Bernard Arnault quitte Lagardère pour... Lagardère
Ce 1er septembre, le groupe français Lagardère a annoncé que Financière Agache, holding détenue par la famille de Bernard Arnault, venait de renoncer à l’intégralité de ses parts dans Lagardère Capital, soit 27 % du total. Cet accord stipule qu’il recevra en échange des actions de Lagardère SA, société mère des sociétés d’édition regroupées sous le pôle Hachette Livre, et de plusieurs entités médiatiques — la radio Europe 1, Le Journal du Dimanche et le magazine Paris Match.
Début octobre, il y aura du mouvement dans les actionnaires de Lagardère Capital. Cette opération devrait être réalisée au moyen d’une réduction de capital inégalitaire de cette dernière.
Bien que la société d’investissement Financière Agache ait renoncé à ses parts auprès de Lagardère Capital, elle recevra 3,9 millions d’actions Lagardère SA. Déjà présente dans le capital de cette dernière, la holding d’Arnault obtiendra 9,97 % du capital et 7,90 % des droits de vote.
Même si ces chiffres démontrent une certaine présence de la société, celle-ci reste bien moindre face au premier actionnaire de Lagardère : Vivendi, qui détient 29 % du capital. Ce dernier regroupe plusieurs médias, sous le joug de Vincent Bolloré.
Premières tensions chez les actionnaires
Ce résultat est la conséquence de l’accord passé entre Arnaud Lagardère avec le fonds Amber Capital et Vivendi, en avril dernier. En effet, ces derniers investisseurs cherchaient à intégrer le conseil d’administration du groupe Lagardère.
Face à l’imminent danger, Arnaud Lagardère avait alors fait appel à Bernard Arnault pour acheter plusieurs actions au groupe. Néanmoins, le premier en avait alors profité pour faire grimper les enchères et négocier avec Vincent Bolloré, très intéressé par le rachat du Journal du Dimanche et par Paris Match. Une stratégie qui s'est avérée à double tranchant...
EDITION : Une nouvelle ère s’ouvre pour Lagardère
Finalement, après un long bras de fer, le groupe Lagardère actait, le 30 juin dernier, sa transformation en société anonyme, mettant ainsi un terme aux multiples tensions qui s’accumulaient entre les différents actionnaires.
Fin d'un règne...
Toutefois, cette transformation fut le début des ennuis pour Arnaud Lagardère, qui perdit ainsi une partie de son pouvoir au sein du conseil d’administration, en faveur de Vincent Bolloré. En acceptant de dissoudre la structure de son groupe, Lagardère reçu 10 millions de nouvelles actions, soit 7 % du capital du groupe, et fut nommé président-directeur général pour une durée de six ans.
La perspective du démantèlement du groupe devrait donc s'éloigner, pour le moment. Cependant, les soucis d'Arnaud Lagardère reste vifs, notamment avec l'ouverture d'une enquête du parquet national financier, en avril dernier, « pour des chefs d’abus de biens sociaux, d’achat de votes, de comptes inexacts et de diffusion d’information fausse ou trompeuse », selon Le Monde.
Finalement, en parallèle de cette cession d'actions, le pacte d’actionnaires établi entre Arnaud Lagardère et les différentes sociétés à son nom, LM Holding, Lagardère Capital et Arjil Commanditée (Arco), avec les sociétés Agache et Financière Agache, sera définitivement aboli.
via BFM, Boursorama, Le Point
Crédit : ActuaLitté, CC BY-SA 2.0
Par Marion Clousier
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