Ces dernières années, les logiciels de traduction automatique comme Google Translate ne cessent de s’améliorer. Pourtant, ils ne dispensent toujours pas l’homme d’un travail de relecture attentif, de corrections et d’ajustements, afin de garantir la qualité et l’intelligibilité de la traduction.
Le 02/10/2018 à 16:34 par Victor De Sepausy
16 Réactions | 3 Partages
Publié le :
02/10/2018 à 16:34
16
Commentaires
3
Partages
Quantmetry, expert en IA, et DeepL, start-up allemande spécialisée dans la traduction automatisée basée sur le Deep Learning, ont entamé il y a quelques mois un défi technologique : celui de traduire intégralement un ouvrage scientifique de 800 pages avec une intelligence artificielle. Assurons d'ores et déjà que ActuaLitté n'a pas encore pu mesurer la différence entre le texte originel et la traduction : les informations communiquées relève de ce que l'éditeur a transmis.
Le Deep Learning (ou l’apprentissage profond en français) reste encore un domaine peu connu du grand public. Pour l’expliquer, imaginons une machine capable d’apprendre par elle-même au fur et à mesure sans l’intervention de l’homme.
Quantmetry et DeepL ont développé, au printemps 2018, un outil permettant de traduire des ouvrages techniques de l’anglais vers le français. Le défi était d’éviter une traduction littérale en tenant compte du contexte, des sous-entendus, des mots ayant plusieurs significations ou encore des tournures des phrases et des subtilités de la langue française.
En seulement deux mois et demi, le livre est traduit ! Bien sûr, une équipe de chercheurs de l’ENSAI, l’INRIA et du CNRS ont mené un travail de relecture, mais la qualité de la traduction rendue par l’IA relevait d’un niveau encore jamais atteint.
Le premier livre traduit par le Deep Learning est l'ouvrage de référence Deep Learning, écrit par Ian Goodfellow, Yoshua Bengio et Aaron Courville.
Quantmetry prévoit de mettre à disposition l’outil pour accélérer la diffusion du savoir scientifique dans la communauté francophone d’ici la fin d’année ou le début d’année prochaine. Quantmetry souligne que l’IA est performante pour traduire un contenu technique, mais que le rôle du traducteur humain reste essentiel, à plus forte raison concernant les ouvrages artistiques ou littéraires.
« Cet ouvrage présente un contexte mathématique et conceptuel pour l’apprentissage profond, couvrant les fondations de l’algèbre linéaire, de théorie des probabilités et de l’information, du calcul numérique et de l’apprentissage automatique », indique l’éditeur dans sa présentation. Nul doute que si l’on venait à y trouver une métaphore, c’est que la pauvrette se serait égarée.
« Il offre également des perspectives de recherche couvrant des sujets théoriques tels que les auto-encodeurs, l’apprentissage de représentation, les modèles probabilistes structurés, la fonction de partition, l’inférence approximative et les modèles génératifs profonds. » Et la litote, elle met le chocolat dans le papier d'alu...
C’est aussi un manifeste pour défendre la francophonie dans l’enseignement des disciplines scientifiques, car, comme l’a bien noté Cédric Villani, on ne pense pas les mathématiques de la même manière en anglais et en français.
La traduction de cet ouvrage répond à l’ambition de faciliter la transmission des connaissances les plus avancées sur le sujet, de participer à la formation des ingénieurs et chercheurs de demain et d’initier ainsi la naissance d’une véritable communauté autour des enjeux scientifiques, techniques et sociétaux posés par les algorithmes de traitement de données.
Le livre, coédité par Florent Massot et Quantmetry, sera mis en vente officiellement le 18 octobre au prix de 69 € dans toutes les librairies, à la Fnac et sur Amazon.
Plus d'articles sur le même thème
Pour la rentrée littéraire 2024, Harmonia Mundi Livre organise avec ses éditeurs partenaires une opération de communication à large échelle. En mutualisant les ressources des différentes maisons, la structure de diffusion-distribution fédère plus largement l’édition indépendante.
12/07/2024, 12:24
De retour dans le game ! Trois ans après son départ pour le moins prévisible du groupe Lagardère, Arnaud Nourry dévoile son projet, Les Nouveaux Editeurs. Mais il ne s'agit là que d'une marque, exploitée par la société Rayas, qui, avant de présenter les premiers projets éditoriaux, doit trouver qui commercialisera les ouvrages en librairie.
28/06/2024, 15:11
Editis, Interforum et Auzou officialisent la signature d’un partenariat de distribution à partir du 1er janvier 2025. La diffusion d’Auzou en supermarchés était déjà assurée en grande partie depuis 10 ans par DNL (Diffusion Nationale du Livre), filiale d’Interforum.
25/06/2024, 16:45
Expodif, le grossiste de livres neufs à prix réduit, annonce un partenariat d'un an avec Bibliothèques Sans Frontières (BSF). Ainsi, l'entreprise entend faire d'une pierre deux coups, en poursuivant son engagement en faveur d'une économie circulaire du livre, et rendant la lecture accessible à tous et toutes.
25/06/2024, 12:06
RNL24 —Les Rencontres nationales de la librairie, organisées par le Syndicat de la librairie française (SLF), ont posé la question de la survie d'un certain nombre de commerces indépendants. Face à la hausse des charges, à la baisse des ventes et à une surproduction qui complique le quotidien, les professionnels sont à la recherche de solutions, urgemment. Et se tournent notamment vers la diffusion-distribution...
24/06/2024, 15:36
Scaleway, fournisseur cloud leader en Europe, annonce ce mercredi 29 mai s’associer au Kiosque Numérique de l’Éducation (KNE), premier distributeur français de manuels et de ressources numériques éducatives. L’objectif est de créer un « partenariat stratégique en matière de gestion et d’hébergement de données ».
29/05/2024, 17:38
Depuis cinquante ans, Expodif fournit collectivités et revendeurs : quelque 5000 références dans son catalogue, issues de lots rachetés auprès d’une centaine de fournisseurs. Et des livres neufs revendus à des prix concurrentiels – entre 40 et 65 % du prix éditeur. Une offre de services, à « des prix défiants toute concurrence », précise l'entreprise.
03/05/2024, 09:30
Depuis cinquante ans, Expodif fournit collectivités et revendeurs : quelque 5000 références dans son catalogue, issues de lots rachetés auprès d’une centaine de fournisseurs. Et des livres neufs revendus à des prix concurrentiels – entre 40 et 65 % du prix éditeur.
