EXCLUSIF – Ce mois de janvier ne manque définitivement pas de rebondissements : alors que le titre de Camille Kouchner, La familia grande, vient de sortir en grand format, sa parution fait écho à la sortie en poche du Consentement, l’ouvrage de Vanessa Springora. L’éditrice avait dénoncé avec force les actes de Gabriel Matzneff, et toute la complaisance autour du personnage. Quelque peu oublié des médias, l’auteur n’a pour autant pas quitté la plume. Et s'apprête même à publier son prochain titre, Vanessavirus.
Le 02/02/2021 à 09:30 par Nicolas Gary
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02/02/2021 à 09:30
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L'ouvrage ne sort pas de nulle part : dans un courrier à BFMTV, en juillet 2020, l’auteur garantissait qu’il présenterait sa propre défense dans un livre. « Écrivain aujourd’hui honni, maudit, mais l’écriture demeure mon art, mon salut, par-delà le désespoir où j’ai été soudainement précipité. » S’estimant assassiné par la société française, « en bonne et due forme », il n’avançait pourtant pas de date de diffusion. Et pour cause.
Antoine Gallimard, dont la maison avait pris en charge les précédentes parutions, avait certifié qu’il n’était pas au courant de la sortie de ce livre, pas plus qu’il n’accepterait d’en être l’éditeur. Un ouvrage serait une réponse au Consentement, qu’il s’était promis de ne jamais ouvrir, afin de ne pas corrompre ce que Matzneff qualifiait de « durable et magnifique histoire d'amour ».
Et d’ajouter : « J'ai encore ses lettres de l’époque, et c'est ce beau souvenir que je veux conserver, et je ne veux pas le gâcher. »
Voilà manifestement quelque temps qu’un email circule, signé de Gabriel Matzneff : il annonce que le texte est prêt. L'oeuvre a même un titre : Vanessavirus. Mais pour ce qui est de sa commercialisation, il ne faut pas s'attendre à le retrouver en librairie comme les précédents.
« De toute évidence, plus personne ne veut le publier – ce qui se comprend », nous indique un destinataire, dépité, de l’email. « Il a donc décidé de passer par un système de souscription pour son prochain livre. » Souscription, ou pour les plus modernes, crowdfunding : un financement participatif, mais sans le volet 2.0 des plateformes classiques. Or, qui dit souscription, parle d'une diffusion restreinte – sous le manteau, comme dans les temps anciens ? – et forcément à travers une publication à compte d'auteur, payée par les souscripteurs.
Tant sur Facebook que Twitter, le nom du livre se retrouvait, ici ou là, pour qui savait décrypter et lire entre les lignes. Mais personne n'a manifestement mesuré ce que les messages véhiculaient. « Comment ne pas croire à une blague », observe un éditeur ? « On m'en avait parlé, mais étrangement, personne n'a reçu ce fameux courriel. » Ou n'ose l'exhiber...
Et pour cause : plusieurs personnes nous rapportent avoir « entendu parler de cette opération », quelques-unes, même, l’ont lue. Mais peu ont pris cela au sérieux. Ou alors trop. « D’abord, qui accepterait de souscrire à la publication d’un nouveau livre où il raconterait on-ne-sait-quoi – dans la même veine que ses précédents écrits ? Et puis, figurer dans la liste de la honte des financeurs du prochain Matzneff, personne aujourd’hui ne l’envisagerait », souligne un éditeur.
Évidemment, le titre ne laisse planer que peu de doutes : de Vanessavirus à Coronavirus, la connexion ne demande pas beaucoup d’imagination. « Il parlait de murmurer quelques ultimes paroles à Vanessa », nous confirme un destinataire. Mais également, d'évoquer la chasse à l'homme dont il se considère victime, apprend-on d'un autre.
