figer ça dans une « vérité » me semble illusoire.

Peut-on revenir sur ce moment où Cornélius a failli s'arrêter ?

Jean-Louis Gauthey : C'est en 2000 que j'ai hésité à arrêter, nous étions au bord de la faillite. Nous avions aussi des propositions d'un autre éditeur pour un rachat, nous avons travaillé à cette vente qui ne s'est finalement pas faite, l'éditeur ayant renoncé au dernier moment. Et c'était une chance pour Cornélius, parce que c'est ce qui nous a permis de gagner en professionnalisme, de faire des démarches pour obtenir des documents que nous n'avions pas... Ce travail m'a fait prendre conscience que Cornélius était une structure qui n'avait aucune gestion de quelque ordre que ce soit et que si on devait continuer, il fallait passer par ce type de... torture.

Cette proposition de rachat émanait d'un éditeur plus gros, plus institutionnalisé... Est-ce que vous l'avez vécu comme une bascule, le signal que la maison n'était plus aussi impertinente ou provocante ?

Jean-Louis Gauthey : Il n'y a jamais eu de volonté de provoquer chez Cornélius, ce n'était pas un enjeu et ça ne le sera jamais. La provocation a été totalement dévoyée par la télévision et la communication; la provocation n’a plus rien de subversif aujourd’hui, elle est même le plus souvent réactionnaire. Certes, des gens peuvent avoir une lecture militante de Cornélius. Pour ma part, je place notre engagement du côté de la curiosité, de l’exigence, de l’alternative à l’édition industrielle. Il ne faut pas confondre mon agressivité et Cornélius, ce sont deux choses distinctes. Quand je m'exprime sur l'édition avec un ton ironique ou sarcastique, ça n'englobe pas l'équipe ou les auteurs et les autrices. 

Ce rachat m'a appris qu'on avait fait suffisamment de chemin — la maison avait alors 9 années d'existence — et qu'on représentait quelque chose de suffisamment intéressant pour que d'autres puissent avoir envie de se l'approprier. Cela a été un autre bénéfice, ça nous a donné confiance en nous. C'était une autre incitation à poursuivre.

Avec le recul, comment évaluez-vous l'impact de Cornélius sur le marché de la BD ?

Jean-Louis Gauthey : C'est toujours difficile à analyser, car nous ne sommes pas les mieux placés pour mesurer l'impact bénéfique qu'on peut avoir sur un marché ou sur son propre milieu. Je peux juste observer qu'à une époque, avec L'Association et une génération d'éditeurs apparus dans la foulée comme Atrabile, Les Requins Marteaux ou le Frèmok, on a initié un mouvement de rupture avec le format standardisé de l'époque, — le cartonné 48 pages couleurs — pour revenir à une diversité que le marché avait choisi d'oublier. Ça a amené d'autres propositions sur le plan esthétique et narratif.

Nous avons permis à une BD plus expérimentale, en opposition à la norme du moment, d'exister et de revivifier le secteur. C'est déjà ancien, mais à la fin des années 1990, beaucoup d'éditeurs plus mainstream ont repris nos modèles, ont fait des « romans graphiques » et se sont remis à faire des BD en noir et blanc. Cela signifie que cette génération d'éditeurs a apporté quelque chose. Et qu'elle doit soutenir la génération qui lui succède. C'est pour ça qu'on a créé un syndicat d'éditeurs alternatifs, le S.E.A. Pour en revenir à l'impact que Cornélius pourrait avoir sur le marché, je me contente de rencontrer des gens heureux de lire nos livres sur les festivals : en soi, ça me suffit.

(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Quel élément vous parait aujourd'hui le plus difficile dans la vie de Cornélius, et sur le marché de la BD français ?

Jean-Louis Gauthey : D'une manière générale, ce qui reste difficile, ce sont les fins de mois. Et je crois que c'est le cas pour beaucoup de maisons d'édition, quelle que soit leur taille. Après, plus on est petit, plus ces fins de mois paraissent inatteignables, car on a rarement le soutien d'un banquier. Chez Cornélius, nous sommes d'une taille intermédiaire, mais ça ne nous met pas à l'abri de ce type de problème. Il y a des hauts et des bas tous les ans. Mais si on fait le choix de ne pas faire les livres dont on sait qu'ils ne vont pas marcher, on s'éloigne de ce qui fait l'intérêt de Cornélius aussi. Après, que les lecteurs ne soient pas disponibles pour consacrer leur budget à des livres plus difficiles, ça me désole, mais je peux le comprendre. Ce n'est pas pour autant que ces livres là ne doivent pas exister. Je pense qu'ils sont plus essentiels que d'autres livres qui marchent mieux.

Vous les repérez à l'avance ces titres, à force d'exercer le travail d'un éditeur ?

Jean-Louis Gauthey : Je suis encore suffisamment relié à ce qui a fait que Cornélius s'est créé pour percevoir que ce qui fait l'identité de la maison, c'est cette prise de risques sans laquelle il n'y a plus d'expérience, plus de diversité. Si c'est pour faire que des livres dont on sait à l'avance qu'ils vont marcher, je ne vois pas trop l'intérêt de faire ce métier. Étant donné que je fais ça de manière bénévole, il faut quand même que j'ai la sensation d'être un minimum utile, à mon échelle, à des auteurs, des autrices, des lecteurs et des lectrices. Parfois, des livres qui n'ont pas marché ont pu frapper quelques dizaines de personnes et il arrive que ces personnes viennent s'en ouvrir à moi 20 ans plus tard. Ce qui me conforte sur l'utilité d'avoir fait ce livre. Même les bides de Cornélius, j'espère tous les rééditer un jour, car ils ne sont pas des échecs pour moi.

L'idée de soutenir un auteur ou une autrice est-elle une motivation pour exercer ce métier ?

Jean-Louis Gauthey : Bien sûr, cela fait partie du métier et de l'engagement moral qu'on prend vis-à-vis d'un auteur. Après, il peut y avoir plus ou moins d'affinités et la relation dans le temps peut s'interrompre, mais rarement pour des questions artistiques. Quand je commence à travailler avec un auteur ou une autrice, je fais en sorte de l'aider, ce qui signifie parfois lui conseiller de publier ailleurs, voire le mettre en contact avec des éditeurs qui lui offriront des conditions financières meilleures. Cela fait partie de ce contrat basé sur la confiance.

Vous avez des exemples dans l'histoire de Cornélius ?

Jean-Louis Gauthey : Bien sûr, il y en a eu plein : Blutch, Giacomo Nanni, Hugues Micol, Fanny Michaëlis, Ludovic Debeurme... Il y a l'idée d'échanger sur ce qu'est leur situation, leurs envies, parfois de les aider autrement qu'en les éditant, leur expliquer l'intérêt à avoir une stratégie vis-à-vis de maisons d'édition plus grosses et les aider dans les négociations.

Ce qui semble de plus en plus nécessaire alors que la situation des auteurs gagne en complexité...

