« Jetons par-dessus bord paperasses et registres, et avec les ronds de cuir de ces incapables, faisons des bouées de sauvetage. »
Tel est l’un des principaux points de la profession de foi d’Albert Caperon, dit Captain Cap, candidat aux élections législatives de 1893. « Anti bureaucrate » et anti européen » il se présente comme un aventurier qui a passé « les trois quarts de sa vie sur mer et les deux tiers de son existence sur les terres vierges. »
Le 18/10/2020 à 09:00 par Les ensablés
1 Réactions | 3 Partages
Publié le :
18/10/2020 à 09:00
1
Commentaires
3
Partages
L’homme a plein d’idées pour cette circonscription qui couvre à peu près le 9e arrondissement de Paris : aplanissement de la butte Montmartre, faire de Pigalle un port de mer, prolonger l’avenue Trudaine jusqu’à la Concorde (« par quel bout ? demandent les électeurs. Par les deux bouts ! ») et surtout, point d’orgue de sa vision, la création d’un tunnel polyglotte qui serait divisé en compartiments où l’on enseignerait toutes les langues. Les parents déposeraient à l’entrée leurs enfants de six ans et iraient les récupérer dix ans plus tard à la sortie…
On l’aura compris, près d’un siècle avant la candidature de Coluche à l’élection présidentielle de 1981, celle du Captain Cap est un canular porté par un comité de soutien prestigieux dans lequel on trouve le dramaturge Courteline et surtout l’humoriste Alphonse Allais, véritable directeur de campagne de l’infortuné Captain Cap qui recueille malgré tout 176 voix !
Sur sa lancée, Alphonse Allais décide d’écrire une biographie, la plus complète possible, de ce personnage, avec en sous-titre « ses aventures, ses idées, ses breuvages ». Car le Captain Cap est un grand amateur de cocktails dont l’auteur nous donne les multiples recettes, de l’ « Alabazam coktail » au « Whisky stone fence » en passant par le «gin cling » ou le « pick me up » à base de jus de citron, de grenadine, de kirsch vieux et de Saint-Marceaux sec, auquel il convient d’ajouter une tranche d’orange.
Cet ouvrage illustre à merveille l’humour et l’imagination d’Alphonse Allais.
Né en 1854 à Honfleur, il est destiné à reprendre la pharmacie paternelle avant de rallier Paris et de rejoindre les milieux de la bohême littéraire. Il se fait connaître peu à peu par ses chroniques où se mêlent l’absurde et le pince-sans-rire. Il prend la direction du journal Le Chat noir et collabore à d’autres comme Gil Blas…
Les aventures du Captain Cap présentent toutes les facettes de son talent. Disons-le tout de suite, Alphonse Allais ne recule devant rien. Pour fournir les journaux en copie, il n’hésite pas à tirer à la ligne. Cette contrainte s’avère pour lui une source inépuisable d’inspiration comme dans cet article où apprenant une nouvelle surprenante, il écrit « Mon sang ne fit pas cent tours, mon sang ne fit pas cinquante tours, mon sang ne fit pas vingt tours (j’abrège pour ne pas fatiguer le lecteur), mon sang ne fit pas dix tours, mon sang ne fit pas cinq tours. Non, mesdames ; non messieurs, mon sang ne fit pas seulement deux tours. Vous me croirez si vous voulez : mon sang … Mon sang ne fit qu’un tour ! »
Il y a chez Allais un plaisir évident de manier les mots, de dérouter, de surprendre son lecteur par des jeux incessants. Ainsi dans Captain Cap, son héros, déjà détenteur du temps pour la descente de l’escalier de six étages, est recordman du monde du millimètre sur vélo. Il prévoit d’expliquer sa méthode dans « son prochain ouvrage (sous presse) : Les Confessions d’un enfant du cycle » …
La force d’Allais c’est de mâtiner ses fantaisies les plus absurdes d’un discours scientifique : le lecteur est partagé alors entre le rire et le doute. Il faut dire que l’humoriste a suivi des études en pharmacie et a même selon diverses sources, fait des recherches poussées sur la photographie couleur ou la synthèse du caoutchouc et aurait déposé le brevet du café soluble lyophilisé près d’un demi-siècle avant Nescafé !
