UkraineUnderAttack – Depuis le dernier bilan établi voilà une quinzaine de jours, les dégâts de l’armée russe se poursuivent. Une Ukraine qui se change au fil des jours en décombres et ruines — et les bibliothèques ne sont évidemment pas épargnées. Selon le ministère de la Culture ukrainien, 35 établissements ont été endommagés et au moins quatre détruits.
Le 28/05/2022 à 13:43 par Nicolas Gary
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28/05/2022 à 13:43
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L’armée russe, probablement moins encline à envahir et conquérir le territoire ukrainien qu’à le laisser à l’état de ruines, ne fait pas dans la dentelle. La directrice de l’Institut ukrainien du livre, Oleksandra Koval, dresse ainsi un bilan des infrastructures culturelles qui ne cesse de s’alourdir.
35 établissements endommagés par les tirs, quatre détruits, dont deux bibliothèques particulièrement tournées vers les jeunes, à Chernihiv et Donestsk. « Quant à Marioupol, où nous ne disposons pas de données, on peut supposer que toutes les bibliothèques ont été rasées et atteintes, ce qui représente une vingtaine de lieux », note la directrice.
Avant d’ajouter que les dégâts sont probablement plus lourds encore : la difficulté est d’obtenir des gouvernements locaux qu’ils fassent remonter ces informations. Les dernières données que le ministère de la Culture a fournies font état de la destruction de 66 maisons de la culture, de théâtre, de bibliothèques et de bâtiments historiques. Le 13 mai dernier, on recensait 27 établissements de prêt détruits ou frappés par les troupes russes, rapporte Interfax Ukraine.
De quoi nourrir l’animosité et la rancœur, comme le montre Oleksandra Koval. Elle en vient en effet à suggérer que des livres de Pouchkine ou Dostoïevski soient retirés des ouvrages proposés en prêt. « Il faut avouer que ces deux auteurs ont jeté les bases de la “mesure russe” et du messianisme. Nourris de ces textes depuis leur enfance, les gens ont cru que la mission du peuple russe n’était pas de prendre soin de sa vie et de son pays, mais de “sauver” le monde contre son gré. C’est en réalité une littérature très nocive, elle peut véritablement influencer l’opinion des gens. »
Pour elle, la messe est dite : « Par conséquent, j’estime, à titre personnel, que ces livres devraient être également retirés des bibliothèques publiques et scolaires. Ils devraient probablement demeurer dans les établissements universitaires et de recherche, pour étudier les racines du mal et du totalitarisme. Je pense que beaucoup de réflexions scientifiques seront écrites et des études porteront sur la manière dont les classiques russes ont influencé la mentalité des Russes. Et comment ils ont, indirectement, conduit à une position aussi agressive — ainsi qu’à des tentatives de déshumaniser d’autres peuples du monde. L’Ukraine y compris. »
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Le pays voit le nombre de ses lieux de prêt diminuer à mesure que les mortiers et les bombes s’abattent. Et dans le même temps, une véritable politique de chasse aux sorcières s’exerce : le ministère de la Culture a signalé qu’il tentait de retirer tout ouvrage de propagande russe des collections — certains déplorant qu’un tel travail n’ait pas été effectué plus tôt. Or, pour beaucoup, les classiques de la littérature pourraient être expédiés dans le même sac.
« Il est évident que, dans un premier temps, seront concernés les ouvrages anti-ukrainiens, ces récits impérialistes et la propagande violente, la politique pro-russe et chauvine », note la directrice. Restera, à l’avenir, à déterminer comment de tels ouvrages ont pu trouver une place dans les établissements : cadeaux de la Russie à des dirigeants locaux ?
« Dans un second temps, les livres d’auteurs russes contemporains, publiés en Russie après 1991 seront concernés. Et certainement dans différents genres — y compris les livres pour enfants, les romans d’amour ou policiers. C’est une exigence évidente de l’époque. » Les classiques, quant à eux, ne perdent rien pour attendre.