19/04/2024, 17:32
Lors du Festival du livre de Paris, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle mesure affectant le marché du livre d'occasion, qui consiste en une « contribution » destinée à « protéger le prix unique du livre neuf ». Les détails devaient être précisés par la ministre de la Culture, Rachida Dati, ce week-end, on attend d'ailleurs toujours... Les premiers visés par la décision du président : les plateformes de ventes d'ouvrages usagés. Maud Sarda, co-fondatrice et directrice générale de l'une d'entre elles, Label Emmaüs, réagit.
15/04/2024, 11:49
Dans une mobilisation sans précédent, les membres du World Print & Communication Forum (WPCF), organisation mondiale d'imprimeur, ont déclaré leur engagement à réduire significativement l'empreinte carbone de l'industrie graphique. Face à l'urgence climatique et à la prise de conscience accrue du public concernant les enjeux environnementaux, l'initiative du WPCF pourrait marquer un tournant important pour le secteur de l'imprimerie, consommateur intensif de ressources.
14/02/2024, 13:15
Socadis (Madrigall), un des principaux distributeurs de livres au Canada, a été victime, le 17 décembre dernier, d'une cyberattaque qui a autant révélé la vulnérabilité de sa sécurité informatique, qu'elle l'a contrainte de suspendre toutes ses activités. Il aura fallu attendre début janvier pour que le responsable de la distribution d'éditeurs tels que La Pastèque, Fides, Ulysse ou des groupes Flammarion et Editis au Québec, annonce le retour progressif de ses services.
06/02/2024, 13:05
Le distributeur allemand Bookwire, qui fournit des solutions logicielles de production, de suivi des ventes et de marketing à ses partenaires éditeurs, annonce son entrée sur le marché italien avec l'acquisition des activités de distribution de Bookrepublic, axées sur le livre numérique.
02/02/2024, 11:17
Interforum - Editis, distributeur de livres pour plus de 300 éditeurs et 13.700 points de ventes, a fait appel à AZAP, éditeur et intégrateur de logiciels de pilotage et d’optimisation des flux de la Supply Chain, pour mettre en œuvre un nouveau service de la Gestion Partagée des Approvisionnements de magasins. Cette collaboration fructueuse a permis aux enseignes concernées d’augmenter leur part de marché de 6 points, tout en réduisant dans les mêmes proportions les retours et le niveau de stock.
23/01/2024, 13:27
Le distributeur MDS Benelux, filiale du groupe Média-Participations, se trouve dans une posture délicate, au point d'évoquer la possible cessation de ses activités, lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire. En cause, une situation économique complexe, aggravée par le départ d'un client néerlandophone important.
17/01/2024, 16:28
En février dernier, Hachette annonçait que les plus de 600 salariés installés dans les Yvelines déménageraient courant 2026 dans la commune de Germainville, en Eure-et-Loir. Le groupe nous confirme une information révélée par Les Échos : il annule finalement son projet, initié par l'ancien directeur général d'Hachette Livre, Arnaud Nourry.
17/01/2024, 13:19
Pour une autrice, un auteur, de même qu'une illustratrice ou un illustrateur jeunesse sensible aux questions d’écologie, le constat annuel est simple : le volume de nouveautés publiées chaque année, à découvrir en salons ou librairies de même que le nombre d’exemplaires partis au pilon sur ses relevés de ventes interroge : nos livres détruiraient-ils la planète ? (Spoiler : pas tout à fait !)
03/11/2023, 17:46
À quelques heures de la décision concernant le rachat d’Editis par CMI France, que l’on attend depuis hier, de la Commission européenne, le repreneur risque de déchanter. Au terme d’échanges houleux ce 31 octobre, on mesure combien le navire Editis et sa filiale Interforum voguent avec une direction qui a déserté. Dernier et sinistre rebondissement : un ralentissement de l’activité, avec pour conséquences un sévère coup de rabot sur les salariés.
31/10/2023, 13:08
Face aux défis à venir, les propriétaires de la GL, plus ou moins sexagénaires, passent la main en cédant la société au groupe Nosoli, acteur majeur et puissant de la distribution du livre, apte à lui assurer pérennité et développement.
20/10/2023, 16:26
Les employés d'Editis envisagent de débrayer, et pas n’importe quand : à la parution du 25e opus de Marc Levy, La Symphonie des monstres, prévue ce 17 octobre. En empêchant la commercialisation du livre, les syndicats visent la direction d'Editis, pour la forcer à respecter les engagements salariaux pris. Car ces augmentations tardent toujours à se refléter sur les revenus. Et Marc Levy, servant d'otage, en fera donc les frais.
30/09/2023, 11:55
Comptant parmi les principaux éditeurs religieux en France, Le Cerf annonçait leur arrivée chez Interforum au 1er janvier 2019. La filiale d'Editis aurait la charge de la diffusion et de la distribution de plus de 6000 ouvrages. Quatre ans plus tard, la maison a décidé de changer de crémerie.
24/08/2023, 22:45
Monica Irimia saute le pas : l’ancienne libraire pendant près de 15 ans est devenue « surdiffuseuse » au service du livre depuis février. Enfin, d’ouvrages en particulier, car il s’agit de ceux qui naissent dans cette partie du continent que les Français connaissent souvent si peu : l’Europe de l’Est. Monica Irimia provient elle-même de cette parcelle de la vieille Europe, puisqu’elle est originaire du pays d’Emil Cioran.
17/06/2023, 09:30
Hachette Livre a nommé Anne Drouinaud en tant que Secrétaire Générale du Programme de Transformation Polaris. Sous l’autorité de Philippe Lamotte, Directeur Général de la Branche Services et Opérations et Directeur de la Transformation, elle supervisera l’ambitieux programme Polaris du groupe Hachette Livre. Elle en dirigera les aspects financiers, juridiques, contractuels et de contrôle interne.
17/05/2023, 16:06
La crise d’approvisionnement du papier tend à se calmer depuis quelques mois. Les problématiques de stock s’apaisent également : tous les papiers sont peu ou prou disponibles. De fait, grincent certains, les ventes diminuent et les volumes de tirages se montreraient plus modestes. Or, pendant ce temps, Amazon révise certaines de ses conditions commerciales… pour la production de livres.
