L’étude très attendue sur la répartition de la valeur entre auteurs et éditeurs présente enfin des données claires. La société KPMG a été sollicitée pour collecter les informations et produire une synthèse globale. Laquelle intrigue passablement quant aux répartitions de l’argent que produit la vente de livres.
Le 02/02/2024 à 17:01 par Nicolas Gary
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02/02/2024 à 17:01
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Quelle est la part qui, sur le prix hors taxe (la TVA du livre est de 5,5 %) revient à qui ? Les camemberts se suivent et provoquent habituellement des levées de boucliers. Ici, KPMG clarifie les choses dès le départ : sur un chiffre d’affaires de 1,12 milliard d’euros, libraires, diffuseurs et distributeurs se partagent 51 %. Le reste revient donc aux éditeurs et donc aux auteurs.
Mais c’est en lisant la suite que l’on sourcille, amusé : « Un quart du chiffre d’affaires des éditeurs revient aux auteurs », annonce donc le SNE, toujours un camembert à l’appui, reproduit ci-dessous :
On constate en effet que 24,8 % des 659 millions € relèvent du droit d’auteur (droits sur les ventes de livres et à-valoir) et 32,4 % pour la fabrication de livres. Et s’ensuit toute une liste de pourcentage, jusqu’à ce dernier, criant : 4,9 %, équivalent au résultat d’exploitation. Ce qu’il reste, donc, avant impôts : en somme, la marge.
En pointant les dépenses, le SNE exclut astucieusement les frais des maisons d'un camembert dévoilant la répartition globale du chiffre d’affaires...
Or, le camembert devrait en tout premier lieu pointer que sur les 49 % du prix de vente hors taxe, 42,8 % reviennent à l’éditeur. Que la répartition des débits qu’une maison effectue entre les salaires, les frais de fonctionnement, les charges et autres représente un appréciable effort de transparence. Mais paradoxalement, cet inventaire de coûts à la Prévert renvoie l’information inverse de la réalité.
Au choix, l’arbre qui cache la forêt, ou mieux : diviser (le pourcentage global), non pour mieux régner, mais noyer le poisson.
Cet affichage pose cependant problème : pour déterminer la part que prend une structure, quel sens a d'établir la liste de ses courses. Sinon celui d’affirmer que les éditeurs gagneraient moins que les auteurs ?
Sollicité, le Syndicat national de l’édition n’appréciera peut-être pas le camembert rectifié que nous proposons :
Car si un quart du chiffre d’affaires va au droit d’auteur, rappelons que 100 % du chiffre d’affaires va à l’éditeur, qui par la suite le répartit. C’est dans cette répartition que 32 % sont consacrés à la fabrication, et 42,8 % à la société.
Or, un autre biais majeur dans cette disposition découle de ce que les 25 % crédités au droit d’auteur laissent accroire que les auteurs percevraient un quart du chiffre d’affaires — comme d’ailleurs le titre du tableau l’indique. Le 9e Baromètre des relations auteurs/éditeurs pointait que la rémunération est de l’ordre de 8,2 % pour le format papier et 11 % pour le numérique.
Pour la littérature, seul 1 % des écrivains et écrivaines bénéficie d’une rémunération représentant entre 15 et 20 % du prix de vente hors taxes de l’ouvrage. La majorité des accords établit un pourcentage de droits d’auteur moyen à 9 %. Un groupe non négligeable, représentant 11 %, reçoit moins de 5 % en termes de droits.
Certes, la littérature ne couvre pas l’ensemble de l’industrie du livre — avec 21,6 % elle est le premier segment en valeur, soit 597,7 millions € en 2022, d’après les données SNE. Mais elle a une valeur symbolique par laquelle les lecteurs mesureront mieux encore l’imposture de ces graphiques. De plus, près d’un tiers (30 %) des auteurs, tous genres littéraires confondus, ne reçoit pas d’avance sur droits, bien que ce pourcentage ait légèrement diminué depuis 2020, passant de 34 % à 30 %.
Si l’étude ne propose pas le même modèle de ventilation permettant d’appréhender les coûts à l’intérieur des droits d’auteurs, c’est que le SNE n’en disposait pas, nous précise-t-on. Or, tout auteur serait à même d'expliquer les coûts qui sont retranchés de ses droits d'auteur : l'électricité, son loyer et son bureau, etc.
