Les nominations dévoilées, le Centre national du Livre dispose donc d’un nouveau conseil d’administration : deux arrivées, donc deux départs, que l’on n’osera pas corréler. Pourtant, cette nouvelle composition interroge, autant qu’elle laisse songeur. Quels seront les interlocuteurs de la présidente, Régine Hatchondo, et quelle ligne forment-ils, en écho au ministère de la Culture qui les a nommés ?
Le 24/03/2021 à 12:30 par Nicolas Gary
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24/03/2021 à 12:30
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La présence de Gilles Haéri, qui remplace Antoine Gallimard, du côté des éditeurs ne souffre aucun commentaire : nommé directeur général du groupe Albin Michel en juin 2020, ce dernier a la responsabilité du développement éditorial du groupe, autant que des acquisitions et de la stratégie numérique. Pour autant, le départ du président des éditions éponymes ne va pas sans quelques levées de sourcils. « On ne démissionne pas Antoine Gallimard d’un conseil d’administration sans son accord : personne au ministère de la Culture n’oserait cela », nous glisse un observateur.
Ce même ministère qui nomme les membres dudit conseil. « Dans ses interventions, Antoine Gallimard pouvait d’ailleurs contester des points, mais dans tous les cas, il était celui qui posait le plus de questions. » Pour l’heure, nous n’avons pas pu joindre Antoine Gallimard pour étayer les raisons de ce départ.
Pourtant, et sans que cela soit nécessairement lié, ce départ s’accompagne d’un autre poste quitté : la vice-présidence du Syndicat national de l’édition qu'il y occupait. « Récemment, le groupe Le Monde est venu présenter un projet de manifestation au Bureau [du SNE]. Et ce, à l’invitation du président Montagne », nous raconte-t-on. Suite à quoi, le vice-président, en signe de contestation, a décidé d’abandonner cette fonction… Le SNE n'a pas non plus donné suite à nos demandes.
Mais ce qui semble être passé comme une lettre à La Poste relève plutôt de la nomination des représentants d’auteurs. Bessora a remplacé Samantha Bailly, mais pour certains, la nomination n’avait rien d’une évidence.
« D’abord, c’est donc la fin de la présence de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse au conseil d’administration du CNL, donc de la littérature jeunesse », s’étrangle une illustratrice. Selon le panéliste GfK, ce segment éditorial affichait en 2020 une progression de 1 %, soit 737 millions € générés fin octobre 2020, sur les douze derniers mois. Soit un livre sur quatre.
MINISTÈRE: un impôt sur les prix littéraires ?
Pas non plus de représentants de la bande dessinée : là encore, un poids lourd, avec 591 millions € de chiffre d’affaires en 2020 — soit une croissance de 6 %. Des oublis curieux, mais soit : le ministère de la Culture est seul maître à bord, dans les nominations — du moins le Service du Livre et de la Lecture.
De fait, deux personnes s’occupent tout particulièrement de garder un œil sur le CNL : l'ancienne directrice du CNL, justement, Emmanuelle Bensimon-Weiler, conseillère en charge des médias, du livre et des industries culturelles, et Nicolas Georges, directeur du Service du Livre et de la Lecture (photo ci-dessous). Évidemment, les choix présentés à la ministre Roselyne Bachelot émanent du directeur général de la DGMIC (Direction générale des Médias et des Industries culturelles), Jean-Baptiste Gourdin, qui chapeaute le SLL. La DGMIC compte aussi Nicolas Georges comme directeur adjoint.
Ainsi, sont présents au CA du Centre national du Livre, pour les auteurs Paola Appelius, présidente de l’Association des traducteurs littéraires de France, Bessora du Conseil Permanent des Écrivains et Christophe Hardy, auteur et président de la Société des Gens de Lettres.
Un grand écart ? Il suffit de voir comment les 15 annonces de Roselyne Bachelot ont été accueillies : la Guilde des scénaristes français autant que la Ligue des auteurs professionnels et la Charte déploraient un enterrement de première classe pour le Rapport Racine, quand la SGDL faisait part de sa satisfaction et que l’ATLF y voyait un « signal positif ». Le Conseil Permanent des Écrivains ne s’est pas exprimé.
Le départ de Samantha Bailly, dont le mandat venait à son terme — et qu’elle ne souhaitait pas reconduire, nous confirme-t-elle – donnait voix à la Charte. Et cela alors qu'elle exerçait son mandat de présidente de la Ligue : une forme de double représentation, et une présence qui faisait un contrepoint. Les positionnements de ces deux organisations sont bien connus : tenter de tirer le CNL vers une vision professionnelle des auteurs. Et la romancière avait un rôle sinon dissident, du moins d'alerte, là où CPE, SGDL et ATLF allaient plus volontiers dans le sens du ministère.
