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Alessio Forgione : un dialecte napolitain qui “s’étend bien au-delà des mots

Le dernier livre d’Alessio Forgione, Napoli mon amour, est paru en début d’année chez Denoël. Traduit par Lise Caillat, ce roman parcourt une ville où désespoir et solitude s’entremêlent, pour Amoresano. Jusqu’à l’arrivée de Nina. Et soudainement, les rues napolitaines n’ont plus la même saveur. Entretien avec la traductrice.

Le 05/08/2021 à 11:54 par Federica Malinverno

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05/08/2021 à 11:54

Federica Malinverno

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Federica Malinverno / ActuaLitté : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la traduction du roman ?

Lise Caillat : J’ai été confrontée à un certain nombre de difficultés au cours de cette traduction, qui m’ont demandé une vigilance, une minutie particulières, et parfois un important travail de recherche. À commencer par l’ancrage napolitain du roman, qui est construit comme une promenade dans Naples. J’ai dû m’approprier et donner à voir la géographie, la vie de la ville, et outre les noms des rues, des places, des quartiers, des bâtiments, certains détails m’ont posé problème. Je pense notamment à la question des transports en commun, car à Naples il y a le bus, le métro, des trains de banlieue (la Cumana par exemple) et des trains grandes lignes – comme dans beaucoup de grandes villes –, ainsi que le funiculaire de Montesanto qui relie la colline du Vomero au centre historique. Les personnages du roman se retrouvent souvent dans ces trains, ces gares, ces stations, ces arrêts, et j’ai eu parfois besoin de l’auteur pour choisir le terme adéquat.

L’ancrage napolitain du roman est également linguistique. La narration et les dialogues sont parsemés de syllabes tronquées, d’élisions, d’interjections insolites (« Maronn », « Maro’ », « Gesù », « mo’ »), d’expressions colorées (« a faccia mij »), de formes contractées, inhabituelles ou semblables à l’italien courant, mais revêtant une nuance particulière (« mischiare », « chiavare », « chiavica »). Autant de contraintes qui m’ont amenée à faire des choix délicats, pour tenter de préserver la couleur et la musicalité sans nuire à la lisibilité en français.

À cela s’ajoute une grande diversité de registres liée au contexte social ou générationnel : le langage évolue selon que le héros, Amoresano, est entouré de ses employeurs potentiels, de ses parents, de ses amis, de Nina ou encore de Raffaele La Capria. Chaque fois il fallait imaginer, visualiser les scènes, lire à voix haute (dans les dialogues en particulier), pour rester aussi fidèle et réaliste que possible.

Le style très singulier d’Alessio Forgione constitue une autre difficulté, et non des moindres, pour le traducteur. Il est concis et enlevé (surtout dans les dialogues), il fourmille de clins d’œil, d’allusions, de digressions et d’ellipses, de traits d’esprit et d’humour. Saisir ces nuances et ces subtilités s’est avéré un travail méticuleux, ponctué là encore de précieux échanges avec l’auteur. L’enjeu principal a été de conserver le rythme, l’efficacité, l’équilibre entre densité et légèreté.

Enfin, il y a bien sûr le football. J’avais déjà un peu exploré le lexique footballistique en traduisant De rien ni de personne de Dario Levantino (Rivages, 2020) ; j’avais donc des bases, que j’ai complétées en consultant des sites de journaux sportifs, des vidéos et des forums spécialisés pour retrouver le jargon. On pourrait penser que, vu leur passion historique et partagée pour le football, l’Italie et la France utilisent une terminologie sinon commune, au moins voisine ; mais ce n’est pas le cas (hélas !) : « penalty » et « rigore », « but » et « goal », « match » et « partita », « cages/filets/buts » et « porta » sont, par exemple, des termes très différents.

Comment définiriez-vous le style d’Alessio Forgione dans ce roman ?

Lise Caillat : Dans ce roman, et encore plus dans le suivant, Giovanissimi (en cours de traduction pour les éditions Denoël), Alessio Forgione nous révèle beaucoup de choses et nous transmet des émotions profondes en peu de mots. Il préfère suggérer, ne pas tout dire surtout, pour laisser le lecteur imaginer, deviner, suivre son propre chemin. Par exemple, on ne sait jamais vraiment ce que Nina pense d’Amoresano, on ne sait pas non plus si ce dernier a réellement un talent littéraire. L’écriture est serrée, essentielle, çà et là elliptique. Elle est à la fois dense et légère. Les mots respirent.

La concision et le mystère alimentent la tension dramatique, mais ce sont aussi les clés de l’humour et de la poésie qui caractérisent le style d’Alessio Forgione. On ne rit pas franchement en lisant ce roman, car l’histoire est dure ; on sourit plutôt, au gré des allusions, des non-dits et des silences où percent l’ironie, la tendresse et le rêve.

