En 1933, Henri de Régnier, dans sa chronique littéraire du Figaro, compare deux livres qui viennent de paraître : Du képi rouge aux chars d’assaut et Voyage au bout de la nuit. Il éreinte Céline, a contrario encense l’ouvrage de Charles-Maurice Chenu (1886-1963), avocat et fils de bâtonnier, et qui fut mon grand-père. Ce récit, peu connu, s’ajoute à ceux, plus célèbres, de Dorgelès (Les croix de bois), de Galtier-Boissière (la fleur au fusil) ou Chevallier (la Peur), ayant décrit le massacre de 14-18.
Le 25/06/2017 à 09:00 par Les ensablés
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25/06/2017 à 09:00
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Pour la petite histoire, Charles-Maurice a écrit de nombreux romans, d’abord Totoche, journal d'un chien à bord d'un tank couronné par l'Académie Française, puis une dizaine d’autres dont Grimpeloup, son plus célèbre. Mais c’est aujourd’hui Du képi rouge aux chars d’assaut dont nous voulons parler.
Par Pierre-François Chenu
J'ai chez moi beaucoup de vieux documents : ce sont les manchettes des journaux de l’époque, soigneusement découpées, jour après jour, par Monsieur et Madame Chenu, dans l’attente méthodique et inquiète des nouvelles du front. Là-bas, leur fils – mon grand-père – défend les couleurs de la France. Les courriers du héros sont soigneusement collés à côté de chaque nouvelle « officielle ». Des courriers relus par l’État major où ne figurent que les bonnes informations. Quelques années plus tard, Charles-Maurice livre sa version, celle que les censeurs ne prennent plus la peine de camoufler, dans ce livre publié en 1932 et que je tiens entre les mains, Du képi rouge aux chars d'assaut, qui n'est rien d'autre que le récit de la guerre que mon grand-père a faite, de la mobilisation au Chemin-des-Dames
Laissons-lui la parole, à travers ces quelques extraits.
Entre deux assauts, les soldats causent :
« Chacun raconte sa tranche de guerre.
« Quelqu’un demande :
« — La baïonnette ?... Y en a-t-il un seulement ici qui s’en est servi ?
« — Moi.
« C’est un paysan, tout jeune et tout doux. Il explique :
« — Un jour, en patrouille. On avait rampé, le soir, pour aller voir le long d’un talus de chemin de fer… Et voilà qu’on voit venir, sur la voie, des Boches qui rampent – une patrouille aussi. Ils ne nous voyaient pas.
J’étais dans un buisson. Et il y en a un qui vient vers moi, comme ça, un peu en dessous. On nous avait recommandé de ne pas tirer. Voilà mon Boche sous moi. Je m’étais préparé. Mais il avait des tas de choses sur le dos…Et si je le ratais, il avait ses copains qui me tiraient dessus : j’étais frit.
« Alors, j’ai bien visé, entre le sac et la cartouchière. Vlan… Il est resté sur place.
Tu parles si j’ai fait vite pour retirer ma baïonnette.
« — Ça ne reste pas coincé ?
« — Il suffit de mettre le pied sur le dos…
« Il sourit doucement, et ajoute :
« — Si ça continue, on reviendra de là comme des sauvages… »
Du képi rouge est l’histoire des hommes, des hommes au cœur simple, confrontés à la dureté du temps. Charles-Maurice était avocat, courageux, un peu rebelle. Ici, dans ce livre, la mixité sociale n’est pas un vœu, elle est la vie à chaque instant ; elle n’est jamais moralisatrice. La peur et le courage soudent ces hommes, et trop souvent les fondent dans le creuset des trous d’obus. Tous souhaitent à la fois défendre leur patrie et mettre un terme à cette guerre.
Charles-Maurice raconte l’histoire de « Tété » :
« Tété, lui aussi, appartient à l’histoire du 2’’. [le numéro de régiment].
« Tété, c’est un surnom ; mais son nom, je ne l’ai jamais su.
« Dans le civil, patron d’une maison, d’une maison pas convenable, en banlieue de Paris. Costaud, comme il se doit, mais avec une brave figure droite, souriante, un parler doux. Et bon comme du pain.
