Les éditeurs sont de plus en plus nombreux à déclarer benoîtement qu'auteur « n’est pas un métier ». Qu'il est inutile de légiférer. Récemment, le président de la SGDL, Mathieu Simonet, encourageait les auteurs à devenir médiateurs culturels plutôt que de vouloir être payés pour leurs oeuvres. Les éditeurs sont pourtant les premiers à se placer dans le cadre de l’industrie culturelle, à en réclamer les avantages, à trouver naturel que chaque acteur du livre, de l’imprimeur au libraire, soit un professionnel... à l’exception de l’auteur. Mais d’où vient cette assurance selon laquelle eux-mêmes méritent de vivre de leur travail quand les auteurs ne le pourraient pas ?
Le 05/02/2020 à 10:57 par Auteur invité
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05/02/2020 à 10:57
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Arleston © Etienne Clotis / Audrey Alwett ©
Alors que la confiance est indispensable pour concevoir ensemble de beaux livres et les porter vers le succès, la négation du métier d’auteur sape de plus en plus la relation auteur-éditeur et biaise leurs rapports. Pire, les déclarations de quelques dirigeants répandent dans l'esprit de trop d'éditeurs salariés l'idée que les auteurs sont des denrées méprisables. « Nous prenons tous les risques ! » nous disent régulièrement des salariés qui touchent des revenus pérennes et décents, qu'ils publient des succès ou de retentissants échecs.
Il en résulte des comportements qui ne sont plus supportables, et qui nous amènent à nous poser les questions suivantes : qu'est-ce que le professionnalisme ? Est-il normal que les éditeurs remettent toujours en question celui des auteurs, mais jamais le leur ?
C'est alors que nous reviennent en mémoire quelques exemples. Tous authentiques, tous advenus dans de grandes maisons d'édition francophones...
Cet éditeur presse les auteurs, les fait travailler jour, nuit et week-end pour rendre un projet dans de très courts délais. Quand les auteurs envoient les fichiers définitifs, ils reçoivent un mail-retour automatique : l'éditeur est parti en vacances pour trois semaines et reprendra tout cela à son retour. Cela est-il professionnel ?
Cette éditrice promet tout ce qu'elle veut à une autrice qui n'a aucune difficulté à être publiée, mais qui cherche avant tout une collaboratrice solide avec qui faire de beaux livres. Cette éditrice confie le projet à une assistante incompétente qui fait un travail lamentable. Cette éditrice ne donnera plus jamais de nouvelles malgré ses engagements premiers. Cela est-il professionnel ?
Cet éditeur est ivre à toutes les soirées et tous les festivals de BD et ne perd jamais une occasion de dénigrer les auteurs absents. Cet éditeur se moque ouvertement des jeunes auteurs venus lui présenter un dossier (il les reçoit parfois un joint à la main). Cela est-il professionnel ?
Cet éditeur exige un travail documenté, précis et pointu pour un travail de commande. Les scénaristes reçoivent le livre imprimé quelques mois après. Il est truffé d'erreurs, de bulles manquantes, de fautes d'orthographe. Pire : le dessinateur a parfois mal compris et il y a plusieurs contresens. L'éditeur avait refusé de faire contrôler les fichiers aux scénaristes. Hélas, il semble qu'il ne l'ait pas fait non plus. Cela est-il professionnel ?
Cet autre éditeur envoie lui aussi un album de bandes dessinées à l’imprimerie en prétendant l’avoir contrôlé et sans avoir permis aux auteurs de voir le lettrage réalisé par ses « opérateurs » : résultat, 57 erreurs, textes manquants ou déplacés, voire répétés, queues de bulles allant vers les mauvais personnages, bulles vides... Cela est-il professionnel ?
Cette éditrice passe une commande. Elle se montre très exigeante tout en donnant des directions contradictoires. Finalement le travail est achevé. La même éditrice ne donne plus de nouvelles malgré des relances répétées. Les auteurs ne seront pas payés. Cela est-il professionnel ?
Cette éditrice demande un énorme travail de recherche à des scénaristes pour un ambitieux projet historique. Il faut rassembler toute la coûteuse documentation et rédiger un long synopsis en une semaine, pas plus. Les scénaristes y travaillent jour et nuit. Finalement, plus de nouvelles. L'éditrice relancera mollement le projet presque un an plus tard. Cela est-il professionnel ?
Cette éditrice va chercher une autrice experte sur un sujet particulier. Elle se montre enthousiaste devant les textes remis. Quand l'autrice reçoit le bon à tirer, elle saute au plafond. Dans la plus totale illégalité et avec la bénédiction de l'éditrice, la stagiaire a tout réécrit. L'autrice devra péniblement en expurger les anachronismes, légions d'adjectifs et d'adverbes lourdingues, phrases sans queue ni tête, anacoluthes qui n'étaient pas dans la version initiale. Cela est-il professionnel ?
Cet important éditeur retient parfois les droits SOFIA de ses auteurs sur leurs avances. Quand les auteurs exigent leur versement, la comptabilité leur explique, contre la loi, que cette retenue est normale. Les auteurs doivent alors faire intervenir la SOFIA pour régulariser la situation. Cela est-il professionnel ?
Cet éditeur prétend haut et fort que les auteurs sont des illettrés. Il tient son discours face à une autrice qu'il prend de haut, lui explique que ni elle ni aucun auteur ne devraient avoir le droit d'écrire puisqu'ils n'ont pour la plupart pas lu l'Odyssée. Il s'avèrera que lui-même n'a lu qu'une version abrégée pour enfants, quand l'autrice a étudié le texte en grec ancien pendant un semestre entier. Cela est-il professionnel ?
Cette autrice se marie. Elle prévient un an à l'avance qu'elle sera absente durant cinq jours pour son voyage de noces. Les fichiers sont rendus très en amont. Finalement, le département de fabrication n'a le temps de s'en occuper qu'à la date fatidique. Il exige des corrections urgentes pendant le voyage. L'autrice en sacrifie trois jours sur cinq. Le département de fabrication ne prendra la peine de reporter les corrections qu'un mois après le retour de l'autrice. Cela est-il professionnel ?
