Dans le sillage de Victor Hugo et de ses explorations des égouts parisiens dans Les Misérables, où il révèle la complexité et l'importance cruciale des infrastructures souterraines, nous découvrons que les thèmes de l'urbanisme et de l'hygiène transcendent les frontières et les époques. La littérature belge, avec ses nuances propres, offre également des perspectives fascinantes sur les infrastructures urbaines, en particulier à travers des œuvres qui illustrent comment les villes façonnent et sont façonnées par leur environnement souterrain.
Le 27/04/2024 à 10:30 par Victor De Sepausy
1 Réactions | 257 Partages
Publié le :
27/04/2024 à 10:30
1
Commentaires
257
Partages
Les canaux de Bruges dans Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach
Dans Bruges-la-Morte, roman emblématique de la littérature symboliste belge publié en 1892, Georges Rodenbach peint une image poétique et mélancolique de Bruges, utilisant ses canaux comme métaphores de la stagnation et du deuil.
Bien que ce roman ne traite pas directement des égouts, la représentation des canaux comme éléments vitaux mais souvent ignorés de la structure urbaine évoque des parallèles avec les systèmes d'égouts en tant que réseaux cachés essentiels à la vie de la ville. Rodenbach, à travers ses descriptions détaillées, montre comment ces voies d'eau influencent non seulement l'atmosphère de la ville mais aussi la psychologie de ses habitants.
Dans Bruges-la-morte, les canaux de la ville sont décrits comme des lieux sombres et mystérieux, qui reflètent l'état d'esprit du personnage principal, Hugues Viane. Il faut dire que Viane est un veuf qui est hanté par le souvenir de sa femme décédée, et il erre dans les rues et les canaux de Bruges en quête de réconfort et de consolation. Les canaux sont décrits comme des endroits où le passé et le présent se mélangent, où les souvenirs et les fantômes du passé hantent encore les lieux.
Les canaux de Bruges sont également un symbole de la décadence de la ville, qui était autrefois une ville prospère et animée, mais qui est maintenant tombée dans l'oubli et la mélancolie. Les canaux sont décrits comme étant remplis d'eau stagnante et de débris, ce qui reflète l'état de délabrement de la ville. Cependant, les canaux sont aussi décrits comme étant d'une beauté étrange et envoûtante, ce qui reflète la fascination de Viane pour la ville et ses mystères.
L'infrastruture cachée de Bruxelles : des lieux inspirateurs et riches d’un lourd passé
À l'instar de Paris, Bruxelles possède son propre labyrinthe de canalisations et d'égouts qui jouent un rôle discret mais essentiel dans le quotidien de ses résidents. Cette infrastructure, tout comme celle décrite par Hugo, implique une gestion complexe et nécessaire, reflétant les avancées en matière d'urbanisme et d'assainissement. Les égouts, loin d'être de simples conduits, sont des artères vitales qui reflètent les défis écologiques et sociaux de l'urbanisme contemporain.
L'histoire des égouts de Bruxelles remonte au Moyen Âge, lorsque la ville était encore entourée de remparts et que les eaux usées étaient simplement jetées dans les douves. Cependant, avec l'expansion de la ville et l'augmentation de la population, ce système est rapidement devenu insuffisant et insalubre.
Au XIXe siècle, la ville de Bruxelles a entrepris de moderniser son système d'égouts en construisant un réseau souterrain de canalisations. Les travaux ont débuté en 1865 sous la direction de l'ingénieur Victor Besme, qui a conçu un système d'égouts séparatif pour les eaux usées et les eaux pluviales. Les travaux ont duré plusieurs décennies et ont nécessité la construction de nombreux ouvrages d'art, tels que des ponts, des siphons et des bassins de rétention. Aujourd'hui, le réseau d'égouts de Bruxelles s'étend sur plus de 1 800 kilomètres et dessert une population de plus d'un million d'habitants.
Bien que le système d'égouts de Bruxelles soit aujourd'hui considéré comme l'un des plus modernes et des plus efficaces d'Europe, il a connu de nombreux défis au fil des ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les égouts ont été utilisés comme abri par les résistants belges, et de nombreuses sections ont été endommagées par les bombardements. Dans les années 1970 et 1980, la ville a connu une crise de l'eau due à la pollution des rivières et des nappes phréatiques, ce qui a nécessité une modernisation et une extension du réseau d'égouts.
L'inspiration des égouts dans la littérature belge
Si Victor Hugo a utilisé les égouts de Paris dans son roman Les Misérables pour critiquer les conditions sociales et pour mettre en scène des récits de survie et de rédemption, les auteurs belges comme Rodenbach utilisent les canaux pour explorer des thèmes de solitude et de réflexion intérieure. Ces thèmes sont d'autant plus pertinents aujourd'hui, alors que les villes, y compris Bruxelles, continuent de devoir faire face à des problèmes d'urbanisation, de surpopulation, et de pollution.
Les récits de Rodenbach et de Hugo, en illuminant les aspects souvent invisibles des villes, nous rappellent l'importance de maintenir ces systèmes non seulement fonctionnels mais aussi respectueux de l'environnement. À Bruxelles, la nécessité de services de débouchage spécialisés est cruciale pour prévenir les désagréments et les risques sanitaires associés à un entretien négligé. Des entreprises spécialisées dans le débouchage à Bruxelles jouent un rôle indispensable dans la préservation de la qualité de vie urbaine, garantissant que les égouts, tout comme les canaux dans la littérature, continuent de servir efficacement et discrètement la société.
Une littérature qui dépeint les facetters multiples de la capitale belge
L'un des écrivains belges les plus célèbres est certainement Georges Simenon, créateur du personnage de Maigret. Dans ses romans policiers, Simenon décrit la ville de Bruxelles avec précision et nous fait découvrir ses quartiers populaires, ses bars et ses bistrots. Dans Le Pendu de Saint-Pholien (1931), par exemple, Simenon nous emmène dans le quartier des Marolles, connu pour son marché aux puces et ses habitants hauts en couleur.
Un autre écrivain belge, un peu moins connu aujourd'hui, a écrit sur les facettes multiples de la ville de Bruxelles est Paul Nougé (1895-1967), rattaché au surréalisme. Dans son recueil de poésie Écrit en prose, Nougé décrit la ville de manière surréaliste, en utilisant des images étranges et des associations inattendues. Dans son poème « La Ville », il décrit Bruxelles comme une ville « où les maisons sont des boîtes à surprises et les rues des rubans de Moebius ».
Bruxelles est également présente dans les œuvres de l'écrivain belge d'expression néerlandaise Hugo Claus. Dans son roman La Rumeur, Claus décrit la ville pendant la Seconde Guerre mondiale, en se concentrant sur les tensions entre les Flamands et les Wallons. Dans Le Chagrin des Belges (1983), Claus montre aussi comment Bruxelles, ) partir des années 1980, doit de plus en plus faire face à des conflits communautaires et à la corruption politique.
A travers les œuvres littéraires, se dessine une vision de l’urbanité passée et moderne. Cela montre aussi non seulement la continuité des défis urbains à travers les siècles mais également comment la littérature peut éclairer et influencer notre compréhension et notre gestion des infrastructures vitales de nos villes.
Crédits illustration Pexels CC 0
Par Victor De Sepausy
Contact : vds@actualitte.com
1 Commentaire
Toinou
27/04/2024 à 10:51
L'article est intéressant mais le titre est tout de même peu éclairant. À peine deux auteurs sont cités : l'un n'est pas belge, l'autre ne s'intéresse pas spécifiquement aux "infrastructures souterraines". J'étais curieux de trouver des idées de lecture, je reste sur ma faim.