Le Captain Cap lui se contente d’avoir découvert au Canada une carrière de charcuterie. Les lecteurs souriront à cette idée mais l’explication avancée par Allais est des plus convaincantes : « Aux environs d’Arthurville, existait, en pleine forêt vierge (elle était vierge alors), un énorme ravin en forme de cirque, formé par des rocs abrupts et tapissés (à l’instar de nos Alpes) de mille sortes de plantes aromatiques, thym, lavande, serpolet, laurier-sauce, etc. »
La forêt peuplée d’antilopes, de cerfs de biches, de lapins, de lièvres, etc. fut victime d’un incendie. Les animaux trouvèrent refuge dans l’énorme ravin où ils moururent par étouffement à cause de la température excessive du feu. « Non seulement le gibier mourut, mais il fut cuit. Tant que la température ne fut pas revenue à sa norme, toute cette viande mijota dans son jus (ainsi que l’on procède dans les façons de cuisine dites à l’étouffée). »
Par la suite les matières lourdes comme les os, la corne, la peau glissèrent dans le fond tandis que la graisse remontait et se figeait à la surface. Le tout parfumé par les herbes aromatisées qui tapissaient le ravin… Ainsi naquit la carrière de charcuterie…
Les aventures du Captain Cap tant en Amérique que dans les Balkans (qu’il propose de raser en versant la terre dans le détroit des Dardanelles pour régler la crise géopolitique qui agite les grandes puissances dans cette région) sont innombrables et toutes plus loufoques les unes que les autres. Successivement on découvre que l’honorable Captain est dresseur de moules (il parvient à leur faire faire un numéro de castagnettes), qu’il a failli être ruiné en se lançant dans la spéculation de la peau de musaraigne. Il a également un projet pour communiquer avec les habitants de la planète Mars : faire assez de bruit pour attirer leur attention et pour y parvenir, « mobiliser, pendant une heure toutes l’espèce humaine, tous les animaux, toutes les cloches, tous les pistolets, fusils, canons, toutes les assemblées délibératives, tous les orchestres, depuis celui de Lamoureux jusqu’à la Musique municipale de Honfleur et la fanfare de la reine de Madagascar, etc., etc. les pianos, les belles-mères, en un mot tous êtres ou objets capables de produire un son. »
La plupart des critiques insistent sur le côté « gratuit » de son humour. Dans sa jeunesse, il a été un des piliers de « l’école fumiste » connue pour ne rien prendre au sérieux et multiplier les canulars. Certes, Allais s’est toujours tenu à l’écart des débats politiques. Lorsqu’on l’interrogeait sur l’Affaire Dreyfus, il répondait imperturbable : « J’ai mon idée sur tout ça, mais c’est mon affaire. » Pourtant contrairement à un certain nombre de ses collègues au Chat Noir, il n’a jamais rallié le camp nationaliste et antisémite. De fait, sa seule intervention publique, c’est d’avoir signé une protestation en faveur d’un anarchiste. Il s’est surtout attaché, me semble-t-il, à pointer les travers de son époque. Dans Captain Cap, il moque les manies, les entichements de ses contemporains comme cette propension, en pleine révolution industrielle, à créer des sociétés par actions, des entreprises spéculatives. Le Captain lui-même est vice-président du Syndicat général des baleiniers de Corrèze et préside la Nouvelle société centrale de lavage des confetti parisiens, qui selon les dires d’Alphonse Allais peut présenter des perspectives intéressantes pour la petite épargne.
Ironisant sur la propension de ses contemporains à (déjà) penser que c’était mieux avant, il ponctue nombre des événements qu’il raconte par un « comme c’est loin… » à la nostalgie feinte. Surtout en parodiant les programmes électoraux des candidats de la toute jeune IIIe République et en fabriquant de toutes pièces une candidature farfelue, il raille la bêtise des électeurs bernés par les flots de promesses politiques.