« Encore une fois, voilà corrigées mes idées toutes faites sur la profession.
« En campagne, un homme. C’est lui qui a sauvé le capitaine Louis […] En contre-attaquant, le capitaine Louis tombe. Il faut reculer en le laissant là.
« Dommage : c’est un brave.
« La nuit venue, Tété, entre les lignes, part à sa recherche. Il le retrouve.
« — C’est toi, tété ? qu’il me dit. “ C’est moi. Je viens vous chercher. ” — “ Trop tard, qu’il fait. J’y suis. Ne t’expose pas pour moi. Fais seulement une chose : tourne-moi la tête du côté des Boches… que je meure comme ça…. ” Tu vois ça ! “ Grand gosse ! ” que j’y dis.
« C’est vrai, fallait avoir vingt ans pour raconter ça.
« — Grand gosse, je vais t’emporter. »
« — Laisse-moi : je suis ton capitaine…
« — Allez, allez, que j’y vais… C’est plus toi qui commandes, ici…t’as qu’à te laisser faire.
« Et je l’ai couché sur le dos, et comme ça, en rampant, je l’ai ramené chez nous…
« Et il a guéri. Et il m’a remercié, faut voir ses lettres ! Et il est content, parce que, maintenant qu’il est réparé, il pourra resservir… »
Quand les obus s’arrêtent, le silence prédit le pire : « Nous faisons halte à Gouy-Servin, près des lignes, un soir. Un ordre du jour nous annonce que tout se passera bien. Nous avons compris. Instantanément, il pleut sur Gouy-Servin des trombes de pinard. » Et de toute part on craint les orages d’aciers, pourvu que la pluie tombe sur l’autre. On pense à Noël, ces quelques heures dans la nuit où les hommes des deux camps se sont côtoyés amicalement, illuminés par la même voûte étoilée. Mais tout cela est trop éphémère, le tonnerre subitement reprend. « L’horizon n’est que flammes, fumées, vacarmes. L’artillerie ne permet plus aux hommes de s’arrêter, aux cerveaux de réfléchir, à la terre de refermer ses plaies. Nous suivons l’ouragan, figés. Nos pensées, pas bien compliquées : tendues vers le terrible tacata de la mitrailleuse boche, avec lequel s’engloutiront – s’il reprend – toutes nos espérances, devant lequel tomberont nos camarades, et nous, après eux. Le rideau noir des explosions de mines, dans la plaine, commence à se déchirer. »
Voilà, c'était mon grand-père, écrivain lui-aussi, et qui eut son heure de gloire. J'ai chez moi une coupure de presse extraite du Figaro et daté du mardi 3 janvier 1933, dans laquelle Henri de Régnier parle du texte de Charles-Maurice Chenu Du képi rouge aux chars d’assaut. L’académicien est dithyrambique : « Monsieur Charles-Maurice Chenu écrit une langue élégante et précise, très délicatement nuancée. M. Chenu sait avec un art ingénieux analyser un caractère ou évoquer un paysage. Il sait aussi observer les autres et s’observer lui-même. Aussi est-ce tel qu’il est que M. Charles-Maurice Chenu se montre à nous en des pages d’une parfaite sincérité où il nous offre ses souvenirs de guerre. […] M. Chenu se montre à nous comme un charmant type du soldat français, à la fois courageux et résistant, hardi et débrouillard, raisonneur mais discipliné, faisant crâne figure devant la souffrance et la mort. Deux graves blessures la lui ont fait voir de près et, de soldat devenu officier, il prendra bravement les responsabilités qui lui incombent, et qu'il a acceptées sans les rechercher. »Il y a dans ce livre, ajoute-t-il « des scènes et des épisodes que l’on n’oublie plus, des “ choses vues ” que l’on ne cessera jamais de voir, tant l’art sincère et sobre de l’écrivain nous les a rendues terriblement visibles. »
On ne peut pas faire plus élogieux pour un roman. Mais que reste-t-il aujourd’hui Du képi rouge aux chars d’assaut ? Ironie de l'histoire, à côté de la critique élogieuse de Régnier à l'égard du mon grand-père, Régnier éreinte sans vergogne un nouveau roman qui vient de paraître: "Le voyage au bout de la nuit" : « Je n’y ai trouvé, en effet, ni sujet, ni composition, et la structure en est d’une assez grossière simplicité. C’est ce qu’on pourrait appeler un récit “ à tiroirs ”, sans intrigue, sans action et qui consiste en une suite de tableaux et d’épisodes destinés à nous donner des vues sur la vie, les êtres et sur le narrateur de cette fastidieuse, morne et répugnante confession qui pourrait se continuer indéfiniment, qui commence sans raison et se termine de même (...) Quittons l’atmosphère empuantie où nous a promenés le Bardamu de M. Céline » !