Jean-Louis Gauthey : C'est très difficile d'être auteur ou autrice. On ne s'en rend pas compte, mais cela demande énormément de sacrifices sur le plan du confort. Parfois, cela fonctionne, et tant mieux, mais c'est relativement rare. Tous les auteurs que je connais font face à la précarisation, c'est une réalité très concrète. Je l'ai vue s'aggraver depuis 15 ans, et c'est directement lié, quoi qu'en disent ceux qui ont une croyance dans l'autorégulation du marché, à la surabondance. C'est-à-dire ce modèle ultra-consumériste qui voudrait que la prolifération soit bénéfique à la diversité. Ce n'est pas comme cela que ça marche, ce n'est pas parce qu'on met de plus grandes quantités de livres en librairie que ces derniers vont plus se vendre. 

(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

De fait, si on plonge un petit peu dans le détail des chiffres, on s'aperçoit que le chiffre d'affaires de la BD a progressé beaucoup moins vite que le nombre de livres produits. Ce qui signifie qu'on produit beaucoup plus de livres pour gagner à peine plus. Les éditeurs ont encouragé à s'engager dans cette voie des auteurs pour lesquels la longévité n'était pas assurée. Quelque part, ils les ont induit en erreur, se désintéressant de leur cas lorsque les ventes ne sont pas au rendez-vous.

Et ça, c'est terrible, car beaucoup d'auteurs découvrent tardivement qu'ils sont des variables d'ajustement, qu'ils sont remplaçables et que les éditeurs ne leur donnent pas la possibilité de devenir des auteurs à part entière. Dans ces cas-là, ils se retrouvent vraiment à la merci de leurs éditeurs, qui peuvent décider de les payer de moins en moins correctement.

Le rôle d'un éditeur est donc aussi de refuser d'éditer...

Jean-Louis Gauthey : Produire plus, ce n'est pas forcément produire bien. Cornélius n'a jamais dépassé les 20 livres par an, alors que la société aurait pu le faire. Et c'était un bon choix : je ne crois pas du tout que l'on puisse s'abstraire de la réalité économique de l'écosystème aujourd'hui dérégulé que représente le marché de la BD.

Ce système dérégulé a un impact sur Cornélius ?

Jean-Louis Gauthey : Très clairement, cela ne nous facilite pas la vie. D'une manière générale, les ventes moyennes de tous les livres chez tous les éditeurs — à l'exception de ce qui constitue les best-sellers — sont en baisse. Moi qui ai aussi publié des livres chez différents éditeurs, je suis encore mieux placé pour pouvoir le dire, car mes propres ventes moyennes ont baissé. C'est tout simplement lié à une érosion des mises en place de base suite à une production trop abondante. 

Les BD de Cornélius n'y échappent pas. Nous avons mis en place différentes stratégies, mais l'essentiel est de convaincre que le monde de l'édition ne doit pas autant se concentrer sur le principe de la nouveauté qui, en tant que telle, ne veut rien dire. Il y a un caractère illusoire dans le fait de dire que la nouveauté incarne une forme de vivacité : il y a des livres parus il y a 40 ans qui sont plus modernes que ce que l'on publie aujourd'hui pour assurer un flux économique.

La création du Syndicat des éditeurs alternatifs s'inscrivait-elle dans cette nécessaire prise de conscience ?

Jean-Louis Gauthey : Je pense que c'est une action qui a permis, à son niveau, de rééquilibrer certains rapports de force, et aussi de diffuser de façon plus coordonnée des informations importantes sur la réalité de ce marché qui est fait d'individus qui ont besoin de vivre. Souvent, les éditeurs qui atteignent un certain volume de production oublient des réalités concrètes qui touchent les auteurs et autrices qu'ils publient.

Alors que le public y semble sensible...

Jean-Louis Gauthey : Je ne sais pas. Un certain type de public, peut-être. En tout cas, des gens qui, par leur culture politique ou autre, ont une forme d'empathie pour les gens qui font la culture, mais c'est très difficile à définir, tout cela.

Récemment, des mouvements d'auteurs ont réussi à toucher un plus large public...

Jean-Louis Gauthey : Oui, mais ils n'ont pas obtenu grand-chose, finalement. Ils ont capté l'attention des médias et celle des éditeurs, qui ne tiennent pas à ce que tout cela tourne mal sur le plan médiatique et que cela les classe dans le camp des méchants. Mais, concrètement, quand je regarde le statut des auteurs, je ne vois pas de progression particulière : leur statut en tant que tel n'existe pas, avec tout ce que cela impliquerait de reconnaissance de l'État, de l'administration fiscale, et de tous les dispositifs qui régissent la vie des salariés lambda. Ce statut aujourd'hui, il reste à définir véritablement et à acter. C'est la première chose à accomplir.

Ce que l'on peut vérifier, c'est que la valeur que l'on accorde à la culture est de moins en moins reconnue. On la confond souvent avec l'éducation, ou la pédagogie. Je ne conteste pas qu'il puisse y avoir des points de croisement, mais c'est autre chose : la culture, pour moi, c'est un outil d'émancipation, pas de normalisation. Ce qui me pose problème aujourd'hui, c'est que la culture n'est considérée comme une valeur mesurable que lorsqu'elle est accolée à un dispositif éducatif. Et je pense que les auteurs devraient s'en soucier, car c'est aussi un problème pour eux.

Quand on leur propose d'intervenir et d'être rémunéré, en général c'est une « animation » qui s'inscrit dans un cadre plus ou moins directement pédagogique. Je ne suis pas sûr que ce soit cela, un auteur, une autrice : n'est-on pas en train d'instrumentaliser, de façon abusive, ce qu'ils sont ? Sans parler du fait que ce temps est pris sur leur temps de création…

Ces revenus annexes sont au coeur du débat, notamment par l'intermédiaire d'une rémunération des dédicaces : qu'en pensez-vous ?

Jean-Louis Gauthey : Les dédicaces sont effectivement un problème, car elles prennent du temps à l'auteur sans lui apporter de rémunération. Les éditeurs expliquent que cela fait partie de la promotion de l'ouvrage et qu'en faisant des dédicaces, l'auteur développe son public, etc. Certes, je peux l'entendre, mais si cela fait vendre les livres, l'éditeur s'y retrouve aussi. Les points de vue diffèrent beaucoup sur le sujet. À titre personnel, je suis opposé aux dédicaces : je n'ai pas envie que quelqu'un vienne gribouiller sur mon livre, surtout que peu de dédicaces sont convaincantes. 

C'est un exercice que je trouve morbide, par ailleurs. Si j'aime le travail d'un auteur ou d'une autrice, je vais plutôt essayer d'acquérir un original, ou me procurer l'ensemble de sa bibliographie. Je n'aime pas non plus ce que cela suscite chez les lecteurs, aussi bien le fait de collectionner de manière compulsive que le rapport qui se met en place entre lecteur et auteur. Il faut s'interroger aussi sur ce qui s'est créé autour de la dédicace, et la raison pour laquelle on l'a tellement encouragé : c'est une solution très paresseuse pour lier auteurs et lecteurs autour d'un acte commercial. J'aimerais qu'on trouve autre chose : il y a quelques années, avec d'autres éditeurs, alors qu'Angoulême était en travaux, nous avions fait un off, avec des rencontres, des débats, des ateliers, mais pas de dédicaces. C'était bien plus intéressant.