Il y a chez Allais une façon toujours discrète, élégante à prendre ses distances avec les croyances de ses contemporains et ce n’est pas là un de ses moindres mérites que d’amener le lecteur par le rire à s’interroger sur ses opinions, ses convictions. Allez un petit dernier pour la route : « Il est très avantageux de porter un titre nobiliaire. Être ʺde quelque choseʺ, ça pose un homme comme être ʺde Garenneʺ, ça pose un lapin » …
Carl Aderhold Octobre 2020
Par Les ensablés
Contact : ng@actualitte.com
Plus d'articles sur le même thème
Happe-Chair, un titre qui a tout de suite attiré mon attention. Je me trouvais alors dans une des dernières librairies anciennes de la rue Saint-Sulpice (pour combien de temps encore sera-t-elle là ?), dans la bonne odeur des vieux livres, lorsque je suis tombé sur la réédition de 1908 de ce roman de Camille Lemonnier publié une première fois en 1886 chez Kiestmaeckers… par Hervé Bel.
13/04/2025, 12:28
À l’occasion du centenaire de sa mort, la collection Bouquins consacre un volume à Jacques Rivière, critique et essayiste, véritable cheville ouvrière de la Nouvelle revue française dont il assura la direction durant plus de 10 ans. Mort prématurément en 1925 à l’âge de 39 ans, celui qui fut à la fois le grand ami et le beau-frère d’Alain Fournier, l’auteur du Grand Meaulnes, révèle par la quantité d’articles qu’il donna à la revue une perspicacité critique étonnante. Sensuelle et inspirée. Par Denis Gombert
30/03/2025, 09:00
Le monde des livres sous l’Occupation a déjà été étudié par l’historien Jacques Cantier qui s’était intéressé à la trajectoire de l’une des figures maudites des lettres françaises avec sa biographie de Pierre Drieu La Rochelle (Perrin, 2011). Cette fois, avec Lire sous l’Occupation, publié en 2019 et en poche en 2024 aux Éditions CNRS, il nous présente un panorama global de la lecture entre 1939 et 1945. , par Nicolas Acker.
16/03/2025, 16:50
En mars 2023, Gallimard publiait dans sa collection L’imaginaire un grand succès de son catalogue paru en 1929, réédité à huit reprises puis repris en 1934 dans sa collection de poche : La femme qui boit », première oeuvre d’une jeune femme de 29 ans, Pauline Toutey. Par Marie Coat
02/03/2025, 19:56
Né en 1908 à Varsovie, Vladimir Malacki - devenu par la suite Jean Malaquais - quitta la Pologne à l'âge de 18 ans pour venir vivre en France. Cette période de sa vie fut marquée par une grande précarité et par la volonté farouche de vivre de sa plume. Mobilisé en 1939 puis fait prisonnier, il s'évada et émigra vers le continent américain. Par Isabelle Luciat
16/02/2025, 10:09
Jean Meckert (alias Jean Amila, 1910-1995) est mort il y a trente ans… Pas tout à fait mort, car ses romans ont continué d’être réédités et nous n’avons pas manqué d'en parler dans nos colonnes (1). Cette fois, c’est la courageuse Ronces éditions (2) qui republie Le boucher des hurlus paru chez Gallimard en 1982 et signé du nom Jean Amila qu’il avait adopté pour ses romans publiés dans la Série Noire. Par Hervé BEL
02/02/2025, 19:38
Fille de José Marie de Heredia, épouse du poète Henri de Régnier, Marie de Régnier n’eût peut-être d’autre choix que de devenir une femme de lettres. Mais en adoptant un nom d’homme tout de même, société corsetée oblige ! C’est ainsi que Marie de Régnier entama très tôt une carrière littéraire au confluent de deux siècles, à la période de la Belle Epoque, sous le nom de de Gérard d’Houville, puis de Gérardine (la renommée de Caroline Rémy, dite Séverine, étant peut-être passée par là). Par Denis Gombert.
19/01/2025, 09:00
L’Avenue Louise est l’une des plus importantes artères de Bruxelles. On oublie souvent qu’elle fut dédiée à la princesse Louise (1858-1924), fille aînée de Léopold II, le roi bâtisseur qui rénova la ville. Et l’on a tout autant perdu le souvenir de l’histoire rocambolesque et tragique de sa déchéance au sein des cours européennes de son temps... Ces mémoires romancés offrent au lecteur les confessions rares d’une princesse égarée par le destin. Par Louis Morès.
