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Laurent Binet : meurtre dans la Florence de la Renaissance  

#RentreeLitteraire23 – Florence, 1557, le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. L’homme de confiance, peintre et architecte Giorgio Vasari, est chargé par le duc Cosimo de Médicis, de mener l’enquête. En toile de fond : l’Inquisition papale, la cousine du duc, Catherine de Médicis, qui complote de la France, un amour contrarié par la raison d’État, ou encore le grand art, porté par des personnages comme Michel Ange…

Le 11/08/2023 à 16:47 par Hocine Bouhadjera

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Publié le :

11/08/2023 à 16:47

Hocine Bouhadjera

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Qui a assassiné le vieux maître atrabilaire : les assistants du peintre, épuisés par ses caprices et les mauvais traitements ? Un confrère-rival tel Agnolo Bronzino, ancien élève de Pontormo et portraitiste officiel du duc ? Un ou une savonaroliste folle de dieu qui ne supporte plus cette nudité païenne dans les arts ? Une personne plus surprenante, plus élevée… La réponse pourrait se dissimuler dans la fresque elle-même

Laurent Binet a été professeur de lettres pendant dix ans en Seine–Saint-Denis. Son premier roman, HHhH, paru en 2010 chez Grasset, lui a valu le prix Goncourt du premier roman. Son deuxième, La septième fonction du langage, axé autour de la mystérieuse mort du sémiologue Roland Barthes, remporte le Prix Interallié en 2015. Son précédent texte, Civilizations, est lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française.

ActuaLitté : Votre précédent roman, Civilizations, est sorti en 2019, et celui-ci, Perspective(s), en 2023, soit quatre ans entre les deux tout de même…

Laurent Binet : J’ai toujours pris mon temps. J’aime beaucoup creuser un sujet, me documenter, donc il y a, à chaque fois, une phase de lecture qui nécessite plus de la moitié du temps en réalité. Florence, sa peinture, ce milieu du XVIe siècle... à la base, je n’en connaissais quasiment rien. Je partais pratiquement de zéro.

Quatre ans, c’est la fourchette basse, puisque j’avais mis dix ans pour HHhH, cinq pour La septième fonction du langage, et quatre pour Civilizations. Je me stabilise à quatre ans, ce qui est déjà semi-rapide dirons-nous. Je choisis à chaque fois des sujets qui nécessitent pas mal de connaissances, que je n’ai pas à la base, donc je ne peux pas sortir un ouvrage tous les ans…

Le plaisir de se plonger en profondeur dans un sujet ?

Laurent Binet : C’est ce que je préfère finalement. Je dis parfois qu’écrire est un prétexte pour lire des livres en fait (rires). Pour ce roman, c’est  l’immense joie de m’immerger dans l’histoire de la peinture, le maniérisme italien au XVIe siècle, et puis, c’est une époque passionnante au niveau politique : les guerres d’Italie, l’épopée des Médicis, les Espagnols et les Français qui s’opposent... J’assouvis mon goût pour l’Histoire, et plus largement ma curiosité intellectuelle.

Vos deux premiers romans se situaient au XXe siècle (7e fonction, HHhH…), c’est à présent le second roman qui se déroule dans la période dite moderne.

Laurent Binet : Civilizations se déroule en 1530, et là, c’est 1557. C’est presque un sequel, mais ce n’est plus les mêmes personnages, bien que l’on retrouve un Médicis dans le précédent. Ce n’est plus une uchronie aussi.

J’ai tellement pris goût au XVIe siècle que j’ai voulu y rester. Jusqu’à maintenant, je changeais, avec d’importants écarts entre la Seconde Guerre mondiale, les années 80, puis le XVIe siècle. Là, j’ai eu envie de demeurer à cette période, la Renaissance, que l’on débute de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb. Je la trouve absolument fascinante pour plein de raisons :  les crises religieuses, la naissance du capitalisme, les grandes découvertes, les explorateurs flamboyants, l’humanisme… C’est une période incroyable.

Ce qui m’a particulièrement intéressé pour ce roman, c’est la révolution artistique, plus précisément picturale, née de la découverte de la perspective, d’où le titre, même si ses lois mises au jour par Brunelleschi, Leon Battista Alberti et quelques autres sont un peu antérieures.

Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)
Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)

Ce roman est une enquête policière épistolaire, pourquoi avoir choisi cette forme assez originale ?

Laurent Binet : L’ouvrage se déroule au milieu du XVIe, mais les personnages ont un côté XVIIIe siècle. Benvenuto Cellini possède quelque chose de Casanova, j’ai voulu que Catherine et Maria de Médicis aient un rapport Merteuil-Cécile Volange des Liaisons dangereuses. Le XVIIIe, c’est aussi le siècle des romans épistolaires, et donc, j’y ai vu un intérêt formel à adopter ce genre précis.

En outre, il me permettait de faire ce que je n’avais jamais réalisé jusqu’à maintenant : creuser les personnages, les approfondir, alors que, pour des raisons que je trouve tout à fait justifiées, je ne l’avais pas fait. Un peu dans La septième fonction du langage, mais ni dans HHhH, ni dans Civilizations. Là, j’avais envie de le faire, et le genre épistolaire s’y prête énormément.

Enfin, une troisième raison : ça autorisait à jouer avec le lecteur. Le dispositif épistolaire, en multipliant les sources d’énonciation, permet le jeu de chat et souris avec lui. Il ne sait jamais si la personne est fiable. Deux personnages ne disent pas la même chose, donc l’un ou les deux mentent. Un troisième essaye un autre moment d’influencer un quatrième… Tout ce jeu m’offre l’occasion d’assouvir mon goût de la manipulation, et de stimuler l’attention critique du lecteur. C’est ce que j’ai tenté de faire, de façon différente, dans HHhH également par exemple.

Multiplier les perspectives, ce qui nous amène au titre.

Laurent Binet : Perspectives au pluriel, avec le choix du « s » entre parenthèses, c’est pour évoquer la multiplicité des points de vue, quand la perspective au singulier se réfère aux lois de la perspective en peinture.

Multiplier les angles de vue, c’est aussi mettre en scène la complexité des choses.

Laurent Binet : C’est un peu tout le projet du roman, historiquement. Milan Kundera y voyait le territoire de l’ambiguïté. Si vous voulez démontrer une thèse, vous écrivez un essai. Le roman, c'est le domaine du trouble.

Pourquoi avoir choisi la figure historique de Giorgio Vasari comme enquêteur, accompagné d’une sorte de Watson en la personne de Vincenzo Borghini, le tout sous le patronage d’un certain Michel Ange ? Que des personnages hauts en couleur par ailleurs.

Laurent Binet : Giorgio Vasari est peintre-architecte à la base, mais il est passé à la postérité en tant que commentateur — il est considéré comme l’inventeur de l’histoire de l’art, en Europe en tout cas —. C’est un enquêteur-observateur. Comme tous les artistes de cette période, il est un courtisan. Il dépend des commandes de son mécène, Cosme de Médicis, un des grands seigneurs de l’époque. il doit rester dans ses bonnes grâces. De ce fait, il a des positionnements et des comportements politiques. En tant qu’artiste, même avec ses amis, il est engagé dans des situations de rivalités.

Le plus haut en couleur pour moi, ce n’est pas Vasari, mais Cellini. Un personnage extraordinaire, qui a écrit ses mémoires, autant artiste génial qu’aventurier, et même un sacré criminel… Je connaissais sa statue de Persée avec la tête de Méduse, mais j’avais vaguement entendu son nom, avant de découvrir qu’il est vraiment une figure historique hors-norme.

Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.
Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.

Au sujet de Vincenzo Borghini, pour rendre compte de l’avancée de l’intrigue dans une enquête policière, c’est un dispositif intéressant d’avoir un docteur Watson ou un Arthur Hastings pour Hercule Poirot. Borghini, qui était un lettré, meilleur ami de Vasari, était tout indiqué pour jouer ce rôle.