Du képi rouge aux chars d’assaut n’est peut-être pas le bouleversement littéraire du siècle, mais il reste un témoignage fort et brûlant, et plus que Céline, aussi bien que Dorgelès, il nous place au première loge d’une guerre d’usure qu’il ne faut jamais oublier.
Par Les ensablés
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15/10/2023, 09:00
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Printemps 1992, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Depuis quelque temps, les tensions sont de plus en plus palpables dans le pays. Pour autant, Zora, peintre et enseignante à l’académie des Beaux-Arts, et son mari, Franjo, mènent une vie heureuse. Leur fille, Dubravka, est installée en Angleterre avec sa petite famille. Alors que la santé de la mère de Zora semble se détériorer, elle demande à Franjo de l’accompagner en Angleterre. Elle les rejoindra plus tard, une fois les cours terminés. C’est tout du moins ce qui est prévu…
22/04/2025, 17:21
C’est le vécu cataclysmique d’une colère, doublé d’une inventive cavalcade littéraire, que nous donne à lire Élisa Bories, dans un premier roman agitateur de tripes et de sexe[s] jusqu’à une apothéose éruptive qui m’a consacrée membre de sa tribu. Ou plutôt soldate de sa guerre, incluse à sa rage légitime dans un féminin pluriel dépassant la définition parfois galvaudée du mot « sororité ».
22/04/2025, 13:02
Dans la nouvelle anthologie intitulée Et la terre se transmet comme la langue (trad. Elias Sanbar, Babel), les poèmes épiques de Mahmoud Darwich érigent une maison pour la beauté, dans un monde confisqué par la laideur des guerres et des crimes contre l’humanité.
22/04/2025, 12:13
Le « poète de la mer » et « le Magnifique » avaient sans doute tout pour être réunis dans un même ouvrage. C’est chose faite désormais dans une très belle livraison du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, pour un numéro double qui rassemble tous les documents entourant une amitié brève, tardive, mais poétiquement riche.
21/04/2025, 10:48
Voici venir le sixième volet des aventures d’Aurel Timescu, cet atypique consul que ses lecteurs fidèles suivent désormais avec une forme d’attachement complice. Après l’Afrique, l’Azerbaïdjan ou encore l’Andorre, Jean-Christophe Rufin nous entraîne cette fois dans les Balkans, et plus précisément en Albanie : Aurel y est mandaté pour une mission diplomatique qui ressemble davantage à une énigme qu’à une promotion.
21/04/2025, 10:44
Des fractures intimes aux faux-semblants qui bercent d'illusions une aventure amoureuse, Rue Daguerre est un passage à la loupe. Élodie Llorca ouvre une oeuvre polyphonique où la mémoire intime se cogne aux reflets déformants de la télévision et des jeux de rôle sentimentaux. À paraître ce 7 mai.
20/04/2025, 10:38
Avec Strange, Jed MacKay et Marcelo Ferreira s'aventurent sur les terres mystique de Marvel (trad. Benjamin Viette). En confiant à Clea, veuve de Stephen Strange, le rôle de Sorcière Suprême de la Terre, le récit s’émancipe des conventions pour explorer des thématiques profondes telles que le deuil, le pouvoir et l'identité. Et une héroïne bien badass.
20/04/2025, 07:30
Dans La fabrique des timidités, Christophe Perruchas capte l’été adolescent comme un champ de bataille intime. Derrière les plages, les chouchous et les feux d’artifice, un garçon apprend à fuir, à vendre, à aimer, à perdre… En bref, à devenir quelqu’un d’autre. À paraître ce 7 mai.