Conclusion : plus de parole contraire.
En vertu du Décret n° 2014-1435 du 1er décembre 2014 relatif au Centre national du Livre, le CA doit être, entre autres, composé de neuf représentants des professions et activités littéraires avec « trois auteurs, dont un traducteur ». Il semble que la candidature d’Hélène Vignal, actuellement co-présidente de la Charte, n’ait pas retenu l’attention des deux officiants. « Elle n’était pas assez connue », a-t-on répondu. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir proposé à Joann Sfar, s'il s'agissait de popularité, ou Benoît Peeters ? Ou bien tous deux étaient par trop membres de la Ligue (photos lors de la création, en 2018) ?
Qu’est-ce à dire ? Que les nominations reposent sur des personnes et non des représentants d’organisation ? « C’est toute la magie du CA, avec laquelle doit composer la présidente : une logique discrétionnaire, où l’on place les interlocuteurs qui arrangent. On raisonne par personnes ou organisations, selon les besoins. » Reste que ce sont toujours des « personnalités qualifiées », selon les termes du décret — le niveau de qualification étant évalué par les services de la rue de Valois.
Contactés, ni Emmanuelle Bensimon-Weiler ni Nicolas Georges n'ont répondu à nos demandes. L’absence d’auteurs jeunesse ou BD, les critères évaluant la qualification des personnes intégrant le CA ou la disparition de toute “opposition” ne doivent pas relever des sujets qui passionnent les opérateurs du ministère. De même que le possible conflit d'intérêts pour une SGDL membre du CA qui attribue à la SGDL la distribution des aides aux auteurs. Probablement parce qu'ils sont par ailleurs à l'origine de ce modèle.
La présidente de l’ATLF, Paola Appelius, ne peut « présumer de la motivation des décisions du ministère de la Culture, mais il me semble essentiel que les traducteurs soient représentés au conseil d’administration du centre national dédié au soutien de la traduction et des traducteurs du secteur du livre et l’ATLF est l’organisation qui les connaît le mieux et la seule capable de porter leur parole et défendre leurs intérêts ». À ce titre, sa reconduction « semble donc justifiée pour des raisons évidentes de représentativité ».
De son point de vue, aucun conflit d’intérêts ne ressort de ce que le fonds d’aide aux auteurs ait été confié à la SGDL, laquelle siège également au CA. Renvoyant au bilan — que nous avons évoqué — elle estime que la « SGDL était en outre la seule organisation présentant les moyens humains et les techniques de mise en œuvre dans l’urgence dans l’intérêt de tous les auteurs qui en avaient besoin ».
En revanche, la « gestion de ces aides ne me paraît cependant pas liée aux questions de représentativité soulevées par ailleurs, à moins de supposer une gestion discrétionnaire, que je n’ai absolument pas constatée dans la commission à laquelle l’ATLF a participé à l’année dernière ». La Présidente du CPE, Bessora, n'était disponible pour répondre que dans une dizaine de jours.
Christophe Hardy, président de la SGDL, abonde : « Les membres du CA du CNL, qui siègent en tant que personnalités qualifiées, sont nommés, conformément aux statuts de l’établissement, “par arrêté du ministre chargé de la culture sur proposition des organisations nationales issues des professions et activités concernées” (cf. décret du CNL, article 6).
En février dernier, au moment du renouvellement du CA du CNL, le CPE, la SGDL et l’ATLF, tout comme la Charte des auteurs jeunesse et la Ligue des auteurs professionnels, ont été sollicités par le Ministère de la Culture et le CNL, pour proposer des noms ». Aussi, dont acte : pas de commentaires sur « une décision qui ne m’appartient pas ».
Quant à la gestion de l’aide d’urgence, la SGDL n’a « perçu, comme vous le savez, aucune rémunération pour la mise en œuvre de ce dispositif. Aussi, je ne vois pas bien quel “conflit d’intérêts” aurait pu naître de la gestion de ce dispositif, dont les fonds ont été intégralement versés aux auteurs ».
En outre, rappelle-t-il, un administrateur du CNL « ne participe pas aux délibérations du CA lorsqu’un dossier concernant une organisation dont il est membre ou dans laquelle il exerce un mandat est examiné, si bien qu’il ne peut de fait intervenir dans les délibérations. C’est la règle dans tous les établissements publics ». Question réglée, donc.