Enfin, le vieux Michel-Ange, déjà parce que c’est la figure la plus connue de toutes. Tous les personnages de mon roman ont existé, mais c’est lui, de loin, le plus célèbre. Et qu’il soit à Rome en 1557, c’était parfait pour mon dispositif épistolaire, car Vasari et les autres ne pouvaient s’adresser à lui que par lettres. En outre, il avait des problèmes avec le pape de l’époque, Paul IV. Il en a eu avec tous vu son caractère, mais en comparaison de Jules II qui avait décidé d’exploiter son génie, Paul IV, lui, veut détruire la chapelle Sixtine... Couvrir les hommes nus de la salle des palais pontificaux du Vatican sera finalement le compromis trouvé.

Tous les personnages, qui sont des rivaux entre eux et se critiquent, reconnaissent le génie de Michel-Ange. C’est la figure tutélaire, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des problèmes face à l’inquisition.

Une situation qui résonne quelque peu avec notre époque…

Laurent Binet : D’une certaine manière, c’est le début de la fin de l’aventure, avec un côté crépusculaire. La fin et le début d’une époque se chevauchent toujours, et les choses se mélangent, mais d’un point de vue politique, 1557 constitue une période de réaction, puisque le pape Paul IV est un inquisiteur. On décide que les hommes et les femmes tous nus sur les tableaux, ce n’est plus possible : c’est ce qu’on a appelé la Contre-Réforme, qui est une réponse à la montée du protestantisme. Une période assez dure, de reprise en main de l’Église, de conservatismes, de fermeté…

L’inquisition, qui se met d’abord en place dans l’Espagne des Rois Catholiques au XVe siècle, s’exporte en Italie à cette occasion.

Cependant, je ne me pose jamais la question de la résonance avec aujourd’hui, mais ça raisonne toujours forcément. Je suis un produit de mon époque, et si un sujet m’intéresse, c’est qu’il y a une raison, plus ou moins consciente, identifiée ou pas, liée à la période dans laquelle on vit.

Souvent, je m’en rends compte a posteriori, notamment quand je fais des entretiens, lorsqu’on me demande de réfléchir sur mon livre. Et effectivement, cette sorte de retour de l’ordre moral oui, entre en résonance avec aujourd’hui. C’est l’éternelle question de la censure. J’y suis très sensible, et Actualitté aussi il me semble, par exemple à la problématique des réécritures d’œuvres de Roald Dahl, Agatha Christie etc. Je suis très choquée par ces actions, d’autant plus quand ça vient de mon camp politique, la gauche. Très troublé et effrayé (Ndr. L’entretien a été réalisé avant la censure de Gérald Darmanin d’un ouvrage jeunesse). On peut faire un parallèle avec Paul IV qui met des slips aux représentations de la chapelle Sixtine.

Aucun chef-d’œuvre n’est à l’abri : dans mon roman, il s’agit des fresques de Pontormo dont on pense qu’elles étaient sublimes et qui ont disparu corps et biens. Il en reste seulement quelques dessins. Elles étaient passées de mode un moment, donc elles n’ont pas été entretenues, ont commencé à s’abîmer, et au XVIIIe siècle, on a voulu retaper toute une partie de l’église San Lorenzo, la chapelle des Médicis.

À cette occasion, on les a purement et simplement détruites avec une partie du bâtiment. Personne ne s’est dit que ça méritait d’être gardé, c’est fou. La postérité des chefs-d’œuvre, des œuvres artistiques, n’est jamais acquise.

Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) /
Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) / Persée par Benvenuto Cellini. Bronze et marbre (base), 1545-1554. Sous la Loggia dei Lanzi, Florence, depuis 1554. Jastrow (CC BY 2.5).

On regrette les libéralités des débuts du XVIe.

Laurent Binet : Tout est toujours dialectique en vérité, et notamment les époques de l’Histoire. Quand on nous dit qu’un temps est réactionnaire, alors au même moment, on peut être sûr qu’il y avait une résistance à cette réaction, ou inversement, dans une époque révolutionnaire, il y avait en face des conservateurs virulents. Dans la période spécifique du roman, c’est la dimension de crise religieuse dans un temps qui est très religieux, qui mérite qu’on s’y attarde, en concomitance de la redécouverte des cultures de l’Antiquité.

Il y a une espèce de reviviscence du paganisme, et cette dialectique-là, elle est très visible dans la production des artistes. On a l’impression que ce sont seulement des sujets religieux, mais ils sont  aussi gréco-romains, donc  antiques, donc païens. Michel-Ange par exemple, qui était très pieux, même un moment intéressé par l’évangélisme, qui est un courant assez proche du protestantisme, parmi ses grands chefs-d’œuvre, il y a le David, qui provient de l’Ancien Testament, mais la représentation est clairement antique.

Dans la chapelle Sixtine, on voit comment il intègre des figures, des sujets gréco-romains : la Sybille, l’oracle de Delphes, à la représentation religieuse chrétienne du monde. Son dieu a un côté Jupiter… Donc, normalement, en tant que chrétien, on ne peut pas accepter ça.

Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)
Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)

De leur point de vue dogmatique, les chrétiens durs de cette époque n’ont pas tort de s’attaquer à ces représentations inspirées du paganisme ancien alors ?

Laurent Binet : De leur point de vue oui. Par exemple, le dominicain Jérôme Savonarole, auquel je fais souvent allusion dans Perspective(s), c’est à Florence, la cité de toutes les floraisons artistiques, de Laurent le Magnifique, l’emblème de la Renaissance, qu’il sévit. C’est sur ces terres de liberté qu’un régime théocratique très âpre, austère, s’installe durant quatre ans.

Ce sont les talibans de l’époque ceux qui se trouvent derrière Savonarole. Dans chaque contexte, il y a toujours des courants qui s’affrontent, idéologiques, politiques, artistiques. C’est plus riche et beaucoup plus complexe qu’on l’imagine à chaque fois.

La Renaissance, c’est à la fois l’humanisme d’Érasme, et Luther et Calvin qui n’étaient pas des rigolos. Le protestantisme est un autre phénomène passionnant : quand on regarde où il s’est le plus développé, on l’observe dans des pays très libéraux : la Hollande, la Suisse… alors que Calvin a fait brûler des gens, que Luther appelait au meurtre des paysans allemands, a fini très antisémite…

C’étaient des fanatiques, mais leur doctrine politique a pris racine dans des sociétés libérales. Encore une dynamique dialectique, entre d’un côté les mormons américains, une grande austérité à certaines périodes, et le quartier rouge à Amsterdam ou le porno dans ces mêmes États-Unis.

Dans ce riche roman se joue en parallèle une tragi-comédie amoureuse pour la fille du duc de Florence, Maria de Medicis. À travers ce personnage, vous mettez en lumière le statut de femme à cette époque. Ici, en tant que fille de haute famille, elle est une monnaie d’échange pour son père, et rien pas plus.

Laurent Binet : Le roman policier m’a permis de balayer tous les milieux de la société florentine de ce XVIe siècle. Je me suis demandé : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir à cette époque quand on est peintre, artiste, ouvrier comme le broyeur de couleur etc. Comment on fait pour trouver sa place socialement, mais aussi quand on est une femme, et paradoxalement surtout quand on est une femme de l’aristocratie, où on est, en effet, une monnaie d’échange.

L’une des lettres principales de mon livre est celle de Catherine de Médicis qui explique à Maria ce que c’est que d’être une femme, et plus spécifiquement issue de la noblesse. Le modèle de cette lettre, c’est la plus célèbre des Liaisons dangereuses, où Madame de Merteuil enseigne à Valmont ce que c’est que d’être une femme dans la société du XVIIIe siècle.

Il y a sa condition quand on est la fille du duc, mais aussi quand on est une bonne sœur et qu’on souhaite peindre, comme Sœur Plautilla Nelli, qui a existé, et qui doit composer avec les limites de son sexe et de sa condition sociale. On constate dans ses œuvres par exemple qu’elle avait du mal à représenter les hommes, puisqu’elle ne voyait pas de corps masculins, ce qui a constitué une entrave à son développement artistique.

À cette époque, les conditions sociales étaient très figées, mais il y avait quand même des possibilités : un fils de tailleur de pierre pouvait devenir un grand artiste.

Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.
Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.

Il y a aussi la comploteuse Catherine de Médicis, figure de femme forte et dangereuse.

Laurent Binet : Elle a vécu quasiment toute sa vie en France, en tant que femme du dauphin, puis que reine de France. C’est l’archétype de la Florentine, de la machiavélique, ce qu’elle a été historiquement. Les intrigues amoureuses de Maria de Médicis, dans lesquelles elle s’immisce, sont des instruments politiques. Toutes ses motivations et ses actions sont politiques. L’affection potentielle pour Maria est secondaire.

On peut se dire que, par rapport à un paysan, c’est quand même mieux d’être une fille issue de la noblesse, mais son parcours, depuis sa naissance où elle une orpheline très vite, a été très dur. Elle aurait pu être tuée, violée, elle s’est faite trimballer, vendre à François Ier, qui l’a mariée à son fils cadet, ce qui ne la destinait pas à être reine...

On la connaît également pour le massacre de la Saint-Barthélemy, qui participe à sa légende noire. Elle a néanmoins essayé de trouver un compromis entre les catholiques et les protestants, d’un côté le parti du duc de Guise des catholiques forcenés, et de l’autre du futur Henri IV, mais la situation a quelque peu échappé à son contrôle…

Portrait de Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.
Portrait  de Maria de Medicis, par Agnolo Bronzino / Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.

Il y a les assistants du peintre assassiné qui vous offrent l’occasion d’une réflexion sociale sur la condition des ouvriers d’art de cette époque

Laurent Binet : On revient à mon premier questionnement : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir ? Il y a plusieurs possibilités : la carte du collectif, qui est celle de Marco Moro, sorte de figure du syndicalisme, ce qui n’est pas du tout anachronique, puisque je fais allusion à plusieurs reprises à la Révolte des Ciompi : un épisode du XIVe siècle à Florence, qui passe pour certains marxistes comme la première grande révolte prolétarienne. C’est une révolte d’ouvriers qui a conduit à une prise du pouvoir pendant quelques semaines.

L’autre possibilité, celle de Giambattista Naldini, c’est la carte personnelle, s’en sortir tout seul, y compris en trahissant ses amis.. Il a donc un sale rôle, mais là la forme épistolaire m’a permis de mieux comprendre ses motivations.

Pouvons-nous dire, que Moro, dans un certain sens, représente le socialisme révolutionnaire, et Naldini le socialisme parlementaire ?

Laurent Binet : (Rires) En tout cas, Naldini est la figure de l’arriviste sans scrupule, mais en même temps, j’ai du mal à en vouloir à un pauvre qui essaye de s’en sortir. La différence avec les socialistes parlementaires, les Hollande et compagnie, c’est qu’ils n’ont pas d’excuses pour leur trahison. J’en veux plus à François Hollande et Bernard Cazeneuve qu’à l’orphelin Naldini, élevé à l’hôpital des Innocents.

Quand j’étais professeur en banlieue, le dispositif Sciences Po est apparu. À chaque fois que des élèves ont pu y aller, j’étais très content pour eux évidemment. Je me souviens d’une qui était très brillante, et qui entendait faire de la finance, devenir Capital risker. De mon point de vue, je considère que ce n’est pas un métier qui apporte grand-chose à la société, et qui est même plutôt nuisible, mais à aucun moment je n’aurais pu lui en vouloir.

Elle venait d’un milieu très modeste, née dans les Comores, je n’allais pas lui dire : « Deviens prof, et gagne dix fois moins. » Donc je pardonne à Naldini, qui rappelons-le tout de même, dans la réalité, n’a balancé personne. Ces tableaux sont à découvrir dans les belles églises de Florence, notamment à Santa Maria Novella.

Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5)
Madone de consolation, Prato. / Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5 et 3)

Il y a enfin le duc de Florence, Cosimo, pris dans le jeu des intrigues, des alliances entre la France et l’Espagne, et ce contexte réactionnaire. Dans la tradition des ducs de Florence de la famille Médicis, ce n’est pas un grand moralisateur…

Laurent Binet : La situation de duc de Florence, ou de n’importe quel chef d’une principauté italienne de l’époque, c’est d’être entre le marteau et l’enclume de la France et de l’Espagne, qui contrôle déjà la Sicile et le Royaume de Naples. C’était la onzième guerre d’Italie... Ils sont en permanence menacés d’être absorbés ou broyés par l’une ou l’autre des deux grandes puissances du continent.

Dans ces jeux de pouvoir, il faut toujours gérer les plus gros que soi, mais aussi les plus petits que soi. Pour le le duc de Florence, calmer les appétits de la France et de l’Espagne qui s’opposent à Naples, et en même temps assouvir les siens, qui sont tournés vers la Toscane : étendre son territoire réduit, mais riche, à Sienne, Pise…

Comme Catherine de Médicis, c’est un pur politique. Un grand dirigeant avec une poigne de fer, et un mécène des arts dans la tradition familiale. Il rêve que Michel-Ange revienne, mais face à la tournure réactionnaire de la Contre-Réforme il décide de durcir son pouvoir à travers des lois contre les sodomites, pour des raisons strictement politiques. Tout est subordonné à la raison d’État, jusqu’à livrer à Rome des personnes dévouées jugées hérétiques par la papauté par exemple.

Face à Cosimo de Médicis dans le roman, il y a Piero Strozzi.

Laurent Binet : C’est un banquier à la base, de la grande famille florentine qui a perdu le pouvoir au profit des Médicis. Piero Strozzi s’engage au service de la France dans l’espoir de renverser Cosimo.

Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.
Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.

Cosimo de Médicis est par ailleurs tributaire d’une culture qui place la gloire dans le combat et la conquête.

Laurent Binet : Cet idéal culminera, avant de disparaître, au XVIIe siècle, avec des figures en France comme François de La Rochefoucauld ou le Grand Condé. Les grands seigneurs, qui sont à la fois des hommes de cour et des grands militaires. Louis XIV les met au pas en les enfermant à Versailles pour devenir des seuls hommes de cours, l’époque a changé, le pouvoir central s’est renforcé.

En lisant le roman, on sent le plaisir d’avoir pastiché le style de l’époque.

Laurent Binet : Je me suis véritablement immergé dans la littérature du milieu du XVIe et du XVIIIe siècles. Je devais trouver cette tonalité générale et en même temps attribuer un style particulier à chacun des personnages. Une jeune fille de la noblesse comme Maria de Médicis ne s’exprime pas comme le fripon magnifique Cellini. Marco Moro a un langage plus direct que Vasari s’adressant au duc… Le destinataire compte aussi dans le style choisi.

Avez-vous rencontré des difficultés spécifiques dans la construction de ce roman policier-épistolaire ?

Laurent Binet : Ça a été un défi de croiser le policier et l’épistolaire, car la lettre implique que tout ce qu’on raconte des événements s’est déjà produit. C’est donc plus compliqué de créer de la tension, du suspense, mais c’est possible, puisque plusieurs d’entre elles ont pour but de provoquer une action chez le destinataire, et on ne sait pas si ça va fonctionner ou pas.

La lettre est un dispositif de double énonciation, c’est-à-dire qu’un personnage parle à un autre, mais en réalité il s’adresse au lecteur. Il ne faut donc pas que ce soit artificiel. Par exemple, il ne peut pas expliquer à son correspondant ce que ce dernier sait déjà.

Du côté du roman policier, il fallait que ça se soit parfaitement agencé pour ne pas en dire trop, mais suffisamment. Qu’il n’y ait pas d’incohérence aussi tout simplement. Dans ce genre, les détails sont très importants.

