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Les Ensablés - Rafales, de Roger Vercel (1894-1957)

Encore connu des cinéphiles pour les adaptations au cinéma de ses romans  Remorques (adapté par Jean Grémillon) et Capitaine Conan (prix Goncourt 1934, adapté par Bertrand Tavernier), Roger Vercel est un remarquable écrivain de récits maritimes, inspirés de témoignages  de marins, recueillis à Dinan, ville où il vécut et exerça le métier de professeur de lettres. Par Isabelle Luciat

Le 14/07/2024 à 09:00 par Les ensablés

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14/07/2024 à 09:00

Les ensablés

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Un riche volume publié en 2010 par les éditions Omnibus (mentionné dans l’un des trois précédents articles que « Les Ensablés » ont consacrés à Vercel) rassemble nombre de ces récits sous le titre Romans de la mer et du vent. L’appareil critique (établi par Dominique Le Brun et complété de cartes et dessins de François Le Guern) apporte d’utiles informations sur l’environnement de ces récits. On y lit que Vercel, bien que très informé sur le vécu des marins et habité du « constant souci d’écrire vrai », ne peut pas être considéré comme un « Joseph Conrad français » dans la mesure où il ne se base pas sur sa propre expérience.

Toutefois, j’ai trouvé dans les romans de Vercel le même souffle, la même intensité que chez Conrad, et aussi, une émouvante galerie d’antihéros confrontés à la violence et à la précarité de la vie. La courte nouvelle Rafales célèbre l’un d’entre eux, le capitaine Beugard, marin expérimenté tombé dans la déchéance de l’alcool, dont le nom, évoquant à la fois les beuveries et le beuglant, constitue tout un programme. Mais il serait réducteur de s’arrêter aux apparences...

Comme chez Conrad, Rafales se déroule essentiellement dans le huis clos d’un bateau. Les personnages sont exclusivement masculins. Le narrateur est un jeune officier de la marine marchande dont c’est le premier embarquement. L’incipit apporte de précieuses indications sur l’itinéraire de ce jeune homme, prénommé Jean, orphelin de mère depuis sa naissance, élevé par un père psychorigide qui exerce la profession d’armateur, confié à une grand-mère qui lui impose dès son plus jeune âge d’interminables visites chez de vieilles parentes.

Vivant dans un désert affectif, accablé d’ennui, Jean aspire à une vie aventureuse et ambitionne de présenter le concours de l’École Navale, mais son père lui imposera la plus modeste école d’hydrographie. Son diplôme obtenu, le jeune homme embarquera en qualité de lieutenant sur le premier bâtiment venu, pour fuir sa misérable vie d’enfant mal-aimé. Ce bateau s’avérera être le chalutier Noroît, en route pour pêcher la morue dans le Grand Nord. Il est commandé par le capitaine Beugard. « Tu sais comment on l’appelle ce bateau-là», interroge le père du narrateur. « Le Porte-Ivrognes. » Puis, il murmure : « Du moment que tu vas gagner ta vie... »

Oui, cet incipit pose le personnage du narrateur et nous le rend immédiatement sympathique, mais le jeune officier n’est pas le véritable héros du récit et il reste finalement le digne fils de son père par son regard distancié vis-à-vis des hommes du bord, qu’ils soient gradés ou simples pêcheurs. On imagine bien le contraste entre ce jeune homme bien éduqué, fils d’armateur et les pauvres hères peuplant le chalutier, présentés comme ignorants, ivrognes, bagarreurs, bestiaux, ce qu’ils sont indéniablement et le lecteur peut le constater au fil du récit.

Mais ne sont-ils pas aussi des bagnards de la mer risquant leur vie à tous moments (non seulement dans les tempêtes, mais aussi dans les manœuvres du chalut et de sa lourde cargaison), éloignés durablement de leurs familles et de toute marque d’affection, vivant dans la saleté et la promiscuité, pataugeant dans le sang et les entrailles des morues dépecées ? C’est bien au travers du regard du jeune lieutenant qu’il nous est donné de connaître les hommes du bord, un regard déformé par sa propre histoire.