Séance de dédicace au FIBD 2018 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Et cet accent mis sur les revenus annexes, vous y croyez ?

Jean-Louis Gauthey : Il y a un exemple qui est souvent utilisé par des éditeurs qui, à mon sens, n'ont pas assez conscience de ce que vivent les auteurs : « Regardez, quasiment aucun romancier ou aucune romancière ne vit de ses droits d'auteur. » Sauf qu'écrire un roman, et pour le coup je le sais, ce n'est pas comme faire de la bande dessinée. Personnellement, je peux écrire deux heures par soir et j'avance, mais je ne peux pas faire une bande dessinée deux heures par soir, c'est impossible. 

Faire une bande dessinée, c'est beaucoup plus physique et cela nécessite de se mettre dans une condition particulière, qui n'est pas qu'une condition d'imagination, mais aussi de disponibilité technique du corps. Et ça, après une journée de travail, c'est quasiment impossible. Il est envisageable d'avoir un dessin relâché, qui va rejoindre une forme de méditation ; la peinture, par exemple, que je pratique et qui peut me détendre, mais la BD, c'est un travail de concentration extrême qui porte en lui-même une dimension laborieuse.

Un rapport sur le monde de la bande dessinée est attendu pour le début de l'année prochaine au ministère de la Culture, qu'en attendez-vous ?

Jean-Louis Gauthey : J'espère que les mesures présentées permettront d'améliorer la situation des auteurs, des autrices et des libraires. J'espère aussi que de nouveaux dispositifs seront imaginés, qui permettront d'encourager la diversité. Mais, comme j'ai pu le constater ces quinze dernières années, l'État est plutôt démissionnaire, il n'attache plus autant d'importance à la culture et au bien-être social qu'elle peut favoriser.

Cela supposerait de réguler, ce qui n'est plus vraiment raccord avec le libéralisme affiché des gouvernements...

Jean-Louis Gauthey : Les règles de savoir-vivre au sein d'une corporation ne sont pourtant jamais mauvaises, car elles pacifient les choses. S'il n'y avait pas eu la loi Lang, le marché du livre en France ne vaudrait pas beaucoup plus que celui de l'Italie, de l'Espagne, de la Belgique, de l'Allemagne, qui sont des marchés assez peu dynamiques sur le plan de la création. La France reste le marché le plus créatif au monde, devant le Japon et les États-Unis. Une grande partie de cette créativité est liée à la loi Lang, qui a introduit une régulation au sein du marché. Et qui est, de manière absurde, régulièrement contestée par certains acteurs de l'édition qui refusent de voir le profit qu’ils tirent de la dynamique plurielle de ce marché.

Pour finir, comment voyez-vous l'avenir de Cornélius ?

Jean-Louis Gauthey : Je ne le vois pas du tout, je m'interroge beaucoup, y compris sur la capacité de Cornélius à durer dans le temps, au-delà de mon investissement personnel. Parfois, je me demande s'il ne faudrait pas revenir à des choses plus artisanales. Je pense que nous avons fait beaucoup d'efforts pour comprendre la façon dont fonctionnait ce marché tout en conservant notre identité et notre façon de faire des choses. Je me pose la question de savoir si on ne serait pas plus heureux et peut-être plus utiles en faisant des choses moins visibles, mais mieux dirigées.

J'évoque ici moins le contenu que la façon de le faire connaitre. Je suis personnellement convaincu que le modèle de diffusion/distribution à la française est obsolète. La plupart des acteurs de ce marché le reconnaissent, pas forcément publiquement, mais dans des conversations d'ordre privées. Pour le moment, aucune réponse n'a surgi pour constituer l'alternative. Néanmoins, ce type de fonctionnement est périmé et ne produit plus de résultats probants. Il n'est plus en capacité d'offrir une véritable variété et de permettre à des auteurs et autrices de toucher « leur » public, ceux qui les attendent.

Cela me pose un problème. Il y aura une phase de destruction, c'est évident et il faut s'y préparer, mais il faudra sans doute en passer par un retour à une forme d'artisanat pour voir émerger un nouveau modèle, un nouveau type de fonctionnement. Le gaspillage actuellement produit par le système est affolant : aujourd'hui, cela coûte moins cher de détruire des livres, sur un salon, que de les remettre en stock – Cornélius ne le fait pas, mais je l’observe ailleurs.. Quand on arrive à ce type de logique, ça veut dire que le système est malade. Les dix prochaines années vont être décisives, c'est certain.

6 Commentaires

 

Bigbijou

31/10/2018 à 15:55

Il est toujours étonnant de voir les responsables de la situation actuelle de la BD se plaindre de ce qui lui est arrivée, par leur faute.
Au delà de l'autosatisfaction,des mantras et incantations culturellement corrects habituels,il s'agirait de se poser les bonnes questions sur le pourquoi de la desafection du public,pour un média très apprécié et lu il y a encore peu.

Pas impossible que les discours excluants qui se sont multipliés ces deux décennies y soient pour quelque chose.La surproduction a bon dos.

Gentrification quand tu nous tiens.

Diane

01/11/2018 à 10:22

Excellente interview, merci !
Malheureusement, là où il y a de l'intelligence, il y a toujours un Bigbijou qui apparait.
C'est fascinant ces sempiternels clichés : "saleté d'alternatifs, de bobos, d'éditeurs de BD prises de tête, qui dorment dans leurs lofts sur les millions qu'ils ont volé (?) ! Rendez-nous la BD qu'on aimait quand on était petit (et que le monde tournait dans le bon sens) !
Pourquoi tant de haine (et de bêtise) ? Sans doute de mauvais choix de lectures.

Bigbijou

01/11/2018 à 15:38

C'est donc vrai que l'on a le public qu'on mérite.

C'est fascinant le besoin qu'ont certains-intelligents ou pas- de se faire enfumer.Les gourous et embobineurs de toutes sortes le savent bien,qui prospèrent sur les capacités intellectuelles hors-normes des plus rutilants d'entre-nous.Un peu de perlinpinpin,d'estime de soi titillée,de promesses de lendemains qui chantent,d'extraction de la masse,d'assurance d'être dans le camp du bien et de l'ordre juste....et le tour est joué,le gogo-à ne pas confondre avec le bobo,attention-se précipite,qui en veut pour son argent.

Vous avez l'air de bien connaître la BD (pardon le Roman Graphique,ne mélangeons pas les torchons et les serviettes) son histoire,sa mécanique,donc n'hésitez à me faire une liste de bons choix de lectures.

Merci d'avance.

Dewere

26/05/2019 à 20:14

Une interview passionnante et très étrange. Je n'avais jamais vu un éditeur aussi lucide sur son métier, qui parle sans faux-semblants et qui ne se place pas au-dessus des auteurs et des autrices. Je réalise que je connais peu ce catalogue et je vais m'y intéresser (pourquoi l'article ne propose pas une seule image du catalogue de Cornélius ? Même pas une photo de l'éditeur ? C'est assez décevant et pas très correct, je trouve).