Je connaissais la fin, ce qui est obligatoire pour un roman policier, car ensuite, tout le travail est de distiller les indices, les fausses pistes. C’est une mécanique d’horlogerie. Ce que je ne savais pas à l’avance, c’est qui allait s’en sortir ou pas, comment…

On se demande si ce n’est pas risqué, dans cette Italie si morcelée et conflictuelle, de s’envoyer des lettres de cette manière ? En espérant d’ailleurs qu’elles arrivent chez leur destinataire…

Laurent Binet : Je me suis documenté là-dessus pour respecter les délais. C’est parfois un peu rapide, mais possible : Florence-Rome, c’est un ou deux jours, ce n’est pas si loin,  Florence-Paris en revanche c’est plus aléatoire… Donc là je laisse une petite semaine en général. Le sujet des voies de communication continue à m’intéresser d’ailleurs. Dans le cas des grandes distances, ça pouvait varier de manière spectaculaire : un Paris-Istanbul, de quelques semaines à plusieurs mois (voir le livre de Fernand Braudel sur la Méditérannée au siècle de Philippe II).

J’ai aussi voulu intégrer un paramètre de l’incertitude, avec certaines missives qui sont interceptées par exemple, ou qu’une lettre ne trouve pas tout de suite son destinataire, qui est en vadrouille et la retrouve à son retour. Mais c'est vrai, dans mon roman, la poste fonctionne bien (rires).

Sur l’aspect peur que les lettres soient lues, mes personnages tiennent compte de cette dimension. On n'a pas les lettres de Catherine de Médicis, au départ, parce qu'elle demande à Maria de les brûler. Ils prennent des risques, mais il faut bien communiquer.

Enfin, pour les besoins de l’ouvrage, il aura également fallu se sacrifier, et se rendre en Italie on imagine…

Laurent Binet : Je suis allé plusieurs fois à Florence, en Toscane, deux fois à Arezzo, d’où vient Vasari, Rome aussi. Je commence à bien connaître les églises, où est chaque tableau etc.

À LIRE - Rentrée littéraire : Laurent Binet revient en août avec un roman épistolaire

En peinture, j'avais d'abord découvert l'art italien par l’entremise des Vénitiens : Titien, Tintoret, Véronèse. Aujourd’hui je suis totalement team Florence (rires). Je suis à présent vasarien.

Florence. Amada44 (CC BY 3.0)
Florence. Amada44 (CC BY 3.0)

Crédits photo : Grasset

 
 
 
 
 

DOSSIER - Rentrée littéraire 2023 : découvertes et coups de cœurs

2 Commentaires

 

Aradigme

12/08/2023 à 11:23

Une interview intéressante qui donne envie de lire le livre.
Une remarque sur la Saint Barthélémy. On peut se demander pourquoi le peuple catholique de Paris s'est laissé si aisément convaincre que les protestants préparaient un massacre et s'est donc décidé à prendre l'initiative de les agresser le 24 août 1572.
Les livres d'histoire le mentionnent rarement, mais un massacre des catholiques, connu sous le nom de Michelade, s'était déroulé à Nîmes le 29 septembre 1567, donc cinq ans plus tôt, et se trouvait sans doute encore dans les mémoires des parisiens. Cela pourrait constituer une des causes de cet embrasement effroyable.
Une autre remarque sur le métier de "capital risker". Ce sont des personnes qui aident des projets risqués à voir le jour. Supposons que vous êtes un chercheur brillant, mais peu conventionnel, et que vous avez l'idée d'un nouveau médicament. Les banques ne vous financent pas car vous êtes un peu trop en dehors des clous, pas nécessairement accepté par tous vos confrères bien établis. Un capital risker va évaluer votre idée, son potentiel et peut-être y croire et convaincre des investisseurs privés de financer le développement. A la clé, il y a peut-être un médicament révolutionnaire qui apportera un soulagement à des milliers de personnes - ou peut-être rien... J'estime qu'ils ont leur utilité dans la société, même si seul un projet sur dix fonctionne et paie pour les neuf échecs... C'est un métier complexe, surtout dans la partie "évaluation et conviction".

Guz

21/08/2023 à 07:12

Je vous félicite et vous remercie pour cet entretien avec Laurent Binet que j’apprécie beaucoup.

Perspective(s)

Laurent Binet

Paru le 16/08/2023

291 pages

Grasset & Fasquelle

21,50 €

Civilizations

Laurent Binet

Paru le 19/08/2020

384 pages

LGF/Le Livre de Poche

8,20 €

HHhH

Laurent Binet

Paru le 04/05/2011

444 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,20 €

La septième fonction du langage

Laurent Binet

Paru le 31/08/2016

480 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,40 €

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19/09/2023, 16:36

ActuaLitté

“Je suis sans cesse rattrapé, happé par la vie.”

Né en 1964 au Havre, Jean-François Jacq vit actuellement à Vierzon, où il poursuit une intense activité théâtrale et littéraire. Auteur de plusieurs biographies de rock-stars, de groupes, l’homme dévoile également un parcours de vie à la fois chaotique et douloureux à travers plusieurs livres autobiographiques, aux titres évocateurs (Heurt-limite, Hémorragie à l’errance, etc.). Propos recueillis par Etienne Ruhaud.

19/09/2023, 11:38

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L'Homme des Mille Détours, ou l'odyssée intérieure d'Agnès Martin-Lugand

Avec son onzième roman, L'Homme des Mille Détours (Michel Lafon), Agnès Martin-Lugand signe aussi ses dix années de carrière depuis Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon). En empruntant à Homère le premier vers de son Odyssée, elle s’est elle-même engagée dans un long voyage. La confiance se déplie dans les histoires racontées. Focus sur son roman L'Homme des Mille Détours, et plus encore, retour sur son parcours d'écrivaine. 

18/09/2023, 17:37

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Jérémy Fel : "La rage du titre, c'est aussi la mienne"

#RentreeLitteraire23 - Malgré toute ma rage, publié le 16 août chez Rivages, agit comme une déflagration. Jérémy Fel, en virtuose de la violence, entraîne le lecteur haletant entre l'Afrique du Sud et Paris, dans des territoires lacérés par la perversité et le crime. Quatres adolescentes pétries de préjugés bourgeois et d'innocence réalisent leurs premières vacances sans adultes, quand l'une d'entre elles est assassinée. Un drame qui lève le voile sur une vérité sauvage qui n'épargne personne.

13/09/2023, 17:24

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Togo : “Il faut produire des ouvrages qui traverseront les années”

Auteur togolais reconnu, Kangni Alem enseigne également à l’université. Mais il est aussi metteur en scène passionné de théâtre, membre du Conseil permanent de la Francophonie et … j’en oublie forcément ! Personnage emblématique du paysage littéraire africain, il enregistre plus de 9000 followers sur sa page Facebook car Kangni Alem sait parler à sa communauté. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

07/09/2023, 13:07

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Gilles Paris : qui est vraiment mademoiselle Belle Kaplan ?

Rentreelitteraire23 - Ce 7 septembre, l’écrivain et attaché de presse Gilles Paris publie son 7e roman adulte, Les 7 vies de mademoiselle Belle Kaplan, jackpot ! Qui est cette vedette du 7e art aussi fascinante que mystérieuse ? Qui sait qu’elle porte actuellement son sixième masque, et qu’elle est rongée par un passé qui se refuse à partir…

06/09/2023, 15:07

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“La technologie n’est qu’un diktat dont il faut se méfier”

#RentreeLitteraire23 - California Dream promet un regard tendre sur un essai de construction d’un monde plus vivable et plus respectueux de la nature. Un texte en résonance avec les débats actuels.

05/09/2023, 09:10

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La troisième horloge : Robert Lebel, auteur méconnu du surréalisme

Disparu il y a presque quarante ans, Robert Lebel (1901-1986), demeure totalement inconnu du grand public. Critique, auteur proche du mouvement surréaliste, l’homme, qui a notamment fréquenté Duchamp, Lacan et Breton, a pourtant beaucoup commenté, beaucoup écrit. Docteur ès Lettres, spécialiste du surréalisme et membre de l’association « Les amis de Benjamin Peret », Jérôme Duwa a résolu de publier les œuvres complètes de l’intéressé. Après le tome I, paru en 2016 (Le Surréalisme comme essuie-glace 1934-1984, éditions Mamco), intéressons-nous au second volume, La troisième horloge, récemment imprimée par l’Atelier contemporain. Par Étienne Ruhaud.