Le Syndicat reconnaît qu’une maison dispose bien des 42,8 % mais qu'il ne serait pas pertinent d'ajouter ces pourcentages, puisqu'ils équivalent des sorties futures d'argent. Sauf que pour payer toutes ces choses, il faut avoir en amont reçu l'argent. En outre, ces précisions définiraient mieux le fonctionnement – et tant pis si cela introduit un biais de compréhension : après tout, qu'importe le flacon, pourvu qu'il serve le propos.
Et ce, même si ces fameuses dépenses sont autant de leviers sur lesquels jouer et transformer du chiffre d'affaires en marge. Louons la transparence, mais gardons de la hauteur...
Les réactions n’ont par ailleurs pas manqué : Lewis Trondheim, rappelle que « les auteurs touchent en moyenne 8 % du prix de vente hors taxe d’un livre, pas 25 %. Peut-être les auteurs devraient payer un cabinet d’étude pour découvrir que la plupart des éditeurs sont millionnaires ».
Samantha Bailly, de son côté, estime que l’étude « nie que les créateurs et créatrices ont aussi des cotisations, frais, etc. [Droit d'Auteur] ça peut être la gestion collective, des redevances versées à des ayants droits d’auteurs morts, des droits d’auteur versés à des directeurs de collection (éditeurs), etc. Hallucinant de biais » !
L'autrice de BD, Cy, fait aussi un précieux rappel socio-économique : « Pour rappel, 53% des auteurs sont sous la barre du SMIC, dont 36% sous le seuil de pauvreté. » Quant à Olivier Gay, laisson-lui le mot de la fin :
La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse est la première organisation à réagir suite à la communication de l'étude du SNE. Le message est sans appel : L'étude irréelle où “les éditeurs sont moins payés que les auteurs”.
Au moment même où l’Europe envisage de légiférer sur un statut professionnel pour les auteurs, incluant notamment de meilleures rémunérations et une lutte contre les contrats abusifs, le Syndicat national de l’édition a publié une enquête sur « le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ».
Or, la présentation des données a révélé un biais tel qu’il laisse entendre que les éditeurs sont moins bien payés que les auteurs. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse réagit dans les colonnes de ActuaLitté.
Crédits photo : Matthew Henry / Unsplash
Par Nicolas Gary
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Après vingt ans de parcours dans l'édition, le rideau tombait sur Les Moutons électriques début janvier. La maison de l'imaginaire reposait en partie sur des financements via Ulule, jusqu'à ce que certains observateurs avertis du secteur pointent une fragilité dans le modèle économique... Maxime Gendron, ancien apprenti au sein de la structure bordelaise, s'en est inspiré pour lancer son propre projet en crowdfunding, avec un succès au rendez-vous. Pourquoi s'en priver ?
18/03/2025, 17:12
Un nouveau contentieux entre auteurs et Meta. Après avoir été accusé de pillages massifs d’œuvres par trois syndicats français, le groupe est cette fois en démêlé avec une autrice américaine : Sarah Wynn-Williams. Dans un livre-choc, l’ex-employée fait d’importantes révélations sur l’entreprise. Management toxique, accusations de harcèlement sexuel, manœuvres politiques... Meta nie en bloc, et interdit provisoirement toute promotion et diffusion de l’ouvrage.
18/03/2025, 14:35
L’Union de la Publicité Extérieure (UPE), qu'il présidait, a annoncé le décès survenu le 7 mars dernier du romancier Stéphane Dottelonde, plus connu sous le nom de Stéphane Osmont. Il est l'auteur de plusieurs romans parus chez Grasset.
18/03/2025, 11:43
À l'ère de la post-vérité et de l'anxiété généralisée, la recherche de réponses ou d'explications satisfaisantes peut dériver vers l'adhésion aux thèses les plus fantaisistes, parfois exposées avec des atours de démonstrations scientifiques. Les bibliothécaires doivent rester vigilants face à une production éditoriale pléthorique, souligne la Fédération Sud Collectivités Territoriales dans un document, présenté comme un « guide militant ».
