Elle devait sauver les petites librairies du méchant Amazon, elle pourrait bien avoir l’effet totalement inverse. La loi Darcos, introduisant des frais de port fixes pour l’expédition de livres, a fait l’objet d’échanges entre le ministère de la Culture et les autorités européennes. La Commission fait s’abattre le feu divin sur la législation, pourtant portée aux nues…
Le 11/02/2022 à 14:23 par Nicolas Gary
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11/02/2022 à 14:23
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Publiée en urgence ce 31 décembre, sans décret d’application pour l’heure — lequel fixerait le fameux montant obligatoire des frais de port — la loi Darcos faisait lever quelques sourcils. Dernièrement, Renny Aupetit présentait l’évolution du commerce en ligne pour le réseau Librest auprès de ActuaLitté.
Constat implacable : « D’une part, nous allons permettre à Amazon d’obtenir une meilleure rentabilité. D’autre part, nous ne sommes que peu confrontés à des clients qui souhaitent des expéditions postales. Les frais de port ne sont pas le nerf de la guerre : ça tient plutôt à une meilleure relation entre e-commerce et notion de proximité. La librairie n’ira pas mieux avec cette nouvelle réglementation. »
Ces voix dissidentes n’ont pas vraiment eu l’opportunité de se faire entendre, tant le Syndicat de la librairie française y est allé aux forceps — avec l’appui d’Emmanuel Macron, soudainement devenu défenseur de la librairie. Pourtant, la Commission des affaires culturelles à l’Assemblée nationale avait émis des réserves, prudentes.
La députée Géraldine Bannier avait reconnu que la « disposition sera probablement contournée d’une manière ou d’une autre ». Et l’on a alors pris les dispositions qui s’imposaient pour empêcher au mieux Amazon de faire la nique au projet de loi.
Malgré tout, certains libraires restaient lucides : « Le marché va en souffrir, pas Amazon », nous indiquait-on. « On n’oblige pas un âne à boire s’il n’a pas soif. Avec cette loi, la librairie dans tout son ensemble gagnerait peut-être un ou deux pour cent sur la vente en ligne. Mais si le marché se reporte vers l’occasion, ce seront des points chèrement gagnés sur un chiffre d’affaires global moindre », ajoutait un autre.
Selon NextInpact, les problèmes ne s’arrêteront pas là : la Commission européenne a en effet communiqué plusieurs observations à la France, basées sur la directive Commerce électronique de 2000. Et il semble, une fois de plus, que la législation si prometteuse pour assurer aux libraires une mesure de protection anti-Amazon ne rentre pas vraiment dans les clous.
Ainsi, dans son courrier en date du 10 février 2022, la Commission européenne pointe du doigt un léger souci. À savoir que « les nouvelles obligations imposées par le projet notifié s’appliqueront à tout vendeur de livres en France et vers la France, quel que soit le lieu d’établissement du vendeur ».
Banco : pour imposer à Amazon de gagner plus d’argent, en l’obligeant à facturer des frais de port, la France s’amuse donc à contraindre les commerçants des autres États. Voilà qui, horribile auditu, pourrait « entraîner une restriction à la libre prestation de services de la société de l’information en provenance d’autres États membres que la France ».
Et la Commission d’enchaîner : le projet tel que notifié conduirait à « une discrimination de fait », en affectant « les détaillants en ligne qui ne sont pas présents en France de manière disproportionnée ». Et le principe de libre prestation, si prisé par l’Europe, se verrait alors malmené — inadmissible.
Plus encore, avant d’adopter des mesures contraignantes pour des opérateurs d’autres États de l’Union, il aurait fallu que la France sollicite ses partenaires. Et ce, afin d’évaluer les mesures possibles. Un désaccord peut en résulter, ce qui implique des échanges avec la Commission. Bref, l’usine à gaz commence à tourner à plein régime.
Malgré les arguments déployés – écologiques, économiques, exception culturelle – la France se voit rabrouée dans ses espoirs. Le législateur ayant introduit des restrictions aux libertés que défend le Traité, elles sont disproportionnées en regard des objectifs visés. Une sorte de tempérance dont les fervents défenseurs de la loi auront donc manqué — ou en termes plus juridiques, la riposte n’était pas graduée…
crédits photo : stevepb CC 0
Mais plus velu encore, la Commission relève que la législation aurait « pour effet de porter atteinte à l’objectif d’égalité d’accès aux livres ». Quid ? Eh bien, pragmatique, la Commission souligne qu’avec des frais de ports fixes « certains des plus petits vendeurs à distance pourraient ne pas être en mesure de concurrencer les vendeurs de détail ». Se trouvant donc menacés d’extinction.
L’inverse d’une volonté de fournir un accès à un vaste réseau. Mais plus encore, l’idée de la loi chancellerait derechef : « [L]e projet notifié semble porter atteinte à l’objectif de la Loi relative au prix du livre qui a introduit le système de prix fixes, applicable dans les mêmes conditions à tous les vendeurs, quel que soit leur filière de vente. »
Conclusion : « Cela semble aller à l’encontre de l’objectif politique déclaré de garantir une concurrence basée sur la qualité du service fourni aux consommateurs. »
Cherry on the cake, la Commission déplore le manque de prudence et d’analyse. « Par exemple, il aurait été utile de fournir une évaluation détaillée de la manière dont les mesures proposées garantiraient l’égalité d’accès aux livres pour tous les lecteurs et de la manière dont ces mesures contribueraient à la réalisation de l’objectif de diversité culturelle. »
Et il est vrai que, malgré les demandes ou les alertes, aucune étude d’impact n’a été réalisée.
« En ce qui concerne les librairies, les informations sur la façon dont la pratique de la livraison gratuite affecte le volume des ventes en ligne et ceux en librairie seraient également utiles », poursuit la Commission. Et l’exemple de Librest aurait été significatif : le réseau parisien indiquait à ActuaLitté que 95 % des commandes faites en ligne aboutissaient à ce que le client vienne chercher son ouvrage dans une librairie.
« En outre, la Commission serait favorable à une analyse des différents coûts supportés par les vendeurs physiques et en ligne de livres et de l’impact des mesures proposées sur ces types de distribution, ainsi que sur l’effet que ces dispositions pourraient avoir sur le prix des livres après l’entrée en vigueur », conclut le document.
Si l’Hexagone aime la paperasse pour ses citoyens, l’État semble souffrir d’une phobie administrative que lui reproche directement la Commission. D’abord, parce qu’aucune mesure alternative — comprendre : des solutions moins contraignantes — n’a été présentée à Bruxelles. Dommage : il y avait peut-être d’autres pistes.
Et plus encore, la France n’a fourni aucune information à la Commission, concernant « l’exigence procédurale » liée à son projet de loi.
Explication : il revient à un État introduisant des mesures restrictives de solliciter l’État membre où se trouvent des opérateurs susceptibles d’être affectés par les dispositions. Par la suite, l’État doit interroger son confrère, ainsi que la Commission, pour connaître les mesures envisagées. Cela, « au cas où l’État membre d’établissement n’aurait pas pris de telles mesures ou si les mesures prises étaient inadéquates ».
