Agressions sexuelles : Gérard Miller accusé par plusieurs femmes
Le psychanalyste et chroniqueur Gérard Miller, auteur de nombreux ouvrages, notamment publiés aux éditions du Seuil ou Desclée de Brouwer, est accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles. Certaines auraient été commises dans le cadre de séances d'hypnose, mais le principal intéressé dément, reconnaissant uniquement « un rapport inégalitaire » dans des relations « avec des femmes plus jeunes que moi ».
Le 07/02/2024 à 10:32 par Antoine Oury
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Publié le :
07/02/2024 à 10:32
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Chroniqueur à la radio, à la télévision, auteur de nombreux ouvrages, Gérard Miller est cette fois visé par plusieurs témoignages de femmes, qui l'accusent d'agressions sexuelles, dont certaines se seraient déroulées dans le cadre de séances d'hypnose, et même d'un viol.
Le 31 janvier dernier, la revue Elle publie une enquête autour du psychanalyste, pour laquelle les témoignages de trois femmes ont été recueillis. Parmi elles, la journaliste et metteure en scène Muriel Cousin, qui raconte des faits qui se seraient produits en 1990, alors qu'elle était âgée de 23 ans, face à Miller, 42 ans à l'époque.
Après s'être portée volontaire comme « cobaye » pour un article sur l'hypnose, elle retrouve Miller à l'Institut du champ freudien, à Paris. Mais la séance prend une autre tournure, selon son témoignage. « Il touchait mes seins sous mon pull. J'ai senti aussi sa main passer sur mon sexe, par-dessus le pantalon », détaille-t-elle, ajoutant qu'elle « trouve le courage de se lever et de prendre la fuite ».
Une autre femme évoque des faits qui se seraient déroulés en 2004, alors qu'elle était âgée de 19 ans et Miller de 55 ans. Après un enregistrement de l'émission « On a tout essayé », elle aurait été conviée avec une amie chez le psychanalyste et invitée à participer à un « jeu ». « Il est remonté très progressivement jusqu'à ma poitrine. Je devais être dans un état second, car je n'ai pas réagi. À côté de moi, mon amie s'est levée pour partir », explique-t-elle à Elle. D'après son témoignage, Gérard Miller l'aurait ensuite violée.
Un « aveuglement collectif »
Les témoignages des victimes présumées de Gérard Miller ont commencé à affluer après la diffusion, dans l'émission C ce soir sur France 5, d'images du réalisateur Benoît Jacquot, en 2011, évoquant sa relation passée avec l'actrice Judith Godrèche, lorsque celle-ci était âgée de 14 ans et lui-même était quadragénaire. Des propos prononcés dans un documentaire de Miller, Les ruses du désir : L'interdit, fait de « témoignages de personnalités et d'anonymes qui ont transgressé leurs principes pour vivre leur amour ».
« Aujourd’hui, je ne pourrais plus imaginer le même film, parce que nous ne sommes plus dans cet aveuglement collectif, il faut bien mesurer ce qui a changé, sinon on oublie ce qui a été révolutionnaire dans MeToo », avait expliqué le psychanalyste sur le plateau de C ce soir. L'actrice Judith Godrèche elle-même est revenue sur cette relation avec Jacquot, évoquant un contexte « d'emprise » - elle a d'ailleurs porté plainte pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » contre le réalisateur.
Dénonçant régulièrement les agresseurs et l'impunité dont ils peuvent jouir lors de ses interventions médiatiques, Gérard Miller a reconnu, après l'enquête publiée par Elle, « qu’un rapport inégalitaire existait objectivement dans les relations que je pouvais avoir avec des femmes plus jeunes que moi ». « Psychanalyste, universitaire, auteur, chroniqueur télé et radio, j’étais de fait un homme de pouvoir, et il y avait dès lors une dissymétrie objective, dont on peut se dire aujourd’hui qu’elle était purement et simplement rédhibitoire », ajoute-t-il dans un courrier envoyé à Libération.
De nouvelles accusations
Ce mardi 6 février, la revue Mediapart a publié dix nouveaux témoignages de femmes s'estimant victimes de Gérard Miller. Les faits remonteraient à une période s'étalant de 1995 à 2016, avec le domicile du psychanalyste « au cœur de tous les récits » et concerneraient des femmes alors âgées de 16 à 21 ans.
Comme le raconte Mediapart, « le rituel décrit est presque toujours le même » : le célèbre chroniqueur aurait invité chez lui des spectatrices des émissions de Laurent Ruquier ou Michel Drucker, pour leur proposer un ou plusieurs verres d'alcool, mais aussi des « expériences d’hypnose » ou de « détente ». Au cours de ces moments, des agressions sexuelles ou des comportements inappropriés seraient survenus, selon les témoignages.
Ce mardi 6 février, le parquet de Paris aurait été destinataire du signalement d'une femme souhaitant porter plainte contre Gérard Miller. Ce dernier a adressé une longue réponse à Mediapart, avec des propos semblables à ceux de son courrier à Libération. « Mais jamais je n’aurais imaginé que de m’avoir rencontré à un moment ou à un autre de leur vie produirait chez des femmes des souvenirs aussi négatifs, et que leur mémoire et la mienne pourraient à ce point ne pas coïncider », y indique-t-il notamment.
