#Théâtre

Véronique Aubouy : “Je n'explique pas Proust, je le vis de l'intérieur”

Rencontre — Après un premier volet pour parler avec Véronique Aubouy de Proust Lu, son projet matrice autour de À la recherche du temps perdu, nous avons poursuivi la rencontre autour de sa performance dans laquelle elle tente de résumer l’ouvrage en une heure. Un échange plus intime, où l’artiste cinéaste se confie sur l’impossibilité de réussir une telle tentative. Et parle de la nécessité de la lecture et de l’importance de s’identifier à d’autres « je » afin d’approcher une multitude de vies possibles. 

Le 26/03/2020 à 09:14 par Camille Cado

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Publié le :

26/03/2020 à 09:14

Camille Cado

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crédit V. Aubouy

ActuaLitté : Votre projet principal autour de La Recherche est votre film Proust Lu. Vous proposez depuis une performance où vous tenter de résumer l’ouvrage en une heure et que vous jouez régulièrement à la maison de la poésie de Paris depuis novembre 2017. Comment est né ce projet ? 

Véronique Aubouy : L’idée de cette performance est apparue en 2009 alors que j’étais invitée dans une école d’art pour parler de mon travail autour de Proust, notamment de mon film Proust Lu. Quand j’ai appris qu’aucun des élèves qui étaient en face de moi n’avait lu La recherche, j’ai décidé de commencer naturellement cette journée par un résumé de l’œuvre en une heure. Je me suis fait un conducteur qui traversait tout l’ouvrage et je l’ai raconté. Et puis, les yeux de ces jeunes d’une vingtaine d’années, un peu amorphes, ont commencé à pétiller. J’ai senti qu’il se passait quelque chose et j’ai pris beaucoup de plaisir à raconter cette histoire ! 

Comme j’étais déjà dans le milieu de l’art grâce à mon film, j’ai ensuite essayé de prendre rendez-vous avec des institutions pour pouvoir proposer cette performance. Les débuts étaient assez compliqués parce que dès que j’étais sur scène, j’étais prise d’un trac paralysant. Il faut le rappeler, mais je ne suis pas du tout actrice moi, je suis bien cachée, derrière ma caméra. Après trois représentations, dont une en play-back, je décide d’arrêter cette performance. En 2012, j’ai choisi de vaincre mon tract. Après tout, les choses ne sont pas inéluctables ! J’ai proposé ma tentative de résumé à la maison de la poésie et tout s’est très bien passé. Depuis 2017, j’en fais maintenant régulièrement.

ActuaLitté : Cette tentative de résumer À la recherche du temps perdu en une heure est totalement improvisée. Chaque performance est donc une nouvelle manière d’aborder l’ouvrage de Proust chaque fois différente. Comment est-ce que vous travaillez en amont des représentations ? 

Véronique Aubouy : Le principe de cette performance est que je raconte le livre avec mes propres mots, tout en ayant la musique et les mots de Proust. Il n’y a donc aucune préparation. J’essaie juste de relire des passages au hasard pour me mettre la musique de Proust dans le corps et après vient ce qui vient. Dès que je jette mon dévolu sur un passage sublime qu’il faudrait que je raconte le soir même, cela n’arrive jamais. Je ne prépare pas. 

Je décide à la dernière minute de sauter quelque part dans le roman, comme on se jette dans le vide. J’ai une vision de ce vers quoi je tends, de cette ligne que je vais suivre et à laquelle je vais essayer de me rattacher juste avant de plonger. Pour tout vous dire, la fiction m’a ennuyée. Je ne pourrais jamais faire le même spectacle tous les soirs. Entrer sur scène, dire les mêmes mots. C’est aussi pour cela que je ne veux pas faire ma performance trop souvent, je veux garder une fraicheur. L’inattendu est mille fois plus intéressant !

ActuaLitté : Avez-vous tout de même des coutumes ou des habitudes que vous répétez à chaque performance ? 

Véronique Aubouy : Je commence souvent par une introduction, même si je raconte des choses différentes. Ensuite, je rentre dans le récit avec le « je ». Je peux dire que je suis un homme, un vieillard, un petit garçon, que je suis dans mon lit, en train d’écrire un livre, c’est très varié. Cela dépend du fil que je m’apprête à tirer dans l’œuvre, de l’endroit où je veux plonger. Et cela dépend énormément de mon public. 

