Une expérience proustienne, un article de Mathieu de Bonneuil
Le 13/04/2012 à 18:32 par Les ensablés
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13/04/2012 à 18:32
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Chers lecteurs, Mathieu de Bonneuil est un lecteur assidu du blog des ensablés. Après avoir lu l'intégralité de la Recherche du Temps Perdu, il m'a proposé un article sur ses impressions. Merci de nous avoir fait partager son expérience qui poussera peut-être certains à tenter la lecture du chef-d’œuvre de Marcel Proust.J'en profite pour vous annoncer que le blog "rouvrira" le 22 avril. Je m'en vais en Normandie écrire et lire. Bonne semaine.C’est sur les conseils d’un ami qui partage avec moi la passion des livres que j’ai pris la décision de lire A la recherche du temps perdu. Ce temps que l’on croit perdu à jamais, mais qui est pourtant là, en nous.Ce roman met en lumière une évidence sur laquelle je n’avais encore jamais mis de mots et que la citation suivante résume bien : « Bien plus, une chose que nous vîmes à une certaine époque, un livre que nous lûmes ne restent pas unis à jamais seulement à ce qu’il y avait autour de nous ; il le reste aussi fidèlement à ce que nous étions alors, il ne peut plus être repassé que par la sensibilité, par la personne que nous étions alors ; si je reprends, même par la pensée, dans la bibliothèque, François le Champi, immédiatement en moi un enfant se lève qui prend ma place, qui seul a le droit de lire ce titre : François le Champi, et qui le lit comme il le lut alors, avec la même impression du temps qu’il faisait dans le jardin, les mêmes rêves qu’il formait alors sur les pays et sur la vie, la même angoisse du lendemain. Que je revoie une chose d’un autre temps, c’est un jeune homme qui se lèvera. »Qui n’a jamais ressenti une émotion particulière en touchant, en ouvrant ou même en pensant à un livre lu à une certaine époque de sa vie ? C’est ainsi que j’éprouve, seize ans après l’avoir lu, un pincement au cœur lorsque je touche la couverture de Quinze ans – ce roman de Philippe Labro au demeurant assez banal mais non dénué de passages bouleversants – ou lorsque je respire l’odeur des pages de ce livre. Je redeviens alors l’adolescent que j’étais en juillet 1996 . Je me revois, maladroit, à la recherche de je ne sais trop quoi, luttant contre l’ennui et la solitude, observant ce monde dans lequel je cherche ma place. Je suis à l’aéroport de Ljubljana, ou de Zagreb, avec ce roman dans les mains, attendant tant de choses des grandes vacances. Je me promène seul au bord de la plage. Je suis mal à l’aise car à dix-sept ans on ne va généralement pas seul à la plage. Je regarde ces jeunes gens de mon âge, à qui la vie a l’air de sourire. Je les envie. Ils semblent s’amuser. Je donnerais tout ce que je possède pour être des leurs, pour qu’une fille pose son regard sur moi. Pourquoi n’aurais-je pas droit, moi aussi, à des instants de bonheur ? Mais je me dis que je suis condamné à demeurer seul pendant ces deux mois d’été, dans cette ville où je ne connais personne, excepté mes grands-parents. Quand je repense à cette époque, à cet été précis, j’ai le plus grand mal à retenir mes larmes. Mais je les retiens, parce qu’il paraît que les hommes ne pleurent pas. Le jeune homme que j’étais n’est plus. Mais il renaît dès que je pense à ce livre de Philippe Labro. Il renaît et chasse sans ménagement l’homme que je suis devenu, celui qui cache derrière sa cravate tant de vaines espérances. Je sais que les livres ne sont pas que des livres ; ils sont une part de nous-mêmes qui, des années ou des décennies après, ressurgit sans crier gare. Ce pouvoir de la littérature est troublant, déstabilisant. Proust l’a décrit comme personne. C’est en cela que la lecture de ce livre m’a bouleversé, j’ose le dire.Ce roman peut modifier l’approche que l’on a de la littérature et de la vie en général. On pourrait penser que j’exagère. Pourtant, jusqu’à présent les romans ayant laissé sur moi une telle empreinte sont rares. La force de ce roman réside notamment dans sa capacité à pousser le lecteur à changer les lunettes avec lesquelles il observait le monde depuis si longtemps, pour enfin y voir plus clair au fond de lui-même.