La perspective de l’État est de parvenir en retirer quelque 100 millions d’exemplaires, cerne de manière progressive, avec un remplacement et une substitution qui interviendront au fil du temps. En moyenne, l’Institut ukrainien a, entre 2018 et 2021, acheté 600.000 ouvrages par an : « Dire que nous en achèterons 5 millions dans une difficile période d’après-guerre ne semble pas très réaliste. »
Quant aux librairies, en Ukraine, la directrice de l’Institut est sans illusions : on ignore totalement combien ont été frappées par les tirs russes. « Lorsqu’elles ne travaillent pas, c’est soit à cause de la situation militaire, soit parce qu’elles sont fermées, soit parce que leurs salariés sont partis », note Oleksandra Koval. Et, plus encore, « parce que les gens hésitent à acheter des livres ». D’ailleurs, seuls les commerces basés dans l’ouest du pays peuvent encore avoir une activité.
Avant la guerre, le pays comptait une librairie pour 165.000 habitants, contre une pour 20.000 voire 10.000 dans les autres pays européens. Un projet de loi, prévu pour fin 2023, qui n’a pas pu être adopté, visait à octroyer des aides et subventions pour ces commerces — le développement de ce segment aura été enrayé, les fonds n’étant jamais arrivés.
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« La reprise sera un sujet à venir. Elle s’effectuera quand les hostilités cesseront. Nous savons, par exemple, que la librairie Viva a déjà rouvert ses portes à Kharkiv et j’espère que ce processus se poursuivra plus activement. » Pas question, alors, de laisser libre cours à l’importation d’ouvrages publiés par l’envahisseur. « Les éditeurs russes ont dit un jour qu’ils exportaient environ 10 % de leurs tirages en Ukraine. Cela signifie que les Ukrainiens ont payé environ 100 millions $ par an, pour des livres importés de Russie. »
Des chiffres qui continuent d’alimenter la colère : « En 2021, selon les données officielles des douanes, des livres, pour une valeur de 5,23 millions $ sont arrivés en Ukraine — bien que l’on émette des doutes sur ce montant. » Or, tous les livres russes ne découlent pas d’une importation : certains furent directement publiés et imprimés sur le territoire ukrainien.
Depuis 2014, un véritable rééquilibrage est à l’œuvre entre le russe et l’ukrainien qui s'est aussi appuyé sur une politique d'interdiction pure et simple : sur l’année passée, les éditeurs locaux ont imprimé 39,9 millions de livres ukrainiens contre 2,5 millions d’ouvrages russes. « La loi sur la langue fonctionne. Et les besoins des gens évoluent. »
Encore faudra-t-il produire, au sortir du conflit. Les trois plus grandes imprimeries du pays sont basées à Kharkiv et aucune d’entre elles n’est à ce jour en activité. « Pour autant que nous le sachions, elles ne sont pas endommagées, ou alors de façon marginale. Dès qu’il sera possible de reprendre le travail dans la ville, elles feront face à de gros volumes d’impression », note la directrice.
Comble, la crise mondiale du papier, actuellement le cadet des soucis du peuple ukrainien, fait gémir toute l’industrie du livre. Mais en l’état, les stocks disponibles en Ukraine s’avèrent suffisants… justement parce que l’impression de livres est quasiment à l’arrêt. Là encore, il reviendra au gouvernement de s’emparer de la question pour venir en aide aux éditeurs.
Si l’Institut, actuellement privé de fonds, ne peut plus mener ses projets à bien, il n’en demeure pas moins actif : les appels au boycott de livres russes, portés jusqu’au niveau des salons européens et internationaux ont été entendus. « Cette année, il n’y avait pas de stands nationaux russes à Vilnius, Bologne, Londres ou Paris ; il n’y en aura pas à Varsovie, Göteborg, Francfort ou Montréal, et nous espérons que les organisateurs poursuivront ce boycott à l’avenir. »
Dans différentes manifestations, des stands ukrainiens ont fleuri, sans livre ni éditeur : il s’agissait avant tout de sensibiliser, de communiquer. En parallèle, les maisons ukrainiennes ont offert une quarantaine d’ouvrages pour enfants, qui peuvent être gratuitement imprimés et distribués aux jeunes qui ont fui le pays.
