Il existe un lieu fabuleux où sont conservés et consultés des milliers de manuscrits inédits déposés par des inconnus : la bibliothèque-archive de l’Association pour le Patrimoine Autobiographique (APA). À partir de ces « écritures ordinaires », Mauconduit, qui fête ses dix ans en 2022, a imaginé constituer peu à peu une bibliothèque de l’histoire intime des Français au XXe siècle.
Le 24/11/2021 à 09:26 par Dépêche
1 Réactions | 257 Partages
Publié le :
24/11/2021 à 09:26
1
Commentaires
257
Partages
Cette nouvelle collection Vivre/Écrire, dont les 4 premiers titres paraissent en librairie au premier trimestre 2022, est composée de recueils thématiques de textes autobiographiques, réunis et présentés par un chercheur ou une chercheuse : l’exil, l’évasion des prisonniers de guerre, le transfuge de classe, l’amour, les cheminots, les femmes dans la guerre...
Dans ce livre sont rassemblées dix correspondances amoureuses inédites, dix échanges amoureux – et savoureux – qui, tout au long du xxe siecle, constituent autant de nouvelles écrites par des gens « ordinaires », avec moult détails sur la vie quotidienne et sur l’époque.
« Évoquer la guerre de 39-45, c’est aussitôt faire surgir des images familières dans la mémoire collective: l’Occupation, l’Exode, les camps, les bombardements… Mais questionner cette mémoire à travers les témoignages de femmes «ordinaires», c’est en faire émerger des visages plus intimes et toucher du doigt une vie quotidienne qui, en dépit des événements, de l’absence des pères et des maris, doit continuer. Ce livre présente un choix de témoignages inédits, déposés au centre d’archives de l’Association pour l’autobiographie (APA).
Ces textes nous racontent l’histoire d’héroïnes de l’ombre, de résistantes du quotidien animées par le goût de vivre, de se battre et d’espérer malgré la noirceur de l’époque. Les plus âgées devaient trouver les moyens de soigner, nourrir, éduquer leurs enfants ; les adolescentes, les très jeunes femmes à l’orée de leur vie devenaient agent de liaison, radio-téléphoniste ou prenaient un emploi pour subvenir aux besoins de leur famille.
Certaines femmes voyaient leur mari arrêté ou, pire, connaissaient elles-mêmes la prison et la déportation. J’ai tenté de composer avec ces voix, certaines graves, d’autres vives et attachantes, une sorte de mosaïque ; les pans de vie qu’elle assemble forment en creux un tableau de la condition de ces femmes, dont les destinées furent brutalement coupées en deux par la grande Histoire. »
Hélène Gestern, née en 1971, vit à Nancy. Elle est l’autrice de huit livres publiés chez Arléa et lauréate de plusieurs prix littéraires. Membre de l’APA, elle est également enseignante-chercheuse à l’université et co-anime une équipe de recherche consacrée aux écrits personnels.
« Pourquoi un prisonnier de guerre est-il fier de raconter l’histoire de son évasion ? Parce qu’il échappe au sort collectif et retrouve une destinée individuelle. Parce qu’il refuse la passivité et retrouve l’action (pas forcément la liberté, certes, s’il a échoué, mais dans les deux cas, il a agi). Parce qu’il est le héros d’une aventure personnelle au milieu de la folie collective. Mais aussi parce qu’il devient un exemple d’héroïsme militaire sans attenter à la vie de personne.
C’est une des rares circonstances de la vie où la transgression est un mérite. Explorant les fonds de l’Association pour l’autobiographie et le Patrimoine Autobiographique (APA) concernant la Seconde Guerre mondiale, j’ai été fasciné par la récurrence de ce microgenre littéraire: les récits d’évasion de prisonniers de guerre. Ce sont des thrillers. Et le plus souvent des contes de fées : on rentre sain et sauf à la maison.