16/05/2023, 18:33
L'usage des technologies d'intelligence artificielle ne se limite pas à la génération d'œuvres littéraires, graphiques ou audiovisuelles : ChatGPT peut devenir l'allié d'un éditeur pour la mise en forme et la commercialisation d'un livre. Le distributeur allemand Bookwire en est persuadé, et a intégré l'outil dans sa solution logicielle.
04/05/2023, 11:38
En collaboration avec Origami Marketplace, Recyclivre améliore sa plateforme Superway créée l'année dernière. L’objectif étant de rendre l’économie circulaire plus attrayante en accompagnant « les vendeurs pour une consommation globale plus responsable ».
19/04/2023, 12:09
#LabelEmmaus - Acheter, c’est voter. Partant de ce constat, Label Emmaüs transforme la vente en ligne en acte militant. Et s’appuie sur les livres pour conférer plus de poids à son action. « Un livre en ligne, plus éthique », voilà tout l’objet de la campagne qui s’ouvrira ce 18 avril. Ou favoriser la solidarité plus que la destruction de livres.
17/04/2023, 16:54
Au terme du Conseil d’Administration du 8 mars 2023, Christian Ribeyrolle, de la société RYAM, est devenu Président de COPACEL (Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses), succédant ainsi à Philippe d’Adhémar de la société Sylvamo, qui occupait ce poste depuis le 21 mars 2019.
09/03/2023, 14:28
L’enseigne avait opté pour un développement à travers des corners implantés dans différents centres commerciaux du territoire de la confédération hélvétique. Changement de braquet radical : dix points de vente alémaniques fermeront. Et la stratégie se réoriente massivement vers l’espace francophone.
28/01/2023, 15:38
La trêve des confiseurs n’avait pas commencé que les instances syndicales recevaient un rapport d’analyse. En cause, un « risque grave » dans le département Relations éditeurs d’Interforum — la filiale diffusion/distribution d’Editis. La procédure, déclenchée début octobre, s’était heurtée à quelques résistances.
29/12/2022, 15:17
Emme Promozione est une société italienne, créée en 2014 à partir d'une scission de la branche promotion de Messaggerie Libri, le principal distributeur italien. Elle est spécialisée dans les services de marketing, de communication et d'analyse de données, aux éditeurs. Suite au succès grandissant de la littérature jeunesse, elle vient de créer un nouveau service, appelé Emme Promo Junior, consacré à la promotion de l’édition pour enfants.
19/12/2022, 15:33
Exclusif - L’écrivain Antoine Dole, plus connu sous le nom de Mr. Tan à travers les bandes dessinées Mortelle Adèle, en collaboration avec Diane Le Feyer, a choisi l’indépendance. En créant sa propre maison d’édition, il a également signé avec le groupe Editis, confiant la diffusion-distribution à Interforum. La maison, baptisée Mr Tan & Co, a été fondée en août dernier, quelques mois après l'annonce du départ de Bayard.
16/12/2022, 10:46
À l’issue de l’assemblée générale extraordinaire du 2 décembre 2022, les membres du SDLC ont élu à l’unanimité Pierre Coursières Président du Conseil Syndical. La durée du mandat est fixée à deux ans, les membres sortants sont rééligibles.
06/12/2022, 12:40
Annoncé pour ce 3 décembre, période de plus en plus cruciale dans le commerce du livre, un vaste débrayage surviendra dans les magasins Cultura. La demande est simple : l’augmentation des salaires pour les employés revendique la CGT Cultura. De 15 à 17h, tous les personnels des boutiques sont invités à faire front ensemble.
02/12/2022, 16:41
Ce lundi 21 novembre, une quarantaine de salariés du site Interforum de Tigery (Essonne) ont débrayé pour réclamer une plus grande équité entre les salariés des différents sites de la filiale du groupe Editis. À Malhesherbes, une prime transport sera en effet prochainement mise en place, et les employés de Tigery souhaitent eux aussi une révision des primes qui leur sont accordées.
23/11/2022, 15:17
À la suite d’une consultation menée au cours de l’année 2022, la FFRandonnée a renouvelé son contrat de partenariat avec la Sofédis, pour la diffusion et la distribution de son catalogue à partir du 1er janvier 2023. Un partenariat qui s’inscrit dans la stratégie déployée par la FFRandonnée depuis 2021. Les deux sociétés travailleront de concert jusqu'en 2026.
04/11/2022, 10:58
Autres articles de la rubrique Métiers
Exclusif – Du 26 juillet, cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, au 8 septembre, cérémonie de clôture des paralympiques, Paris vibrera au rythme du sport. Mais pour nombre de commerces, la situation économique sera complexe. L’impact des JO et JP sur l’activité, déjà frappée par les restrictions sur la circulation depuis mars dernier place de la Concorde, ira de mal en pis.
16/07/2024, 12:38
Deux jours après la tentative d'assassinat contre lui, Donald Trump vient d'être officiellement investi comme candidat des républicains lors de la convention du parti qui avait lieu ce lundi 15 juillet à Milwaukee. Dans la même soirée, le milliardaire a annoncé vouloir nommer en tant que vice-président J.D. Vance, sénateur de l'Ohio et auteur d'un best-seller.
16/07/2024, 12:05
Quelques jours après une tentative de meurtre, Donald Trump échappe à un procès de grande ampleur, visé par 40 chefs d'accusation pour avoir emporté et dissimulé des documents liés à son mandat présidentiel, dont certains classés secret défense. La juge Aileen Cannon a annulé la procédure, considérant qu'elle était partiellement illégale.
16/07/2024, 11:43
Au sein de la dotation générale de décentralisation, accordée aux collectivités par l'État suite aux transferts de compétences, le concours particulier relatif aux bibliothèques peut couvrir un certain nombre de dépenses. Extension d'horaires, achat d'équipement mobilier ou informatique, voire le développement des collections. Un décret du Premier ministre ouvre une nouvelle fraction au sein de cette DGD, spécifiquement réservée aux territoires ultra-marins.
16/07/2024, 10:06
Le 3 octobre dernier, le site d’extrême droite Réseau libre se faisait tristement connaître auprès du grand public en menaçant explicitement 180 journalistes, élus, syndicalistes et avocats. Leur promesse : « Une balle dans la nuque. » Au lendemain du second tour des législatives, il enfonçait le clou. De nombreuses personnalités figurant sur cette liste ont porté plainte contre X auprès de la procureure de Paris, pour « menaces de mort et menaces de mort contre un avocat ». C'est au tour du Prix Albert Londres et de la Scam de faire de même.