Les dialogues occupent une place importante et sont un terrain de jeu cher à l’auteur. Très ciselés également, ils se fondent dans la narration avec spontanéité, vivacité, malice, et lui confèrent son rythme enlevé, sa musique si particulière. Le cinéma et le théâtre ne sont jamais très loin. D’ailleurs, nous retrouverons peut-être bientôt Nina et Amoresano sur le grand écran.

L’amour de la littérature est une autre composante de l’écriture de Napoli mon amour. Lecteur passionné de Proust, Céline, Fitzgerald, London, Nabokov notamment, l’auteur leur rend discrètement et habilement hommage dans le fond comme dans la forme.

Je dirais donc que le style d’Alessio Forgione est vivant, poétique, drôle, fulgurant.

Comment est la langue d’Alessio Forgione ? En particulier, quel est le rapport entre langue et dialecte dans ce roman ?

Lise Caillat : La langue d’Alessio Forgione, c’est le napolitain avant l’italien. L’auteur fait clairement la distinction : Naples est souvent considérée comme une île dans l’Italie d’aujourd’hui, avec une histoire, un bagage culturel et social bien particuliers. Certains préfèrent d’ailleurs parler de langue napolitaine et non de dialecte. Dans ce roman, comme je l’ai dit plus haut, la langue napolitaine est très présente. Elle constelle et imprègne l’écriture, elle bouscule l’ordre des mots dans les phrases, elle apporte une couleur et une musique singulières. J’ai ainsi pu constater à quel point le dialecte s’étend bien au-delà des mots, du simple lexique : il influence également la syntaxe, l’accentuation et donc le rythme, il affleure dans le ton et les images, devenant presque un état d’âme, une vision du monde.

La langue napolitaine est indissociable de la littérature napolitaine et de certains auteurs comme Eduardo De Filippo, Raffaele La Capria, Anna Maria Ortese, Giuseppe Marotta, Domenico Rea… ; cela explique qu’elle soit encore aussi vivante aujourd’hui. Ces voix résonnent au fil des pages de Napoli mon amour, qui s’inscrit clairement dans la continuité de cette grande tradition littéraire.

Outre la langue et la littérature napolitaines, l’anglais façonne aussi dans une certaine mesure l’écriture d’Alessio Forgione. L’auteur a vécu à Londres, il écoute beaucoup de musique anglaise et se dit très marqué par cette langue et cette culture. Il évoque même un rythme, un phrasé voisin entre la langue de Naples – condensée, directe, efficace – et celle de Shakespeare !

Vous vous souvenez de passages particulièrement durs à traduire ?

Lise Caillat : Je pense par exemple au passage où Russo raconte à Amoresano sa première nuit avec Sara. Amoresano lui demande s’ils ont couché ensemble et il répond que non, car il avait de la fièvre et ne voulait pas « mischiargliela ». En italien courant « mischiare » signifie mélanger. J’ai interrogé l’auteur qui m’a expliqué qu’en napolitain ce verbe signifiait aussi contaminer, transmettre (une maladie), ou souiller, gâcher au sens figuré.

Alessio Forgione

Il y a aussi l’incipit de la cinquième partie, « Gaiola », dont la construction est géniale : il se passe quelque chose, mais on ne sait pas exactement de quoi il s’agit, et on comprend seulement à la fin du paragraphe qu’en fait les deux amis sont assis à une table de café en train d’observer un cafard. Le passage est volontairement mystérieux, et j’ai dû beaucoup travailler sur la construction et la syntaxe pour ménager le suspense et la surprise finale.

Et puis la fin, très belle et poétique en Italien : « Questo fu, diventai blu ». J’ai longtemps réfléchi pour trouver un moyen de conserver le rythme et la rime. J’ai traduit : « Sur ce, je devins bleu ».

Pourquoi pensez-vous que les éditeurs français se sont intéressés à ce roman ? Et comment est-il venu dans leurs mains ?

Lise Caillat : Le titre et le clin d’œil au film d’Alain Resnais, Hiroshima mon amour, ont pu d’emblée piquer la curiosité de certains éditeurs français. La cité parthénopéenne inspire et fascine écrivains et lecteurs depuis des siècles, et ce bien au-delà de la Péninsule. En France, elle apparaît et agit un peu comme un « concentré d’Italie », une Italie dont on aime la lumière, les couleurs, les saveurs, la langue, les traditions et la culture populaire, l’attachement à un archaïsme nostalgique dans notre modernité galopante… Cela explique sans doute en partie le succès récent et éclatant de L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante, ou celui des romans d’Erri De Luca (Tu, mio, Montedidio) pour ne citer que quelques exemples.