Si ce sont des lycéens, j’essaie de maintenir l’ordre et de leur raconter des choses qui vont leur parler comme l’amour, l’adolescence, l’ambition. Quand il y a un un écrivain qui vient, je peux faire une performance principalement sur le thème de l’écriture en mettant en avant Bergotte ou en racontant comment le narrateur devient écrivain. De même quand il y a un musicien, je peux adapter ma traversée, tout en gardant l’essentiel : le roman d’apprentissage. Mais tout cela, je le décide sur le moment même, c’est spontané ! 

Dans le fond, cette performance est toujours une forme de réécriture, puisque je raconte toujours La Recherche dans un certain angle. Parfois, c’est le public lui-même qui m’incite à plonger à tel endroit du livre et à suivre un thème particulier. J’aime en effet commencer par une ou plusieurs scènes qui m’ont été demandées par le public. Cela m’aide d’abord à exploser encore plus la forme du récit. Je suis parfois obligée de raconter des scènes que je connais très peu, qui m’ont échappé ou qui ne m’ont simplement pas intéressée. Je n’aime pas tout dans La Recherche, et il y a de la place pour tout le monde.

ActuaLitté : Cette performance vous la proposez en France, mais aussi à l’étranger en anglais ou en français avec un interprète. Quelles sont les plus grandes différences avec la performance originale ? 

Véronique Aubouy : La performance en anglais est vraiment particulière, d’abord parce que j’aborde l’œuvre de Proust par sa traduction. Mais aussi, parce que mon niveau de langue engendre évidemment un grand écart entre mon anglais parlé et les mots de Proust, très littéraires, qui sortent. Autre différence, je suis moins capable d’aller dans tout le livre comme je le fais en français. 

Je fais également cette performance à l’étranger en français et c’est tout aussi extraordinaire ! Je l’ai faite au Mexique, à Los Angeles, à Rome aussi. Les interprètes font un vrai exercice d’équilibriste. Comme ma performance est improvisée, je ne peux pas les diriger en amont. La seule chose que je peux leur demander c’est de relire les passages très connus de La Recherche. Je me souviens qu’au Mexique, l’interprète était poétesse. Si au départ elle était un peu timide, elle s’est ensuite complètement lâchée. Elle chantait quand je chantais, elle me suivait, elle était là aussi, spontanément. C’était très beau.

ActuaLitté : Vous proposez également cette performance en sept heures. Comment cela se passe ? 

Véronique Aubouy : La performance en sept heures découle tout simplement de l’idée de raconter les sept tomes en une heure. Si elle est improvisée de la même manière, avoir une heure pour chaque tome permet vraiment de raconter plus tranquillement, ce n’est plus l’urgence. On a le temps de vraiment s’installer dans les scènes, de déployer tous les personnages, même si ça ne suffit pas pour tout raconter malheureusement. 

Et puis, il y a toujours quand même cette idée de performance non plus parce que je suis pressée par le temps, mais parce qu’il faut tenir sept heures sur scène. C’est comme un long moment d’hallucination en fait et c’est très fatiguant. Ce qui me plait, c’est toujours cette notion de mise en danger, que l’on retrouve aussi dans la première performance. Je trouve que pour être à la hauteur de Proust, il faut cela, il ne faut surtout pas que ce soit confortable, jamais. Il a décidé d’écrire son livre sans avoir la certitude de le finir, parce qu’il était malade depuis l’enfance. C’était déjà une course contre la monde, elle a duré treize ans, mais quand même.

[NDLR : la prochaine performance de Véronique Aubouy À la Recherche du temps perdu, sept tomes, sept heures, aura lieu le lundi 10 août prochain de 11 heures à 18 heures dans la salle à manger « aquarium » du Grand Hôtel de Cabourg, à l’invitation des Rencontres d’été Théâtre et lecture en Normandie.]

ActuaLitté : Avec ces performances, avez-vous l’impression de vous adresser particulièrement à un public proustien ? 

ActuaLitté : Vous construisez tous vos projets à partir et autour de lecture de À la recherche du temps perdu. Elles peuvent être faites par vous-même, dans le cadre des performances, mais également par d’autres, dans votre film Proust Lu. Quelle importance revêt pour vous la lecture ? 

Véronique Aubouy : La lecture pour moi c’est avant tout vivre. Vivre une autre vie, vivre une vie qui est à la fois celle du personnage de roman, à la fois celle de l’écrivain. Proust l’écrit lui-même, les artistes nous font voir avec d’autres yeux. Mais ce n’est pas pour autant de l’interprétation. En tant que lectrice, je suis quelqu’un qui aime à être passive, à laisser cette autre vie entrer en moi. Et pour pouvoir se laisser transporter, il faut cesser de vouloir penser à tout prix, il faut lâcher. Moi je vis dans le monde de Proust, c’est aussi une manière de ne pas vivre dans le monde d’aujourd’hui, ou de le supporter moins difficilement. 

