« La Matrice part en vrille. Tout le monde panique. » En l’espace d’une semaine, les problèmes d’approvisionnement en livres pour les librairies prennent des proportions invraisemblables. La réunion des acteurs impliqués, ce 25 novembre, a débouché sur un désaccord. Tentative d’apaisement pour le distributeur, avec des solutions concrètes, propositions insatisfaisantes pour le syndicat des libraires. Noël ne parviendra pas à inspirer la paix sur Terre – pas forcément par manque d'hommes de bonne volonté…
Le 27/11/2021 à 16:27 par Nicolas Gary
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27/11/2021 à 16:27
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Résumé des épisodes précédents : MDS, filiale chargée de la distribution de livres pour le groupe Média Participations, lance un courrier alarmiste. Des restrictions imposées aux commandes, un constat d’impuissance qui nécessite des mesures drastiques. En somme, des retards qui, à l’approche des fêtes, menacent de faire mal aux points de vente, aux clients — et à l’ensemble de la chaîne.
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La rencontre entre le Syndicat de la librairie et MDS n’a clairement pas permis un retour au calme, surtout que, dans l’intervalle, les librairies spécialisées BD ont donné de la voix. Média Participations compte en effet les maisons Dargaud, Dupuis, Lombard, ou encore Kana dans son groupe : pêle-mêle, Spirou, Naruto, Largo Winch, Blacksad ou Blake et Mortimer. Rien que ça.
Devant la première salve de propositions, les établissements BD, en première ligne, ont opté pour une réponse franche : pas de commandes, du tout. Et un report de ventes, vers d’autres ouvrages d’éditeurs à même d’être livrés. Quant aux nouveautés de janvier fournies par MDS, elles devaient sentir le souffle glacé du renvoi immédiat leur courir le long de l'échine (ou du dos, pour les livres).
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Au terme d’un autre courrier de MDS, nouvelle donne : la problématique majeure, celle du refus de livrer des commandes inférieures à trois exemplaires, trouve quelques explications. Supprimées directement, elles représenteraient 16 % des commandes passées, soit 63.000 lignes. Un dispositif d’urgence se déroule, explique le directeur général de MDS, Olivier Barbé, ouvert du 1er au 3 décembre, pour autoriser malgré tout ces demandes. Elles « seront réalisées avant le 24 décembre », limitées à une commande par point de vente. En cas de dépassement des 63.000 lignes, les ouvrages parus en 2021 seront retirés.
Autre élément crucial, les commandes collectivités : un dispositif similaire se profile, cette fois ouvert du 13 au 17 décembre, pour des livraisons en janvier 2022 — si les collectivités acceptent les facturations l’an prochain.
Enfin, de nouvelles mesures de soutien sont exposées : une échéance de 30 jours pour toutes les factures (réassort et nouveautés) de novembre et décembre. Les échéances des remboursements pour les ouvrages retournés (crédits retours) sont supprimées : l’engagement est maintenu jusqu’à fin du traitement des réceptions de 2021 – qui interviendront fin janvier 2022.
Une échéance pour les nouveautés de janvier 2022 de 60 jours est proposée, s’accompagnant d’une surremise de 2 %, dite “en cascade”. La main était donc tendue, dans la mesure des possibilités actuelles. Du moins, un effort manifeste. (courrier intégralement consultable en fin d'article).
Après trois jours de négociations, « force est de constater que le compte n’y est pas », conclut pour sa part le SLF. Mesures insuffisantes, tardives, préjudice commercial et financier… le syndicat n’y va pas avec le dos de la cuillère. Et pour cause : aucune garantie de livraison avant Noël pour les commandes depuis le 9 novembre, pas plus que pour les collectivités. La surremise ne concerne que les nouveautés, pas le réassort.
Magritte, La Famine
Et le SLF de faire le gros dos, annonçant une rupture des échanges avec MDS.
« [Le SLF] déplore une nouvelle fois un manque d’anticipation et de concertation, une méconnaissance des réalités du métier de libraire et une prime accordée à la massification. Il appartient dorénavant au groupe Média participations de tirer les conséquences de l’impact de ses dysfonctionnements logistiques et de l’immense insatisfaction de ses clients, doublée d’une grande inquiétude quant à la capacité de MDS d’intégrer de nouveaux éditeurs importants en janvier 2022. »
– communication du Syndicat
Dans la foulée, il annonce, avec un certain flou, que des actions seront engagées auprès des acteurs concernés. Évoquant l’obligation de service aux particuliers, on comprend que la loi Lang est brandie, de même que les engagements contractuels avec les collectivités. Enfin, une modification des conditions générales de vente unilatérale pourrait avoir de réelles conséquences. Mais sur ces points, le SLF reste évasif.
