Aux États-Unis aussi, les ventes de mangas battent des records
Les ventes de mangas ont plus que doublé aux États-Unis en 2021, si l’on en croit les premières données fournies par NPD BookScan. En effet, il se serait écoulé au moins 24,4 millions de tomes l’année dernière, soit 15 millions de plus qu’en 2020, ce qui équivaut à une croissance d’environ 160 %. Le site web ICv2 précise également qu’il est possible que ces chiffres soient encore en dessous de la réalité : en cause, un problème de classification impliquant le manga My Hero Academia.
Le 01/03/2022 à 15:20 par Fasseur Barbara
7 Réactions | 494 Partages
Publié le :
01/03/2022 à 15:20
7
Commentaires
494
Partages
Kevin Hamric, vice-président des ventes de la maison d’édition Viz Media, a affirmé à ICv2 que sa société a enregistré jusqu’à présent, en 2022, plus de ventes qu’elle ne le faisait à la même époque l’année dernière, et ce, malgré un taux de croissance plus lent.
Et d’ajouter que les mangas représentaient 25 % de la croissance globale de l’industrie du livre outre-Atlantique l’an dernier. Conséquence directe, les librairies consacrent ainsi plus d’espace aux mangas en magasins. Cependant, Hamric annonçait également qu’il s’attendait à ce que les problèmes de la chaine d’approvisionnement se poursuivent dans son entreprise pour le reste de l’année civile, si ce n’est plus longtemps encore, limitant paradoxalement les ventes.
ICv2 avait déjà présenté 2020 comme une année record en termes de vente de mangas imprimés, selon son analyse basée sur les résultats de NPD BookScan, mais aussi sur les données des distributeurs Diamond Comic Distributors et Comic Hub, entre autres. Le marché du manga atteignait ainsi presque les 250 millions $ (environ 225 millions €) et celui de la bande dessinée 1,28 milliard $ (1,15 milliard €).
ICv2 attribue cette forte hausse de la demande à l’augmentation du streaming d’anime pendant la pandémie de COVID-19, entrainant par la même une hausse des achats de mangas. Ce nouveau pic a permis de dépasser le record précédent, établi en 2007.
À LIRE: plus de 7 millions de Français ont craqué pour la BD en 2021
Mais le manga n’est pas le seul à avoir profité de la hausse des ventes. En effet, dès le mois d’avril 2021, ICv2 rapportait une hausse de 29 % des ventes globales de livres pour le premier trimestre de l’année. Cela marquait le chiffre le plus important pour un premier trimestre depuis que NPD BookScan a commencé à suivre les ventes de livres, en 2004.
Les mangas représentaient 80 % de la croissance de la section Romans Graphiques, qui gagnait alors 4 millions $ par rapport au premier trimestre de l’année 2020.
Kevin Hamric expliquait dans une seconde interview à ICv2 que Viz Media avait enregistré une croissance de 70 % des ventes sur le marché américain pour l’année, ainsi qu’une augmentation de 43 % des ventes de mangas, et ce, malgré la pandémie. Il en allait de même pour Yen Press, maison spécialisée dans les mangas. D’après son directeur général, Kurt Hassler, 2020 a été une année record pour l’éditeur américain.
crédit : Miika Laaksonen / Unsplash
Plus d'articles sur le même thème
Autres articles de la rubrique Métiers
7 Commentaires
Louis
18/01/2023 à 22:36
Les USA sont en train de se faire dévaliser par les Japonais. Exactement comme nous en France, dans la joie et la bonne humeur. Les Japonais n'achètent aucune BD française mais vampirisent plus de 50% de notre marché. On nous bassine avec les circuits courts, le produire local, le sauvetage de la planète mais on importe sans aucune contrepartie des tonnes de Mangas dans un marché français qui est déjà saturé de publications et qui peine à faire vivre ses auteurs. Pire, les jeunes dessinateurs ne jurent que par le Manga. C'est un désastre économique (déficit commercial général français 70 milliards) et culturel. La BD de genre, la BD francophone va devenir rapidement un marché de niche sur notre propre sol. Le prochain défi sera celui de la lecture sur écran. Inutile de nommer qui sera le grand gagnant. Quand je pense à tout le fric qu'on dépense pour protéger le cinéma français ou la musique française franchement pas terribles et rien pour la BD francophone qui est excellente il y a de quoi déprimer.