Finalement, je pense aussi qu’on peut choisir le monde dans lequel on vit, je pense que c’est très important. Il y a bien des astrophysiciens qui vivent dans les étoiles et qui seraient tout à fait malheureux et inadaptés s’il fallait vivre dans le monde réel. Et bien moi je vis dans ce monde de Proust, un monde d’émotions, de sentiments, un monde intérieur, même si j’essaie de me confronter à l’extérieur par le biais de mes activités artistiques. Mon monde s’étend non seulement depuis 1850 avec Swann jusqu’à nos jours, mais aussi jusqu’à demain puisque je fais un travail de transmission grâce à mon film Proust Lu

J’ai en moi un temps extensible, et c’est ce temps qui est celui de la vraie vie. Cette vraie vie qui n’a bien sûr rien de commun avec la vie de tous les jours, la vie du temps qui s’écoule avec des heures, avec l’âge. Et justement, chez Proust, il y a cette idée de temps sans limites, de temps incorporé. Le principe de la madeleine c’est de retrouver un instant du passé dans le présent. C’est bien cela que je cherche, tout ce qui est contingent m’est difficile à supporter. Et je pense que la lecture et particulièrement des romans nous apporte cela, et notamment la lecture de Proust.  


crédit V. Aubouy

ActuaLitté : Que ce soit dans Proust Lu, ou dans vos performances, chaque lecteur prête sa voix et son visage au narrateur à travers l’appropriation de la première personne du singulier. Je est-il toujours un autre ? 

Véronique Aubouy : Le narrateur n’a pas de visage ni de voix, c’est une éponge. Le lecteur devient le narrateur par la manière dont il lit, mais aussi de la manière dont il s’approprie la lecture avec les lapsus, les fautes, les transformations des noms propres. La lecture c’est vraiment le mélange du « je » du narrateur et de celui du lecteur. On est soit même et on est aussi le narrateur. 

D’ailleurs, Proust théorise ça au tout début de son livre quand il dit que les livres nous permettent de vivre plein d’autres vies, qu’on n’aura jamais le temps de vivre dans une simple vie d’homme ! Ce qui est évident aussi, c’est que le film vient nourrir la performance, inconsciemment, toujours. J’ai filmé toutes ces lectures, je les ai montées, je les ai vues en projection plein de fois, si bien qu’il m’arrive parfois de m’approprier les intonations d’un autre lecteur. Les lecteurs de Proust Lu viennent donc aussi dans ce « je » de la performance. 

Dans mon travail en général, je ne travaille plus que sur ça, cette question du « je ». Aussi bien dans mon travail sur Proust que sur d’autres artistes comme Annemarie Schwarzenbach. Cette question du je me permets tout simplement de ne pas traverser la vie avec mon petit moi, dont j’ai appris avec le temps qu’il était quand même très limité si je ne faisais pas appel aux imaginaires des autres, à leur richesse. 

Et c’est bien de cela qu’il s’agit, d’abord avec Proust Lu puis avec la performance. Je me considère comme une lectrice qui partage ses souvenirs de lecture. Et quand je demande aux personnes du public s’il y a une scène qu’ils aimeraient que je raconte, je m’adresse aux autres lecteurs. C’est un partage. C’est cette pratique du « je » comme l’idée qu’il faut toujours s’agrandir. Et cela vient de Proust, une fois de plus ! Tout ce je tiens vient de Proust. Il dit cela de la musique, mais ça vaut pour tous les arts, ils nous permettent d’atteindre la variété, c’est-à-dire que ça s’ouvre indéfiniment !

ActuaLitté : Vous caractérisez d’ailleurs cette œuvre d’impossible, pourquoi ? 

Véronique Aubouy : Sur mon site, je dis en effet que « je rêve du jour où je n’arriverais pas » à finir Proust Lu, à faire lire toute La Recherche. En fait, c’est vraiment une question de rêve cette histoire, mais je ne sais pas très bien de quoi mon rêve est constitué : est-ce qu’il est constitué de finir le film ? De ne pas le finir ? Il y a cette même idée dans la performance qui n’est qu’une tentative, le titre veut tout dire. C’est toujours cette idée de trouver l’ouvert. Ce que j’ai fait à ce moment-là, j’aurais pu aussi le faire autrement. Il y a tellement de possibilités, c’est comme la vie, vraiment. 