Car l’opération ne s’est pas simplement déroulée par emails : « J'avais échangé quelques courriers après la lecture de ses romans, que j'admire, au contraire de ses Journaux. » Voici donc comment il reçoit « un courrier avec une sorte de coupon, qui proposait d’adresser un chèque d’un montant de 100 € pour un livre, et 650 € avec une dédicace », nous confirme-t-il. « Il y a un petit texte, signé par Gabriel Matzneff au dos, très crédible dans le style. Je me suis d’ailleurs demandé si tout cela était authentique ou non. »
En somme, une édition commune et une autre version deluxe, le tout publié sous le sceau du secret, donc sans aucune diffusion. Certains penchent pour « un projet authentique », d’autres considèrent que « c’est une forme de sénilité qui s’exprime : il s’imagine certainement, et encore, dans son bon droit ».
Selon nos informations, la publication de l'ouvrage est prévue au 15 février, ainsi que l'ont annoncé les auteurs de la souscription, en toute discrétion, aux souscripteurs.
La souscription a donc abouti. Et une question surgit : qui ? « Les soutiens n'auront certainement pas manqué », observe un éditeur. « Matzneff jouit encore d'un certain prestige, avec une garde rapprochée qui lui trouve un talent littéraire d'exception, nonobstant les accusations, et les faits. »
Parmi eux, on retrouve la revue Raskar Kapac, qui n’a jamais caché son enthousiasme pour Gabriel Matzneff. En septembre 2018, plus d'un an avant le scandale déclenché par les révélations de Vanessa Springora, sortait aux éditions du Rocher le numéro 13 de la publication. Décrite comme une « gazette artistique et inflammable », elle présente un opus entièrement consacré à l’écrivain et diariste (ou « diarrhéiste », selon le bon mot qui circule).
Par la suite, en décembre 2020, sans un bruit, mais avec quelques mots, sort Anthologie II, toujours avec une belle place accordée à Gab la Rafale, de son surnom hérité des camarades du régiment. « Raskar Kapac est une momie de papier fondée en janvier 2016 derrière laquelle se cachent trois amis : Archibald Ney, Maxime Dalle et Yves Delafoy. Pendant ces quatre dernières années, nous avons voulu faire réémerger des figures tutélaires et des phares inactuels », racontent les créateurs.
« Sans oublier la joie orgueilleuse de concocter un numéro sur Gabriel Matzneff, de l’exposer à nos lecteurs dans toute sa complexité spirituelle et existentielle ! De faire acte de vérité quand d’autres proclament avec outrance leur manichéisme… »
Et sur Facebook, de lancer cette déclaration :
Les frénétiques de l’actualité considèrent Gabriel Matzneff comme une espèce de croque mitaine ignoble. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Tous ces épurateurs de comptoir n’ont, pour la plupart, pas lu une seule ligne de Matzneff. Peut-être quelques mots scandaleux tirés de son journal intime ? Ce sont des feignants, des paresseux. Notre numéro Matzneff, et je le dis sans tortiller, est sans doute l’une des plus belles livraisons que nous avons réalisées en quatre ans. Nous avons réhabilité « M le Maudit » avant l’heure ! Et dans notre numéro, il ne s’agit pas de se faire l’apologiste de quels que mœurs que ce soit. C’est une étude approfondie et très riche de ce qui constitue l’univers complexe de ce brillant écrivain. Nous ne sommes ni procureurs, ni prêtres, ni avocats.
Je suis sidéré par le manque de mesure, de contexte, de distance, de la part des grands moralisateurs de notre temps. D’un côté les pharisiens de droite qui rêvent de rétablir quelque bûcher rédempteur… De l’autre, les néo-puritains de gauche qui veulent éradiquer du champ culturel tout ce qui n’est pas conforme à leur délire idéologique, à leur fantasme victimaire. Ces gens-là constituent une même division de caporaux épouvantables, qui ne comprennent rien à l’art et qui se rêvent en grands justiciers populaires.
Que les contempteurs de Matzneff aillent jusqu’au bout de leur démarche. Continueront-ils à vanter leur lecture chic de Pasolini (et ses mœurs inavouables ?) ou des poèmes de l’amoral luciférien Rimbaud ? Qu’ils épurent donc leurs bibliothèques !
