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Les Ensablés - "Le désordre" et autres textes de Madame Simone

De son vrai nom Pauline Benda, elle est née en 1877 dans un milieu favorisé, d'un père juif, Eugène Benda, agent de change, et d'une mère, catholique et ancienne danseuse à l'opéra. L'éducation de Pauline fut celle, sans doute, de Gilberte Swann: des bonnes anglaises en uniforme et des promenades aux Champs-Elysées, des études dans des écoles privées. Son cousin est Julien Benda, intellectuel de l'entre-deux-guerres, connu pour son célèbre essai "La trahison des clercs" paru en 1926. La vie de Madame Simone est si longue qu'il est difficile de tout en dire ici (1).

Le 20/08/2017 à 09:00 par Les ensablés

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20/08/2017 à 09:00

Les ensablés

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Par Hervé Bel

L'événement marquant de sa vie est assurément la mort de son père, alors qu'elle n'a encore qu'une dizaine d'années. Influencée par son frère, elle perd la foi. Mais pourquoi le désastre de cette révélation monstrueusement précoce? Elle bouleversait mon équilibre mental, alors que la pitié ordonnait non de m'éveiller mais de m'engourdir. Sans répondre à cet enseignement ni le suspendre par un gémissement, une larme, le temps que le rosier rose installé par Dora sur le balcon de ma chambre eût perdu ses fleurs, mon innocent bourreau avait réussi à m'arracher une seconde fois mon père en ne m'accordant après la vie qu'une immortalité spirituelle sans mémoire, ou le néant: en somme, me dépouillant de ma dernière richesse, et me laissant véritablement seul avec mon désespoir (2).

Cette blessure est aggravée par sa mère qui, dès la mort de son mari, affiche sa liaison avec un homme d'affaires. Plus tard, elle reviendra sur cette partie douloureuse de sa vie pour essayer de comprendre, excuser peut-être, sa mère qui, jeune au moment de son veuvage, avait tout simplement encore envie de vivre. Mais à l'époque, ne le comprenant pas, Pauline s'isole, étudie, lit, se rend à la Salpêtrière écouter Pierre Janet (1859-1931) et au Collège de France les cours de psychologie expérimentale de Ribot (1859-1931). A la demande de sa mère un peu effrayée par ces intérêts jugés peu féminins, elle accepte de suivre des cours de diction et rencontre ainsi le grand comédien Le Bargy (1858-1936) qu'elle épouse très vite, peut-être pour échapper à sa mère, avant de se rendre compte que l'homme ne l'aime pas mais croit en son talent.

Elle va devenir une comédienne célèbre. Repérée par la grande Sarah Bernhardt, elle joue dans Chantecler de Rostand et dans de nombreuses pièces de Porto-Riche (dont on peut voir la tombe dans le cimetière marin de Varengeville, près de Dieppe où Pauline, enfant, allait passer ses vacances). André Gide la rencontre le 5 janvier 1907, chez Léon Blum qui s'apprête à publier son livre sur le mariage. Gide n'est pas tendre dans son journal: Celle-ci (Simone), sitôt introduite, saisit ma main que je ne savais si je devais lui tendre et manifeste un vif plaisir de me voir, bien qu'elle ne sache sans doute pas qui je suis. Le visage très plâtré sous un voile, des yeux sournois et plus moqueurs qu'intelligents ; le corps absorbé par la robe, jupe et boléro de fourrure, manchon. Elle fait la frileuse et se blottit. Sa voix est souple et cajoleuse. Gide était mauvaise langue parfois.

Elle divorce du volage Le Bargy pour épouser le non moins volage Claude Casimir-Périer, fils du président de la République. Très vite, le couple n'est plus qu'une fiction. Madame Simone est vive, intelligente, et ne tarde pas à devenir l'amie de tout ce que Paris compte alors d'important dans le domaine des lettres. La liste est étourdissante: Léon Blum, Cocteau, Anne de Noailles, Daudet, Péguy, Rostand, et bien d'autres dont les noms évoquent tant de souvenirs. Elle dit avoir très bien connu Proust (mais je n'ai trouvé aucune référence précise dans les biographies sur Proust). Dans un entretien de 1971 qu'on peut voir sur le site de l'INA, elle dit l'avoir rencontré en 1904, dans des circonstances surprenantes. Une nuit, très tard, son attention est éveillée par des petits cailloux frappant sa fenêtre. Elle se penche et voit deux hommes, Proust et René Blum (frère de Léon, 1878-1942, mort en déportation), très excités, qui veulent lui parler. Elle les fait monter. Ils lui apprennent qu'une actrice qui avait pris sa place dans une pièce de Berstein l'a très mal jouée. C'est donc un four qui ne peut que la réjouir. Elle fait entrer Proust et son ami dans la cuisine et leur sert des restes de veau froid. Madame Simone dit qu'en ce temps-là (Proust n'entreprend la Recherche qu'en 1907), on ne pouvait imaginer que cet homme à moustache noire deviendrait un des plus grands écrivains de sa génération.