15/07/2024, 17:37
Yoo Hobin, un jeune garçon ordinaire et frêle, est souvent la cible des harceleurs de son lycée. Sans cesse à court d’argent avant la fin du mois, il enchaîne les petits boulots pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère hospitalisée. Sa vie, loin d'être enviable, bascule soudainement lorsqu'une scène de bagarre le mettant en cause est accidentellement diffusée en ligne...
15/07/2024, 17:08
C'est officiel : le webtoon Omniscient Reader's Viewpoint, de l'artiste Sleepy-C, sera adapté en anime. La nouvelle a été divulguée lors de l'Anime Expo 2024, qui a eu lieu du 4 au 8 juillet 2024 à Los Angeles. Sur le stand de Crunchyroll, les fans se sont réunis pour découvrir les premières images de l'anime, réalisé en coproduction par Aniplex et Crunchyroll.
15/07/2024, 12:26
Né en 1931, le poète Jean Gédéon est mort à l'âge de 92 ans le 12 juillet dernier. S'il avait commencé assez tôt à pratiquer l'écriture, il s'était investi plus largement peu après sa retraite, publiant plusieurs recueils chez Hélices poésie ou Encres Vives.
15/07/2024, 09:44
C’était le projet phare du mandat de Rachida Dati, dont les jours rue de Valois sont hélas comptés : que les zones rurales ne comptent plus pour du beurre. Même de baratte. Le Printemps de la ruralité, qu'avait amorcé la ministre de la Culture en janvier, a ainsi tiré les conclusions qui s’imposent pour que les territoires s’épanouissent.
13/07/2024, 16:17
François Hollande est de retour à l’Assemblée nationale, et en librairie : le député de la Corrèze, et accessoirement ancien président de la république, publie le 5 septembre prochain, Le défi de gouverner, sous-titré, La gauche et le pouvoir depuis l’affaire Dreyfus (Perrin). Le 31 octobre cette fois, l'ancien animateur du Plus grand cabaret du monde, Patrick Sébastien, raconte cinquante ans de carrière, distillant « les ingrédients savoureux d’un traité philosophique sur l’ambition ».
12/07/2024, 18:18
La rentrée des auteurs, un événement phare pour les romanciers de la rentrée littéraire 2024 et les auteurs et illustrateurs de littérature jeunesse, se déroulera le lundi 9 septembre au Théâtre Comédie Odéon à Lyon, suivi d'une seconde session à Clermont-Ferrand le lundi 30 septembre.
12/07/2024, 18:15
Peu de temps après son arrivée au ministère de la Culture, en janvier 2024, Rachida Dati avait inauguré un « Printemps de la ruralité », considérant qu'il fallait faire plus pour la culture dans les territoires ruraux. Les résultats d'une consultation sont désormais présentés, accompagnés d'un plan d'action de 23 mesures, groupées en 4 axes.
12/07/2024, 16:06
L'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib) avait ouvert l'appel aux candidatures pour sa direction, susceptible d'être vacante à compter du 14 octobre 2024. Mais le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que le conseil d'administration de l'établissement ont finalement renouvelé leur confiance en l'actuelle directrice, Nathalie Marcerou-Ramel.
12/07/2024, 12:28
Membre fondatrice de l'Organisation des Nations Unies, la Chine faisait l'objet, en 2024, d'un examen attentif de sa situation en matière de droits humains par le Conseil des droits de l’homme. Si le pays se réjouit d'une procédure « paisible et couronnée de succès », plusieurs ONG dénoncent une façade, à l'instar de PEN International, qui pointe la répression des écrivains et intellectuels.
12/07/2024, 12:19
Le ministère de la Culture a officialisé l'organisation des premières journées nationales des bibliothèques, l'occasion de faire connaitre et de mettre en avant ces lieux indispensables aux politiques culturelles et à l'accès aux œuvres. Le rendez-vous est donné pour les 28 et 29 septembre prochains.
11/07/2024, 15:47
Après 10 ans au service de ses fans, le mangaka Kōhei Horikoshi annonce la fin de sa série-phénomène, My Hero Academia. Très populaire sur la scène mondiale, fort d’une adaptation en sept saisons à la télévision, trois longs-métrages et 40 tomes au format papier, le célèbre shonen se terminera dans cinq chapitres exactement, le dernier sortant le 5 août 2024. Retour sur une série qui a marqué l’histoire de la pop culture.
11/07/2024, 14:57
Le premier Fnac Café vient d’ouvrir ses portes à Gare du Nord, quelques semaines avant les Jeux olympiques. À deux pas des quais, collé à la voie 19 et à l’étage de la boutique Relay, se trouve ce tout nouveau lieu hybride, fruit d’une collaboration entre la Fnac et Lagardère Travel Retail, qui a été inauguré ce 8 juillet.
11/07/2024, 12:14
Aux États-Unis, le supergroupe d'édition Penguin Random House renforce sa position sur le marché de la bande dessinée avec l'acquisition de Boom! Studios. Fondée en 2005, cette maison s'est fait une place sur la scène alternative, avec plusieurs succès, dont Something Is Killing the Children, de James Tynion IV et Werther Dell’Edera, et BRZRKR, de Keanu Reeves, Matt Kindt et Ron Garney.
11/07/2024, 10:33
Confrontée à une baisse du nombre d'acheteurs de livres, l'édition allemande prend malgré tout acte de hausses de son chiffre d'affaires en 2023 et lors de la première moitié de 2024, motivés par l'inflation et l'augmentation des prix des livres. Elle compte désormais sur le renouvellement du lectorat, mais appelle les pouvoirs publics à soutenir financièrement le secteur.
11/07/2024, 09:34
Bernard du Boucheron, Grand Prix du Roman de l'Académie française 2004, nous a quittés ce 6 juillet à l'âge de 95 ans. Né le 18 juillet 1928 à Paris, il a longtemps œuvré dans l'industrie aéronautique avant de se consacrer à l'écriture, et d'atteindre la consécration dès son premier roman, rédigé à 76 ans.