30/08/2023, 10:30

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Ouragans tropicaux, “une réflexion sur l’éthique des Cubains”

#RentreeLitteraire23 - Romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénarios pour le cinéma, Leonardo Padura a obtenu de nombreux et prestigieux prix pour son oeuvre, dont le prix Princesse des Asturies 2015. Ouragans tropicaux (trad. René Solis) la dixième aventure de Mario Conde : Leonardo Padura nous offre un roman captivant, teinté d'humour et de nostalgie.

29/08/2023, 10:55

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"Interroger son propre rapport à l’âge et au vieillissement" avec Fiona Schmidt 

Après la publication de son premier essai en 2017, Les Recettes d’une connasse (Hachette), suivi de L'Amour après #MeToo (Hachette, 2018), Lâchez-nous l’utérus : en finir avec la charge maternelle (Hachette, 2020), Comment ne pas devenir une marâtre, guide féministe de la famille recomposée (Hachette, 2021), Fiona Schmidt revient avec Vieille peau : les femmes, leur corps, leur âge (Belfond). L’occasion pour ActuaLitté de rencontrer cette autrice aux réflexions des plus stimulantes…

29/08/2023, 09:23

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“Notre corps fait de nous des cibles mouvantes. Et c’est terrifiant” Capucine Delattre

ENTRETIEN – Ce roman révèle la réalité de ces jeunes filles qui espéraient entrer dans l'âge adulte, mais qui finissent par être perçues comme des cibles. Il dépeint l'expérience des jeunes femmes de la vague #MeToo – particulièrement celles âgées de 17 ans en 2017. Et qui restent confrontées à la violence masculine, comme les générations précédentes, quoiqu'on en dise.

28/08/2023, 12:01

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Madrigall, partenaire du Cerf contre “la marchandisation du livre”

Exclusif – Au 1er janvier 2024, les éditions du Cerf seront diffusés et distribués par Madrigall, évoquant « un contexte de dérégulation et de marchandisation accrues ». Jean-François Colosimo, directeur du Cerf pointe « un engagement solidaire au service du livre, de ses métiers, de ses lectorats et de leur essentielle liberté ». L'auteur de La Crucifixion de l’Ukraine nous en dit plus sur les raisons de ce passage d'Editis à Madrigall.

25/08/2023, 09:44

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Le "Goncourt néerlandais" 2020 : “Je suis devenu écrivain à 50 ans”  

Le Prix Libris Literature 2020 - équivalent du Goncourt pour les Pays-Bas -, Sander Kollaard, débarque en France. C’est logiquement l’ouvrage lauréat, Une journée de chien (trad. Daniel Cunin), que les éditions Héloïse d’Ormesson ont choisi de traduire en français. Henk van Doorn, 56 ans, est en proie à une profonde mélancolie en un samedi pourtant ensoleillé…

24/08/2023, 13:07

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“La miséricorde s'oppose à la vengeance, qui conduit à la violence”

#RentreeLitteraire23 - Un condensé incroyable de force vitale, de dérision, de révolte : Misericordia (trad. Elisabeth Monteiro Rodrigues) est un roman sur l’immortalité de l’espoir. L'histoire d'une femme exceptionnelle jusqu’au bout : une lecture unique. 

19/08/2023, 11:22

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“Partager l'émotion qu'a suscitée la lecture de jeunes talents”

PEPLP23 – Jurée depuis la création du prix Envoyé par La Poste en 2015, Marie Llobères compte ainsi huit lauréates et lauréats à son actif de lectrice. Un rôle de « découvreur de talents » qu’elle souligne avec fierté. D’autant plus vrai que plusieurs des autrices et auteurs primés au cours des années écoulées connaissent désormais une belle carrière.

17/08/2023, 10:58

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Censure : quand le ministère de la Culture s’élevait contre la Place Beauvau

BienTropPetit — Le 17 juillet dernier, Gérald Darmanin signait un arrêté interdisant à la vente aux mineurs l’ouvrage jeunesse de Manu Causse, Bien trop petit, paru chez Thierry Magnier. Une très large frange du monde du livre et du public s’élevait alors contre une décision qui sentait la naphtaline. En attendant, sait-on jamais, un positionnement prochain de la rue de Valois dans cette affaire, un ancien ministre de la Culture s’est engagé contre la censure administrative du texte jeunesse.

16/08/2023, 14:32

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Entre éditeurs africains, “on doit être solidaires”

Ahlem Mahmoud Driss, éditrice en Tunisie et au Sénégal, revient sur son parcours personnel et sur l’ambition de sa maison Celi Éditions, créée en 2005 : affirmer le rôle prédominant du livre comme support d’éducation en Afrique. Pour cela, elle œuvre pour l'apprentissage de la lecture aux enfants, quels que soient leur âge, leurs difficultés ou leurs handicaps. Et aborde des sujets tabous tels que la dyslexie, la trisomie, la mort, ou encore la religion… Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

07/08/2023, 16:03

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Nicola Lagioia : “La littérature est une parodie des textes sacrés”

Nicola Lagioia, né en 1973, a reçu le prestigieux Prix Strega en 2015 pour son roman La Féroce (Flammarion, 2017), ainsi que le prix Viareggio pour Case départ (Arléa, 2014). Il a été directeur du Salon international du livre de Turin de 2017 à 2023. Son dernier livre, La Ville des vivants, a été publié et traduit de l'italien chez Flammarion en 2022 par Laura Brignon. Interviewé par ActuaLitté, l'auteur évoque les différentes étapes de la construction de son dernier ouvrage...

03/08/2023, 11:05

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La Ville des vivants : entre liberté et responsabilité

Nicola Lagioia, né en 1973, a reçu le prestigieux Prix Strega en 2015 pour son roman La Féroce (Flammarion, 2017), ainsi que le Prix Viareggio pour Case départ (Arléa, 2014). Il a été directeur du Salon international du livre de Turin de 2017 à 2023. Son dernier livre, La Ville des vivants, a été publié et traduit de l'italien chez Flammarion en 2022 par Laura Brignon. Interviewé par ActuaLitté, il évoque trois thèmes centraux, dont le second oscille entre la liberté et la responsabilité.

02/08/2023, 10:21

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Nicola Lagioia : la mort et la violence 

Nicola Lagioia, né en 1973, a reçu le prestigieux prix Strega en 2015 pour son roman, La Féroce (Flammarion, 2017), ainsi que le prix Viareggio pour Case départ (Arléa, 2014). Il a été directeur du Salon international du livre de Turin de 2017 à 2023. Son dernier livre, La ville des vivants, a été publié et traduit de l'italien en 2022 par Laura Brignon. Interviewé par ActuaLitté, il évoque trois thèmes centraux, dont le premier est la mort, la violence.

01/08/2023, 17:54

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Bibliothèques : “Il n’y a pas lieu de retirer Bien trop petit des rayons”

#BienTropPetit – L'arrêté du 17 juillet dernier, « portant interdiction de vente aux mineurs d'une publication », pris par le ministre de l'Intérieur après un signalement de la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence, a saisi d'effroi les professions du livre. Dont les bibliothécaires. L'Association des Bibliothécaires de France n'a pas tardé à se dire « farouchement opposée à la censure », mais l'interdiction aura néanmoins des conséquences dans les établissements de lecture publique.

25/07/2023, 10:16

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Livre censuré : “Cela en dit long sur la dérive réactionnaire à l’œuvre”

#BienTropPetit – En interdisant la vente aux mineurs d’un roman qui leur est destiné, la France a sombré au coeur de l’été. Le livre que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a mis à l'index, est coupable de pornographie. Vincent Monadé, ancien président du Centre National du Livre, sous tutelle du ministère de la Culture, décrypte les implications profondément politiques de cette censure.

23/07/2023, 17:32

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Denis Montebello : “Je voyage en archéologue”

Né en 1951 à Épinal, professeur de Lettres classiques, Denis Montebello vit à La Rochelle depuis plusieurs années. Auteur de nombreux ouvrages, essais, contes et poèmes, l’auteur a également animé des ateliers d’écriture, notamment en prison. On lui doit enfin plusieurs traductions, du latin et de l’occitan. Récompensée par plusieurs prix, son œuvre interroge les liens entre passé et présent, le rapport aux origines, aux étymologies. En juillet 2009, Denis a ouvert le blog « Cotojest ». Notons enfin qu’il a possédé une chienne, Inès… Par Étienne Ruhaud.

