Accueillis à la Maison de l’Amérique Latine par Gilles Haeri, Bruno Caillet et l’ensemble des éditeurs de la maison Flammarion, libraires et scouts ont pu assister à la présentation par leurs auteurs des titres à paraître pour la rentrée littéraire de la maison.
Le 17/08/2018 à 15:46 par Christine Barros
Publié le :
17/08/2018 à 15:46
Elle marche dans la rue, et croise soudain Vincent, un ancien amour. Voilà tout ce que l’on sait du nouveau roman de Christine Angot.
Elle explique « avoir longtemps cherché ce livre », qui parle de l’amour d’une femme pour deux hommes : il y a Vincent, donc, « un romantique, qui croit à l’amour éternel », et Alex, qui « incarne l’amour qui se vit, et qui risque de s’enliser dans des contingences, très humaines, mais qui n’a pas les mots ». Un tournant de la vie veut « traiter de façon frontale et originale la définition de l’amour, sans psychologisme, sans dissection des sentiments ni marivaudage contemporain ». Mais aussi parler de « comment on ne maîtrise rien, comment on peut être dans une situation très stable et s’apercevoir qu’on rêve d’autre chose », en donnant une « dimension plus tragique », à son héroïne, en « la faisant apparaître de la façon la plus simple ». « Un parfum de Jules et Jim moderne »
Alors qu’il part en Israël lui rendre hommage sur sa tombe un an après sa mort pour le Yahrzeit, et qu’il rédige dans l’avion un discours hommage à ce père qui avait la puissance du Commandeur et qu'il adorait, il est assis à côté d’une jeune femme, qui le détestait ; ce voyage de 5 heures est l’occasion pour lui de revisiter sa vie et de reconsidérer le lien avec ce père disparu.
Ce père, « toujours vu comme un géant avec des yeux d’enfant » avait pour vocation d’avoir un fils écrivain et médecin, qui sera « doublement obéissant » précise Laurent Seksik dans un sourire. C’est l’histoire « d’un fils et de son père, de comment l’on devient écrivain et médecin, de comment l’on devient un homme, et comment perdre cet être devenu le plus cher ? Entre impuissance et toute-puissance, entre arrogance et doutes, s’éveiller à la vie dans l’adoration que se vouent un père et son fils ». Et son éditrice de conclure à propos d’Un fils obéissant : « La maîtrise absolue de la construction, par ces récits enchâssés, la maîtrise stylistique et son intensité, font plonger le lecteur dans l’amour absolu. Ce roman est un vrai catalyseur d’émotions, nous avons tous pleuré à la lecture. Mais on aime ces larmes-là! »
Lise est comédienne, Franck est producteur, et viennent passer leurs vacances dans un gîte du Lot, zone blanche coupée des communications modernes et devenues si indispensables. Mais ce lieu a une histoire, encore ancrée dans les mémoires. En 1914, alors que la guerre vient d’être déclarée, que tous les hommes sont partis et que les femmes prennent le relais, la maison abrite un dompteur allemand, réfugié là pour sauver ses fauves. De nos jours, la visite d’un Chien loup, qui va peu à peu apprivoiser Franck, va « réveiller une sorte de sauvagerie en lui ». En allers-retours entre les deux périodes, s’interrogeant sur ces lieux ruraux et « l’intemporalité de la campagne », Serge Joncour a voulu « aborder le rapport à l’animal, et le moment où l’on a perdu le lien fondamental avec lui ».
Trancher c’est choisir. Un soir, Aurélien, l’insulte à nouveau. Elle vacille, ses enfants sont témoins de la scène. Elle n’a jamais parlé de cette violence qui s’exprime derrière la porte, insoupçonnable. Et l’anniversaire de ses 40 ans qui approche va « devenir pour elle une date butoir ; compte à rebours d’un monologue intérieur, elle qui n’a jamais parlé, au terme duquel elle va décider ». Et c’est aussi « parce que c’est une histoire d’amour, certes avec un prince qui n’est pas charmant, mais un prince, que le choix est possible ». Qu’est-ce que vivre dans le silence? « Comment raconter une violence qui ne laisse pas de trace, celle des mots et de leurs ravages »?
Elle est coursière à vélo, traverse Londres à vive allure au rythme des Sex Pistols et de Johnny Rotten, pour se payer ses cours de théâtre. Elle va incarner le Richard III de Shakespeare, dans une mise en scène exclusivement féminine, à l’heure où les grèves qui paralysent le pays vont jeter les bases économiques, sociales et politiques de notre aujourd’hui. Elle veut « comprendre intimement cette conquête du pouvoir », alors que Margaret Thatcher, « icône sainte de la religion libérale », à l’aube de sa propre conquête, prend des cours de diction dans le théâtre dans lequel l'héroïne joue. Cet lors de cet Hiver du mécontentement qu’elle testera, entre filles, et y compris dans ses relations plus discrètes et intimes, « avec énergie et puissance, cette réflexion sur la brutalité du pouvoir. »
La bonne vie de Matthieu Megevand est celle de Roger Gilbert-Lecomte, le créateur de la revue le grand Jeu. Durant cette très courte vie, passionnante et déchirée, le poète poussa la surenchère dans les expériences limites « pour capturer le point d’incandescence », ce point où l’existence ne suffit plus et l’art devient nécessaire. Dans l’agitation du Paris des années folles, il croisera Breton, à qui il refusera de s’affilier, Arthaud, et Drieu La Rochelle qui le publiera à la NRF ; et toute sa vie « incarnera le point limite entre créer et détruire, comme un précipité d’une vie incandescente ».