J’ai lu et découvert ce livre assez rapidement après sa sortie en Italie, un peu par hasard. J’ai été attirée par le titre bilingue. Ensuite, j’ai été très touchée par l’histoire d’Amoresano, l’écriture singulière, et j’ai vu le potentiel du livre en France. J’ai senti que ce premier roman apportait quelque chose de nouveau, qu’il offrait une vision inédite de Naples en dressant le portrait d’une jeunesse italienne méconnue, celle des trentenaires qui ne trouvent pas leur place sur le marché du travail et qui vivent encore chez leurs parents.

C’était la première fois que je lisais un roman italien sur ce thème sensible, actuel et universel : ces jeunes désœuvrés et désenchantés dans un Naples en dehors des clichés et des images habituelles transmises par la littérature. J’ai pensé qu’il était important de partager cette vision, ce nouveau regard – peut-être plus moderne et plus vrai – sur Naples et la société italienne ; qui plus est à travers une écriture extrêmement prometteuse. J’ai donc écrit à plusieurs éditeurs français pour présenter ce texte auquel je croyais beaucoup. Quelques semaines plus tard, les éditions Denoël m’ont proposé de le traduire.

Comment se situe le roman dans le panorama de la littérature italienne traduite en France ? Représente-t-il une nouveauté ou bien se situe-t-il en continuité avec le reste des ouvrages traduits ?

Lise Caillat : Je pense que nous sommes à la fois dans la continuité et le renouveau. Alessio Forgione peut, comme nous l’avons évoqué, être considéré comme l’héritier d’une certaine tradition littéraire italienne et napolitaine, mais il représente également une nouvelle génération d’écrivains, particulièrement active et prometteuse depuis quatre ou cinq ans.

En effet, j’ai traduit beaucoup de premiers romans dernièrement, et je crois que nous assistons depuis quelques années à l’émergence d’une jeune littérature italienne, consciente de ses valeurs et de son héritage, ancrée dans sa culture et son époque, ouverte sur l’Europe et le monde, qui aspire à raconter une Italie en crise et à la libérer de certains clichés à travers lesquels elle est encore souvent représentée. Ces nouvelles voix, imprégnées de littérature italienne et étrangère, n’ont pas peur d’invoquer leurs modèles et d’explorer d’autres façons d’écrire.

Il s’agit d’aborder des thèmes actuels et universels, de gommer les frontières, sans perdre de vue son histoire, sa culture et ses origines. Comme pour relier, connecter plus fermement l’Italie à l’Europe et au monde dans la crise que nous traversons.

Aux côtés d’Alessio Forgione il y a évidemment beaucoup d’autres auteurs et, parmi ceux que j’ai eu la chance de traduire, je peux citer par exemple Andrea Donaera, Giulio Cavalli, Letizia Pezzali.

Le premier, dans son roman Je suis la bête (éditions Cambourakis, 2020), met en scène l’implosion d’une famille mafieuse dans les Pouilles. La violence côtoie la poésie et le lyrisme. On dirait presque un chant épique. Le héros, Mimì, est certes un parrain de la Sacra Corona Unita, mais c’est avant tout un père, et on peut lire son histoire comme une de ces tragédies familiales qui marquent parfois tristement notre actualité.

Le second a choisi la dystopie pour dénoncer l’indifférence sous toutes ses formes et interroger les limites de notre humanité. Dans une langue puissante et un style fortement teinté d’ironie, mêlant l’absurde et le macabre, À l’autre bout de la mer (L’Observatoire, 2021) est le premier volet d’une trilogie qui laisse entrevoir un véritable projet politique.

Loyauté (Fayard, 2021), le deuxième roman de Letizia Pezzali et le premier paru en France, nous plonge dans l’univers de la finance, entre Milan et Londres, et dans celui d’une jeune tradeuse en proie à une obsession amoureuse. Les mécaniques du désir se confondent étrangement avec celles des marchés, sous une plume d’une rare élégance, intime et limpide, où l’on perçoit l’influence d’un Houellebecq ou d’un Kundera.

Ce ne sont là que quelques-unes des nouvelles voix qui participent de la richesse et de la vitalité de la littérature italienne actuelle. Parmi les éditeurs qui soutiennent leur travail, je peux mentionner notamment NNEditore, La Nave di Teseo, Fandango Libri, Neri Pozza ou encore Nottetempo.

Quelle image de l’Italie et en particulier de Naples donne le roman ?

Lise Caillat : Dans ce roman, outre l’amour fulgurant entre Amoresano et Nina, l’auteur chante son amour éperdu pour la ville de Naples, fascinante et enveloppante dans son chaos, sa misère, sa décadence. Le héros tente de partir, mais il revient toujours. Il semble osciller entre adoration et détestation, attrait et dégoût. En ce sens, Alessio Forgione s’inscrit dans la continuité de la littérature napolitaine de l’après-guerre et dans le sillage de ses maîtres, cités précédemment. « Quitter Naples ou mourir ? », c’est la question.

