Quelque six mois après l'intégration d'Editis au sein du groupe CMI, de l'homme d'affaires Daniel Křetínský, sa direction a pris la parole, ce 19 juin, pour détailler le plan stratégique promis. Baisse de la production et amélioration de la profitabilité, meilleur positionnement sur le marché de l'éducation ou encore rentabilisation des moyens logistiques font partie des sujets évoqués par Catherine Lucet, directrice générale d'Editis.
Le 20/06/2024 à 13:03 par Antoine Oury
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20/06/2024 à 13:03
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Motiver les troupes sans dissimuler les défis à relever par le groupe, tel était le délicat équilibre à trouver par la directrice générale d'Editis, Catherine Lucet, s'exprimant dans l'agora du 92 avenue de France, siège de la structure éditoriale.
En un peu moins de 30 minutes, elle s'est attelée à détailler le plan stratégique esquissé pour le groupe, qui a connu des résultats historiquement bas en 2023 et fait face à un environnement complexe : « Vous êtes tous bien conscients de l'intensité de la concurrence sur le marché », prévient d'emblée la responsable.
Avant même le détail du plan, Catherine Lucet prendra soin d'annoncer « l'arrivée au 1er janvier 2025, en distribution, de l'un des premiers éditeurs jeunesse de la place, dans des conditions bonnes pour Interforum, sans pour autant fragiliser nos éditeurs de jeunesse ». Selon nos informations, il s'agirait du groupe Auzou, à la tête de plusieurs succès dont la série Le Loup, d'Orianne Lallemand et Éléonore Thuillier. Contactée, la direction de la communication de CMI France n'a pas souhaité faire de commentaires.
Impossible toutefois de faire l'impasse sur les difficultés rencontrées par Editis depuis plusieurs mois. « Nos résultats opérationnels sont toujours positifs, mais en érosion, à un niveau historiquement bas en 2023 », admet Catherine Lucet. Un recul qui s'expliquerait par « un ensemble de facteurs, dont une absence ou une présence insuffisante sur la BD et la romance, des secteurs en croissance » ou encore des ventes moyennes en érosion, tout comme celles du fonds.
S'y ajoutent l'inflation, une augmentation des prix des livres insuffisante face à la hausse tendancielle des frais de structure, ainsi que des marchés scolaires au plus bas et grevés par l'absence de réforme. Les investissements en logistique et dans les systèmes d'information, « indispensables », ont débouché sur d'importantes dépenses.
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Auteurs, éditeurs, maisons, logistiques, des « équipes engagées et résilientes » à tous les niveaux, sont autant d'atouts, souligne Catherine Lucet, pour rester compétitifs malgré tout et améliorer les résultats.
Annonce significative, quelques jours après un appel de la librairie indépendante pour un ralentissement de la production : le premier objectif du plan stratégique d'Editis entend « améliorer la profitabilité de nos activités grand public », pour assurer une croissance « tout en publiant moins », annonce Catherine Lucet.
En somme, améliorer les ventes moyennes au titre « en étant plus sélectifs », en amenant chaque titre « au maximum de son potentiel ». « Il s'agit du renversement d'une tendance de fond qui traverse tout notre écosystème, d'un objectif dans l'air du temps, ambitieux, qui répond aussi à la demande des libraires qui sont submergés », précise la directrice générale.
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Un « défi de sélectivité » qui suppose de travailler les titres en réassort autant qu'en office, mais porte sur tous les supports et traverse la production, de l'illustré à la fiction en passant par la non fiction. Le groupe doit s'atteler à une meilleure connaissance du lectorat, mais aussi mener un travail sur un objet livre qualitatif, vendu à un tarif plus élevé, et rechercher de nouveaux canaux de vente.
Cette attention renouvelée à la vie des titres appelle une « nouvelle articulation entre édition, marketing, commercial et diffusion, un chantier porté conjointement par Marie-Christine [Conchon, directrice générale adjointe chargée de la littérature générale] et Marie-Pierre [Sangouard, directrice générale adjointe] » qui sera détaillé prochainement dans un plan d’action.
Constatant un marché scolaire atone, la direction d'Editis entend « réduire la dépendance au financement scolaire via le marché de la formation professionnelle ». Sous la direction de Marianne Durand, le pôle Éducation formulera « une nouvelle stratégie digitale pour la formation et l'éducation, en prenant en compte les apports de l'IA générative et adaptative », note Catherine Lucet sans plus de précisions sur ces apports.
Acquis en 2022 par Editis, le groupe Educlever, spécialisé dans les solutions d'apprentissage numériques, doit encore passer par « une intégration effective sur laquelle on travaille », indique la directrice générale.
Editis entend aussi investir les marchés internationaux, une mission confiée à Lauriane Rieger, directrice du développement international, laquelle travaille à un plan « qui fait la part belle à des développements éditoriaux locaux ».