Team ActuaLitté

26/05/2019 à 20:17

Bonjour
Merci pour ces conseils quant à l'illustration et l'iconographie. L'éditeur ne souhaitait pas spécifiquement apparaître, et nous avons illustré par des visuels de son propre stand.
Pour le reste, trouver son site internet ne devrait pas vous être bien compliqué.
Excellente fin de journée.

François Ruy-Vidal

11/07/2022 à 16:20

Mieux que bien. sincère, intelligent, fondé, stimulant et tout à fait conforme à ce que je pense de l'édition de type familiale française, cathos de droite jouant les chrétiens de gauche, où pour se maintenir au pouvoir d'un traditionalisme conformiste périmé, tous les coups-bas sont permis.
A commencer notamment par le système de diffusion et de distribution où, le plus souvent, se camouflant sous la liberté du commerce, les 24 000 lieux de ventes sont mis sous tutelle par les actionnaires des trusts internationaux en connivence avec les éditeurs d'héritages, en laissant peau de chagrin aux quelques 400 librairies indépendantes.
A entendre Jean-Louis Gauthey, j'ai l'impression de réentendre ce que je me disais en 1970.
Ce qui me force à ajouter que le mot obsolète qu'il emploie n'est pas assez juste et assez fort quand il l'applique à la diffusion-distribution puisque c'est un système illégal, apanage des trusts familiaux et internationaux qui sont parfaitement conscients de son illégalité mais qui ne veulent pas qu'il soit remis en cause puisque ce serait remettre en cause leurs productions conformistes et, partant, leurs profits... A l'équipe avec un grand salut d'encouragement. FRV

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Montmorillon2024 — Cécile Coulon, autrice confirmée depuis son plus jeune âge, sort à 33 ans son neuvième roman, La langue des choses cachées (Iconoclaste, 2024). Elle y explore tout ce qui est dit quand les gens ne parlent pas, surtout les souffrances. À cette occasion, le Festival du livre de Montmorillon tenait à l'avoir comme invitée d'honneur. Sa présence a rythmé le salon, entre lecture musicale et jogging littéraire. ActuaLitté a eu l'opportunité de s'entretenir avec elle.

09/06/2024, 15:34

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Jacques Rivette cinéaste du mystère, par Pacôme Thiellement  

Pacôme Thiellement a gagné il y a peu une belle popularité grâce à son histoire personnelle et fascinante de l’Histoire de France, diffusée sur la chaîne Youtube de Blast. En parallèle, il continue son travail d'exégèse, comme il aime à le dire, des artistes qui l’inspire : après David Lynch ou Frank Zappa, le plus méconnu des cinéastes de la Nouvelle Vague, et finalement le plus mystérieux, Jacques Rivette. Ceux qui n’ont vu que La Religieuse n’ont rien vu de lui…

08/06/2024, 11:00

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"Comprendre l'œuvre d'Artaud ne nous rend pas meilleurs mais plus humains"

Écho Antonin Artaud a fêté son premier anniversaire ce mois de mai : sept numéros publiés, une communauté croissante sur Facebook, le lancement d'un nouveau blog, un numéro spécial, et prochainement une nouvelle série de podcasts, Cinartonomie, qui fusionnera cinéma et littérature avec un focus sur Artaud. Ilios Chailly, initiateur de la revue, raconte à ActuaLitté cette jeune aventure, et se livre sur sa passion pour l'auteur de l'Ombilic des limbes.

05/06/2024, 13:48

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“En lisant ce roman, j'étais bouche bée”

Christophe Mileschi est un homme aux multiples casquettes. À la fois professeur de langue et de littérature italienne, il est également traducteur italien/français, auteur de divers essais et textes de création. Il a ainsi traduit de nombreux auteurs classiques, comme Italo Calvino, pour Gallimard. Dans la seconde partie de cet entretien divisé en deux épisodes, il raconte la traduction de Chemins de fer du Mexique de Gian Marco Griffi (Gallimard, 2024).

04/06/2024, 13:16

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Tiffany Cooper : “Dessin et humour ont rendu ma vie plus belle”

RDVBDAmiens2024 – Originaire de Grenoble, Tiffany Cooper mit un terme à sa carrière dans le textile de luxe pour s’occuper de son linge sale : « Le dessin et l’humour ont toujours rendu ma vie plus belle », assure-t-elle. Étudiante à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle ouvrit son blog en 2012, dont découla son premier livre, Le Meilleur des Mondes Possibles (2013). Rencontre, en toute simplicité.

01/06/2024, 15:17

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Alain Damasio : “L'Afrique nous sauvera !”

MementoMori - L'auteur Alain Damasio était présent aux Imaginales 2024 à plusieurs titres : présenter son dernier ouvrage, Vallée du silicium, publié au Seuil, accompagner son camarade Mathias Echenay, avec qui il a lancé La Volte il y a 20 ans, et participer à l'Oratorio Les Furtifs, tiré de son roman paru en 2019.

01/06/2024, 06:23

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"On veut mélanger les deux formules : populaire et élitiste"

Montmorillon2024 — Il y a 10 ans s'éteignait Régine Deforges. L'autrice et éditrice native de Montmorillon a marqué de son encre les lettres françaises et le paysage culturel de sa région natale. Cette année, le festival du livre de Montmorillon lui rend un hommage appuyé. ActuaLitté a pu s'entretenir au sujet de cette édition spéciale, avec le maire de la ville, Bernard Blanchet, et David Aladenise, son adjoint à la culture.

31/05/2024, 18:07

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“Mettre un coup de frais, un coup de jeune et de talent”

Montmorillon2024 — Programmatrice des rencontres de Montmorillon depuis 2022, Anne-Lise Dyck-Daure avait cette année pour mission d'ouvrir le festival à de nouveaux horizons littéraires, tout en conservant un ancrage territorial. ActuaLitté a pu s'entretenir avec elle, à un peu plus d'une semaine de l'ouverture du Festival du livre de Montmorillon.

 

31/05/2024, 12:17

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Zebra Comics fait les beaux jours de la BD africaine

Beaucoup de dynamisme se dégage de cette jeune équipe de Zebra Comics. Cette startup basée à Douala, la capitale économique du Cameroun, est en train de s’illustrer internationalement. Njoka Suyru, l’un de ses fondateurs, est curieux, réactif et porteur d’une belle énergie. Nous avons discuté une bonne heure en visio. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Arica.

30/05/2024, 11:05

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“La littérature n’est pas un miroir, mais une fenêtre sur le monde”

Loredana Lipperini, née en 1956 à Rome, est une journaliste, autrice et essayiste italienne. Elle anime l’émission radiophonique de culture et littérature Fahrenheit sur Rai Radio 3 et a été jurée de plusieurs prix littéraires en Italie ainsi que consultante pendant sept ans pour le Salon International du livre de Turin.