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Plus de 70.000 exemplaires ont déjà été publiés, dont plus de 55.000 en Pologne. Bientôt, 80.000 de mieux seront produits par le voisin polonais, à l’initiative de l’Institut du livre de Pologne. Le tout a été placé sous le patronage de la Première dame d’Ukraine, Olena Zelenska et de celle de Pologne, Agatha Kornhauser-Duda.
Enfin, une liste d’ouvrages à traduire pour plonger dans la littérature ukrainienne est en cours de constitution : il importe d’aider les éditeurs à faire les bons choix et les bibliothécaires dans leurs recommandations. « Nous pensons qu’une fois que vous aurez découvert la merveilleuse littérature ukrainienne, les lecteurs étrangers en resteront fans pour toujours. »
crédits photo : kawuart ; manhhai, CC BY 2.0
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Par Nicolas Gary
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11 Commentaires
Une bibliothécaire
28/05/2022 à 14:06
Censure avec un soupçon de xénophobie, quand tu nous tiens...
Je me demande si l'Irak, la Syrie et l'Afghanistan ont fait retirer tous les ouvrages américains de leurs bibliothèques. Et si le Mali a décidé d'interdire tout ouvrage français de ses bibliothèques.
Après tout, pourquoi y aurait-il deux poids, deux mesures entre le bienveillant Occident et les méchants pays d'ailleurs ?
jujube
29/05/2022 à 05:46
Depuis quand tous les pays envahis et tyrannisés par d'autres devraient-ils leur répliquer et se protéger contre eux en utilisant les mêmes armes? L'identité n'est pas une denrée uniforme pour tous.
Chaque pays a ses groupes ethniques et ceux-ci leur culture propre. Rien d'étonnant à ce que les Ukrainiens agissent et réagissent selon les lois et croyances qui leur appartiennent.
Et qui vous dit si l'Irak, la Syrie, l'Afghanistan et le Mali s'intéressent de la même manière aux livres que l'Ukraine? Cela peut dépendre de leur niveau d'alphabétisation et scolarisation, après tout.
Censure? Ben oui, si ça fait du bien aux Ukrainiens! Xénophobie? Vous attendiez-vous à un amour-passion pour les envahisseurs, destructeurs, massacreurs et assassins?
Not Standing with Ukraine
29/05/2022 à 08:34
Heureusement, les Russes mettent fin à cette farce. L'Europe devra alors composer avec son soutien au régime criminel ukrainien.
Marie
29/05/2022 à 09:42
Bien sûr !!De coeur aussi avec "la bibliothécaire".Merci pour ces deux commentaires
" Moi, quand j'entends parler d' culture, j'prends mon revolver" , conversation avec un adjudant dans "En avant la zizique" de Boris Vian. On peut toujours gloser engoncé dans ses certitudes et faire la leçon, fier de son bon droit, un bon débarras se chargera de faire le reste sous peu.
jujube
29/05/2022 à 15:38
Beaucoup apprécié votre dernière phrase: c'est exactement ce que vous faites!
Forbane
29/05/2022 à 18:35
Censurer les oeuvres d'art est une erreur, en tout lieu et toute époque.