Naples 17

Et en même temps, il se détache de cette tradition, de cette vision un peu manichéenne, il en redessine les contours à l’encre de son époque en cherchant una via di mezzo, un compromis. Il ne donne pas à voir une Naples heureuse et souriante, un sujet de carte postale (celle d’un Giuseppe Marotta par exemple), ni une Naples mythifiée, inquiétante et fantasmagorique (celle des nouvelles d’Anna Maria Ortese). Il refuse de faire de sa ville un cas à part, une exception italienne et européenne. Il nous guide dans ses ruelles avec simplicité et authenticité, comme s’il nous présentait une amie intime, une mère protectrice. Il nous révèle ses nuances, ses contradictions.

Au milieu de la pauvreté et du désenchantement, il y a de place pour la surprise d’une rencontre, pour l’espoir, la musique, le foot, le cinéma, l’écriture, la tendresse, les sourires et le rêve. La Napoli d’Alessio Forgione est aussi une ville ouverte, accueillante, jeune, internationale, comme beaucoup d’autres villes en somme, au point qu’on oublie parfois le Vésuve, la piazza Dante, les bassi et les vicoli. Sous la plume de l’auteur, Napoli est un personnage généreux et attachant dans sa misère, à l’instar de Russo et Amoresano. Elle acquiert une dimension universelle et devient une sorte de microcosme du monde. Alors « partir ou mourir », non. Rester et écrire, c’est le choix de l’auteur.

Crédits photos : Naples - ActuaLitté, CC BY SA 2.0 ; Alessio Forgione - DR ; rue de Naples - mariejirousek, CC BY NC ND 2.0

 
 
 
 
 

Par Federica Malinverno
Contact : federicamalinverno01@gmail.com

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Napoli mon amour

Alessio Forgione trad. Lise Caillat

Paru le 06/01/2021

272 pages

Editions Denoël

20,00 €

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Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Feurat Alani publie à la rentrée littéraire chez JC Lattès, Le ciel est immense. Ce roman, traversé par la mémoire, l’Histoire et l’absence, raconte la quête d’un neveu pour retrouver la trace de son oncle Adel, pilote disparu en 1974. Après avoir livré un récit journalistique avec Le parfum d’Irak, l’auteur choisit cette fois la fiction pour tenter de combler les trous laissés par les non-dits. Rencontre avec un écrivain qui fait dialoguer intime et collectif, réalité et imaginaire.

30/09/2025, 16:24

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Joseph Incardona, la rage du roman et la tendresse au cœur du noir

Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Joseph Incardona publie chez Finitude Le monde est fatigué, un récit tendu où l’intime se frotte au politique, où l’action épouse la pensée, où un corps éprouvé garde pourtant ses secrets.

29/09/2025, 18:19

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Éditions Basset : une maison d’édition face au crime organisé

La rentrée littéraire 2025 est un bon cru avec la première parution chez Basset Éditions, maison dirigée par Brünhilde Delhommeau, de Dans les coulisses de la ‘Ndrangheta de Gabriella Marà. Cette nouvelle maison d’édition souhaite publier des essais, des enquêtes sur les organisations criminelles, avec une vocation internationale. 

29/09/2025, 10:17

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“Écrire un roman, c’est comme résoudre un grand puzzle. Et j'adore les puzzles”

Le Prix du roman Fnac 2025 vient d’être attribué à Les Éléments de John Boyne (éd. JC Lattès, trad. Sophie Aslanides). Un roman en quatre volets qui scrute sans complaisance la mécanique des violences et l’héritage psychologique qu’elles laissent derrière elles. Et la possibilité de rompre — ou non — le cycle des abus.

22/09/2025, 17:17

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Orson Welles et Cioran par Anca Visdei, Goncourt de la biographie

J’ai d’abord entraperçu la tête massive d’un certain Orson Welles sur la couverture d’un livre. Intrigué, je me suis approché. Puis mon regard est tombé sur un autre visage, plus pointu : celui d’Émile Cioran. Deux géants, deux faces antagonistes, et une même biographe, Anca Visdei. Lauréate du Prix Goncourt de la biographie 2025 pour sa peinture d'un « gai désespoir », elle est présente cette année au festival Livres dans la Boucle de Besançon, où elle déploie son énergie, sa verve et son esprit peu commun.

20/09/2025, 13:33

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Simon Chevrier, Goncourt du premier roman : "Chaque mot est pesé"

Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Sur les photos officielles, Simon Chevrier arborait un buzzcut impeccable. Le voilà maintenant avec pas mal de cheveux, et toujours ses yeux verts perçants. Invité au festival Livres dans la Boucle, l’auteur de 32 ans, couronné par le Prix Goncourt du premier roman 2025, revient sur l’aventure de son texte, Photo sur demande, récit cru et vibrant sur la solitude, le deuil et les relations tarifées, à Toulouse, à l’ère du Covid et des applications de rencontre.