29/06/2023, 10:24

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Ama Dadson, l'éditrice qui sème des livres audio dans toute l'Afrique

Lorsqu’on parle d’audio book en Afrique de l’Ouest, le nom d’Ama Dadson est celui qui sort immédiatement. Basée à Accra (Ghana), elle développe, depuis 2018, la production et la distribution en ligne d’audiolivres à travers sa plateforme AkooBooks Audio.

28/06/2023, 12:55

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Les livres complotistes interrogent “le rôle de l’édition dans la société”

Questionner le monde, certes. Mais rien de commun entre le doute cartésien — donc, raisonné, voire raisonnable — et la défiance radicalisée, ou le complotisme. Pour analyser plus profondément cette tendance que la Covid-19 n’a fait qu’aggraver, ActuaLitté a sollicité Marie Peltier, professeure d’Histoire à la Haute École Galilée de Bruxelles, qui décrypte le conspirationnisme contemporain depuis plusieurs années.

23/06/2023, 16:12

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Étienne de Montety : “Soyons un petit peu plus innovants, audacieux”  

#PrixdesDeuxMagots2023 – La présidence du Prix des Deux-Magots ressemble à la monarchie française de la fin XVIIe-XVIIIe siècle en France : deux règnes qui se sont prolongés, ceux de Henri Philippon et Jean-Paul Caracalla d’un côté, ceux du Roi-Soleil et de l’amant de la Du Barry de l’autre. Avant un troisième. Espérons que celui d’Étienne de Montety, à la tête aujourd'hui de la récompense littéraire quasi centenaire, ne se déroule comme celui de Louis XVI. Aucun signe en ce sens, bien au contraire : l’auteur de La grande épreuve et directeur du Figaro Littéraire innove.

23/06/2023, 12:12

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Sarah Jalabert : “Les personnages sont chacun une forme de soi-même”

Sarah Jalabert a récemment publié un livre de nouvelles, Andréa ou l’Archipel des Mémoires, et un recueil de poésie, Quatrains de la Rose, préfacé par Adonis. Elle a grandi en Suisse où plusieurs de ses ouvrages ont été publiés chez l’éditeur L’âge d’Homme, à Lausanne. À 25 ans, elle part vivre à Paris et poursuit une carrière théâtrale, tout en signant des nouvelles pour des médias helvétiques et des lectures radiophoniques. Propos recueillis par Éric Desordre.

14/06/2023, 11:37

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Kevin Chen : “Je crains que Djokovic ne remporte Roland Garros”

Roland Garros bat son plein depuis 10 jours, avec une demi-finale Messieurs très attendue : Djokovic contre Alcaraz, fils spirituel de Rafael Nadal. Parmi les spectateurs de ces derniers jours, Kevin Chen, romancier taiwanais venu spécialement de Berlin où il réside. Son premier roman, Ghost Town (Seuil, trad. Emmanuelle Péchenart), il sortira lors de la rentrée littéraire. Mais quel lien entre fantômes et tennis ?

08/06/2023, 15:37

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Clément Bénech : “Dans toute rupture, il y a ce qu’on quitte et ce qu’on rejoint”

#MontmorillonLivre23 – Le toujours jeune auteur, malgré ses 10 ans de carrière, Clément Bénech, a publié son cinquième roman cette année, Un vrai dépaysement. Un fils de la bourgeoisie bordelaise décide de quitter son cocon pour la Guyane. Sa soif d’exotisme, il l’étanchera finalement en Auvergne… Un sujet et un traitement qui entrent parfaitement en résonance avec la ligne des Rencontres de Montmorillon : littérature et territoires.

08/06/2023, 14:56

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Ma grand-mère, confidente et “dernier recours” pour les femmes (Adèle Bréau)

#PrixdelaMaisonPresse23 - Lauréate du Prix Maison de la Presse 2023, Adèle Bréau a été saluée pour un ouvrage personnel et pourtant universel. L’heure de femmes, son septième roman, évoque Menie Grégoire, recrutée par RTL en 1967 pour une émission. Chargée de converser avec les auditrices, elle connaîtra un succès phénoménal. Or, l'animatrice fut également la grand-mère de la romancière. Entretien.

06/06/2023, 09:36

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Chi Ta-wei, le premier auteur de la SF Queer en langue chinoise  

Taiwan fait régulièrement l’actualité de ces derniers mois pour le risque non nul que la Chine envahisse l’île. Quand l’Empire du Milieu s’est développé dans la tyrannie, l’ancienne île Formose s’est tournée vers la démocratie. Un de ses plus célèbres auteurs de science-fiction, Chi Ta-wei, était récemment présent dans l’hexagone pour présenter son travail d’écrivain et ses combats passés et actuels en faveur de plus de tolérance et d’inclusion. ActuaLitté s’est entretenu avec l'écrivain.

30/05/2023, 18:08

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“Il faut savoir se mettre dans l’inconfort pour créer de belles choses”

#Imaginales23 – Pour chaque livre, sa couverture. Pour chaque auteur, son illustrateur. Cette année, un certain Laurent Gapaillard est mis en avant par Les Imaginales, à travers une exposition au Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal. Malgré une journée pleines d’obligations, l’artiste a accepté d’échanger en fin de soirée, le temps d’un diabolo-citron

29/05/2023, 09:38

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Claire Garand : “Le livre permet une relation intime instantanée”

#Imaginales23 – Les Imaginales sont l’occasion pour tous les auteurs et autrices de l’imaginaire de se rassembler et rencontrer leur lectorat. En fin de journée, en longeant une dernière fois les tables recouvertes de livres, le besoin de discuter émerge avant de quitter la Bulle aux livres. Petit entretien en douceur avec Claire Garand, autrice de Paideia (éditions La Volte).

28/05/2023, 19:00

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Rakel Haslund, nouvelle voix dans l’écriture de l’Imaginaire

La Bulle aux livres des Imaginales regroupe des profils d’auteurs et d’autrices très différents. La science-fiction, la fantasy et autres genres de l’imaginaire se côtoient, sans a priori, dans une ambiance joyeuse. Et puis, au milieu de la foule, une figure calme, qu’on ne peut s’empêcher d’aborder : Rakel Haslund, dont le premier roman Après nous les oiseaux a été publié aux éditions Robert Laffont (trad. Catherine Renaud).

28/05/2023, 14:01

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Faire société et vivre ensemble, à travers la bande dessinée

La maison d'édition BD Bamboo, célèbre ses 25 ans à Mâcon. À cette occasion, nous avons rencontré Christine Robin, maire de la commune voisine de Charnay-lès-Mâcon, qui accueille l'événement, organisé en partenariat avec une l'Association Charnay Evenements. , pour discuter de l'impact de cet événement et de sa vision pour la commune.

30/09/2023, 12:55

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“Publier moins, pour publier mieux”

Créée en 2018 par Marc Duteil, M+ éditions développe depuis plus de cinq ans une politique éditoriale généraliste. Cette structure dont le siège est basé à Lyon a confié en France sa diffusion et sa distribution à Geodif et Sodis pour la France. En Suisse, elle passe par Albert Legrand, en Belgique travaille avec Nord Sud et pour le au Canada, Socadis. Mais M+ a surtout révisé sa stratégie édioriale : moins, c'est plus. Le fondateur en détaille ici les modalités.

27/09/2023, 17:26

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Marcel Arland : qui a oublié le prix Goncourt de 1929 ?

Marcel Arland, écrivain et critique littéraire français, aura marqué le XXe siècle par son style unique. Prix Goncourt en 1929 pour L'Ordre (Gallimard), il a exploré les profondeurs de l'âme humaine à travers ses œuvres. Collaborateur assidu de la NRF, Arland a également été investi dans la promotion de jeunes talents. Son héritage littéraire, riche en émotions et en introspection, continue d'inspirer les lecteurs et les écrivains d'aujourd'hui. Une figure incontournable de la littérature française... mais menacée.

