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Laurent Binet : meurtre dans la Florence de la Renaissance  

#RentreeLitteraire23 – Florence, 1557, le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. L’homme de confiance, peintre et architecte Giorgio Vasari, est chargé par le duc Cosimo de Médicis, de mener l’enquête. En toile de fond : l’Inquisition papale, la cousine du duc, Catherine de Médicis, qui complote de la France, un amour contrarié par la raison d’État, ou encore le grand art, porté par des personnages comme Michel Ange…

Le 11/08/2023 à 16:47 par Hocine Bouhadjera

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11/08/2023 à 16:47

Hocine Bouhadjera

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Qui a assassiné le vieux maître atrabilaire : les assistants du peintre, épuisés par ses caprices et les mauvais traitements ? Un confrère-rival tel Agnolo Bronzino, ancien élève de Pontormo et portraitiste officiel du duc ? Un ou une savonaroliste folle de dieu qui ne supporte plus cette nudité païenne dans les arts ? Une personne plus surprenante, plus élevée… La réponse pourrait se dissimuler dans la fresque elle-même

Laurent Binet a été professeur de lettres pendant dix ans en Seine–Saint-Denis. Son premier roman, HHhH, paru en 2010 chez Grasset, lui a valu le prix Goncourt du premier roman. Son deuxième, La septième fonction du langage, axé autour de la mystérieuse mort du sémiologue Roland Barthes, remporte le Prix Interallié en 2015. Son précédent texte, Civilizations, est lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française.

ActuaLitté : Votre précédent roman, Civilizations, est sorti en 2019, et celui-ci, Perspective(s), en 2023, soit quatre ans entre les deux tout de même…

Laurent Binet : J’ai toujours pris mon temps. J’aime beaucoup creuser un sujet, me documenter, donc il y a, à chaque fois, une phase de lecture qui nécessite plus de la moitié du temps en réalité. Florence, sa peinture, ce milieu du XVIe siècle... à la base, je n’en connaissais quasiment rien. Je partais pratiquement de zéro.

Quatre ans, c’est la fourchette basse, puisque j’avais mis dix ans pour HHhH, cinq pour La septième fonction du langage, et quatre pour Civilizations. Je me stabilise à quatre ans, ce qui est déjà semi-rapide dirons-nous. Je choisis à chaque fois des sujets qui nécessitent pas mal de connaissances, que je n’ai pas à la base, donc je ne peux pas sortir un ouvrage tous les ans…

Le plaisir de se plonger en profondeur dans un sujet ?

Laurent Binet : C’est ce que je préfère finalement. Je dis parfois qu’écrire est un prétexte pour lire des livres en fait (rires). Pour ce roman, c’est  l’immense joie de m’immerger dans l’histoire de la peinture, le maniérisme italien au XVIe siècle, et puis, c’est une époque passionnante au niveau politique : les guerres d’Italie, l’épopée des Médicis, les Espagnols et les Français qui s’opposent... J’assouvis mon goût pour l’Histoire, et plus largement ma curiosité intellectuelle.

Vos deux premiers romans se situaient au XXe siècle (7e fonction, HHhH…), c’est à présent le second roman qui se déroule dans la période dite moderne.

Laurent Binet : Civilizations se déroule en 1530, et là, c’est 1557. C’est presque un sequel, mais ce n’est plus les mêmes personnages, bien que l’on retrouve un Médicis dans le précédent. Ce n’est plus une uchronie aussi.

J’ai tellement pris goût au XVIe siècle que j’ai voulu y rester. Jusqu’à maintenant, je changeais, avec d’importants écarts entre la Seconde Guerre mondiale, les années 80, puis le XVIe siècle. Là, j’ai eu envie de demeurer à cette période, la Renaissance, que l’on débute de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb. Je la trouve absolument fascinante pour plein de raisons :  les crises religieuses, la naissance du capitalisme, les grandes découvertes, les explorateurs flamboyants, l’humanisme… C’est une période incroyable.

Ce qui m’a particulièrement intéressé pour ce roman, c’est la révolution artistique, plus précisément picturale, née de la découverte de la perspective, d’où le titre, même si ses lois mises au jour par Brunelleschi, Leon Battista Alberti et quelques autres sont un peu antérieures.

Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)
Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)

Ce roman est une enquête policière épistolaire, pourquoi avoir choisi cette forme assez originale ?

Laurent Binet : L’ouvrage se déroule au milieu du XVIe, mais les personnages ont un côté XVIIIe siècle. Benvenuto Cellini possède quelque chose de Casanova, j’ai voulu que Catherine et Maria de Médicis aient un rapport Merteuil-Cécile Volange des Liaisons dangereuses. Le XVIIIe, c’est aussi le siècle des romans épistolaires, et donc, j’y ai vu un intérêt formel à adopter ce genre précis.

En outre, il me permettait de faire ce que je n’avais jamais réalisé jusqu’à maintenant : creuser les personnages, les approfondir, alors que, pour des raisons que je trouve tout à fait justifiées, je ne l’avais pas fait. Un peu dans La septième fonction du langage, mais ni dans HHhH, ni dans Civilizations. Là, j’avais envie de le faire, et le genre épistolaire s’y prête énormément.

Enfin, une troisième raison : ça autorisait à jouer avec le lecteur. Le dispositif épistolaire, en multipliant les sources d’énonciation, permet le jeu de chat et souris avec lui. Il ne sait jamais si la personne est fiable. Deux personnages ne disent pas la même chose, donc l’un ou les deux mentent. Un troisième essaye un autre moment d’influencer un quatrième… Tout ce jeu m’offre l’occasion d’assouvir mon goût de la manipulation, et de stimuler l’attention critique du lecteur. C’est ce que j’ai tenté de faire, de façon différente, dans HHhH également par exemple.

Multiplier les perspectives, ce qui nous amène au titre.

Laurent Binet : Perspectives au pluriel, avec le choix du « s » entre parenthèses, c’est pour évoquer la multiplicité des points de vue, quand la perspective au singulier se réfère aux lois de la perspective en peinture.

Multiplier les angles de vue, c’est aussi mettre en scène la complexité des choses.

Laurent Binet : C’est un peu tout le projet du roman, historiquement. Milan Kundera y voyait le territoire de l’ambiguïté. Si vous voulez démontrer une thèse, vous écrivez un essai. Le roman, c'est le domaine du trouble.

Pourquoi avoir choisi la figure historique de Giorgio Vasari comme enquêteur, accompagné d’une sorte de Watson en la personne de Vincenzo Borghini, le tout sous le patronage d’un certain Michel Ange ? Que des personnages hauts en couleur par ailleurs.

Laurent Binet : Giorgio Vasari est peintre-architecte à la base, mais il est passé à la postérité en tant que commentateur — il est considéré comme l’inventeur de l’histoire de l’art, en Europe en tout cas —. C’est un enquêteur-observateur. Comme tous les artistes de cette période, il est un courtisan. Il dépend des commandes de son mécène, Cosme de Médicis, un des grands seigneurs de l’époque. il doit rester dans ses bonnes grâces. De ce fait, il a des positionnements et des comportements politiques. En tant qu’artiste, même avec ses amis, il est engagé dans des situations de rivalités.

Le plus haut en couleur pour moi, ce n’est pas Vasari, mais Cellini. Un personnage extraordinaire, qui a écrit ses mémoires, autant artiste génial qu’aventurier, et même un sacré criminel… Je connaissais sa statue de Persée avec la tête de Méduse, mais j’avais vaguement entendu son nom, avant de découvrir qu’il est vraiment une figure historique hors-norme.

Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.
Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.