Aussi, la compassion que l’on aimerait ressentir à l’égard du jeune novice est-elle souvent tempérée par l’absence de compassion que ce dernier manifeste lui-même vis-à-vis de ses compagnons. C’est tout le talent de Vercel que d’instiller dans ce journal de bord la psychologie de son narrateur et, par « rafales » inattendues, de laisser percer, comme à son insu, l’émotion et les sentiments, esquissant en filigrane le portrait d’un homme de cœur, le capitaine Beugard, qui aurait pu être pour Jean un authentique père de substitution.

Ainsi, Rafales pourrait se résumer comme le journal d’une rencontre avortée entre deux êtres humains d’exception, la jeunesse et la « bonne éducation » de l’un étant définitivement rebutées par la déchéance de l’autre. Si l’amour paternel est bien présent du côté de Beugard qui accueillera le jeune homme avec affection et enthousiasme, l’amour filial a trop longtemps été blessé pour être reconnu du côté de Jean.

Je ne trahirai pas le secret de Beugard qui ne sera dévoilé que dans les toutes dernières pages de la nouvelle. Deux épisodes d’une rare intensité le font apparaître dans l’éclat de sa splendeur passée d’homme sensible, intelligent, meneur d’hommes (on retrouve, à bien des égards, le personnage du capitaine Conan !), connaisseur inégalé de la mer, de ses tempêtes et de ses zones de pêche, doté d’un sang-froid à toute épreuve, maîtrisant excellemment son métier si bien que les ravages de l’alcool n’ont pas réussi à entamer ses réflexes... Le meilleur des capitaines, comme le reconnaissent la plupart des hommes du bord et toute sa garde rapprochée.

Le premier de ces épisodes se déroule pendant le trajet du retour. Après que l’un de ses officiers ait dû être évacué à la suite d’une blessure, le capitaine s’est imposé un accablant sevrage alcoolique afin de relayer son jeune lieutenant surmené. Beugart est de quart alors qu’une tempête vient brusquement de se déclarer, mais Jean n’a aucune confiance. Il quitte sa cabine pour remonter sur la passerelle :

Il [Beugard] avait les yeux à demi ouverts, sous les paupières lourdes, car il semble toujours plus attentif à ce qui se passe en lui, à ce qui le ronge, qu’à ce qui survient dehors. Je me suis calé dans un angle, j’ai collé le front à la vitre, et j’ai regardé de toutes mes forces. La pluie et la brume, jointes au crépuscule, bornaient la vue à cinquante mètres.

 

Tout à coup, sans que j’aie rien compris, j’ai senti le bateau se coucher tout entier sur tribord. Ce n’est qu’après que j’ai aperçu, crevant la brume, à quelques mètres à ma gauche, la ruée noire d’une puissante étrave. Le coup de barre de Beugard avait devancé mes yeux et évité l’abordage. Si j’avais été seul sur cette passerelle, comme il m’est arrivé parfois de le souhaiter, avec une présomption de gamin ! J’en ai frissonné ! Je me suis retourné vers le capitaine, qui ne bougeait plus et ne semblait même pas s’apercevoir qu’il venait de sauver le bateau.

Je lui ai crié : – Il était temps ! Il n’a fait qu’un imperceptible signe de tête, et il a repris sa veille. S’il pouvait rester jusqu’au bout tel que je l’ai vu pendant ces minutes, je serais heureux, en partant, de lui serrer la main.