Comment ne pas penser à ces quelques phrases d’Huguenin qui abhorrait tous ceux « qui dénonçaient, traquaient, lynchaient pour assouvir un appétit non de vengeance, mais de souillure, de dégradation, d’égalité. » (présenté en intégralité sur le réseau, cet entretien avait été publié dans L’incorrect)
Là où même Frédéric Beigbeder, penaud, avait fait amende honorable, que les éditions Gallimard avaient estimé judicieux de supprimer des titres de leur catalogue — bien qu’on en retrouve encore les romans sur le site de Folio — Raskar n’a aucune difficulté à affirmer qu’il « existe des artistes qui nous sont contemporains, c’est incontestable. Matzneff et Tesson en sont la preuve ».
Contactées par ActuaLitté, les éditions du Rocher (filiale aujourd’hui du groupe Elidia, anciennement groupe Artège, qui compte également Desclée de Brouwer et Artège, consacré au religieux et spirituel) assurent que la publication de Anthologie II clôturait la vie de la revue et leur collaboration. De fait, Raskar évoquait elle-même « l’ultime embaumement » pour présenter son dernier tome. À ce titre, il n’y a pas de lien direct avec la souscription lancée en faveur du livre de Gabriel Matzneff et l'éditeur de la revue.
Nous avons pu joindre l'équipe de Raskar Kapac, qui indique être dans une « position non pas morale, mais artistique », loin de « l’assassinat médiatique », et que ce livre, qu'ils ne produisent pas pour autant, représente « un objet pour bibliophile, collectionneur chevronné ». La revue travaille d'ailleurs à un tout autre projet, un numéro 1, accompagné d'une nouvelle maquette autour de l'écrivain François Augiéras, édité par l'association et non plus par Le Rocher.
ActuaLitté n'est pas parvenu à joindre Gabriel Matzneff pour avoir plus d'informations sur le contenu de son ouvrage.
Rappelons qu’à ce jour, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans et viols » et « agressions sexuelles par personne ayant autorité ». Malgré plusieurs perquisitions, aucune mise en examen n’a pour le moment été effectuée : les enquêteurs tentaient aux dernières nouvelles d’obtenir d’autres témoignages que celui de l’éditrice.
Un jugement est cependant prévu pour le mois de septembre : cette fois, c’est pour apologie de crime que l’écrivain est nommé, devant le tribunal correctionnel. Mehana Mouhou, avocat de l'organisation L’Ange Bleu, qui portait plainte, le soulignait : la lettre ouverte du 2 janvier 2020 « dans laquelle il n’y a pas de déni, dans laquelle il présente sa relation avec Vanessa Springora comme un amour passionné. Cela suffit à caractériser les faits d’apologie de crime pédophile ».
Sollicité par l’AFP, l’ancien éditeur de Matzneff, Léo Scheer, confirma avoir reçu, comme d’autres, cette souscription : « J’ai reçu la lettre d’appel à une souscription, il y a trois semaines environ. Et je ne l’ai plus. Je ne l’ai pas gardée. Nous n’avons plus de liens avec Gabriel Matzneff. Comme les autres éditeurs, nous avons suspendu la commercialisation de ses livres. » Lui-même n’avait pas l’intention d’acheter l’ouvrage.
Quant aux édition du Rocher, elles assurent que « le livre nous été proposé à nous comme à de très nombreuses maisons qui n’en ont pas voulu. Nous n’avons aucune relation avec cet auteur ».
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Aucune décence
03/02/2021 à 18:10
Et aucun lien vers le Crowdfunding ? Quel dommage
destartine
03/02/2021 à 18:43
Le plus important, au-delà des cas individuels et des débats sans fin, c'est que dorénavant la pédophilie, l'inceste, le viol ne sont plus tolérés dans notre société.
C'est un progrès majeur. Presque anthropologique.