Raelsan
24/01/2023 à 15:47
Pas très malin comme commentaire.Vous réfléchiriez un peu plus à votre idée de circuit court vous vous rendriez vite compte que parler d'importation alors que les mangas (bien qu'issus d'histoires pensées au japon) sont bizarrement bel et bien imprimé sur notre sol. Ceux-ci font d'ailleurs vivre des imprimeries française qui au vu du volume de bd française vendues préfère j'imagine imprimer du manga que mettre la clé sous la porte. Vous avez surement un biais du fait de préférer une culture a une autre mais de là à parler de vampirisme de la part du japon vous ne savez visiblement pas vivre avec votre temps.Si les ventes de mangas sont conséquentes c'est qu'ils plaisent à un lectorat et si la bd française n'est que moins vendue aujourd'hui c'est aussi qu'elle n'a pas su aussi bien se renouveller et attirer que les mangas , les japonais ne nous ont jamais mis un couteau sous la gorge pour lire leur livres.Votre avis est que la bd francaise est excellente et je n'ai aucun problème la dessus mais je ne vais pas un jour cracher sur la bd et la France si elle se met à se vendre plus que le manga par jalousie , chacun peut apprécier son médium de culture sans forcément considérer la pluriculturalité comme une concurence. A bon entendeur.
Louis
24/01/2023 à 17:40
Bonjour Raelsan
Pour le moment les Mangas sont imprimés en France, mais les Japonais préfèreront bientôt les traduire et les imprimer au Japon. Qu'est-ce que j'en ai à faire, en tant qu'auteur (tout va bien pour moi, merci), que les imprimeurs ou traducteurs perdraient des parts de marché? L'important c'est la création, pas les vendeurs de papiers ou les traducteurs. Ce que je constate c'est que les très importants droits d'auteurs et les produits dérivés vont dans la poche des Japonais, avec le Passe culture on a subventionné les auteurs japonais avec de l'argent public, merci pour eux. Et les éditeurs français sont aussi alarmés par cette progression contrairement à vos affirmations, avec un avenir où ce seront les majors japonaises qui dicteront les orientations culturelles (BD, Dessins animés, jeux vidéos, lecture sur écrans, etc) en France. Quant aux histoires de goût, de modernité, c'est totalement hors sujet, personne ne parle d'interdire les Mangas. Les Français, contrairement aux Japonais, sont très curieux de la culture des autres. Les Japonais n'ont aucune leçon à nous donner dans ce domaine. Les Japonais sont-ils plus modernes en achetant que des Mangas? Pas sérieux. La BD française n'a pas su se renouveler? Il y a une très grande diversité pour tous les âges que ce soit au niveau du scénario comme de l'illustration qu'on ne retrouve absolument pas au Japon. Affirmer le contraire ne tient pas une seconde. Ceux qui achètent des Mangas sont les traumatisés du club Dorothée et leurs enfants à l'époque où on préféré acheter les dessins animés japonais au lieu de produire français, rien à voir avec une question de modernité ou je ne sais quoi. Il y a d'autres façons de s'accaparer un marché qu'en mettant un couteau sous la gorge, l'hégémonie US sur le cinéma et la musique le démontre amplement. Bien à vous.