« Mais pour en revenir à moi-même, je pensais plus modestement à mon livre, et ce serait même inexact que de dire en pensant à ceux qui le liraient, à mes lecteurs. Car ils ne seraient pas, selon moi, mes lecteurs, mais les propres lecteurs d’eux-mêmes, mon livre n’étant qu’une sorte de ces verres grossissants comme ceux que tendait à un acheteur l’opticien de Combray ; mon livre grâce auquel je leur fournirais le moyen de lire en eux-mêmes. De sorte que je ne leur demanderais pas de me louer ou de me dénigrer, mais seulement de me dire si c’est bien cela, si les mots qu’ils lisent en eux-mêmes sont bien ceux que j’ai écrits (les divergences possibles à cet égard ne devant pas du reste provenir toujours de ce que je me serais trompé, mais quelquefois de ce que les yeux du lecteur ne seraient pas de ceux à qui mon livre conviendrait pour bien lire en soi-même.) »Oui, les mots que je lis en moi-même sont bien ceux écrits par Proust. Ma Gilberte s’appelle Katarina. Je repense à elle, que j’ai tant aimée au cours de cet été 1996. Elle qui avait treize ans, et moi pas tout à fait dix-sept. Je me souviens avec émoi combien sa présence me troublait. Je la guettais de la fenêtre de ma chambre quand elle se dirigeait vers la supérette de notre quartier. Et je trouvais, comme le narrateur de Proust avec la duchesse de Guermantes, tous les prétextes du monde pour me trouver au même endroit qu’elle. L’atmosphère du roman de Proust m’a replongé seize ans en arrière, dans cette période de ma vie à laquelle je pense rarement. Je suis à nouveau ce jeune homme qui, la nuit, fait le mur de la maison familiale pour déposer dans la boîte aux lettres de Katarina des messages enflammés. Des messages enflammés qui ne sont suivis d’aucune réponse. J’en ignore les raisons. Pendant plusieurs années, j’ai refusé de passer devant la maison de Katarina. J’avais trop honte. Quand je passe aujourd’hui devant sa maison, je n’ose pas lever la tête ; la seule vue de la boîte aux lettres suffit à me perturber en profondeur. Pourtant je n’aime plus Katarina depuis longtemps.Ce roman m’a aidé à comprendre que le passé n’était pas tout à fait perdu. Il est en nous. Nous sommes ce passé. Les plaies se referment avec le temps. Mais il suffit d’un rien pour qu’elles redeviennent béantes. Avec le temps vient l’indifférence, l’oubli. Mais à la faveur d’une madeleine, d’un bruit ou d’un objet d’apparence anodine, les temps anciens et les émotions qui les accompagnent ressurgissent. On se met à sangloter.J’ai onze ans. Je suis avec mon père. Nous cueillons des asperges sauvages. Mon père est pour moi un modèle. Je l’admire. Il répond à toutes mes questions. Ce matin il m’a confectionné un sifflet à partir d’un simple morceau de bois. Je suis heureux. Nous nous comprenons. Je pourrais passer ainsi des heures et des heures avec lui. Après cet après-midi de cueillette, nous rentrons à la maison en voiture. Il me parle de son enfance, du vélo que lui avait acheté son oncle, de la joie qui était la sienne quand il rendait visite à sa grand-mère maternelle. Il me raconte les soirées qu’il passait avec ses grands-parents devant la cheminée. Je bois ses paroles. Je ne me lasse pas de l’écouter. Ce temps est malheureusement révolu. Certes nous nous aimons toujours aujourd’hui. Mais nous ne parlons plus la même langue.Je suis incapable de résumer ce roman. Mais cela n’a pas d’importance. Ce qui compte, pour moi, c’est d’avoir lu beaucoup plus qu’un excellent roman : c’est le roman de ma vie que j’ai lu, ni plus ni moins. Une telle expérience n’a pas de prix.Mathieu de Bonneuil
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#RentreeLitteraire2023 - L'écrivain du célèbre La Porte du soleil nous présente ici une nouvelle oeuvre palestinienne, un roman complexe et poétique qui déstabilise nos préconceptions et attentes, nous rappelant en fin de compte ce qui est essentiel : la beauté, l'existence et l'essence même de l'humanité.