Si l’emballement de la machine côté MDS, et l’accident industriel, s’admettent dans les couloirs, on souligne aussi que sans prise de décision, le système aurait totalement planté d’ici six mois. « Leurs réponses ne sont pas à côté de la plaque : on voit bien qu’ils font de leur mieux. Mais l’incertitude des livraisons avant le 24… c’est une blague. Que dit-on au client », interroge une libraire ? « Et la surremise, il s’agit d’un outil classique, qui en réalité s’applique à la remise habituelle. Pas du tout d’une mesure exceptionnelle. Elle est proposée d'ordinaire, quand un carton nous parvient abîmé par exemple. »
La question de la trésorerie fait rage : les ouvrages que retourne le libraire sont en effet déduits des nouvelles factures. Avec des retards accumulés chez MDS, ces crédits seront reportés — quand ils interviennent d’habitude autour de 30 jours. « Les périodes les plus complexes sont celles de février / mars, puisqu’on règle les achats de novembre / décembre — des sérieux pics d’activité, donc de chiffre d’affaires. En l’état, le système de gestion de flux avec ses incertitudes sur les crédits ne peut satisfaire personne. Et moins encore un établissement sans une trésorerie confortable. »
Pour les collectivités, en revanche, « c’est n’importe quoi. La psychorigidité de nos interlocuteurs et le système de facturation… Certains nous demandent déjà pourquoi ils ne sont pas servis », note un gérant de librairie. « Ils ont leurs impératifs, le budget de 2021 à clôturer sur novembre et décembre, et n’attendront ni n’accepteront d’être livrés en janvier… Surtout sans l’assurance de recevoir les commandes ! » De fait, le système français implique que les collectivités (bibliothèques, etc.) achètent leurs ouvrages auprès de librairies. Lesquelles les commandent donc auprès des distributeurs.
En somme, les difficultés exprimées sont entendues par MDS, mais les solutions n’y répondent pas complètement : dédommagement insuffisant, sans réelle preuve que l’entreprise a pris conscience des problèmes. « La course au volume et aux nouveautés étouffe tout le monde : les petits éditeurs, pris dans la masse, les gros qui courent après la trésorerie en augmentant la production, et les distributeurs — qui ici n’ont pas réinvesti dans leurs outils ou repensé leur manière de travailler », analyse une libraire. « Quant aux représentants, ils se changent en animateurs de portefeuilles commerciaux. Et nous libraires, en face, on gonfle et dégonfle au fil des flux. »
Parmi nos interlocuteurs, s’en trouvent de plus pragmatiques encore : « Pour obtenir les commandes unitaires, ils montent une usine à gaz : ça nous prendra des heures pour rattraper quelques commandes. Mieux vaut perdre dix minutes avec les quelques clients mécontents qui ne voudront pas comprendre. Mais tout le monde est devenu fou avec cette histoire », lâche un libraire parisien.
Avec un effet Doctolib, lors de l'annonce de la troisième dose des vaccins Covid, qui fait déjà ricaner. Goulot d'étranglement sur ces trois journées d'ouverture de commandes, d'une part, et d'autre part, les détournements. Puisqu'il suffit d'invoquer une commande client pour accéder à l'outil, il sera simple d'inventer un client permettant de procéder à la demande du livre souhaité, à l'unité.
Il poursuit : « Ils [le SLF] sont en train de hurler contre un type [MDS] qui a la tête sous l’eau et ne peut pas les entendre. » On assiste à une crispation doublée par la frustration — simplement parce que de tous côtés, c’est la panique. « Et au-delà de la logistique, il y a les vies des personnes qui travaillent là-bas. Combien de burn-out se profileront », poursuit-il.