Par ces quelques lignes, le narrateur redonne toute sa dignité au maître du bord qui de « Beugard » devient « le capitaine » lorsqu’il est désigné pour la seconde fois. Un mea culpa semble même se glisser dans l’aveu de « présomption de gamin » et enfin, une émotion « J’en ai frissonné ! » Mais quand il s’agit de parler au capitaine, le jeune lieutenant, incapable de traduire ses sentiments, ne peut qu’émettre un constat impersonnel « Il était temps ! »

Cet épisode, qui aurait pu rapprocher les deux hommes, aboutit à une piètre conclusion, comme si l’ultime geste de reconnaissance du jeune homme ne se traduisait que par le vœu d’une simple poignée de main, donnée « en partant » qui plus est. Le jeune lieutenant reste dans le strict registre professionnel des officiers, registre qui n’est plus du tout celui du capitaine Beugard, homme détruit qui aurait pu trouver une forme de rédemption, ou du moins de réconfort, dans un élan du cœur.

Le second épisode se situe à proximité des côtes anglaises, le retour est tout proche et les hommes sont en liesse, à l’exception de deux d’entre eux :

... je me sens retranché de la joie de tous; car tous sont attendus, et moi je ne serai que supporté... D’instinct, je suis allé retrouver sur la passerelle le seul homme qui me ressemble ce soir, le seul que la solitude enveloppe, mais ce n’est pas la même solitude. La sienne est celle d’une vie manquée, déchue, méprisée; c’est son passé qui écarte de lui les autres. Moi, c’est l’avenir qui m’isole déjà, un avenir qui commence, dès ce moment (…) Quand je suis entré, Beugard m’a regardé, un regard si pénétrant qu’il m’a cloué sur place. J’ai senti qu’il comprenait tout, qu’il devinait tout, mes craintes, mes rancunes, mes chagrins qui affluent ce soir. Ses yeux étaient devenus humains! (…) J’ai tremblé qu’il ne parlât, et mes yeux ont dû le supplier de n’en rien faire, car il a détourné la tête, scrutée un instant la nuit, puis il est parti pesamment vers sa cabine, bien que son quart ne fût pas achevé. Mais en passant, il m’a appuyé la main sur l’épaule (…) Je ne l’ai plus jamais revu.

La nouvelle se conclut six mois plus tard : le jeune lieutenant vient de débarquer d’un cargo qui l’a conduit le long des côtes africaines. Il rencontre l’un des officiers du Noroît et apprend le décès en mer du capitaine Beugard (présenté comme un possible suicide) en même temps que le lourd malheur dont il était affecté cause de sa déchéance. La dernière phrase de la nouvelle est un jugement sans appel du narrateur après qu’il ait appris le secret de Beugard et la confirmation de l’affection singulière que le capitaine lui portait (...) cela n’aurait rien changé. « Cela n’aurait ajouté qu’un regret à celui de n’avoir pas de père : d’en avoir trouvé un, et que ce fût celui-là! » 

Cruelle chute qui laisse le lecteur sous le choc et semble confirmer la solitude définitive à laquelle le jeune homme se condamne, lui qui a su reconnaître une figure de père dans la personne du capitaine Beugard, mais reste incapable de surmonter le dégoût que sa déchéance lui inspire ! Ainsi Beugard n’aura-t-il pas droit à une réhabilitation, même dans l’au-delà. 

 

 
 

 

Par Les ensablés
Contact : ng@actualitte.com

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Romans de la mer et du vent

Roger Vercel

Paru le 15/04/2010

1350 pages

Presses de la Cité

28,00 €

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Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

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Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

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Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

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Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

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Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

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Après Sappho : un chœur de vies insurgées

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Traverser La Saison des papillons noirs

Printemps 1992, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Depuis quelque temps, les tensions sont de plus en plus palpables dans le pays. Pour autant, Zora, peintre et enseignante à l’académie des Beaux-Arts, et son mari, Franjo, mènent une vie heureuse. Leur fille, Dubravka, est installée en Angleterre avec sa petite famille. Alors que la santé de la mère de Zora semble se détériorer, elle demande à Franjo de l’accompagner en Angleterre. Elle les rejoindra plus tard, une fois les cours terminés. C’est tout du moins ce qui est prévu…

22/04/2025, 17:21

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Pop-Art : Quand l’art se lit, se plie et se déploie

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À la guerre d’Élisa Bories : venger les asservies

C’est le vécu cataclysmique d’une colère, doublé d’une inventive cavalcade littéraire, que nous donne à lire Élisa Bories, dans un premier roman agitateur de tripes et de sexe[s] jusqu’à une apothéose éruptive qui m’a consacrée membre de sa tribu. Ou plutôt soldate de sa guerre, incluse à sa rage légitime dans un féminin pluriel dépassant la définition parfois galvaudée du mot « sororité ».  