21/09/2023, 11:40
BONNES FEUILLES - « Alors qu’il achevait de graver ces mots dans la roche, l’homme espérait, dans un dernier souffle, que la Prophétie ne serait pas oubliée, que la pierre la conserverait à l’abri, et les hommes dans leur mémoire. Il en allait de l’avenir du monde entier. »
21/09/2023, 11:30
BONNES FEUILLES — Antoine Idier et Pochep explorent l'évolution et la transformation des identités LGBTQI+ sur une période de près de deux siècles. Ils examinent les différentes cultures et communautés qui ont permis aux minorités sexuelles de résister et de survivre dans un environnement souvent hostile.
21/09/2023, 09:56
Parler du sanglier comme d’un animal politique, ce n’est pas seulement faire de la zoologie, de l’éthologie d’une espèce, de la biologie, de l’écologie, … c’est sans conteste se lancer en politique… Voilà un livre qui, à l’évidence, ne va pas laisser quiconque le lit, indifférent.
20/09/2023, 15:40
Dans l’univers des cryptoactifs, il existe une myriade de possibilités, avec des créations qui ne cessent de prendre de l’importance. Il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver. Entre les plateformes d’échange, les cryptomonnaies, et des jetons numériques, un univers des plus virtuels s’offre à nous, mais cela ressemble fortement à une nébuleuse indescriptible.
20/09/2023, 15:15
BONNES FEUILLES — Maurice Renoma est une figure emblématique et atypique. Avec son esthétique singulière et « pulsionnelle », il a sculpté un univers qui chevauche la mode et l'imagerie, oscillant entre transgression et abondance. Élaboré par Sonia Rachline, cet ouvrage a pour vocation de mettre en lumière à la fois six décennies de son génie créatif et sa personnalité flamboyante.
19/09/2023, 18:36
Marcher. Marcher. Un pied devant l’autre, marcher. La plupart du temps, seul. Marcher comme une obsession. Rarement à plusieurs. Marcher comme une thérapie. Uniquement avec des amis ou des gens avec qui partager ces instants est une sorte de communion. Marcher. Partout. Même (surtout) là où c’est interdit. Marcher pour regarder, sentir, ressentir, voir, respirer, découvrir, regarder encore. Sans répit et sans relâche. Marcher !…
19/09/2023, 16:09
L’histoire se déroule à Berlin, en 1930. Par l’entremise de son cousin, Stan Wojciechowski rejoint un cabinet d’architecte à la pointe en tant que dessinateur technique. Un beau poste, une réelle opportunité qui, en outre, lui permet de découvrir la capitale, coupé de sa Pologne natale. Pourtant, le dynamisme de la ville et l’épanouissement professionnel semblent au contraire hérisser l’ancien soldat en proie à un stress post-traumatique qui le ravage de part en part. Au sein de ce quotidien pénible, Anne, une jeune femme rencontrée dans un cinéma et qui semble s’éprendre du bonhomme, demeure le seul rayon de soleil, la principale survivance de la douceur du réel.
19/09/2023, 16:09
BONNES FEUILLES - Qu'advient-il de nous après la mort ? Où va notre conscience ? Est-ce qu'elle persiste après l'arrêt de notre cerveau ? Ces questions profondes ont envahi l'esprit de Stéphane Allix après la perte de son frère. En tant que journaliste, il a employé toutes ses ressources et sa perspicacité pour explorer le mystère entourant la conscience.