Au sujet de Vincenzo Borghini, pour rendre compte de l’avancée de l’intrigue dans une enquête policière, c’est un dispositif intéressant d’avoir un docteur Watson ou un Arthur Hastings pour Hercule Poirot. Borghini, qui était un lettré, meilleur ami de Vasari, était tout indiqué pour jouer ce rôle.

Enfin, le vieux Michel-Ange, déjà parce que c’est la figure la plus connue de toutes. Tous les personnages de mon roman ont existé, mais c’est lui, de loin, le plus célèbre. Et qu’il soit à Rome en 1557, c’était parfait pour mon dispositif épistolaire, car Vasari et les autres ne pouvaient s’adresser à lui que par lettres. En outre, il avait des problèmes avec le pape de l’époque, Paul IV. Il en a eu avec tous vu son caractère, mais en comparaison de Jules II qui avait décidé d’exploiter son génie, Paul IV, lui, veut détruire la chapelle Sixtine... Couvrir les hommes nus de la salle des palais pontificaux du Vatican sera finalement le compromis trouvé.

Tous les personnages, qui sont des rivaux entre eux et se critiquent, reconnaissent le génie de Michel-Ange. C’est la figure tutélaire, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des problèmes face à l’inquisition.

Une situation qui résonne quelque peu avec notre époque…

Laurent Binet : D’une certaine manière, c’est le début de la fin de l’aventure, avec un côté crépusculaire. La fin et le début d’une époque se chevauchent toujours, et les choses se mélangent, mais d’un point de vue politique, 1557 constitue une période de réaction, puisque le pape Paul IV est un inquisiteur. On décide que les hommes et les femmes tous nus sur les tableaux, ce n’est plus possible : c’est ce qu’on a appelé la Contre-Réforme, qui est une réponse à la montée du protestantisme. Une période assez dure, de reprise en main de l’Église, de conservatismes, de fermeté…

L’inquisition, qui se met d’abord en place dans l’Espagne des Rois Catholiques au XVe siècle, s’exporte en Italie à cette occasion.

Cependant, je ne me pose jamais la question de la résonance avec aujourd’hui, mais ça raisonne toujours forcément. Je suis un produit de mon époque, et si un sujet m’intéresse, c’est qu’il y a une raison, plus ou moins consciente, identifiée ou pas, liée à la période dans laquelle on vit.

Souvent, je m’en rends compte a posteriori, notamment quand je fais des entretiens, lorsqu’on me demande de réfléchir sur mon livre. Et effectivement, cette sorte de retour de l’ordre moral oui, entre en résonance avec aujourd’hui. C’est l’éternelle question de la censure. J’y suis très sensible, et Actualitté aussi il me semble, par exemple à la problématique des réécritures d’œuvres de Roald Dahl, Agatha Christie etc. Je suis très choquée par ces actions, d’autant plus quand ça vient de mon camp politique, la gauche. Très troublé et effrayé (Ndr. L’entretien a été réalisé avant la censure de Gérald Darmanin d’un ouvrage jeunesse). On peut faire un parallèle avec Paul IV qui met des slips aux représentations de la chapelle Sixtine.

Aucun chef-d’œuvre n’est à l’abri : dans mon roman, il s’agit des fresques de Pontormo dont on pense qu’elles étaient sublimes et qui ont disparu corps et biens. Il en reste seulement quelques dessins. Elles étaient passées de mode un moment, donc elles n’ont pas été entretenues, ont commencé à s’abîmer, et au XVIIIe siècle, on a voulu retaper toute une partie de l’église San Lorenzo, la chapelle des Médicis.

À cette occasion, on les a purement et simplement détruites avec une partie du bâtiment. Personne ne s’est dit que ça méritait d’être gardé, c’est fou. La postérité des chefs-d’œuvre, des œuvres artistiques, n’est jamais acquise.

Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) /
Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) / Persée par Benvenuto Cellini. Bronze et marbre (base), 1545-1554. Sous la Loggia dei Lanzi, Florence, depuis 1554. Jastrow (CC BY 2.5).

On regrette les libéralités des débuts du XVIe.

Laurent Binet : Tout est toujours dialectique en vérité, et notamment les époques de l’Histoire. Quand on nous dit qu’un temps est réactionnaire, alors au même moment, on peut être sûr qu’il y avait une résistance à cette réaction, ou inversement, dans une époque révolutionnaire, il y avait en face des conservateurs virulents. Dans la période spécifique du roman, c’est la dimension de crise religieuse dans un temps qui est très religieux, qui mérite qu’on s’y attarde, en concomitance de la redécouverte des cultures de l’Antiquité.

Il y a une espèce de reviviscence du paganisme, et cette dialectique-là, elle est très visible dans la production des artistes. On a l’impression que ce sont seulement des sujets religieux, mais ils sont  aussi gréco-romains, donc  antiques, donc païens. Michel-Ange par exemple, qui était très pieux, même un moment intéressé par l’évangélisme, qui est un courant assez proche du protestantisme, parmi ses grands chefs-d’œuvre, il y a le David, qui provient de l’Ancien Testament, mais la représentation est clairement antique.

Dans la chapelle Sixtine, on voit comment il intègre des figures, des sujets gréco-romains : la Sybille, l’oracle de Delphes, à la représentation religieuse chrétienne du monde. Son dieu a un côté Jupiter… Donc, normalement, en tant que chrétien, on ne peut pas accepter ça.

Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)
Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)

De leur point de vue dogmatique, les chrétiens durs de cette époque n’ont pas tort de s’attaquer à ces représentations inspirées du paganisme ancien alors ?

Laurent Binet : De leur point de vue oui. Par exemple, le dominicain Jérôme Savonarole, auquel je fais souvent allusion dans Perspective(s), c’est à Florence, la cité de toutes les floraisons artistiques, de Laurent le Magnifique, l’emblème de la Renaissance, qu’il sévit. C’est sur ces terres de liberté qu’un régime théocratique très âpre, austère, s’installe durant quatre ans.

Ce sont les talibans de l’époque ceux qui se trouvent derrière Savonarole. Dans chaque contexte, il y a toujours des courants qui s’affrontent, idéologiques, politiques, artistiques. C’est plus riche et beaucoup plus complexe qu’on l’imagine à chaque fois.

La Renaissance, c’est à la fois l’humanisme d’Érasme, et Luther et Calvin qui n’étaient pas des rigolos. Le protestantisme est un autre phénomène passionnant : quand on regarde où il s’est le plus développé, on l’observe dans des pays très libéraux : la Hollande, la Suisse… alors que Calvin a fait brûler des gens, que Luther appelait au meurtre des paysans allemands, a fini très antisémite…

C’étaient des fanatiques, mais leur doctrine politique a pris racine dans des sociétés libérales. Encore une dynamique dialectique, entre d’un côté les mormons américains, une grande austérité à certaines périodes, et le quartier rouge à Amsterdam ou le porno dans ces mêmes États-Unis.

Dans ce riche roman se joue en parallèle une tragi-comédie amoureuse pour la fille du duc de Florence, Maria de Medicis. À travers ce personnage, vous mettez en lumière le statut de femme à cette époque. Ici, en tant que fille de haute famille, elle est une monnaie d’échange pour son père, et rien pas plus.

Laurent Binet : Le roman policier m’a permis de balayer tous les milieux de la société florentine de ce XVIe siècle. Je me suis demandé : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir à cette époque quand on est peintre, artiste, ouvrier comme le broyeur de couleur etc. Comment on fait pour trouver sa place socialement, mais aussi quand on est une femme, et paradoxalement surtout quand on est une femme de l’aristocratie, où on est, en effet, une monnaie d’échange.