Or, il semble que le Luxembourg, qui abrite le siège d’Amazon, n’a pas été le moins du monde sollicité, comme cela aurait dû être fait, selon la procédure.
Le courrier peut être consulté sur NextInpact (sous abonnement).
crédits photo : Jelleke Vanooteghem/Unsplash
Par Nicolas Gary
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Même si, selon une anecdote rapportée, Vladimir Poutine aurait rappelé à Nicolas Sarkozy que la France est un « petit pays », sa langue, elle, figure pourtant parmi les plus influentes : le français occupe la cinquième place des langues les plus parlées dans le monde, après le mandarin, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.
24/04/2025, 13:19
#BookBanUSA — Ce mardi 22 février, la Cour suprême des États-Unis, à Washington, a ouvert le dossier du district scolaire du comté de Montgomery (Maryland). Des parents d'élèves de confessions musulmane, chrétienne et orthodoxe estiment en effet qu'ils devraient pouvoir retirer leurs enfants des classes quand des livres étudiés vont à l'encontre de leurs convictions religieuses. Les titres en question évoquent tous l'homosexualité ou la transidentité.
24/04/2025, 12:32
Dans le cadre de son « plan stratégique 2024-2028 », le groupe Gibert Joseph annonçait une externalisation de la gestion de sa logistique, confiée à ID Logistics. L'entrepôt Gibert Joseph de Vitry-sur-Seine (94) a ainsi été vendu, avant un probable transfert du côté du Plessis-Pâté (91). Une affectation dénoncée par la section syndicale CGT de Gibert Joseph Vitry et une très large majorité des salariés du site, lesquels pointent des conditions de travail qui « ne leur permettront pas de se maintenir dans l’emploi ».
24/04/2025, 10:51
En Italie, comme en témoignent certaines initiatives récentes – par exemple Luce, la « librairie émotionnelle » de Naples fondée par l’écrivain Lorenzo Marone – il existe des librairies, qu’elles soient indépendantes ou appartenant à des chaînes, capables de tisser un lien fort avec leur territoire. C’est le cas notamment de Millelibri, une librairie entièrement dédiée à la poésie, ou encore du réseau Ubik.
24/04/2025, 10:30
Le syndicat Sud Culture Solidaires, membre de l'union syndicale Solidaires, gagne une branche dédiée aux Métiers du livre, laquelle réunira les différentes professions « afin de se regrouper, d’échanger et de travailler ensemble ». Fort d'un succès aux dernières élections professionnelles dans la branche Librairie, l'organisation syndicale souhaite « rendre visibles les invisibles » et porter une « action forte ».
24/04/2025, 09:47
Il a écoulé 3,2 millions d’exemplaires de son Journal d’un dégonflé en France (Seuil jeunesse, trad. Natalie Zimmermann), une goutte face aux 300 millions écoulés dans le monde. Traduit en 65 langues, Jeff Kinney a imposé sa série Diary of a Wimpy Kid, débutée le 1er avril 2007 chez Amulet Books (filiale d’Abrams Books) aux États-Unis. À l'approche du 20e tome, l’auteur se fend d’un don de 20.000 ouvrages
24/04/2025, 09:00
Avec Aqua, attendu pour janvier 2026, Gaspard Kœnig poursuit son ambitieuse traversée romanesque des éléments naturels. Après Humus, dédié à la terre, l’auteur-philosophe s’attaque à l’eau, bien commun par excellence, dans un roman où se conjuguent pensée écologique, vie démocratique et attachement au territoire.
24/04/2025, 08:30
À l’occasion de la Journée mondiale du livre, l’association LivreSuisse inaugure une nouvelle boutique en ligne accessible depuis son site internet. Ce dispositif permet de commander des ouvrages auprès d’une quarantaine de librairies partenaires, toutes indépendantes et membres de l’association.
23/04/2025, 17:03
C'est un rendez-vous littéraire attendu. Le Petit Larousse illustré publie son édition 2026, qui signe l'arrivée de nouveaux mots dans le dictionnaire français. Parmi les nouveaux venus : Simone Biles, Pauline Ferrand-Prévot, ou encore Léon Marchand, signe d'une année résolument sportive.
23/04/2025, 16:59
Le Petit Larousse vient de dévoiler ses nouveaux mots pour 2026. Ils viendront compléter les anciens pour former un corpus de 64.500 mots, soit 125.000 sens. Des mots qui disent l'inclusivité à ceux des risques environnementaux, des sports, de la culture ou de la cuisine, le Petit Larousse a chaque année à coeur de suivre les évolutions sociétales. Avec une tendance qui ne semble pas près de s'inverser : l'ajout de mots étrangers dans le lexique francophone.
23/04/2025, 16:27
Diffusée à partir de mars 2024 par Arte sur sa plateforme et ses réseaux sociaux, la série animée Samuel a rencontré son public, définitivement. Après 45 millions de vues, il était temps de raconter le quotidien de Samuel en bande dessinée : Le Journal de Samuel sera en librairie le 21 mai 2025, porté en coédition par Arte et Casterman.
23/04/2025, 15:43
Odile de Vasselot, résistante et enseignante, est décédée ce lundi 21 avril à l'âge de 103 ans, laissant derrière elle le souvenir d'une femme en lutte contre l'occupant et les collaborateurs dès 1940. Elle avait fait part de son expérience dans plusieurs ouvrages, dont Tombés du Ciel : histoire d'une ligne d'évasion, réédité par les éditions du Félin en 2005.
23/04/2025, 12:45
Onze jours après la disparition de l’écrivain et homme de théâtre béninois José Pliya, un hommage officiel lui a été rendu ce mardi 22 avril par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Saluant son engagement en faveur des arts, elle a évoqué la mémoire d’un auteur qui a fait des Caraïbes un territoire central de son travail de création et de transmission.
23/04/2025, 12:09
À l’occasion du bicentenaire des relations diplomatiques entre la France et le Brésil, la Saison France-Brésil 2025 se déroulera en deux temps : d’avril à septembre, le Brésil sera à l’honneur en France ; puis, d’août à décembre, ce sera au tour de la France au Brésil. La Bibliothèque nationale de France ne manquera pas cette fête, avec une programmation éclectique de colloques, tables rondes, lectures, concerts et webinaires.
23/04/2025, 12:06
Les 13 et 14 septembre prochains, La Maison des Artistes, association nationale des artistes des arts visuels de France, inaugurera un nouvel événement, les Journées nationales des artistes. Si la proposition est centrée sur les arts visuels et plastiques, elle n'exclut pas d'autres arts, dont la littérature, via les lectures à voix haute.
23/04/2025, 11:47
Créer un livre plus vert. C'est toute l'ambition du projet de recherche « Décarboner le livre et l’édition », mené par le Bureau des Acclimatations et l’Université de Grenoble-Alpes. Grâce à la participation d'une centaine de bibliothèques, Fanny Valembois livre une étude sur la consommation d’énergie dans ces espaces culturels, avec un double enjeu : en mesurer l’empreinte, afin de mieux la réduire.