D’elle, on connaît La Storia. Qui était-elle, cette Elsa Morante, épouse de Moravia, dans le cercle étourdissant de Fellini, Pavese, Malaparte, de cette Italie aussi flamboyante qu’amère? Simonetta Greggio, dans Elsa mon amour, écrit en français (« parce que toute belle langue est traduisible ») a voulu « redonner une voix à ce monstre sacré en Italie », à celle qui était « née écrivain », et retrouver dans ses écrits, sa correspondance, l’histoire de ses amours tragiques cette « prodigieuse rage d’écriture » qui la consuma toute sa vie.
Pêche a du sang qui coule entre ses jambes. Et pour saisir ce qui vient de se passer dans le corps de cette jeune fille violée, « les mots eux-mêmes ont été violentés, les allitérations, les monosyllabes construisent le réel et le loufoque, le rêve et la réalité, dans une langue réinventée ». Pour son éditrice, le premier roman d’Emma Glass, traduit par Claro, est « invraisemblable, par son art de la phrase et le rythme des mots, dépassant largement l’exercice de style ».
Un jour de juin 1816, 400 passagers embarquent sur la frégate La Méduse, en direction du Sénégal, avec à sa tête un capitaine dont l’incompétence mènera au naufrage. Trop peu de chaloupes, et 145 personnes seront abandonnées sur un radeau, dont seuls 15 réchapperont à la mort. De cette « extraordinaire matière romanesque » Franzobel livre « un roman historique, sociologique, anthropologique, jouant de la chronologie ; comment cette petite société arrive-t-elle en situation limite à un tel degré d’horreur au nom de la raison? » « Livre fou pour une histoire folle », Olivier Mannoni, son traducteur, avoue que À ce point de folie de l'Autrichien Franzobel est le roman « le plus époustouflant que j’aie jamais traduit ».
Margot et Pearl, mère et fille, « personnages magnifiques dans leur quotidienneté » , vivent dans une voiture une vie normale et très organisée, dans un campement de caravanes sur un terrain de vague. Au fur et à mesure d’escapades dans leur monde d’enfants trop vite grandies avec son amie Avril May, Pearl va peu à peu s’apercevoir du traffic d’armes qui se met en place dans leur groupe de caravanes. Entre vie des homeless et prolifération des armes qui ont fait 33 000 morts en 2017, Balles perdues de Jennifer Clement est bâti sur « une intrigue extrêmement riche, un vécu rendu avec beaucoup de narrativité, d’un lyrisme engagé » , qui « n’est pas sans rappeler Laura Kasischke, parlant des sujets les plus durs avec beaucoup de grâce ».
Il accompagne son père, mort un an auparavant, rejoindre sa dernière demeure dans son village natal. Ce voyage aux sources sera pour Dani un voyage intérieur, où affluent de manière très particulière les souvenirs. Ce sera « un voyage symbolique , géographique et temporel » : né dans les années 70 à la fin de la période franquiste, adolescent dans les années 80 lorsqu‘explosent les moeurs et naït la Movida, Bientôt viendront les jours sans toi « explore « les rêves et les désirs d’un enfant, puis d’un homme, entouré de musique et d’amis ». Roman sur la perte, sa clef se trouve sans doute dans cette question : « si nous n’avons pas été à la hauteur de nos idéaux, faut-il pour autant y renoncer ? »
29/08 : Christine Angot - Un tournant de la vie - Flammarion - 9782081444218 - 18 €
22/08 : Serge Joncour - Chien Loup - Flammarion - 9782081421110 - 21 €
22/08 : Laurent Seksik - Un fils obéissant - Flammarion - 9782081413030 - 19 €
29/08 : Amélie Cordonnier - Trancher - Flammarion - 9782081439535 - 17 €
22/08 : Simonetta Greggio - Elsa mon amour - Flammarion - 9782081412859 - 19 €
22/08 : Thomas Reverdy - L’hiver du mécontentement - Flammarion - 9782081421127 - 18 €
22/08 : Matthieu Megevand - La bonne vie - Flammarion - 9782081426016 - 16 €
22/08 : Emma Glass, trad. anglais (GB) Claro - Pêche - Flammarion - 9782081443136 - 14 €
22/08 : Franzobel, trad. allemand Olivier Mannoni - A ce point de folie - Flammarion - 9782081429406 - 22,90 €
22/08 : Jennifer Clement, trad. anglais (US) Patricia Reznikov - Balles perdues - Flammarion - 9782081416574 - 20 €
05/09 : David Trueba, trad. espagnol Anne Plantagenêt - Bientôt viendront les jours sans toi - Flammarion - 9782081421295 - 21 €
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