28/05/2024, 11:09

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Les Imaginales, “vouées à devenir la plus grande fête de l'Imaginaire”

MementoMori - L'édition 2024 des Imaginales s'achève ce dimanche, le second sous la houlette du dessinateur Gilles Francescano, qui dresse avec ActuaLitté un bilan à chaud, placé sous la précieuse sensation d'être à la bonne place.

26/05/2024, 18:33

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Chris Vuklisevic : "J'ai cherché à confronter les lecteurs avec leur mortalité"

MementoMori – Chris Vuklisevic a commencé par être le Coup de coeur des Imaginales 2024 dès février, avant de remporter le prestigieux Grand Prix de l'Imaginaire, et enfin Le Prix des Imaginales, à chaque fois pour son roman, Du thé pour les fantômes, paru dans la collection Lunes d'encre de Denoël en mai dernier. Un an après, la jeune autrice confirme sa place de pépite du genre.

25/05/2024, 15:42

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John Gwynne : la mythologie nordique à hauteur d'homme et de femme

MementoMori – L'auteur de fantasy britannique John Gwynne a été présenté au public français grâce aux éditions Leha, dix ans après la sortie de son premier roman en 2012. Depuis, quatre de ses ouvrages sont parus en France, de deux de ses séries. Le second tome de sa Confrérie du sang, La Faim des dieux (trad. Thomas Bauduret), paraîtra le 13 juin prochain. À l'occasion de sa première venue aux Imaginales, ActuaLitté s'est entretenu avec l'écrivain de Fantasy, et son éditeur.

25/05/2024, 09:50

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Sue Rainsford : “J'ai une grande tolérance pour les scènes gores”

MementoMori – L'Irlandaise Sue Rainsford n'avait pas pu célébrer son Prix du Roman étranger aux Imaginales l'année dernière, mais avait eu une bonne excuse : « J'étais enceinte jusqu'au cou. » Elle se rattrape cette année, et c'est peu de le dire, avec une rencontre et la participation à trois tables rondes, le tout pour une première participation au festival de l'imaginaire. Faut dire que le thème de cette année sied parfaitement à celle qui, en seulement deux romans, s'est imposée comme une plume importante du body-horror.

24/05/2024, 09:55

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“Les Rendez-vous de la BD d'Amiens sont vitaux”

RDVBDAmiens2024 – « Cette manifestation est un instant majeur pour la bande dessinée en France. » Le directeur de l’Agence régionale du livre et de la lecture des Hauts de France, François Annycke, n’y va pas par quatre chemins. Quand il s’agit des Rendez-vous de la BD d’Amiens, porté par l’association On a marché sur la Bulle, tout le territoire est concerné.

23/05/2024, 10:21

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“Notre cahier des charges, c’est un festival de qualité et populaire”

Comediedulivre2024 – 2025, dans l’événementiel, c’est loin… et c’est demain. Mais pour l’instant, les équipes savourent la fin du salon : en renouant avec les médiathèques, les 17 et 18 mai, les rencontres hors les murs ont déployé la manifestation par-delà le département. D’autant que pour la seconde (ou deuxième ?) année, la Comédie quittait la traditionnelle esplanade Charles-de-Gaulle, en travaux. 

22/05/2024, 10:34

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La collection Angle Mort remet de la science dans la SF

L'éditeur indépendant L'Œil d'or inaugure avec le recueil de nouvelles Multiversalités une collection inédite, « Angle Mort ». Dérivée de la revue homonyme qui circule en ligne depuis 2010, elle en partage l'ambition : penser autrement la science-fiction et le monde avec. Directeur de cette publication depuis 2014, le sociologue Julien Wacquez nous présente cette nouvelle initiative.

21/05/2024, 16:16

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Manuel Vilas : “L’imagination, c’est gratuit : on ne paye ni impôt ni taxe”

Comediedulivre2024 – Manuel Vilas, l'auteur espagnol, a captivé le public français avec ses œuvres telles qu'Ordesa, Alegria et Les Baisers (Éditions du sous-sol, trad. Isabelle Gugnon). Son style unique et sa plume d'une grande beauté offrent un regard inédit sur la vie humaine et notre époque contemporaine. Avec Irene (trad. Isabelle Gugnon) il présente à Montpellier un nouveau chef-d'œuvre. 

18/05/2024, 14:15

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Les Ensablés : 15 années à exhumer des écrivains

Cela fait déjà 15 ans qu’ActuaLitté se met au service des Ensablés, cet ensemble d’œuvres oubliées exhumées par l'équipe. Alors, pour fêter cet anniversaire si particulier, les chroniqueurs anonymes sont passés de l’autre côté des lignes. Interview.

16/05/2024, 17:35

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"Quand on parle d'exil on a envie de rétablir une certaine vérité"

PrixPorteDoree2024 – Les Prix de la Porte Dorée étaient remis ce mardi 14 mai au Palais du même nom. Dans la catégorie bande dessinée, Charles Berberian a été primé pour Une enfance orientale. La présidente du jury et scénariste de la BD Aya de Yopougon, Marguerite Abouet, salue une oeuvre « intime et universelle ». ActuaLitté s'est entretenu avec elle.

16/05/2024, 17:10

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Sabyl Ghoussoub, “président” des écrivains de l'exil

PrixPorteDoree2024 — Sabyl Ghoussoub, auteur et journaliste français d'origine libanaise, présidait cette année le jury du Prix littéraire de la Porte Dorée. Dans l'enceinte du Musée de l'immigration, lui et son équipe de jurés ont décidé de désigner deux lauréates ex-aequo, Seynabou Sonko et Élise Goldberg. À l'occasion de la soirée de remise des prix, ActuaLitté a eu la chance de discuter avec lui.

16/05/2024, 11:32

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Seynabou Sonko, Elise Goldberg : un bonheur partagé

PrixPorteDoree2024 – Seynabou Sonko et Elise Goldberg viennent d'être élues lauréates ex-aequo du Prix de la Porte Dorée. La première pour Djinns (Grasset), la seconde pour Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (Verdier). Ces deux primo-romancières ne sont pas liées que par ce prix, elles sont aussi amies dans la vie. ActuaLitté s'est entretenue avec elles lors de la soirée de remise des prix qui avait lieu le 14 mai au Palais de la Porte Dorée, qui accueille le Musée de l'immigration.

15/05/2024, 18:15

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Charles Berberian : accompagner le chaos d'Une éducation orientale

PrixPorteDoree2024 – Ce mardi 14 mai, l'ambiance était littéraire au Palais de la Porte Dorée. Dans ce lieu d'exception, qui accueille entre autres le Musée de l'immigration, étaient remis les Prix de la Porte Dorée, récompensant une oeuvre qui traite de l’exil, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires. Pour le Prix BD, c'est Charles Berberian qui a été désigné lauréat, avec Une éducation orientale (Casterman). ActuaLitté a eu l'occasion de s'entretenir avec lui.

15/05/2024, 15:15

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La dessinatrice Elizabeth Pich a une suggestion : restons idiots

LeLivreaMetz24 – Le questionnaire de Proust est un excellent outil pour en découvrir davantage sur son écrivain préféré en un temps limité. Elizabeth Pich, autrice et illustratrice germano-américaine, a accepté de se prêter au jeu, invitée cette année du festival Le Livre à Metz.