23/04/2025, 11:01
59 Commentaires
Al
11/02/2022 à 16:27
Autant dire la loi Darcos est morte née. Quand je lis qu'il n'y a pas d'étude d'impact réalisée alors que cette loi aurait eu de fortes conséquences dans le milieu du livre, j'en tombe des nues. Quelques libraires s'en plaindront adeptes de la part un peu plus grosse d'un gâteau plus petit. Les petits éditeurs qui vendent principalement en ligne s'en réjouiront. Croire qu'en augmentant de quelques euros les frais de port, ça allait perturber Amazon, 5ème capitalisation boursière au monde, c'était d'une naïveté confondante.
Eulenspiegel
11/02/2022 à 18:50
Une loi bâclée contre un bouc émissaire commode qui, tant qu'elle sera appliquée, aboutira simplement à une réduction du marché et à une réduction de l'accès aux livres. Personnellement, je ne commanderai plus de livres en ligne à 3 ou 4 € de port en plus et je ne ferai pas non plus 100 km pour aller dans une librairie.
Livrentête,
11/02/2022 à 20:02
N’en déplaise à M. Aupetit et à d’autres, l’imposition de frais de port est LA clé pour rétablir un semblant d’égalité entre les libraires physiques et en ligne. Il n’y a rien de plus facile que de cliquer sur le titre d’un livre sur Amazon et de le recevoir sans avoir payé de frais de port. Dès qu’il y a des frais à payer, les clients préfèrent se déplacer en librairie. Je parle d’expérience, je suis libraire et chaque fois que je dis à un client « je peux vous l’expédier moyennant 5€ », il se déplace ou…, plus souvent, va sur Amazon!
Nicolas Gary - ActuaLitté
12/02/2022 à 08:37
Bonjour et merci de votre intervention.
A ce jour, pourriez-vous estimer la part de e-commerce dans votre activité ? Et pour contrebalancer les données de Librest, peut-être, nous apporter des précisions sur le volume d'achat ligne / retrait en magasin / envoi postal ?
Auriez-vous d'autres éléments qui puissent apporter au débat ?
Du reste, il y a des éléments pointés par la Commission européenne qui sont assez difficiles contester. Je ne parle par des éléments de procédures que la France n'a pas respectés (mais qui sont pourtant fondamentaux), mais de l'absence d'étude économique susceptible de motiver la législation.
Merci par avance.
Livre en tête
12/02/2022 à 15:27
Difficile de faire la part entre les gens qui appellent pour se renseigner, ceux qui envoient des mails, ceux qui passent commande directement sur le site et ceux qui poussent la porte de la librairie. La dernière expérience cuisante que j’aie eu est avec une cliente qui est passée et a repéré plusieurs titres qui l’intéressaient. Elle me demande encore un titre que nous n’avions pas en stock, je lui dit que je vais faire la recherche bibliographique, puis lui envoyer un mail. Je me frottais les mains quand j’ai vu la pile monter mais là, elle me dit: ah quand même ça fait du volume. J’esquisse une proposition: je peux vous les envoyer. Allez, un forfait de 10€ pour le tout. Ok me dit-elle, je vais quand même réfléchir. Je lui envoie le soir même les infos sur le titre manquant par mail en précisant qu’il sera en stock dans 3 jours. Pas de réponse. Je renvoie un mail et là, elle me répond: désolée, j’ai tout commandé en ligne; ça m’évite de porter plusieurs sacs lourds. Merci d’avoir fait la recherche… bon, heureusement, je n’ai pas que dès clients de cet acabit, mais je note que sur notre site, les clients ne commandent que dès livres introuvables ailleurs (j’ai vérifié à plusieurs reprises). Voilà voilà.
Sophie
16/10/2022 à 10:25
Normal, 3 jours annoncés et en fait c'est 1 semaine. J'ai commandé un luvre le mercredi matin, une fois payé, l'expedition est le mardi suivant car le jour de la commande ne compte pas, on rajoute les 3j puis le we puis 1j supplémentaire pour s'occuper du carton...
Maline
16/10/2022 à 12:50
Moi, grâce à cette loi, j'ai fait énormément d'économies ! Plus aucun achat de livres, je me suis tournée uniquement vers les bibliothèques où les livres disponibles gratuitement en ligne... Alors qu'en 2021, mon budget livre a été pour la famille de l'ordre de 1000-1200€... Bravo les libraires !! Continuez à plaider des lois ridicules, vous vous tirez vous-même une balle dans le pied, car je suis loin d'être la seule à avoir pris cette décision
Waldeck Moreau
09/10/2023 à 12:24
Pour information, je suis sur Librest en étant dépositaire de livre. Un point relais en quelque sorte. Librest prend 5% à chaque transaction pour des livres envoyés en librairie adhérente. Mais les frais de port sont payés par les libraires eux-mêmes puisqu'ils sont envoyés par le biais de Prisme. C'est donc la librairie adhérente de Librest qui paye les frais de port. Autant dire que la marge est nulle. Le seul bénéfice pour la librairie est de se faire connaitre. Bien faible en fait. Surtout lorsque le livre se trouve en stock en librairie !
Al
12/02/2022 à 12:35
Vous partez du principe qu'il va y avoir un glissement naturel du e-commerce vers les librairies ce qui semble loin d'être évident. C'est là qu'une étude d'impact aurait eu du sens pour une loi modifiant des équilibres économiques sur un marché du livre à 4,5 milliards d'euros.
Caro
12/02/2022 à 14:17
Bonjour,
La grande question Mr Livrentete, c'est pourquoi les clients préfèrent commander en ligne plutôt que de venir pousser la porte de votre librairie ?? Qui ne préfère pas toucher l'article, vérifier son état avant l'achat, plutôt que de tenter l'achat sur internet sans le voir au risque des soucis de livraison abîmée...
ESTELAS EDITIONS
12/02/2022 à 09:12
Nous sommes une petite maison d'édition. Nos livres ne sont pas vendus dans beaucoup de librairies. Donc un lecteur qui veut se procurer un de nos ouvrages peut le faire sur notre site (il ne paiera pas de frais de port) et s'il veut aller le prendre en librairie, cette dernière devra le commander (sur Dilicom par exemple ou directement chez nous). Ajouter 3 à 5€ de frais de port ferait passer nos poches qui sont à 9.90€ dans une fourchette allant de 12.90 à 14.90€. Qui achèterait un Poche à 14.90€? Il ne nous restera plus qu'à mettre la clé sous la porte. C'est lamentable.
Grégory
12/02/2022 à 14:47
Entièrement d'accord. C'est uniquement politique et ça ne sert à rien d'ajouter des frais de port mis à part à récupérer plus de TVA / impôts !!! Lamentable.
Grégory
12/02/2022 à 15:02
C'est grâce à Amazon que les auteurs en auto édition peuvent vivre de l'écriture car les revenus sont plus importants qu'en maison d'édition. Ajouter des frais de port ne les aidera pas.
LEBON
12/02/2022 à 11:59
Encore une fois ,les gouvernements Français veulent aider les librairies indépendantes,rappelons nous il y a 2 ans l application des frais de port obligatoires pour les commandes internet ,résultat Amazon et consorts ont appliqué des frais de port à 1 centime.Il vaudrait mieux l'inverse une aide aux envois, gratuite aux librairies françaises comme la presse et aussi se poser des questions sur les conditions octroyées par la Poste (semi public) à ces grandes entreprises ,mais qu 'en pense l'Europe ?.
