L’écrivain et académicien Georges Duhamel (prix Goncourt 1918 pour son roman Civilisation) entamait en 1920 avec Confession de minuit un cycle romanesque Vie et aventures de Salavin tout entier consacré à un personnage de parfait antihéros : Louis Salavin. Les éditions de la Belle Étoile ont la bonne idée de ressusciter en format poche ce texte oublié et pourtant majeur par bien des aspects. Ce titre, la Confession de minuit, a été classé par Le Figaro littéraire comme un des douze meilleurs romans de la première partie du XXe siècle. Inconnu, levez-vous !
Publié le :
03/01/2021 à 10:07
Anonyme
2
Commentaires
5
Partages
On est désarçonné en entamant la lecture de cette Confession de minuit. Cette voix, cette patine, ce regard sur les choses, à la fois intériorisé, désenchanté et vertigineux, il nous semble le connaitre et l’avoir déjà éprouvé.
Mais où ?
Chez Calet dans Monsieur Paul ? Chez Camus dans L’Étranger ? Chez Sartre dans La Nausée ?
Il suffit pourtant de s’assurer de la date de publication de cette Confession de minuit (1920 donc) pour se rendre compte à quel point l’entreprise de Duhamel est puissamment novatrice.
Pour rappel, à la même époque, Colette écrit Chéri, Proust Le côté de Guermantes, Romain Rolland Clérambault. Et même si Mac Orlan fait entrer une nouvelle voix en résonance dans la littérature — la gouaille populaire — personne n’a encore eu l’audace d’exprimer ce sentiment de grand vide existentiel, de dépossession de soi et de folie menaçante qu’incarne celle de Louis Salavin. Pour pénétrer ce qu’il y a de novateur et de dérangeant dans le livre de Duhamel, il conviendrait plutôt d’aller voir du côté de Kafka. Il n’y aurait guère que chez l’auteur du Procès qu’on retrouverait avec cette Confession de minuit une vraie similitude. Mais les œuvres de l’écrivain austro-hongrois de langue allemande sont encore très loin d’être traduites en français à cette date…
La trame du roman est très simple. Presque inexistante. Louis Salavin est un petit employé, un gratte-papier qui sitôt son travail accompli rentre chez sa mère où il habite rue du Pot-au-fer sur la colline de la Contrescarpe. Louis avoisine les 30 ans. Il n’a pas de fiancée. Il n’a pas d’ambition. Il n’a qu’un seul ami, Octave Lanoue, qui vient de se marier avec Marthe et d’avoir un enfant dont Louis est le parrain. Mais quand ils se voient, les amis n’ont pas grand-chose à se dire. Pour Octave, la banalité des jours est toute naturelle. Pour Louis elle est une sourde angoisse.
Un jour, alors que rien ne prédisposait à ce geste, Louis Salavin, sans aucune retenue, se met à vouloir embrasser l’oreille de M. Sureau, son directeur. « Pour mille raisons que j’entrevoyais confusément, il me devenait nécessaire de toucher l’oreille de M. Sureau, de me prouver à moi-même que cette oreille n’était pas une chose interdite, inexistante, imaginaire. »
Pour absurde qu’il soit (le mot est lâché), ce geste irrépressible et décalé va avoir de graves conséquences pour Louis. Il perd sur-le-champ son emploi. Durant des mois, Louis paresse sur son canapé en consumant ses après-midis, au mieux il parcourt Paris en tous sens à la recherche d’un hypothétique travail auquel il ne croit plus.
Fondamentalement Louis est un antihéros. Mais sa spécificité dépasse ce cadre. En effet, bon nombre d’antihéros existent en littérature. On les reconnait, car les raisons de leur inaction est identifiable. C’est parce que Charles Bovary est au fond un brave type mal dégrossi qu’il ne voit pas les écarts d’Emma ; c’est parce que Fabrice del Dongo est resté un enfant rêveur et naïf qu’il ne comprend rien à la bataille de Waterloo qui se joue sous ses yeux. Pour Louis Salavin, les choses sont très différentes. Cet antihéros-là ne semble dupe de rien. Hyperconscient de son rapport problématique, voire déviant au monde, sa souffrance n’en est que plus vive.