10/07/2024, 18:36
Annoncée au tournant de l'année 2021 pour une ouverture initialement prévue en 2023 dans le XIXe arrondissement de Paris, la Médiathèque James Baldwin tarde à recevoir ses premiers usagers. Reporté à de nombreuses reprises, l'ouverture définitive était fixée pour le 6 juillet dernier, avant d'être de nouveau annulée par un mouvement de grève de l'équipe qui estime que la médiathèque n'est toujours pas prête à accueillir le public.
10/07/2024, 16:30
Une nouvelle maison d'édition a été lancée, Pélagie, qui se consacre à la publication de romans centrés sur la thématique des mers et des océans. Leur nom, inspiré du mot grec pélágos qui signifie « pleine mer ». Elle est basée à Châteaugiron en Bretagne, une région historiquement reconnue pour la fabrication des voiles de bateaux.
10/07/2024, 16:20
La librairie Le Forum du Livre, nichée au cœur de Rennes, à deux pas de la place Sainte-Anne, sera reprise par le groupe Socultur, propriétaire de Cultura. Ancrée depuis près de quatre décennies dans la capitale bretonne, l'enseigne avait traversé une passe difficile après la pandémie, avant d'être placée en redressement judiciaire en février 2024. L’avenir serait plus sûr : « L’identité de la librairie sera préservée, de même que ses employés », promet Mathieu Olivier, le nouveau propriétaire.
10/07/2024, 15:22
La bourse Arcane, instituée en 2021, vise à soutenir les projets de livres d'artistes, œuvres souvent peu soutenues financièrement et difficiles à diffuser. Cette initiative est le fruit d'une collaboration entre la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP) et la Société des Gens de Lettres, qui ont mis en place une aide financière de 9000 € pour encourager ces créations artistiques et littéraires.
10/07/2024, 12:09
Plus de 40 bibliothèques publiques de la région Grand Est forment le réseau de « La Fabrique du livre jeunesse », des cycles d'ateliers de pratique artistique et culturelle adressés aux plus jeunes et à leur famille. Une manière de présenter le livre comme un compagnon ludique et créatif, même au cœur de l'été...
10/07/2024, 10:56
En Russie, un tribunal militaire a condamné, ce lundi 8 juillet, la dramaturge Svetlana Petriïtchouk et la metteuse en scène Evguenia Berkovitch à six années de prison pour « apologie du terrorisme ». Une pièce de théâtre jouée en 2020, intitulée Finist, le clair faucon, a servi de prétexte aux autorités, dans une « dérive répressive du régime russe » dénoncée par la diplomatie française.
10/07/2024, 10:32
Le média ActuaLitté, référence dans l'univers du livre et de la lecture, annonce aujourd'hui un partenariat stratégique avec Ulule, plateforme pionnière du financement participatif en France. Cette collaboration vise à promouvoir et à soutenir toute campagne organisée sur Ulule, dès lors qu’elle a trait à la promotion de la lecture.
10/07/2024, 10:00
À compter du 1er octobre 2024, Christian Jünger sera le PDG du groupe Penguin Random House en Allemagne, a annoncé le PDG de l'entité mondiale, un des plus puissants groupes du secteur. Il succède à un duo qui assurait l'intérim depuis le départ imprévu de son prédécesseur, Thomas Rathnow.
10/07/2024, 09:47
Les aficionados français de l'écrivain japonais Haruki Murakami peuvent se réjouir : on connaît la date de retour du maître dans les librairies françaises. Le 2 janvier prochain, The City and Its Uncertain Walls (La ville et ses murs incertains), paraîtra dans sa maison depuis 2002 dans l'hexagone, Belfond. L'éditrice Caroline Ast nous en dit plus sur ce mystérieux futur roman, porté par le plus secret des romanciers mondialement connus.
09/07/2024, 18:16
Auteur le plus célèbre du gouvernement, sur le départ après 7 années passées à Bercy, Bruno Le Maire se sera fait remarquer par ses parutions régulières, pour de plus ou moins bonnes raisons. La publication des déclarations d'intérêt et de patrimoine des membres du gouvernement de Gabriel Attal permet de jeter un œil à ses droits d'auteur.
09/07/2024, 15:37
Pika Édition, un acteur majeur du marché du manga en France et filiale du groupe Hachette Livre, annonce le lancement de son nouveau label, Pika Ediciones, en Espagne, en collaboration avec Grupo Anaya, filiale espagnole d'Hachette cette fois. Cette initiative marque une étape stratégique visant à introduire une sélection « rigoureuse » de mangas populaires et emblématiques pour répondre à la demande croissante des lecteurs espagnols, présentent le duo.
09/07/2024, 12:06
À partir du 1er septembre 2024, Marion Boudon-Machuel rejoindra l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) en tant que directrice du Département des études et de la recherche (DER). Professeure d’Histoire de l’art moderne à l’Université de Tours, elle apportera son expertise de chercheuse et son engagement envers des projets collaboratifs à l’échelle nationale et internationale.
09/07/2024, 11:59
Des sites internet aux réseaux sociaux, du recours au texte à la diversification des contenus, les manières de se faire voir dans les espaces numériques ont considérablement évolué au fil des années. Le ministère de la Culture avance à présent une stratégie numérique culturelle, pour accompagner les acteurs du secteur, ainsi qu'une feuille de route.
09/07/2024, 10:46
16 Commentaires
Etienne
02/10/2018 à 16:44
Si l'humain a fait un travail de relecture (correction), ça n'a strictement rien de nouveau. Les agences de traduction travaillent avec les traducteurs automatiques à base d'IA depuis très longtemps !
Exploitationdutravailhumain
03/10/2018 à 11:20
En effet, le travail de correction par des êtres humains qualifiés est encore indispensable.
Mais il ne faut pas non plus oublier que l’apprentissage des réseaux de neurones artificiels se fait par l’exemple, c’est-à-dire en exploitant des traductions réalisées par des humains qualifiés, qui n’ont certainement pas été consultés pour que leur travail serve un jour à les remplacer par une machine.
Mais Internet, aujourd’hui, est beaucoup conçu pour que les humains travaillent gratuitement pour les algorithmes d’IA.
Exactement comme le reCAPTCHA de Google que je suis obligé d’utiliser pour poster cet article. En identifiant un certain type d’images, j’entraîne l’algorithme de reconnaissance d’images de Google.
Pourquoi faire ? Sous prétexte d’assurer la sécurité des sites, Google, avec reCAPTCHA et les images de Google street view, cherche certainement à entraîner les algorithmes de ses voitures autonomes.