D. L.
12/02/2022 à 13:18
Le problème des frais de port à l'unité concerne plus les éditeurs indépendants que les librairies. Il semble que les députés ne connaissent pas le sujet sur lequel ils légifèrent!
La proportion des livres expédiés par les libraires est faible, sauf pour ceux qui ont opté pour un développement en ligne. Mais il ne s'agit là que d'un développement.
Les éditeurs indépendants, à qui ces fameux "libraires indépendants" ferment la porte, expédient chaque jour des livres pour les clients directs, et les libraires qui concèdent à relayer les commandes de médiathèques et autres lecteurs fidèles, ce sont eux qui souffrent de ces frais de port.
Comment demander 5 ou 6 € de frais de port à un lecteur qui a la gratuité chez Amaz** ?
Impossible. Ce sont des dizaines ou centaines d'expéditions par mois, ce qui veut dire des sommes énormes à la Poste, autant de moins dans les marges. Sur certains titres, cela représente 30% du prix du livre. Comment le faire supporter au lecteur ou au libraire qui refuse la commande dans ce cas?
Tout est fait pour que les géants se taillent le marché, ce géants qui ont des tarifs privilégiés avec La Poste…
Maline
12/02/2022 à 15:45
Si nos politiques réfléchissaient à de réelles solutions, pourquoi ne pas imposer à la Poste un tarif à destination des libraires ? Il existe un tarif livre Europe et monde pour l'envoi de tout livre français à l'export... Pourquoi ne pas faire en sorte que l'envoi du livre en France coûte moins cher à tous... Aujourd'hui il moins cher d'envoyer un livre de 700g aux États-Unis (5.03€) que de l'envoyer en France (10.50€ en lettre verte) chercher l'erreur...
ulysse 330
15/02/2022 à 19:12
Maline a raison, la seule choses à faire est d'imposer un tarif mini pour les éditeurs indépendants adressant leurs livres à destination des libraires.
Et en plus Amazon qui impose ses tarifs est bien capable de nous répercuter ses coûts postaux.
Amazon nous commande des livres nous impose une remise de 50°% et les frais d'acheminement sont à nos frais (éditeurs).
Un ouvrage qui est vendu 15€, est acheté à 7,50€ à l'éditeur et le plus souvent les frais postaux sont de 4€ reste 3,5€ l'auteur perçoit 1,2 € en moyenne le prix d'impression à l'unité est de 1,8€.
Donc 7,5 -4-1,2-1,8 = 0,50€ gain de l'éditeur, comment payons-nous nos frais de fonctionnement, un ou deux salariés, sans parler de nous qui ne nous payons pas, la plupart du temps.
Adnstep
16/02/2022 à 14:01
"Aujourd'hui il moins cher d'envoyer un livre de 700g aux États-Unis (5.03€) que de l'envoyer en France (10.50€ en lettre verte) chercher l'erreur..."
C'est peut-être que sur le marché de l'expédition vers les USA il y a concurrence, qui sait ?
Maline
16/02/2022 à 17:25
Le tarif cité est celui de la zone 2 tarif livres et brochures, soit le reste du monde. En Europe pour le même livre il vous en coutera 2.87€... Donc pas une histoire de concurrence, une simple aberration...
Naza Chiffert
12/02/2022 à 16:23
Bonjour Nicolas Gary, Bonjour aux lecteurs d'Actualitté
C'est aussi bien en tant libraire à Paris, et ancienne collaboratrice parlementaire que j'interviens dans le cadre de ces commentaires.
- L'étude d'impact n'est pas requise dans le cadre d'une proposition de loi. C'est uniquement dans le cadre d'un projet de loi - d'initiative gouvernementale - que l'étude d'impact est obligatoire. Certes, une telle étude préalable aurait sans doute permis d'avoir un tableau et un diagnostic plus précis. Encore aurait-il fallu Amazon.fr accepte de communiquer sur ses chiffres de vente, et sur les accords tarifaires qu'il a avec la Poste ( et inversement...)
Par ailleurs, la commission des affaires culturelles de l'Assemblée, tout comme celle du Sénat a voté à l'unanimité cette mesure; les réserves que vous mentionnées ont été exprimées en première lecture, notamment sur le contournement via le panier mixte, elles ont été par la suite "sécurisées".
- Actualitté n'a jamais mesuré, à sa juste valeur, la loi de 2011 relative à l'encadrement de la vente de livres à distance. Avant cette loi, le livre était systématiquement moins cher sur Amazon.fr qu'en librairie, dans la mesure où Amazon cumulait la remise des 5% à la gratuité des frais de port. Depuis cette loi, le livre est systématiquement moins cher en libraire, - ne serait-ce que de 0.1cts. L'interdiction des 5% fait que cette mesure est loin de n'être que symbolique.
- J'aurais vraiment aimé pouvoir avoir connaissance du courrier de la commission mentionné dans votre article, mais je ne vois pas pourquoi je devrais payer un abonnement pour un courrier émanant d'une institution communautaire. Pourriez-vous mettre ce courrier dans son intégralité de façon à ce qu'il soit accessible, ou bien indiquer à vos lecteurs un site le reproduisant?
En l'absence de ce document, je ne comprends pas pourquoi la Commission - terrain de jeu préféré des lobbyistes d'Amazon - estimerait que cette mesure porterait une atteinte disproportionnée à un détaillant de livre situé par exemple en Pologne... Avez-vous des exemples de détaillants de livres intracommunautaires non situés en France, dans un pays également assujetti au prix unique, et proposant la livraison gratuite en France ? A ma connaissance, il n'y en a pas. En cette absence, ou cette rareté, comment justifier d'une atteinte disproportionnée?? Je suis certaine que nos parlementaires et que nos représentants au SLF sauront dissiper les craintes pour le coup tout à fait exagérées ou orientées de nos partenaires européens.
- La non gratuité des frais de port n'a pas vocation, à mes yeux, à se cantonner au secteur du livre. La gratuité n'existe pas. Les contempteurs de cette loi se réfugie souvent derrière l'argument de la gratuité comme si un service impliquant de la main d'oeuvre, de l'emballage, un véhicule et de l'énergie pouvait être véritablement gratuit...La question est : qui paie le service si le consommateur ne le paie pas. La loi "frais de port" vise à permettre de rétablir des conditions de concurrence soutenable entre les géant des la vente en ligne, et les commerces physiques de centre-ville, mais a surtout pour objet d'inciter ceux qui aujourd'hui privilégient la vente en ligne à aller en librairie.
En 2011, tout le monde disait que les frais de port à 0.1cts allait profiter à amazon. C'est peut-être vrai. Mais qui peut dire que cela n'a pas aussi profité aux librairies, à en croire la multiplication des sites et des portails de réservation et de ventes? Dénoncer cette mesure et plaider pour le statu-quo car elle pourrait profiter à la rentabilité d'Amazon relève du sophisme, de la mauvaise foi, de la duplicité ou d'un pessimisme de mauvais aloi.