Ces personnes au comportement plus qu'amateur ont pourtant toutes été rémunérées, grâce au travail des auteurs, comme des professionnels.
Nous allons nous arrêter là. Parmi tous les exemples que nous venons d'énumérer, ce qui ressort n'est pas uniquement l'incompétence ou le manque de sérieux de quelques salariés. Le véritable point commun de toutes ces situations, c'est un mépris des auteurs. Un mépris de ceux dont le travail permet de payer les salaires et de faire vivre toute une maison d’édition.
Ce mépris est devenu systémique.
Il est insupportable.
Il doit cesser.
Nous ne pouvons plus tolérer que se banalisent les propos selon lesquels les auteurs ne sont que des amateurs. Nous avons pour beaucoup atteint un niveau d'expertise hors du commun. Nous travaillons de cinquante à soixante-dix heures par semaine, au point que nos dos finissent brisés par de trop longues heures passées assises. Nombreux sont les dessinateurs qui doivent s'arrêter six mois, un an, pour des tendinites extrêmement graves. Nous ne prenons jamais de vraies vacances ou si peu, tout juste partons-nous travailler au vert. Si nous ne sommes pas des professionnels, alors quoi d'autre ?
Évidemment, nous ne prétendons pas qu'il n'y ait jamais aucun comportement regrettable du côté des auteurs, et nous ne voulons pas non plus stigmatiser les éditeurs dans leur ensemble. Il en existe qui travaillent merveilleusement et sont de véritables alliés, qui ont compris que c’est en respectant les auteurs qu’on obtient les plus grands succès. Ils se reconnaîtront, nous leur manifestons notre reconnaissance, notre respect et nos remerciements sincères. Avec ceux-là, nous nous sentons en confiance et donnons le meilleur de nous-mêmes. Ils sont d'ailleurs la raison pour laquelle, de notre côté, nous n'aurions jamais l'arrogance de stigmatiser leur profession dans son entièreté, en la taxant d’amateurisme.
Que ces éditeurs-là soient remerciés du respect avec lequel ils nous traitent. Toutefois, nous aimerions qu'ils soient conscients des difficultés que nous rencontrons et qu'ils ne permettent plus que de tels propos contre les auteurs se répandent dans leurs rangs. Ce n'est dans l'intérêt de personne. Nous ne sommes pas deux camps qui s'affrontent. Nous voulons être des alliés qui regardent ensemble dans la même direction.
Par Auteur invité
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Ah, l'intense (petite) rentrée littéraire, qui survient après des fêtes d'ordinaire marquées par l'abondance de bonne chère. Et qui, pour les libraires, se prolonge par un flux massif de nouveautés. Mais en dépit des défis économiques et attentes d'éditeurs, notre libraire, Elsa, reste attachée à son indépendance et à l'idée de privilégier des coups de cœur authentiques.
16/01/2025, 09:17
Audrey Richaud, traductrice polyvalente de l'italien et assistante d'édition, s'est lancée cette année dans un défi de taille : « Traduire l'intraduisible ». Elle nous raconte son travail sur J’voulais naître gamin, le roman de Francesca Maria Benvenuto, empreint des riches expressions napolitaines de son autrice (Liana Levi, 2024).
13/01/2025, 11:45
Le Speed Bac, c'est comme si le traditionnel « Petit Bac » avait avalé des stéroïdes, pour passer à la vitesse supérieure. Imaginez-vous en pleine soirée, entouré de vos amis ou de votre famille, prêt à dégainer vos connaissances plus vite que votre ombre. Enfin... connaissances...
13/01/2025, 11:18
En 2018, la première élection d'un certain Donald Trump, alliée à la crise des réfugiés syriens, inspirait à l'Irlandais Paul Lynch son cinquième roman. Un Booker Prize plus tard, Le Chant du prophète (trad. Marina Boraso, Albin Michel) a atteint notre hexagone, le même mois que l'investiture du même Trump, pour un second mandat...
10/01/2025, 11:38
Mohammed Dib (1920-2003) est sans nul doute l'auteur algérien qui n'a guère cessé d'évoluer, de jouer avec maints styles et registres tout au long de sa carrière littéraire. Auteur de Témoin des mutilations du ciel. Fiction et témoignage dans l'œuvre de Mohammed Dib (Apic), Hervé Sanson, chercheur spécialisé dans les littératures francophones du Maghreb, nous livre ses analyses sur l’élan romanesque d’un écrivain dont les mots témoignent, auscultent et recousent les plaies de l’Histoire.
09/01/2025, 12:50
Un arbre a besoin de racine pour grandir, surtout si cet arbre est le cèdre du Liban. Dans un Beyrouth en plein chaos, un flic proche de la retraite est félicité pour le dénouement d’une affaire explosive d’adultère très médiatisée. On lui adjoint une jeune recrue, une jeune femme issue de la communauté Chiite , pour valider la thèse d’un accident d’une universitaire, mais en bon flic, même véreux, Marwan Khalil, ancien d’une milice chrétienne, flaire un meurtre et va mettre son nez là où il ne faut surtout s’aventurer. Rencontre avec l’auteur, David Hury.
09/01/2025, 11:42
« Ils avaient pensé à installer des cerisiers du Japon, tout le long des allées, dans le style cité balnéaire anglaise. » Nul ne sait si le film C’est arrivé près de chez vous compte parmi les oeuvres cultes de Lady en passant. Cette adepte du gossip et de la rumeur délicatement propagée sévit, dès les premiers jours de l’année. Ils l'ont fait, donc... mais s'arrêteront-ils là ?
06/01/2025, 16:11
« Quand j’étais enfant, ma chère Aurore, j’étais très tourmentée de ne pouvoir saisir ce que les fleurs se disaient entre elles. Mon professeur de botanique m’assurait qu’elles ne disaient rien ; soit qu’il fût sourd, soit qu’il ne voulût pas me dire la vérité, il jurait qu’elles ne disaient rien du tout. Je savais bien le contraire… » (George Sand, Contes d’une grand-mère)
06/01/2025, 09:31
Olivier Peraldi ne cesse de surprendre, il a publié fin 2024, un recueil de textes poétiques, dissemblables les uns des autres, qui surprennent, interpellent ou inspirent. Le titre est d’ailleurs à la hauteur du contenu : Claquant dans le vent. Que ressent-on dans le vent si ce n’est un nombre incalculable d’information qui attire l’attention du lecteur. Rencontre avec l’auteur, avec Christian Dorsan.
