Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme : au travail !
À partir du 8 septembre, et jusqu'au 15, les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, pour leur 9e édition, se concentrent sur une problématique particulière, celle de l'illettrisme au travail. Parmi les 2,5 millions de personnes en situation d’illettrisme en France, plus de la moitié exercent un emploi, rappelle l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.
Le 07/09/2022 à 15:42 par Dépêche
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Publié le :
07/09/2022 à 15:42
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Dans un environnement fortement impacté par les transformations numériques et par les exigences croissantes de performance et de qualité, nos entreprises ont besoin de s’appuyer sur tout le potentiel de leur capital humain. Le besoin d’investir dans la formation professionnelle pour conforter les compétences de base qui permettent d’être autonome n’a jamais été aussi important.
Pourtant, dans notre pays, les salariés les moins qualifiés sont ceux qui bénéficient le moins d’actions de formation professionnelle. Encore trop de salariés ne maîtrisent pas les compétences de base nécessaires à leur évolution professionnelle et au développement des entreprises. Beaucoup reste encore à faire. La mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier.
Au-delà des compétences techniques, qui seront rapidement obsolètes dans un environnement en perpétuelle mutation, il est nécessaire d’amener chaque individu vers l’autonomie, vers la maîtrise d’un socle de compétences de base, vers la capacité d’apprendre à apprendre, vers la capacité de s’adapter aux évolutions du travail, à transmettre son savoir et à acquérir de nouvelles compétences.
À travers la dynamique des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, avec plus de 1000 manifestations locales concentrées autour du 8 septembre, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme et ses partenaires appellent à changer la donne rapidement.
Faire reculer le problème de l’illettrisme dans les entreprises implique que toutes les parties prenantes — employeurs, responsables RH, responsables syndicaux, mais aussi les services de santé au travail, les comités sociaux économiques — prennent bien la mesure du problème que nous avons à résoudre collectivement.
À LIRE: Face à l'exclusion, l'Alliance pour la Lecture se mobilise
Un plaidoyer sera présenté lors de cette 9e édition pour engager les grands acteurs à se mobiliser face à ce défi. Il est signé par de grandes organisations nationales, opérateurs de compétences, partenaires sociaux, association nationale des DRH, grandes entreprises, réseaux de formation, etc.
Il s’accompagne d’une campagne d’information largement diffusée « Lutter contre l’illettrisme au travail, on est tous concernés ».
Un temps fort est organisé le 15 septembre dès 18 h par l’ANLCI, Certif Pro, l’ANDRH, au siège du MEDEF, pour réunir les premiers signataires de ce plaidoyer et donner la parole à de grandes entreprises qui se sont engagées dans une démarche d’accompagnement des salarié(e)s en difficulté avec les compétences de base.
Photographie : illustration, Joybot, CC BY-SA 2.0
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1 Commentaire
delacour
18/09/2022 à 08:03
Comment après 13 ou 10 ans d'école, 2,5 millions de nos compatriotes sont encore en difficulté avec la lecture ?
Parce qu'on enseigne le décodage, laissant croire qu'une lettre représente un son. Or, c'est faux et tous ceux qui apprennent à lire finissent par oublier cela et reconnaître le sens supporté par chaque mot. La solution serait simple si on voulait bien remettre les choses en ordre : commencer par coder du sens orthographiquement. Si on code le fer de fermer la fenêtre et le faire de il faut faire attention, alors on peut lire ces deux mots (comprendre) pourtant "e" ne se décode pas /e/ et "a" ne se décode pas /a/...
Débuter l'apprentissage de l'écriture-lecture avec écrilu.
Vous êtes en situation d'apprendre à lire à une personne, enfant ou adulte.
Vous êtes probablement prisonnier ou prisonnière des méthodes de lecture. S'il en existait une, Champollion n'aurait pas mis autant de temps pour lire les hiéroglyphes. C'est en découvrant les codes d'écriture qui permettent le passage du sens oralisé à l'écrit qu'il a pu lire les hiéroglyphes, sans utiliser aucune méthode de lecture.
Votre premier travail, le plus difficile, sera d'inhiber totalement le décodage et son cortège de fausses vérités. De nombreuses croyances troublant l'action de l'apprenant lui sont attachées. Par exemple :
- une lettre ou un groupe de lettres se "prononce" de telle façon. Or, "b + a" à l'oral ne fait pas forcément /ba/ à l'écrit (baignade, bandage, bauge…). Saussure a dénoncé cette croyance.