Je parle de « tentative » parce que c’est impossible de raconter La Recherche, même en sept heures, ni même en vingt heures ! Et on retrouve cette idée de l’inachevé à l’intérieur de l’ouvrage même de Proust. L’inachevé n’étant pas le ratage, mais le fait que tout est toujours possible. Le livre de Proust est un livre qui est ouvert, c’est ce qui nous rend tous fous d’ailleurs !  Ce récit infini et inachevé ! De par sa phrase très mystérieuse qui commence à dire quelque chose, puis qui explore à côté, puis les alentours, qui revient sur le premier sens, mais déformé, tout en ayant toujours cette sinuosité qui permet finalement de se retrouver... 

Cela permet l’entière liberté du lecteur. Et d’ailleurs ce prisme du rêve revient pendant tout le livre. C’est comme une sorte de nuit des temps en fait, qui lui permet d’aller trouver le passé, mais un passé plein de doutes. Rien n’est résolu dans La Recherche ! Même quand le narrateur croit trouver une solution, le contraire est possible. C’est ça cette impossibilité, c’est l’impossibilité de la vie même. Rien n’est noir ou blanc, et c’est ce qui fait la richesse infinie de l’homme qu’il a vraiment su mettre en avant. 

Retrouvez toutes les réalisations artistiques de Véronique Aubouy sur son site internet.
Pour connaître les prochaines dates de la performance « Tentative de résumer À la recherche du temps perdu en une heure » à la Maison de la poésie à Paris, c’est à cette adresse.

Par Camille Cado
Contact : contact@actualitte.com

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Le Prix du roman Fnac 2025 vient d’être attribué à Les Éléments de John Boyne (éd. JC Lattès, trad. Sophie Aslanides). Un roman en quatre volets qui scrute sans complaisance la mécanique des violences et l’héritage psychologique qu’elles laissent derrière elles. Et la possibilité de rompre — ou non — le cycle des abus.

22/09/2025, 17:17

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Orson Welles et Cioran par Anca Visdei, Goncourt de la biographie

J’ai d’abord entraperçu la tête massive d’un certain Orson Welles sur la couverture d’un livre. Intrigué, je me suis approché. Puis mon regard est tombé sur un autre visage, plus pointu : celui d’Émile Cioran. Deux géants, deux faces antagonistes, et une même biographe, Anca Visdei. Lauréate du Prix Goncourt de la biographie 2025 pour sa peinture d'un « gai désespoir », elle est présente cette année au festival Livres dans la Boucle de Besançon, où elle déploie son énergie, sa verve et son esprit peu commun.

20/09/2025, 13:33

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Simon Chevrier, Goncourt du premier roman : "Chaque mot est pesé"

Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Sur les photos officielles, Simon Chevrier arborait un buzzcut impeccable. Le voilà maintenant avec pas mal de cheveux, et toujours ses yeux verts perçants. Invité au festival Livres dans la Boucle, l’auteur de 32 ans, couronné par le Prix Goncourt du premier roman 2025, revient sur l’aventure de son texte, Photo sur demande, récit cru et vibrant sur la solitude, le deuil et les relations tarifées, à Toulouse, à l’ère du Covid et des applications de rencontre.

19/09/2025, 21:00

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Louis-Henri de La Rochefoucauld : "Les sentiments purs ont de l’avenir"

Invité du festival Livres dans la Boucle de Besançon, Louis-Henri de La Rochefoucauld présente son dernier roman, publié en cette rentrée littéraire chez Robert Laffont, et déjà lauréat du Prix Cabourg du roman, L’Amour moderne. L’écrivain et critique littéraire réhabilite le vaudeville, et croque un univers de faux-semblants, de passions contrariées et de pouvoir masculin vacillant, en héritier à la fois de Balzac, de Sagan et des moralistes du XVIIe siècle, en digne descendant de son illustre aïeul. 

19/09/2025, 17:03

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Les Sandales d’Empédocle, une librairie au cœur de Livres dans la Boucle

À Besançon, la librairie Les Sandales d’Empédocle avance en terrain connu. Partenaire de longue date du festival, elle s’installe à nouveau dans la mécanique bien huilée de Livres dans la Boucle : répartition des auteurs, équilibre entre plateaux, circulation dans les lieux culturels de la ville. Laëtitia, libraire, raconte ce qu’elle voit remonter de la rentrée…

17/09/2025, 12:45

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"Ce n’est pas qu’on n’aime pas Carrère ou Mauvignier, c’est qu’ils n’ont pas besoin de nous"

Créé le 7 décembre 1933, le même jour que la remise du prix Goncourt à André Malraux, le prix des Deux Magots compte aujourd’hui parmi les plus anciennes distinctions littéraires françaises. En près d’un siècle d’existence, il n’a toutefois connu que trois présidents : l’extravagant Henri Philippon, le passionné (de Paris) au nom d'empereur Jean-Paul Caracalla, et depuis 2018, le distingué Étienne de Montety. Après le décès de l'auteur et l’éditeur en 2019, ce dernier a proposé à sa fille, Laurence Caracalla, de rejoindre le jury. 