Ce qui fut si difficile à vivre devient agréable à raconter. “Pendant les veillées d’hiver, nous sollicitions notre père afin qu’il nous raconte son évasion, ce qu’il faisait aisément, avec modestie, écrit Étienne Gallien en présentant le récit de son père. C’était le mythe familial qui alimentait notre imaginaire, notre père avait une «histoire» qui le singularisait”. On trouvera ici une anthologie représentative, tirée de sept récits d’évasion, avec, in fine, un inventaire rapide traçant une vue cavalière à travers le fonds de l’APA. »
Philippe Lejeune, chercheur spécialiste de l’autobiographie, cofondateur et président de l’APA, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont son célèbre Pacte autobiographique (Points/ Seuil), Le Moi des demoiselles (Seuil), Les Brouillons de soi (Seuil), ou encore Écrire sa vie. Du pacte au patrimoine autobiographique (Mauconduit).
Dans ce livre sont rassemblées dix correspondances amoureuses inédites, découvertes dans les archives de l’Association pour l’autobiographie et le Patrimoine Autobiographique (APA). Dix échanges amoureux – et savoureux – qui, tout au long du xxe siecle, constituent autant de nouvelles écrites par des gens « ordinaires », avec moult détails sur la vie quotidienne et sur l’époque.
Depuis les lettres envoyées du front par un médecin-major à son épouse pendant la guerre de 14-18 jusqu’aux missives passionnées d’une femme à son amant en 2002, en passant par un étonnant dialogue amoureux soldé par un mariage dans les années 1950, c’est l’éloignement, le plus souvent imposé, qui justifie la rédaction de ces courriers. À commencer par celui dû aux deux conflits mondiaux qui ont engendré l’amplification étonnante des échanges postaux à cette période.
On entre dans l’intimité de couples, brisés par les conflits ou les intermittences du cœur, mais dont la sincérité est toujours de mise. Intense, vraie, déchirante, la lettre d’amour continue de tisser le lien avec l’être aimé absent. Elle lui donne chair par la force de l’imaginaire et de l’écriture.
Véronique Leroux-Hugon a été conservateure des bibliothèques à la bibliothèque Charcot de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Membre de l’APA, elle est l’auteure de nombreux articles et essais.
Dans ce livre sont rassemblées dix correspondances amoureuses inédites, découvertes dans les archives de l’Association pour l’autobiographie et le Patrimoine Autobiographique (APA). Dix échanges amoureux – et savoureux – qui, tout au long du XXe siecle, constituent autant de nouvelles écrites par des gens « ordinaires », avec moult détails sur la vie quotidienne et sur l’époque.
Depuis les lettres envoyées du front par un médecin-major à son épouse pendant la guerre de 14-18 jusqu’aux missives passionnées d’une femme à son amant en 2002, en passant par un étonnant dialogue amoureux soldé par un mariage dans les années 1950, c’est l’éloignement, le plus souvent imposé, qui justifie la rédaction de ces courriers. À commencer par celui dû aux deux conflits mondiaux qui ont engendré l’amplification étonnante des échanges postaux à cette période.
On entre dans l’intimité de couples, brisés par les conflits ou les intermittences du cœur, mais dont la sincérité est toujours de mise. Intense, vraie, déchirante, la lettre d’amour continue de tisser le lien avec l’être aimé absent. Elle lui donne chair par la force de l’imaginaire et de l’écriture. (Direction de l’ouvrage Véronique Leroux-Hugon)
Paru le 21/01/2022
176 pages
Editions du Mauconduit
13,00 €
Paru le 21/01/2022
145 pages
Editions du Mauconduit
13,00 €
Paru le 04/03/2022
152 pages
Editions du Mauconduit
13,00 €
1 Commentaire
Elizabeth Legros Chapuis
25/11/2021 à 17:32
Bonjour, je me permets de vous signaler une erreur ci-dessus sur le résumé du livre Exilés (dont je suis l'auteur) : le texte ne correspond pas au livre, il répète le résumé du livre suivant, Lettres d'amour retrouvées. Merci de corriger...