- Le nom des lettres serait à apprendre en premier. En réalité les lettres et leur nom n'ont aucune importance particulière, à preuve les diverses écritures et le fait qu'une même lettre puisse évoquer plusieurs sons différents (i par exemple n'a pas valeur de /i/ dans mince, peintre, neige… "a" se "décode" de 12 manières différentes).
- Notre système d'écriture est alphabétique. En réalité il est orthographique. Ainsi on ne peut pas "décoder" "oiseau" et "ayant", aucune des lettres ne se lisant comme appris ou même "longtemps", 7 lettres sur 9 ne se décodent pas de façon "universelle", tandis que "gigogne" offre le spectacle de 3 décodages différents de "g".
- D'ailleurs nous ne lisons pas en décodant, mais en reconnaissant le mot donnant accès directement au sens. C'est cela qu'il faut apprendre. L'écrit "cheval" évoque aussi rapidement le sens cheval que le prononcé /cheval/ : remarquons que les sons de /cheval/ ne peuvent être "écrits" , ce qui engendre souvent la confusion entre oral et écrit tout en autorisant l'arbitraire des codes. Dans quel mot /e/ se code avec "on" ?
- On peut écrire ou lire une syllabe en dehors du sens. C'est impossible puisque le code rend compte du sens : es, est, haie, hais, aie, aies, aient.
La clé du succès réside en peu de choses, mais il faut avoir le courage de s'y tenir : C'est l'apprenti qui code les mots qu'il propose en fonction des phonèmes déjà étudiés. Si vous occupez le temps et l'espace à la place de l'apprenant vous ne lui facilitez pas la tâche. Il ne prendra conscience du fonctionnement de l'écrit conduisant à la lecture qu'en réalisant personnellement les codages nécessaires. Il suffit de lui indiquer les écritures de certains phonèmes (l'écriture de /ou/, /o/ et /l/ dans football par exemple).
Vous aurez même à lui faire entière confiance : il a appris à parler seul, c'est beaucoup plus difficile que d'apprendre à écrire. En effet, pour coder, écrire,
- Il part du sens : le sens du mot à écrire doit être connu. Si l'élève propose le mot, il en connaît le sens. Si l'aidant propose un mot il doit s'assurer que le sens en est connu.
- Il dispose oralement de la succession des phonèmes qui trouveront chacun un signe le représentant, il y a autant de graphies que de phonèmes. Si /pourtant/ comporte 5 phonèmes, il faudra 5 graphies spatio-temporelles pour coder ce mot par écrit. L'écriture bicolore permettra de visualiser chacune d'elles : pourtant.
- Il dispose de la faculté de codage. Sans s'étendre, lorsqu'il apprend du vocabulaire, il associe du sens avec des sons. Et cette faculté associative, le codage, est immense (voir la courbe en j de l'accès au vocabulaire des enfants). Par chance le codage d'un son est plus stable que la lecture du code. Ainsi, dans un texte l'écriture de /n/ se fait avec "n" dans 95% des cas, alors que la lecture de "n" en /n/ n'est possible que dans environ 20% des cas.
- Il pratique l'algèbre du langage qui lui a permis d'apprendre à organiser la parole. /Cor, roc croc et orque/ témoignent de la combinatoire. Ma, mare, mari, maria, mariage est rendu possible par addition d'un seul phonème donc d'une seule graphie. Par substitution il peut coder /par, phare, car, lard, dard, mare, etc./ L'insertion lui permet de passer de /montre/ à /monstre/. En utilisant ces fonctionnements à dose massive au niveau de l'écrit, l'apprentissage de l'écriture-lecture devient un jeu, assurant le succès et confortant tout parleur : c'est facile de coder et de lire.
Et si les temps d'écriture et de lecture se succèdent alternativement et s'appuient mutuellement, on peut faire lire des adultes en un mois , des élèves de CP avant Noël.
Evidemment ce ne sera pas parfait, mais ayant codé du sens, ils sauront vite passer à la lecture, en reconnaissant chaque mot écrit, si on décide de leur faire confiance et de ne pas avoir peur d'échouer.
Pour la pratique, on peut demander tous les documents nécessaires à partir du site "ecrilu". Il vous en coûtera deux enveloppes timbrées et une clé qui vous reviendra dans laquelle figureront également les nombreux logiciels exerciseurs.
Il est temps de remettre le codage en premier, lui seul assure la lecture. Si on a codé /équateur/ avec "équateur", ce mot devient lisible, c'est l'œuf de C. Colomb ! Et si on n'a pas effectué ce travail d'accès à l'écrit, comment imaginer la lecture effective d'une histoire ou d'u livre ?
Jacques Delacour
Directeur d'école honoraire