Il en va de même pour Linguee, par exemple, où le comportement des utilisateurs sert probablement à vérifier la pertinence des traductions, et à entraîner l’algorithme de... DeepL ! Nous alimentons tous la traduction automatique à nos dépens.
Etienne
03/10/2018 à 14:36
Pour ce qui est des reCaptcha, l'idée est juste géniale. Perso, ça ne me gêne pas trop qu'un tel système de vérification ait une réelle utilité, plutôt que de n'être qu'une stricte perte de temps.
Pour ce qui est des traducteurs, ils ont été payés pour leurs travail. Le résultat ne leur appartient pas. Ceux qui se font piller ce sont ceux à qui appartiennent ces textes, et qui ont embauché les traducteurs.
Etre contre cette évolution, ça revient, de fil à aiguille, à vouloir supprimer toute forme de mécanisation : voiture, tracteur, roue, pelle et pioche, .. ?
Nous sommes condamnés à trouver d'autres formes de travail, voire d'autres formes de sociétés où le travail ne serait plus la grandeur à laquelle tout se mesure...
Exploitationdutravailhumain
04/10/2018 à 13:36
Pour recaptcha, l’idée est en effet géniale. Pour Google. Plutôt que de payer des gens à travailler, on crée une sorte de micro-tâche effectuée par des gens qui seront obligés de les effectuer s’ils veulent accéder aux sites web (dont ceux des services publics...). Vu que la tâche à effectuer est infime, les gens ne prennent pas ça comme du travail. Pour Google, le gain est énorme. Mais ne vous attendez pas à avoir accès à des voitures autonomes gratuitement. Il faudra repayer (ou retravailler, ou recéder ses données) pour y avoir accès. C’est une forme d’exploitation consentie, qui n’enrichit que Google.
Pour les traducteurs, le droit français les reconnaît comme auteur (du moins pour les traductions éditoriales et littéraires). Ils relèvent fiscalement de l’AGESSA et sont payés par des notes de droits d’auteurs (voir le site de l’ATLF). Ils sont doublement lésés : en tant qu’auteurs de leurs traductions, et car leur travail sert à entraîner une machine destinée à les remplacer.
Je pense comme vous que faire son luddite de base ne sert à rien. Mais les GAFAM ont les moyens d’imposer leurs technologies comme monopole, et surtout les moyens médiatiques pour les faire accepter.
La question n’est pas de s’opposer à la technologie, c’est de savoir à qui elle profite, qui travaille à son amélioration (recaptcha, linguee, ou cession de nos données personnelles), et qui risque d’en subir les conséquences.
Les métiers ne sont pas interchangeables, se former prend du temps. Allez expliquer aux traducteurs (dont je fais partie) qu’après des années d’études supérieures et d’expériences, il faut reprendre des études de sciences, d’informatique, d’ingénierie de haut niveau en intelligence artificielle ? Est-ce réaliste ?
Les traducteurs devraient évidemment se renseigner sur le fonctionnement de la traduction automatique, savoir ce qu’est un réseau de neurones artificiels, comment les intégrer dans leur travail. Mais la post-édition (un métier qui existe déjà, qui consiste à corriger des traductions automatiques) représente une dépossession du savoir-faire. Il faudrait peut-être les remplacer par des compétences en programmation… Mais vous imaginez la barrière psychologique ? On le voit bien dans l’article, d’ailleurs, ou l’auteur se moque un peu du texte, incrédule, mais ne cherche pas à vulgariser la technique derrière, car c’est très difficile.
Etienne
04/10/2018 à 14:04
Les traducteurs se faisaient "voler" leur travail bien avant la traduction neuronale, avec les mémoires de traduction dont (presque) toutes les agences sont équipées. Si je relis bien Wikipedia, l'outil qui se taille la part du lion, Trados a été créé en 1988.
Mais, on peut voir la question d'une autre manière : ça leur permet de garder le travail pour eux, en augmentant considérablement leur capacité de production, et en augmentant énormément les volumes produits. Les besoins sont immenses, pour pas dire intarissables ! Le traducteur apporte la valeur ajoutée haut de gamme, quand le bas de gamme serait de toute manière fait dans les pays à bas coûts, à commencer par l'Inde ou la Chine.
On ne demandera jamais au traducteur de devenir ingénieur en IA. Mais, oui, demain il aura probablement son réseau neuronal installé à côté de son MS Office. Ces traducteurs neuronaux sont déjà câblés en services externes dans les outils de TAO.
Pour vous rejoindre en partie, ce qui me gêne dans les GAFAM, ce n'est pas tant qu'ils fassent du business, ni même qu'ils trouvent des moyens intelligents de faire progresser leurs systèmes à bon compte, c'est surtout que leur position dominante leur permet de le faire sans être soumis aux taxes et autres impôts auxquels sont soumis toutes les entreprises qui ne peuvent pas faire de "l'optimisation fiscale". Ca, oui, c'est un énorme scandale. Nous payons TOUS, financièrement parlant, entreprises et particuliers, pour l'argent que l'état de gagne pas sur leurs énormes business !
"je ne suis pas un robot"
04/10/2018 à 19:28
Je suis au courant de tout ça, et vous avez raison, c’est la façon dont on utilise les outils qui compte.
Mais les outils ont un impact sur la manière dont on réfléchit (cf. Macluhan, Lawrence Lessig...). Et il faudra forcément acquérir des compétences de haut vol en NMT pour configurer son propre système.
Tout le but de Trados (dont l’éditeur SDL est par ailleurs agence de traduction, tiens donc...) est de réduire les coûts de production « par défaut » grâce au logiciel, avec les mémoires de traduction, la segmentation du texte et le calcul de ressemblance des phrases, puis avec la traduction automatique déjà intégrable/intégrée.
Alors oui, les outils de TAO sont formidables, quand le traducteur les maîtrise pour lui même, rien à redire. Je les utilise tous les jours. Mais dans les faits, il s’agit aussi de relations de pouvoir entre les agences et les traducteurs qui par ailleurs, n’ont pas souvent été formés à mener leur business d’indépendant, à négocier face aux agences, et surtout, à aller chercher des clients directs. Quant aux traducteurs littéraires, ils ne sont souvent même pas nommés par les maisons d’édition. Tout est histoire de rapport de force, comme avec les GAFAM.