19/09/2025, 21:00

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Louis-Henri de La Rochefoucauld : "Les sentiments purs ont de l’avenir"

Invité du festival Livres dans la Boucle de Besançon, Louis-Henri de La Rochefoucauld présente son dernier roman, publié en cette rentrée littéraire chez Robert Laffont, et déjà lauréat du Prix Cabourg du roman, L’Amour moderne. L’écrivain et critique littéraire réhabilite le vaudeville, et croque un univers de faux-semblants, de passions contrariées et de pouvoir masculin vacillant, en héritier à la fois de Balzac, de Sagan et des moralistes du XVIIe siècle, en digne descendant de son illustre aïeul. 

19/09/2025, 17:03

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Les Sandales d’Empédocle, une librairie au cœur de Livres dans la Boucle

À Besançon, la librairie Les Sandales d’Empédocle avance en terrain connu. Partenaire de longue date du festival, elle s’installe à nouveau dans la mécanique bien huilée de Livres dans la Boucle : répartition des auteurs, équilibre entre plateaux, circulation dans les lieux culturels de la ville. Laëtitia, libraire, raconte ce qu’elle voit remonter de la rentrée…

17/09/2025, 12:45

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"Ce n’est pas qu’on n’aime pas Carrère ou Mauvignier, c’est qu’ils n’ont pas besoin de nous"

Créé le 7 décembre 1933, le même jour que la remise du prix Goncourt à André Malraux, le prix des Deux Magots compte aujourd’hui parmi les plus anciennes distinctions littéraires françaises. En près d’un siècle d’existence, il n’a toutefois connu que trois présidents : l’extravagant Henri Philippon, le passionné (de Paris) au nom d'empereur Jean-Paul Caracalla, et depuis 2018, le distingué Étienne de Montety. Après le décès de l'auteur et l’éditeur en 2019, ce dernier a proposé à sa fille, Laurence Caracalla, de rejoindre le jury. 

16/09/2025, 18:51

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Biblis en folie : donner à voir “l'éclectisme et la modernité” des bibliothèques

Les 3, 4 et 5 octobre 2025, le ministère de la Culture organise la 2e édition des Journées nationales dédiées aux bibliothèques et aux médiathèques, Biblis en folie. L'occasion de célébrer l'offre multiple et innovante des établissements, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter. Mais aussi d'aborder les défis persistants en matière d'accès à la culture, dans un entretien avec les services du ministère de la Culture.

08/09/2025, 10:11

Autres articles de la rubrique À la loupe

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“On nous a volé notre retraite !” : la colère noire des artistes-auteurs après 40 ans de mensonges

« Je viens de recevoir ma notification de retraite », écrit Éric Marquefave, dans un message qui oscille entre consternation et écœurement. Dans une tribune, ce photographe et vidéaste partage ses ressentis, sous le titre “Agessa, le pillage silencieux”. Ou comment l'Agessa a trahi les artistes auteurs avec la complicité des pouvoirs publics. Le gigantesque hold-up social orchestré au nom de la « gestion collective ».

18/11/2025, 15:34

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Traduction littéraire : un métier essentiel, sans filet de sécurité

Exclus de l’assurance-chômage et soumis à une précarité croissante, les artistes-auteurices pourraient enfin bénéficier d’un filet de sécurité grâce à la proposition de loi instaurant une allocation minimale équivalente à 85 % du SMIC entre deux activités. Une mesure clé dans un secteur fragilisé par la baisse des revenus, l’intensification du travail et la pression de l’IA. Par Rose Labourie, traductrice littéraire de l’allemand vers le français.

17/11/2025, 12:32

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“Nous ne sommes pas des sous-travailleurs” : une illustratrice dénonce la précarité du secteur

Illustratrice en jeunesse, en presse et récemment en bande dessinée, Bérengère Delaporte décrit un métier créatif privé de protections essentielles : absence de chômage, droits sociaux difficiles à faire reconnaître, rémunérations non encadrées et retards de paiement systématiques. Son parcours met en lumière la précarité qui pèse sur les artistes-auteurs, contraints de supporter seuls les erreurs administratives, les aléas personnels et une insécurité financière permanente.

17/11/2025, 07:00

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À Périgueux, une classe transforme Alice au pays des merveilles en aventure gourmande

Le vendredi, les élèves des écoles périgourdines se rendent au festival du livre gourmand. Tout un programme d’activités qui les attend, avec des jeux, des animations et bien d’autres. Devant nous, une partie de la classe de CP et CE1 de l’école Simone Veil se réunit autour d’un jardin… extraordinaire, bien entendu.

16/11/2025, 10:52

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À quoi bon élever des enfants pour “leur faire manger du ramen dégueulasse” ?

Le Festival du livre gourmand de Périgueux, s’ouvrait sur deux démonstrations culinaires ont révélé des conceptions du goût aussi éloquentes que singulières. Un beurre miso présenté par le Parisien Simon Auscher et le fricando, recette de la Catalane Maria Nicolau. L’occasion de parler d’alimentation… autant que d’amour. 