22/04/2025, 13:02

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Mahmoud Darwich : la voix épique de la beauté exilée

Dans la nouvelle anthologie intitulée Et la terre se transmet comme la langue (trad. Elias Sanbar, Babel), les poèmes épiques de Mahmoud Darwich érigent une maison pour la beauté, dans un monde confisqué par la laideur des guerres et des crimes contre l’humanité. 

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Saint-Pol-Roux et Théophile Briant : une amitié profondément poétique

Le « poète de la mer » et « le Magnifique » avaient sans doute tout pour être réunis dans un même ouvrage. C’est chose faite désormais dans une très belle livraison du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, pour un numéro double qui rassemble tous les documents entourant une amitié brève, tardive, mais poétiquement riche.

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Voici venir le sixième volet des aventures d’Aurel Timescu, cet atypique consul que ses lecteurs fidèles suivent désormais avec une forme d’attachement complice. Après l’Afrique, l’Azerbaïdjan ou encore l’Andorre, Jean-Christophe Rufin nous entraîne cette fois dans les Balkans, et plus précisément en Albanie : Aurel y est mandaté pour une mission diplomatique qui ressemble davantage à une énigme qu’à une promotion.

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Débâcle : dans la taïga, Ian Manook enclenche le mode “survie“

Ian Manook est de retour en Asie centrale avec cette équipée sauvage au fin fond de la Sibérie. Un véritable récit d'aventures en compagnie d'une petite troupe bigarrée de personnages singuliers et attachants.

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Rue Daguerre : impasse des sentiments

Des fractures intimes aux faux-semblants qui bercent d'illusions une aventure amoureuse, Rue Daguerre est un passage à la loupe. Élodie Llorca ouvre une oeuvre polyphonique où la mémoire intime se cogne aux reflets déformants de la télévision et des jeux de rôle sentimentaux. À paraître ce 7 mai.

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Avec Strange, Jed MacKay et Marcelo Ferreira s'aventurent sur les terres mystique de Marvel (trad. Benjamin Viette). En confiant à Clea, veuve de Stephen Strange, le rôle de Sorcière Suprême de la Terre, le récit s’émancipe des conventions pour explorer des thématiques profondes telles que le deuil, le pouvoir et l'identité. Et une héroïne bien badass.

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Dans La fabrique des timidités, Christophe Perruchas capte l’été adolescent comme un champ de bataille intime. Derrière les plages, les chouchous et les feux d’artifice, un garçon apprend à fuir, à vendre, à aimer, à perdre… En bref, à devenir quelqu’un d’autre. À paraître ce 7 mai.

 

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Une femme en marche vers sa liberté

BONNES FEUILLES - Aussi récurrente qu’un cycle, une question me taraude que je remets souvent sur le tapis sans la crier : elle concerne le pacte social et l’injonction brutale à devoir vivre en société quand celle-ci est aussi intransigeante. Ce que porte Johanne, l’héroïne cabossée, c’est ce tiraillement constant entre la nécessité d’y faire sa place et celle plus instinctive de s’en tenir éloignée. Comme si ma part la plus asociale s’exprimait là.

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Femmes et Australiennes : un siècle en famille

Avec Le bleu est la couleur la plus rare, Sarah Schmidt scrute les failles de la transmission et les silences hérités à travers trois générations de femmes australiennes. Un roman sans pathos, porté par une langue viscérale.

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BONNES FEUILLES - 1955. Quatre ans se sont écoulés depuis la mort d’Olof Morin. Betty, toujours aux prises avec la culpabilité, tente de maîtriser son tourment en bannissant Martin de son existence. Sa fille Martina, qui a désormais dix-sept ans, a quitté l'école pour se consacrer à plein temps aux débuts de sa brillante carrière de chanteuse lyrique. 