Alors, maîtriser ses propres outils pour son propre business, oui. Mais s’il s’agit de maîtriser la traduction automatique, les traducteurs risquent de devenir des correcteurs de texte mâché par un algorithme. Le processus de traduction est taylorisé, on ne devient que des serre-boulons sur la chaîne d’approvisionnement. On n’a plus le temps de s’approprier le texte, on crache du texte au kilomètre.
Les évolutions de l’IA sont passionnantes, mais ça vient réellement parasiter le travail cognitif du traducteur.
Les besoins sont immenses ? Soit ! Qu’on utilise les millions d’euros de l’IA pour former des linguistes, alors ! Pour améliorer l'enseignement des langues puis de la traduction (doux rêve). Pourquoi vouloir se passer de l’humain ?
Quelques références qui pourront vous intéresser sur ces sujets :
l’article de Claude Bédard, revue Traduire n°237, déc. 2017.
et The Shallowness of Google Translate, The Altantic. https://www.theatlantic.com/technology/archive/2018/01/the-shallowness-of-google-translate/551570/
Etienne
04/10/2018 à 21:11
Le fait que les traducteurs deviennent des post-éditeurs de traductions automatiques, ce n'est pas du future, c'est déjà le cas, là maintenant.
Vous sous-estimez à quel point l'IA est en train de révolutionner notre monde, et ça se passe là, sous nos yeux. L'IA est en train de diffuser dans tous les secteurs d'activité, et sur tous les supports un minimum technologiques que nous utilisons tous les jours. Même les endroits les plus inattendus.
Systran a été racheté par un Coréen qui fournit des technos de traduction pour les smartphones Samsung. Depuis, ils ont sorti un logiciel NMT, produit en collaboration avec les universités américaines, fer de lance de leurs savoir faire, supposé capitaliser sur un écosystème open-source. Les mêmes fabricants de smartphones ont déjà sorti des modèles intégrant des puces spécialisées dans les réseaux neuronaux. La boucle est bouclée. Les technos sont là, les produits disponibles.
Le même Samsung vient de sortir un TV qui utilise l'IA pour du traitement d'image (upscaling 8K). Il suffit de taper deep-fake dans un moteur de recherche pour avoir une idée ce que la techno neuronale peut faire sur de l'image et de la vidéo.
Tous les constructeurs automobiles travaillent sur la conduite autonome, mais sortent déjà des voitures intégrant de l'IA. Les chatbots commencent à envahir le web, et les plateformes téléphoniques. Des logiciel IA ont déjà été officiellement autorisés à produire des diagnostiques médicaux. Stromae a sortir il y a peu un CD entier de chansons produites en "post-éditant" les créations d'un logiciel IA. Et, je ne parle pas de la finance, ni des militaires, ...
Il n'est plus temps de s'inquiéter pour savoir si les métiers vont changer, mais de réfléchir aux nouvelles sociétés qu'il faut inventer pour accompagner une révolution radicale des outils et de leurs usages. Et, c'est trop tard pour tergiverser, ces outils sont déjà là.
Caroline SUBRA-ITSUTSUJI
05/10/2018 à 15:31
@Etienne - Le traducteur écrit ses traductions et en est donc l'auteur.
Parenthèse fermée, réjouissons-nous : le bon vieux livre bascule en définitive de l'œuvre de l'esprit au terne produit industriel. Hein, quoi ? 69 euros ???? Le prix d'une œuvre de l'esprit au catalogue de la Pléiade ? À qui profite l'intelligence artificielle ? Rendez l'argent ! Ou plutôt taxons l'outil pour qu'il bénéficie à notre société humaine.
Etienne
06/10/2018 à 02:06
@Caroline - je pense qu'on ne vit pas dans le même monde.
Quand une entreprise du CAC 40 demande la traduction de son rapport annuel ou de son catalogue produit, ou quand la Commission Européenne demande la traduction d'une proposition de loi ou d'un rapport d'analyse sectoriel, pour arriver à traduire ces volumes énormes dans des délais très courts, il faut une armée de douzaines de traducteurs par langue. Il faut une autre armée pour relire et corriger les traductions. Elles sont ensuite validées par un chef de projet, souvent accompagné de ses linguistes spécialistes du domaine. A la fin, je ne pense pas que chacun de ces intervenants ne possède le moindre droit sur la traduction produite.
Pour ce qui est du prix d'un livre, dans notre société commerciale, il y a belle lurette que plus aucun produit n'est vendu par rapport à son prix de revient, mais par rapport au prix qu'un client est prêt à payer. Taxer les outils, ça ne reviendrait qu'à réduire le marché, parce que, ce qui coûte plus cher qu'on ne peut le vendre, ou plus cher que le budget alloué, on ne le fait pas. Pourquoi ne voit on pas/plus de belle reliures en cuire ou de belles enluminures dans les rayons des libraires ? Où sont passés ces beaux métiers ? Plus personne n'est prêt à payer le prix pour avoir ces belles choses. Tout au plus, on voit de belles éditions du Seigneurs des Anneaux ou de Harry Potter avec les accessoires de magiciens en plastique, parce qu'il y a encore des jeunes fans avec des parents qui n'hésitent pas à cette dépense pour leur faire plaisir. Coût de production élevé = moins de volume produit = moins de boulot.
Caroline SUBRA-ITSUTSUJI
06/10/2018 à 09:31
Vous avez raison @Étienne, il existe une multitude de marchés de la traduction dont celui d’irréductibles traducteurs financiers : ils signent les rapports qu’ils adaptent et les groupes CAC s’arrachent leur carte de visite. Source Université d’été de la traduction financière (SFT).
Pour ma part, j’apprends beaucoup de mes lectures et les sélectionnerai davantage lorsque l’offre ressemblera à ça : https://m.huffingtonpost.fr/2017/12/29/la-traduction-de-ce-livre-de-cuisine-est-catastrophique_a_23319863/ À chacun sa bibliothèque idéale !
Etienne
06/10/2018 à 10:47
Il y aura toujours des traductions de merde, qu'elle soit faites par la machine ou par un traducteur chinois ou indien. Ce qui est en cause, ce n'est pas la techno, c'est le processus de traduction des gens qui ont fait ça.
Pour ce qui est de la traduction littéraire, rassurez vous, elle a encore de beaux jours devant elle. En effet, pour entraîner un traducteur automatique, il faut des textes dit "alignables", c'est à dire pour lesquels il est facile de faire la correspondance phrase par phrase. La traduction littéraire satisfait difficilement dans ce critère.