L'art échappe par essence aux classifications, au temps, à la haine et à la politique.
jujube
30/05/2022 à 03:40
La vôtre, au sujet de l'art, n'est qu'une des multiples opinions qu'on puisse partager. Ensuite, il y a "art" et art selon l'angle de perception des choses, des situations et du monde. Un supposé objet d'art n'est pas nécessairement - et parfois seulement - une idole, une entité sacrée et intouchable. Il porte très souvent un message politique. Plus évident et facile à capter quand il s'agit d'une oeuvre littéraire, soit constituée de mots qui forment et transmettent un message. Lequel peut être encensé par les spécialistes de la langue, les jurys de concours, les lecteurs avisés et les fadas de l'auteur. Mais peut aussi être jugé par certains, selon les circonstances, comme nocif et dévastateur, par exemple, dans une communauté victime d'une guerre impossible de qualifier, comme l'Ukraine. A ce moment-là, on en arrive à censurer le texte pour le taire, dépecer ou brûler le livre pour qu'il ne morde plus et meure.
C'est - j'imagine, mais peux me tromper - ce qui motive l'attitude de Madame Oleksandra Koval.
Ce doit être son effort de guerre à elle, sa façon d'aimer et venger sa malheureuse patrie avec le peu de moyens qu'elle a.
Où que ce soit, ça fait mal aux tripes et à l'âme de voir être sauvagement détruites des oeuvres d'art. Surtout si elles sont de pierre ou de bois, sans copie de rechange ou photographie de sauvetage.
Pour consoler les amoureux des livres: Madame Koval ne détruira pas les textes des GRANDS AUTEURS RUSSES, elle les mettra, comme elle l'affirme, entre les parenthèses d'universités bien choisies. (Relisez l'article de Monsieur Nicolas Gary).
Et puis, ces magnifiques créations-là ont été traduites en tant de langues différentes qu'il sera facile de les retrouver quelque part dans le monde pour les retraduire s'il le faut. Non?
Pour terminer, je voudrais partager ceci avec vous tous: la guerre en Ukraine me brise le coeur et la mort de tant de gamins-soldats russes aussi. La guerre est la plus grande erreur des humains. J'ai honte pour moi et pour eux.
Himalove
30/05/2022 à 07:27
Cela ressemble à la dystopie écrite en pleine guerre froide par Ray Bradbury, "Fahrenheit 451". Pour combattre les russes, brûlons leurs livres ! Je me rappelle avoir entendu à la télévision l'acteur-dictateur, Zelensky, vouloir faire de l'adjectif "russe" l'équivalent de "nazi"... Une inversion accusatoire qui masque mal deux ou trois faits : 1. les nationalistes ukrainiens se servent des écoles, des bibliothèques, des théâtres, des cinémas pour stocker leurs armes et leurs munitions ; 2. les groupes politico-militaires se réclamant du fascisme de Bandera voire de l'antisémitisme de Petlouria sont nombreux comme le célèbre régiment Azov dont l'insigne est celui de la Division Das Reich composée aux trois-quart d'ukrainiens sous uniforme allemand ; de Aïdar et de secteur droit tous issus du coup d'état de la place Maîdan en 2014. Un coup d'état appuyé par des mercenaires géorgiens, le Mossad, le MI6 et la CIA. Les bataillons de repressaille, responsables du massacre de la maison des syndicats à Odessa, tiraient-ils sur les bibliothèques du Donbass lorsqu'ils l'ont assiégé pendant 8 longues années ? C'est une question que j'aimerais bien poser en russe ou en français à madame Oleksandra Koval ?
Marie
30/05/2022 à 13:16
On ne peut qu'être plus que d'accord avec vous, n'en déplaise aux ratiocineurs qui se sentent exister ( les pôvres!) en étant rivés sur leur clavier comme à une bouée de sauvetage de ...leur vie?). Tugan Sokhien, chef russe démissionnaire de l'orchestre du Capitole de Toulouse et de celui du Bolchoï de Moscou, sommé de se prononcer par le maire de Toulouse :"Je ne peux pas supporter d'être témoin de la façon dont mes collègues artistes, chanteurs, acteurs, danseurs réalisateurs sont menacés, traités de manière irrespectueuse et victime de la "culture d'annulation". Le Monde 08/03/22
Marie
30/05/2022 à 13:32
Ce que je viens d'écrire est une réponse à FORBANE, ce qui ne semble pas !!!