En 1913, elle rencontre Alain-Fournier de dix ans son cadet, secrétaire de son mari Claude Casimir-Perier, et c'est une passion partagée, vive, dont Madame Simone, à la télévision en 1971, a encore du mal à parler. Elle est enceinte et avorte, ne s'imaginant pas être mère. Leur passion n'en souffre pas. Ils se voient autant que possible, en gardant les apparences vis-à-vis du mari. Mais le manque les torture, surtout Alain-Fournier, esprit hypersensible, qui vient d'achever "Le grand Maulnes", et que la jalousie dévore, car Simone est actrice et voit beaucoup de monde. Puis la guerre éclate. Pauline lui promet d'être sa femme.

Début septembre 1914, elle apprend la mort de son ami Péguy. Quelques jours plus tard, c'est celle d'Alain-Fournier tué à la tête de sa compagnie. Une fois de plus, le destin l'a privée de son amour le plus cher. Cela la confirme dans l'idée que le monde des hommes est dénué de sens. Ariane Charton, dans sa belle biographie sur Alain-Fournier (Folio biographies, 2014) revient longuement sur cette liaison célèbre, en rappelant qu'elle souleva la colère d'Isabelle Rivière, sœur d'Alain-Fournier et épouse de Jacques Rivière; celle-ci décrivant Madame Simone comme une maîtresse exigeante, capricieuse, qui le détourne de sa voie littéraire en le poussant à écrire pour le théâtre et de la voie de son cœur, qui aspire à la pureté (p.38). Madame Simone, dans ses souvenirs Sous de nouveaux soleil (1957), a une toute autre vision des choses, et je suis tenté de la croire, allez savoir pourquoi! Il y a dans la réaction d'Isabelle Rivière, à propos de l'amour de son frère, quelque chose qui me déplaît.

La mort d'Alain-Fournier l'atteint au plus profond d'elle-même. Mais un peu plus tard, elle retrouve son grand ami, le poète François Porché (1877-1944), revenu du front très malade. Elle va le soigner, le guérir, et finir par retrouver la force de vivre. Son deuxième mari étant tué sur le front en 1915, elle épouse François Porché en 1923, et ils ne se quitteront plus (Porché meurt en 1944).

Elle avait toujours aimé raconter des histoires. Porché la pousse à les écrire. Et c'est ainsi que, délaissant peu à peu le théâtre, elle aborde la littérature et publie son premier roman "Le désordre" en 1930. Je l'ai trouvé par hasard au marché de Brancion, jauni et abîmé. Le 22 février 1931, Gide lit lui aussi "Le désordre", et ce n'est pas pour complimenter l'auteur: Je fais effort pour lire le livre de Simone (Le désordre). Ne sais si je pourrais continuer. J'ai le plus grand mal à comprendre ce qui est mal écrit. Chaque phrase m'arrête, et ce continuel changement de temps, au début: ce passage du présent au passé, puis à l'imparfait." Et il cite les fautes, impitoyablement. Sévérité méritée ou influencée? Gide avait accueilli Alain-Fournier en Normandie, en 1911, juste avant que celui-ci ne rencontre Madame Simone, et il était proche de Jacques Rivière mal disposé à l'égard de Simone.

Mais, de fait, la lecture de "Le désordre" laisse une impression dubitative. L'histoire ne manque pas de sel, mais celui-ci est trop dilué, l'action étant assez pauvre, au bout du compte. Emma Collinet, l'héroïne, est une jeune fille enseignante en mathématiques dans une école de sœurs. Elle vit à Paris, loin de sa mère, une ancienne danseuse, établie à Arcachon (où la petite Pauline allait également passer ses vacances). Ayant perdu son père de nombreuses années auparavant, Emma est hantée par sa mort, persuadée qu'elle a perdu là ce qui lui permettait de vivre. Elle s'est réfugiée en elle-même, dans une vie très ordonnée et sage, contrairement à sa mère qui, dès la mort de son mari, s'est amourachée d'un homme d'affaires. Emma est appelée à Arcachon, s'y rend aussitôt et retrouve sa mère toujours aussi indifférente et cruelle et qui, ne voulant plus son vieil amant, fréquente un gigolo danseur de tango.