15/11/2025, 11:07

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“Aller au-delà de la bouffe” : les confidences inattendues de Pierre Gagnaire

La table ronde inaugurale du Festival du Livre Gourmand 2025 a offert un moment suspendu, presque intime, où quatre voix singulières ont esquissé une vision nuancée de la gastronomie contemporaine. Dans l’amphithéâtre, Pierre Gagnaire, Jean-Robert Pitte, Antoine Cristau et Stéphane Servain ont mêlé souvenirs, convictions et images éclatantes d’un monde culinaire en mutation. Et l’on aurait dit que, par instants, le plaisir – ce mot si simple, si essentiel – guidait chacun de leurs pas.

14/11/2025, 19:52

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Antonin Artaud à Rodez : vision gnostique contre raison psychiatrique (les électrochocs)

Kabhar Enis – Kathar Esti est le premier grand texte écrit par Antonin Artaud à Rodez après les électrochocs. Entre histoire mouvementée du manuscrit, analyse détaillée de ce « chant gnostique » et mise en cause du regard psychiatrique du fameux Dr Ferdière, le comédien et auteur passionné du Mômo, Ilios Chailly, montre combien ce texte, trop vite rangé du côté du délire, révèle au contraire un Artaud cohérent, informé et métaphysiquement rigoureux.

14/11/2025, 16:01

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“Partez. Barrez-vous. Sauvez vos livres” : comment l’édition agonise (et qui y croit, coule avec elle)

TÉMOIGNAGE - « OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique. » Coucou, c’est Victoire. Un peu défaite, c'est certain. Vous vous souvenez ? L'éditrice qui, pour sauver sa boîte, hésite entre la peste et le choléra ? Non ? Vous n’avez pas de cœur… Hélas, je comprends.

14/11/2025, 12:44

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Abeilles en alerte : l'institution coûteuse et inefficace qui détourne le miel des créateurs

Depuis son cottage du fin fond de l'Angleterre (semble-t-il), Lady en Passant butine et jette un regard bienveillant sur les ruches qu'animent ses abeilles. Voilà longtemps qu'elle ne nous avait pas donné de nouvelles : avouons qu'elle nous manquait. Mais peut-être l'opinion ne fait pas l'unanimité...

14/11/2025, 11:24

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Alain Bentolila : l’École n’est plus un rempart contre la barbarie

Le linguiste Alain Bentolila alerte : l’École, fragilisée et délaissée, ne parvient plus à protéger les enfants de la barbarie qui gagne du terrain. Face à l’impuissance politique, il affirme que seule la formation du discernement — portée par une véritable alliance entre parents et enseignants — peut constituer un rempart contre toutes les dérives.

13/11/2025, 16:08

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“Un système qui mène à l’épuisement” : l’alerte d'une traductrice littéraire

Traductrice littéraire du grec moderne, langue « minorée », Clara Nizzoli décrit le travail de prospection invisible et non rémunéré – dénicher en Grèce, à ses frais, des livres, les lire, en traduire des extraits, démarcher des éditeurs – qui s’ajoute à la traduction elle-même. En soutien à la proposition de loi sur la continuité de revenus des artistes auteurs, elle alerte sur des conditions matérielles qui épuisent les traducteurs et dont dépendent la qualité et la diversité des ouvrages étrangers accessibles en français.

13/11/2025, 12:48

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Chaque publication poursuit sa traversée : les éditions du Paquebot

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour fermer la danse, focus sur les éditions du Paquebot.

13/11/2025, 10:42

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La liberté retrouvée de Boualem Sansal : l’Algérie des écrivains debout

Boualem Sansal est libre. La décision d’Alger est enfin tombée : l’écrivain franco-algérien a été gracié. Une grâce politique, sans doute. Mais aussi un symbole littéraire. Si Boualem Sansal retrouve aujourd’hui sa liberté de mouvement, la littérature algérienne francophone, elle, continue de chercher la sienne — à la fois intérieure, linguistique et morale.

13/11/2025, 09:59

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Quand la littérature célèbre l’amour à Choisy-le-Roi

Les 14 et 15 novembre, la ville de Choisy-le-Roi vibrera au son de l’Amour. Au programme de la troisième édition de cet événement littéraire : rencontres, séance de dédicaces, ateliers et spectacles. 

12/11/2025, 17:22

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Quelques minutes d’écriture chaque jour pour améliorer son bien-être mental

L’écriture thérapeutique, l’art d’utiliser les mots pour apaiser ses maux... Qui douterait des vertus de cette méthode, pour dénouer ses noeuds et transformer le stress en sérénité  ? À travers son guide pratique J’écris donc je guéris (Éditions Grancher), Aurélie Rossignol invite à explorer davantage les bienfaits de cette pratique. Et nous initie, à l’aide d’exercices guidés, 

12/11/2025, 15:58

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Les musiques du roman

Selon Horace, le poète latin, la poésie ressemble à la peinture. De même, dans une certaine mesure, le roman s’apparente à la musique, qui déploie ses effets dans le temps.