05/01/2025, 15:19
Nichée au cœur de la ville d’Amiens, la Maison de Jules Verne offre une plongée fascinante dans l'univers de l'un des auteurs les plus prolifiques et visionnaires du XIXe siècle. Située dans une demeure bourgeoise du quartier Henriville, où Jules Verne vécut de 1882 à 1900, cette maison-musée révèle les multiples facettes de l'homme derrière les extraordinaires récits d’aventure. Visite guidée.
03/01/2025, 12:33
Le livre jeunesse aura pesé en 2023 pour 385,4 millions €, troisième secteur éditorial en France, en croissance de 1,9 % en nombre d’exemplaires écoulés. Alors, chers bébés qui après nous vivez, comme l'écrivit presque Villon, bienvenue en ces premiers jours 2025. Bonne année, qui sera la vôtre.
01/01/2025, 19:37
Qu’une expression argotique américaine serve de titre à un jeu ne signifie rien. Ni dans un sens ni dans l’autre. Mais par curiosité, il fallait tester — le dernier jeu que l’on a eu dans les mains n’était rien moins qu’une sombre bouse. Après les déplorables Jokes à papa, quelle pire me*rde nous tomberait dessus ? Allez, joueurs...
31/12/2024, 12:48
#LeMondedeCortoMaltese – Il fascine encore et toujours, le marin apparu dans pour la première fois en 1967 dans la revue italienne Sgt. Kirk, dans un récit intitulé Una ballata del mare salato. A cette époque, Corto n'est que l'un des multiples protagonistes, surgissant sur les flots, bras en croix, attaché à deux planches de bois. Un homme, torse nu, à la dérive.
29/12/2024, 14:18
Quand un jeu promet des plaisanteries de « + ou - bon goût », avec la décence de charitablement avertir les joueurs, le pire n’est-il pas à redouter ? Dans Les Jokes de Papa (commercialisé par Gigamic), 1000 blagues sont proposées pour un concept simple : tu ris, t’as perdu. Sauf que l'on a plutôt envie de pleurer avec un pareil déballage...
25/12/2024, 19:46
Joyeux Noël ! Gloire au Grand Barbu coca-collé et de rouge-vêtu ! Hosanntah Claus In Excelsis... et j'en passe et j'en oublie, et les autres mieux vaut vous les épargner : l'année touche à sa fin, et je préfère éviter le calembour de trop qui me ferait toucher à la mienne, de fin.
24/12/2024, 16:46
OPlibris ouvre ses portes dès maintenant pour les sociétaires et mi-janvier pour tous les autres. Moins de deux ans après le démarrage du projet, OPlibris est né. « Mais tout cela n’aurait pas eu de sens si vous n’aviez pas rejoint l’aventure : aujourd’hui nous sommes 111 sociétaires, dont 93 structures éditoriales », indique Albert de Pétigny, président d’Oplibris.
24/12/2024, 12:53
69 Commentaires
Luc Orient
05/02/2020 à 12:01
n'importe qui peut être éditeur, et ce n'est pas indispensable, ce n'est rien d'autre que de l'intendance et de la logistique. 90 % livres n'ont aucune promotion, le maquettage et le scannage de planche les artistes peuvent le faire en mieux avec la technologie d'aujourd'hui, et divers circuit de diffusion et financement existent. Ce microcosme incarne simplement la perversité du monde néolibéral; ils ne savent qu'exploiter la richesse des autres, et c'est pour ça qu'ils sont si agressifs ; parce qu'ils sont inadaptés à un monde pluriel et qu'ils ne supportent pas de voir leur monde disparaître, alors qu'ils sont parfaitement inutiles
Florent Maudoux
05/02/2020 à 14:36
C'est vraiment dommage qu'un billet bien écrit et exposant la situation avec nuance soit suivi d'un commentaire aussi basique recraché d'une rhétorique usée jusqu'au trognon.
Djilali KADID
06/02/2020 à 00:31
Entierement d'accord avec vous! Comment peut on autant mépriser son partenaire vital, celui sans qui on n'existerait pas ? Cest très drôle! Et pendant ce temps on vit sur son dos corvéable à merci!!!!
joe boudienny
12/12/2020 à 00:34
Le métier d'éditeur, au sens d'éditer, ne va évidemment pas disparaître. C'est bien son modèle économique actuel qui est menacé
joe boudienny
12/12/2020 à 17:00
Le métier d'éditeur, au sens d'éditer, ne va évidemment pas disparaître. C'est bien son modèle économique actuel qui est menacé
Esperluette
07/02/2020 à 14:21
Entièrement d'accord avec vous. Le problème, il me semble, ne vient ni des auteurs ni des éditeurs. Certes, il y a de mauvais éditeurs, dont on peut légitimement se demander ce qu'ils font des textes qui leur sont confiés. Mais il y a aussi de mauvais auteurs, dont on peut tout aussi légitimement se demander pourquoi ils sont publiés (bientôt plus d'auteurs que de lecteurs, le monde à l'envers). Le problème, c'est la surproduction dont pâtit tout le monde, dans ce qu'il est encore convenu d'appeler la chaîne éditoriale. Auteurs négligés, rémunérés au lance-pierre ; éditeurs qui ne peuvent plus exercer leur métier (non, il ne s'agit pas que d'intendance !), parce qu'ils n'ont tout simplement plus le temps de se pencher sur les textes : comment le faire quand on produit à tire-larigot dans des délais indécents ? J'insiste, car c'est pour moi une évidence : la faute à la surproduction, dont sont responsables les directeurs éditoriaux avec leur modèle économique inadapté au livre, à moins d'en faire un produit de consommation à bas coût comme les autres. L'erreur, c'est de se tourner vers Amazon, adepte de ce modèle : publions, publions, oublions tout travail éditorial, tout souci de qualité, puisque tout se vaut pour les consommateurs que sont devenus les lecteurs. Il faudrait rebrousser chemin : moins de livres, plus de temps, de la qualité, chacun rémunéré de façon juste. Ça n'en prend vraiment pas le chemin et c'est tragique.