D'autant, le surstockage que certains ont mis en place, pour éviter la pénurie de papier, risque de coûter cher. « Celui qui avait 15.000 € de facture d’ordinaire passera à 45.000 €, avec toutes les échéances qui tomberont en même temps. Et l’on touche là au problème évident des crédits de retours. Le système est usé jusqu’à la corde, et démontre qu’il a atteint ses limites, avec des conséquences sur tous les maillons de la chaîne. »
Sans compter la confiance rompue, dont les maisons du groupe Média Participations seront les victimes : « Les partenariats menés pour des éditions spéciales, toutes ces actions que l'on peut mener... Cela dégradera les relations, inévitablement. »
Tous ? Oui : ici, nul village gaulois pour résister à l’envahisseur. Un groupe d’éditeurs a d’ailleurs écrit à MDS pour faire part de ses inquiétudes.
Comment pouvez-vous contraindre le réassort de fin d’année à des quantités limitées alors que les ouvrages commandés sont souvent des beaux livres, plus chers, et qui ne peuvent pas être pris en nombre par tous les libraires ? Les libraires, très remontés, prévoient de ne pas réassortir à compter de ce jour ni faire l’office de janvier/février 2022 si MDS maintient sa position...
Ce qui défavorisera largement les petites et moyennes maisons. Nous sortons de deux années difficiles et nous avons maintenant le sentiment d’être sacrifiés au profit des gros enjeux.
Mais ces mêmes éditeurs, affolés par les décisions de leur distributeur — « ce genre de coup, ça donne envie de déclencher les clauses de dénonciation de contrat », grince l’un d’eux — sont plus terrifiés encore par la communication du SLF. « MDS va fragiliser des maisons pour qui la commande unitaire relève du quotidien. Certains vont peut-être y laisser leur peau quand décembre est une période cruciale », nous écrit-on.
Or, quand le Syndicat patronal de la librairie suggère à ses membres une communication à l’attention des clients, les recommandations font hurler les éditeurs.
La société MDS qui nous approvisionne en livres des éditeurs dont la liste figure ci-dessous rencontre actuellement des difficultés logistiques qui ne permettent pas d’assurer une livraison de vos commandes avant Noël. Nous vous recommandons donc de vous reporter, dans toute la mesure du possible, vers des titres d’autres éditeurs. Nous vous remercions de votre compréhension et sommes à votre disposition pour vous renseigner.
Et ce message s’accompagne d’un inventaire à la Prévert de toutes les maisons concernées, celles appartenant au groupe Média Participations aussi bien que les maisons extérieures – près de 260, logo à l'appui. « C’est scandaleux de la part d’un syndicat, et extrêmement grave : ils encouragent donc, dans un message émanant de l’instance représentative, à sanctionner MDS, en mettant le pistolet sur la tempe des éditeurs et des auteurs. Une arme dans chaque main », ne décolère pas un éditeur.
« Comment peuvent-ils se permettre ce genre de comportement ? Ils peuvent dénoncer Amazon, mais en adoptent le même fonctionnement ! » En effet, quand le cybermarchand avait entamé son bras de fer avec Hachette aux États-Unis voilà une dizaine d'années, les ouvrages du groupe éditorial étaient indisponibles, neufs, à la vente. Et les algorithmes renvoyaient alors vers des versions d’occasion ou d’autres éditeurs.
« On peut avoir un langage fleuri, politiquement correct, et parler de “report de vente”, comme dans les organismes de formation de libraires. Mais cela reste la même méthode. La sortie de crise est mal barrée des ces circonstances », conclut-il.
Y'aura-t-il de la neige pour les fêtes ?
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
13 Commentaires
Un libraire
27/11/2021 à 21:06
Frustrés ? Ah. On peut en tout cas expliquer qu'un distributeur a explosé et que c'est exceptionnel (et ennuyant). Les clients comprennent le plus souvent. Nous sommes dans le même bateau qu'eux (et je compatis avec les éditeurs également). Il y a des décisions et des zones d'ombre agaçantes dans cette histoire que nous allons trainer.
"Mais l’incertitude des livraisons avant le 24"
Voilà. Quand il y a incertitude, on n'y va pas. Quel libraire va prendre l'engagement auprès d'un client, de le fournir avant le 24 ? Nous attendons des commande des 04-05 novembre et nous sommes le 27. En cas de pépin, c'est sur nous que l'ire tombe, et se faire engueuler le 24 décembre n'est pas agréable et les gens s'en souviennent l'année qui suit. Nous devons envisager un Noël sans MDS. Nous avons des entreprises à faire tourner aussi. Attendons des nouvelles, on ne va pas y passer des jours. Nous verrons où en sera le groupe sous peu, ou en 2022 ...