12/11/2025, 15:33

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De Rives en Pages : quand la littérature met en mots l’écologie

Entre Évian, Genève et les rives du Léman, le Salon & Prix Littéraire Environnement explore les grands enjeux écologiques à travers la littérature. Porté par l’association De Rives en Pages, l’événement relie culture et environnement dans une démarche transfrontalière et intergénérationnelle, où la conscience environnementale, la culture et la science ne connaissent pas de frontières.

12/11/2025, 10:58

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Retraites non versées, argent mal géré : “Pour la reconnaissance du scandale Agessa”

Près de 200 sociétaires de la SACEM, de la SACD, de la SCAM et de l’ADAGP appellent leurs organismes à reconnaître enfin le scandale Agessa, qui a privé environ 190.000 artistes-auteurs de leurs droits retraite pendant plus de 40 ans. Dans une lettre ouverte, ces créateurs et créatrices demandent à leurs OGC de mettre fin à leur lobbying en faveur de la SSAA, qu’ils jugent héritière d’un système opaque et défaillant. Ils réclament transparence, responsabilité et une gouvernance sociale réellement portée par les artistes-auteurs eux-mêmes.

12/11/2025, 10:19

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FIBD : “Tant que 9e Art+ sera là, nous refuserons de participer au festival”

« On ne nous respecte pas, on ne nous écoute pas, donc on n’y va pas. » Ce slogan, devenu mot d’ordre sous le hashtag #NoFIBD2026, résume la colère d’un large front d’auteurices et d'auteurs et d’organisations professionnelles de la bande dessinée.

11/11/2025, 19:07

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Le Syndicat des éditeurs alternatifs : "Ce festival d'Angoulême qu’on nous vole"

Le Syndicat des éditeurs alternatifs (S.E.A.) monte au créneau après la reconduction de 9e Art+ à la tête du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Dans une tribune au ton ferme, l’organisation dénonce un « simulacre de consultation » et l’opacité de l’appel à projets ayant conduit au renouvellement de la société dirigée par Franck Bondoux pour neuf années supplémentaires. 

10/11/2025, 14:59

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La Bibliothérapie, cette inconnue

Discrète, presque mystérieuse, la bibliothérapie reste une pratique encore méconnue du grand public. Dorothée Simoncini lui donne un visage concret : après quinze ans dans la médiation culturelle, elle explore la puissance du livre comme outil de mieux-être et de lien humain. Elle accompagne seniors, jeunes ou personnes en situation de fragilité dans un travail de reconnexion à soi et aux autres par les mots et les images. 

10/11/2025, 11:30

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Nina Allan, ou “le roman où le sol se dérobe sous nos pas”

Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, des éditions Tristram, ont reçu le prix Médecis étranger 2025 pour le livre de Nina Allan, Les bons voisins (trad. Bernard Sigaud). Ils signent un texte que ActuaLitté diffuse, pour appuyer la voix de cette maison, dans ses choix et ses convictions.

08/11/2025, 11:11

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"Nous demandons une chose simple : avoir les mêmes droits que les autres"

Lauréate de la première édition du Prix du livre pour les bébés, porté par le ministère de la Culture, Aurore Petit a profité de la remise du prix pour livrer un discours à la fois sensible et politique. L’autrice et illustratrice d’Été POP (La Martinière Jeunesse) y a salué la reconnaissance de la lecture dès le plus jeune âge, tout en alertant sur la fragilité du statut des artistes-auteurs. 

07/11/2025, 17:59

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OnlyFanes... ou la vie d'éditrice, quand t’as plus un radis

TÉMOIGNAGE – OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique.

07/11/2025, 15:58

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La Biblio-dynamie, qu'est-ce que c'est ?

Claire Bascou est la fondatrice de La Biblio-dynamie. Elle nous présente sa démarche de bibliothérapie créative où les livres deviennent des leviers de mouvement et de mieux-être. Sa méthode mêle sciences humaines, imagination et accompagnement bienveillant, pour aider chacun à se reconnecter à soi et au monde. À travers ateliers, formations et « bibliorandos », La Biblio-dynamie entend faire de la lecture une expérience vivante, sensorielle et profondément humaine.

07/11/2025, 12:52

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Du yoga à la lecture : une autre voie vers le bien-être

Élise Fontaine, animatrice d’ateliers ludiques et bien-être, raconte son parcours de professeure des écoles devenue praticienne du soin par les livres. Fondatrice des Petits colibris, elle associe yoga ludique et « bibliorelaxation » pour créer des espaces d’écoute, de partage et de douceur. Convaincue du pouvoir réparateur de la lecture, elle explore son rôle comme vecteur de lien social, notamment en milieu rural.