Sa fille supporte la situation sans rien dire, étonnamment d'ailleurs. On ne comprend pas bien. Puis Emma entreprend un long voyage vers l'Algérie pour vendre un terrain dont elle est l'héritière. Sur le bateau, elle rencontre un certain Guérin, un vieux beau distingué qui lui plaît, une espèce d'escroc, un comédien (songe-t-elle, un peu, à son premier mari, Le Bargy?). A la suite d'un malentendu, Guérin, dans l'obscurité, croyant être avec une autre femme, embrasse Emma. Il ne faut pas plus que ce baiser pour qu'Emma tombe amoureuse de lui, et se sente prête à tout donner, elle et son argent. Le désordre gagne son esprit.

Mais sa passion n'aboutira à rien, Guérin révélant trop tôt sa vraie nature. Elle rentrera à Paris, cherchera par voie de petites annonces à trouver un homme puis renoncera. L'aventure est finie, le désordre aussi. S'annonce pour elle une vie triste à l'ombre d'une école de bonnes sœurs et du cimetière où repose son père. Ici régnait l'ordre, un ordre profond, véridique; et aussi une grande paix. Quelle épouvante, pour certains (...) Quel refuge pour les autres, dont une âme pure habite le corps; car pour cette âme, dans le désordre du monde, il n'y a point de place, sinon dans une autre âme. (...) Elle s'éloignait, se retournait, pour regarder la tombe. Elle souriait, à travers ses larmes, de voir dans quel ordre, symétrique et sévère, elle avait disposé les fleurs.

Dans ce roman, Madame Simone met beaucoup d'elle-même: l'amour du père perdu trop tôt (elle fait mourir le père de son héroïne en mai, comme le sien), sa relation difficile avec sa mère vite consolée (dans le roman, l'amant s'appelle Fitz-Gérard), sa tentation du désordre à laquelle elle céda, réservant la sagesse à son héroïne. J'ai voulu écrire un roman de la pureté, dira t-elle à la parution de son roman. Il y a dans "Le désordre" de belles pages, quoi qu'en dise André Gide, notamment la façon de décrire physiquement ses personnages, ce qui n'est jamais aisé. De la bonne, Carmen, elle écrit: Elle souriait, heureuse et comme à elle-même, tels ces faux pauvres à qui l'on fait dédaigneusement l'aumône et qui savent l'endroit où se cache leur trésor. Elle avait une tête trop forte pour sa petite taille, des yeux noirs, gros et doux, le nez court, une grand bouche rouge aux dents écartés. Mais une peau admirable, comme un satin nuptial, enrichissait ce visage ordinaire d'un voluptueux éclat (page 28).

Je me suis toujours demandé si les descriptions physiques des personnages ne sont pas dans les romans des à-côtés un peu inutiles, car lorsqu'on lit, il est rare d'imaginer les personnages tels qu'on nous les décrits. Mais là, dans ce texte, ces descriptions attirent, intriguent, et finalement, ce sont elles que l'on retient. Robert de Saint-Jean, dans la Revue hebdomadaire de février 1931, déclare, peut-être abusivement: livre impitoyable, d'une vigueur parfois cruelle presque intolérable, "Le désordre" ne sert aucune dogmatique et nous offre seulement le témoignage photographique sans réticences et sans retouches (...) Par ce seul roman, Madame Simone se classe dans le peloton de tête.

Dans les années qui suivent, elle publie encore deux romans. En 1935, elle entre au jury du Prix Femina dont elle assumera la présidence. Madeleine Chapsal l'a interviouvée en 1961 (ici). La déjà vieille dame (elle a 85 ans) déclare avoir feuilleté les 207 livres de la sélection 61 et lu entièrement 35 livres, notamment celui de Loys Masson "Le notaire des noirs" dont Henri-Jean Coudy a récemment parlé sur ce blogue. Quand on lui demande si elle est heureuse, elle répond que non: Comment pourrais-je être une personne heureuse, ayant perdu il y a seize ans l'homme qui était toute ma vie? (François Porché).

Ailleurs, à propos des romans écrits par les femmes, elle affirme: Une chose me gêne avec elles: on a toujours l'impression que leurs romans ont été suggérés par un événement ou par un épisode de leur vie. Les femmes ont besoin de se confesser. Pense-t-elle à son roman "Le désordre"? Ne lui en déplaise, me semble-t-il, l'écriture, qu'elle soit masculine ou féminine naît toujours d'un événement de sa propre vie que l'imagination et la pensée transcendent, ou non, en œuvre d'art. Pour le coup cette féministe célèbre est un peu sévère avec les femmes. D'ailleurs, si madame Simone est un peu restée dans la mémoire des hommes, c'est avant tout en raison de ses souvenirs que j'ai dévorés.