Raelsan
24/01/2023 à 19:05
Pour le moment les mangas sont imprimés en France et le resteront il n’y aurai aucun interet ni economique ni ecologique a les imprimer ailleurs , votre idee de manga produit au Japon puis envoyé chez nous n’a pas lieu et n’aura jamais lieu d’être car elle n’a pas de sens sachant que nous avons déjà la capacité de les produire dans notre pays. Le fait de souligner de votre côté la diversité d’age et de genre de la bd en soulignant que le japon n’en est pas capable témoigne de votre méconnaissance d’un domaine face à l’autre.Ayant lu des deux je sais que des bd d’âge et de genre différents existent mais c’est aussi le cas du manga , le fait que vous ne le sachiez pas n’en fait pas une vérité. En témoigne les premiers mangas d’ailleurs arrivés dans notre pays dans les années 1980 comme Akira etc.. pas du tout transmis pour un public de « jeune enfant du club dorothée » selon vos termes.Les chiffres ne mentent jamais si la musique Us , la chanson et les mangas se vendent autant c’est qu’il y a tout simplement plus de gens prêts a en acheter que de gens prêts a acheter une bd. Personne n’agit sur le libre arbitre . Personne ne va forcer une personne de 15,20,30,40 ans a aller acheter un manga d’horreur ou un manga comique plutot qu’une bd . Dailleurs vous dissociez les manga du pays mais ne parlez pas un seul moment de konkuru , dreamland , radiant etc.. qui sont autant d’initiatives de manga français réussies et qui n’ont jamais eu pour objectif d’enterrer la bd. Si le pass culture se dépense en manga , faites des bd que le public lecteur de manga préferera lire , il est facile de dénoncer le système. Si la plupart des francais talentueux dans les milieux artistiques et ingénieux partent du pays c’est justement pour cette mentalité de perdant préférant se plaindre d’un système plutôt que cherchant a marquer les esprits comme nous avons pu le faire à une époque.Si une bd sort du lot et marque les esprits et sait toucher un public de son temps ses chiffres n’ont rien a envier aux ventes de mangas j’en veux pour témoin la série de bd les légendaires qui est apparu sur la même période. Considérer la bd comme un art avec plus de genre , plus de modernité et plus de qualité et un biais que vous avez car vous en êtes auteur , malheureusement les chiffres vous prouvent bien que ce n’est pas le cas , si vous croyez que cette multiplication de vente par deux en moins d’un an se fait aux états-unis suite a des initiatives comme le club dorothé etc.. vous vous trompez lourdement et raccourcissez un champ artistique entier avec ses génies aussi connus que des génies de la bd chez nous à un art étranger grappillant des part de marché et de l’esprit de création au votre. Sauf que c’est tout a fait faux rien ne vous empêche vous aujourd’hui de créer une bd que tout le monde va s’arracher le problème n’est pas le manga ou les japonais comme vous semblez vouloir trouver une personne a pointer du doigt mais de la dégénérescence de la plume française.(ps : vous parlez de maison d’édition alarméespar cette situation alors que glénat dans le top des plus grandes maison d’édition francaise ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui justement grâce au manga et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autre , oui forcement certains editeurs peuvent s’en faire si ils publient des ouvrages qui interesse moins le public).Je finirais par vous conseillez des mangas comme «demain les oiseaux » d’osamu tezuka ou encore « spirale » de junji ito vous comprendrez peut être a ce moment la que le manga n’est pas un seul genre destiné a une seule tranche d’age comme vous l’avez prétendu dans votre précédent commentaire. Je vous laisse le choix de me proposer des bd tout aussi intéressante ca m’intéresse .Ne cherchant a attaquer ni l’un ni l’autre et cherchant juste a prouver que si la bd ne se tient pas en bonne posture ce n’est aujourd’hui pas de la faute des japonais , mais bien de nos têtes blondes francaises qui ont leur gout qu’on ne pourra leur enlever.