Ubik
10/12/2020 à 05:52
Bonjour,
Quand vous dites que les lecteurs sont devenus des consommateurs, je trouve la formule pertinente. Mais il me semble que vous oubliez de dire que les autres, et la population en général, sont devenus des bourrins. On vit de plus en plus dans un monde qui s'auto abrutit, sciemment, qui bombarde les individus de stimuli, de sensationnel. De plus en plus de contenant, de moins en moins de contenu. Les jeunes, j'en fréquente, ne lisent plus. On vit dans une société de pléthore, qui pratique à foison l'Art de la Confusion. Tout se vaut, tout est partout, accessible en instant. C'est l'obsession de Vendre, Vendre, Vendre toujours plus qui arrive aux limites de sa propre logique, au point de se saborder, je trouve. Bref, la situation me parait pire que ce que vous énoncez. C'est peut-être moi, ma vision des choses... Je ne sais plus. Et c'est bien symptomatique, justement, que je ne sache plus. C'est presque dans l'ordre des choses, vu l'état auquel nous en sommes arrivés. J'avoue que tout ça m'écoeure.
A part ça, j'ai écrit un gros roman qui se situe en Allemagne et en Pologne, entre les années 20 et les années 50, refusé, refusé, refusé. Pourtant, la qualité y est. Un ami libraire m'a expliqué : pléthore, tout simplement. Et puis, trop épais, ne rentre pas dans le format.
C'est assez décourageant, quand on sait que j'ai travaillé dessus pendant huit ans.
Auto édition ?
Se jeter dans les bras d'Amazon ?
Là non plus, je n'ai pas la réponse.
Je sature.
Granger Maxence
05/02/2020 à 12:45
On peut remplacer un éditeur, pas un auteur. Va falloir qu'ils se mettent bien ça dans le crâne !
Lindingre
05/02/2020 à 13:17
:j’aime beaucoup ce texte. Je suis à présent dessinateur de presse après que des cretins de représentants aient décidé de leur propre chef que je ne valais plus rien. Après 25 albums, après aussi une vie de rédacteur en chef et d’éditeur, je tourne le dos à la BD. Je confirme que tout ce qui est écrit au dessus n’est qu’un vague aperçu de la crétinerie qui règne dans les maisons d’edition. J’ai connu des éditeurs illettrés, des attachées de presse à la limite de la débilité et des représentants qui décidaient sans avoir lu de ce qui devait se vendre ou pas. D’ou une idiocratie qui domine dans la BD (notamment).
claire henriet
29/03/2021 à 21:52
J'ai été dans le même cas aujourd'hui, j'ai eu la bêtise de vouloir réaliser mon rêve de publier mon manuscrit mais l'éditeur m'a répondu en m'humiliant et en m'insultant sur le fait qu'il y avait deux fautes d'orthographes dans mon mail, je n'ai jamais dit être parfaite mais je pensais que le corps du manuscrit pouvait atténuer les soucis d'orthographe qui pouvaient être corrigés par les relecteurs. Mais bon... Mon destin est peut-être de ne pas réaliser ce rêve-là. Actuellement j'ai honte et peur d'écrire, mais j'avais besoin d'extérioriser. En tout cas, si je dois publier, ce ne sera jamais avec l'aide d'un de ses requins.
Jean d'Aillon
05/02/2020 à 13:30
Tout ceci est bien vrai. Le mépris de certains éditeurs (heureusement pas tous) est intolérable. La situation de la bande dessinée est particulière car les auteurs ne peuvent encore se substituer aux éditeurs. Mais dans la littérature générale, c'est de plus plus possible avec Amazon, à la fois le pire ennemi et le meilleur ami des auteurs. Pour ma part, je pense que dans dix ou vingt ans, beaucoup d'éditeurs auront disparus. Pas les auteurs.
JB
05/02/2020 à 13:39
Il est important de préciser que tous les éditeurs ne sont pas les mêmes. Certains ont un parfait respect de l'auteur (dont le mien).
Certains des cas ci-dessus son hallucinants. Notamment le coup de la Sofia retenue contre l'avance. Là ça vaudrait le coup de poursuites légales, et de savoir qui c'est.
Tarek (scénarsite)
05/02/2020 à 13:43
Cet article de Christophe Arleston et Audrey Alwett est fort juste. Il résume bien la situation du monde de l'édition BD depuis une vingtaine d'années. J'ajouterai comme exemple du manque de professionnalisme des éditeurs :
1. Mon premier album a été publié chez Vents d'Ouest et l'éditeur de l'époque qui coulé une maison d'édition par la suite avait utilisé la mauvaise illustration de couverture pour l'impression finale. Une excuse du bout des lèvres puis des promesses de retirer le livre de la vente et de le réimprimer avec la bonne couverture... Rien n'a été fait bien sûr !
2. A l'époque où j'étais chez EP édition, l'éditeur passait son temps à pester contre le FIBD car nos albums n'étaient jamais dans la sélection d'Angoulême. Après enquête auprès d'anciens membres du jury, j'ai eu la confirmation que l'éditeur n'avait jamais envoyé nos albums pour la sélection. Quel grand professionnel !
3. Le même triste sire a saboté ses séries qui fonctionnaient le plus en terme de ventes pour se venger des auteurs qui ne souhaient plus travailler avec lui.
Et après ces mêmes messieurs se plaignent des ventes qui ne suivent pas. Ce cas qui pourrait paraitre isolé n'est pourtant pas unique dans notre profession, d'autres collègues ont connu la même chose ailleurs.
4. Un éditeur en Suisse qui préferre se ruiner en frais d'avocat et en pénalités judiciaires plutôt que de donner les véritables chiffres de vente et payer ce qu'il doit aux auteurs.
5. Cet éditeur qui utilise une partie des ventes directes en salon BD pour passer des nuits avec des call-girls. Et ensuite expliquer que les temps sont durs pour la structure et que l'on doit se serrer la ceinture !