19/04/2025, 09:30
BONNES FEUILLES - Aussi récurrente qu’un cycle, une question me taraude que je remets souvent sur le tapis sans la crier : elle concerne le pacte social et l’injonction brutale à devoir vivre en société quand celle-ci est aussi intransigeante. Ce que porte Johanne, l’héroïne cabossée, c’est ce tiraillement constant entre la nécessité d’y faire sa place et celle plus instinctive de s’en tenir éloignée. Comme si ma part la plus asociale s’exprimait là.
19/04/2025, 08:00
BONNES FEUILLES - 1955. Quatre ans se sont écoulés depuis la mort d’Olof Morin. Betty, toujours aux prises avec la culpabilité, tente de maîtriser son tourment en bannissant Martin de son existence. Sa fille Martina, qui a désormais dix-sept ans, a quitté l'école pour se consacrer à plein temps aux débuts de sa brillante carrière de chanteuse lyrique.
19/04/2025, 07:00
Grand connaisseur de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, le professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne Jean-Paul Bled, pose une question essentielle : La République de Weimar était-elle dès sa naissance condamnée à offrir l'Allemagne à Hitler ?
18/04/2025, 18:22
Si vous ne connaissez rien aux fleurs, à leurs significations, à leurs symboliques, il est sans doute temps d’en apprendre davantage. Et, pour cela, il est sans doute opportun de se saisir de quelques bons ouvrages en la matière.
18/04/2025, 14:39
Semaine 15, du 7 au 13 avril : l’effet coup de poing de Monkey D. Luffy n’aura duré qu’une semaine. Entré en fanfare à la première place la semaine dernière, One Piece (tome 109) cède à présent deux rangs et s’installe en 3e position, avec 22.495 exemplaires vendus. À l’inverse, Freida McFadden réinstalle solidement ses deux romans sur les deux premières marches du podium.
18/04/2025, 11:16
BONNES FEUILLES - Sarah habite avec sa famille rue Daguerre, adresse pittoresque du XIVe arrondissement de Paris. Rien ne la satisfait plus : ni son travail de casteuse pour des jeux télévisés ni sa relation avec Marin. Doutant même de ses sentiments maternels pour son fils Germain, elle rêve de tout plaquer.
18/04/2025, 09:00
BONNES FEUILLES - Traduit de l’anglais par Jonathan Baillehache, Membre fantôme renoue avec la logique absurde et cruelle de La Confrérie des mutilés et la pousse encore plus loin : cette fois-ci, Kline est confronté à une secte féminine qui tronçonne les hommes par le milieu et croit en la résurrection de la chair.
18/04/2025, 08:00
BONNES FEUILLES - Le temps d’un voyage vers la magie crépusculaire des blue mountains australiennes, une plongée bouleversante dans les mystères du lien maternel. 1973, en Australie, aux heures bleues de l’aube, Eleanor fuit son mari Leon, dont la violence ne fait que croître. Avec sa petite fille Amy, elle prend la route des Blue Mountains pour un pèlerinage sur ce lieu imprégné des souvenirs d’enfance.
18/04/2025, 07:00
Voici un herbier tout à fait attrayant que nous avons sous les yeux. Composé de chroniques littéraires, Les Roses et les Épines est un livre que l’on effeuille tel une marguerite. Mais attention, comme disait Brassens, « ainsi qu'il est fréquent sous la blancheur de ses pétales, la marguerite cachait une tarentule, un crotale. »
17/04/2025, 18:22
Si l’on entend souvent parler de MMA, on ne sait pas toujours ce qui se cache vraiment derrière ces trois lettres. Pour en découvrir un peu plus sur ce sport qui déchaîne les foules, avec des avis très partagés, retour sur quelques livres qui éclaire une forme de lutte très particulière.
17/04/2025, 13:11
Onirique, post-moderniste, sur-sous-réaliste, futuriste, fluide, slay, sensuel, virtuel, charnel, numérique et fashion. Peut-être plus encore. On peut s’amuser à poser plein de gros mots sur le dernier roman de Sabrina Calvo, Les nuits sans Kim Sauvage, parce qu’on sait qu’il les évitera tous, comme un savon évite les mains mouillées.