L’une des lettres principales de mon livre est celle de Catherine de Médicis qui explique à Maria ce que c’est que d’être une femme, et plus spécifiquement issue de la noblesse. Le modèle de cette lettre, c’est la plus célèbre des Liaisons dangereuses, où Madame de Merteuil enseigne à Valmont ce que c’est que d’être une femme dans la société du XVIIIe siècle.

Il y a sa condition quand on est la fille du duc, mais aussi quand on est une bonne sœur et qu’on souhaite peindre, comme Sœur Plautilla Nelli, qui a existé, et qui doit composer avec les limites de son sexe et de sa condition sociale. On constate dans ses œuvres par exemple qu’elle avait du mal à représenter les hommes, puisqu’elle ne voyait pas de corps masculins, ce qui a constitué une entrave à son développement artistique.

À cette époque, les conditions sociales étaient très figées, mais il y avait quand même des possibilités : un fils de tailleur de pierre pouvait devenir un grand artiste.

Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.
Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.

Il y a aussi la comploteuse Catherine de Médicis, figure de femme forte et dangereuse.

Laurent Binet : Elle a vécu quasiment toute sa vie en France, en tant que femme du dauphin, puis que reine de France. C’est l’archétype de la Florentine, de la machiavélique, ce qu’elle a été historiquement. Les intrigues amoureuses de Maria de Médicis, dans lesquelles elle s’immisce, sont des instruments politiques. Toutes ses motivations et ses actions sont politiques. L’affection potentielle pour Maria est secondaire.

On peut se dire que, par rapport à un paysan, c’est quand même mieux d’être une fille issue de la noblesse, mais son parcours, depuis sa naissance où elle une orpheline très vite, a été très dur. Elle aurait pu être tuée, violée, elle s’est faite trimballer, vendre à François Ier, qui l’a mariée à son fils cadet, ce qui ne la destinait pas à être reine...

On la connaît également pour le massacre de la Saint-Barthélemy, qui participe à sa légende noire. Elle a néanmoins essayé de trouver un compromis entre les catholiques et les protestants, d’un côté le parti du duc de Guise des catholiques forcenés, et de l’autre du futur Henri IV, mais la situation a quelque peu échappé à son contrôle…

Portrait de Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.
Portrait  de Maria de Medicis, par Agnolo Bronzino / Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.

Il y a les assistants du peintre assassiné qui vous offrent l’occasion d’une réflexion sociale sur la condition des ouvriers d’art de cette époque

Laurent Binet : On revient à mon premier questionnement : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir ? Il y a plusieurs possibilités : la carte du collectif, qui est celle de Marco Moro, sorte de figure du syndicalisme, ce qui n’est pas du tout anachronique, puisque je fais allusion à plusieurs reprises à la Révolte des Ciompi : un épisode du XIVe siècle à Florence, qui passe pour certains marxistes comme la première grande révolte prolétarienne. C’est une révolte d’ouvriers qui a conduit à une prise du pouvoir pendant quelques semaines.

L’autre possibilité, celle de Giambattista Naldini, c’est la carte personnelle, s’en sortir tout seul, y compris en trahissant ses amis.. Il a donc un sale rôle, mais là la forme épistolaire m’a permis de mieux comprendre ses motivations.

Pouvons-nous dire, que Moro, dans un certain sens, représente le socialisme révolutionnaire, et Naldini le socialisme parlementaire ?

Laurent Binet : (Rires) En tout cas, Naldini est la figure de l’arriviste sans scrupule, mais en même temps, j’ai du mal à en vouloir à un pauvre qui essaye de s’en sortir. La différence avec les socialistes parlementaires, les Hollande et compagnie, c’est qu’ils n’ont pas d’excuses pour leur trahison. J’en veux plus à François Hollande et Bernard Cazeneuve qu’à l’orphelin Naldini, élevé à l’hôpital des Innocents.

Quand j’étais professeur en banlieue, le dispositif Sciences Po est apparu. À chaque fois que des élèves ont pu y aller, j’étais très content pour eux évidemment. Je me souviens d’une qui était très brillante, et qui entendait faire de la finance, devenir Capital risker. De mon point de vue, je considère que ce n’est pas un métier qui apporte grand-chose à la société, et qui est même plutôt nuisible, mais à aucun moment je n’aurais pu lui en vouloir.

Elle venait d’un milieu très modeste, née dans les Comores, je n’allais pas lui dire : « Deviens prof, et gagne dix fois moins. » Donc je pardonne à Naldini, qui rappelons-le tout de même, dans la réalité, n’a balancé personne. Ces tableaux sont à découvrir dans les belles églises de Florence, notamment à Santa Maria Novella.

Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5)
Madone de consolation, Prato. / Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5 et 3)

Il y a enfin le duc de Florence, Cosimo, pris dans le jeu des intrigues, des alliances entre la France et l’Espagne, et ce contexte réactionnaire. Dans la tradition des ducs de Florence de la famille Médicis, ce n’est pas un grand moralisateur…

Laurent Binet : La situation de duc de Florence, ou de n’importe quel chef d’une principauté italienne de l’époque, c’est d’être entre le marteau et l’enclume de la France et de l’Espagne, qui contrôle déjà la Sicile et le Royaume de Naples. C’était la onzième guerre d’Italie... Ils sont en permanence menacés d’être absorbés ou broyés par l’une ou l’autre des deux grandes puissances du continent.

Dans ces jeux de pouvoir, il faut toujours gérer les plus gros que soi, mais aussi les plus petits que soi. Pour le le duc de Florence, calmer les appétits de la France et de l’Espagne qui s’opposent à Naples, et en même temps assouvir les siens, qui sont tournés vers la Toscane : étendre son territoire réduit, mais riche, à Sienne, Pise…

Comme Catherine de Médicis, c’est un pur politique. Un grand dirigeant avec une poigne de fer, et un mécène des arts dans la tradition familiale. Il rêve que Michel-Ange revienne, mais face à la tournure réactionnaire de la Contre-Réforme il décide de durcir son pouvoir à travers des lois contre les sodomites, pour des raisons strictement politiques. Tout est subordonné à la raison d’État, jusqu’à livrer à Rome des personnes dévouées jugées hérétiques par la papauté par exemple.

Face à Cosimo de Médicis dans le roman, il y a Piero Strozzi.

Laurent Binet : C’est un banquier à la base, de la grande famille florentine qui a perdu le pouvoir au profit des Médicis. Piero Strozzi s’engage au service de la France dans l’espoir de renverser Cosimo.

Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.
Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.

Cosimo de Médicis est par ailleurs tributaire d’une culture qui place la gloire dans le combat et la conquête.

Laurent Binet : Cet idéal culminera, avant de disparaître, au XVIIe siècle, avec des figures en France comme François de La Rochefoucauld ou le Grand Condé. Les grands seigneurs, qui sont à la fois des hommes de cour et des grands militaires. Louis XIV les met au pas en les enfermant à Versailles pour devenir des seuls hommes de cours, l’époque a changé, le pouvoir central s’est renforcé.

En lisant le roman, on sent le plaisir d’avoir pastiché le style de l’époque.

Laurent Binet : Je me suis véritablement immergé dans la littérature du milieu du XVIe et du XVIIIe siècles. Je devais trouver cette tonalité générale et en même temps attribuer un style particulier à chacun des personnages. Une jeune fille de la noblesse comme Maria de Médicis ne s’exprime pas comme le fripon magnifique Cellini. Marco Moro a un langage plus direct que Vasari s’adressant au duc… Le destinataire compte aussi dans le style choisi.

Avez-vous rencontré des difficultés spécifiques dans la construction de ce roman policier-épistolaire ?

Laurent Binet : Ça a été un défi de croiser le policier et l’épistolaire, car la lettre implique que tout ce qu’on raconte des événements s’est déjà produit. C’est donc plus compliqué de créer de la tension, du suspense, mais c’est possible, puisque plusieurs d’entre elles ont pour but de provoquer une action chez le destinataire, et on ne sait pas si ça va fonctionner ou pas.