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La République de Weimar était-elle condamnée à mort ?

Grand connaisseur de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, le professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne Jean-Paul Bled, pose une question essentielle : La République de Weimar était-elle dès sa naissance condamnée à offrir l'Allemagne à Hitler ?

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Comprendre le langage des fleurs : des ouvrages éclairants

Si vous ne connaissez rien aux fleurs, à leurs significations, à leurs symboliques, il est sans doute temps d’en apprendre davantage. Et, pour cela, il est sans doute opportun de se saisir de quelques bons ouvrages en la matière.

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Giuliano Da Empoli, star des librairies

Semaine 15, du 7 au 13 avril : l’effet coup de poing de Monkey D. Luffy n’aura duré qu’une semaine. Entré en fanfare à la première place la semaine dernière, One Piece (tome 109) cède à présent deux rangs et s’installe en 3e position, avec 22.495 exemplaires vendus. À l’inverse, Freida McFadden réinstalle solidement ses deux romans sur les deux premières marches du podium. 

18/04/2025, 11:16

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Des problèmes, sur des problèmes, sur des problèmes

BONNES FEUILLES - Sarah habite avec sa famille rue Daguerre, adresse pittoresque du XIVe arrondissement de Paris. Rien ne la satisfait plus : ni son travail de casteuse pour des jeux télévisés ni sa relation avec Marin. Doutant même de ses sentiments maternels pour son fils Germain, elle rêve de tout plaquer. 

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Quand les Hommes se prennent pour des lézards

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Fuyez le passé, il reviendra au galop

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Voici un herbier tout à fait attrayant que nous avons sous les yeux. Composé de chroniques littéraires, Les Roses et les Épines est un livre que l’on effeuille tel une marguerite. Mais attention, comme disait Brassens, « ainsi qu'il est fréquent sous la blancheur de ses pétales, la marguerite cachait une tarentule, un crotale. »

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Entre deux rives, le cœur à la dérive

Le nouveau roman de Dimah Abdallah, D’une rive à l'autre, nous entraîne dans le destin d’un jeune garçon en proie à ses propres démons. Car bien souvent, notre pire ennemi, c’est nous-même.

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MMA : des livres qui éclairent une pratique en plein boom

Si l’on entend souvent parler de MMA, on ne sait pas toujours ce qui se cache vraiment derrière ces trois lettres. Pour en découvrir un peu plus sur ce sport qui déchaîne les foules, avec des avis très partagés, retour sur quelques livres qui éclaire une forme de lutte très particulière.

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Sabrina Calvo : Laurent Voulzy et un amour virtuel douloureux

Onirique, post-moderniste, sur-sous-réaliste, futuriste, fluide, slay, sensuel, virtuel, charnel, numérique et fashion. Peut-être plus encore. On peut s’amuser à poser plein de gros mots sur le dernier roman de Sabrina Calvo, Les nuits sans Kim Sauvage, parce qu’on sait qu’il les évitera tous, comme un savon évite les mains mouillées.

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Everglades : immersion dans le couloir de la mort

On ne présente plus Roger Jon Ellory, l'écrivain britannique (né en 1965) qui, comme nul autre, possède le don de nous transporter au cœur des États-Unis. Alors avec un titre pareil, Everglades, on se doute que cette fois encore, le plaisir de lecture sera au rendez-vous. En VO c'était The Bell Tower (« le beffroi » dans le livre), car c'est au pied de cette ancienne tour d'une église espagnole qui domine la prison d'état de Southern State, qu'ont lieu les exécutions capitales. La traduction de l'anglais est signée Étienne Gomez.

17/04/2025, 10:01

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Le Golfe du Morbihan, une bouffée de bonheur

Contrairement à l’adage, on peut choisir sa famille : une famille de cœur rencontrée par hasard, une famille entièrement recomposée de gens différents avec qui on tisse un lien d’affection. C’est le sujet d’Aller simple pour la joie de Lorraine Fouchet qui met en scène quatre personnes qui ne se connaissent pas, qui vont prendre le même train pour quatre destinations différentes et qui finiront le week-end ensemble. 