La loi sur les frais de port vient conforter et parachever la loi Lang de 1981. Y renoncer serait une défaite culturelle et économique majeure.
En revanche, l'angle mort de cette mesure concerne les petits éditeurs qui auraient dû clairement bénéficier d'une mesure telle que le tarif "livres et brochure". Cela doit être la prochaine étape!
Al
12/02/2022 à 21:38
Bonjour, vous vous positionnez clairement du côté des libraires et vous omettez de votre raisonnement le consommateur. Il y a un équilibre je pense à trouver, à défaut, l'acte d'achat ne se fera tout simplement pas. On n'achète pas un livre de poche sur internet si on doit payer 4 euros de frais de port. Vous croyez que les gens qui achètent des livres en ligne se remporteront naturellement vers les librairies ? Vous vous basez sur quelles études pour penser cela ? En effet une étude d'impact aurait été un minimum. Comme une personne dans un précédent commentaire l'a signalé, une personne normale préférera toujours acheter un livre chez un libraire plutôt que de commander en ligne avec tous les risques de la livraison. Ceci dit que constate t-on ? Que la plupart des libraires prennent peu de risques en proposant trop souvent que : les best sellers, les sorties de l'année et les gros éditeurs ; Que certains territoires sont éloignés des librairies, vous savez, ce qu'on appelle la ruralité, je ne sais pas si ça vous parle. Tout le monde n'habite pas (encore) dans une métropole. En résumé, réglementer c'est bien mais maîtriser les tenants et aboutissants d'une loi au préalable c'est mieux.
Adnstep
16/02/2022 à 14:16
Bonjour, j'habite une ville de 5000 habitants située à 30km de Marseille. La première vraie librairie (pas une papeterie tabac journaux vendant les quelques best sellers) est située à 8,5km, à Martigues. Je ne vais pas faire 8,5km pour aller chercher un bouquin. Je l'acheterai en grande surface, si c'est du commun, et plus certainement chez Amazon, et en deuxième choix chez un autre vendeur en ligne.
Cette loi est clairement une loi inspirée par les libraires des grandes villes, mais n'a aucun intérêt pour le lecteur.
Adnstep
16/02/2022 à 14:54
Le SNE nous indique qu'en 2020, les parts de marché du "livre" se répartissent ainsi : "littérature", 22,5%; bd et mangas, 13,5%; livres scolaires 14,9%; jeunesse, 13,6%; sciences humaines et sociales, 13,7%; livres pratiques, 12,1%.
Je suppose que les livres "politiques" font partie des sciences humaines et sociales ?
De tous ces secteurs, le seul en bonne progression constante depuis des années est celui des bd & mangas.
D'autre part, j'ai cru lire que le "pass culture" avait été dépensé à 50% dans les mangas.
Peut-on envisager que dans 20 ans, nombre de librairies générales seront reconverties en vendeurs de mangas + produits dérivés ?
Comme le disait un "djeunz" interviewé : "A 18 ans, on lit pas Voltaire".
tous pourris
13/02/2022 à 01:26
Un grand merci de notre part :
-les Handicapés
-les Hikikomori
-les Immunodéprimés
https://www.numerama.com/politique/850089-jai-tire-un-trait-sur-ma-vie-sociale-lisolement-permanent-des-personnes-immunodeprimees-depuis-le-covid.html
Adnstep
16/02/2022 à 14:05
Ex attaché parlementaire et libraire. D'aucuns parleraient de collusion ou de conflit d'intérêts 🤣🤣.
Ermisse
04/03/2022 à 07:55
Pour ce qu'il en est de la première loi , elle n'a pas véritablement profité aux libraires. La multiplication des sites internet de librairies ne procède que d'un mouvement inéluctable. Beaucoup y sont allé à reculons.Les frais de port à 1 centime représentent l'arme absolue qui interdit au libraire d'expédier par internet ou qui détruit totalement sa rentabilité. N'oublions pas qu'Amazon ne retire aucune rentabilité de la vente de livres. Dorénavant le "cliquez et collectez" justifie le site internet de librairie et représente un service supplémentaire offert au client.
Angol
12/02/2022 à 22:24
Le point le plus problématique de cette loi n'est même pas mentionné...
Les gens qui n'ont pas de librairie proche de chez eux, comme à la campagne, vont devoir payer plus cher que des citadins qui ont le luxe d'avoir des librairies de proximités.
La loi Lang est donc inutile puisque le prix ne sera pas le même pour tous en fonction de sa localisation, et les gens trouvent ça normal ?...
Je rejoins l'idée de faire un tarif spécial pour les librairies.
Car là, ce sont juste les campagnards qui vont trinquer, mais aussi les éditeurs indépendants...
Faire payer plus le consommateur et réduire les ventes des éditeurs indépendants, c'est ça votre souhait ?
Fossile
13/02/2022 à 10:50
Amazon, de fait, fait plus pour la diversité éditoriale et l'accès au livre que le ministère de la culture qui est finalement devenu à ce secteur ce que le ministère de l'agriculture est au sien: le bras armé des lobbies et des clientèles bien en cour contre l'intérêt du citoyen du consommateur et du contribuable. Ce' qui se passe avec cette loi en est un nouvel exemple.
La librairie, bien que souvent faite par des pauvres (pas tous, il y a bien une libraire qui a réussi dans l'immobilier et et est devenue ministre), est devenue un commerce de luxe. Pour ma part, pour trouver autre chose qu'une offre de best sellers type relais H, je dois aller au chef lieu du département voisin ou dans la métropole régionale. Amazon me donnait
Fossile
13/02/2022 à 11:32
Suite du billet prématurément et accidentellement expédié:
Amazon me donnait accès à l'ensemble de la production éditoriale française et étrangère (j'ai la faiblesse de lire dans 3 langues, et de moins en moins en français, faute d'offre dans nombre de secteurs intellectuels ou de domaines linguistiques pour les traductions)
Amazon me donnait accès, via des vendeurs tiers, dont certains sont des organisations humanitaires ou des entreprises d'insertion, à des titres d'occasion, ce qui est une forme de recyclage (mais là aussi il y a une menace épisodique de les soumettre à une forme de prélèvement au nom du droit d'auteur !) et permet de contourner la disponibilité de plus en plus courte des titres organisée par l'édition.
Amazon m'a permis d'auto-éditer des titres qu'aucun éditeur ne prendra jamais, parce que les publications de sciences naturelles avec un potentiel de peut-être 200 exemplaires sur 5 ans ne les intéressent pas (quand ils ne sont pas subventionnés pour le faire), et des traductions idem.
Dans un autre pays voisin où je vis aussi, il n'y a pas de ministère fédéral de la culture (ou alors personne ne le connait), et j'espère qu'il n'y en aura jamais. Il y a un tarif postal privilégié pour les envois d'imprimés qui correspond à environ la moitié du tarif postal français et n'importe quelle librairie a n'importe quel titre disponible sur commande sans surcoût en quelque jours, souvent en 48 heures, ce qui est plus pratique que d'attendre le livreur chez soit, grâce à l'organisation de l'interprofession.