6. Cet éditeur qui refuse d'augmenter le prix de la planche de 20 euros mais qui t'invite au restaurant et fait ouvrir des bouteilles de vin à 75 euros, voire plus ! Et en fin de soirée tu comptes une douzaine de bouteilles sur la table.
6. PANAMA PAPERS
...
Et je pourrais en dresser une liste à la Prévert !
Oui les éditeurs (pas tous bien sûr) sont certainement les moins professionnels dans la chaîne du livre et les auteurs (la plupart) avec de nombreux libraires et animateurs de salons BD sont les vériatbles défenseurs de cet art qui est une richesse pour la communauté ! Les dernières sorties du président du SNE est à l'image de ce gouvernement hors sol qui ne comprend plus son pays à force de ne lire que des tableurs et écouter des conseillers qui n'ont qu'un but ; rentablité !
John Espe
06/02/2020 à 10:43
Salut Tarek, A mon sens, ne devrais-tu pas virer l'allusion au call-girls, histoire que notre ami helvète ne te tombe dessus ?
Tarek
06/02/2020 à 18:26
Ce n'est pas lui... l'éditeur en question est Français et vit à Paris.
P.R.
05/02/2020 à 13:45
Le problème, c'est que tant que vous ne citez pas les noms réels, tout ceci ne reste que rumeurs, qui n'inquiètent personne...
Arleston
05/02/2020 à 15:59
Ce ne sont hélas pas des rumeurs mais des exemples concrets de ce qui nous est arrivé personnellement, à Audrey Alwett et moi-même. Et la liste aurait pu être plus longue.
Carye
05/02/2020 à 13:52
Intéressant le commentaire de Luc qui semble sacrément en colère. J'ai vu passer de nombreux manuscrit qui ne seraient pas ceux imprimés sans l'éditeur. Le problème dans ce débat, c'est qu'on ne creuse pas la question selon les domaines. Un auteur en sciences humaines n'a absolument pas les mêmes attentes de professionnalisation que des auteurs jeunesse, littérature...
Il est essentiel de repenser l'ensemble de la place des acteurs... que penser de la diffusion et distribution par exemple ? N'y a-t-il pas aussi de la part de tous les professionnels (auteur compris), une honnêteté intellectuelle à dire qu'il y a trop de livres pour pas assez de lecteur. Tout le monde veut publier alors que si peu achète et lise des livres. beaucoup de questions à se poser. Personnellement, je n'ai pas de réponse car l'économie du livre est extrêmement bancale pour beaucoup d'éditeur
ubik
18/10/2021 à 20:38
Bonjour,
Il est clair que nous nous acheminons vers un monde où il y a pléthore. Ceci à cause d'une confusion essentielle. Je ne sais comment la nommer, mais ça consiste à dire que tout le monde ne sait pas forcément faire, voilà.
Par exemple : on a imaginé les karaokés. Les gens y vont, ça leur fait plaisir, passer la soirée, certes. Mais tout le monde ne sait pas chanter ! Et quand on va là-bas, on entend des gens qui bêlent comme des chèvres malades, parfois non seulement faux, avec voix atroces, mais une mesure en retard. Bref, désastre.
Ensuite, confusion dans les arts plastiques : on a noyé la frontière entre art, et artisanat. Résultat, n'importe quel zozo qui dessine un peu s'imagine qu'il a créé quelque chose. Bientôt, on verra fleurir sur tous les blogs de la planète de la peinture par numéros, des bouteilles en verre avec de la laine au crochet, du patchwork, des dessous de verres en papier collé... Bref, là encore, tout le monde s'imagine qu'il peut produire, et on met tout au même rang. Aussi bien le boulot d'un super peintre que le Donald Duck qu'a crayonné le petit dernier en le recopiant dans un illustré, avec un papier calque. Je grossis le trait, mais on n'en est pas loin.
Idem, pour l'écriture. Que tout le monde ait des souvenirs ou des impressions à raconter, certes. Mais tout le monde ne sait pas écrire, loin s'en faut, très loin. Et j'ai vu passer des textes, c'était hallucinant. Même si on ferme les yeux sur les pléthores de fautes, orthographe, accords, et autres... Mais le truc ne tenait pas debout, c'était impossible de se taper ça plus de deux paragraphes, une vraie torture. De ces textes dont on ne sait pas, au bout d'une page ou deux, seulement, de quoi ça parle. Si si, véridique. Et là encore, effectivement, dans ce domaine, on en arrive à la situation où, tout à l'heure, il y aurait plus d'auteurs que de lecteurs !
Dans tous les domaines à l'heure actuelle, tout le monde s'imagine qu'il peut faire. Eh bien non, ça n'est pas donné à tout le monde, désolé de le dire. Et on voit les effets. N'importe quel clampin qui gratouille un peu la guitare s'imagine qu'il a composé un morceau parce qu'il a flanqué trois accords ensemble. N'importe quelle chèvre malade s'imagine qu'elle est chanteuse. N'importe quel gribouilleur ou amateur de macramé se prend pour un grand créateur. A mon avis, il faut arrêter le délire et si on en est là, c'est parce que des spéculateurs misent sur cet état de fait. Ceux qui vendent du "loisir créatif", ceux qui proposent de l'auto édition ou de l'édition à compte d'auteur, ceux qui filent des cours de musique à un tas de gens, qui, en réalité, sont des brêles finies...
Certes, on doit encourager la création, et je suis à fond pour. Il faut créer les conditions favorables. Mais encourager aveuglément tout et tout le monde, en dépit du bon sens, est finalement contre productif. On en vient à noyer le talent et à submerger le public d'offre, alors que par ailleurs, la demande semble bien décroitre, concurrencée par télé, réseaux sociaux, jeux vidéo et autres distractions. La multiplication à la fois des sollicitations pour qui voudrait lire, et des textes de très mauvaise qualité, tout ça combiné avec un laisser aller général (en tous cas, c'est mon sentiment), bref, je me demande bien comment de bons auteurs pourraient encore s'en sortir, de nos jours. Et même sans chercher à en vivre : quand on voit qu'on propose parfois des textes qui sont refusés, justement, car trop élaborés, trop complexes, trop ambitieux, trop créatifs...