La lettre est un dispositif de double énonciation, c’est-à-dire qu’un personnage parle à un autre, mais en réalité il s’adresse au lecteur. Il ne faut donc pas que ce soit artificiel. Par exemple, il ne peut pas expliquer à son correspondant ce que ce dernier sait déjà.

Du côté du roman policier, il fallait que ça se soit parfaitement agencé pour ne pas en dire trop, mais suffisamment. Qu’il n’y ait pas d’incohérence aussi tout simplement. Dans ce genre, les détails sont très importants.

Je connaissais la fin, ce qui est obligatoire pour un roman policier, car ensuite, tout le travail est de distiller les indices, les fausses pistes. C’est une mécanique d’horlogerie. Ce que je ne savais pas à l’avance, c’est qui allait s’en sortir ou pas, comment…

On se demande si ce n’est pas risqué, dans cette Italie si morcelée et conflictuelle, de s’envoyer des lettres de cette manière ? En espérant d’ailleurs qu’elles arrivent chez leur destinataire…

Laurent Binet : Je me suis documenté là-dessus pour respecter les délais. C’est parfois un peu rapide, mais possible : Florence-Rome, c’est un ou deux jours, ce n’est pas si loin,  Florence-Paris en revanche c’est plus aléatoire… Donc là je laisse une petite semaine en général. Le sujet des voies de communication continue à m’intéresser d’ailleurs. Dans le cas des grandes distances, ça pouvait varier de manière spectaculaire : un Paris-Istanbul, de quelques semaines à plusieurs mois (voir le livre de Fernand Braudel sur la Méditérannée au siècle de Philippe II).

J’ai aussi voulu intégrer un paramètre de l’incertitude, avec certaines missives qui sont interceptées par exemple, ou qu’une lettre ne trouve pas tout de suite son destinataire, qui est en vadrouille et la retrouve à son retour. Mais c'est vrai, dans mon roman, la poste fonctionne bien (rires).

Sur l’aspect peur que les lettres soient lues, mes personnages tiennent compte de cette dimension. On n'a pas les lettres de Catherine de Médicis, au départ, parce qu'elle demande à Maria de les brûler. Ils prennent des risques, mais il faut bien communiquer.

Enfin, pour les besoins de l’ouvrage, il aura également fallu se sacrifier, et se rendre en Italie on imagine…

Laurent Binet : Je suis allé plusieurs fois à Florence, en Toscane, deux fois à Arezzo, d’où vient Vasari, Rome aussi. Je commence à bien connaître les églises, où est chaque tableau etc.

À LIRE - Rentrée littéraire : Laurent Binet revient en août avec un roman épistolaire

En peinture, j'avais d'abord découvert l'art italien par l’entremise des Vénitiens : Titien, Tintoret, Véronèse. Aujourd’hui je suis totalement team Florence (rires). Je suis à présent vasarien.

Florence. Amada44 (CC BY 3.0)
Florence. Amada44 (CC BY 3.0)

Crédits photo : Grasset

 
 
 
 
 

DOSSIER - Rentrée littéraire 2023 : découvertes et coups de cœurs

2 Commentaires

 

Aradigme

12/08/2023 à 11:23

Une interview intéressante qui donne envie de lire le livre.
Une remarque sur la Saint Barthélémy. On peut se demander pourquoi le peuple catholique de Paris s'est laissé si aisément convaincre que les protestants préparaient un massacre et s'est donc décidé à prendre l'initiative de les agresser le 24 août 1572.
Les livres d'histoire le mentionnent rarement, mais un massacre des catholiques, connu sous le nom de Michelade, s'était déroulé à Nîmes le 29 septembre 1567, donc cinq ans plus tôt, et se trouvait sans doute encore dans les mémoires des parisiens. Cela pourrait constituer une des causes de cet embrasement effroyable.
Une autre remarque sur le métier de "capital risker". Ce sont des personnes qui aident des projets risqués à voir le jour. Supposons que vous êtes un chercheur brillant, mais peu conventionnel, et que vous avez l'idée d'un nouveau médicament. Les banques ne vous financent pas car vous êtes un peu trop en dehors des clous, pas nécessairement accepté par tous vos confrères bien établis. Un capital risker va évaluer votre idée, son potentiel et peut-être y croire et convaincre des investisseurs privés de financer le développement. A la clé, il y a peut-être un médicament révolutionnaire qui apportera un soulagement à des milliers de personnes - ou peut-être rien... J'estime qu'ils ont leur utilité dans la société, même si seul un projet sur dix fonctionne et paie pour les neuf échecs... C'est un métier complexe, surtout dans la partie "évaluation et conviction".

Guz

21/08/2023 à 07:12

Je vous félicite et vous remercie pour cet entretien avec Laurent Binet que j’apprécie beaucoup.

Perspective(s)

Laurent Binet

Paru le 16/08/2023

291 pages

Grasset & Fasquelle

21,50 €

La septième fonction du langage

Laurent Binet

Paru le 31/08/2016

480 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,40 €

Civilizations

Laurent Binet

Paru le 19/08/2020

384 pages

LGF/Le Livre de Poche

8,90 €

HHhH

Laurent Binet

Paru le 04/05/2011

444 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,40 €

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13/09/2024, 11:07

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Nedjib Sidi Moussa : le passé colonial français, toujours d'actualité ?

Dans son Histoire algérienne de la France (P.U.F, 2022), l’historien Nedjib Sidi Moussa rappelle que la dénégation de l’inhumanité du passé colonial français et sa séparation des politiques menées en Métropole est inséparable de la radicalisation extrême-droitière d’une grande partie de l’élite politique, journalistique et intellectuelle.

12/09/2024, 12:12

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"Dagerman est un magnifique écrivain de nos solitudes"

Ecrivain, animateur d’ateliers d’écriture, Christophe Fourvel est également directeur de la collection Le club des écrivains aux éditions MédiaPop. Dans cet entretien, il nous parle de son dernier livre Stig Dagerman, 31, c’est peu, paru en 2023,  et qu’il a consacré à l’écrivain suédois né en 1923 et qui s'est donné la mort en 1954. Fourvel y évoque la place de l’œuvre dagermanienne en France et en Suède. Propos recueillis par Karim El Haddady.

 

03/09/2024, 10:14

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"La société française a toujours tendance à rejeter la faute sur l’autre"

Deux ans après Mustapha s’en va-t-en guerre, David Hury, journaliste photographe, continue son travail de mémoire sur sa famille en nous livrant un magnifique roman, Sans nouvelles depuis Drancy, chronique d’une famille juive française pendant la guerre. Propos recueillis par Christian Dorsan.

02/09/2024, 14:50

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"Le harcèlement scolaire a été difficile à mettre en images"

Si de nombreux ouvrages expliquent les fondations du féminisme, une question demeure : comment aider les jeunes garçons à trouver leur place dans ces débats ? Karim Ouaffi et Mikankey tentent d’y répondre dans Être garçon, à retrouver le 27 septembre prochain en librairie. ActuaLitté partage l’interview qu’ils ont donné aux éditions du Ricochet.

30/08/2024, 16:43

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À travers les richesses d'Arles, “attirer l’attention sur la question écologique”

PenserLeVivant – La chaleur n’arrête pas les visiteurs qui assistent nombreux aux rencontres proposées : la cinquième édition du festival Agir pour le vivant montre combien le public est sensible aux questions abordées. « J’ai rencontré des Arlésiens et d'autres, venus d'ailleurs, qui m’ont dit avoir posé une semaine de congés pour tout voir », s’étonne avec plaisir Anne-Sylvie Bameule, présidente d’Actes Sud, à l’origine de cet événement.