06/11/2025, 13:01

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Municipales 2026 : la fin d'un mandat ne signifie pas celle des archives

À moins d'un nouveau rebondissement politique, la prochaine échéance électorale sera celle des municipales, en mars 2026. Un scrutin décisif à plus d'un titre : l'Association des Archivistes Français (AAF) rappelle que, pour assurer la continuité de la gestion des communes et intercommunalités, la bonne conservation des archives est indispensable. Nous reproduisons ci-dessous un texte publié par l'organisation sur le sujet.

05/11/2025, 10:13

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De l’enseignement à la bibliothérapie : une vocation née des livres

Aurélie Louvel, fondatrice de Bibliothérapie jeunesse et de Flow créatif, retrace auprès d'ActuaLitté un parcours consacré aux bienfaits de la lecture. Découverte en 2008, la bibliothérapie est devenue le fil rouge de sa vie professionnelle, entre enseignement, médiation et formation. 

03/11/2025, 16:04

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“Le roman ne sera pas plus l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, ce sont les éditions Tinbad qui sont mises à l'honneur.

03/11/2025, 10:56

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Bibliothérapie créative : soigner l’estime de soi par la littérature jeunesse

Avec cette deuxième tribune, Florence Gonçalves, bibliothérapeute dans l’Oise, prolonge notre dossier sur la bibliothérapie en racontant un parcours tissé d’engagements concrets : diplômée en sociologie et en sciences de l’éducation, elle a été animatrice puis transcripteur braille pendant vingt ans au sein d’un établissement accueillant des enfants et des adolescents déficients visuels, où sa passion pour le métier de documentaliste est devenue l’une de ses principales missions.

31/10/2025, 13:13

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Thotario veut révolutionner le livre numérique avec la revente éthique des ebooks

Dans quelques mois, un nouvel acteur se lancera dans l'environnement du livre, avec une offre reposant sur une approche éthique et durable. Thotario, de son petit nom, évoque déjà des racines anciennes, mais un projet résolument moderne. Ses créateurs adressent à ActuaLitté une lettre ouverte, pour mieux préciser le contexte dans lequel ils s'inscrivent.

30/10/2025, 14:54

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La bibliothérapie, ou comment les livres réveillent ce qui sommeille en nous

Avec cette première note d’humeur, Catherine Sanchis ouvre notre dossier consacré à la bibliothérapie, cette pratique encore méconnue qui explore les vertus du livre comme compagnon de transformation. Également spécialiste du droit d’auteur dans le spectacle vivant, aujourd’hui bibliothérapeute, elle raconte son parcours et sa conviction profonde : les livres ne guérissent pas, mais ils réveillent ce qui, en nous, s’était endormi.

30/10/2025, 12:56

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Aimé Césaire, toujours présent 1/5 : l’éternel maire de Fort-de France

ActuaLitté s’est rendu à Fort-de-France, à l’occasion de la première édition du salon Tous Créoles. Ici, la littérature a un visage familier, celui d’Aimé Césaire, référence morale indiscutée. Sur une fresque de Terre Sainville, dans le centre culturel du quartier Trénelle, dans l’ancien hôtel de ville, son regard doux et déterminé continue de croiser celui de ses administrés.

29/10/2025, 18:33

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Pei-Hsiu Chen : dix femmes de Taipei et un crayon au service de la vie ordinaire

À l’approche de l’édition 2025 du BD boum, à Blois, du 21 au 23 novembre prochains, ActuaLitté propose un portrait des autrices taïwanaises mises à l’auteur. Débutons ce cycle avec Pei-Hsiu Chen, dont la finesse tranquille dessine les lignes de forces invisibles de nos villes, de nos vies : un travail graphique qui invite à la pause, à la contemplation, à l’écoute.

29/10/2025, 12:58

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Avant les citrouilles : Samhain, la face cachée et spirituelle d’Halloween

Ou comment des expertes revisitent l'histoire d'Halloween : Véronique Arnaud, dite "Parole de sorcière", qui a créé L'agenda de Parole de sorcière ; et Ketty Orain-Ferella, à l’origine de la collection  Grimoires des sabbats, racontent à leur manière cette histoire de citrouilles. Deux autrices avec un pied dans le paganisme mais qui entretiennent également une  approche assez terre à terre et rationnelle des choses.

29/10/2025, 10:34

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Sous le drapeau de One Piece, une jeunesse en quête de nouvelles utopies politiques

Sous les drapeaux pirates de Luffy, héros du manga One Piece, une jeunesse désabusée mais vibrante revendique un idéal de liberté et de justice. En brandissant ce symbole littéraire, les manifestants rappellent que la fiction demeure, face au vide politique, un refuge et un moteur d’utopie. Par David Piovesan.

28/10/2025, 16:27