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L'acquisition de Dalva, intégrée à Robert Laffont, mais aussi celle des Éditions du sous-sol sont d'autres leviers de croissance qui seront de nouveau actionnés à l'avenir : « Nous sommes sur de nombreuses balles, celles qui nous intéressent, et notre actionnaire nous suit », annonce Catherine Lucet.
Les autres objectifs du plan stratégique sont plus tournés vers le fonctionnement en interne du groupe. Il serait ainsi nécessaire « de faire évoluer les modes de fonctionnement pour être plus efficient et profitable », avance la directrice générale. L'idée est de « remettre à place de processus lourds comme le budget et la fixation des objectifs », mais aussi de travailler sur « des processus opérationnels plus fluides et efficients ».
À ce titre, Editis prévoit une remise en place « des courts tirages dynamiques, une sorte de suite d'EPAC », le site du groupe autrefois dédié à l'impression à la demande, un des chevaux de bataille d'Eric Levy, le précédent PDG d'Interforum – et auquel Michèle Benbunan, ancienne DG d'Editis avait mis fin.
Catherine Lucet garantit qu'aucun plan de départ n'est « au menu », « mais on s'interroge sur les recrutements, sur les remplacements, à chaque fois que le sujet est posé », concède-t-elle.
Du côté d'Interforum, Catherine Lucet évoque d'importants investissements, notamment le recours à la solution AutoStore de Dematic et aux navettes X-PTS de Savoye, qui participent à un stockage et à des prélèvements automatisés. « Ils permettent de réduire les délais et d'améliorer la qualité de service des réassorts [...], mais il faut que le site soit chargé à la hauteur de ses capacités », annonce-t-elle.
Après l'affichage d'une volonté de baisse de la production, cette exigence peut paraitre contradictoire, mais s'appuiera en effet sur la distribution d'éditeurs tiers, comme Auzou, « ce qui va dans le bon sens et va contribuer à rentabiliser ces investissements ».
Enfin, des technologies basées sur l'intelligence artificielle seront intégrées au travail quotidien de « ceux qui le souhaitent ». Plusieurs projets sont dans les cartons, pour la description d'images pour l'accessibilité des livres illustrés, la production des métadonnées ou la déclinaison de formats à des fins marketing.
Editis a par ailleurs confirmé le développement de livres audio par l'IA, pour des titres « que nous n'aurions pas pu développer avec nos systèmes habituels ». Certains contenus destinés aux plateformes éducatives seront aussi adaptés par le truchement de l'intelligence artificielle.
Après la dense présentation du plan stratégique, Catherine Lucet a cédé la place à Denis Olivennes, président d'Editis, pour une intervention qui devait « prendre de la hauteur ».
Évoquant les situations internationales et nationale, Denis Olivennes assure : « Cela ne me démoralise pas, au contraire, ça me réarme ». Il poursuit : « Quand on s’est vu la première fois, je vous ai dit nous ne produisions pas seulement des livres, nous produisons du débat, de la civilité, de la tolérance, de la raison, nous cataplasmons les souffrances des femmes et hommes, les blessures du monde. Nous produisons de la liberté ».
Sans directement citer l'échéance électorale des législatives, Denis Olivennes prévient : « Dans les semaines qui viennent, nous allons devoir être plus indépendants que jamais, plus militants du pluralisme et de la tolérance que jamais, plus libres que jamais. »
Une ligne directrice à laquelle l'actionnaire principal du groupe, l'homme d'affaires Daniel Křetínský, souscrit totalement, assure Denis Olivennes, lancé dans un panégyrique un peu gênant : il décrit un « actionnaire extrêmement solide, à l’abri des pressions politiques nationales, car il n’habite pas ici, très courageux et riche, donc personne ne peut l’atteindre ». Un milliardaire désintéressé dans ses investissements, sans aucun doute...
Le coup de griffe au principal concurrent d'Editis, le groupe Lagardère, propriété de Vivendi et de Vincent Bolloré, ne pouvait pas être retardé plus longtemps : « L'instabilité et l'incertitude ne sont plus chez nous, mais chez les autres », garantit-il. En référence aux autres actifs du groupe CMI, il déclare : « Ils partagent les mêmes valeurs que vous et sont en résonance avec l'esprit de l'actionnaire que j'évoquais. » Une référence au Journal du Dimanche, à C8 ou encore CNews, autant de propriétés de Vivendi qui cohabitent, au sein du même groupe, avec différentes maisons d'édition.
Chez Editis, Denis Olivennes souhaite que les employés se sentent dans « une maison, un club, un refuge, un havre », égrène-t-il : « Oui, je sais, je rêve, mais c'est avec les utopies qu'on avance. »
La prise de parole peut être visionnée à cette adresse.