Jujube
03/02/2021 à 18:45
Et si, enfin, on changeait de partition après la performance de 60 artistes?
Les duos de ténors qui mutuellement se félicitent pour avoir - soit disant - toujours raison et "avoir tout dit" sur la question, les solos de sopranes d'accord ou non avec le texte ou la mélodie, les bruits mélodieux ou non (applaudir, huer, etc.) d'un public averti, ahuri ou assoupi par la monotonie de l'art en marche, etc., tout cet ensemble d'expression d'émotions, d'exhibition d'érudition collatérale et de catharsis viscérale, tout cela est très bénéfique pour la santé mentale à condition d'y mettre une fin à certain moment. Rien à voir avec la censure, sinon un geste de prudence pour éviter la répétition souvent abrutissante.
Après lecture des actuelles appréciations au sujet de Gabriel Matzneff , on a bien compris qu'il vaut mieux ne pas confondre l'homme et l'auteur, l'être et ses actes, l'écrivain et son oeuvre littéraire.
Et qu'un débat suppose - bien entendu - des adversaires, des idées non partagées et des propos brillantissimes ou médiocres. Il n'en reste pas moins qu'un débat n'est qu'affaire de mots, verbaux ou écrits (c'est le cas ici) et non de pugilat.
Merci à ActuaLitté pour son excellent texte.
Mannekenpis
03/02/2021 à 19:05
Le point d ' orgue !
Gilbert
04/02/2021 à 08:53
cette individu me conforte dans mes idées , je prefere une personne un peu conne mais saine
qu une personne intelligente mal saine, donc l'expression que je déteste j'aime pas les cons
du coup je prefere partir en vacance avec un con que l intellectuel matzneff
destartine
04/02/2021 à 10:20
Il faut arrêter avec ces débats intellectuels ou esthétiques. Nous parlons ici de crimes, passibles de poursuites pénales. De rien d'autre.
jcl16
05/02/2021 à 17:42
Les fervents lecteurs et amis de GM ont en effet reçu cette invitation à acheter son dernier opus. Perso, je n'ai pas lu le 'consentement'; peut-être parce que cette histoire était connue de tous les lecteurs et que madame VS a écrit un bouquin de vengeance....On savait très bien, elle l'avait dit, qu'elle lui ferait payer le fait d'avoir été 'infidèle' etc.... C'est la vision de mme VS contre celle de GM..... En revanche, quand on connait ses autres anciennes maitresses, devenues des femmes un peu âgées et respectables, on peut sourire en voyant combien elles en parlent avec beaucoup d'émotion et combien cette 'vie' avec GM les a marquées et combien elles l'ont aimé et lui gardent encore beaucoup de tendresse....
Abject
06/02/2021 à 09:23
C'est le deuxième témoignage complaisant que vous faîtes envers Matzneff sur ce site en prétendant être de ses proches. Si c'est le cas, vous faîtes partie de ces gens qui sont restés silencieux « bien que sachant ». Vous ajoutez l’ignominie à la perversion du personnage.
Vous laissez de plus entendre que le témoignage de la VICTIME est une vengeance, afin de la rabaisser, ce qui permet d'inverser la charge de la culpabilité, méthode classique des monstres qui abusent de la faiblesse de leur victime « consentante ». Il n'y a pas de vengeance : juste un témoignage... Mais ça, on ne peut le comprendre que si on comprend QUI est la victime et QUI est le pervers monstrueux.
Ce type est clairement une ordure : qu'il sache écrire ou pas ne compte pas. Rien que le titre de sa pitoyable défense est une insulte envers sa victime. Vouloir le défendre revient à défendre ce qu'il a fait, ce qui transparaît dans vos propos.
On est mal à l'aise de penser ce qui se cache derrière votre personnage...
Quant à ceux qui s'étonne/croit qu'il n'a plus de soutient parce qu'il ne trouve plus d'éditeur (hein, Gallimard ?), n'en croyez rien. Le mec qui n'avait soi-disant plus un sou vit toujours dans un hôtel 5 étoiles (sans rire !) en Ligurie... Qui paye sa suite ?