29/08/2024, 16:45

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"Comment peupler le temps que la vie poste devant soi ?"

Youness Bousenna est un journaliste contribuant à de nombreux magazines (Marianne, Télérama…) et journaux (dont Le Monde), où l'on apprécie son regard avisé sur l’environnement et la société. Et cette année, la rentrée littéraire se fera avec lui et un premier roman prometteur : Les présences imparfaites chez Payot et Rivages. Par Christian Dorsan.

29/08/2024, 16:05

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Alejandro Jodorowsky : “La psychomagie, c’est une libération”

PenserLeVivant – Rencontrer un authentique mage : un thaumaturge au croisement des arts, qui sourit volontiers pour inventer un sortilège. Si l’imagination est la plus divine des qualités, estimait Baudelaire, Alejandro Jodorowksy vous engloutit dans la sienne, “sans autre forme de procès”. Grimé en Madone pour l’occasion, bienvenu dans l’univers du psychomage.

29/08/2024, 09:24

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Rentrée littéraire latino-américaine (3/3) : Pablo Casacuberta d'Uruguay

La rentrée littéraire est portée cette année par des romanciers comme Aurélien Bellanger, Gaël Faye ou Mélissa Da Costa. Alors que les débats font rage autour d'un roman en particulier - preuve qu'il est le plus intéressant de tous ? -, et en attendant les premières sélections des prix littéraires les plus prestigieux, ActuaLitté élargit son horizon, et met en lumière des voix de la littérature contemporaine latino-américaine. Troisième et dernier épisode, avec Pablo Casacuberta, d'Uruguay.

28/08/2024, 14:15

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"La bande dessinée est mon espace de sincérité absolue"

Piero Macola est l'un des nombreux « fumettisti » italiens, ces artistes d'origine italienne qui vivent et travaillent à Paris. Né à Venise en 1976, il s'installe dans la capitale française après avoir étudié la bande dessinée à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles. Depuis 2014, il travaille avec l'éditeur Futuropolis (Gallimard), pour lequel il a créé nombre de romans graphiques, dont Le Passeur de lagunes, avec Christophe Dabitch en 2023. En Italie, Coconino Press publie ses ouvrages.

15/08/2024, 11:17

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Après la fin des JO, se mettre à l'activité physique

Les Jeux olympiques de Paris 2024 viennent de s'achever par une cérémonie de clôture grandiose, laissant déjà une douce nostalgie envahir le pays. Mais pour ceux qui souhaitent prolonger l’émotion sportive, il n'est pas trop tard pour revivre l'adrénaline des compétitions. Bien que What The Health ne prétende pas transformer chacun en un nouveau Léon Marchand ou Félix Lebrun, Victor Chopinet glisse dans son ouvrage autoédité toutes les clés nécessaires pour reprendre sa santé physique en main.

14/08/2024, 15:48

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“Je suis attiré par les romans profondément romanesques”

En 2023, le Prix des Deux Magots célébrait ses 90 ans d'existence, en 2024, c'est le café qui l'accueille depuis tout ce temps qui fête ses 140 ans. Malgré un âge plus que canonique, la récompense littéraire est toujours aussi alerte, notamment grâce à l'injection régulière de sang neuf... L'année dernière, elle accueillait trois nouveaux jurés, cette année rebelote : le journaliste et auteur Nicolas Carreau et l'éditrice et écrivaine Jessica Nelson rejoignent le prix du café des écrivains.

13/08/2024, 11:06

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Tim Boucher, l'auteur de 120 livres écrits avec l'IA

En deux années, Tim Boucher, artiste canadien, s'est fait l'auteur de plus de 100 livres. Pour ce faire, il a pu compter sur l'aide d'un écrivain des plus dociles, qui répond au moindre ordre qu'on lui donne, ne dort jamais et peut écrire plus vite que la musique : l'intelligence artificielle. Alors que le premier de ces bouquins a été publié le 7 août par la maison d'édition Typophilia, ActuaLitté a pu s'entretenir avec lui et son éditeur.

13/08/2024, 09:25

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Auteure de Troublemaker, Laura Swan répond au Questionnaire de Proust

Laura Swan, née en 2001 à Sassari en Italie, est une romancière française qui a connu un succès fulgurant dès son adolescence. Passionnée par l'écriture dès son plus jeune âge, elle commence à partager ses récits en ligne pour obtenir des retours extérieurs et captive plusieurs millions de lecteurs et lectrices. 

12/08/2024, 09:30

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Rentrée littéraire latino-américaine (2/3) : Mariana Enriquez  

À l'orée de l'automne, la rentrée littéraire enflamme le paysage culturel français, prélude de débats passionnés sur les prétendants aux prestigieuses récompenses littéraires nationales. Cette année, ActuaLitté entend aussi mettre en lumière des voix contemporaines qui comptent d'Amérique Latine, à travers trois auteurs, de trois pays. Après Gustavo Rodriguez du Pérou, l’autrice du remarqué et remarquable Notre Part de Nuit.

09/08/2024, 17:40

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Coulisses et coups bas : Nelson Monfort retrace un siècle de JO

Les Jeux olympiques battent leur plein pour quelques jours encore : leur succèderont les Jeux paralympiques fin août, pour une rentrée tout aussi sportive. Pour l'occasion, le journaliste Nelson Monfort publie Mémoires Olympiques, ouvrage qui dépasse le récit sportif : on y redécouvre l'essence même de cet événement mondial à travers les yeux d'un témoin très privilégié.

07/08/2024, 12:36

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"C'est peut-être à ce moment-là qu'on devient écrivain"

Le philosophe forain Alain Guyard copie Sylvain Tesson en faisant son livre de cabane solitaire. Peut-être espère-t-il, enfin, atteindre le même succès que le poseur des Lettres françaises ? Rien à voir, car le « décravateur de concepts » et l'auteur de Dans les forêts de Sibérie, c'est la nuit et le jour. Le premier est du côté du satyre plutôt que de celui du saint, de Dionysos-Philippe Katerine. L'autre d'Apollon-Baptiste Morizot…

06/08/2024, 17:41

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Rentrée littéraire latino-américaine (1/3) : Gustavo Rodriguez du Pérou  

La rentrée littéraire met chaque année en valeur les romans nationaux, en lice pour les plus prestigieux prix, du Goncourt au Renaudot, en passant par le Grand Prix de l’Académie Française. Les plumes étrangères sont toutefois au rendez-vous de l’événement annuel de l’hexagone littéraire, et même mises en valeur par le Prix Fémina ou Médicis, pour ne citer qu'eux. ActuaLitté a choisi de mettre un focus sur le continent de Maradona, à travers trois auteurs contemporains, venus de trois pays.

02/08/2024, 17:14

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Balade avec John Reichenbach, pour mieux Comprendre les Irlandais

L’enfance est le souvenir vivant d’un pays lointain, John Reichenbach a des racines profondes et aimantes du côté de sa mère : l’Irlande. Ce « petit pays » est plus qu’une île, c’est, pour l’auteur de ce formidable ouvrage, un continent avec un âme. Propos recueillis par Christian Dorsan.

30/07/2024, 15:17

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Plus d'espace pour Durance, plus ancienne librairie de Nantes

Installée à Nantes depuis 1858, la Librairie Durance n'est plus une institution, mais un véritable patrimoine pour la Venise de l'Ouest. À la faveur d'une nouvelle extension de l'établissement, son gérant, Daniel Cousinard, évoque le passé, le présent et l'avenir de ce commerce.