En vérité, Salavin est assez intelligent pour savoir que c’est son intégrité psychique qui est en jeu. Il s’en ouvre un soir dans un bar à un inconnu à qui il livre sa confession. C’est du reste cette confession que nous lisons. Le mal de Louis est sans cause objective. Sans cause objective comment pourrait-elle être soignée ? Tournent dans sa tête des désirs pulsionnels : mort de sa mère, viol de la femme d’Octave, rêves scabreux. Montent parfois en lui de grands soubresauts de générosité. Soudain, il voudrait aimer tout le monde. Louis est incontrôlable. Sa vie est un enfer. Son mal est incurable.
C’est devant la racine d’un arbre (exactement comme le Roquentin de Sartre dans La Nausée !) que Salavin prenant conscience péniblement de son état peut enfin le décrire : « Moi, je ne sais pas me choisir. Trouver pensée qui voyage retrouve asile en mon âme. Toute graine qui tombe sur mon être y peut germer. Où suis-je là-dedans ? Qui suis-je dans cette foule ? Peut-il y a avoir du bonheur pour moi entre ces mille démons ennemis ? »
Et plus loin : « ce n’est pas ma faute, je ne suis pas le maitre ». Voici une phrase très étonnante. Ne fait-elle pas écho à celle de Freud qui deviendra célèbre : « Le moi n’est pas maitre dans sa propre maison » Introduction à la psychanalyse (1921). Le médecin viennois qui vient de donner le coup d’envoi de l’aventure psychanalytique dévoile que la conscience n’est qu’une infime partie du psychisme. L’homme est à lui-même son propre mystère.
En termes littéraires, les surréalistes et dadaïstes auront fait leur miel de cette révélation en recouvrant le monde de la représentation de tout un décorum de l’imaginaire que l’on retrouve chez Nadja ou dans le Paysan de Paris. Rien de tout cela chez Duhamel. Son héros Louis Salavin garde les pieds sur terre. Il n’est pas un poète. C’est un homme du commun. Mais sa faille, toute commune soit-elle, n’en est que plus ample dans sa béance. Il nous fait accéder à un désarroi universel qui va marquer la littérature de l’après-guerre avec le sentiment de l’absurde.
Ce sentiment d’inutilité de l’homme à trouver un sens à son existence et sa confrontation à un monde qui lui échappe, Louis Salavin en est certainement un des pionniers littéraires. Il veut escalader une montagne qui se dérobe sous lui. Voici chez ce petit homme si banal d’aspect et presque terne et au cœur d’une œuvre méconnue, toute l’histoire du XXe siècle qui est préfigurée.
Denis Gombert
Plus d'articles sur le même thème
L’Avenue Louise est l’une des plus importantes artères de Bruxelles. On oublie souvent qu’elle fut dédiée à la princesse Louise (1858-1924), fille aînée de Léopold II, le roi bâtisseur qui rénova la ville. Et l’on a tout autant perdu le souvenir de l’histoire rocambolesque et tragique de sa déchéance au sein des cours européennes de son temps... Ces mémoires romancés offrent au lecteur les confessions rares d’une princesse égarée par le destin. Par Louis Morès.
05/01/2025, 09:00
On ne pouvait pas laisser s’achever cette année 2024 sans célébrer les cent ans d’un des chefs-d’œuvre romanesques du XXe siècle. Des chefs-d’œuvre, la littérature française en a produit son lot, et les centenaires à venir ne manqueront pas : en 2026, ce sera Les Faux-monnayeurs, en 2032, Voyage au bout de la nuit, en 2038, La Nausée, etc. Mais les auteurs ensablés aussi ont leurs grands et petits chefs-d’œuvre, dont certains ont été chroniqués ici même : L’Enfant à la balustrade, Les Javanais, par exemple. Et maintenant Mes Amis d’Emmanuel Bove : avis à ceux qui ne l’auraient pas encore lu. Par François Ouellet.