18/03/2025, 11:19
Avec 200 romans publiés en près de cinquante ans, la saga SAS a marqué plusieurs générations de lecteurs. Gérard de Villiers, décédé en 2013, laisse derrière lui une collection pléthorique – 200 titres, plus de 100 millions d’exemplaires vendus – qui forme un « morceau de patrimoine populaire ».
18/03/2025, 11:13
L'Institut national d'histoire de l'art (INHA) annonce quelques changements. À commencer par l'élection d'un nouveau président : Fabrice Bakhouche, et l’installation des nouveaux membres de son Conseil d'administration.
18/03/2025, 10:40
La vente des terrains de la Grande Bibliothèque du Québec (BAnQ) à Hydro-Québec mettrait en péril le développement de l'institution, selon une professeure agrégée à l’École de bibliothéconomie de l’Université de Montréal, et un ancien directeur des archives de BAnQ. En cause : l’entreposage des archives dans un poste électrique et la disparition d’espaces essentiels. Ce projet compromettrait plus généralement la mission culturelle de l'institution. Les deux auteurs de cette tribune sont formels : il est urgent d’exiger un soutien gouvernemental pour garantir son avenir...
17/03/2025, 17:52
Depuis une décennie, le nombre de lecteurs en Allemagne ne cesse de diminuer. Moins nombreux, plus âgés, les acheteurs de livres imprimés se détournent progressivement de ce format, de plus en plus cher, et transforment leurs habitudes de consommation...
17/03/2025, 15:43
Le rapport annuel « Bokförsäljningsstatistiken » sur le marché du livre suédois, établi par l'Association des libraires suédois (Svenska Bokhandlareföreningen) et l'Association des éditeurs suédois (Svenska Förläggareföreningen), rend compte des résultats récents du secteur. Les données collectées illustrent l'importante transition numérique que connait l'industrie en Suède.
17/03/2025, 14:09
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17/03/2025, 12:30
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17/03/2025, 12:23
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17/03/2025, 12:06
25 Commentaires
Actualisant
02/02/2024 à 17:29
J’insisterais par ailleurs sur le fait qu’il est abusif d’exclure les salaires des éditeurs des 16 % captés par les maisons.
c’est comme si l’on ne comptait dans le coût de l’auteur que la part des droits d’auteur qui lui servent à payer son électricité, sans compter sa rémunération personnelle.
Il n'est pas compliqué de voir que c'est biaisé de sortir le salaire d'Antoine Gallimard de la part captée par les éditeurs
Eric Dubois
02/02/2024 à 17:52
M. Montagne, non, les auteurs ne roulent pas sur l'or, tout ce que vous publiez est faux ! 90 % des auteurs ont un revenu annexe ou un salaire, la plupart ne touchent pas grand chose même pas le smic !!!!
Quand est-ce que vous allez arrêter de mettre des têtes de gondoles dans les supermarchés et les librairies ? Cela nuit aux autres auteurs ! M. Musso ou Mme Pancol, n'ont pas besoin de têtes de gondoles, leur public est acquis d'avance !
STOP !
Marie
03/02/2024 à 14:35
+++++++++++++
Syndicat national de l'addition
02/02/2024 à 19:17
Sans compter que la "part auteur" est artificiellement gonflée car intègre les droits issus de la gestion collective (Sofia : droit de prêt, copie numerique) qui d'une part n'ont rien à voir avec la vente des livres mais compense précisément le fait que le livre est prêté ou copié et non vendu, et d'autre part ne sort nullement de la poche des éditeurs (mais pour partie de l'Etat, pour autre partie des libraires pour le droit de prêt ; et des marchands de smatphones, ordinateurs, disques dures et autres tablettes de lecture pour la copie privée numerique...).
Luc
02/02/2024 à 21:32
Monsieur Lewis Trondheim semble ne pas avoir compris l'étude... Et ce n'est pas un bien que de reproduire sa réaction. Forcément quand on comprend de travers ça fait grincer les dents.
Il dit : « les auteurs touchent en moyenne 8 % du prix de vente hors taxe d’un livre, pas 25 %. »
Il n'est pas dit ici que les éditeurs accordent 25 % de droit d'auteurs sur la vente hors taxe d'un livre, mais que les 8 % à verser sur le prix de vente représentent 25 % du chiffre d'affaires de la maison d'édition.