24/07/2024, 16:07

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Vivre et témoigner en Palestine : entretien avec Stéphanie Dujols

Les collines et leurs éclats de verts, les hommes et leurs existences précaires. Les villes et les villages, aucune parcelle de terre n’échappe aux ravages. L’armée et les colons multiplient les lynchages, les crimes de l’ère des colonies sauvages. Dans Les espaces sont fragiles, Carnet de Cisjordanie, Palestine 1998-2019, Stéphanie Dujols, traductrice de nombre de chefs-d’œuvre des lettres arabes chez Sindbad/Actes Sud, livre un témoignage sur une situation coloniale tant déniée qu’occultée en Palestine. 

22/07/2024, 10:36

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Dans cette maison, le livre d'artiste trouve une seconde jeunesse

Devenu au fil des siècles le support dominant de l'œuvre littéraire, le livre imprimé a adopté une forme quasi immuable par son efficacité. Mais il est rarement considéré comme une œuvre en soi : les Éditions du livre, comme leur nom l'indique, le placent au centre d'un projet artistique, souvent destiné aux plus jeunes, mais pas que. Rencontre avec Alexandre Chaize, qui orchestre un catalogue pas comme les autres, définitivement.

18/07/2024, 15:03

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Le divan double : poésie sensuelle à quatre mains

La nouvelle collection des éditions Unicité, Chantelangue & Compagnie, semble centrée sur la poésie, comme en témoigne Le divan double, recueil érotique illustré écrit à quatre mains. Lui-même poète, Laurent Desvoux-D’Yrek a choisi de publier des vers érotiques, écrits dans un style merveilleusement lisible. Respectivement historienne de formation et ingénieur électro-acoustique, Aline Angoustures et Philippe Moron ont croisé la plume à travers un volume sensible et sensuel, sans vulgarité aucune. Par Étienne Ruhaud.

17/07/2024, 11:17

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“Gauche ou droite, les extrêmes me glacent”, Jean-Baptiste Andrea, Goncourt 2023

#Legislatives2024 – « Je suis écrivain. Les mots ont un sens. Quand on parle d’extrême gauche et extrême droite, j’entends avant tout “extrême”. Et c’est ce qui me glace. » Prix Goncourt 2023, pour Veiller sur elle (éditions L'Iconoclaste), ActuaLitté converse avec Jean-Baptiste Andrea sur la situation politique, à quelques jours maintenant des législatives

18/06/2024, 19:48

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En librairie, “la surproduction nuit à la diversité” (Anne Martelle)

RNL24 — Ces 16 et 17 juin, à Strasbourg, le Syndicat de la librairie française (SLF) organise les Rencontres nationales de la librairie, rendez-vous bisannuel de la profession. Le ton a été donné, avec des demandes adressées au gouvernement, pour un soutien renforcé, et aux éditeurs, pour une solidarité plus marquée avec les points de vente. Entretien avec Anne Martelle, présidente du SLF et directrice générale de la Librairie Martelle (Amiens).

15/06/2024, 14:40

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Petit cours de langue des choses cachées avec Cécile Coulon 

Montmorillon2024 — Cécile Coulon, autrice confirmée depuis son plus jeune âge, sort à 33 ans son neuvième roman, La langue des choses cachées (Iconoclaste, 2024). Elle y explore tout ce qui est dit quand les gens ne parlent pas, surtout les souffrances. À cette occasion, le Festival du livre de Montmorillon tenait à l'avoir comme invitée d'honneur. Sa présence a rythmé le salon, entre lecture musicale et jogging littéraire. ActuaLitté a eu l'opportunité de s'entretenir avec elle.

09/06/2024, 15:34

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Jacques Rivette cinéaste du mystère, par Pacôme Thiellement  

Pacôme Thiellement a gagné il y a peu une belle popularité grâce à son histoire personnelle et fascinante de l’Histoire de France, diffusée sur la chaîne Youtube de Blast. En parallèle, il continue son travail d'exégèse, comme il aime à le dire, des artistes qui l’inspire : après David Lynch ou Frank Zappa, le plus méconnu des cinéastes de la Nouvelle Vague, et finalement le plus mystérieux, Jacques Rivette. Ceux qui n’ont vu que La Religieuse n’ont rien vu de lui…

08/06/2024, 11:00

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"Comprendre l'œuvre d'Artaud ne nous rend pas meilleurs mais plus humains"

Écho Antonin Artaud a fêté son premier anniversaire ce mois de mai : sept numéros publiés, une communauté croissante sur Facebook, le lancement d'un nouveau blog, un numéro spécial, et prochainement une nouvelle série de podcasts, Cinartonomie, qui fusionnera cinéma et littérature avec un focus sur Artaud. Ilios Chailly, initiateur de la revue, raconte à ActuaLitté cette jeune aventure, et se livre sur sa passion pour l'auteur de l'Ombilic des limbes.

05/06/2024, 13:48

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“En lisant ce roman, j'étais bouche bée”

Christophe Mileschi est un homme aux multiples casquettes. À la fois professeur de langue et de littérature italienne, il est également traducteur italien/français, auteur de divers essais et textes de création. Il a ainsi traduit de nombreux auteurs classiques, comme Italo Calvino, pour Gallimard. Dans la seconde partie de cet entretien divisé en deux épisodes, il raconte la traduction de Chemins de fer du Mexique de Gian Marco Griffi (Gallimard, 2024).

04/06/2024, 13:16

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Tiffany Cooper : “Dessin et humour ont rendu ma vie plus belle”

RDVBDAmiens2024 – Originaire de Grenoble, Tiffany Cooper mit un terme à sa carrière dans le textile de luxe pour s’occuper de son linge sale : « Le dessin et l’humour ont toujours rendu ma vie plus belle », assure-t-elle. Étudiante à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle ouvrit son blog en 2012, dont découla son premier livre, Le Meilleur des Mondes Possibles (2013). Rencontre, en toute simplicité.

01/06/2024, 15:17

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Alain Damasio : “L'Afrique nous sauvera !”

MementoMori - L'auteur Alain Damasio était présent aux Imaginales 2024 à plusieurs titres : présenter son dernier ouvrage, Vallée du silicium, publié au Seuil, accompagner son camarade Mathias Echenay, avec qui il a lancé La Volte il y a 20 ans, et participer à l'Oratorio Les Furtifs, tiré de son roman paru en 2019.

01/06/2024, 06:23

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"On veut mélanger les deux formules : populaire et élitiste"

Montmorillon2024 — Il y a 10 ans s'éteignait Régine Deforges. L'autrice et éditrice native de Montmorillon a marqué de son encre les lettres françaises et le paysage culturel de sa région natale. Cette année, le festival du livre de Montmorillon lui rend un hommage appuyé. ActuaLitté a pu s'entretenir au sujet de cette édition spéciale, avec le maire de la ville, Bernard Blanchet, et David Aladenise, son adjoint à la culture.

31/05/2024, 18:07

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“Mettre un coup de frais, un coup de jeune et de talent”

Montmorillon2024 — Programmatrice des rencontres de Montmorillon depuis 2022, Anne-Lise Dyck-Daure avait cette année pour mission d'ouvrir le festival à de nouveaux horizons littéraires, tout en conservant un ancrage territorial. ActuaLitté a pu s'entretenir avec elle, à un peu plus d'une semaine de l'ouverture du Festival du livre de Montmorillon.

 

31/05/2024, 12:17

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Zebra Comics fait les beaux jours de la BD africaine

Beaucoup de dynamisme se dégage de cette jeune équipe de Zebra Comics. Cette startup basée à Douala, la capitale économique du Cameroun, est en train de s’illustrer internationalement. Njoka Suyru, l’un de ses fondateurs, est curieux, réactif et porteur d’une belle énergie. Nous avons discuté une bonne heure en visio. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Arica.