Alors, on peut toujours tirer sur Amazon au nom du génie français, de l'exceptionnite culturelle et de la haine du capital, ça fait recette et ça évite de se poser les questions inconfortables sur les rapports de force dans la chaîne du livre : celle des remises des éditeurs aux libraires (et d'ailleurs, quid des remises de ceux-ci à Amazon ?), de la rémunération des auteurs par les éditeurs, et plus largement des centre villes en général, notamment des baux commerciaux dans les métropoles. Il n'y a pas que les libraires qui ont disparu de ma petite ville, les triperies et les boucheries chevalines aussi. On est dans le top 10 des 25% de cellules commerciales vacantes. Ce n'est pas Amazon qui a tué mon dernier libraire il y a 5 ans, ce sont les éditeurs qui ont fermé les comptes et les banques qui lui ont coupé les vivres à la première difficulté de trésorerie, relativement minime. Indirectement aussi la municipalité quia tout fait pour obtenir l'implantation d'une chaîne qui n'a de librairie que le nom dans cet endroit.
On voit donc qu'il est fort pratique de s'en prendre à Amazon plutôt que de faire quelque chose de fin et de pensé au niveau de toute la chaîne et au niveau local là où les problèmes concrets se posent. Surtout quand c'est ce qui va dans le sens du SLF, du SNE et des autres groupements d'intérêts qui déterminent la politique "culturelle" en jouant tour à tour sur la régulation autoritaire et sur l'accumulation des prélèvements publics (taxes parafiscales sur le consommateur, ponction sur les achats des bibliothèques dans le cadre du "droit de prêt" etc) au nom des "petits porteurs" auteurs, libraires etc ..., qui adorent les subventions distribuées dans l'entre soi (CNL), mais qui se retranchent derrière leur liberté d'entrepreneur quand il s'agirait de rééquilibrer les rapports économiques de la filière.
Ninja
13/02/2022 à 18:04
Il y a un grand avantage aux lois votées à l'unanimité, c'est que l'on peut en examiner le bien fondé sans risquer de sembler chercher noise à telle ou telle tendance politique. Il y a compétence ou incompétence uniforme du personnel politique.
On nous dit plus haut la loi "a surtout pour objet d'inciter ceux qui aujourd'hui privilégient la vente en ligne à aller en librairie." Et l'on apprend qu'il n'y a eu aucune étude d'impact. Autant dire que personne n'a la moindre idée quantitative du flux additionnel potentiel d'achats en librairie, personne n'a la moindre idée de l'effet potentiel de la loi sur les ventes de livre dans leur ensemble, personne n'a la moindre idée de l'impact sur les grandes firmes de vente en ligne, personne n'a la moindre idée de l'impact potentiel de la loi sur les personnes empêchées de se rendre en librairie, parce qu'elles habitent un endroit sans librairie (Sarlat, Vierzon et d'autres ainsi que la plupart des communes rurales ou semi-rurales) ou ne sont pas mobiles voire, pour les adolescents, parce que la librairie est perçue comme un endroit intimidant. Autant dire que la loi a été votée par des personnes qui n'ont pas la moindre idée sérieuse et quantifiée des conséquences de celle-ci. À l'unanimité...
La Commission Européenne nous apprend que les consultations avec les autres pays n'ont pas été menées, que les "exigences procédurales" n'ont pas été satisfaites. Autant dire que la loi a été votée par des personnes qui n'ont aucune idée des contraintes de procédures liées à l'adoption d'une loi en France. Vous avez dit à l'unanimité ?
On nous dit ensuite les "petits éditeurs ... auraient dû clairement bénéficier d'une mesure telle que le tarif "livres et brochure". Cela fait à peu près vingt ans que les "petits" éditeurs demandent un tarif raisonnable à la poste française, qui facture les envois isolés 2,5 fois plus cher que l'Allemagne et et qui a augmenté ses tarifs 5 fois plus vite que l'inflation sur les 20 dernières années. D'ailleurs, la dernière augmentation date du premier janvier et vous allez rire, personne parmi ceux qui ont voté en faveur de la loi n'a émis la moindre réserve, là encore une belle et émouvante unanimité...
Notez bien que les "petits" éditeurs ne profiteront pas du "festival" Livre Paris pour protester : on ne leur a pas proposé d'en être. D'ailleurs personne parmi ceux qui ont voté en faveur de la loi n'a émis la moindre remarque sur cette exclusion des éditeurs indépendants du principal salon annuel du livre en France. Cette unanimité est touchante, vraiment...
Moi, si j'étais "petit" éditeur, je changerais de métier... peut-être que libraire ...
Ledoc
15/02/2022 à 00:24
Que les livres soient achetés en librairies ou sur le net, il me semble que Ie plus important reste de privilégier la LECTURE, quel que soit le support adopté (numérique, papier, audio) ou le lieu d’achat. Hors, cette loi représente clairement un risque de voir les personnes les plus éloignées des librairies, virtuelles ou physiques, se détourner définitivement de la lecture, au profit peut-être du streaming, de la télé ou du jeu vidéo. Nous devrions nous battre pour que les livres soient moins chers, et non plus chers avec des frais de port imposés arbitrairement. Si Bruxelles empêche l’application de la loi, ce sera, à mon avis, une saine précaution, la fin d’une usine à gaz dont les effets pervers pourraient être excessivement préjudiciables sur le long terme.
Charlotte
15/02/2022 à 11:53
A ce stade, l'ebook en autoédition et l'impression à la demande via une plateforme (pas forcément Amazon) ou alors la vente directe depuis son propre camion, en salon ou bien via un petit réseau de librairies amies sont les seuls canaux de distribution de livres qui permettent vraiment aux auteurs de vivre de leur plume. Je rajoute juste ça comme un paramètre de l'équation, vu que tout le monde oublie les écrivains en permanence.
Maline
15/02/2022 à 13:38
Effectivement, le but de cette loi, et la fin qu'elle amène, c'est uniquement la baisse de la lecture.
LEBON
16/02/2022 à 22:58
Comme je l'ai précédemment écrit c'est bien la Poste entreprise semi publique (chercher l'erreur)qu'il faut mettre devant le fait accompli. Quelles sont les conditions d'Amazon avec la Poste?Est ce nous ne payons pas le prix fort pour permettre à Amazon et consorts d'avoir les meilleurs remises? Nous devrions tous libraires,éditeurs français ...être sur le même niveau de prix dans,les envois de colis car non seulement Amazon bénéficie de ces avantages tarifaire mais oublie de payer en plus de temps en temps les impôts du pays dans lesquels elle travaille. Les gouvernements ont laissé rentrer le loup dans la bergerie, pour l'instant les consommateurs en profitent comme cela a été le cas des produits chinois et la disparition d'une partie de l'industrie..