Jcl16
06/02/2021 à 10:55
Resté silencieux? il faut avoir connu l'époque, le contexte. Quand GM avait ses amours, j'avais les miennes, de jeune homme...et fort différentes. Je lisais avec bonheur son 'suicide chez les romains' (très apprécié par Montherlant) et les coucheries de GM ne m'intéressaient pas....Ce n'est pas son oeuvre. Vengeance, les 'matzneviens' le savent bien; c'était déjà annoncé depuis très longtemps ! il suffit d'avoir lu ! Qu'il sache écrire compte, pour moi et d'autres! de même que la musique de Gesualdo est des plus captivantes; bien qu'il ait assassiné sa femme et l'amant de cette dernière. :) Liriez vous un peu plus que votre discours comporterait moins de fautes ...Enfin, GM a toujours eu des amis très fortunés (et connus : Hergé, YSL P.Bergé et d'autres encore vivants !) qui ne le laissent pas tomber....comme ses fidèles lecteurs ne le laissent pas tomber non plus....Si vous le lisiez, vous auriez trouvé réponse à la question qui vous taraude ! Enfin, à 66 ans, après une carrière dans un grand groupe de luxe, musicien amateur de bon niveau maintenant, passionné de musique et de littérature, je me fous un peu de votre avis : je ne cache rien et ne joue aucun personnage. Je reste fidèle aux auteurs de mes 20 ans....Mauriac, Montherlant, Gide, Matzneff et bien d'autres (modernes).
Michel BLAISE
07/02/2021 à 07:22
Quel intérêt, sinon du voyeurisme - voire de la décentration - que de lire Springora ?....
Jujube
08/02/2021 à 21:19
120 commentaires déjà; quel total prétend-t-on atteindre? Et pour en arriver à quel résultat, quelle conclusion qui apporte de un peu bien-être intellectuel au lecteur héroïque ? Celui qui, depuis des jours, subit le monopole de cet inutile bla-bla de quelques personnes (ou "adolescents demeurés"?), en espérant qu'elles optent pour se réunir, enfin, dans un bistrot lointain où continuer - indéfiniment si souhaité - à se vanter, toiser, chamailler et crêper la barbe. Leurs répétitions n'intéressent qu'elles. Pitié pour les lecteurs pacifiques!
Jcl16
09/02/2021 à 09:53
Réponse à Jujube : peut-être l'intêret de ce ces commentaires n'est il pas d'apporter un bien être intellectuel mais au contraire d'apporter des questions, de déranger. (comme le film 'théorème' de Pasolini était crée pour 'déranger' comme Pasolini l'a expliqué longuement. Peut on séparer l'oeuvre et son créateur? surtout lorsque celui-ci est encore vivant? Peut on juger une époque que l'on n'a pas connue et que l'on ne fait pas l'effort de 'comprendre'? On n'écrit plus sur la vie sexuelle de GIde, Montherlant, Proust etc... on ne la juge pas, on lit l' oeuvre et on la commente. Les temps ont changé. On juge un écrivain dont on connait les frasques, mais ses juges n'ont souvent jamais lu une ligne de l'écrivain, ne connaissent pas son oeuvre, son parcours etc. Oui les commentaires sont intéressants. ils montrent une époque. ils font peur !
Masshysteria
10/02/2021 à 15:48
C'est vraiment pénibles ces commentaires sur la séparation de l'auteur et de son œuvre.
GM est un pédophile assumé il a des comptes à rendre à la justice à ce sujet. Qu'en est-il d'ailleurs de ces activités pedocrimonels en Asie ? La France poursuit ses ressortissants quand il y a des faits connus me semble-t'il?
Ensuite ces livres autobiographiques qui parlent de ces actes pedocrimonels auraient dû être traités tels quels par les éditeurs et par ceux qui les lisent Pivot honte à toi et bravo Me Bom bardier a Apostrophe. J'étais à l'époque devant mon écran et je peux vous dire que j'étais plus que mal à l'aise ne connaissant pas GB des propos honteux tenus par Pivot et GB à cette émission.