30/05/2024, 11:05

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

35 ans d'écritures dramatiques à la déchetterie ?

Émile Lansman est « entremetteur culturel et consultant en théâtre jeunes publics ». Mais il officie également en tant qu'éditeur théâtral honoraire et fondateur de Lansman Éditeur. A ce titre, il adresse à ActuaLitté un texte quelque peu alarmiste.

16/09/2024, 14:48

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Rentrée littéraire 2024 : La famille et le silence (5/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Pas une rentrée littéraire sans qu’une place de choix ne soit investie par l’inépuisable sujet de la famille. Qui mieux qu’un roman peut accompagner les inlassables tourments familiaux des lecteurs ?

06/09/2024, 09:48

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Rentrée littéraire 2024 : Décortiquer l’amour (4/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Cet automne, aux côtés des romanciers on pensera l’amour plutôt que de le vivre. De quoi est fait l’amour ? Quels sont ses mécanismes, ses étapes, ses origines, ses rouages ? Autopsie littéraire de l’amour, septembre 2024.

05/09/2024, 17:08

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Gulf Stream Éditeur “capture l’essence de ce que signifie grandir”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

04/09/2024, 12:47

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Rentrée littéraire 2024 : Les jeunes filles en majesté (3/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Nous avons la chance d’avoir dans cette rentrée littéraire des livres passionnants et rares qui nous offrent une plongée dans le monde et les turbulences des adolescentes... 

04/09/2024, 10:45

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Rentrée littéraire 2024 : Comprendre le monde (2/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Le roman est un formidable chemin de traverse pour proposer aux lecteurs une plongée historique, politique ou géopolitique. Ces sujets parfois sensibles, traités avec la violence de l’immédiateté au quotidien, trouvent dans les romans menés avec talent une place sûre pour lancer la réflexion, s’instruire puis débattre.

03/09/2024, 10:46

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Éditions du Ricochet : “Éveiller la curiosité des petits et plus grands”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

03/09/2024, 09:27

ActuaLitté

Rentrée littéraire 2024 : Retour en force de l’imaginaire (1/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Décliné sous toutes les nuances et sur tous les tons, l’imaginaire gagne du terrain chez les romanciers de la blanche. Du soupçon d’étrangeté aux frontières du fantastique, l’imaginaire, passant par la fable, le conte ou des magies qui ne disent pas leurs noms, résonne de plus en plus fort chez les écrivains. La spiritualité, longtemps délaissée, resurgit à l’horizon.

02/09/2024, 16:16

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“Quand je pense littérature de jeunesse, il est impossible de passer à côté de L’Élan vert”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

02/09/2024, 12:27

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Scrineo, “des univers où le passé dialogue avec le présent“

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

30/08/2024, 14:53

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Découvreur de talent et précaire : le combat des éditeurs indépendants

Coédité par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, le prochain numéro de la revue Bibliodiversité sortira ce 15 octobre. Avec pour thème Précarité de l’édition indépendante. Un ouvrage collectif qui aborde le sujet à travers des témoignages inédits d’éditeurs et éditrices, des analyses universitaires et bien d’autres.

30/08/2024, 12:34

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 Le Père Fouettard : éditeur indépendant, créatif et joyeux

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29/08/2024, 15:05

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“Je reste avec vous” : dans la maison de Jean Cocteau, à Milly-la- Forêt

« Un poème n’est pas écrit dans la langue que le poète emploie. La poésie est une langue à part et ne (se) peut se traduire en aucune autre langue, même pas en celle où elle semble avoir été écrite. » (Secrets de beauté, Jean Cocteau). À Milly-la-Forêt, à côté du Château de Bondé du XIIIe siècle, il y a une maison qui, dirait-on, a été prédestinée à être achetée en 1947 par Jean Cocteau. 

26/08/2024, 14:09

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“J’ai cousu huit jupes. Personne n’a besoin de huit jupes.”

Carnetdebord – Plongez avec nous dans l'univers féerique d'Audrée Wilhelmy, dont le prochain livre, Peau-de-Sang, vient de sortir aux éditions du Tripode. Nous vous présentons ici l'avant-dernier chapitre du Carnet de Bord qu'elle a tenu dans nos colonnes, au fil des semaines. Du prélude au roman à la présence en librairies, voici la fin d'une attente... et le début d'une autre...

22/08/2024, 14:24

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2024 en 2024, ou la quête du livre “auquel personne ne s'attend”

Oubliez les Jeux olympiques et paralympiques : 2024 marque aussi une autre échéance, celle de la concordance entre l'année et le nom d'une endurante maison, créée en 2010. Olivier Bron, cofondateur des éditions 2024 a évoqué avec nous, à domicile, les implications de cette « grande coïncidence »... Et dessiné ce que signifie être un (encore jeune) éditeur de BD et de jeunesse indépendant aujourd'hui.

14/08/2024, 10:42

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Seul au monde ? Voici huit livres pour se faire des amis (les meilleurs)

Le dramaturge Pierre Gringoire, originaire de ce qui n'était pas encore le Calvados, nous aura au moins légué un aimable proverbe : « Mieux vaut être seul que mal accompagné. » Fine observation applicable aux livres : plutôt ne rien bouquiner que de s'enquiller une sombre bouse. Or, un ami cher autant qu'un bon livre sont des perles précieuses.

11/08/2024, 18:18

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Elsa Lafon : “Je suis une très grande fan des Jeux olympiques”

Les Jeux olympiques battent leur plein, au gré des médailles qu’arrachent les sportifs des nations en lice. Paris sous la chaleur de ces derniers jours vibre d’épreuves en épreuves et la déferlante JO se propage à tout le territoire investi. Les sorties de livres n’ont pas manqué pour l’occasion, mais certains maisons ont un lieu plus personnel avec la compétition.

04/08/2024, 08:56

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Pour In‘âm Bayoud, contre les réactions algériennes

Redonnant une voix et une image à la résistance des femmes face à l’autoritarisme, à l’intégrisme islamique et à sa terreur de masse durant la guerre civile algérienne (1990-2000), le récent couronnement de Houaria, roman écrit en langue arabe par la traductrice et romancière In‘âm Bayoud, du Grand Prix Assia Djebar 2024, a libéré le vieux remugle misogyne, réactionnaire et nostalgique de la culture sanguinaire du FIS (Front Islamique du Salut) d’une grande partie de l’ « intelligentsia » algérienne, majoritairement composée d’hommes pour lesquels le cours de l’Histoire s’est arrêté le 5 juillet 1962. 

03/08/2024, 12:12

ActuaLitté

Suite au départ annoncé d'Actes Sud, droit de réponse de Bertrand Py

Suite à un article intitulé “Départ de Bertrand Py, endurant directeur éditorial d'Actes Sud”, paru ce vendredi 2 août 2024, Bertrand Py a fait parvenir à ActuaLitté un droit de réponse rédigé par ses soins. Nous le reproduisons ici dans son intégralité. 

02/08/2024, 16:07

ActuaLitté

Annie Le Brun, "l'insoumission lui était une règle de vie"

Ce 29 juillet disparaissait Annie Le Brun, écrivaine, essayiste, poétesse et critique littéraire française. À l'annonce de cette nouvelle, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a partagé un texte hommage à « la dernière des surréaliste ». ActuaLitté le relaie tel quel ci-dessous.

01/08/2024, 17:20

ActuaLitté

La bibliothèque promet des lectures les pieds dans l'eau

Depuis bientôt vingt ans, les lecteurs sont à l’honneur sur les côtes de la Seine-Maritime (nom de code : 76). Au fil de l’eau et des plages de galets et de sable, si, si, avec un peu de malice, des baraques installées offrent chaises et livres. Des bibliothèques éphémères, certes, mais particulièrement appréciables, avec La Manche et le soleil pour voisins.