21/04/2024, 14:52

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Le directeur de RFI, Jean-Marc Four, face à la désinformation

LeLivreaMetz24 – Comment décrypter l’information dans un monde globalisé, nourri de milliards de données chaque jour ? C'est une des questions que se posent l'auteur de La guerre de l'Information (Tallandier), David Colon, le journaliste et grand reporter Olivier Weber, et le jeune directeur de Radio France internationale (RFI), Jean-Marc Four. Ce dernier a accepté d'évoquer ce complexe et épineux sujet auprès d'ActuaLitté, à l'occasion du festival qui allie littérature et journalisme, Le Livre à Metz.

20/04/2024, 18:20

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Sylvain Prudhomme dépasse les bornes familiales

PrixFrontieres2024 – Le 6 mars dernier, Sylvain Prudhomme a été désigné lauréat 2024 du 4e Prix Frontières, pour son roman L'enfant dans le taxi, paru aux Editions de Minuit. À l'occasion de la remise de la récompense littéraire durant le Festival Le Livre à Metz, ActuaLitté a pu s'entretenir avec le Prix Fémina 2019.

20/04/2024, 14:48

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Rosella Postorino : “J’écris parce que la mort existe”

VoixItaliennes – Dans cette série d'entretiens nous donnons la parole à des écrivaines et journalistes italiennes qui s’expriment à propos de leur activité d'écriture mais aussi de leur engagement social ou politique. A travers des voix parmi les plus intéressantes de la littérature italienne contemporaine nous aurons un portrait des défis et des questions qui animent le débat culturel dans le Bel Paese.

20/04/2024, 12:56

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"Dans la littérature comme le journalisme, aller au-delà des apparences"

LeLivreaMetz24 – « Gare aux apparences » est le grand thème de l'édition 2024 du festival qui allie journalisme et littérature, Le Livre à Metz. Une expression qui devrait être, - car elle ne l'est pas toujours -, un des principaux mantras du monde de la presse. C'est en tout cas l'avis de David Le Bailly, journaliste et auteur de l'Hôtel de la Folie, paru au Seuil la rentrée littéraire dernière, qui avec cet ouvrage remporte Le Prix Le Livre à Metz.

19/04/2024, 11:00

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“Un prix d'autant plus précieux qu'il est décerné par des enfants”  

LeLivreaMetz24 – Le prix jeunesse Graoully 2024 - à ne pas confondre avec l’ancien Graoully d'or, tourné SF - a été décerné à Marie Caudry pour son album, Ah ! Les voyages, publié chez Thierry Magnier. L’autrice recevra sa gratification littéraire à l’occasion du festival Le Livre à Metz, qui cette année alerte, « gare aux apparences »... Une expression qui va à ravir à l'œuvre ici récompensée… 

19/04/2024, 09:00

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Grégoire Delacourt : “Croire en la générosité, dans une époque où l’égoïsme tue”

Dans l'univers littéraire, peu d'auteurs parviennent à tisser une connexion aussi profonde et réfléchie avec leur œuvre et leur lectorat que Grégoire Delacourt. Ce 17 avril, il publiera La liste 2 mes envies, suite des aventures de la mercière d’Arras, Jocelyne, qui avait conquis 1,5 million de lecteurs. En avant-première, le romancier évoque son parcours, son écriture et bien d’autres choses.

08/04/2024, 11:45

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Bibliocollector vise le record de cartes de bibliothèque

Adolescent lyonnais de 16 ans, Adam s'est lancé dans un projet fou : battre un record du monde en collectant le plus grand nombre de cartes de bibliothèques du monde entier. Pour que sa collection soit officiellement reconnue, plusieurs critères s'imposent, mais qu'importe, le Bibliocollector est lancé dans son projet. Entretien.

 

 

01/04/2024, 11:06

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Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

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Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

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À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

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Le Bon, le bouc et le truand : Woody et Quantum, frères (in)décents

Ils arborent un style vestimentaire tout droit tiré des années 90… rien de plus normal : Quantum et Woody ont vu le jour dans le marasme de cette fin de millénaire. Jouant de codes finissant dans les comics, Christopher Priest au scénario et l’illustrateur, M. D. Bright introduisirent une fameuse rupture. Ce duo de bras cassés rarement atteint, débuta ainsi en juin 97 chez Valiant... Et en France chez Bliss Editions.

14/07/2024, 13:53

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Chez Eyrolles, “stress chronique au travail” et “fuite des talents”

Une réputation d'excellence dans le secteur éditorial des livres pratiques, plusieurs grands succès dans le rayon des romans « feel good », et une étiquette d'entreprise familiale préservée. Le groupe Eyrolles, paquebot installé au cœur de Saint-Germain, semble fendre les flots de l'édition sans écueils à l'horizon. Mais à bord, l'ambiance aurait quelque chose de plus houleux, comme le révèlent de nombreux témoignages recueillis par ActuaLitté.

12/07/2024, 14:51

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Togo : l'autrice Marthe Nounfoh Fare visée par la justice

Au Togo, la journaliste et autrice Marthe Nounfoh Fare a été convoquée et placée en détention par les autorités pour une publication sur le réseau social TikTok. Elle risque jusqu'à six mois de prison à l'issue d'un procès prévu le 15 juillet prochain. Dans une tribune reproduite ci-dessous, le PEN Club français réclame l'abandon de toutes les poursuites, pour le bien de la liberté d'expression.

11/07/2024, 10:59

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La dernière ligne d'À vélo entre les lignes

#AVeloEntreLesLignes – Il y a plus d'un an, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés un défi : relier Paris à Oulan-Bator avec leurs bicyclettes. Sur chemin, ils visitent le plus grand nombre de librairies possible. ActuaLitté a relayé toute leur aventure, jusqu'à la dernière ligne qu'ils écrivent aujourd'hui.

10/07/2024, 10:33

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Une gare changée en librairie : à Rezé, le livre sur de bons rails

Au bout de la ligne 2 du tram nantais, l'un des terminus n'est autre qu'une librairie : un rêve de lecteurs. Depuis un an, Carole Dolcini et Nolwenn Gandon relèvent le défi qu'elles se sont lancé en inaugurant La Petite Gare, à Rezé, dans un bâtiment de la SNCF réhabilité. À l'étage, au-dessus de l'établissement, un espace partagé accueille des travailleurs du livre et de la culture.

05/07/2024, 15:06

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Législatives : l'ADAGP appelle à voter "pour les libertés de tous les artistes"

#Legislatives2024 – La société de gestion de droits d'auteur l'ADAGP, qui rassemble des artistes de plus de 120 nationalités et 40 disciplines, réaffirme, à l’occasion de l’entre deux tours des législatives, son engagement à défendre les droits des artistes, voyant dans l'art une « lumière d'espoir » face à « l'obscurité ».