16/09/2025, 18:51

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Biblis en folie : donner à voir “l'éclectisme et la modernité” des bibliothèques

Les 3, 4 et 5 octobre 2025, le ministère de la Culture organise la 2e édition des Journées nationales dédiées aux bibliothèques et aux médiathèques, Biblis en folie. L'occasion de célébrer l'offre multiple et innovante des établissements, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter. Mais aussi d'aborder les défis persistants en matière d'accès à la culture, dans un entretien avec les services du ministère de la Culture.

08/09/2025, 10:11

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Les artistes-auteurices, derniers travailleurs sans chômage ?

Exclus de l’assurance-chômage et soumis à une précarité croissante, les artistes-auteurices pourraient enfin bénéficier d’un filet de sécurité grâce à la proposition de loi instaurant une allocation minimale équivalente à 85 % du SMIC entre deux activités. Une mesure clé dans un secteur fragilisé par la baisse des revenus, l’intensification du travail et la pression de l’IA. Par Rose Labourie, traductrice littéraire de l’allemand vers le français.

17/11/2025, 12:32

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“Nous ne sommes pas des sous-travailleurs” : une illustratrice dénonce la précarité du secteur

Illustratrice en jeunesse, en presse et récemment en bande dessinée, Bérengère Delaporte décrit un métier créatif privé de protections essentielles : absence de chômage, droits sociaux difficiles à faire reconnaître, rémunérations non encadrées et retards de paiement systématiques. Son parcours met en lumière la précarité qui pèse sur les artistes-auteurs, contraints de supporter seuls les erreurs administratives, les aléas personnels et une insécurité financière permanente.

17/11/2025, 07:00

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À Périgueux, une classe transforme Alice au pays des merveilles en aventure gourmande

Le vendredi, les élèves des écoles périgourdines se rendent au festival du livre gourmand. Tout un programme d’activités qui les attend, avec des jeux, des animations et bien d’autres. Devant nous, une partie de la classe de CP et CE1 de l’école Simone Veil se réunit autour d’un jardin… extraordinaire, bien entendu.

16/11/2025, 10:52

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À quoi bon élever des enfants pour “leur faire manger du ramen dégueulasse” ?

Le Festival du livre gourmand de Périgueux, s’ouvrait sur deux démonstrations culinaires ont révélé des conceptions du goût aussi éloquentes que singulières. Un beurre miso présenté par le Parisien Simon Auscher et le fricando, recette de la Catalane Maria Nicolau. L’occasion de parler d’alimentation… autant que d’amour. 

15/11/2025, 11:07

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“Aller au-delà de la bouffe” : les confidences inattendues de Pierre Gagnaire

La table ronde inaugurale du Festival du Livre Gourmand 2025 a offert un moment suspendu, presque intime, où quatre voix singulières ont esquissé une vision nuancée de la gastronomie contemporaine. Dans l’amphithéâtre, Pierre Gagnaire, Jean-Robert Pitte, Antoine Cristau et Stéphane Servain ont mêlé souvenirs, convictions et images éclatantes d’un monde culinaire en mutation. Et l’on aurait dit que, par instants, le plaisir – ce mot si simple, si essentiel – guidait chacun de leurs pas.

14/11/2025, 19:52

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Antonin Artaud à Rodez : vision gnostique contre raison psychiatrique (les électrochocs)

Kabhar Enis – Kathar Esti est le premier grand texte écrit par Antonin Artaud à Rodez après les électrochocs. Entre histoire mouvementée du manuscrit, analyse détaillée de ce « chant gnostique » et mise en cause du regard psychiatrique du fameux Dr Ferdière, le comédien et auteur passionné du Mômo, Ilios Chailly, montre combien ce texte, trop vite rangé du côté du délire, révèle au contraire un Artaud cohérent, informé et métaphysiquement rigoureux.