"L'autre roman" publié en 1954 est un grand livre, aussi bien par le style que par le propos. Un monde perdu, celui du Paris de Proust dans les années 1880, vu cette fois-ci par une femme, renaît sous sa plume. Mais pas seulement: on y suit le cheminement d'une pensée fouettée par une incessante angoisse: la mort de son père qui lui fait prendre conscience de la mort dont elle aura toute sa vie horreur. A Madeleine Chapsal, elle dira même avoir refusé d'avoir des enfants pour ne pas leur faire connaître les affres de l'agonie.

Une autre chose la poursuivra toute sa vie: cette découverte qu'elle fait, toute jeune encore, du passé de sa mère, dont elle voit la photo dans le portefeuille de son père: La hardiesse du vêtement excluait, même dans l'esprit d'une petite fille, l'hypothèse d'un bal costumé. (...) Ce que je ressentis à cette minute fut non pas du chagrin ou de la gêne, mais une frayeur (...) Etait-ce la crainte de me voir précipitée au cœur d'un secret que j'aurais dû longtemps encore ignorer et que je me trouvais partager maintenant (...)? Etait-ce pressentiment des peines dont un passé frivole menaçait mon avenir, ou encore la frayeur inconsciente du châtiment que le destin réserve à celui qui tire vers la lumière une vérité enfouie dans l'ombre? Mais peut-être, lointainement, le frisson d'une autre triste découverte, celle des amours mal assortis, des mariages non faits dans le ciel?

Les belles œuvres naissent-elles des traumatismes jamais guéris, toujours revus, imaginés, retravaillés, pour que le non-dit se fasse œuvre d'art? C'est en songeant à son angoisse précisément, oubliant l'artifice du roman pour lequel elle n'avait au fond aucun talent particulier, que Madame Simone, morte en 1985, nous touche encore. Je voulais absolument vous faire partager ma découverte, en espérant que vous y trouverez, cher lecteur, le même plaisir que moi.

Notes

(1). L'unique biographie est celle de Michel Forrier: Madame Simone, Editions Le Croît vif, 2008.

(2) L'autre roman, page 185. Plon, 1954.

Par Les ensablés
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2 Commentaires

 

Rouky

30/01/2020 à 14:24

Bonjour
J'ai tout lu , ce qui a été écrit sur Henri Fournier .
J'ai lu toutes ses correspondances . Ses petits carnets aussi .

J'ai fait toutes les recherches généalogiques , dont les actes de mariage de Pauline Benda , son acte de divorce .....
allez savoir pourquoi, mais c'est avec la vision d' Isabelle Riviere-Fournier que je suis tout à fait d'accord ....

Catherine

29/12/2022 à 17:20

J'ai moi aussi tout lu des deux protagonistes, ainsi que leur correspondance. Je ne suis sans doute pas complètement objective... quoi que...car "madame Simone" était pour moi "tante Simone" et que j'entendais sa voix enregistrée sur magnéto à bande lorsque ma mère tapait ses manuscrits. Elle avait en effet un caractère enjoué, un très bon sens de l'humour et de la compréhension pour les enfants que nous étions, ma soeur et moi, lorsque nous lui rendions visite rue du Bac.
Je pense que Henri Alain-Fournier était très loin de la pureté dont aimerait l'affliger sa soeur qui a fait preuve d'une jalousie énorme vis-à-vis de la femme qui a complètement conquis son frère.
La vérité se situe donc sans doute au milieu.

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            La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux, 
            à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province. 
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller. 
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride. 

Par Carl Aderhold

03/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Waterloo, Belges ou Français d'Albert du Bois (1872-1940)

Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.

Par Louis Morès. 

18/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

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Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

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Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

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Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

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Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

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Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

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Les Ensablés - Le meneur de Loup (1857) d'Alexandre Dumas (1802-1870)

Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.

Par Antoine Cardinale

27/08/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les Étangs de la Double, de Geneviève Fauconnier

En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

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Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

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Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

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Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

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Dans les murs de Carcoma : héritage maudit et réalisme social

Dans les récits de fiction, les maisons hantées ne se contentent jamais de faire simplement partie du décor : elles sont des lieux de mémoire, des labyrinthes émotionnels et parfois même des entités vivantes qui incarnent les peurs, les secrets et les blessures des personnes qui les habitent. Dans Carcoma de Layla Martínez (trad. Isabelle Gugnon), cette tradition littéraire prend une forme singulière, où la maison devient le symbole d'un héritage familial fait de douleurs et de malédictions.

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