15/12/2024, 16:14
Un peu avant l'excellent Elisabeth que nous avons chroniqué , les éditions Le Passeur avaient réédité en 2023 le roman Le poil de la bête de René-Jean Clot (1913-1997). Une fois de plus, soyons reconnaissants à cet éditeur d’oser ainsi remettre au goût du jour des auteurs injustement oubliés. René-Jean Clot l’est inexplicablement. Par Hervé Bel
01/12/2024, 09:00
Lorsqu’il y a tout juste vingt ans, Anne de Tourville (1910-2004) décéda à 94 ans, elle était bien oubliée du monde littéraire et l’est encore à ce jour. Elle avait pourtant remporté le Prix Femina en 1951 avec son roman «Jabadao» devançant entre autres, dès le deuxième tour, Louise de Vilmorin et Michel de Saint Pierre. Par Marie Coat
11/11/2024, 09:40
La vie de Paul Gadenne (1907-1956) a été marquée par l'épreuve de la maladie qui le contraint à abandonner une prometteuse carrière de professeur de lettres classiques et à séjourner périodiquement au sanatorium de Praz-Coutant, en Savoie (cadre de son premier roman « Siloé », objet d'un précédent article). Paul Gadenne termina ses jours à Cambo-Les-Bains, station thermale du pays basque reconvertie dans les années 30 en centre de cure pour les tuberculeux. Par Isabelle Luciat.
27/10/2024, 09:00
Non, Paul Nizan (1905-1940) ne fut pas seulement l’auteur d’un incipit resté célèbre et redécouvert par la jeunesse étudiante de mai 1968. « J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ». Cette « accroche » solennelle cache hélas un peu trop une oeuvre hybride passionnante. Mort en soldat à 35 ans en 1940, il fut jeté aux oubliettes de l’Histoire, répudié par ses camarades communistes.
Par Nicolas Acker
13/10/2024, 18:34
On ne lit plus Octave Feuillet (1821-1890), auteur à très grand succès du Second Empire et favori de lˊImpératrice Eugénie ; seul son nom sur la plaque bleue dˊune rue tranquille et banale du XVIème arrondissement, où habitaient de bons amis, m’a un jour rendu curieux de le connaître.
Les titres de ses romans ont l’odeur des armoires à linge bourgeoises, encaustique et lavande : « La Petite Comtesse » (1856), « Histoire de Sybille » (1862), « Julia de Trécoeur » (1872), voire réminiscents de la Comtesse de Ségur « Le Roman dˊun jeune homme pauvre » (1858)… Par Herbert Dune.
29/09/2024, 09:00
Paru en 1925, puis réédité dans une édition illustrée en 1930, La Revanche d’André Thérive (de son vrai nom Roger Puthoste) est un livre qui parle de la vieillesse, de la sénilité, de la mort, et surtout de la mesquinerie des vivants… Rien qui puisse a priori attirer le lecteur « feel good » Mais le style est magnifique, avec, l’air de rien, une musique enchanteresse. Quant à la fin du roman, autant le dire, elle est sublime. Soudain, après le crépuscule, c’est la lumière qui surgit, d’autant plus incandescente qu’elle est environnée d’ombres..
Par Hervé BEL.
15/09/2024, 09:00
Romancier, auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont La Fleur qui chante, chroniqué pour Les Ensablés par François Ouellet, André Beucler est un homme aux multiples talents. Il s’intéresse ainsi au cinéma, pour lequel il écrit plusieurs scénarios et même réalise quelques films. Mais Beucler brille aussi dans un tout autre exercice, le journalisme. De par ses contraintes notamment en termes de longueur et de style, l’article de journal s’apparente à l’art de la nouvelle ou du découpage en scènes du cinéma, un art dans lequel Beucler s’épanouit avec une aisance et un brio remarquables. Par Carl Aderhold.
