Alors que se préparent en grande pompe les jeux olympiques de Paris 2024, il est peut-être temps de porter un regard informé sur ce que furent véritablement les jeux dans l’Antiquité, loin d’une reconstruction imaginaire, au plus près de la réalité historique.
Le 28/05/2024 à 16:46 par Victor De Sepausy
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28/05/2024 à 16:46
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Les Jeux olympiques antiques ont été célébrés pour la première fois en 776 avant Jésus-Christ à Olympie, une ville de la Grèce antique située dans la région de l'Élide. Les Jeux ont été organisés tous les quatre ans pendant plus de mille ans, jusqu'en 393 après Jésus-Christ, lorsque l'empereur romain Théodose Ier a interdit les célébrations païennes. Les Jeux olympiques antiques étaient dédiés aux dieux grecs et étaient considérés comme l'un des événements les plus importants de la culture grecque antique.
Les Jeux olympiques antiques étaient différents des Jeux olympiques modernes à bien des égards. Tout d'abord, les Jeux olympiques antiques étaient réservés aux hommes libres de la Grèce antique, ce qui signifie que les femmes, les esclaves et les étrangers n'étaient pas autorisés à participer. De plus, les Jeux olympiques antiques n'étaient pas seulement une compétition sportive, mais aussi une occasion de célébrer la culture grecque antique, avec des concours de musique, de poésie et de théâtre. Les épreuves sportives comprenaient des courses à pied, des sauts en longueur, des lancers de javelot et de disque, de la lutte, de la boxe et du pancrace, un sport de combat qui combinait la lutte et la boxe.
Les Jeux olympiques antiques étaient également un événement religieux important. Les Jeux étaient dédiés à Zeus, le roi des dieux grecs, et étaient organisés dans le sanctuaire d'Olympie, qui abritait un temple dédié à Zeus. Les athlètes victorieux étaient considérés comme des héros et étaient honorés par leur ville natale. Les Jeux olympiques antiques étaient également une occasion de trêve, avec la suspension des guerres et des conflits pendant la durée des Jeux. Cette tradition a été reprise dans les Jeux olympiques modernes, avec la flamme olympique qui symbolise la paix et l'unité. Il n’était pas non plus question d’argent, alors qu’aujourd’hui, comme dans un casino en ligne, le sujet de l’argent est central dans l’organisation des jeux, entre les potentielles recettes et les coûts très importants qui sont engendrés par cet événement mondial.
Les jeux dans l’Antiquité (Dossiers d’archéologie N°45)
Les éditions Faton proposent à l’achat en ligne un numéro ancien mais qui n’a pas perdu de son actualité concernant les jeux dans l’Antiquité. Publié pour la première fois en 1980, ce numéro des Dossiers d’archéologie fait le tour de la question de façon très éclairante.
On découvre au fil des pages la légendaire histoire du coureur de Marathon, mais aussi une présentation détaillée des quatre grands sanctuaires panhelléniques liés aux jeux. Un point particulier est proposé concernant les jeux que l’on pouvait retrouver au théâtre aussi bien en Grèce puis à Rome. Les auteurs abordent aussi la question des amphithéâtres dans le monde romain, et leur rôle central dans la diffusion de la culture. Enfin, un chapitre porte plus particulièrement sur les jeux et les fêtes religieuses au sein de la Gaule, une question rarement abordée.
Sur la piste des jeux antiques (Armand Colin, 2024, 22.90 €)
En lien immédiat avec l’actualité, les éditions Armand Colin proposent cet ouvrage richement illustré, à l’appui d’infographies, de frises, de cartes et de fiches concernant de grandes personnalités liées à la question des jeux. On découvre les conditions d’entraînement des athlètes, la façon dont ils s’alimentaient, mais aussi toutes les fêtes qui étaient organisées autour des épreuves proprement dites. La question de l’enjeu géopolitique de ces jeux est abordée, mais aussi la place qui était réservée alors aux femmes. La question des vêtements de sport ne se posait pas encore comme aujourd'hui...