05/07/2024, 14:52

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Législatives : les archivistes en défense de la transparence et la démocratie

À l'occasion de l'entre deux tours des législatives, l’Association des Archivistes Français (AAF) souligne l'importance cruciale des archivistes dans la conservation du patrimoine documentaire, réaffirmant son engagement envers la transparence, la démocratie et les droits humains. En pleine période électorale, elle réitère son adhésion aux principes de responsabilité et d'intégrité, tout en préparant ses membres à continuer leur mission essentielle quel que soit l'issue des élections.

04/07/2024, 12:03

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“La richesse de notre modèle culturel tient à sa diversité”

#Legislatives2024 – À quelques jours du deuxième tour d'une élection législative déterminante pour la vie politique française, les acteurs du livre et de la culture continuent de se mobiliser pour faire entendre leurs voix. Aujourd'hui, c'est au tour de la Société des Gens de Lettres d'affirmer son engagement pour la « liberté de penser » et la « diversité » de l'offre culturelle française.

04/07/2024, 11:16

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Auteurs jeunesse : La Charte s'engage contre l’extrême droite

#Legislatives2024 – La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse lance un appel à ses membres pour défendre la diversité et la liberté d'expression face à la possibilité d'un gouvernement d'extrême droite. Elle souligne les conséquences déjà visibles dans les villes dirigées par le Rassemblement National, incluant la censure et la réduction des aides à la culture. Le 7 juillet, elle invite à voter contre la discrimination et pour la préservation de valeurs inclusives.

03/07/2024, 17:27

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Le monde culturel messin s'engage pour une société ouverte et tolérante

#Legislatives2024 – Le festival Le Livre à Metz s'unit aux acteurs culturels de la région messine pour défendre la diversité et la liberté d'expression artistique. Cette tribune souligne l'engagement quotidien de ces acteurs pour la création sans entrave et la rencontre des cultures. Ils appellent à une mobilisation le 7 juillet, 2e tour des législatives, pour une société plus ouverte et tolérante.

03/07/2024, 17:09

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Voix du théâtre contre le RN : un appel à défendre la liberté et la diversité culturelle

Vincent Dheygre, président des Écrivaines et Écrivains Associés du Théâtre, appelle dans une tribune à la vigilance contre la montée du Rassemblement National qui, selon lui, menace les libertés créatives et les valeurs républicaines. Il souligne notamment l’urgence de défendre la diversité culturelle et l’ouverture, en opposition à la vision restrictive du RN, pour préserver l'avenir de la France et de ses valeurs fondamentales.

03/07/2024, 13:20

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Les traducteurs littéraires s'engagent contre l'extrême droite

#Legislatives2024 – Le premier tour des élections législatives anticipées a vu le RN pointer en tête des scrutins. Alors qu'une grande partie des acteurs du monde de la culture se mobilise face à la montée de l'extrême-droite en France, une nouvelle tribune est signée, cette fois par l'Association des Traducteurs Littéraires de France.

02/07/2024, 11:55

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Législatives : le Collège de France s'engage contre tous les obscurantismes

#Legislatives2024 – Le lendemain du premier tour des élections législatives françaises, le Collège de France lance un appel aux citoyens et représentants politiques pour renforcer leur engagement envers l'humanisme, la science et l'ouverture internationale, face aux défis mondiaux croissants de « diverses formes d’obscurantisme ». L'institution séculaire continuera, affirme-t-elle notamment, de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination. 

01/07/2024, 17:53

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“Faire renaître une puissance d'agir citoyenne”

#PenserLeVivant – Du 26 août au 1er septembre, à Arles, se déroulera la 5e édition d’Agir pour le Vivant. Un festival hors normes, qui pense une alternative politique, un projet citoyen et collectif et tente de faire de l’écologie un véritable débat démocratique. Les organisateurs partagent dans nos colonnes leur engagement.

30/06/2024, 11:36

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Législatives : “Les auteurs et autrices sont mis en danger”

#Legislatives2024 – Le premier tour des élections législatives anticipées, ce 30 juin, porte en lui d'importants enjeux, et pas seulement pour la démocratie. Le Syndicat national des auteurs et des compositeurs (SNAC) invite ainsi les auteurs et artistes à se mobiliser, pour s'assurer un avenir serein. Nous reproduisons ci-dessous l'appel diffusé.

28/06/2024, 16:26

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“J’ai systématiquement abordé la situation des autochtones au Canada”, Franck Thilliez

Auteur de polars, écrivain d'un grande générosité, Franck Thilliez a dernièrement publié Norferville, roman qui prend le grand nord canadien pour décors. Et les violences et drames qu'ont traversés les populations autochtones. À la lecture de cet ouvrage, l’éditeur Amaury Levillayer (éditions Dépaysage) tendait une main à Franck Thilliez, qui lui répond dans nos colonnes.

28/06/2024, 13:36

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Des auteurs et autrices BD appellent à voter Nouveau Front Populaire

#Legislatives2024 – Ce 30 juin, le premier tour des élections législatives anticipées, en France, sera observé avec attention par le pays, l'Europe et même le monde. L'extrême droite pourrait en effet s'imposer à l'Assemblée nationale, devant un parti présidentiel atone. Mais l'union des gauches, via le Nouveau Front Populaire, ouvre une autre voie, souhaitée par 250 auteurs et autrices de BD, dont Pénélope Bagieu, Anouk Ricard, Boulet et Lisa Mandel. Nous reproduisons ci-dessous leur tribune, en intégralité.

28/06/2024, 12:27

ActuaLitté

Législatives : défendre "des valeurs humanistes universelles" 

#Legislatives2024 – C'est au tour de l'Agence Quand Les Livres Relient de prendre prosition quant à la situation politique actuelle du pays. L'Agence, qui rassemble individus, associations, structures institutionnelles du monde du livre, de la culture, de l'enfance, a publié un texte reproduit par ActuaLitté, dans son intégralité. 

27/06/2024, 11:47

ActuaLitté

Franck Thilliez : une passerelle vers les voix autochtones du Québec ?

Fondateur des Éditions Dépaysage, Amaury Levillayer porte une attention toute particulière aux cultures autochtones du Canada. Suite à des échanges avec la rédaction de ActuaLitté, autour du roman de Franck Thilliez, Norferville, l’éditeur a adressé un courrier à l’auteur. Un appel, une main tendue, pour que ces textes vivent aussi.

25/06/2024, 17:11

ActuaLitté

Livre d’occasion : un éditeur avait trouvé comment rafler le marché

Après une année 2022 en recul de 5,4 %, à 2,911 milliards €, le chiffre d’affaires des éditeurs français pour 2023 est particulièrement attendu. Avec l’espoir farouche qu’il demeure supérieur à 2019, année de référence pré-Covid. Mais la tendance est connue : moins de ventes et une croissance en valeur due à la hausse du prix des livres… Alors, où trouver de nouvelles ressources ? 

24/06/2024, 16:12

ActuaLitté

Égalité, diversité... Les bibliothèques affichent leurs valeurs

#Legislatives2024 – À l'instar des libraires, les métiers des bibliothèques, à quelques jours d'élections législatives pour lesquelles le Rassemblement national semble bien engagé, ont à cœur de rappeler leurs valeurs fondatrices. Une mise au point pas totalement désintéressée, quand l'extrême droite au pouvoir a déjà prouvé que l'accès aux livres faisait partie de ses cibles prioritaires... Nous reproduisons ci-dessous le texte interassociatif.