25/08/2024, 09:00
Après la réédition du chef-d’œuvre Campagne (prix Femina 1937) dont même Le Monde s’est fait largement l’écho en 2023, les éditions Le Passeur republient aujourd’hui Élisabeth, troisième roman de Raymonde Vincent. Comme Marguerite Audoux (voir notre article sur Marie-Claire), elle fut un phénomène littéraire, s’avérant capable d’écrire un grand livre aussitôt remarqué et publié, alors qu’elle avait été illettrée pendant toute son enfance. Par Hervé BEL.
04/08/2024, 09:29
Encore connu des cinéphiles pour les adaptations au cinéma de ses romans Remorques (adapté par Jean Grémillon) et Capitaine Conan (prix Goncourt 1934, adapté par Bertrand Tavernier), Roger Vercel est un remarquable écrivain de récits maritimes, inspirés de témoignages de marins, recueillis à Dinan, ville où il vécut et exerça le métier de professeur de lettres. Par Isabelle Luciat
14/07/2024, 09:00
L’écoute d’un opéra de 1920 ensablé jusqu’à la fin du dernier siècle peut mener à la lecture d’un roman également ensablé pendant plusieurs décennies, l’un comme l’autre très célèbres en leurs temps et fort heureusement resurgis… quoiqu’ insuffisamment pour le livre, qui mérite largement un coup de projecteur. Par Marie Coat
23/06/2024, 09:00
C’est au début des années 80 que l’on commence à reparler Raymond Guérin. Les éditions « Le tout sur le tout » ont alors le courage de rééditer certaines de ses œuvres. Jean-Paul Kaufmann écrit sa biographie, remarquable comme tout ce qu’il fait, dans 31 rue Damour. Des articles sortent… Puis nouvel oubli, même s’il reste publié dans la collection Imaginaire, antichambre de l’oubli définitif. un oubli relatif à dire vrai. Régulièrement, des maisons d’édition (où trouvent-elles ce courage?) rééditent en effet une de ses œuvres. Finitude est de celles-ci. Par Hervé Bel
09/06/2024, 09:00
Merveilleuse parution chez Bouquins d’un inédit de Jean-René Huguenin. Les enfants de septembre, roman ébauché et par conséquent forcément inachevé révèle toute la palette émotionnelle et stylistique de JRH, auteur génialement prometteur décédé à 26 ans. Par Denis Gombert
26/05/2024, 09:00
Ce livre sensible et affranchi, à la croisée des genres de l’essai romancé et de la confession autobiographique, pousse à vouloir aller au-delà du visible, et à comprendre les fondamentaux de l’être dans les situations qui le déterminent et le construisent. Un flux de souvenirs et de sensations s’y déploie, dans une prose sans filtre avec en arrière-fond cette rivière berçant le pays de Charleroi qui entraîne l’esprit du narrateur dans les méandres géographiques, historiques et intimes de la formation d’un imaginaire. Par Louis Morès.
12/05/2024, 09:00
Né en 1899 à Saint Brieuc, dans une famille de condition modeste, Louis Guilloux a publié de nombreux romans dans lesquels il a témoigné d'une attention particulière pour les pauvres et les laissés pour compte. Son premier roman La Maison du peuple, publié en 1927, évoque la figure de son père, cordonnier et militant socialiste. Son œuvre la plus célèbre Le Sang noir (objet d'un précédent article) s'inspire de la vie de George Palante qui fut son professeur de philosophie et son ami. Par Isabelle Luciat.