Qui aimerait verser de l'argent sur des sommes non perçues ?
Il n'est pas inutile de rappeler que la maison d'édition verse 8 % des 51 % du prix de vente du livre qu'elle ne perçoit pas.
Si elle devait verser réellement 8 % des sommes perçues alors les droits d'auteurs excèderaient rarement plus de 4 % de droits sur le prix de vente hors taxe du livre.
Marco
03/02/2024 à 07:15
En effet, ces chiffres sont trompeurs : en tant qu'auteur, nous touchons en gros 10% du prix du livre ; le SNE nous affiche le pourcentage de sa part (en gros 50%), ce qui double le pourcentage de nos droits (en gros 20% qui, une fois agrémenté de quelques lignes supplémentaires donne 25%).
Marco
03/02/2024 à 07:41
En tant qu'auteur, on peut rappeler qu'on touche, allez, 10% du prix du livre HT quand ça se passe bien et qu'on pleure beaucoup, donc 20 % de la part de l'éditeur une fois que les libraires, diffuseurs et distributeurs ont prélevé ce qui leur revenait, et même 25% selon le calcul subjectif du SNE... Mais jamais 25% du prix du livre comme ces camemberts puants le laisseraient penser ! Le but est de montrer que les auteurs coûtent cher ?
A peine 1 euros sur un livre vendu 10 euros HT. Moins nos 15% de charges sociales (pour 1% de charges pour l'éditeur). Et bien sûr, dans le cas d'un livre illustré ou d'une Bd, le tout est divisé par deux entre auteur et illustrateur.
Sachant enfin que moins le livre est cher, plus le pourcentage de droits d'auteur baisse. Sur un petit livre de poche jeunesse, à 5 ou 6 euros, les droits d'auteur seront plutôt de 7 voire 6 %, à repartir entre auteur et illustrateur.
Et puis, la tendance n'est pas à la hausse. Aujourd'hui, les droits d'auteur sur les romans jeunesse semblent plus proches des 8% (du prix de vente du livre HT, rappelons-le).
Calculer notre part sur le pourcentage de la part revenant à l'éditeur, c'est vraiment petit joueur, et ça ne correspond à aucune réalité contractuelle. Juste une façon de nous maintenir la tête sous l'eau.
Marco
03/02/2024 à 07:41
En tant qu'auteur, on peut rappeler qu'on touche, allez, 10% du prix du livre HT quand ça se passe bien et qu'on pleure beaucoup, donc 20 % de la part de l'éditeur une fois que les libraires, diffuseurs et distributeurs ont prélevé ce qui leur revenait, et même 25% selon le calcul subjectif du SNE... Mais jamais 25% du prix du livre comme ces camemberts puants le laisseraient penser ! Le but est de montrer que les auteurs coûtent cher ?
A peine 1 euros sur un livre vendu 10 euros HT. Moins nos 15% de charges sociales (pour 1% de charges pour l'éditeur). Et bien sûr, dans le cas d'un livre illustré ou d'une Bd, le tout est divisé par deux entre auteur et illustrateur.
Sachant enfin que moins le livre est cher, plus le pourcentage de droits d'auteur baisse. Sur un petit livre de poche jeunesse, à 5 ou 6 euros, les droits d'auteur seront plutôt de 7 voire 6 %, à repartir entre auteur et illustrateur.
Et puis, la tendance n'est pas à la hausse. Aujourd'hui, les droits d'auteur sur les romans jeunesse semblent plus proches des 8% (du prix de vente du livre HT, rappelons-le).
Calculer notre part sur le pourcentage de la part revenant à l'éditeur, c'est vraiment petit joueur, et ça ne correspond à aucune réalité contractuelle. Juste une façon de nous maintenir la tête sous l'eau.
En passant
02/02/2024 à 22:40
Plusieurs élément m’interpellent.
Tout d’abord, certains directeurs de collection ont été payés en droits d auteur – le SNE en avait un combat personnel.
De même, les traducteurs sont rémunérés en DA et ne perçoivent généralement que 0,5 ou 1%.