Netchaev
02/07/2022 à 17:56
la politique culturelle, scolaire et linguistique des nationalistes ukrainiens décrite ce jour par France Info à partir de déclarations publiques et de sources précises.
"Les bibliothèques et l'édition en ligne de mire
En parallèle, le ministère de la Culture et de la Politique d'information prépare des règlements à l'attention des bibliothèques publiques et scolaires, afin d'opérer le retrait des œuvres concernées dans l'ordre suivant : livres prorusses, livres russes parus après 1991, puis classiques. Conçue comme un rejet global du "monde russe" et de ses figures, la "dérussification" doit accompagner la prise de conscience d'une identité nationale, comme l'exprime le ministre Oleksandr Tkachenko à la BBC (en russe).
"Nous parlons maintenant d'une guerre d'identité pour le peuple ukrainien. Et le principal facteur de cette identité est la culture."
Oleksandr Tkachenko, ministre de la Culture ukrainien
à la BBC
Quelque 100 millions d'ouvrages sont concernés au total, selon l'estimation d'Oleksandra Koval, directrice de l'Institut ukrainien du livre (UBI). Pouchkine et Dostoïevski "ont jeté les bases d'un 'monde russe' et d'une forme de messianisme", justifie-t-elle auprès de l'agence Interfax-Ukraine*. "Bercés par ces récits depuis l'enfance, les gens pensent que la mission du peuple russe (…) est de sauver le monde contre son gré." Selon elle, ces livres doivent donc rester cantonnés aux bibliothèques universitaires et de recherche, afin d'"étudier les racines du totalitarisme".
L'ensemble des auteurs classiques de langue russe est donc désormais sur la sellette, de Léon Tolstoï à Fiodor Dostoïevski, en passant par Mikhaïl Boulgakov, enfant de Kiev qui a pourtant souffert de la censure soviétique toute sa vie. Rares exceptions : Nicolas Gogol, que se disputent les deux pays, et Taras Chevtchenko, maître du romantisme ukrainien.
Sur le boulevard Pouchkine de Kharkiv, le 22 mai 2022, un tag propose un nouveau nom, "boulevard de Grande-Bretagne". (DIMITAR DILKOFF / AFP)
Sur le boulevard Pouchkine de Kharkiv, le 22 mai 2022, un tag propose un nouveau nom, "boulevard de Grande-Bretagne". (DIMITAR DILKOFF / AFP)
Cette "dérussification" ne s'arrête pas là. Le 19 juin, le Parlement ukrainien a adopté une loi* interdisant l'importation et la vente de livres imprimés en Russie. Il sera également interdit* de diffuser dans l'espace public ukrainien de la musique composée par des artistes ayant obtenu la citoyenneté russe après la chute de l'URSS, en 1991. Les musiciens concernés pourront toutefois demander une autorisation de diffusion aux autorités ukrainiennes, à condition d'avoir publiquement condamné la guerre. Ces textes attendent la signature du président Volodymyr Zelensky pour entrer en vigueur.
Un groupe d'experts a aussi proposé au ministère de l'Education de modifier les programmes scolaires de collège et de lycée en littérature ukrainienne et étrangère, en supprimant l'enseignement obligatoire des auteurs russes et biélorusses. "Comment expliquer aux enfants qu'il est nécessaire d'étudier la littérature de ce 'monde' qui nous est apporté par le feu et l'épée ?" justifie la députée Nataliya Pipa*. "Etudiez plutôt les œuvres de Charlotte Brontë, Jane Austen, Joseph Conrad et Victor Hugo", ont recommandé ces experts.
L'élue dénonce également le poids trop important des auteurs russes dans le programme de littérature étrangère : quatre écrivains sur sept pour la première moitié du XXe siècle."