28/04/2024, 10:59
Ces derniers temps, j’ai lu une romancière à l’écriture discrète et touchante qui se nomme Laurence Algan. On ne saurait presque rien d’elle si, en juillet 1944, elle n’avait répondu à l’enquête biographique que le journaliste et romancier Gaston Picard menait à l’époque auprès des écrivains pour le compte du Centre de documentation de la BnF ; les éléments biographiques fournis par l’écrivaine, Paul Aron les présente succinctement dans un article qu’il a intitulé « Une femme si simple » et qui est paru dans Les Nouveaux Cahiers André Baillon en 2014. J’y suis allé voir de plus près. Par François Ouellet
14/04/2024, 09:00
A l’automne dernier, sur les tables de la librairie chargées de l’abondante moisson de la rentrée littéraire, le regard est attiré par un livre relié entoilé d’un jaune éclatant, d’une romancière inconnue, Marie Laure. Son titre primesautier - La chambre des écureuils - intrigue : conte pour enfants ou ouvrage libertin ?
Ni l’un, ni l’autre, et il s’agit d’une réédition, chez Seghers, d’un roman écrit en 1946 -mais publié en 1955- par une femme hors du commun, bien plus célèbre comme mécène des arts et instigatrice de fastueuses fêtes mondaines, que comme écrivaine. Le pseudonyme de Marie Laure est en effet celui de Marie-Laure de Noailles, surnommée par l’une de ses biographes « la vicomtesse du bizarre ».
Par Marie Coat
31/03/2024, 09:00
La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy
17/03/2024, 09:00
« Ouf,
La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux,
à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province.
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller.
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride.
Par Carl Aderhold
03/03/2024, 09:00
Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.
Par Louis Morès.
18/02/2024, 09:00
J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.
04/02/2024, 09:00
Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.
22/01/2024, 12:17
Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL
Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.
31/12/2023, 09:00
A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre. par Carl Aderhold
10/12/2023, 09:08
Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent.
Par Denis Gombert.
26/11/2023, 09:00
Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat
12/11/2023, 09:00
André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.
29/10/2023, 22:17
Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat
15/10/2023, 09:00
Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne. Par François Ouellet
24/09/2023, 12:11
Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.
11/09/2023, 11:55
Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.
Par Antoine Cardinale
27/08/2023, 09:00
En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.
13/08/2023, 11:19
Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.
30/07/2023, 10:05
Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.
16/07/2023, 09:00
Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL
02/07/2023, 12:20
Autres articles de la rubrique Livres
Dans les récits de fiction, les maisons hantées ne se contentent jamais de faire simplement partie du décor : elles sont des lieux de mémoire, des labyrinthes émotionnels et parfois même des entités vivantes qui incarnent les peurs, les secrets et les blessures des personnes qui les habitent. Dans Carcoma de Layla Martínez (trad. Isabelle Gugnon), cette tradition littéraire prend une forme singulière, où la maison devient le symbole d'un héritage familial fait de douleurs et de malédictions.
14/01/2025, 09:00
Dans le Boston de la Seconde Guerre mondiale, une journaliste tenace et un agent du FBI réticent s’unissent pour affronter la montée de forces fascistes dans ce thriller historique captivant. Le jeu de la rumeur de Thomas Mullen raduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Bondil.
14/01/2025, 09:00
Vingt ans après ses premières aventures, l’oncle, désormais sexagénaire, traverse une série de crises : la mort de sa mère, un père en Ehpad, l’annonce de son expulsion de son appartement parisien, l’épuisement lié à son métier de professeur, et un corps qui commence à flancher. À cela s’ajoutent des déboires sentimentaux et érotiques qu’il accumule sans relâche.
14/01/2025, 08:00
Ned Beauman est un auteur britannique connu pour ses romans satiriques et teintés d’humour noir. Il a été salué pour son style unique à de nombreuses reprises. Parmi ses œuvres notables, on peut citer L’accident de téléportation (trad. Catherine Richard) sélectionné pour le Booker Prize en 2015. C’est une oeuvre typiquement beaumanienne : innovante, drôle et saturée d’humour noir, dans lequel la science-fiction et la comédie entrent en collision pour créer un récit à l’humour pinçant.
13/01/2025, 08:58
Capturé par le GSIM, un groupe terroriste lié à Al-Qaida, Olivier Dubois a passé 711 jours en captivité dans le désert malien. Correspondant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, il travaillait au Mali depuis six ans lorsqu’il a été enlevé.