Je livre tout ça tel quel, je ne sais pas ce que ça vaut au fond, juste je m'interroge. Mon sentiment est que, actuellement, on voudrait tout faire pour tuer la culture, on ne s'y prendrait pas autrement.
Docteurjivago
05/02/2020 à 13:58
PAS D'AUTEURS, PAS DE LIVRES...
PAS D'AUTEURS, PAS D'EDITEURS...
Hélène
05/02/2020 à 14:06
J'ai l'impression d'avoir rencontré les deux extrêmes… Un éditeur qui a donné sa chance à mon premier roman, m'a aidée à l'améliorer, et je lui serai toujours reconnaissante pour ses critiques et ses encouragements. A peu près au même moment, j'ai publié une nouvelle (chez une autre maison d'édition !) dont le texte a été dénaturé (fautes d'orthographe de la relectrice, point de vue massacré…) le tout dans des délais expéditifs, une communication qui passe par facebook etc. Morale : bien examiner la maison d'édition avant de signer un contrat; se méfier des amateurs !
pacotine
06/02/2020 à 14:08
Se méfier des amateurs peut être bien plus difficile qu'il n'y parait .
Ma pire expérience en illustration de livres jeunesse , c'était chez un gros éditeur de qui on serait en droit d'attendre un certain professionnalisme .... ce n'était le cas sur AUCUN aspect de mon travail avec eux , de la remise des textes au paiement de mes contrats jusqu'à la qualité déplorable de l'impression en passant par tout le reste qu'il serait trop long de citer ici.
Tout ça pour dire que si je suis bien d'accord avec cette morale , je pense qu'il est bien difficile de l'appliquer dans les faits !
Ismaël
05/02/2020 à 14:50
Ce type de tribune peut poser question... la multiplication d'exemples d'un manque de professionnalisme ou d'incompétences chez des éditeurs pourrait sans difficulté s'effectuer de la même manière de l'autre côté, en multipliant les exemples d'auteurs méprisants, prétentieux ou suffisants, faisant preuve d'un manque de professionnalisme ou d'un comportement lamentable, et se moquant ouvertement de tel ou tel éditeur. Au même titre que d'autres auteurs sont des professionnels aguerris, respectueux du travail de chacun, et font preuve d'une bonne entente, voire d'une complicité réelle, avec leur éditeur. En ce sens, on pourrait renvoyer dos à dos les deux parties, le mépris existant des deux côtés. En outre, l'essentiel des exemples cités renvoient au milieu éditorial de la BD et de l'illustré, avec, il faut le souligner, de fréquentes références de commandes d'un éditeur au créateur, or le mot « auteur » englobe tous les genres, tous les créateurs du livre, et donc en face le mot « éditeur » devrait renvoyer à des exemples puisés aussi du côté des éditeurs de romanciers, nouvellistes, dramaturges, poètes, essayistes, etc, ce qui n'est pas le cas, notamment parce que la question de la « commande » est moins marquée dans ces secteurs qu'en BD. La tribune paraît ainsi s'adresser à tous les auteurs mais est portée, et nourrie d'exemples, d'auteurs de l'univers de la BD, et paraît adresser un questionnement sur le professionnalisme de tous les éditeurs, alors qu'il s'agit visiblement essentiellement de ceux du même univers bédéiste. Peut-être eut-il été plus juste de clairement identifier ces éléments. En revanche, cette tribune participe d'un « sentiment général » des auteurs au sein de la chaîne du livre, une sorte d'atmosphère parfois délétère (et parfois seulement) dans les relations entre les auteurs et de nombreux intervenants de la chaîne : pas uniquement avec leurs éditeurs d'ailleurs, mais aussi avec des attaché(e)s de presse bien souvent dénigrées, des commerciaux considérés comme incultes, des libraires jugés pas assez accueillants ou militants, etc etc. Ces remarques sont fréquentes chez les auteurs. Plus que le « mépris », il est surtout question derrière ces maux relationnels avec les éditeurs et cette remise en cause de leur professionnalisme d'une souffrance générale, d'une situation de paupérisation qui étrangle bien des auteurs jusque dans leur geste créatif, et d'une colère (plus ou moins larvée). Et pour aller au bout du raisonnement, il aurait peut-être été intéressant qu'Arleston (qui vient de créer une collection chez Bamboo), et Alwett citent et nomment : « les déclarations de quelques dirigeants », « l'important éditeur » qui retient parfois les droits SOFIA de ses auteurs, l'éditeur qui prétend « que les auteurs sont des illettrés », de cette éditrice qui ne respecte pas le droit moral de l'auteur en faisant réécrire tout son texte sans la prévenir avant le BAT, etc... que l'on sache de qui on parle, de quel groupe éditorial ou maison d'édition dont les mauvaises pratiques paraissent flagrantes. Rester dans l'anonymisation des exemples donne l'impression pour finir que chez tous les éditeurs ce type de comportement se produit. Est-ce le cas ? Non visiblement puisque les auteurs s'en défendent en fin de tribune, afin sans doute d'adoucir un peu leur propos, comme une sorte de coup de gueule mais... « à demi ». Derrière cette tribune, il me semble que la question du « métier », de la reconnaissance du travail d'auteur vs celui d'éditeur, de sa valeur et de son exigence, plusieurs points sont soulevés : celui d'une filière professionnalisante qui n'existe pas ou peu chez les auteurs (romanciers, dramaturges, poètes, traducteurs, etc.), là où on peut trouver certes des formations pour les illustrateurs (voire les scénaristes) mais qui ne sont pas non plus légion ; celui d'un statut véritablement défini en droit et d'une représentation réelle (cf. le rapport Racine) ; mais surtout, surtout, le « duel » entre, comme il est dit, des « salariés qui touchent des revenus pérennes et décents » et des auteurs qui, littéralement pour certains, crèvent de faim en étant au-dessous du seuil de pauvreté. D'un côté des éditeurs, dont certains ne se comportent pas professionnellement, mais « rémunérés grâce au travail des auteurs », et de l'autre des auteurs « considérés comme des amateurs » « de manière systémique », sous-entendant que cela explique une rémunération au rabais (puisque ne tenant pas compte du professionnalisme des auteurs/illustrateurs). Ici sont clairement opposés les « salariés » face aux « indépendants ». On peut cependant s'interroger sur cette manière de placer ainsi l'éditeur en position de « bourgeois » puisque touchant un salaire, et l'auteur en « gilet jaune », pauvre, exploité de manière « systémique »... sans doute est-ce trop réducteur au sens d'une généralisation facile des deux côtés, oubliant d'une part tout le réseau des petits éditeurs indépendants qui, eux aussi, crèvent de faim... face aux grands groupes et d'autre part certains auteurs qui vivent dignement ou mieux de leurs œuvres (certes, il n'y avait que 40000 auteurs affiliés en 2017 et donc au-dessus du plafond, ce qui est peu comparé aux 200000 assujettis). La question du professionnalisme ne se posait pas, ou peu, quand la plupart des auteurs qui souhaitaient en faire un métier (vivre seulement de cela, sans autre activité par ailleurs) parvenaient à en vivre (même petitement). Si elle se pose aujourd'hui, si on remet en cause tel ou tel éditeur et sa façon de travailler (mal), si elle devient une forme de « lutte des classes » entre auteurs et éditeurs, c'est essentiellement pour des raisons financières. Si certains éditeurs, comme celui d'Arleston, Bamboo, ont revu leurs conditions de droits d'auteur à la hausse, ce dernier avouait que seuls 20 % ses auteurs parvenaient à toucher des droits (et donc dépasser l'avance versée). Dans un monde où donc 80 % auteurs/illustrateurs de BD ne peuvent vivre (survivre, voire pas même...) qu'avec une avance sur droits qui n'atteindra que rarement le niveau d'un salaire mensuel (même au SMIC)... entrer dans une sorte de guerre de territoire opposants les salariés et les indépendants semble un peu vain, au sens où même en modifiant le taux de droits (à 10% systématique puis 12%), il y aura toujours une minorité d'artistes parvenant à vivre de leur production (sauf à livrer 3 ou 4 volumes par an, ce que tous ne sont pas à même de faire, et ce qui pose ensuite le problème d'une surproduction).
Tangocharlie
05/02/2020 à 15:10
Bonjour,
Je suis l'auteure de douze romans, de tout genre, et un éditeur refuse mon manuscrit, car "cela n'entre pas dans leurs critères".
Ensuite un autre qui en garde un 6 mois, en e m'envoyant ni courrier, ni mail, pour m'informer du refus, égare l'enveloppe réponse (6€50).ils se fichent vraiment de nous.
Ils préfèrent publier des gens dont la notoriété n'est plus à faire.
Ça me révolte, car j'ai fait lire certains de mes romans à des gens compétents, et m'ont conseillé de les envoyer, et voilà le résultat. On dépense de l'argent pour:imprimer, faire relier, envoyer.
ubik
18/10/2021 à 22:23
Je crois qu'au fond, ils misent sur nous comme les propriétaires sur leurs chevaux.
L'analogie me frappe entre auteurs et canassons, lesquels appartiennent à des écuries, ont chacun une côte, des pronostics, etc.
Nous ne sommes, pour beaucoup d'éditeurs, qu'un placement. On place dans les tableaux de maîtres, dans l'immobilier, dans les bourrins... Et, faute de mieux, dans des auteurs qui sont connus, qui réussissent.
Les autres, bof. Les autres...
Jean Chris
05/02/2020 à 15:15
Hachette baisse chaque année les revenus de tous ses auteurs et collaborateurs et utilisant le fait qu'ils possèdent 90 % la diffusion et une bonne partie des éditeurs : sont-ce des amateurs ??? Arrêtons de croire qu'"il en a des sympas". Quand c'est le cas, c'est juste qu'ils ne sont pas encore assez gros pour vous exploiter. Laissez leur le temps d'avoir du succès sur votre dos et de se faire racheter... Sinon encore merci pour un article sans noms, ni influence, ni utilité.
Arnaud THULY
05/02/2020 à 15:54
Avec ce genre de généralité absurde (parce que c'est précisément le cas) on peut tout aussi bien dire que les auteurs sont tous millionnaires et n'ont alors aucune raison de se plaindre et réclamer plus ! Mais si voyons ! Après tout stephen king, jk rowling, marc levy, guillaume musso, anna gavalda, bernard werber, fred vargas et bien d'autres gagnent des millions chaque année! Alors de quoi se plaignent les auteurs puisqu'ils sont si bien payés ? Et pis pareil, pourquoi dire que les librairies vont mal ou demandent une meilleure remise ? Après tout amazon, la fnac, les espaces culturels leclerc, cultura, les furets du nord et tant d'autres gagnent des millions ! Alors de quoi se plaignent les libraires ? Ca vous paraît stupide? C'est pourtant exactement ce que fait cet article ! 74 % éditeurs français sont en situation financière critique. 80 % éditeurs ne se payent pas de salaire, et une partie non négligeable y va de sa poche pour financer sa maison d'édition et ses ouvrages, pour beaucoup déficitaires. Cracher à la figure de l'ensemble des acteurs de l'édition au prétexte de quelques connards qui gagnent des milliards comme s'ils étaient représentatifs est vraiment détestable et publier ce genre de torchon revient à le cautionner. Ne vous plaignez pas d'avoir du mépris si vous même n'êtes pas capable de voir plus loin que ça ! La majeure partie des éditeurs sont POUR une reconnaissance des droits des auteurs. La majeure partie des éditeurs font d'ailleurs déjà de leur mieux pour répartir autant que possible les droits pour que tout le monde s'y retrouve. Seulement ils demandent aussi la prise en compte du fait que eux-même galèrent pour la plupart et n'ont qu'une très faible marge de manœuvre. Est-ce absurde de demander ça ? Rappelons au passage que les aides du CNL & co sont totalement trustées par les grands groupes, et pas par les éditeurs indépendants qui ne touchent rien