26/09/2023, 11:35

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Pédales, claquettes & indigestions : l'aventure ouzbèke continue

#AVeloEntreLesLignes – Le challenge est colossal : parcourir un nombre impressionnant de librairies tout en traversant la distance séparant Paris d'Oulan-Bator. Malgré l'ampleur de la tâche, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont choisi d'embrasser cette quête en août 2022. ActuaLitté suit leur périple et partage leur histoire fascinante, baptisée À vélo, entre les lignes.

19/09/2023, 14:48

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Evelyne Guyot, figure historique d'Albin Michel, nous a quittés

Éditrice chez Albin Michel jeunesse de 1981 à 2019, Evelyne Guyot est décédée le 6 septembre dernier. Durant des années, elle a mis les livres animés à l'honneur, ainsi que des artistes tels que David Carter, Lucy Cousins et Marion Bataille. Ses amis et collègues ont partagé à ActuaLitté un texte en forme  d'hommage.

18/09/2023, 16:35

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“IA, ma belle IA, dis-moi qui écrit les meilleures histoires ?”

J'ai écrit ce texte avec l'aide d’une IA. Non, je plaisante, bien sûr ! Je vis et je travaille à Los Angeles, où les problématiques liées à l'IA sont une pierre d’achoppement dans les négociations actuelles entre le syndicat des auteurs (WGA) et les studios hollywoodiens. Les scénaristes craignent d'être remplacés par l'IA mais cette angoisse reflète davantage, à mes yeux, un déficit de qualité d'écriture que la menace existentielle de robots prêts à remplacer le genre humain. Par Dana Ziyasheva

18/09/2023, 09:36

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Hold-up 21 : l'utopie érotique rencontre le braquage du siècle !

#Holdup21 – Vingt autrices unissent leurs voix pour valoriser désir et plaisir dans le féminisme. Leur collaboration donne 20 récits de passion et d'aventures, émouvants et libérateurs. Hold-up 21 ne se limite pas aux mots : Abigaïl Auperin transforme leurs histoires en 100 autofictions photographiques, rappelant David Lynch et Guy Bourdin. Une fusion de textes et d'art moderne. Stephen Carrière, éditeur de l'ouvrage, entame ici un premier lever de rideau. 

13/09/2023, 11:47

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“Le soleil brûlant, égal à lui-même, ne laisse aucun répit”

#AVeloEntreLesLignes – Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

08/09/2023, 10:56

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Expodif, le grossiste de livres engagé dans l’économie circulaire  

Expodif, le grossiste de livres neufs à prix réduit, a bien évolué depuis sa création en 1979, il y a près de 45 ans. Le principe est de racheter les stocks des invendus aux éditeurs et les revendre, avec de belles ristournes à la clé, à ses clients privés et publics : librairies, maisons de la presse, bouquineries, bibliothèques, écoles, revendeurs en tout genre, décors pour l’audiovisuel, les magasins... À présent, l’entreprise, qui a connu une impressionnante croissance grâce à son développement dans le numérique et au sein de l’économie circulaire du livre, entend progresser dans le segment des collectivités.

05/09/2023, 16:02

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Traverser le désert pour gagner les fonds secs de la mer d’Aral...

#AVeloEntreLesLignes – Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une fascinante exploration des librairies locales et de langue française, traversant de la France jusqu'à la Mongolie. Depuis leur départ en août 2022, ces deux amateurs de cyclisme partagent leur aventure, intitulée À Vélo Entre Les Lignes, à travers un journal désormais publié par ActuaLitté.

01/09/2023, 16:14

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“Qui ne répare pas son vélo dans un bazar local ne voyage pas vraiment”

#AVeloEntreLesLignes – Explorer le maximum de librairies entre Paris et Oulan-Bator est un challenge impressionnant. Et le faire à vélo, c'est presque insensé. C'est néanmoins le périple entrepris par Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek en août 2022. ActuaLitté suit toute leur aventure, partageant le récit de leur odyssée intitulé À vélo, entre les lignes.

30/08/2023, 11:37

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“Gagné par la sincérité de l’homme. Son cœur ne trichait pas.”

#Lectureetlittoral - En faisant un road-trip de 5000 km sur la côte atlantique, Marc Roger, le conteur ambulant, compte mettre le turbo en visitant 555 villes en un an, zigzaguant à travers 16 régions. Et ce n'est pas tout! À chaque pause, il nous berce de ses lectures favorites et se transforme en éco-guerrier, ramassant 3 kg de déchets. Qui a dit qu'on ne pouvait pas conjuguer culture et écologie ? (Suivre Marc Roger sur Instagram)

30/08/2023, 09:46

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Pour celles et ceux qui pensent avoir réponse à tout...

Si vous avez déjà ronchonné à la perspective d’une partie de Trivial Poursuit, ce jeu est pour vous : Tu te mets combien ? tient plus du concours de fous rires que du quiz CultureGé. Des cartes thématiques, des niveaux de réponses de 1 à 10, et un plateau : vous voici parés pour une quarantaine de minutes d’embarras et de déconvenues…

29/08/2023, 14:44

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L'empreinte de Yu Hua sur la littérature chinoise

#Rentreelitteraire23 – Xavier Capodano, gérant de la librairie parisienne Le Genre urbain, est un passionné de littérature. Sa rencontre avec l'œuvre de Yu Hua, l'un des écrivains contemporains les plus reconnus de Chine, a été une révélation. Né le 3 avril 1960 dans la province du Zhejiang, l'auteur embrassa d'abord une carrière de dentiste pendant cinq ans avant de se tourner vers la littérature dans les années 1980. Une période marquée par une effervescence de la littérature expérimentale.

28/08/2023, 10:28

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Quand le mots deviennent armes : rejoignez la Résistance

Non, non, l’été n’est pas encore achevé : pour preuves, les alertes météo parlant de canicule se multiplient et les températures infernales s’amoncellent. Que faire ? Jouer. Et pour cela, ActuaLitté ne saurait que trop recommander aux amateurs de Scrabble de ranger leur plateau et de se ruer sur Dictopia…

24/08/2023, 17:16

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Dans le désert exactement, ou l'efficacité de l’autostop au Kazakhstan

#AVeloEntreLesLignes – Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris une incroyable aventure à travers les librairies locales et francophones, voyageant de la France à la Mongolie. Depuis leur départ en août 2022, ces deux passionnés de vélo documentent leur périple – À Vélo Entre Les Lignes – dans un journal, désormais édité par ActuaLitté. 

22/08/2023, 09:23

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Chateaux en Espagne, citernes au Portugal...

#Lectureetlittoral - Au cours d'un voyage de 5000 km le long de la côte atlantique, Marc Roger, lecteur à voix haute, traversera 555 villes sur une année, couvrant 16 régions. À chaque arrêt, il partage des lectures choisies et ramasse également 3 kg de déchets, s'engageant ainsi en faveur de l'environnement et de la préservation de l'écosystème. (Suivre Marc Roger sur Instagram)

22/08/2023, 09:23

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Auteurs, salariés ou éditeurs : Hachette interdit de racoler chez Editis

Le sujet embarrasse à Bruxelles, autant qu’il intrigue dans le Landerneau et inversement. Dans la torpeur des congés estivaux les esprits s'échauffent, pas encore partis en congés ou déjà revenus... Maintenant que Vivendi a obtenu l'autorisation de fusionner avec Lagardère, on redoute d'assister à une vague migratoire vers Hachette Livre. Et dans les couloirs, on jase, méconnaissant les interdits déjà actés.