Autre point : leur étude semble comprendre dans les droits d’auteur les droits payés aux traducteurs (normal), mais aussi les droits et avancés payés aux éditeurs étrangers pour publier leurs œuvres langue française. Nettement plus onéreux.
Or, à propos des à valoir non couvert, il est facile de ne pass couvrir une avance quand les % sont faibles. Ça ne veut pas dire que l éditeur perd de l'argent, juste qu’il n’en a pas reversé plus à l'auteur.
Leur camembert « droits d’auteur » est donc plus que flou et ne rend pas compte de la réalité du quotidien des auteurs
LaGrenouille
03/02/2024 à 10:31
Tout à fait d'accord avec vous.
D'autant plus qu'une partie du prix d'achat d'une oeuvre étrangère que l'éditeur souhaite traduire en français finit dans les poches d'un agent (un intermédiaire de plus en plus incontournable) ou de l'éditeur étranger, pas dans celles de l'auteur. Le SNE est d'une mauvaise foi ahurissante.
Invisible Man
02/02/2024 à 22:45
Déplorable et minable.
Les éditeurs cotisant pour compter parmi les entreprises de ce syndicat devraient résilier leur cotisation : personnellement, je l'envisage et le ferai savoir quand j'aurai pris ma décision.
Le SNE nous joue un vilain tour en faisant la pleureuse de la sorte et j'ai déjà eu deux de mes autrices au téléphone pour leur assurer que je ne cautionnais pas cette usurpation.
Déplorable et minable.
Marianne L.
03/02/2024 à 05:50
En gros, l'éditeur, hors fabrication, a des frais de fonctionnement, mais l'auteur, lui, n'en a pas ... il vit dans une grotte, d'amour et d'eau fraîche, et doit sûrement faire des colliers dorés avec tout cet argent que lui verse généreusement l'éditeur, puisqu'il est un pur esprit et se soucie peu des contingences matérielles ...
En fait je trouve ça moi aussi un peu malhonnête de mettre d'un côté en exergue tous les frais occasionnés par l'édition d'un livre, et de l'autre un seul gros pourcentage pour l'auteur, comme si lui ne faisait pas aussi des petites tranches dans cette part de camembert pour payer ses frais, ses cotisations, son ordinateur, ses cartouches d'encre et ses ramettes de papier, l'énergie, le loyer, etc ...
Bref ... courage aux auteurs qui luttent pour leurs droits ...
Pierre Guérande
03/02/2024 à 09:47
Merci pour l'essai de clarté apporté : toutefois, même si c'est un autre débat, pourquoi parle-t-on si peu des droits de reprographie (essentiellement les photocopies) déjà maigrichons et sur lesquels, en Belgique du moins, on se voit encore taxés comme auteurs, et qui ne doivent pas profiter qu'aux fabricants de photocopieurs ! Merci d'y penser !
LaGrenouille
03/02/2024 à 09:48
Merci pour cet article nuancé. Nuancé, car les chiffres revenant aux auteurs sont artificiellement gonflés, étant donné que cette "étude" ne repose que sur les données d'une poignée de grosses maisons habituées aux best-sellers. Les maisons les plus modestes ne reversent qu'un à valoir de 8% (dans le meilleur des cas) aux auteurs. Quand un ouvrage, et c'est la majorité, n'est tiré qu'à quelques centaines ou petits milliers d'exemplaires, il ne génère pas de droits proportionnels, puisque l'à valoir n'est jamais amorti.
J'imagine que le coût de l'achat des droits étrangers est aussi intégré à la "part auteur", or, pour les auteurs à succès, ça peut vite chiffrer. Une partie revient à l'auteur étranger, certes, mais pas l'intégralité, puisque l'agent (de plus en plus incontournable) et l'éditeur étranger se servent au passage. Le traducteur français, lui, ne touchera qu'entre 1 et 2%.
Editeur belge
03/02/2024 à 10:16
Je ne suis pas membre du SNE mais le camembert proposé correspond à ma réalité quotidienne.
Elle est même moins bonne car la part nette d’un petit éditeur diffusé est plus proche de 45 % que de 48%.