Louis
25/01/2023 à 10:21
Rarement lu autant de sottises et de clichés réunis, manifestement vos ne travaillez pas dans l'édition et ne connaissez rien à ce marché. Supposer que je sois contre le libre échange est une ânerie, je suis pour mais vous confondez libre-échange et prédation. Expliquer que les auteurs français seraient des protectionnistes frileux en mal de créativité est une imbécilité qui ne fait qu'étaler vos ignorances. On dirait du Berlusconi qui a enterré le cinéma italien face aux majors US avec les mêmes arguties. Croire que le seul talent peut affronter des majors japonaises est bien de l'hubris franchouillard à deux balles, manifestement l'économie et vous ça fait deux. Que Glénat ou Delcourt tirent profits pour le moment des productions japonaises ou leurs univers traités par des auteurs français n'empêchera pas à terme une assujettissement de nos maisons d'éditions. Quant à vos conseils vaseux de découvrir des auteurs japonais, comment dire... vous croyez quoi? Que vous êtes le seul à vous informer, à lire? Lamentable.
Paprika
15/03/2024 à 23:44
Bonsoir, votre débat sur le manga au USA et l'avenir de la bande dessinée française reste fascinant.
J'ai entendu parlé par certaines connaissances travaillant dans le milieu de la BD, que le manga est davantage consommé aux États-Unis qu'en France. A l'heure actuelle, ils doutent encore que la France soit encore le deuxième pays consommateur de manga au monde.
De ce que je peux dire, c'est que la plupart des jeunes en France ne se restreint qu'au manga ou au webtoon. Avec le prix et le format adapté, les jeunes peuvent emmener ce genre de BD partout. Contrairement aux albums, plus imposants en taille, voire rigides.
Ce que je souhaite en venir, c'est faire intéresser le jeune lectorat de manga aux autres formes de BD. Et ce par différents moyens. Pour les sensibiliser à la bande dessinée en général. Mais aussi des liens ou ressemblances entre les BDs de chez nous et ceux du pays du Soleil Levant. Et cela vaut pour les dessinateurs. Ils doivent être curieux mais surtout s'amuser à expérimenter. C'est une manière de chercher des moyens de créer d'autres récits graphiques et ne pas se limiter qu'au noir et blanc.
Enfin, il faut se poser la question de pourquoi les jeunes lecteurs aiment le manga ? Le dessin ou l'esthétique ? Les codes narratifs ? La mise en page et le découpage ? Il est possible de mélanger les codes du manga avec la BD occidentale, et inversement. Dans le but d'attirer du public.
Pour conclure, les chiffres dont parle l'article est liés encore une fois au format des mangas. Il faudrait peut être jouer sur les petits formats comme le Blowbook en Belgique, tout en expérimentant avec la peinture ou d'autres outils graphiques. Reste à savoir si ce genre de BD peut être concevable à grande échelle comme le manga.
Cordialement.
Louis
16/03/2024 à 10:36
Bonjour Paprika,
Je crois surtout que le prix joue un rôle important avec la propagande par les dessins animés qui ont envahi nos écrans depuis le club Dorothée. La BD au Japon est une véritable industrie qui allie BD et écrans et un marché bien plus important que la France. En France c'est un morcellement de petites entités, de l'artisanat. Les petits formats sont légions aussi en France, je ne crois pas que ce soit le problème. Ce que je regrette c'est que le Japon n'ouvre pas son marché aux BD francophones à part à quelques stars mais aux ventes très confidentielles. On a protégé un cinéma français pourtant pas très glorieux face aux Majors US mais on laisse mourir la BD pourtant très diversifiée et créative. Ce que me disent les libraires c'est que la BD francophone est bien partie pour n'être plus qu'un marché de niche. Et, non, je ne crois pas du tout que les BD japonaises soient supérieures en quoi que ce soit à la BD européenne, bien loin de là malgré la propagande des vendeurs de papiers. Si on pouvait déjà restreindre l'achat de Manga par le passe culture ce serait un progrès. Parce que financer les excédents commerciaux japonais avec de l'argent publique est une stupidité économique et culturelle.