Un roman, recommandé aux adolescents de 15 ans (et plus), a subi les foudres du ministère de l'Intérieur : dans un arrêté signé ce 17 juillet, l'ouvrage a été frappé d'interdiction de vente aux mineurs. Motif ? Des contenus pornographiques, interdits par la loi.
Grégoire est sur le point de se cloîtrer à jamais dans sa chambre : tout plutôt que retourner au lycée où il a été ridiculisé pour la taille de son pénis par un autre garçon dans les vestiaires. L'adolescent est dorénavant convaincu que sa vie est un désastre et qu'il terminera ses jours seul, très probablement sans aucune expérience sexuelle. Son unique échappatoire reste l'écriture.
Les héros de sa fanfiction, Max Egrogire et Chloé Rembrandt, l'aident à surmonter son désarroi et leurs aventures fictives s'emballent. Au fil d'une correspondance insolite, Grégoire découvre que désir et plaisir sont peut-être moins associés à son anatomie qu'il ne le pensait...
Sur le fond, nul ne saurait être favorable aux interdictions de livres — sauf à ce que les œuvres portent atteinte à la dignité des individus ou portent des messages de haine et d’incitation à la violence.
« Peut-être la lutte efficace contre la diffusion de la pornographie sur les réseaux est-elle plus prioritaire », s’interroge-t-on dans l’industrie. Et justement, les échecs répétés du ministre de l’Intérieur en la matière retentissent plus grandement.
Comment ne pas défendre un livre qui rassure les garçons qui pensent avoir un petit zizi ? Y’avait-il vraiment motif à s’en prendre de la sorte à l’ouvrage, avec délicatesse d'un bulldozer déployé pour écraser une fourmi ?