14/11/2025, 16:01

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“Partez. Barrez-vous. Sauvez vos livres” : comment l’édition agonise (et qui y croit, coule avec elle)

TÉMOIGNAGE - « OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique. » Coucou, c’est Victoire. Un peu défaite, c'est certain. Vous vous souvenez ? L'éditrice qui, pour sauver sa boîte, hésite entre la peste et le choléra ? Non ? Vous n’avez pas de cœur… Hélas, je comprends.

14/11/2025, 12:44

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Abeilles en alerte : l'institution coûteuse et inefficace qui détourne le miel des créateurs

Depuis son cottage du fin fond de l'Angleterre (semble-t-il), Lady en Passant butine et jette un regard bienveillant sur les ruches qu'animent ses abeilles. Voilà longtemps qu'elle ne nous avait pas donné de nouvelles : avouons qu'elle nous manquait. Mais peut-être l'opinion ne fait pas l'unanimité...

14/11/2025, 11:24

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Alain Bentolila : l’École n’est plus un rempart contre la barbarie

Le linguiste Alain Bentolila alerte : l’École, fragilisée et délaissée, ne parvient plus à protéger les enfants de la barbarie qui gagne du terrain. Face à l’impuissance politique, il affirme que seule la formation du discernement — portée par une véritable alliance entre parents et enseignants — peut constituer un rempart contre toutes les dérives.

13/11/2025, 16:08

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“Un système qui mène à l’épuisement” : l’alerte d'une traductrice littéraire

Traductrice littéraire du grec moderne, langue « minorée », Clara Nizzoli décrit le travail de prospection invisible et non rémunéré – dénicher en Grèce, à ses frais, des livres, les lire, en traduire des extraits, démarcher des éditeurs – qui s’ajoute à la traduction elle-même. En soutien à la proposition de loi sur la continuité de revenus des artistes auteurs, elle alerte sur des conditions matérielles qui épuisent les traducteurs et dont dépendent la qualité et la diversité des ouvrages étrangers accessibles en français.

13/11/2025, 12:48

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Chaque publication poursuit sa traversée : les éditions du Paquebot

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour fermer la danse, focus sur les éditions du Paquebot.

13/11/2025, 10:42

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La liberté retrouvée de Boualem Sansal : l’Algérie des écrivains debout

Boualem Sansal est libre. La décision d’Alger est enfin tombée : l’écrivain franco-algérien a été gracié. Une grâce politique, sans doute. Mais aussi un symbole littéraire. Si Boualem Sansal retrouve aujourd’hui sa liberté de mouvement, la littérature algérienne francophone, elle, continue de chercher la sienne — à la fois intérieure, linguistique et morale.

13/11/2025, 09:59

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Quand la littérature célèbre l’amour à Choisy-le-Roi

Les 14 et 15 novembre, la ville de Choisy-le-Roi vibrera au son de l’Amour. Au programme de la troisième édition de cet événement littéraire : rencontres, séance de dédicaces, ateliers et spectacles. 

12/11/2025, 17:22

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Quelques minutes d’écriture chaque jour pour améliorer son bien-être mental

L’écriture thérapeutique, l’art d’utiliser les mots pour apaiser ses maux... Qui douterait des vertus de cette méthode, pour dénouer ses noeuds et transformer le stress en sérénité  ? À travers son guide pratique J’écris donc je guéris (Éditions Grancher), Aurélie Rossignol invite à explorer davantage les bienfaits de cette pratique. Et nous initie, à l’aide d’exercices guidés, 

12/11/2025, 15:58

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Les musiques du roman

Selon Horace, le poète latin, la poésie ressemble à la peinture. De même, dans une certaine mesure, le roman s’apparente à la musique, qui déploie ses effets dans le temps.

12/11/2025, 15:33

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De Rives en Pages : quand la littérature met en mots l’écologie

Entre Évian, Genève et les rives du Léman, le Salon & Prix Littéraire Environnement explore les grands enjeux écologiques à travers la littérature. Porté par l’association De Rives en Pages, l’événement relie culture et environnement dans une démarche transfrontalière et intergénérationnelle, où la conscience environnementale, la culture et la science ne connaissent pas de frontières.

12/11/2025, 10:58

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Retraites non versées, argent mal géré : “Pour la reconnaissance du scandale Agessa”

Près de 200 sociétaires de la SACEM, de la SACD, de la SCAM et de l’ADAGP appellent leurs organismes à reconnaître enfin le scandale Agessa, qui a privé environ 190.000 artistes-auteurs de leurs droits retraite pendant plus de 40 ans. Dans une lettre ouverte, ces créateurs et créatrices demandent à leurs OGC de mettre fin à leur lobbying en faveur de la SSAA, qu’ils jugent héritière d’un système opaque et défaillant. Ils réclament transparence, responsabilité et une gouvernance sociale réellement portée par les artistes-auteurs eux-mêmes.