"Pour obtenir les commandes unitaires, ils montent une usine à gaz : ça nous prendra des heures pour rattraper quelques commandes. Mieux vaut perdre dix minutes avec les quelques clients mécontents qui ne voudront pas comprendre. Mais tout le monde est devenu fou avec cette histoire " Pas faux
"Comment pouvez-vous contraindre le réassort de fin d’année à des quantités limitées alors que les ouvrages commandés sont souvent des beaux livres, plus chers, et qui ne peuvent pas être pris en nombre par tous les libraires ? Les libraires, très remontés, prévoient de ne pas réassortir"
Oui. Remontés ou pas, comment envisager les réassorts ! Nous attendons des commandes du 05 novembre. Absurde de réassortir dans le flou. Si le réassort arrive le 20 décembre... il n'est plus un enjeu. Et puis nous ne savons rien de 2022, des colis de retour en attente. On ne va pas fabriquer de la facturation dans le vide. On attend, sans verser dans le puits sans fond. Au moins ça ne devrait pas finir comme De Borée.
"La société MDS qui nous[...] – message du SLF
Et ce message s’accompagne d’un inventaire à la Prévert de toutes les maisons concernées, celles appartenant au groupe Média Participations aussi bien que les maisons extérieures – près de 260, logo à l'appui. « C’est scandaleux de la part d’un syndicat, et extrêmement grave : ils encouragent donc, dans un message émanant de l’instance représentative, à sanctionner MDS"
Et on fait comment ? Non, nous voulons éviter d'être sanctionnés par nos clients, nuance.
Pour les uns il y a https://www.librairiesindependantes.com/ pour les autres il y a souvent substitution, c'est un fait. Certains attendront l'anniversaire l'an prochain pour offrir ce xième tome de BD, tout n'est donc pas perdu (vécu).
En attendant, les clients voudront repartir avec des livres en main courant décembre et les livres MDS ne seront pas tous là, et pas du fait des libraires. C'est tout. Chaque année des livres tombent en rupture à Noël, les clients ont souvent des plans B et C et ne se prennent pas tous la tête. Car on parle des conseils libraires mais les clients ont de plus en plus souvent des idées bien précises, des listes, des options parmi lesquelles choisir ou les guider. A suivre. il y a un ton MDS qui en plus ne passe pas. Concentrons-nous sur ce qui est possible et atteignable, accueillons les lecteurs, conseillons des livres, commandons là où ça fonctionne. Entre un livre pratique MDS et un autre, nous avons au moins le respect du client et nous proposons un titre qui risque d'arriver...
Il y aura des livres au pied du sapin en 2021.
L'auteur masqué
27/11/2021 à 22:21
MDS s'en fout des auteurs, ce qu'il vend c'est du papier et du carton, il fait du chiffre sur la quantité, alors les petits éditeurs qu'il distribue et les auteurs (tous) il s'en contrecarre.
Un libraire
28/11/2021 à 13:01
"MDS s'en fout des auteurs, ce qu'il vend c'est du papier et du carton"
Il est effet bon de rappeler que c'est un distributeur, normalement le maillon fort au coeur de la chaine, et en effet les auteurs et éditeurs sont touchés de plein fouet.
Place Ronde
28/11/2021 à 09:37
Bonjour,
Aucun regard, mot pour les AUTEURS, scénaristes, dessinateurs, dont on connaît la précarité (rapport Racine pour mémoire). Et pourtant...
Pop corn
29/11/2021 à 06:13
Reprenez un bol de pop-corn et profitez un peu du spectacle.
Personnellement, en temps qu'auteur et humain, je ne devrais pas me délecter du malheur d'autrui. Mais j'avoue que le spectacle me délasse.
Quand les maillons forts deviennent d'un seul coup un peu moins forts, ça s'agite dur. Et je me dis qu'un jour ces ex-maillons forts en tireront une leçon.
Non,ne fait, ils ne tireront rien : quand le problème sera réglé, tout redeviendra comme avant. Je resterai un maillon faible devant tous ces autres maillons forts.
À moins que... L'auto-édition ne commence à mettre un grain de sable dans la machine. ET donc Amazon aussi.
Les lecteurs n'ont pas de souci pour être livré demain en commandant aujourd'hui.