05/01/2025, 09:00
On ne pouvait pas laisser s’achever cette année 2024 sans célébrer les cent ans d’un des chefs-d’œuvre romanesques du XXe siècle. Des chefs-d’œuvre, la littérature française en a produit son lot, et les centenaires à venir ne manqueront pas : en 2026, ce sera Les Faux-monnayeurs, en 2032, Voyage au bout de la nuit, en 2038, La Nausée, etc. Mais les auteurs ensablés aussi ont leurs grands et petits chefs-d’œuvre, dont certains ont été chroniqués ici même : L’Enfant à la balustrade, Les Javanais, par exemple. Et maintenant Mes Amis d’Emmanuel Bove : avis à ceux qui ne l’auraient pas encore lu. Par François Ouellet.
15/12/2024, 16:14
Un peu avant l'excellent Elisabeth que nous avons chroniqué , les éditions Le Passeur avaient réédité en 2023 le roman Le poil de la bête de René-Jean Clot (1913-1997). Une fois de plus, soyons reconnaissants à cet éditeur d’oser ainsi remettre au goût du jour des auteurs injustement oubliés. René-Jean Clot l’est inexplicablement. Par Hervé Bel
01/12/2024, 09:00
Lorsqu’il y a tout juste vingt ans, Anne de Tourville (1910-2004) décéda à 94 ans, elle était bien oubliée du monde littéraire et l’est encore à ce jour. Elle avait pourtant remporté le Prix Femina en 1951 avec son roman «Jabadao» devançant entre autres, dès le deuxième tour, Louise de Vilmorin et Michel de Saint Pierre. Par Marie Coat
11/11/2024, 09:40
La vie de Paul Gadenne (1907-1956) a été marquée par l'épreuve de la maladie qui le contraint à abandonner une prometteuse carrière de professeur de lettres classiques et à séjourner périodiquement au sanatorium de Praz-Coutant, en Savoie (cadre de son premier roman « Siloé », objet d'un précédent article). Paul Gadenne termina ses jours à Cambo-Les-Bains, station thermale du pays basque reconvertie dans les années 30 en centre de cure pour les tuberculeux. Par Isabelle Luciat.
27/10/2024, 09:00
Non, Paul Nizan (1905-1940) ne fut pas seulement l’auteur d’un incipit resté célèbre et redécouvert par la jeunesse étudiante de mai 1968. « J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ». Cette « accroche » solennelle cache hélas un peu trop une oeuvre hybride passionnante. Mort en soldat à 35 ans en 1940, il fut jeté aux oubliettes de l’Histoire, répudié par ses camarades communistes.
Par Nicolas Acker
13/10/2024, 18:34
On ne lit plus Octave Feuillet (1821-1890), auteur à très grand succès du Second Empire et favori de lˊImpératrice Eugénie ; seul son nom sur la plaque bleue dˊune rue tranquille et banale du XVIème arrondissement, où habitaient de bons amis, m’a un jour rendu curieux de le connaître.
Les titres de ses romans ont l’odeur des armoires à linge bourgeoises, encaustique et lavande : « La Petite Comtesse » (1856), « Histoire de Sybille » (1862), « Julia de Trécoeur » (1872), voire réminiscents de la Comtesse de Ségur « Le Roman dˊun jeune homme pauvre » (1858)… Par Herbert Dune.
29/09/2024, 09:00
Paru en 1925, puis réédité dans une édition illustrée en 1930, La Revanche d’André Thérive (de son vrai nom Roger Puthoste) est un livre qui parle de la vieillesse, de la sénilité, de la mort, et surtout de la mesquinerie des vivants… Rien qui puisse a priori attirer le lecteur « feel good » Mais le style est magnifique, avec, l’air de rien, une musique enchanteresse. Quant à la fin du roman, autant le dire, elle est sublime. Soudain, après le crépuscule, c’est la lumière qui surgit, d’autant plus incandescente qu’elle est environnée d’ombres..
Par Hervé BEL.