Pour les autres œuvres où est le problème? Ils ne sont pas interdits ceux qui apprecient GM les ont lus les curieux peuvent les lire en payant le prix de la rareté mais ils ont les moyens ce ne sont pas des gens qui pointent au RSA.
Se cacher derrière l'amour de Montherlant et des mœurs homo de Michel ange pour justifier les moeurs de GB c'est quand même léger. Les incas faisaient des sacrifices rituels. Justifie t-ils les crimes de la secte de Charles Manson ? Évoquer pierre Berger et ses comportements de prédateurs est un sujet que vous devriez éviter car s'il n'était pas mort avant le grand déballage j'ai bien peur que.cela aurait été un grand moment. Admettez seulement que cest le public qui fait le succès d'une œuvre et d'un auteur et quand le public ne veut pas ou ne veut plus c'est terminé...
jcl16
10/02/2021 à 17:18
Réponse à Masshysteria : La séparation de l'oeuvre et de son auteur est un sujet. Elle devient problèmatique quand l'auteur est vivant; elle ne l'est plus lorsqu'il est mort. Les exemples ne manquent pas. Par ailleurs, l'époque des publications de GM (pour ses 'carnets') était différente. On était à 'il est interdit d'interdire' ! Vous êtes dans l'erreur: ce sont tous les ouvrages de GM qui sont devenus indisponibles; même son essai sur 'le suicide chez les romains' :) Enfin, je ne justifie pas les moeurs de GM ou d'autres; ca ne me regarde pas. Je regarde plus les oeuvres que les créateurs ! je ne juge pas. Il est facile de connaître la vie de P.Bergé qui est décrite partout, avec ses zones de lumière et ses zones d'ombre. On n'en ignore rien. Quant au succès, GM l'a connu et il continue d'être très suivi...et ses amis restent discrets ! Ca ne me dérange absolument pas de lire, écouter, des oeuvres qui ne sont pas appréciées par le grand public....ca me rassure plutôt ! GM a 86 ans et son oeuvre est derrière lui....Je lui souhaite une fin de vie paisible.
Deligny
10/02/2021 à 16:29
Si j arrive a me procurer ce samizdat, je le lirai. Eh quoi , le "bonze" n aurait meme pas le droit de se defendre sur la place publique ? belle "liberté d expression " que la nôtre, ou les medias , arbitres des elegances, plaident systématiquement coupable lorsqu'il s agit d un vieil homme blanc , chretien, et, circonstance aggravante, d'origine russe.
athal124
11/02/2021 à 21:54
J'aimerais souscrire à l'édition de luxe. Ou puis-je le faire?
Merci!
Masshysteria
12/02/2021 à 01:00
A jcl16
Je vous laisse à votre admiration pour cet auteur et son œuvre. Je ne doute pas que vous lirez ce dernier texte avec grand plaisir et que vous lui trouverez des qualités littéraires inimitables ... il y a tellement d'auteurs vivants ou morts qui me restent à lire. Je me passerai donc de celui-ci définitivement et sans regret.
Jcl 16
13/02/2021 à 15:24
Réponse à Lol: sans doute me suis je mal exprimé; je ne pense que la vie de GM se réduise à ce qu'il écrit dans ses 'journaux'; il suffit de recouper avec certaines biographies de ses amis et contemporains pour comprendre que certaines choses sont tues, minorées etc... et je ne prétends pas avoir la connaissance profonde de GM; je connais bien l'oeuvre que je fréquente depuis ans, j'ai eu quelques entretiens avec lui, nous avons une amie commune.... mais cela ne dit absolument pas que je 'connais' bien l'homme. Mieux que d'autres, simplement. Quant à la décence, il me semble que je témoigne un profond respect à l'écrivain... et une grande fidélité. Je ne juge pas. Bravo à vous si votre connaissance de l'écrivain et de l'oêuvre est bien supérieure à la mienne ...