Photographies : captures d'écran de la prise de parole de Catherine Lucet et Denis Olivennes, le 19 juin 2024
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
17 Commentaires
FredEx
20/06/2024 à 17:42
Du cataplasme à la vaseline en quelque sorte.
FredEx
20/06/2024 à 18:54
De la vaseline avec du Valium™ dedans.
Kruel
21/06/2024 à 10:09
je crois qu'il y a aussi de la Harissa, parce que faire plus de CA avec moins de ressources ("départs non remplacés, chaque embauche sera discutée") alors que la plupart des salariés on déjà la tête sous l'eau (et qu'ils courbent l'échine depuis un loooong moment), ça pique.
Hallucinations
22/06/2024 à 21:16
Quand vous voyez tous ces salariés qui ont applaudi Catherine lucet et denis Olivennes. On dirait qu'ils ont été drogués à la cantine à midi pour croire en ces personnes.
Heureusement que les autres directrices générale n'ont pas pris la parole. Il aurait fallu des mouchoirs pour essuyer les larmes des salariés. C'est les mêmes qui ont applaudi l'arrivée de Catherine Lucet qui sont en train de regretter Benbunan maintenant.
Actualisant
20/06/2024 à 18:15
Dans l'atrium, on aurait entendu “pétard mouillé” : pouvez-vous confirmer ?
Salarié Editis
20/06/2024 à 20:57
J'aurais même dit pétard bien trempé, sous l'eau. Du bla bla, du monsieur Olivennes dans toute sa splendeur le micro lui manquait peut-être aussi. Nous n'avons pas été convaincu par son discours et la grande Catherine nous endormait. quel perte de temps pour les salariés. Nous nous attendions à une annonce attrayante alors que là il n'a été question que de distraction de la direction, il faut dire qu'ils ne font pas grand chose au 4ème à part embaucher des directeurs de directions et remplir leurs poches et celles de la société de monsieur Olivennes. Alors pour terminer, pschitt fait le pétard mouillé, mais vraiment un tout petit pschitt, un pufff. Merci de ne plus nous faire perdre notre temps on a du boulot nous
Élue
20/06/2024 à 22:01
Avec des droits d’alerte à n’en plus finir dans le pôle Sejer, bien pire que sous l’ancienne Direction, on n’arrive pas à comprendre son discours. Coup de Pub c’est tout, rien de vrai sur les conditions de travail et le bien être au travail
Salarié Editis
20/06/2024 à 22:52
Et la grande annonce, c'est donc l'arrivée d'Auzou : vous vous fichez de qui dans ces hautes sphères, avec toutes les structures que l'on s'apprête à perdre d'après vos propres perspectives ?
Salariée Editis
21/06/2024 à 09:04
cgt
COMMUNIQUÉ UFICT-CGT SOGEDIF/SEJER
Flash Info Alerte Fabrication
La Fabrication est en alerte depuis un an.
Alerte initiée par un manager déléguée syndicale CGT lors d'une réunion rassemblant tous les élus du
CSE Sejer,
Sejer et la Sogédif se partagent l'effectif de ce service. Deux (SÉ sont à son chevet, deux expertises ont été menées (décembre 2023), des conclusions similaires ont été tirées, des réunions ont été faites, des ateliers mis en place. Les mêmes maux pourtant continuent de perdurer : difficulté de communication avec les services connexes, production toujours (trop) forte et toujours assurée, manque de reconnaissance de la complexité d'un tel métier.
Résultat : sur 18 personnes, 6 sont en arrêt maladie, dont tout le management. Tout récemment la directrice a quitté les effectifs.
Malgré de nombreux rappels en CSe et la participation active de l'inspection du travail, la direction dit avoir fait tout ce qu'il fallait...
Et pourtant la grogne commence à gagner, on parle de s'arrêter ou de droit de retrait. Subitement la direction s'émeut et s'anime ! vite, vite les CSE et syndicats majoritaires emboitent le pas, il faut en moins de deux jours réunir directions, DRH, CSE, et des salariés dans une commission. Tout va si vite qu'on ne prévient plus les autres élus qui ont pourtant été des le début à l'écoute des salariés. Pourquoi cette exclusion ?
Pourquoi un tel empressement 7 Que va-t-on régler en deux jours ? De nouveaux moyens auraient-ils été trouvés ? Il n'y en aura pas pour tout le monde ?
Peut-on parler de connivence entre les syndicats majoritaires (CFE-CGC chez Sogedif et USi chez Sejer) et la direction pour étouffer la grogne ? Pourquoi exclure les autres élus et la CGT ?
Force est de constater qu'il n'y a pas de projet commun dans la défense des salariés
En excluant un syndicat, on exclut les salariés qui les soutiennent et en cette période trouble, ce n'est sans doute pas le meilleur chemin.