15/09/2024, 09:00
Romancier, auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont La Fleur qui chante, chroniqué pour Les Ensablés par François Ouellet, André Beucler est un homme aux multiples talents. Il s’intéresse ainsi au cinéma, pour lequel il écrit plusieurs scénarios et même réalise quelques films. Mais Beucler brille aussi dans un tout autre exercice, le journalisme. De par ses contraintes notamment en termes de longueur et de style, l’article de journal s’apparente à l’art de la nouvelle ou du découpage en scènes du cinéma, un art dans lequel Beucler s’épanouit avec une aisance et un brio remarquables. Par Carl Aderhold.
25/08/2024, 09:00
Après la réédition du chef-d’œuvre Campagne (prix Femina 1937) dont même Le Monde s’est fait largement l’écho en 2023, les éditions Le Passeur republient aujourd’hui Élisabeth, troisième roman de Raymonde Vincent. Comme Marguerite Audoux (voir notre article sur Marie-Claire), elle fut un phénomène littéraire, s’avérant capable d’écrire un grand livre aussitôt remarqué et publié, alors qu’elle avait été illettrée pendant toute son enfance. Par Hervé BEL.
04/08/2024, 09:29
Encore connu des cinéphiles pour les adaptations au cinéma de ses romans Remorques (adapté par Jean Grémillon) et Capitaine Conan (prix Goncourt 1934, adapté par Bertrand Tavernier), Roger Vercel est un remarquable écrivain de récits maritimes, inspirés de témoignages de marins, recueillis à Dinan, ville où il vécut et exerça le métier de professeur de lettres. Par Isabelle Luciat
14/07/2024, 09:00
L’écoute d’un opéra de 1920 ensablé jusqu’à la fin du dernier siècle peut mener à la lecture d’un roman également ensablé pendant plusieurs décennies, l’un comme l’autre très célèbres en leurs temps et fort heureusement resurgis… quoiqu’ insuffisamment pour le livre, qui mérite largement un coup de projecteur. Par Marie Coat
23/06/2024, 09:00
C’est au début des années 80 que l’on commence à reparler Raymond Guérin. Les éditions « Le tout sur le tout » ont alors le courage de rééditer certaines de ses œuvres. Jean-Paul Kaufmann écrit sa biographie, remarquable comme tout ce qu’il fait, dans 31 rue Damour. Des articles sortent… Puis nouvel oubli, même s’il reste publié dans la collection Imaginaire, antichambre de l’oubli définitif. un oubli relatif à dire vrai. Régulièrement, des maisons d’édition (où trouvent-elles ce courage?) rééditent en effet une de ses œuvres. Finitude est de celles-ci. Par Hervé Bel
09/06/2024, 09:00
Merveilleuse parution chez Bouquins d’un inédit de Jean-René Huguenin. Les enfants de septembre, roman ébauché et par conséquent forcément inachevé révèle toute la palette émotionnelle et stylistique de JRH, auteur génialement prometteur décédé à 26 ans. Par Denis Gombert
26/05/2024, 09:00
Ce livre sensible et affranchi, à la croisée des genres de l’essai romancé et de la confession autobiographique, pousse à vouloir aller au-delà du visible, et à comprendre les fondamentaux de l’être dans les situations qui le déterminent et le construisent. Un flux de souvenirs et de sensations s’y déploie, dans une prose sans filtre avec en arrière-fond cette rivière berçant le pays de Charleroi qui entraîne l’esprit du narrateur dans les méandres géographiques, historiques et intimes de la formation d’un imaginaire. Par Louis Morès.
12/05/2024, 09:00
Né en 1899 à Saint Brieuc, dans une famille de condition modeste, Louis Guilloux a publié de nombreux romans dans lesquels il a témoigné d'une attention particulière pour les pauvres et les laissés pour compte. Son premier roman La Maison du peuple, publié en 1927, évoque la figure de son père, cordonnier et militant socialiste. Son œuvre la plus célèbre Le Sang noir (objet d'un précédent article) s'inspire de la vie de George Palante qui fut son professeur de philosophie et son ami. Par Isabelle Luciat.