Il assure par ailleurs n'avoir « jamais pratiqué l’hypnose ni dans mon bureau, avec des patients, ni plus généralement à mon domicile. Jamais. Même si dans tel ou tel souvenir, c’est le mot qui est employé, il ne correspond pas à la réalité. »
Par Antoine Oury
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12 Commentaires
Sophie
07/02/2024 à 13:14
Brave menteur alors si il prétend ne pas avoir pratiqué l hypnose ! Car c' est ainsi qu il a abusé de moi en tant qu étudiante...à Paris VIII , je vais d ailleurs aller moi aussi porter plainte . Il m à convoquee en tant qu étudiante a ses cours , dans son "bureau " dit " Le Champ Freudien" pour faire un " essai " pour voir si j étais hypnotisable afin soit disant de présenter dans le cours suivant une séance hypnose en cours ...et bien sûr il a abusé...
dude
07/02/2024 à 14:39
Ce pauvre homme est complètement à côté de ses pompes.
Aurelien Terrassier
07/02/2024 à 15:32
Le pire dans tout ça c'est qu'il y a quelques années dans une video sur Youtube, c'est Alain Soral le théoricien d'extrême droite antisémite qui a révélé ce que Muriel Cousin lui avait confié avoir subi de la part de Gérard Miller. Même si c'était à prendre toutefois avec des pincettes car c'est de la part quand même d'un théoricien d'extrême droite plusieurs fois condamné pour propos antisémites et negationnistes, aujourd'hui vu les témoignages d'une dizaine de femmes alors très jeunes à l'époque, nul doute sur ce qu'à pu faire Gérard Miller même si je ne suis ni juge ni avocat donc je ne peux pas savoir tout précisément mais le psychanalyste pour lequel j'avais une certaine d'estime pour l'homme de gauche jusqu'à il y a quelques jours maintenant.
Rank Olafson
08/02/2024 à 09:16
Arthur, Henry, Gérard, ce sont des chauds les MILLER :))))))))))))))))
ATTATION !
Le fameux coup du divan MDR
Matrixé par un freudien - peut servir de titre pour un ouvrage témoignage
Mabuse m'abuse
"Nous sommes nombreux à être sous hypnose depuis notre naissance, mais nous ne le savons pas".
K. Dick
Marie
08/02/2024 à 14:37
Très curieux, car les psychothérapeutes eux-mêmes ne pratiquent pas l'hypnose "à la demande" mais selon un cheminement "guidé"...lequel peut aboutir à un refus....La "libération de la parole" est pour moi une drôlerie innommable où s'engouffrent de vraies traumatisées, c'est vrai, mais aussi des femmes en manque de sensationnel.
Gilles
13/02/2024 à 16:26
Pouvez-vous citer des noms de femmes en manque de sensationnel ?
Sinon il n'y a pas de cheminements guidés pour abuser de quelqu'un donc merci d'avoir tenté de décrédibiliser des victimes et merci de votre soutien aux agresseurs présumés.
Run
08/02/2024 à 15:54
Question … Pourquoi avoir illustré votre billet d’une photo faisant apparaître le soutien de G. Miller à J-L Melenchon ?
Subliminal, quand tu nous tiens, toujours sous hypnose !!!
PS : G. Miller s’est détaché de LFI depuis quelques temps … Pshiiit !
Gilles
13/02/2024 à 16:27
C'est son soutien qui l'a refait sortir du placard ces dernières années même si en effet, il s'est éloigné de LFI depuis.
Après, clairement zéro rapport.
Rhemus
08/02/2024 à 16:45
"homme de pouvoir" !? ça va les chevilles ? Pauvre petite chose ...
jujube
08/02/2024 à 17:23
Pourvu que cette malheureuse info, vraie ou fausse, ne devienne le point de départ d'une nouvelle démonstration de haine envers la psychanalyse (habituée à ce genre d'impair) et les psychanalystes en général. Haine nourrie le plus souvent par des tiers ignorants, d'autres qui n'ont jamais bénéficié des bienfaits de la cure, ou analysants transférant leurs fantasmes sur l'analyste (ce qui est habituel et d'ailleurs espéré par lui ou elle).
Ce serait vraiment trop con et très dommage.
Stina
05/03/2024 à 13:44
À lire les nombreux commentaires qui précèdent et qui en profitent pour régler leur compte avec la psychanalyse sans la connaître, on peut s'inquiéter ! L'aire est à l'ignorance, au punch-line, à la petite formule assassine et aux vues des arguments avancés par ceux qui amalgament Miller aux psychanalystes, les hypno-thérapeutes aux charlatans, les partisans d'extrême-gauche à des obsédés sexuels ... on voit combien l'Homme a cessé de réfléchir et que la seule chose qui compte est de déverser sa petite aigreur nauséabonde sur les réseaux. C'est ultra régressif et bien sûr inquiétant. Mais c'est avec cette bêtise (pas bien loin de la crétinerie) et cette paresse qu'il faut composer. Courage ! La justice suit son cours concernant Miller et, jusqu'à nouvel ordre, la séparation des pouvoir en assure l'autonomie.
jujube
05/03/2024 à 18:18
Chic alors, quelqu'un qui défend la psychanalyse!