14/08/2023, 15:14

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Marine à la librairie : guide de lectures du RN pour apprentis fascistes

Voilà plusieurs années qu’à l’approche de l’été, quelques milliardaires américains suggèrent des listes de lectures. Bill Gates, Warren Buffet ou encore Barack Obama : des figures aussi politiques qu’économiques. Et d’autres célébrités s’y mettent, comme Sarah Jessica Parker ou encore Emma Watson. En France, côté partis politiques, l’exercice ne semble intéresser que feu le Front national…

10/08/2023, 23:40

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Sur les route du Kazakhstan : chameaux et pompes à gaz

#AVeloEntreLesLignes – Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés le challenge d'explorer le maximum de librairies entre Paris et Oulan-Bator. Leur choix de le faire à vélo relève presque de l'extraordinaire. Depuis août 2022, ils sont en route, et ActuaLitté va partager le récit de leur périple, intitulé À vélo, entre les lignes

10/08/2023, 10:23

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“Quatre tours en ruines, incisives noires, cariées, à contre-jour d’un arc-en-ciel”

#Lectureetlittoral - Marc Roger, passionné de lecture et orateur captivant, entreprend une impressionnante expédition de 5000 km le long des magnifiques côtes atlantiques. Au cours de cette odyssée à travers 16 zones uniques et 555 communes, il rédige un journal pour ActuaLitté, avec un invité de marque : le poète Saint-Pol-Roux. (Suivre Marc Roger sur Instagram)

09/08/2023, 11:22

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Le livre, “un enjeu d’influence idéologique majeur”

BienTropPetit - Se saisissant des possibilités d'une loi de 1949, le Premier ministre Gérald Darmanin a fait interdire aux mineurs l'ouvrage Bien trop petit de Manu Causse, publié par les éditions Thierry Magnier. Destiné aux lecteurs de plus de 15 ans et proposé dans une collection autour de la sexualité, le titre est a été assimilé à de la pornographie... Le syndicat SNLE-CFDT réagit, dans un message reproduit ci-dessous.

01/08/2023, 16:00

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Silex and the City, le jeu : prenez l'évolution à rebrousse-poil (laineux...)

Neuf tomes de la saga satirico-paléolithique, Jul a prêté ses personnages à l’éditeur de jeu Don’t Panic Games pour adapter ses bandes dessinées Silex and the City. Retrouvez toute la famille Dotcom pour une séquence d’anti-darwinisme primal. Votre mission : protéger l’humanité de toute forme de civilisation — on en connaît les dégâts…

29/07/2023, 11:49

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“Je marcherai regardant mon passé sur la rive présente devenue un souvenir”

#Lectureetlittoral - Parti pour un périple de 5000 km le long des plages de l’Atlantique, avec des pauses régulières de lecture publique à voix haute, Marc Roger parcourt les plages, à la rencontre de ses habitants. Des algorithmes au rythme des algues, voici une nouvelle chronique (Suivre Marc Roger sur Instagram)

28/07/2023, 17:03

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Bien trop petit : Darmanin dans les traces de son mentor Sarkozy

#BienTropPetit - L'interdiction aux mineurs du livre Bien trop petit de Manu Causse, publié par les éditions Thierry Magnier, inquiète considérablement les professions du livre. Cette décision, qui émane du ministère de l'Intérieur, découle d'une loi de 1949 que beaucoup jugent d'un autre temps. Gérald Darmanin, qui entretient une relation déjà compliquée avec le livre, la réactive en 2023, des décennies après un certain... Nicolas Sarkozy, rappelle l’Observatoire de la liberté de création, créé par la Ligue des droits de l'Homme. Nous reproduisons son message ci-dessous.

28/07/2023, 10:56

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La Société des Gens de Lettres dénonce la censure de Bien trop petit

#BienTropPetit - Le ministère de l’Intérieur a signé un décret, le 17 juillet dernier, qui interdit à la vente le roman Bien trop petit de Manu Causse. En cause : un contenu jugé, pour certains passages, pornographique. Face à cette décision, la Société des Gens de Lettres (SGDL) exprime son étonnement et confirme son engagement pour le principe de liberté de création et de publication. Nous reproduisons ci-dessous son message.

26/07/2023, 13:16

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Vers un appauvrissement de la culture canadienne

Copibec, société québécoise de gestion collective des droits de reproduction, réagit à la nouvelle décision du conseil d'administration d'Access Copyright. Elle y voit la conséquence d'une inaction du gouvernement fédéral...

21/07/2023, 11:43

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Sur les traces de Tolkien et de l’Imaginaire médiéval : John Howe à l’honneur  

Depuis le 25 juin et durant sept mois, jusqu’au 28 janvier, les amoureux de fantasy, de Tolkien ou des contes et légendes de notre Moyen-Âge insondable, peuvent profiter de la plus importante exposition autour de l’œuvre du respecté John Howe. Le Fonds Hélène & Édouard Leclerc (FHEL), installé à Landerneau dans le Finistère, accueille près de 250 dessins et peintures de l’illustrateur canadien, de la Terre du Milieu à l’Imaginaire médiéval.

20/07/2023, 12:22

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La dédicace comme expérience de l'autre

Patrick Méheust souligne l'exigence que demande l'exercice de la dédicace par les auteurs et autrices. Ce rite de passage dans le métier n'est pas sans risque pour l'auteur qui doit susciter de la bienvaillance, inspirer confiance, toucher son public... 

20/07/2023, 10:32

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URSSAF : La Charte craque et en appelle au Défenseur des Droits

La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse lance une action collective face aux insuffisances supposées de l’Urssaf Limousin, dont dépend l’association, et du fait de « l’inaction des ministères de tutelle ». Dans cette optique, elle invite chacun de ses adhérents, « qui rencontre une difficulté non résolue », à saisir le Défenseur des Droits.

18/07/2023, 14:50

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Milan Kundera : dissiper les malentendus

Décédé ce 11 juillet 2023, Milan Kundera aura reçu nombre d’hommages, à l’aune de ce que son oeuvre laissera à la littérature. Guillaume Basset, directeur de la programmation du Salon du livre de Prague, a communiqué à ActuaLitté un récit retraçant le parcours du romancier.

14/07/2023, 12:33

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Auteur, un métier que le fisc français ne comprend toujours pas

Une vingtaine d’organisations s’agace passablement de ce que leur situation fiscale soit toujours aussi ubuesque. Le gouvernement s’entête dans son incompréhension des métiers avec des cotisations hors sol. Dans une déclaration commune, toutes appellent à ouvrir les yeux, avant de contraindre les auteurs à fermer la page…

10/07/2023, 12:53

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“Ah ! quelle poussée d’adrénaline à 13 ou 20 ans d’en découdre avec les CRS”

#Lectureetlittoral - Parti pour un périple de 5000 km le long des plages de l’Atlantique, avec des pauses régulières de lecture publique à voix haute, Marc Roger n’en vit pour autant pas hors du monde. Actuellement « en lointaine Bretagne », il quitte un instant les dunes et les embruns et porte un regard sur l’actualité. Une chronique en marge, peut-être, mais précieuse. (Suivre Marc Roger sur Instagram)

10/07/2023, 10:06

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Hidalgo : priver Bolloré de librairie quand le Qatar occupe le Parc des Princes

« Et la Maire de Paris eut soudainement un sursaut de conscience politique… » Cette petite phrase assassine résume bien la situation : que le groupe Bolloré décide d’acheter un fonds de commerce — celui de la librairie L’Écume des pages — et Anne se change en ingénieuse Hidalgo. Donquichottesque, elle sort de sa manche un va-tout plutôt gauche… Déformation professionnelle ?

07/07/2023, 12:18

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Impression de livres : l'heure est aux synergies

Partenaire des éditeurs, Typolibris partage leur passion du livre. Et notre secteur perd son souffle : après une flambée des ventes, furent enregistrés d’importants retours de libraires, ces derniers mois. Une nouvelle pression qui s’exerce, ajoutée à celle de ces deux dernières années : la hausse des coûts d’impression. Par Gérard Dahan, président de Typolibris.

06/07/2023, 12:59

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“J’ai rencontré Philippe Curval un nombre incalculable de fois”

Peut-être n’y a-t-il jamais eu de rencontre ? Ou bien s’est-elle fragmentée sur vingt ans ? Mathias Echenay, éditeur, fondateur des éditions La Volte, nous raconte Philippe Curval, qui a publié dernièrement Tronche. Rosépine, ouvrage improbable, premier tome d'une épopée à venir.

06/07/2023, 12:18