À force, ça va finir par se voir... et se faire connaître.
Ant Editions
28/11/2021 à 10:28
Il y a de grands oubliés dans l'histoire : les autrices et les auteurs.
Ils sont déjà en difficulté, précaires ou même en dessous du seuil de pauvreté et cette situation ne va pas améliorer leur situation.
Libraire
28/11/2021 à 16:23
Vous avez tous raison. Il n'y a pour l'instant que la librairie qui monte au front d'où le manque de visibilité des autres victimes de la situation. On attend toujours la réaction du SNE vis à vis de la situation (humour). Bonne journée.
kolia
29/11/2021 à 18:23
Peu de choses à répondre quand on sait que Vincent Montagné est à la fois président du sne et de media participations...
Un libraire
29/11/2021 à 19:34
Remarque intéressante
https://actualitte.com/article/100927/economie/vincent-montagne-la-pneu-manie-chez-michelin
https://www.livreshebdo.fr/article/vincent-montagne-prend-la-presidence-de-la-fondation-dauphine
Particule Fouine
29/11/2021 à 13:07
Quand la pénurie de papier se fera sentir côté libraire (c'est à dire quand on - les fabricants d'édition - aura fini de râcler les fonds de tiroirs jusqu'à l'os), ils vont faire la tronche...
Un libraire
29/11/2021 à 15:07
Bah , comme tout le monde, mais on ne sera pas surpris, nous comprendons, et puis vous ne déciderez pas de servir uniquement les titres par 3 :)
Cyril
29/11/2021 à 23:42
Les dommages collatéraux sont les petits. Les petits auteurs , les petites librairies, les petites maisons d’éditions. … Les moyens et les gros vendront et seront livrés/vendus. MDS n’a pas tout les torts. Les libraires ne font plus de vraies mises en place ( combien de libraires en rupture sur le Goldorak 2 jours après la sortie) , pas de stock de fin d’année ( pourtant livré avec des sur échéances) , mais surtout de meilleures ventes qui n’ont pas modifié le comportement des plus importants libraires: on commande par un exemplaire et on réassortit dès que c’est vendu. Les grosses librairies qui multiplient les commandes par un au lieu de prendre du stock payable à 60 jours finissent par engorger le diffuseur. Le petit libraire se voit désormais refuser sa commande et est dans l’incapacité de commander plus.Les auteurs et les éditeurs les plus modestes trinquent mutuellement du minima de commande à 1 ex. Je reste persuadé que MDS fait son maximum, ils n’ont pas envie de perdre leur contrat de distribution avec les éditeurs. Le problème est complexe et gérer 84% d’augmentation de commande , c’est un casse-tête pour un distributeur. Depuis juillet, MDS nous prévient que Noël va être tendu ( mais on le savait aussi). Il faut un bouc émissaire et jeter la pierre à MDS c’est plus facile que de faire du stock,de prendre des risques ( limités car droit à 100% de retour) s’endetter et d’investir dans une réserve et une plus grande librairie. J’espère que les librairies seront plus solidaires avec MDS car nous sommes tous sur le même bateau et la vie des petites maisons d’éditions est en jeu. pour rappel, après le 15 décembre , chaque année, il y a soit des livres en rupture , soit des délais de livraison plus long. Investir dans un fond choisi , c’est défendre la diversité des œuvres et des auteurs. C’est la base du travail et du devoir d’un libraire. Menacer et ou vouloir boycotter MDS , c’est de la connerie à l’état pur.
So
08/12/2021 à 10:56
C'est absolument honteux !
Il n'y a aucune information sur le site de MDS. Dans le suivi commande, elles apparaissent comme en cours d'approvisionnement ! Rien de rien...Pas une alerte ni un petit mot !!!!
Comme je n'ai reçu aucun courrier ni mail non plus (par contre je reçois les factures !), je n'ai rien su !
Et "honorer les commandes quand plus de 3 exemplaires" veut dire qu'il y a du stock pour ceux qui ont les moyens ! Petite librairie, si je commande 3 exemplaires, je sais que je ne les vendrais sans doute pas donc je devrais gérer les retours. Les gros sont encore favoriser ! C'est honteux, vraiment ! Boycottons, disons le !!!
Puisses les choses changer !
Favorisons ceux qui n'ont pas ce comportement : les distributeurs et éditeurs indépendants !