Deligny
14/02/2021 à 15:42
Il etait assis sur mes planches rouges, le Bonze, entoure d une nuee d admiratrices lectrices -pour certaines- du Divin Marquis-. L eau de mon grand bassin toujours bien frais meme au coeur de l ete fremissait des chuchotements coupables de "la Croisiere s 'amuse " tandis que de temps en temps je rappellais aux oublieux.ses qu'ils pouvaient se servir de mes cendriers et boites à papier. A l étage une couturiere faisait commerce de strings dernier cri tandis que d'autres ( et parfois Gabriel) se livraient a des parties de pingpong enragees sous l'auvent. O stupre et fornication! Helas je fis naufrage dans les eaux boueuses de la Seine au Solstice d' ete de 1993, catastrophe premonitoire ?
denise J.
02/03/2021 à 14:33
cette unanimité contre ce "monstre" me dégoûte et ce qui m'inquiète c'est ce refus des éditeurs de le publier. Comme si permettre une expression écrite c'était l'adopter! L'inquisition est encore d'actualité!
Ghislaine Roudil
02/03/2021 à 16:26
Où puis-je me procurer ce livre quand il sortira ? Merci !
Baladine
13/05/2021 à 13:39
Merci pour cet article: je l 'ai connu et aimé .L'homme est un ogre ce qui n exclut pas une grande sensibilite.Son oeuvre romanesque lui survivra iconoclaste et lumineuse, intense .Ses amoureuses ne gueriront jamais de leurs blessures mais elles resteront a jamais elues, la est le paradoxe de ce "diable d'homme."
JFC
19/01/2024 à 09:10
A gerber. Vous êtes l'incarnation parfaite de la lâcheté crasse de pseudos intellos bien-pensants.
ROUDIL
19/01/2024 à 12:52
Je pense surtout que je suis lassée de ces culs-serrés qui voient en Gabriel Matzneff l'incarnation du Mal.
Ont-ils lu Aragon, Gide, Ronsard, de très grands écrivains qui aimaient les garçons jeunes même s'ils nous contaient Elsa Triolet, Cassandre ... et le "vilain" Oscar Wilde dont la tombe est ornée de mots tendres et reconnaissants car ceux qui se déplacent du bout du monde pour lui témoigner leur reconnaissance et leur admiration sont très souvent jeunes et apprécient son oeuvre magnifique.
Je suis sidérée de lire ces nouveaux inquisiteurs. De quel droit ? j'ai lu beaucoup de livres et journaux de G Matzneff - ils sont bien au chaud dans ma bibliothèque -
"à gerber" ai-je lu ? est-ce possible d'en arriver à cette détestation ? Dans quel monde vivons-nous aujourd'hui . Cette personne devrait savoir que dans les années 60-70, des milliers de mecs se déplaçaient jusqu'à Bangkok pour goûter au plaisir défendu - certes c'était des rustres et ne produisaient pas de chefs-d'oeuvres - Taormina en Sicile était renommée pour ses jeunes beaux - il reste d'ailleurs plein de photos chez les libraires de la ville -
Q'on arrête de nous pomper l'air avec cette fille qui écrit un livre pour se faire de l'oseille au dépens de Gabriel Matzneff - elle était consentante et sa maman invitait G Matzneff chez elle ! Une histoire de rien du tout qui a chassé G Matzneff de France - où va-t-on dans la méchanceté, la hargne, l'abject...
Vive Matzneff et merci pour ses livres que j'ai eu tant de bonheur à lire !
Fabienne Sartori
19/01/2024 à 16:08
Mince alors... J'ai un bac littéraire et je n'ai lu aucun de ces admirables esprits. Ceci me rappelle mon ancien job de vendeuse en librairie, lorsque les représentants de ... et de ... me disaient d'un air complice : Un tel et Untel passent cette semaine chez Pivot. je vous en mets 2 ou 3cartons ?