et qui font pourtant les frais de vos propos inconséquents. Et même si certains se versent des salaires, il ne faut pas oublier que ces salaires existent grâce à des best sellers comme ceux d'auteurs évoqués plus haut, qui eux aussi gagnent très bien leur vie (je doute ici que qui que ce soit vienne s'apitoyer sur les revenus de musso ou de levy par ex). Et au lieu de cracher au visage de la profession, il serait aussi bon de prendre une réalité en compte : Aucun auteur ne découvre a posteriori le pourcentage de droits qu'il va toucher. Par conséquent quand il accepte de signer un contrat à 5 ou 6%, il fait un choix ! Si cela ne lui convient pas, le meilleur moyen de changer les choses reste encore de ne pas publier dans cette maison d'édition, ou à renégocier son contrat pour avoir un montant plus raisonnable ! Mais voilà, être publié par les grands de ce monde fait briller l'oeil de beaucoup, en s'imaginant qu'être publié par hachette, gallimard & co va engendrer des dizaines de milliers de ventes, alors qu'il n'en est rien. Et après on vient cracher sur toute la profession en croyant que c'est une généralité. Alors que non. Mais vous mêmes aussi êtes responsables de ça, avec les chiffres absurdes que vous faites miroiter dans plusieurs de vos articles, écrits par des gens qui n'y connaissent rien ou qui se contentent de vouloir apparaître sous un bon jour. Vous publiez des bêtises prétendant que les "ventes moyennes" d'un livre sont de 2000 exemplaires, et les auteurs croient que c'est un vrai chiffre, alors que vous oubliez de dire que cette "moyenne" intègre les ventes de musso, levy & co, ramenant la réalité à moins de 500 livres vendus pour 70s auteurs, ce qui n'est rentable pour personne. Si les auteurs avaient une vision plus réaliste du marché, probablement qu'ils seraient moins enclins à signer n'importe quoi comme contrat. Cracher sur les éditeurs, cracher sur les libraires, cracher sur les diffuseurs, cracher sur les auteurs... c'est devenu la norme alors que nous cherchons tous à exister et à vivre ensemble, en bonne intelligence. La chaîne du livre porte très bien son nom : quand un maillon cède, tout le monde se casse la figure. C'est vrai pour les auteurs, pour les éditeurs, pour les diffuseurs, pour les libraires et pour toutes les professions qui découlent de cette chaîne
GL
05/02/2020 à 16:19
Auteur / Illustrateurs, passez par les plateformes de campagne de financement participatives, les fans vous suivront (par contre ça fait bcp plus de taf pour vous, mais tous les benef sont pour vous)
Pasd'auteurspasdelivres
05/02/2020 à 16:58
Dans l’inventaire de mes déboires dans l'édition, je garde :
- l’éditeur qui m’a dit, lors d’une signature de contrat que « Un bon auteur est un auteur mort, parce qu’on n’a pas besoin de lui payer ses droits. » Je ne me doutais pas à ce moment que j’étais passée du côté de l’armée des morts-vivants sans m’en apercevoir, puisqu’il n’a ensuite jamais fait de reddition des comptes et ne m’a jamais versé un centime de droits d’auteur. Il a ensuite été rejoint par une troupe de comiques (huissiers, juges, etc.) qui, n’ayant sans doute pas jugé nécessaire de se bouger pour une autrice, ont suffisamment fait traîner l’exécution du jugement (en ma faveur) pour que l’éditeur ait le temps de se déclarer en faillite.
- l’éditeur qui, pour mon premier livre, a mélangé toutes les légendes des photos et s’est insurgé quand je lui ai fait remarquer que ce n’était pas professionnel. Sachant que j’avais bien évidemment pris la peine de faire un fichier avec les numéros de photos et les légendes correspondantes.
- l’éditrice qui m’a proposé un travail de réécriture non rémunéré « parce que ça allait m’amuser ».
- l'éditrice qui m’a informée que je ne toucherai pas d’à-valoir sur mon livre « parce que ce n’est pas la politique de la maison. »
- celle qui a validé un titre et une couv tellement pourris et à côté de la plaque qu’il ne s’est vendu qu’à quelques dizaines d’exemplaires.
- l'éditrice qui a également « oublié » de m’informer qu’elle mettait mon livre en même temps que sa parution en accès gratuit sur Google Books.
- l'éditeur qui, pour un ouvrage de référence sur la langue française, dans une maison dont c'est la spécialité, m'a collé en guise d'« éditrice » une graphiste, qui a « coulé » le texte dans la maquette sans aucune lecture critique. Elle m'a ensuite demandé des textes supplémentaires car « ça serait plus joli pour la maquette ». Enfin, le livre est sorti sans aucune relecture. J'en tremble encore.
- l'éditeur qui, encore une fois, m'a mise devant le fait accompli pour la couv, avec une illustration qui ne correspondait pas du tout à l’ouvrage.
- L’éditeur qui se fait figurer comme co-auteur sur le livre, sous l’argument que c’est un ouvrage collectif, dont il n’a pas écrit une ligne et moi 100 % du contenu.
Et encore, je suis sûre que j’en oublie…
o'zanna
05/02/2020 à 17:54
... et quand on n'a pas de fans ?
marlene
05/02/2020 à 18:23
c'est exactement ça et il ne manque rien. il faudrait faire une action conjointe: envoyer notre travail un an après la comma.de aux éditeurs.
Marlène
Gigi
05/02/2020 à 19:25
"Nous ne sommes pas deux camps qui s'affrontent." Ah si si ! Les éditeurs comme les macs. Y a pas que les écrivains, illustrateurs et autre ! Allez voir du côté des correcteurs précaires où encore le scandale de la privatisation des articles scientifiques par des éditeurs. Je ne comprends pas que ce métier existe encore ! Je suppose que trop de gens pensent encore que c'est prestigieux d'être édité même si c'est pour signer pour 2 % droit d'auteur ...
Pierre gay
05/02/2020 à 19:29
Cela fait du bien cette "diatribe" justifiée.
Aucun professionnel dans quelques bizness que ce soit se permettrait ces facecies.
On se croirait au ministere du sport...branlots!!!!