17/04/2025, 12:22
On ne présente plus Roger Jon Ellory, l'écrivain britannique (né en 1965) qui, comme nul autre, possède le don de nous transporter au cœur des États-Unis. Alors avec un titre pareil, Everglades, on se doute que cette fois encore, le plaisir de lecture sera au rendez-vous. En VO c'était The Bell Tower (« le beffroi » dans le livre), car c'est au pied de cette ancienne tour d'une église espagnole qui domine la prison d'état de Southern State, qu'ont lieu les exécutions capitales. La traduction de l'anglais est signée Étienne Gomez.
17/04/2025, 10:01
Contrairement à l’adage, on peut choisir sa famille : une famille de cœur rencontrée par hasard, une famille entièrement recomposée de gens différents avec qui on tisse un lien d’affection. C’est le sujet d’Aller simple pour la joie de Lorraine Fouchet qui met en scène quatre personnes qui ne se connaissent pas, qui vont prendre le même train pour quatre destinations différentes et qui finiront le week-end ensemble.
17/04/2025, 09:30
La vision est obsédante : une maison en ruine, accrochée aux falaises du Maine, que découvre Jane à dix-sept ans lors d’une croisière au coucher du soleil. Élève brillante d’un programme universitaire d’excellence, issue d’un milieu populaire chaotique, elle choisit de fuir le Bates College pour se réfugier dans cette demeure abandonnée.
17/04/2025, 09:00
BONNES FEUILLES - Moira Millán, militante indigène mapuche d’Amérique du Sud, a vu ses terres pillées et son peuple violenté par les gouvernements chilien et argentin. Dans ce manifeste, elle écrit sur le Terricide, concept qu’elle a inventé et qui va au-delà de l’écocide puisqu’il inclut non seulement la destruction de la terre, mais également celle de tous les êtres vivants ainsi que toute possibilité de transmission des cultures autochtones.
17/04/2025, 07:00
L’Histoire broie les individus et emporte les liens qui les unissent. Dans le chaos de la Guerre d’Espagne, une famille va subir les conséquences de l’engagement de l’un des leurs. Crescencio est anarchiste, membre d’une unité clandestine qui est accusée d’avoir assassiné l’évêque de la ville. Il entre alors dans la clandestinité laissant sa femme Doro et sa fille derrière lui, et part rejoindre les républicains à Madrid.
17/04/2025, 06:30
Ambiance de fin de règne à Santiago du Chili à la veille du putsch de Pinochet. Dans ses romans, l'écrivain-scénariste Stéphane Keller explore la période des années 60-70 au cours de laquelle les États se montraient coupables des pires compromissions pour maintenir leur pouvoir et leur emprise sur d'autres nations et colonies.
16/04/2025, 17:24
Pour célébrer dignement les 40 années des librairies Momie, ActuaLitté a recruté 7 libraires, qui nous présentent une sélection des ouvrages réalisés en partenariat avec les éditeurs. Cette fois-ci, voyageons avec Matteo, pour un séjour prolongé dans le Bel Paese, avec la Trilogie italienne d'Alfred.
16/04/2025, 12:53
Les très belles planches de l'album nous emmènent à la chasse aux papillons. Matz est un auteur que l'on connaît bien et que l'on apprécie beaucoup (la série Le tueur, c'est lui), mais on ne le connaissait pas collectionneur de papillons !
16/04/2025, 10:40
Julien Colliat pensait avoir bouclé son tour des réparties en sortant le Tome 1 en 2019. Mais ce boulimique de biographie, diplômé d’Histoire, relève au fur et à mesure de ses lectures d’autres citations, d’autres répliques qui feraient bien, mises bout à bout, un deuxième volume. Chose faite avec la parution le 24 avril 2025 d’un second volet sur ses trouvailles irrésistibles.
16/04/2025, 09:30
1 Commentaire
Faugas
11/09/2022 à 18:00
Mon arrière grand père est cité dans ce livre "le Lieutenant Faugas" dont je conserve la légion d'honneur qu'il lui a été attribué pour l'action décrite dans le livre pages 236, 237