Tout le signifie, actions, visions, dialogues, le dispositif narratif : le néant est au cœur de Moins que zéro, le premier des romans de Bret Easton Ellis publié par Robert Laffont et traduit par Brice Matthieussent.
Le 08/07/2024 à 09:08 par Galien Sarde
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08/07/2024 à 09:08
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Un nihilisme destructeur menace l’être d’extinction dans un pays de Cocagne et de cocaïne. La perte flambe partout, la chute absolue dans le négatif sous un vent désertique, angoissant. Le vide et la vanité pullulent, à l’image du bureau de Finn sur Wilshire Boulevard :
« Julian se dirige vers une porte blanche, l’ouvre, et nous entrons tous deux dans une pièce totalement nue, totalement blanche, dotée de grandes portes-fenêtres et de miroirs au plafond et je me sens pris de vertige et suis à deux doigts de perdre l’équilibre. »
Cependant, tout en s’en faisant le reflet violent, l’écriture résiste par des polysyndètes multiples et des analepses nostalgiques comme autant d’élans dérisoires pour réduire le manque. L’être pulse malgré tout dans le livre, en quête de repères dont le rouge est l’indice marquant, la clé du lieu où se joue l’intrigue circulaire :
« Je regarde la grande piscine illuminée et, au-delà, Hollywood : constellations de lumières sous le néon pourpre du ciel et Blair me demande si je me sens bien et je lui réponds “super bien”. »
Voitures, casquettes, mains, visages, lèvres et ciels rutilent tout au long du roman, associés au sang qui coule, follement ambivalent. Car les repères voulus — ou plutôt rêvés passivement dans des limbes striés d’effroi — pour ne pas périr totalement ne peuvent être qu’extrêmes, reliés à l’enfer ou au paradis, ou encore au réel.
Clay, le narrateur central, absent aux autres et à lui-même, souhaite ainsi « voir le pire », qu’il peut croire être la vérité du monde au sein duquel il sombre. Et ce pire touche la mort, fatalement, approchée de plus en plus près dans le dernier quart du livre, où la fréquence du rouge s’exacerbe sauvagement. Viols, meurtres, tortures mentales ou physiques s’accusent par là, comme autant d’électrochocs subis en vain. Mais en même temps, subconsciemment, Clay tente d’atteindre le meilleur dans la vie, d’en retrouver la voie éteinte malgré lui.
Par intervalles, il cherche des sentiments dans son passé, mais aussi au présent, grâce à Blair, son ex-petite amie désirable, émouvante. Présente aux deux bouts du roman, enlacée dans sa phrase la plus longue riche en « et » de relance à l’orée du pire, la grâce de celle-ci sera pourtant insuffisante en fin de compte :
« Et à la party de Kim ce soir, pendant que tout le monde joue au Quarters et se saoule, Blair et moi restons sur un canapé du salon pour écouter un vieil album de XTC et Blair me dit que nous devrions peut-être aller à la maison des invités, et nous nous levons, quittons le salon, longeons la piscine illuminée et juste devant la maison des invités nous nous embrassons violemment et jamais je ne l’ai autant désirée et elle me prend dans ses bras et m’attire contre elle si brutalement que je perds l’équilibre et nous tombons tous les deux, lentement, à genoux et ses mains se glissent sous ma chemise et je sens sa main, douce et fraîche sur ma poitrine, et je l’embrasse, lui lèche le cou et puis ses cheveux qui sentent le jasmin, et je me frotte contre elle et nous baissons tous les deux nos jeans et nous nous caressons et ma main s’enfonce dans ses sous-vêtements et quand je la pénètre trop vite, elle geint et j’essaie d’y aller très doucement. »
L’œuvre est donc déchirante, qui sécrète un lyrisme transgressif, glacial et torride, impossible. Ayant peur d’exister, le héros s’interdit la positivité des émois par la drogue, non sans en éprouver une nostalgie invincible. Mort-vivant dans la dépendance de vampires qui régissent le manque, captent les désirs éperdus (dealers et proxénètes prospèrent dans le livre, faiseurs d’images et de sons lucratifs, à consommer sans modération, comme l’alcool), s’évadant pour ne pas souffrir, Clay explore les cercles de l’enfer qui brûlent autour de lui à son corps défendant.
Sauf exception, son cœur ne bat que par dégoût ou horreur, faisant correspondre ses émois avec le bien et le mal, suspendus par ailleurs. Crûment métaphysique, le roman est encore moral, dont les séquences enchaînées descendent toujours plus bas, creusent toujours plus le vide d’une façon éclairante — celle des visions romanesques qui montrent l’envers du décor du rêve américain, dont la violence réclame une esthétique inouïe, glamour et brutale, radicale.
DOSSIER - Le livre numérique fête ses 50 ans : un anniversaire, tout en histoire
Par Galien Sarde
Contact : sardegalien@gmail.com
Paru le 02/03/2000
250 pages
10/18
7,80 €
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