12/01/2025, 09:00
Quand on se retrouve dans une situation de séparation, il n’est pas toujours facile d'y voir très clair. Si les professionnels du droit sont là pour nous aiguiller, il est aussi important de connaître le cadre légal qui entoure toute procédure de garde des enfants, avec le principe de pension alimentaire qui va avec.
11/01/2025, 13:24
BONNES FEUILLES – Une relecture de la sexualité éclairée par Deleuze, Foucault, le féminisme matérialiste (Wittig) et les théories du genre (J. Butler). Cet essai, traduit de l’anglais par Vanasay Khamphommala,
dans une démarche de philosophie radicale lesbienne, explore notamment le godemiché et ses multiples significations au sein du système patriarcal.
11/01/2025, 10:30
BONNES FEUILLES – En février 2000, Augusto Pinochet termine 17 mois de détention à Londres. Le juge espagnol Baltasar Garzón semble avoir accompli l'impensable : poursuivre l'ancien dictateur en justice pour génocide, terrorisme et violations massives des droits de l'homme.
11/01/2025, 09:00
La NRF fait entrer dans sa bibliothèque de la Pléiade D.H. Lawrence, sous la direction de l’écrivain et professeur de littérature anglaise Marc Porée, avec la collaboration de Laurent Bury, également professeur de littérature anglaise et traducteur. Ce volume contient le roman Femmes amoureuses, les nouvelles La Coccinelle, Le Renard et La Poupée du Capitaine, ainsi que le plus connu de ses romans, L’Amant de Lady Chatterley.
10/01/2025, 15:35
BONNES FEUILLES – Sur le corps de trois victimes, un post-it est collé, signé L’Attrapeur à l’encre noire, accompagné d’un chiffre. Dans son refuge, Stéphane Brindille comprend que chaque meurtre de femme est un message qui lui est destiné. Contraint de sortir de l’ombre, il décide de se livrer à la police.
10/01/2025, 12:33
Les semaines se suivent et se ressemblent. Freida McFadden continue ainsi de dominer les librairies et les points de vente. Mais, cette fois, ce n’est pas seulement un doublé : c’est un triplé ! La Femme de Ménage, toujours en tête (37.532), est suivie par son fidèle dauphin Les Secrets de la Femme de Ménage (28.576), tandis qu’un troisième opus, La Femme de Ménage Voit Tout (7593), fait une entrée remarquée dans le top 10 de cette nouvelle semaine (du 30/12 au 5/01), en 8e position. Les trois ouvrages sont des traductions de Karine Forestier.
10/01/2025, 12:29
Dans 1Q84 (éditions Belfond, 2011, traduction d’Hélène Morita avec la collaboration de Yôko Miyamoto), dès le second chapitre du livre, Tengo, un jeune écrivain, s’entretient avec Komatsu, brillant éditeur antipathique. À travers les propos tenus par ce dernier, Haruki Murakami nous livre une vision schématique de ce que serait le pouvoir romanesque, les facteurs qui le déterminent en profondeur.
10/01/2025, 10:52
BONNES FEUILLES – Pourquoi les filles ne pourraient-elles pas jouer au football, et pourquoi les garçons devraient-ils obligatoirement y jouer ? Qui veut jouer au foot ? de Myriam Gallot est un petit roman inclusif, adapté en version DYS, pour que chacun puisse y trouver son bonheur.
10/01/2025, 09:00
Dans un univers où la Nuée domine et où les îles sont des êtres vivants, Anouck Faure nous offre avec Aatea une aventure palpitante et profondément introspective. On y retrouve avec plaisir sa plume poétique et l’originalité de son univers, comme déjà dans La cité Diaphane paru aux éditions Argyll en 2023. L’autrice nous embarque avec Aatea dans un fabuleux récit d’aventure et de fantasy qui explore la quête d’identité et la recherche de ses racines. Par Anne-Charlotte Mariette.