La nouvelle présidente du Centre n’aura que peu à se préoccuper du ministère de la Culture, attendu qu’elle peut aisément joindre l’Élysée en direct. Cependant, le CA que les services de Valois lui ont façonné marque bel et bien une orientation. « Généralement, on tâche d’avoir près de soi ses contradicteurs, pour exprimer démocratiquement un désaccord. Ici, le ministère a clairement balayé toute contestation de sa politique, pour s’assurer une tranquillité d’esprit », commente une ancienne de Valois.
Et en passant, mettre la présidente devant un fait accompli, estimant qu’elle ne s’en rendrait pas compte ?
« La professionnalisation des fonctions a toujours été refusée par le ministère : nommer les auteurs qui vont bien, au bon moment, permet d’organiser de petites réformes, comme ici, où l’on met de côté les mal-comprenants », s’amuse un observateur. Et comme le dispositif d’aide aux auteurs, confié à la SGDL et tant décrié, doit revenir, ses concepteurs s’assurent d’avoir de nouveau une mainmise sur le Centre.
On ne saura jamais vraiment pourquoi la rue de Valois aura refusé au Centre national du Livre les moyens humains alors réclamés en 2020 pour gérer le fameux fonds d’aide. Et moins encore pourquoi la SGDL en a obtenu la responsabilité. Avec 677 aides distribuées, sur quelque 100.000 auteurs du livre, qui peut raisonnablement parler de réussite ?
Seule assurance : la minorité qui portait un discours d’opposition a disparu, dans une stratégie royalement orchestrée. Si vis pacem, para bellum… et perserverare n'a rien de diabolicum.
crédits photos : ActuaLitté, CC BY SA 2.0 ; Christophe Hardy, DR ; Paola Appelius, DR
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
12 Commentaires
Frédéric Maupomé
24/03/2021 à 13:57
La présidente du CPE va pouvoir siéger aux côté de la vice présidente du CPE et du vice président du CPE.
Ca ne devrait pas trop la changer...
"Vous êtes contre la pluralité !", me chante-t-on quand je demande des élections professionnelles !
Ed
24/03/2021 à 17:51
La mascarade se poursuit, le marasme est complet, et le ministère de la Culture dévoile ici des cartes qu'il aurait certainement préféré ne pas voir aussi largement exposées.
Mais on me glisse dans l'oreille que tout cela, il vaudrait mieux ne pas le faire remarquer...
oups ?
LOL
25/03/2021 à 07:44
Ces gens-là sont tellement imbus d'eux-mêmes qu'ils se foutent complètement même de l'image qu'ils peuvent projeter. Ça fait des Macrons qui n'hésitent pas à insulter un chômeur, lui disant qu'il n'a que la rue à traverser pour trouver du boulot ou bien un Hollande qui crache sur les sans-dents.
Bref, une élite à chasser, mais que les Français, en bon moutons de Panurge, adoubent et réélisent à chaque fois.
Contrairement à Nicolas, je dirais plutôt Vae victis : les Français le veulent et c'est plié.
L'auteur masqué
24/03/2021 à 22:32
"Aussi, je ne vois pas bien quel “conflit d’intérêts” aurait pu naître de la gestion de ce dispositif, dont les fonds ont été intégralement versés aux auteurs ». Intégralement versé à quels auteurs ? Personnellement j'ai fait les demandes d'aides, elles m'ont été refusées, pourtant dieu sait que j'en ai besoin. Plus de contrats en cours, plus de contrats signés et quasiment aucun droits d'auteur sur les livres commercialisés. De quoi vit-on quand on n'a plus aucun revenu depuis un an? N'est-ce pas pour des cas comme le mien que ces aides ont été mises en place?
Arthur Magnus
24/03/2021 à 23:40
Bonsoir Nicolas Gary. Votre article m'a paru passablement confus (malgré plusieurs lectures). Quelques exemples :
- Prenons le paragraphe qui commence par : "Ce même ministère qui nomme les membres dudit conseil. « Dans ses interventions, il pouvait d’ailleurs contester des points, mais dans tous les cas, il était celui qui posait le plus de questions. »" La première phrase du paragraphe parlant du ministère, on a tendance à penser que les "il" dans la seconde font référence au même ministère. Il faut arriver à la troisième (" Pour l’heure, nous n’avons pas pu joindre Antoine Gallimard pour étayer les raisons de ce départ.") pour comprendre que vous deviez parler de l'héritier Gallimard...
- Paragraphe suivant : vous nous parlez de je ne sais quels micmacs au SNE. Dont le VP a démissionné "en signe de contestation"... mais que conteste-t-il au juste ? Que le groupe le Monde soit venu présenter un projet de manifestation ? Qu'il l'ait fait "à l'invitation du président Montagne" ?