28/04/2024, 10:59
Ces derniers temps, j’ai lu une romancière à l’écriture discrète et touchante qui se nomme Laurence Algan. On ne saurait presque rien d’elle si, en juillet 1944, elle n’avait répondu à l’enquête biographique que le journaliste et romancier Gaston Picard menait à l’époque auprès des écrivains pour le compte du Centre de documentation de la BnF ; les éléments biographiques fournis par l’écrivaine, Paul Aron les présente succinctement dans un article qu’il a intitulé « Une femme si simple » et qui est paru dans Les Nouveaux Cahiers André Baillon en 2014. J’y suis allé voir de plus près. Par François Ouellet
14/04/2024, 09:00
A l’automne dernier, sur les tables de la librairie chargées de l’abondante moisson de la rentrée littéraire, le regard est attiré par un livre relié entoilé d’un jaune éclatant, d’une romancière inconnue, Marie Laure. Son titre primesautier - La chambre des écureuils - intrigue : conte pour enfants ou ouvrage libertin ?
Ni l’un, ni l’autre, et il s’agit d’une réédition, chez Seghers, d’un roman écrit en 1946 -mais publié en 1955- par une femme hors du commun, bien plus célèbre comme mécène des arts et instigatrice de fastueuses fêtes mondaines, que comme écrivaine. Le pseudonyme de Marie Laure est en effet celui de Marie-Laure de Noailles, surnommée par l’une de ses biographes « la vicomtesse du bizarre ».
Par Marie Coat
31/03/2024, 09:00
La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy
17/03/2024, 09:00
« Ouf,
La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux,
à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province.
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller.
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride.
Par Carl Aderhold
03/03/2024, 09:00
Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.
Par Louis Morès.
18/02/2024, 09:00
J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.
04/02/2024, 09:00
Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.
22/01/2024, 12:17
Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL
Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.
31/12/2023, 09:00
A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre. par Carl Aderhold
10/12/2023, 09:08
Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent.
Par Denis Gombert.
26/11/2023, 09:00
Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat
12/11/2023, 09:00
André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.
29/10/2023, 22:17
Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat
15/10/2023, 09:00
Autres articles de la rubrique Livres
BONNES FEUILLES - Lorsqu’un voyageur brésilien est retrouvé assassiné et habillé en femme dans un lieu emblématique du Havre, le Volcan, les enquêteurs n’ont que peu d’éléments pour identifier le coupable qui a martyrisé ce jeune homme.
26/04/2025, 09:00
« Quand je suis entrée dans cette chambre récemment la sienne j’ai tout de suite vu qu’elle était morte. On ne pouvait pas confondre avec le sommeil. Elle n’était pas assoupie. Elle était morte. La peau était rigide. Ça se voyait au premier coup d’œil. Et même elle avait une drôle de couleur. Comme jaune. Je me suis dit que c’était ça mourir. Perdre le droit à l’irrigation. »
25/04/2025, 14:24
Semaine 16 (14 au 20 avril) : Freida McFadden a définitivement tué le suspens, et nos vendredis matins se suivent et se ressemblent tous. Quand on a appris que l'autrice publierait deux nouveaux ouvrages — le poche de La Psy et La Prof — on sentait le tsunami arriver. L'Américaine, traduite par Karine Forestier, s'empare comme prévu des 4 premières places du classement.
25/04/2025, 12:59
Avec Meurtres cousus main, Nadine Mousselet confronte son héroïne à une série de meurtres troublants qui posent des questions, autant sur l’identité que sur le mal. Un polar rythmé, ancré dans le réel, qui trouve sa voix dans l’enquête plus que dans la provocation.
25/04/2025, 11:34
Denis est agoraphobe, bien au-delà du raisonnable. Disons, à un niveau extrême. Il n’ose plus sortir de chez lui, n’arrive évidemment plus à se rendre au magasin pour faire les courses. Sa famille souffre grandement de son état. C’est peine perdue, semble-t-il. Alors, poussée par le désespoir, sa femme Brigitte l’inscrit à une émission, Les Nouveaux Guérisseurs, qui dit parvenir à déjouer les peurs des participants… Qu’adviendra-t-il donc de Denis ?