09/01/2025, 10:49
Si Gustave Roud était mort à trente ans, il serait resté dans les mémoires comme un critique d’art. Fasciné par les images depuis son enfance, il publie dès les années 1920 des articles sur des sujets aussi divers que les fresques religieuses de Masolino en Lombardie ou les œuvres controversées du peintre suisse René Auberjonois.
09/01/2025, 09:30
Un voyage mémorable, empreint de riches références culturelles, au cœur de l’univers captivant de la neige. Du poudroiement délicat sur les villes aux sommets immaculés des neiges éternelles, en passant par glaciers, séracs, névés et congères, il explore les multiples facettes de ce phénomène où rêve et réalité s’entrelacent harmonieusement.
09/01/2025, 09:00
BONNES FEUILLES — Patagonie. XIXe siècle. Le missionnaire Thomas Bridge rédige un dictionnaire yamana-anglais. Qui fera de nombreux voyages, à travers le monde et les cultures. Michael Hugentobler écrit Terres de feu, une biographie de cet ouvrage. Avec la traduction de Delphine Meylan, l’œuvre paraîtra aux éditions Hélice Hélas.
08/01/2025, 07:00
Les Éditions des Instants ont publié la correspondance entre le moraliste, essayiste, grand ami de Chateaubriand et probablement hypocondriaque, Joseph Joubert, et la femme de lettres, maîtresse du même Chateaubriand, Pauline de Beaumont, qui, elle, est atteinte « d’un mal nullement imaginaire que ni elle ni son entourage n’appellent jamais la tubercule ».
07/01/2025, 11:01
2025 marque les quarante ans de la disparition d’un écrivain de génie et inclassable : Italo Calvino. À cette occasion, la NRF publie, dans sa toujours sublime Bibliothèque de la Pléiade, ses romans dans une édition présentée par l’historien, critique littéraire et traducteur Yves Hersant.
07/01/2025, 10:54
Hugues Pagan occupe une place à part, un peu déphasée, au rayon polars. Et son flic fétiche, l'inspecteur Schneider, également. Une fois de plus, voici un roman d'une noirceur désespérée dans une ambiance très seventies. Sans doute pas l'épisode le plus accessible de la série.
07/01/2025, 10:01
2 Commentaires
NAUWELAERS
03/01/2021 à 21:52
Autre roman de l'absurde existentiel, «Le Feu follet » immortalisé par un poignant Maurice Ronet dans le film homonyme de Louis Malle (1963).
Qui présente encore un grand impact, semble-t-il: il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de le revoir à la Vidéothèque de Paris et la salle était pleine à craquer.
Mais surtout de jeunes dont certains ont dû s'asseoir sur les marches adjacentes faute de sièges disponibles !
Cela m'avait impressionné.
Comme quoi l'angoisse existentielle, le désespoir larvé ou brûlant et le sentiment d'absurde traversent les générations et les époques...
Suicide du héros du roman «Le Feu Follet» et de l'auteur Drieu la Rochelle.
Une thématique récurrente et importante dans la littérature, celle de l'impuissance à vivre...
Depuis (au moins !) l'immense succès du premier roman de Goethe «Les Souffrances du jeune Werther» qui amène au suicide du héros...et de nombreux lecteurs qui eurent la fâcheuse idée de l'imiter !
Puissance parfois renversante de la littérature et de l'art...
CHRISTIAN NAUWELAERS
Infinie
21/07/2023 à 09:05
A force de prendre des risques sans en peser les conséquences, il arrive d escalader la montagne qui se dérobe, et de trouver le sens de sa vie qui est dans l eau delà mais traverse le passage “Terrre”…..
J ai lu et adoré “confession de minuit” a l âge de 25;ans et j ai noté : humain.bien ecrit.poétique. Profond.
Je retrouve ces annotations par hasard a l âge de 83 ans et je vais racheter “ confession de minuit” afin de le relire……
J ai bcp apprécié votre commentaire.