18/09/2023, 18:51
Après ses mémoires, Stock édite le recueil de nouvelles d’un des cinéastes les plus importants de ces 50 dernières années, Woody Allen. Tous publiés dans le New Yorker entre 2008 et 2013, ces 18 textes sonnent comme la voix off et les dialogues brillants de ses films. Son humour, qui joue sur la surprise de l’incongru, le recul de l’esprit, une grande culture, une approche psychanalytique, et une longue méditation sur la mort - le meilleur humour juif ashkénaze pour résumé -, ne perd rien en passant à l’écrit, bien au contraire.
18/09/2023, 11:31
Avec une touche d'humour, Tiphaine Rivière revisite le classique de Pierre Bourdieu, La Distinction, une œuvre majeure en sociologie. Elle offre une interprétation moderne et accessible à tous, permettant d'analyser les liens entre les goûts et les classes sociales. Elle nous invite à réfléchir à nos propres influences et à chercher à s'en affranchir.
18/09/2023, 11:04
Malgré les scandales répétés, l'Église ne semble pas avoir pris conscience de la gravité de la situation et rien ne semble avoir évolué. Cet ouvrage est le premier à dresser un état des lieux des abus sexuels au sein de l'Église suite au rapport 2021 de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église). Face à la surdité de l'institution, des soeurs sortent du silence.
18/09/2023, 09:30
BONNES FEUILLES - Chaque artiste, qu'il soit peintre, sculpteur ou créateur, incarne la modernité de son époque. Des figures comme Francis Bacon, Caravage, Courbet, Giotto, Goya, Frida Kahlo, Wifredo Lam, Matisse, Michel-Ange, Edvard Munch, Pollock, Titien, Véronèse… ont tous marqué les consciences de leur temps.
17/09/2023, 09:00
BONNES FEUILLES - La Vie de Léon Tolstoï est la première biographie de l'écrivain russe Léon Tolstoï traduite en français. Malgré sa concision, elle parvient à dévoiler la vie riche et complexe de Tolstoï, en intégrant à la fois la profondeur de son personnage, les émotions qu'il suscite et le contexte historique et social qui a influencé ses écrits.
17/09/2023, 08:30
BONNES FEUILLES - Joëlle Wintrebert, renommée pour ses romans de science-fiction tels que Les Olympiades truquées et Pollen, s'impose comme une figure emblématique de la littérature d'anticipation française. Outre ses romans, elle a consacré de nombreuses années à la nouvellistique, dévoilant un éventail impressionnant de talents.
17/09/2023, 08:00
BONNES FEUILLES - Matija, le jeune prodige de la littérature de Zagreb, a toujours eu le don de tisser des récits captivants. Mais un mensonge imprudent le sépare de l'amour de sa vie. Quels secrets enfouis hantent son passé dans ce village reculé du Medjimurje où il a vu le jour, et qui ont obscurci sa mémoire ?
17/09/2023, 07:30
A l’heure du coucher, quand les enfants sombrent dans le sommeil tandis que les parents sont plongés devant le poste de télévision, et alors que se trament des choses pas nettes en ville, surgissent Supermatou et son cerveau-chien. Jeune garçon le jour et super-héros la nuit, vêtu d’un costume de chat encapé bleu et rouge, le garçon vole au secours des habitants en usant de sa force spectaculaire pour arrêter les brigands ou autres machinations menaçant la prospérité de la ville.
16/09/2023, 11:13
Shôko est une vraie tête en l’air, toujours dans la lune. Mais le jour où sur le retour de l’école, elle voit Sui s’abriter sous un parapluie invisible, elle est sûre qu’elle ne rêve pas. Sui, qui possède le don très particulier de matérialiser des objets parfaitement transparents, apprend à s’ouvrir à Shôko et à partager avec elle ses créations. Ce que Shôko ignore encore, c’est la profonde souffrance de Sui, tout aussi invisible à l’œil nu que les objets qu’elle fabrique… Un manga plein de rêverie et d’humanité, sur le harcèlement, l’amitié et le poids de la solitude.
16/09/2023, 11:11
« Vous pensez que c’est peut-être là, dans la représentation récurrente de ce pan de chair dénudée, dans cette attache du cou délicatement offerte au regard, que gît, les deux sexes confondus, la marque du Caravage, le poinçon érotique de sa peinture. »
16/09/2023, 08:44
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