24/06/2024, 10:43

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“L’extrême droite au pouvoir serait l’écrasement de tout espoir”

#Legislatives2024 – Les membres du Prix Eugène Dabit du roman populiste ont rédigé un texte, appelant à faire barrage à l'extrême droite. « Il n’est pas si courant qu’un prix littéraire s’exprime sur un terrain aussi ouvertement politique. Nous l’avons estimé nécessaire au regard de notre histoire, des valeurs que nous portons et de l’urgence de l’heure », nous indique le jury, qui a adressé à ActuaLitté son texte, proposé ici en intégralité.

21/06/2024, 14:49

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La Scam se positionne "contre les discours inspirés par la peur"

#Legislatives2024 – 24 acteurs de la Société civile des auteurs multimédia (Scam), se sont mobilisés pour adresser un message, compte tenu de la situation politique actuelle du pays. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, les acteurs de la Scam s’engagent contre les discours « qui suscitent la haine, l’exclusion et la violence ». Tribune.

20/06/2024, 17:25

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En quête de magie : trouver les fées !

Carnetdebord – Peau-de-Sang, prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, sortira le 22 août aux éditions Le Tripode. Depuis plusieurs semaines, la romancière et artiste québécoise tient dans nos colonnes son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur. Voire féérique...

20/06/2024, 15:50

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Créer un SMIC net à 1600 €, “une mesure mortifère pour la librairie”

Mesure phare du Front populaire, nouvelle version, le passage d’un Smic à 1600 € net relève du voeu pieux. Mais dans l’industrie du livre, et plus spécifiquement pour les librairies, une pareille mesure équivaut à la promesse d’une hécatombe. Chronique d’une mort imminente ?

18/06/2024, 12:55

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Deux enfants en pleine écriture d'un poème épique...

Merle Leonce Bone (peintre, critique rock et poète) et Brisa Roché (auteure, chanteuse, productrice et poète américaine), viennent de publier aux éditions Le Boulon Paris Moon, un roman d’amour entre Boris Vian et Leos Carax… Traduit par Sophie Couronne, il parle d’oiseaux et de divinités. Mais les deux auteurs ont bien plus à en dire.

18/06/2024, 10:26

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Réenchanter la vie : le super-pouvoir du réalisme magique

L'écrivain Paul Joubert vient de publier Tuer le temps aux éditions L'Archipel, son premier roman. Né en 1993, il s’est fait connaître en 2023 sur Instagram à travers son compte poétique Grosso modo. Il nous propose ici un texte, comme une invitation à rêver : « Soyons des Peter-Pan qui acceptons l’âge adulte. »

17/06/2024, 11:37

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Diversité, ouverture... Quelles valeurs pour les librairies en France ?

RNL24 — Organisées entre deux échéances électorales au grand dam du Syndicat de la librairie française (SLF), les Rencontres nationales de la librairie, à Strasbourg, ne pouvaient contourner la potentielle accession au pouvoir de l'extrême droite. L'organisation professionnelle, sans citer ce camp politique, a dévoilé une Charte des valeurs, entre les lignes de laquelle il n'est pas très difficile de lire... Nous la reproduisons ci-dessous en intégralité.

16/06/2024, 10:36

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La Librairie francophone arrêtée : “Les libraires perdent un allié !”

EXCLUSIF – À l'initiative des dix libraires qui prenaient part à l'émission d'Emmanuel Kherad sur France Inter, ActuaLitté publie un texte inédit, bilan amer de cette arrêt brutal, décidé par France Inter. Entre colère et regrets, cette tribune a déjà rallié le réseaux Les Libraires ensemble, comptant une cinquantaine de membres.

15/06/2024, 18:00

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Rêver mieux pour la France que la démagogie et la haine

Alain Serres, auteur et directeur des éditions Rue du monde, a partagé un texte, ce 14 juin 2024, appelant à l’échange, la discussion... tout plutôt que l’ignorance et le repli sur soi. Quand une vague de morosité frappe, c’est un regain d’enthousiasme et de courage qu’il faut montrer, affirme l’éditeur. Nous reproduisons son texte ici en intégralité.

15/06/2024, 10:47

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L'Intelligence artificielle, authentique danger pour la traduction ?

Dans cette tribune, la Société française des traducteurs (SFT), syndicat professionnel des métiers de la traduction et de l’interprétation, se fait la porte-parole des mises en garde des professions qu’elle représente, pour que l’humain reste au cœur de la technologie et que le développement non encadré de solutions d’intelligence artificielle générative à des fins de traduction et d’interprétation ne conduise pas à l’appauvrissement de la langue et de la pensée critique.

13/06/2024, 16:04

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Les éditions MeMo, du coeur aux ouvrages

L'édition française se débat, engluée entre la concentration, la surproduction, la hausse des coûts de production et une indéniable baisse des ventes. Le secteur de la jeunesse souffre des mêmes maux, mais en pire. Leur 30e anniversaire encore dans les mémoires, les éditions MeMo, depuis Nantes, continuent d'insuffler passion et intelligence au sein d'un catalogue exigeant sans être élitiste pour autant.

11/06/2024, 16:57

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Hommage à Ben, “conscient de l’importance de la non-importance”

La Fondation du doute, installée depuis 2013 à Blois, a appris le décès, le 5 juin dernier, de son fondateur, Benjamin Vautier, et de son épouse Annie. Les directeurs et l'équipe de l'institution, organisée autour de l'esprit Fluxus cher à Ben, lui rendent hommage dans un texte reproduit ci-dessous.

11/06/2024, 12:54

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La Maison d'Europe et d'Orient en péril

Les éditions l'Espace d'un instant sont une initiative de la Maison d'Europe et d'Orient, pôle culturel européen - association reconnue d'intérêt général, soutenue par la Fondation Jan Michalski et la Ville de Paris, et partenaire de Sens Interdits et du Théâtre dans la Forêt. Elles alertent aujourd'hui dans une tribune du devenir de la Maison d'Europe et d'Orient. Leur texte est proposé en intégralité.

07/06/2024, 11:50

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Mort d'Éric Hazan : “La Fabrique est orpheline”

Stella Magliani-Belkacem et Jean Morisot ont communiqué un texte en hommage au fondateur des éditions La Fabrique, Éric Hazan, décédé ce 6 juin. Leur message est ici reproduit dans son intégralité.

07/06/2024, 10:29

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La poésie palestinienne désinvitée : Le Marché de la poésie réagit

Abdellatif Lâabi exprimait le 1er juin dernier sa « stupeur » face à la décision du Marché de la Poésie d'annuler la venue d'une délégation palestinienne en tant qu'invité d'honneur. Une tribune, relayée ce mercredi 5 juin par ActuaLitté, demandait à la direction de l'événement de maintenir la dite-invitation. C'est au tour du Marché de la Poésie de s'exprimer dans une lettre ouverte, à retrouver ci-dessous.

05/06/2024, 16:59