Si les Jeux olympiques antiques sont un sujet connu de tous, il y a encore beaucoup à découvrir sur cette tradition grecque ancienne. Bien que les Jeux olympiques soient souvent considérés comme l'événement sportif le plus important de l'Antiquité, ils n'étaient en réalité qu'une des nombreuses festivités qui rythmaient la vie des Grecs tous les quatre ans, dans ce qu'on appelle la Période. Les Jeux pythiques, isthmiques, néméens et olympiques se succédaient, et certains athlètes légendaires comme Milon de Crotone ont vu leur renommée traverser les siècles.
Mais les Jeux olympiques antiques étaient bien plus qu'une simple compétition sportive. Ils étaient également un symbole de paix et d'unité entre les cités-États grecques, qui étaient souvent en guerre les unes contre les autres. Pendant la durée des Jeux, une trêve sacrée était imposée, permettant aux athlètes et aux spectateurs de voyager en toute sécurité pour assister à l'événement. Cette tradition a contribué à une globalisation sans précédent du monde méditerranéen, avec des échanges culturels, commerciaux et sportifs entre les différentes régions.
Les jeux olympiques (C. Hervan, Y. Plateau, J. Martin, Casterman, 14.50 €)
De façon plus simple et plus accessible, cet ouvrage, dans lequel on retrouve le mythique personnage d’Alix, inventé par Jacques Martin à partir de 1948, nous invite à une sympathique découverte illustrée et documentée de l’univers des jeux olympiques dans l’Antiquité.
Ce tome des aventures d’Alix, s’il comprend le charme habituel des dessins de Jacques Martin, permet aussi de restituer la magie des lieux de l’époque. Avec une précision documentaire de tous les instants, on est plongé dans les institutions centrales de la Grèce antique et dans les enjeux singuliers des jeux olympiques.
Olympie – Les jeux durant l’Antiquité (Toubi’s, 124 pages, 2004, 28 €)
Signé Anna Marandi, cet ouvrage éclairant fait un sort tout particulier au site d’Olympie. Dans les temps anciens, les Grecs croyaient que certains lieux sacrés étaient des endroits où les dieux communiquaient avec les humains. C'est pourquoi ils choisissaient des endroits empreints de signification pour s'adresser à ces êtres divins. Les rives boisées et paisibles du fleuve Alphée, situées dans une région pacifique qui n'a pas connu les conflits dramatiques qui ont marqué l'espace hellénique, étaient l'un de ces endroits.
Depuis ses origines, ce lieu, aujourd'hui classé par l'UNESCO, a favorisé les rencontres pacifiques et la compétition entre les Grecs venus de tout le pays et de la Méditerranée. Ils se rassemblaient tous autour de l'autel de Zeus Olympien, qui fut apporté au début de l'histoire par les Eléens du nord, puis placé dans l'enceinte de l'Altis, qui signifie « bois » en grec, par Héraclès. C'est d'ailleurs à Héraclès que l'on doit le terme de « Jeux Olympiques », puisqu'il fut le premier à donner ce nom aux jeux funéraires qui accompagnèrent l'enterrement du héros Pélops.
Aujourd'hui, le mot « olympique » est souvent réduit à un terme commun et insignifiant, associé à une langue artificielle et à la vulgarisation des idées et des significations. Cependant, la visite d'Olympie permet de redécouvrir le sens profond de ce mot et de revivre l'histoire et la vie religieuse du sanctuaire. Les paysages naturels et les monuments du sanctuaire d'Altis sauront raviver les valeurs qui ont été cultivées grâce à l'effort physique, tels que la beauté du corps humain, l'esprit de compétition et l'idée de la paix. Au-delà de sa valeur esthétique, c'est la connaissance de l'histoire et de la vie religieuse du sanctuaire qui permet de faire revivre son passé glorieux, ce moment unique de l'histoire de l'humanité qui en vit la naissance.
Crédits illustration Pexels CC 0
Par Victor De Sepausy
Contact : vds@actualitte.com
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