Voici la réalité du groupe Editis contrairement au beau discours dé madame Lucet et Monsieur Olivennes
Salarié Malesherbes
22/06/2024 à 21:35
Chaque société du groupe a son syndicat au secours de sa direction, nous a Malesherbes c’est la cfdt avec monsieur danjou qui sont toujours ensemble en train de faire leur petites affaires et on en a marre il lui laisse tout faire en échange de tout signer sans parler de tout son cinéma
Salariée Editis
21/06/2024 à 22:20
Michèle BENBUNAN doit bien se marrer en ce moment. Le messie Denis Olivennes qui était le sauveur d'editis est en train de creuser la tombe de tous les salariés d'editis.
salarié Editis également
02/07/2024 à 15:39
un peu simpliste comme réflexion non ?
Michele Benbunan a eu le beau rôle, elle s'en est mis plein les fouilles en prenant soin de laisser pourrir la situation (alors que le groupe était déjà dans le rouge) pendant la looooongue période précédent l'arrivée officielle des nouveaux dirigeants.
Les méthodes d'Olivennes sont certes critiquables, mais ne sont nullement comparable à celles de Benbunan.
ne mélangeons pas les torchons et les serpillières...
Salariée de chez Hachette (bye bye Editis).
22/06/2024 à 17:07
Je me permets de dénoncer aujourd'hui une situation absurde et profondément injuste au sein de cette entreprise que j'ai quitté récemment.
Catherie Lucet nous dit "on s'interroge sur les recrutements, sur les remplacements, à chaque fois que le sujet est posé"...
Pourtant, nous sommes témoins d'une danse des gros recrutements, tandis que les petits recrutements sont étudiés à la loupe, voire tout simplement pas remplacés. C'est un non-sens total. C'est comme si on cherchait à soigner en se concentrant sur les égratignures d'un membre arraché.
Le groupe Editis est en recul par rapport aux années précédentes, soit. Mais est-il pour autant dans le rouge ? Affiche-t-il des chiffres négatifs par rapport à son équilibre financier, et non par rapport aux années antérieures ?
Bref, le groupe Editis est-il en déficit ?
Non, loin de là. Pourtant, on nous chante le couplet de la disette, tandis que l'argent investi dans les gros salaires et les bonus est débloqué sans broncher.
Devons-nous aussi parler des parachutes dorés ?
Pendant que les directeurs commerciaux, marketing, et les grands amis de Michelle Benbuben et Catherine Lucet se font embaucher à des salaires indécents sans jamais montrer des résultats probants, les petites mains, elles, font tout leur possible pour tenir la cadence. La fabrication, les services généraux, la comptabilité, le marketing, le service informatique, Interforum, les assistants éditoriaux, EUX, font le boulot. Si les livres d'Editis sont en net recul, demandons-nous pourquoi. En tout cas, cela n'est en aucun cas la faute des petites mains, mais plutôt des organes décisionnaires.
Alors, si des recrutements doivent être "scrupuleusement étudiés", commencez par vous interroger sur la pertinence d'embaucher des directeurs et des directrices qui n'apportent aucune valeur ajoutée à Editis. Félicitez plutôt ceux et celles qui, quoi qu'il arrive, fournissent un travail acharné pour faire tourner la boutique.
Bien heureuse d'avoir quitté ce bourbier.
Salarié Interforum
22/06/2024 à 19:38
Bravo
Franchement je ne pourrai pas dire mieux. Vous êtes dans la vérité il n’y en a pas d’autre. Vous avez tout dit.
Salariée
23/06/2024 à 12:09
On a applaudi trop vite l’arrivée de Catherine, chez Sejer on regrette amèrement son retour
Salarié
23/06/2024 à 18:16
Cette direction est d’une extrême sévérité. Nous n’avons jamais connu pire. Elle est d’un égoïsme inimaginable, elle fait des heures de postiers alors qu’ils sont tous payés avec des salaires exorbitants contre d’autres qui se tuent au travail et qui sont mal payés. C’est l’armée mexicaine. Ils ont critiqué Benbunan mais que font ils eux de mieux rien par contre les embauches à tout va en haut ça y va. Passez devant leur bureau ils ont pas grand chose à faire et on parle pas des horaires c’est inadmissible quand on sait combien ils sont payés. Ils ont pu faire revenir lucet et conchon pourquoi ils ne font pas revenir Benbunan et Morel tout ira bien mieux et ça sera plus humain
Elu
24/06/2024 à 09:21
C’est vrai que toutes ces embauches ne servent à rien le boulot de Lucet ben bof et rus il paraît que c’est galet qui se tape tout son boulot donc trop de monde payés si Albane n’était pa là rus serait perdu et Dorothée encore pire