17/04/2025, 09:30

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Ces fantômes à qui l'on prête des maisons...

La vision est obsédante : une maison en ruine, accrochée aux falaises du Maine, que découvre Jane à dix-sept ans lors d’une croisière au coucher du soleil. Élève brillante d’un programme universitaire d’excellence, issue d’un milieu populaire chaotique, elle choisit de fuir le Bates College pour se réfugier dans cette demeure abandonnée.

17/04/2025, 09:00

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Que faire d'une enfant muette et inconnue ? 

BONNES FEUILLES - D’un village bourguignon à la mégapole de New York ensevelie sous le blizzard, la quête d’une romancière et ex flic pour résoudre le mystère d’une petite fille quasi muette qui vient bouleverser sa vie. 

17/04/2025, 08:00

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Pire que l’écocide, le Terricide

BONNES FEUILLES - Moira Millán, militante indigène mapuche d’Amérique du Sud, a vu ses terres pillées et son peuple violenté par les gouvernements chilien et argentin. Dans ce manifeste, elle écrit sur le Terricide, concept qu’elle a inventé et qui va au-delà de l’écocide puisqu’il inclut non seulement la destruction de la terre, mais également celle de tous les êtres vivants ainsi que toute possibilité de transmission des cultures autochtones.

17/04/2025, 07:00

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Un tango pour Doro : quand l’Histoire sépare les familles

L’Histoire broie les individus et emporte les liens qui les unissent. Dans le chaos de la Guerre d’Espagne, une famille va subir les conséquences de l’engagement de l’un des leurs. Crescencio est anarchiste, membre d’une unité clandestine qui est accusée d’avoir assassiné l’évêque de la ville. Il entre alors dans la clandestinité laissant sa femme Doro et sa fille derrière lui, et part rejoindre les républicains à Madrid. 

17/04/2025, 06:30

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Chronique d'un coup d'état annoncé

Ambiance de fin de règne à Santiago du Chili à la veille du putsch de Pinochet. Dans ses romans, l'écrivain-scénariste Stéphane Keller explore la période des années 60-70 au cours de laquelle les États se montraient coupables des pires compromissions pour maintenir leur pouvoir et leur emprise sur d'autres nations et colonies. 

16/04/2025, 17:24

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La Trilogie italienne : Alfred, voyageur loin des clichés touristiques

Pour célébrer dignement les 40 années des librairies Momie, ActuaLitté a recruté 7 libraires, qui nous présentent une sélection des ouvrages réalisés en partenariat avec les éditeurs. Cette fois-ci, voyageons avec Matteo, pour un séjour prolongé dans le Bel Paese, avec la Trilogie italienne d'Alfred.

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Sénégal : un pays à découvrir par les livres

Partir à la découverte du Sénégal est toujours synonyme d'un certain dépaysement, entre une nature d'une prodigieuse beauté et des villes animées et joyeuses tout autant que colorées. 

16/04/2025, 12:07

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Fable écolo sur fond de surexploitation de la forêt amazonienne

Les très belles planches de l'album nous emmènent à la chasse aux papillons. Matz est un auteur que l'on connaît bien et que l'on apprécie beaucoup (la série Le tueur, c'est lui), mais on ne le connaissait pas collectionneur de papillons !

16/04/2025, 10:40

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Anthologie de la répartie : l’art de donner la réplique

Julien Colliat pensait avoir bouclé son tour des réparties en sortant le Tome 1 en 2019. Mais ce boulimique de biographie, diplômé d’Histoire, relève au fur et à mesure de ses lectures d’autres citations, d’autres répliques qui feraient bien, mises bout à bout, un deuxième volume. Chose faite avec la parution le 24 avril 2025 d’un second volet sur ses trouvailles irrésistibles.

16/04/2025, 09:30