12/11/2025, 10:19

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FIBD : “Tant que 9e Art+ sera là, nous refuserons de participer au festival”

« On ne nous respecte pas, on ne nous écoute pas, donc on n’y va pas. » Ce slogan, devenu mot d’ordre sous le hashtag #NoFIBD2026, résume la colère d’un large front d’auteurices et d'auteurs et d’organisations professionnelles de la bande dessinée.

11/11/2025, 19:07

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Le Syndicat des éditeurs alternatifs : "Ce festival d'Angoulême qu’on nous vole"

Le Syndicat des éditeurs alternatifs (S.E.A.) monte au créneau après la reconduction de 9e Art+ à la tête du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Dans une tribune au ton ferme, l’organisation dénonce un « simulacre de consultation » et l’opacité de l’appel à projets ayant conduit au renouvellement de la société dirigée par Franck Bondoux pour neuf années supplémentaires. 

10/11/2025, 14:59

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La Bibliothérapie, cette inconnue

Discrète, presque mystérieuse, la bibliothérapie reste une pratique encore méconnue du grand public. Dorothée Simoncini lui donne un visage concret : après quinze ans dans la médiation culturelle, elle explore la puissance du livre comme outil de mieux-être et de lien humain. Elle accompagne seniors, jeunes ou personnes en situation de fragilité dans un travail de reconnexion à soi et aux autres par les mots et les images. 

10/11/2025, 11:30

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Nina Allan, ou “le roman où le sol se dérobe sous nos pas”

Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, des éditions Tristram, ont reçu le prix Médecis étranger 2025 pour le livre de Nina Allan, Les bons voisins (trad. Bernard Sigaud). Ils signent un texte que ActuaLitté diffuse, pour appuyer la voix de cette maison, dans ses choix et ses convictions.

08/11/2025, 11:11

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"Nous demandons une chose simple : avoir les mêmes droits que les autres"

Lauréate de la première édition du Prix du livre pour les bébés, porté par le ministère de la Culture, Aurore Petit a profité de la remise du prix pour livrer un discours à la fois sensible et politique. L’autrice et illustratrice d’Été POP (La Martinière Jeunesse) y a salué la reconnaissance de la lecture dès le plus jeune âge, tout en alertant sur la fragilité du statut des artistes-auteurs. 

07/11/2025, 17:59

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OnlyFanes... ou la vie d'éditrice, quand t’as plus un radis

TÉMOIGNAGE – OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique.

07/11/2025, 15:58

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La Biblio-dynamie, qu'est-ce que c'est ?

Claire Bascou est la fondatrice de La Biblio-dynamie. Elle nous présente sa démarche de bibliothérapie créative où les livres deviennent des leviers de mouvement et de mieux-être. Sa méthode mêle sciences humaines, imagination et accompagnement bienveillant, pour aider chacun à se reconnecter à soi et au monde. À travers ateliers, formations et « bibliorandos », La Biblio-dynamie entend faire de la lecture une expérience vivante, sensorielle et profondément humaine.

07/11/2025, 12:52

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Du yoga à la lecture : une autre voie vers le bien-être

Élise Fontaine, animatrice d’ateliers ludiques et bien-être, raconte son parcours de professeure des écoles devenue praticienne du soin par les livres. Fondatrice des Petits colibris, elle associe yoga ludique et « bibliorelaxation » pour créer des espaces d’écoute, de partage et de douceur. Convaincue du pouvoir réparateur de la lecture, elle explore son rôle comme vecteur de lien social, notamment en milieu rural.

06/11/2025, 13:01

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Municipales 2026 : la fin d'un mandat ne signifie pas celle des archives

À moins d'un nouveau rebondissement politique, la prochaine échéance électorale sera celle des municipales, en mars 2026. Un scrutin décisif à plus d'un titre : l'Association des Archivistes Français (AAF) rappelle que, pour assurer la continuité de la gestion des communes et intercommunalités, la bonne conservation des archives est indispensable. Nous reproduisons ci-dessous un texte publié par l'organisation sur le sujet.

05/11/2025, 10:13

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De l’enseignement à la bibliothérapie : une vocation née des livres

Aurélie Louvel, fondatrice de Bibliothérapie jeunesse et de Flow créatif, retrace auprès d'ActuaLitté un parcours consacré aux bienfaits de la lecture. Découverte en 2008, la bibliothérapie est devenue le fil rouge de sa vie professionnelle, entre enseignement, médiation et formation. 