Si un auteur comme Lewis Trondheim qui a participé à la création de l’Association semble ignorer que les droits d’auteur sur le PVP représente 20 à 25 % du net éditeur cela signifie que nous nous trouvons face à un refus d’accepter la réalité. Est-ce constructif de répercuter cette erreur manifeste?
ll faudra bien accepter qu’il y a une surproduction, parfois subventionnée et sans avance à la publication. Celle-ci réduit inéluctablement la part de chaque auteur.
Une rémunération minimum, une avance équitable (obligatoire?) pour chaque livre publié serait une solution mais elle réduirait fortement le nombre d’auteurs publiés.
Adrien
06/02/2024 à 14:37
"Une rémunération minimum, une avance équitable (obligatoire?) pour chaque livre publié serait une solution mais elle réduirait fortement le nombre d’auteurs publiés."
Non, elle réduirait fortement le nombre d'OUVRAGES publiés. Un auteur recevant, par exemple, 10 000 euros pour écrire un seul ouvrage en une année (et ce n'est déjà pas très cher payé) au lieu de deux ou trois fois 3000 euros pour en écrire deux ou trois, atténuerait en partie la paupérisation des auteurs tout en entamant largement la surproduction.
Pourquoi n'est-ce pas une solution discutée ? Une rémunération plus importante pour les auteurs qui pourront écrire moins vite (et donc mieux), ET moins d'ouvrages publiés, ça n'arrangerait pas tout le monde ?
Editeur belge
14/02/2024 à 10:15
Je suis parfaitement en accord avec vous, Adrien.
Moins de livres, mieux travaillés et moins éphémères (oserais-je dire plus rentables ?) est la seule solution viable. Pour Tous.
Malheureusement, trop peu d’auteurs acceptent de le faire.
Vous n’imaginez pas le nombre de fois ou j’ai entendu: « Tu me demandes de retravailler mon texte mais X me le prend comme ça »…
Dois-je préciser que le même auteur se lamente que X ne verse pas d’avance et ne fait pas de relevés. C’est épuisant et décourageant pour les éditeurs qui veulent travailler honnêtement.
Je propose un autre camembert à Nicolas Gary.
Pour un CA de 1.000.000 NET éditeur par an depuis 20 ans.
La répartition des frais de fabrication et autres frais de production étant restée +/- stable grâce à la digitalisation.
Il y a 20 ans, les fameux 25 % du CA (250.000) étaient partagés entre 12 auteurs.
Il y a 10 ans entre 20.
En 2023 nous arrivons à 30 bénéficiaires.
Tenant compte que 2 auteurs emportent pratiquement la moitié…
liz w a
03/02/2024 à 10:37
Mutée par Hachette Londres au siège à Paris, il y a plus de 30 ans, je me souviens d’être scandalisée en voyant les contrats d’auteurs francophones qui à l’époque étaient léonines et, pire, que pour les auteurs francophones. Pour expliquer, pour éditer les auteurs anglophones, on achetait les licences pour la langue française aux éditeurs étrangers, ou les auteurs ont eu une toute autre traitement, beaucoup plus avantageux . Il faut savoir aussi à l’époque, il n’y avait pas des agents pour défendre les auteurs et chaque essai d’introduire ces derniers c’était discrédite….Quand même, j’espère que cette rapport va permettre d’avancer…
Jojo
03/02/2024 à 11:30
Il faudrait remettre tous les chiffres à plat pour enfin avoir un début de transparence dans la comptabilité des éditeurs.
Les éditeurs rangent leur réfrigérateur de la manière suivante : s'ils ont dix carottes, ils en placent 3 dans la boîte à carottes, 5 dans le bac à légumes et 2 dans le compartiment de congélation puis ils déclarent n'avoir que 3 carottes à partager avec l'auteur, celles rangées dans la boîte à carottes. Sur ces 3 carottes, comme ils avaient fait l'avance d'une carotte à l'auteur, il la leur rend.
Dommage que le compartiment de congélation ne fasse pas de placements financiers, parce que les 2 carottes placées là en produiraient une supplémentaire. Heureusement pour les éditeurs et les auteurs, une maison d'édition n'est pas un réfrigérateur et le droit d'auteur n'est pas une carotte.
L'auteur masqué
03/02/2024 à 12:39
Les commentaires sur Lewis Trondheim sont de mauvaise foi, il est dit dans l'article:
"Lewis Trondheim, rappelle que « les auteurs touchent en moyenne 8 % du prix de vente hors taxe d’un livre, pas 25 %."