- Paragraphe suivant : "passé comme une lettre à La Poste", c'est-à-dire ? Eussiez-vous voulu que les trublions (je précise ce mot n'est pas ici péjoratif sous mon clavier) trublionnassent ? Pourquoi cette nomination n'avait-elle rien d'une évidence ("pour certains"... qui ?) ?
- "Le départ de Samantha Bailly, dont le mandat venait à son terme — et qu’elle ne souhaitait pas reconduire, nous confirme-t-elle – donnait voix à la Charte" : le départ de SB donnait voix à la Charte ??? (ou je résume trop ?)
- " C’est toute la magie du CA, avec laquelle doit composer la présidente (...)" : qui parle ?
J'ai aussi (tant qu'à faire) deux remarques portant davantage sur le fond :
- "Conclusion : plus de parole contraire." Vous avez sûrement une boule de cristal pour préjuger ainsi de l'avenir. Alors parce que certaines organisations ne se sont pas opposées avec véhémence aux annonces de Mme Bachelot, elles resteront à jamais des béni-oui-oui du ministère ? (Même si je regrette moi aussi que la Ligue des Auteurs Pro, dont je suis membre, et le Charte ne soient pas représentées.)
- "pourquoi ne pas avoir proposé à Joann Sfar, s'il s'agissait de popularité, ou Benoît Peeters ?" : d'où tenez-vous que cela n'a pas été fait ? (vous citez plus loin Christophe Hardy selon lequel " la Charte des auteurs jeunesse et la Ligue des auteurs professionnels, ont été sollicités par le Ministère de la Culture et le CNL, pour proposer des noms " : les noms de Sfaar et Peeters ont-ils alors été proposés ?)
Bon, à bientôt ? :)
Nicolas Gary - ActuaLitté
25/03/2021 à 09:05
Bonjour Arthur
Merci pour vos décryptages et vos légitimes questions.
Sur la forme, je vous en sais gré, j'apporte quelques modifications.
Sur le fond, je ne peux que sourire : comme le disait mon professeur de mathématiques, la réponse est toujours dans l'énoncé.
Mise en trope
25/03/2021 à 09:53
En tiquant dès la première phrase, j'avais pourtant décidé de m'abstenir d'appeler Nicolas Gary à écrire plus clairement, car j'avais déjà provoqué les foudres de quelques-uns qui m'accusaient de faire trop grand cas de la forme et du style, pourtant essentielles en journalisme – qui plus est littéraire.... Je complète le réquisitoire malheureusement justifié d'Arthur Magnus en rappelant à Nicolas Gary que lorsqu'on utilise "ce dernier", il doit s'agir du "dernier" mentionné dans la phrase, quelle que soit la fonction qu'il y occupe. Le lecteur qui respecte cette règle croit donc à première lecture qu'il s'agit d'Antoine Gallimard, mais ça ne fonctionne pas, alors il relit, écarte la règle et se rend compte que c'est juste une erreur d'écriture. Et c'est comme ça tout le temps...
Paola Appelius
25/03/2021 à 03:34
Je suis déçue que mes réponses aux questions de Nicolas Gary aient été tronquées. Je parlais aussi des auteurs, de leurs besoins, de leurs intérêts, qui sont quand même au coeur de cette question de la représentativité, davantage que la guéguerre entre la Ligue et le CPE.
Je me permets de reproduire ci-dessous notre échange.
Questions posées par Nicolas Gary :
Un article va sortir sous peu faisant état, dans une analyse plus fine de la nouvelle composition du CA du Centre national du Livre, sur ActuaLitté.
Il semble qu’une ligne nouvelle se soit créée avec des représentants d’auteurs plus favorables aux positions du ministère de la Culture.
C’est du moins l’interprétation qui se dégage.
Dans le cadre de ce papier, j’aurais aimé votre propre lecture de cette nouvelle composition.
Plus globalement, et la question reste ouverte : la SGDL membre du CA qui attribue à la SGDL la distribution des aides aux auteurs ce ne serait pas un petit conflit d’intérêt ?
Mes réponses :
Concernant les nominations au CA du CNL, je ne peux présumer de la motivation des décisions du ministère de la Culture, mais il me semble essentiel que les traducteurs soient représentés au conseil d'administration du centre national dédié au soutien de la traduction et des traducteurs du secteur du livre et l'ATLF est l'organisation qui les connaît le mieux et la seule capable de porter leur parole et défendre leurs intérêts. Ma nomination, en l'occurrence ma reconduction, en ma qualité de présidente de l'ATLF me semble donc justifiée pour des raisons évidentes de représentativité.