Ermisse
27/02/2022 à 08:08
Bonjour ,
Comment est-il possible d'imaginer qu'un livre vendu 10 euros accompagné d'une marge de 3,5 euros puisse être expédié avec 1 centime de frais de port sans atteinte à la rentabilité ? une expédition coûte 7 euros en moyenne ! A partir de là tout est dit. La gratuité n'existe pas et quelqu'un finit toujours par payer. Le commentaire de Naza Chiffert est très bien de ce point de vue. Acheter un livre 5 euros et avoir les frais de port gratuits : quel absurdité écologique ! Le consommateur doit payer le port ce qui l'amènera à reconsidérer sa façon d'acheter. Et cela devrait être étendu à tous les produits .Les habitudes d'achat sur internet sont maintenant bien ancrées dans notre vie. Une partie de ceux qui achètent sur internet ira peut-être en librairie pendant que d'autres continueront d'acheter en ligne par commodité. Quelle ineptie que d'affirmer que des frais de port seraient un obstacle à la culture ! Comment faisions-nous avant internet ? Pourquoi la Poste devrait compenser des frais qui nuiraient à sa propre rentabilité ? Les transporteurs n'ont pas besoin de revenus alors ? La question n'est pas uniquement de savoir si cette loi va amener plus de monde en librairie même si elle représente un complément intelligent de la loi Lang. C'est donc la loi de 2014 qui contenait déjà des effets pervers préjudiciables au commerce en ligne et aux librairies physiques. L'outil internet pour les libraires c'est le "click and collect" et éventuellement l'expédition. L'analyse sur Librest est incomplète mais effectivement les librairies dont la notoriété est faible sur internet finissent par avoir un CA en click and collect qui représente environ 30 % de leur CA total. Effectivement il n'est pas sûr que cette loi permette aux libraires d'augmenter leurs ventes en ligne car les facteurs qui permettent la vente en ligne ( SEO , SEA , Notoriété ) sont complexes et faire payer les frais de port de manière uniforme ne changera pas la notoriété des grands acteurs du secteur. Mais pour ceux librairies physiques ou pas qui vendent déjà sur internet , cette loi va permette de réinjecter de la rentabilité dans leur activité. Nous avons une librairie et un site internet et les frais de transport représentent quasiment 33 % de notre marge brute. La gratuité nuit évidemment à notre résultat et même si nous ne pouvons présager des conséquences de cette loi ( baisse de chiffre d'affaires possible en ligne) , elle remet de l'intelligence dans celle de 2014 qui a fait perdre 8 ans au secteur. Pour les petits éditeurs , je comprends leur point de vue mais c'est bien au consommateur de payer pour un confort qu'il demande. Ceux-ci d'ailleurs font éventuellement peser sur leurs détaillants des frais de port qui nuisent à la rentabilité du libraire sans que celui-ci puisse modifier le prix de vente du livre fixé par l'éditeur. Les conditions de vente de ces éditeurs n'invitent pas les libraires à vendre leur livre pendant que ceux-ci introduisent une forme de distorsion de concurrence. Libraires et petits éditeurs ont peut-être plus à gagner à "faire" ensemble plutôt que côte à côte. Cette loi me semble une garantie de diversité et pleine de bon sens en tout cas.
Adnstep
27/02/2022 à 10:55
"Acheter un livre 5 euros et avoir les frais de port gratuits : quelle absurdité écologique "
Imprimer des livres, quelle absurdité écologique. 🙂
Bon, je vous rassure, quand je n'achète pas les livres chez Amazon, je les prends dans la boîte à livres du brocanteur. Tout y est gratuit. Et comme je fais le chemin à pieds, c'est écologique. Et, même si on oblige Amazon à faire payer des frais de port, je continuerai à les acheter chez Amazon. Votre discours m'y encourage fortement.
Adnstep
27/02/2022 à 11:00
"Les transporteurs n'ont pas besoin de revenus alors ?"
Les transporteurs évoluent et s'adaptent aux conditions de marché sans cesse fluctuantes : https://www.usinenouvelle.com/article/cma-cgm-rachete-colis-prive-pour-accelerer-dans-le-e-commerce.N1779492
Ermisse
10/03/2022 à 17:47
Désolé , l'article d'usine nouvelle ne répond en rien à la problèmatique.
agdaian
10/03/2022 à 21:16
L'article de l'UN répond à la question : " les transporteurs n'ont pas...".
Maline
27/02/2022 à 11:58
"pourquoi la poste devrait compenser des frais ?"
Pourquoi le fait-elle aujourd'hui quand il s'agit de transports de livres à l'étranger ?
"Une partie de ceux qui achètent sur internet ira peut-être en librairie pendant que d'autres continueront d'acheter en ligne par commodité."
Encore un discours de citadin d'une grande ville ! Qu'en penserons nous à ceux qui n'ont pas de librairie à moins de 30 ou 40 kms ? Mais peut-être me direz vous que les campagnards n'ont pas besoin d'accéder à la culture, à la lecture ? Ils n'en ont pas besoin ?? Ou ils n'ont qu'à déménager ?? Encore une pensée réfléchie à seulement son propre quartier, quand ponderons nous des lois pour tous, en prenant en compte tout le monde ?
Adnstep
27/02/2022 à 17:07
"Mais peut-être me direz vous que les campagnards n'ont pas besoin d'accéder à la culture, à la lecture ?"
De mémoire, le ministère de la culture dépense 119€ par Francilien, et 39€/personne ailleurs.
Ermisse
10/03/2022 à 17:45
La poste n'a pas vocation à assumer le port , quel que soit la destination , d'ouvrages destinés à des particuliers. C'est à eux de payer.
Quand internet n'existait pas , les personnes qui habitent en dehors des villes se déplaçaient parfois peut-être pour acheter des livres. Maintenant elles peuvent commander en ligne. Mais rien ne justifie qu'elles ne règlent pas le transport .
adnstep
10/03/2022 à 21:08
Si la société de vente par correspondance décide de prendre les frais à sa charge, pourquoi l'en empêcher ? Dans la plupart des domaines, les frais de port sont gratuits à partir d'un certain montant d'achat. Pourquoi pas pour les livres ? Parce que les syndicats d'éditeurs ont l'oreille des puissants ?
Ermisse
11/03/2022 à 11:59
Mais les frais de port devraient être obligatoires partout ! La première raison est écologique : inciter le client à acheter de façon réfléchie et responsable ! Les entreprises qui ne les font pas payer sont en train de revoir leur copie car leur budget transport devient très important et réduit leur marge bénéficiaire. Les ajustements pétrole pour le transport et l'augmentation du prix du carton ne vont pas s'arranger avec la crise actuelle. Les frais de port gratuits relèvent d'une stratégie qui vise à détruire la concurrence et qui à terme sera préjudiciable au consommateur : la destruction de la diversité , donc du choix pour le consommateur.Amazon n'a jamais gagné d'argent avec le livre : comment peut-on penser qu'un livre payé 10 euros avec un port à environ 7 euros et une marge de 3 euros permette la rentabilité ? Cette loi n'a que des avantages. Elle perturbe cependant les petits éditeurs qui vendent en direct mais qui sont malgré tout décisionnaires du prix de vente.
Eulenspiegel
12/03/2022 à 17:56
Votre "argument écologique" au doigt mouillé n'en est pas un. Un bilan carbone se calcule précisément. En quoi serait-il plus écologique de me faire faire 100 km en voiture pour aller dans une librairie plutôt que de me faire livrer par la poste ? Et si on va par là, ne serait-il pas plus écologique de livrer en masse depuis les éditeurs vers un entrepôt amazon plutôt qu'une foultitude de points de vente ?