Ce qui est totalement vrai. C'est juste qu'un béotien voyant le camembert avec 25% pour les auteurs pourrait penser que c'est la part qu'il touche sur un livre, c'est ce que rectifie et précise Trondheim.
Mark
03/02/2024 à 12:52
Pour que cet article soit clair, il aurait fallu faire tous les calculer sur une base simple : le prix de vente du livre, et non sur un chiffre d'affaires H.T. de l'éditeur, constitué par 49 % du C.A. de "l'édition" et des "produits autres représentant quand même, H.T., 76,3 millions.
Si l'on tente de rapporter tous les calculs au simple prix payé par le client (ce qui suppose de raisonner TTC et d'ajouter une rubrique “État“ recevant les 5,5 % de TVA ), les frais de fabrication sont de 18 % et les droits d'auteur de 14 %, arrondis à l'unité compte tenu de l'imprécision des chiffres de base de l'article. Par exemple, la répartition des 76,3 % de "produits autres" est complexe. Les auteurs en touchent une partie (droits de reprographie, de prêt, etc.) sous des formes variées : pourcentage, montant fixe et définitif, etc. D'expérience, mes contrats d'édition chez un petit éditeur, c'est 4 pages et chez un grand, 17 pages !
Jedi
03/02/2024 à 14:16
Ha le MEDEF ! Oups excusez moi le SNE, je ne vois pas trop la différence entre les deux. Tous ces gens qui y siègent, demandez leur leur salaire à eux. Il faut les rémunérer tous ces gens : Montagne etc.. et maintenant Olivennes qui vient d’arriver. Est ce que ce syndicat est vraiment au service des auteurs ? Il faudrait changer tous les membres de cette organisation
Jean
03/02/2024 à 18:08
Trondheim n'a en effet pas compris le sujet, ce qui n'empêche pas que l'étude du SNE soit complètement bidon.
A moins que je n'ai pas compris non plus, ils défalquent toutes les dépenses des éditeurs pour obtenir le pourcentage qui leur revient, mais les auteurs ne se voient accordées aucune dépense. Un auteur ne mange pas, ne s'habille pas, ne se loge pas. Réponse du SNE à cette catastrophe méthodologique "Nous n'avions pas de données".
Cher SNE, quand on n'a pas de données, on ne fait pas d'étude aux résultats bidons. Cette étude a autant de poids que de dire "une montre donne mieux l'air qu'un kilo de plomb".
Vous n'avez pas mieux à faire de votre temps et de votre argent? J'ai une petite idée de là où vous pouvez vous fourrer 100% de cette "étude"...
R. Raynal
03/02/2024 à 18:52
Le SNE et sa vision "particulière" de la réalité... Merci à Actualitté de "debunker", comme on dit en français (?) la communication du Syndicat National des Exploit... Heu des éditeurs.
Toutefois, il est étonnant que ce rapport baroque soit publié juste au moment où... L'Europe pense légiférer sur la rémunération des auteurs ! Quel hasard ! Qui prendra la défense des auteurs ? Quand ces derniers comprendront ils que si les éditeurs ont besoin d'eux, l'inverse n'est pas vrai, et que la grande édition ne fonctionne que par la carotte imaginaire d'une "certification de qualité" pour les auteurs...
Et un dernier mot pour cette étude, citation d'un statisticien, Aaron Levenstein : "Les statistiques, c'est comme le bikini. Ce qu'elles révèlent est suggestif. Ce qu'elles dissimulent est essentiel."
Jedi
04/02/2024 à 12:03
Demandons à ce que les personnes qui siègent au SNE, très très très bonnes places, soient remerciées et changez tout ce beau monde! Demandons les salaires à tout ce beau monde qui président le SNE. Est-ce que le SNE est vraiment un syndicat national des éditeurs ou des patrons des gros groupes ? Les fonctionnaires de ce syndicat quelles sont elles maintenant ? Ce syndicat est-il vraiment utile pour les éditeurs etc… il faut prendre le problème à l’a racine et la racine c’est l’incompétence du SNE dans son intégrité. Nommons, exigeons une expertise pour regarder les comptes du SNE !