Il en va ensuite de même pour traduire. On obtient de bon résultats avec les traducteurs automatiques quand ils ont été spécifiquement entraînés sur le vocabulaire et les tournures des textes qu'on a à traduire, et quand ceux-ci sont très stéréotypés et redondants. Là encore, la traduction littéraire satisfait difficilement dans ce critère.
Ce sont donc peu des oeuvres littéraires qui sont pillées pour entraîner les traducteurs automatiques, et ce sont peu les oeuvre littéraires pour lesquelles il est intéressant d'utiliser un traducteur automatique.
Malgré ça, si vous êtes traductrice, jurez moi que vous n'avez jamais entré une phrase dans Google Translate !?
Caroline SUBRA-ITSUTSUJI
07/10/2018 à 22:18
Mieux que jurer : je signe chaque année le Code de déontologie des adhérents de la SFT qui rappelle un principe fondamental de mon métier - le secret professionnel. La saisie dans une application de TA gratuite et non sécurisée d’un seul fragment de texte confidentiel constituerait un grave manquement. Le traducteur professionnel engage sa responsabilité.
Actualisante
07/10/2018 à 17:11
Bonjour,
Je ne suis pas votre interlocutrice d'origine mais, tentée par votre défi, j'ai fait avaler un paragraphe de ma traduction actuelle au fameux DeepL - paragraphe sélectionné pour sa facilité : disons que j'estime que n'importe quel étudiant en première année de fac d'anglais produira une très bonne traduction, éventuellement émaillée d'une ou deux fautes d'orthographe.
Le résultat non retouché : "Certains des il y avait encore des voitures abandonnées sur les routes. Elle a vu des collines et des maisons,
même quelques personnes, et ce qu'elle a réalisé était un village, plus grand que
celle qu'elle connaissait, avec les bâtiments et les endroits où ils se trouvaient autrefois.
vendait de l'essence pour les voitures et de la nourriture aux voyageurs.
Bien que pour la plupart, Mark est resté off la plupart du temps."
Etienne
08/10/2018 à 09:42
Bonjour Actualisante,
On peut avoir le texte source avant traduction ?
La première chose qui me frappe, c'est la mise en forme de votre texte dans votre message ci-dessus : il y a des coupures de paragraphes un peu n'importe où au milieu des phrases. Si ces coupures étaient dans votre copier/coller sur DeepL, il est fort probable que ça a dû lui poser des problèmes : il est entraîné pour traduire des phrases entières, et comme il prend pour significatif les retours de lignes, votre découpage a probablement eu comme effet qu'il a essayé de traduire des bouts de phrases. Essayez en recopiant les phrases entières, une par une, proprement sans retour de ligne intempestif.
Avec les traducteurs automatiques, même de dernière génération, on obtient de bons résultats surtout quand on entraîne le traducteur sur des textes du domaine à traduire, que ce domaine utilise un vocabulaire assez restreint (mais possiblement très spécifique), et des tournures de phrases assez stéréotypées (mais possiblement sophistiquées). On n'obtient difficilement de bons résultats 1) sur du texte libre narratif, avec du vocabulaire très ouvert et des tournures de phrases potentiellement quelconques, et 2) sur un traducteur automatique générique entraîné pour traduire un peu tout et n'importe quoi.
Google Translate ou DeepL, bien que très performants, sont surtout utiles au commun des mortels qui a besoin d'aide pour trouver un peu de vocabulaire, pour donner une idée d'un texte écrit, dans une langue qu'il ne maîtrise pas ou très peu.
Mais tentez l'expérience de traduire un texte juridique, ou des recettes de cuisine, sur un traducteur automatique entraîné pour ça, surtout si vous traduisez le Nième document de ce genre et que les précédents ont alimenté le traducteur pour son entraînement, et vous verrez clairement l'apport en productivité : le traducteur humain peut se concentrer sur sa vraie valeur ajoutée, et utiliser les propositions automatiques pour gagner considérablement sur le volume.
Encelade
09/10/2018 à 02:20
Deux remarques :
1. Ce n'est certainement pas le premier ouvrage produit ainsi, mais le premier qui s'en vante, promotion oblige. Il y a par exemple les romans pré-traduits aux USA qu'on trouve depuis quelque temps sur Kindle (je ne parle pas de l'horrible IA "Mark Hallaq" qu'Amazon a fini par virer). Ça donne des trucs comme: "La boulangère rebondit sur sa poitrine. Il saisit ses bras pour l'empêcher de tomber. Elle leva les yeux dans ses yeux. Ses gros orbes bleus l'attirèrent. Il se figea, ses doigts la croisant." Ça ressemble plus à du DeepL qu'à du GoogleTranslate.
2. Il n'y a pas de "traduction littéraire". Un "ouvrage scientifique", à moins d'être exclusivement constitué de figures et formules mathématiques, se comporte comme un essai ou un roman s'il est servi par un *traducteur d'édition* rémunéré en droits d'auteur, et dont le nom ou pseudo est mentionné. En revanche, un *traducteur indépendant* est rémunéré en honoraires par des clients ou agences qui disposent de sa production comme bon leur semble. Il traduit généralement des textes spécialisés, mais rien n'empêche qu'il soit ponctuellement recruté pour des textes "littéraires" voire "artistiques" – rarement par des éditeurs traditionnels, toutefois.
Actualisante
09/10/2018 à 23:05
Bonjour Étienne,
Non, désolée, je ne peux pas vous donner la VO, c'est encore confidentiel pour l'instant. J'ai bien vu le problème du copié/collé à remanier, qui en dit long sur le prodigieux temps gagné par cet outil.
Pour de la langue juridique (ou médicale), j'aurais très peur de contresens qu'un être humain ne commettrait pas et pour les recettes, c'est effectivement une langue beaucoup plus facile, mais on va retomber sur des problèmes communs à la traduction d'édition : la machine s'obstine à utiliser les mêmes tournures alors que le traducteur a pour boulot de varier l'expression…
Et je ne suis pas persuadée que le gain de temps soit phénoménal pour le cas de l'ouvrage en question, pour lequel, à mon avis, les relecteurs ont dû s'arracher les cheveux en se disant qu'ils auraient aussi vite fait de traduire directement…