25/04/2025, 10:12
BONNES FEUILLES - Denis Bolet, passionné de vélo, vit dans une petite ville de province. De son entrée au collège, ses premiers émois et amours jusqu’à ses différents boulots, on suit sa vie d’enfant plein d’espoir et son quotidien ordinaire d’adulte désenchanté.
25/04/2025, 07:30
C’est à un véritable travail de fourmi que s’est attelée la docteure en histoire, spécialiste du genre au XIXe siècle, Isabelle Matamoros, pour écrire son livre Le pouvoir des lectrices. Une histoire de la lecture au XIXe siècle, publié par les éditions du CNRS. Elle y confronte les écrits de soixante-quatre femmes, toutes ayant en commun « d’avoir écrit sur elles-mêmes ». La plus âgée est née en 1789, la plus jeune en 1832 — un peu plus de quarante ans d’écart, entre deux révolutions majeures, dans une société en pleine mutation.
24/04/2025, 18:33
Un polar dur et violent à l'image de São Paulo, une ville gangrenée par le fric, où prospèrent les Ferrari, les jets privés et les milliards. Mieux vaut ne pas fourrer son nez dans les affaires de corruption et de blanchiment d'argent. La traduction (anglais) est signée Jacques Collin.
24/04/2025, 15:54
Ravivant le souvenir d’un des procès historiques les plus importants de notre histoire contemporaine, Le procès Mein Kampf d’Harold Cobert est un livre remarquable, captivant, fascinant, qui se lit d’un trait. La description des personnages tous plus charismatiques les uns que les autres est très étoffée. Un souffle et un lyrisme indéniables emportent ce récit de bout en bout.
24/04/2025, 13:24
Dans Adieu, Dakota, Dan O’Brien orchestre le récit d’un retour aux sources sur fond de fracture intime et territoriale. Entre souvenirs d’enfance, paysages contaminés et famille en sursis, ce roman nous fait traverser l’Amérique rurale désorientée par le boom pétrolier.
24/04/2025, 12:20
Katia Lanero Zamora, née en 1985 à Liège dans une famille d’origine espagnole, est une autrice belge spécialisée dans la fantasy et la littérature jeunesse. Diplômée en langues romanes et en communication, elle débute dans l’édition avant d’occuper des fonctions liées à la fiction à la RTBF (2017–2024).
24/04/2025, 11:42
BONNES FEUILLES - Des sorcières qui dansent nues autour du feu sur des plages désertes, des femmes qui voient surgir des ailes dans leur dos avant de s’élancer dans les airs… Depuis le début du XXe siècle, Alicudi, île volcanique isolée au large de la Sicile, est le théâtre de récits troublants.
24/04/2025, 07:00
Il ne se passe pas grand-chose dans la vie du narrateur. Mis à part au début du roman, une rencontre avec un ami, le reste du temps et du livre, il reste chez lui, entre son bureau et la cuisine, regarde par la fenêtre, observe les oiseaux, surplombe les passants qui promènent leurs chiens et contemple les arbres au loin.
23/04/2025, 18:08
BONNES FEUILLES - Dans une étonnante maison-champignon située en banlieue parisienne vivent trois femmes au caractère bien trempé : Jeanne, la grand-mère, Lise, sa fille, et Agathe, sa petite-fille, passionnée par les mots. Elles mènent une existence tranquille, ponctuée par les colères homériques de Lise. On dit qu’il y a un secret dans chaque famille. Or, elles sont trois à taire un secret...
23/04/2025, 12:59
Un an après la disparition inexpliquée d’une femme, son mari est retrouvé entre la vie et la mort. Avec Jusqu’au dernier battement (trad. Rémi Cassaigne), Emelie Schepp explore une enquête policière ancrée dans la banalité du quotidien, où les drames se nouent derrière les façades tranquilles. À paraître ce 14 mai 2025.
23/04/2025, 12:56
BONNES FEUILLES - Fin du Premier Empire. Entre les rives de la Loire et la plaine de Beauce, des cadavres sont retrouvés, le corps atrocement entaillé. Médecins et survivants sont formels : le temps des loups, des loups monstrueux, semble revenu. La mort rôde, la terreur gagne les campagnes et les villes, les pouvoirs publics nouvellement rétablis au service des Bourbons se doivent d’agir.