Dans les années 1970 et 1980 France Loisirs avait déjà élargi le marché du livre en le vendant par correspondance sur abonnement. Il n'y avait pas de frais de port ! En revanche, il n'y avait pas non plus l'accès à tous les titres commercialisés disponibles comme sur amazon parce qu'ils devaient passer par des rééditions. ad hoc Je suis persuadé qu'ils ont élargi le marché et qu'Amazon élargit le marché, et que cette loi va le réduire, mais pour en être sûr il aurait fallu faire l'étude d'impact qu'on n'a pas fait parce qu'une fois de plus c'est 1) de l'affichage démagogique 2) une tentative malthusienne de créer une forme de monopole (celui des grandes librairies des grandes villes), quels que soient les dégâts sur la bibliodiversité et pour le consommateur..
Ermisse
13/03/2022 à 08:09
Oui c'est bien l'argument à peu de choses près mis en avant par les sites de vente en ligne. Quand certaines personnes prévoient la sortie du samedi , elles vont parfois dans plusieurs commerces. Il y a plusieurs éléments qui empêchent d'effectuer un bilan carbone , car l'exemple cité est trop primaire. Mais nous savons que 24 % des colis sont retournés par des clients insatisfaits , que 43% du volume des emballages n'est que du vide , 25 % des émissions de co2 en ville proviennent du transport des marchandises , 20 % des livraisons échouent ce qui implique un deuxième passage.
L'idée n'est pas uniquement d'opposer achat sur internet et livraison en ville , mais c'est aussi de penser que les frais de transport peuvent inciter l'acheteur à regrouper ses achats et donc acheter plus "écologique". Rien de tout cela ne met le principe des bases de données encyclopédiques accessibles à tous en danger. Les frais de port n'empêchent aucunement d'acheter , cela va de soi. Il n'y a pas du tout de doigt mouillé là dedans.
Maline
13/03/2022 à 12:16
"Les frais de port n'empêchent aucunement d'acheter , cela va de soi."
= Chacun fait comme il le veut, et aussi comme il le peut. Personnellement, si des frais de port sont imputés pour l'achat de livres, je n’achèterai plus... Merci Internet et les accès à certains livres, qui ne seront donc que ma source de lecture (et la bibliothèque, malheureusement très peu garnie et pas de récentes éditions dans un village de 600 habitants).
Un aller-retour à la librairie la plus proche, c'est 70 kms pour moi.
Quant à votre remarque : "La poste n'a pas vocation à assumer le port... destinés à des particuliers. C'est à eux de payer."
Pourquoi ces frais de port devraient être obligatoirement à la charge du particulier client ? Pourquoi interdire le professionnel vendeur de prendre à se charge ces frais si il le souhaite ? C'est ça aussi la liberté, que chacun prenne à sa charge ce qu'il veut !
Celui qui ne veut pas ou ne peut pas, ne le fais pas. Mais en aucun cas, cela doit passer par une obligation, une loi, qui impose le point de vue de CERTAINS libraires à tous.
Adnstep
13/03/2022 à 10:26
"Mais les frais de port devraient être obligatoires partout ! La première raison est écologique"
Si vous voulez mettre de l'écologie là -dedans : arrêtons de lire, ça tue des arbres, comme dirais Hurmic. Sinon, on passe au livre électronique, toute activité numérique étant 10x moins productrice de CO2 que son équivalent en dur.
Al
12/03/2022 à 16:58
La loi n'a clairement pas pour objectif le frais de port. C'est davantage un moyen, un outil pour inciter les gens à aller dans une librairie. Ça ne peut fonctionner que si les gens vont au final en librairie pour remplacer leurs achats en ligne qu'ils ne feront plus et ça on n'en sait rien. Aucune étude d'impact n'a été réalisée.
LesSmartpreneurs
08/03/2022 à 16:06
Je pense que cette mesure (prix fixe de livraison) pénalise les auteurs autoédités qui représentent maintenant plus de 20% des auteurs. Par mon activité, j'en accompagne de nombreux qui vivent bien mieux de leurs écrits que s'ils étaient édités. Enfin les créateurs bénéficiaient de revenus d eleur travail.
Ils ne bénéficient pas de la distribution en librairies et autres et n'ont que le ecommerce pour rendre accessible leur oeuvre. Alors si l'on rend chère la livraison, leurs ventes à distance va diminuer....
Eulenspiegel
08/03/2022 à 16:51
Comme vous le dites, soit leurs ventes vont diminuer, soit leur marge va diminuer, mais cette forme de diversité éditoriale (comme celle que représente le circuit de l'occasion) n'a pas la faveur des représentations institutionnelles des professions qui sont à l'origine de la loi ou que celle-ci tente de flatter (système clientéliste type FNSEA de l'(agri)culture) et peut-être même ne verraient pas d'un mauvais oeil ce coup porté à une concurrence à laquelle eux-mêmes maintiennent la porte fermée autant que possible. Au delà des auteurs indépendants "individuels", cela concerne aussi pas mal de publications de nature non directement ou essentiellement commerciale, par exemple associatives, qui avaient trouvé un mode de diffusion élargi et peu coûteux par la vente en ligne.
globecroqueur
28/03/2022 à 11:12
Une fois de plus, on ne pense pas aux auteurs qui auto éditent leur livre et l'envoi à leur frais.
Avec un livre de plus de 500 kg c'est 7,50 € d'envoi par livre !
Nelly
05/07/2022 à 08:45
Aidez les librairies indépendantes est une bonne chose mais taxer la livraison des livres (on parle de 4,5€), c'est une manne financière pour Amazon ou Fnac. Rien d'autre.
La librairie la plus proche de chez moi est à 35mn de voiture. Un aller-retour pour commander mon livre (90% de mes achats n'y sont jamais disponibles), un autre aller-retour pour les récupérer (2h20 de voiture + essence) contre 4,5€ de livraison. Mon choix est vite fait.
Et pourtant, je préférerais faire vivre mon libraire (l'an dernier, faute de place, je lui ai donné 450 de mes livres pour son rayon d'occasions) mais s'il le faut (avec l'inflation actuelle) je peux toujours relire Zola, Balzac et Dumas.
Pour aider les librairies pourquoi ne pas taxer FORTEMENT l'envoi des livres par la poste mais en INTERDISANT au vendeur d'en répercuter le prix auprès du client. Cela incitera les grosses enseignes à ne plus vendre de livres. LES LIBRAIRIES SERONT SAUVÉS.
Wal34
21/01/2023 à 09:51
C'est pourtant très simple, un client lambda qui veut acheter un bien en ligne le prendra là où c'est le moins cher. Et pour les livres, les frais de port font la différence. C'est pour cela que nos sites de vente en ligne ne fonctionnent pas où alors fonctionnent à partir d'un certain montant, lorsque les frais de port sont offerts. Faire payer les frais de port à tout le monde fera revenir les clients en librairie (s'il y en a une) ou mettra à égalité tous les acteurs numériques.
Simple comme bonjour…