03/11/2025, 16:04

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“Le roman ne sera pas plus l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, ce sont les éditions Tinbad qui sont mises à l'honneur.

03/11/2025, 10:56

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Bibliothérapie créative : soigner l’estime de soi par la littérature jeunesse

Avec cette deuxième tribune, Florence Gonçalves, bibliothérapeute dans l’Oise, prolonge notre dossier sur la bibliothérapie en racontant un parcours tissé d’engagements concrets : diplômée en sociologie et en sciences de l’éducation, elle a été animatrice puis transcripteur braille pendant vingt ans au sein d’un établissement accueillant des enfants et des adolescents déficients visuels, où sa passion pour le métier de documentaliste est devenue l’une de ses principales missions.

31/10/2025, 13:13

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Thotario veut révolutionner le livre numérique avec la revente éthique des ebooks

Dans quelques mois, un nouvel acteur se lancera dans l'environnement du livre, avec une offre reposant sur une approche éthique et durable. Thotario, de son petit nom, évoque déjà des racines anciennes, mais un projet résolument moderne. Ses créateurs adressent à ActuaLitté une lettre ouverte, pour mieux préciser le contexte dans lequel ils s'inscrivent.

30/10/2025, 14:54

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La bibliothérapie, ou comment les livres réveillent ce qui sommeille en nous

Avec cette première note d’humeur, Catherine Sanchis ouvre notre dossier consacré à la bibliothérapie, cette pratique encore méconnue qui explore les vertus du livre comme compagnon de transformation. Également spécialiste du droit d’auteur dans le spectacle vivant, aujourd’hui bibliothérapeute, elle raconte son parcours et sa conviction profonde : les livres ne guérissent pas, mais ils réveillent ce qui, en nous, s’était endormi.

30/10/2025, 12:56

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Aimé Césaire, toujours présent 1/5 : l’éternel maire de Fort-de France

ActuaLitté s’est rendu à Fort-de-France, à l’occasion de la première édition du salon Tous Créoles. Ici, la littérature a un visage familier, celui d’Aimé Césaire, référence morale indiscutée. Sur une fresque de Terre Sainville, dans le centre culturel du quartier Trénelle, dans l’ancien hôtel de ville, son regard doux et déterminé continue de croiser celui de ses administrés.

29/10/2025, 18:33

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Pei-Hsiu Chen : dix femmes de Taipei et un crayon au service de la vie ordinaire

À l’approche de l’édition 2025 du BD boum, à Blois, du 21 au 23 novembre prochains, ActuaLitté propose un portrait des autrices taïwanaises mises à l’auteur. Débutons ce cycle avec Pei-Hsiu Chen, dont la finesse tranquille dessine les lignes de forces invisibles de nos villes, de nos vies : un travail graphique qui invite à la pause, à la contemplation, à l’écoute.

29/10/2025, 12:58

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Avant les citrouilles : Samhain, la face cachée et spirituelle d’Halloween

Ou comment des expertes revisitent l'histoire d'Halloween : Véronique Arnaud, dite "Parole de sorcière", qui a créé L'agenda de Parole de sorcière ; et Ketty Orain-Ferella, à l’origine de la collection  Grimoires des sabbats, racontent à leur manière cette histoire de citrouilles. Deux autrices avec un pied dans le paganisme mais qui entretiennent également une  approche assez terre à terre et rationnelle des choses.

29/10/2025, 10:34

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Sous le drapeau de One Piece, une jeunesse en quête de nouvelles utopies politiques

Sous les drapeaux pirates de Luffy, héros du manga One Piece, une jeunesse désabusée mais vibrante revendique un idéal de liberté et de justice. En brandissant ce symbole littéraire, les manifestants rappellent que la fiction demeure, face au vide politique, un refuge et un moteur d’utopie. Par David Piovesan.

28/10/2025, 16:27

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“On a sauvé la maison” : enquête sur une réforme conçue pour protéger à tout prix la SSAA

Présentée comme une modernisation, la réforme du régime social des artistes-auteurs a surtout permis de préserver la Sécurité sociale des artistes-auteurs (SSAA), héritière de l’Agessa. Derrière les mots de « transformation » et « efficience », les documents internes et le rapport Bensimon-Weiler révèlent une manœuvre institutionnelle : sauver la structure, pas les artistes.

28/10/2025, 14:32