23/04/2025, 07:00
Printemps 1992, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Depuis quelque temps, les tensions sont de plus en plus palpables dans le pays. Pour autant, Zora, peintre et enseignante à l’académie des Beaux-Arts, et son mari, Franjo, mènent une vie heureuse. Leur fille, Dubravka, est installée en Angleterre avec sa petite famille. Alors que la santé de la mère de Zora semble se détériorer, elle demande à Franjo de l’accompagner en Angleterre. Elle les rejoindra plus tard, une fois les cours terminés. C’est tout du moins ce qui est prévu…
22/04/2025, 17:21
C’est le vécu cataclysmique d’une colère, doublé d’une inventive cavalcade littéraire, que nous donne à lire Élisa Bories, dans un premier roman agitateur de tripes et de sexe[s] jusqu’à une apothéose éruptive qui m’a consacrée membre de sa tribu. Ou plutôt soldate de sa guerre, incluse à sa rage légitime dans un féminin pluriel dépassant la définition parfois galvaudée du mot « sororité ».
22/04/2025, 13:02
Dans la nouvelle anthologie intitulée Et la terre se transmet comme la langue (trad. Elias Sanbar, Babel), les poèmes épiques de Mahmoud Darwich érigent une maison pour la beauté, dans un monde confisqué par la laideur des guerres et des crimes contre l’humanité.
22/04/2025, 12:13
Le « poète de la mer » et « le Magnifique » avaient sans doute tout pour être réunis dans un même ouvrage. C’est chose faite désormais dans une très belle livraison du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, pour un numéro double qui rassemble tous les documents entourant une amitié brève, tardive, mais poétiquement riche.
21/04/2025, 10:48
Voici venir le sixième volet des aventures d’Aurel Timescu, cet atypique consul que ses lecteurs fidèles suivent désormais avec une forme d’attachement complice. Après l’Afrique, l’Azerbaïdjan ou encore l’Andorre, Jean-Christophe Rufin nous entraîne cette fois dans les Balkans, et plus précisément en Albanie : Aurel y est mandaté pour une mission diplomatique qui ressemble davantage à une énigme qu’à une promotion.
21/04/2025, 10:44
Des fractures intimes aux faux-semblants qui bercent d'illusions une aventure amoureuse, Rue Daguerre est un passage à la loupe. Élodie Llorca ouvre une oeuvre polyphonique où la mémoire intime se cogne aux reflets déformants de la télévision et des jeux de rôle sentimentaux. À paraître ce 7 mai.
20/04/2025, 10:38
Avec Strange, Jed MacKay et Marcelo Ferreira s'aventurent sur les terres mystique de Marvel (trad. Benjamin Viette). En confiant à Clea, veuve de Stephen Strange, le rôle de Sorcière Suprême de la Terre, le récit s’émancipe des conventions pour explorer des thématiques profondes telles que le deuil, le pouvoir et l'identité. Et une héroïne bien badass.
20/04/2025, 07:30
Dans La fabrique des timidités, Christophe Perruchas capte l’été adolescent comme un champ de bataille intime. Derrière les plages, les chouchous et les feux d’artifice, un garçon apprend à fuir, à vendre, à aimer, à perdre… En bref, à devenir quelqu’un d’autre. À paraître ce 7 mai.
19/04/2025, 09:30
BONNES FEUILLES - Aussi récurrente qu’un cycle, une question me taraude que je remets souvent sur le tapis sans la crier : elle concerne le pacte social et l’injonction brutale à devoir vivre en société quand celle-ci est aussi intransigeante. Ce que porte Johanne, l’héroïne cabossée, c’est ce tiraillement constant entre la nécessité d’y faire sa place et celle plus instinctive de s’en tenir éloignée. Comme si ma part la plus asociale s’exprimait là.
19/04/2025, 08:00
1 Commentaire
Meunier Marie Pascale
22/10/2020 à 10:29
résumé enlevé et une découverte qui va me plaire, je le sens. Super ! Merci