Par ailleurs, concernant votre autre question, la SGDL étant une organisation reconnue d'utilité publique, je ne vois pas de conflits d'intérêts dans le fait qu'elle se soit chargée du traitement des dossiers pour l'aide sectorielle d'urgence destinée aux auteurs du livre en 2020, ouverte et accessible à tous les auteurs. Je vous renvoie vers le bilan des attributions de cette aide, publié sur le site de la SGDL et des différentes OGC qui ont abondé le fonds. Toutes les catégories d'auteurs ont pu la demander et en ont bénéficié.
La SGDL était en outre la seule organisation possédant les moyens humains et techniques de la mettre en oeuvre dans l'urgence dans l'intérêt de tous les auteurs qui en avaient besoin.
La question se repose d'ailleurs en 2021 de savoir qui mettra en oeuvre l'aide complémentaire aux auteurs annoncée par le ministère de la Culture et nous verrons ce qu'il en sera.
La gestion de ces aides ne me paraît cependant pas liée aux questions de représentativité soulevées par ailleurs, à moins de supposer une gestion discrétionnaire, que je n'ai absolument pas constatée dans la commission à laquelle l'ATLF a participé l'année dernière.
Je crois personnellement que toutes les organisations d'auteurs ont à coeur l'intérêt des auteurs, même si leurs visions politiques peuvent être différentes et qu'il est contre-productif de faire à certaines ou d'autres des procès d'intention. Le soutien aux auteurs dans cette période de crise est une chose essentielle qui nous concerne tous, en dépit de nos divisions, légitimes sur d'autres sujets. Ne crachons pas dans la soupe. Et réglons nos comptes sur un autre terrain.
Et j'ajouterais même après coup, pour préciser ma pensée, que les critiques adressées par la Ligue et ses amis à ce fonds sectoriel géré par la SGDL a sans doute dissuadé un certain nombre d'auteurs en TS parmi leurs sympathisants de demander à en bénéficier alors qu'ils y étaient éligibles. C'est dommage.
Joseph Kessel
25/03/2021 à 04:03
« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne,
Ohé ! Partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme !
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes. »
Roger Kaplan
26/03/2021 à 13:06
Vous nous écrivez du Vercors ? C'est touchant. Mais ridicule. Et insultant pour les combattants de la France libre.
Ministère de l'Inculture
25/03/2021 à 10:46
Je me permets de reprendre le terme inventé par Lewis Trondheim ici, pour appuyer sur deux ou trois choses.
D'abord, le silence du SLL ou du ministère plus globalement, fait froid dans le dos. Mis en cause de cette manière (après le passage sur l'imposition des prix littéraires, quelles sont les nouvelles ??), son absence de réaction démontre bien l'étendue du mépris. (Fut un temps, on avait parlé d'incurie ?)
Ensuite, la déconnexion des répondants : il faut apprécier leur prise de parole. Et s'étonner qu'ils fassent soit l'autruche kilométriquement ou qu'ils ne voient pas du tout les problèmes posés. Et dans tous les cas, la réponse dite tronquée n'apporte pas vraiment plus d'éléments.
Enfin, mais ça c'est cadeau : prise illégale d’intérêts est défini à l’article 432-12 du code pénal :
« Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement ». (wikipiedia)
ça donne à réfléchir : n'étant pas avocat ni juriste, je le pose là.
Arthur Magnus
26/03/2021 à 14:36
Juste pour le plaisir de faire le pédant (chose si facile avec Wikipedia et Google Books), je doute que Lewis Trondheim revendique la paternité de l'expression "ministère de l'Inculture", qui doit être au moins aussi ancienne que le ministère de la Culture lui-même (1959, mais alors appelé "ministère des Affaires culturelles". Il semblerait que ce ministère se soit appelé "de la Culture" (et éventuellement d'autre chose) en 1978, avec Michel d'Ornano, "Ministre de la Culture et de l'Environnement").
On trouve d'ailleurs et par exemple un "ministère de l'Inculture" en 1972 sous la plume de Jacques Sternberg dans sa "Lettre aux gens malheureux et qui ont bien raison de l'être" (si le lien passe et fonctionne : https://books.google.fr/books?id=J_EaAAAAMAAJ&q=%22minist%C3%A8re+de+l%27inculture%22&dq=%22minist%C3%A8re+de+l%27inculture%22&hl=fr )
https://books.google.fr/books?id=J_EaAAAAMAAJ&q=%22minist%C3%A8re+de+l%27inculture%22&dq=%22minist%C3%A8re+de+l%27inculture%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjCzMu8h87vAhWQx4UKHdyjDDoQ6AEwAnoECAQQAg