01/08/2024, 10:30

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Une année de chamboulement pour l'édition indépendante

Esther Merino, la présidente, le Conseil d'Administration et toute l’équipe de la Fédéi, Fédération des éditions indépendantes, souhaitent de bonnes vacances. Dans un dernier mot, l'organisation invite qui le pourra à prendre un peu de repos. Et partage quelques réflexions avant le retour à la réalité...

31/07/2024, 14:51

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“Le prix de la liberté est lourd” : Pakhshan Azizi, condamnée à mort en Iran

Pakhshan Azizi, journaliste et activiste féministe, militante kurde iranienne des droits de l'homme, a été condamnée à mort, selon une décision de justice communiquée le mardi 23 juillet dernier, pour « rébellion armée ». Depuis la prison d'Evin, elle a rédigé un texte, traduit par Hengameh Hoveyda, qui évoque la défense de l'identité individuelle ou collective face à un État totalitaire. Cette lettre est reproduite en intégralité ci-dessous.

31/07/2024, 13:44

ActuaLitté

Carte blanche à Marin Fouqué : Paix, vers une éco-réconciliation

PenserLeVivant – Le 26 août, le romancier Marin Fouqué interviendra dans le cadre de la manifestation « Agir pour le vivant ». Une carte blanche qui parlera de paix, de conflit et des résolutions possibles. ActuaLitté publie ici son « manifeste », comme un programme présentant cette rencontre.

30/07/2024, 10:41

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Mario Vargas Llosa, une odyssée littéraire péruvienne

Mario Vargas Llosa est certainement le plus célèbre écrivain sud-américain vivant, depuis la disparition de Gabriel Garcia Marquez en 2014. Son odyssée littéraire se conjugue avec Paris, Barcelone, Londres, New-York, et même Jérusalem et Berlin, mais c’est à Arequipa, dans le sud de son Pérou natal, que s’est installé son musée. Dans la grande maison familiale, ses plus précieuses archives sont conservées, du manuscrit de son premier roman à celui de son discours du Prix Nobel.

29/07/2024, 17:17

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Des vacances à peupler de livres et de lectures

En dépit du salutaire GPS accompagnant vers les destinations estivales, abandonnerait-on nos appareils technologiques durant les congés ? Taxez-moi de grand romantique, d’accord, mais les vacances restent ma période favorite pour remplir une bibliothèque déjà bien peuplée. Quelque chose lié au soleil, au rythme apaisé : l’été m'est propice au “tsundoku“, cette manie d’accumuler du papier.

29/07/2024, 16:45

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“Ce soir, nous dînons en enfer” : une bataille illustre devenue chef d'oeuvre BD

Le fracas des armes et des boucliers, les lances brisées, les nuées de flèches nombreuses à en assombrir les cieux. « Quelle connerie, la guerre » , disait Prévert. Et pourtant les combats inspirent, voire fascinent, quand ils s'ancrent dans l’Antiquité. Avec 300, Frank Miller signa une oeuvre spectaculaire, qui puisa dans l’Histoire autant qu’elle la réécrivit. Traître, monstre, héros... 300, une épopée hors norme.

19/07/2024, 15:00

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Le Bon, le bouc et le truand : Woody et Quantum, frères (in)décents

Ils arborent un style vestimentaire tout droit tiré des années 90… rien de plus normal : Quantum et Woody ont vu le jour dans le marasme de cette fin de millénaire. Jouant de codes finissant dans les comics, Christopher Priest au scénario et l’illustrateur, M. D. Bright introduisirent une fameuse rupture. Ce duo de bras cassés rarement atteint, débuta ainsi en juin 97 chez Valiant... Et en France chez Bliss Editions.

14/07/2024, 13:53

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Chez Eyrolles, “stress chronique au travail” et “fuite des talents”

Une réputation d'excellence dans le secteur éditorial des livres pratiques, plusieurs grands succès dans le rayon des romans « feel good », et une étiquette d'entreprise familiale préservée. Le groupe Eyrolles, paquebot installé au cœur de Saint-Germain, semble fendre les flots de l'édition sans écueils à l'horizon. Mais à bord, l'ambiance aurait quelque chose de plus houleux, comme le révèlent de nombreux témoignages recueillis par ActuaLitté.

12/07/2024, 14:51

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Togo : l'autrice Marthe Nounfoh Fare visée par la justice

Au Togo, la journaliste et autrice Marthe Nounfoh Fare a été convoquée et placée en détention par les autorités pour une publication sur le réseau social TikTok. Elle risque jusqu'à six mois de prison à l'issue d'un procès prévu le 15 juillet prochain. Dans une tribune reproduite ci-dessous, le PEN Club français réclame l'abandon de toutes les poursuites, pour le bien de la liberté d'expression.

11/07/2024, 10:59

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La dernière ligne d'À vélo entre les lignes

#AVeloEntreLesLignes – Il y a plus d'un an, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés un défi : relier Paris à Oulan-Bator avec leurs bicyclettes. Sur chemin, ils visitent le plus grand nombre de librairies possible. ActuaLitté a relayé toute leur aventure, jusqu'à la dernière ligne qu'ils écrivent aujourd'hui.

10/07/2024, 10:33

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Une gare changée en librairie : à Rezé, le livre sur de bons rails

Au bout de la ligne 2 du tram nantais, l'un des terminus n'est autre qu'une librairie : un rêve de lecteurs. Depuis un an, Carole Dolcini et Nolwenn Gandon relèvent le défi qu'elles se sont lancé en inaugurant La Petite Gare, à Rezé, dans un bâtiment de la SNCF réhabilité. À l'étage, au-dessus de l'établissement, un espace partagé accueille des travailleurs du livre et de la culture.

05/07/2024, 15:06

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Législatives : l'ADAGP appelle à voter "pour les libertés de tous les artistes"

#Legislatives2024 – La société de gestion de droits d'auteur l'ADAGP, qui rassemble des artistes de plus de 120 nationalités et 40 disciplines, réaffirme, à l’occasion de l’entre deux tours des législatives, son engagement à défendre les droits des artistes, voyant dans l'art une « lumière d'espoir » face à « l'obscurité ».

05/07/2024, 14:52

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Législatives : les archivistes en défense de la transparence et la démocratie

À l'occasion de l'entre deux tours des législatives, l’Association des Archivistes Français (AAF) souligne l'importance cruciale des archivistes dans la conservation du patrimoine documentaire, réaffirmant son engagement envers la transparence, la démocratie et les droits humains. En pleine période électorale, elle réitère son adhésion aux principes de responsabilité et d'intégrité, tout en préparant ses membres à continuer leur mission essentielle quel que soit l'issue des élections.

04/07/2024, 12:03

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“La richesse de notre modèle culturel tient à sa diversité”

#Legislatives2024 – À quelques jours du deuxième tour d'une élection législative déterminante pour la vie politique française, les acteurs du livre et de la culture continuent de se mobiliser pour faire entendre leurs voix. Aujourd'hui, c'est au tour de la Société des Gens de Lettres d'affirmer son engagement pour la « liberté de penser » et la « diversité » de l'offre culturelle française.

04/07/2024, 11:16

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Auteurs jeunesse : La Charte s'engage contre l’extrême droite

#Legislatives2024 – La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse lance un appel à ses membres pour défendre la diversité et la liberté d'expression face à la possibilité d'un gouvernement d'extrême droite. Elle souligne les conséquences déjà visibles dans les villes dirigées par le Rassemblement National, incluant la censure et la réduction des aides à la culture. Le 7 juillet, elle invite à voter contre la discrimination et pour la préservation de valeurs inclusives.

03/07/2024, 17:27