ROMAN FRANCOPHONE - Dans une pauvre campagne qui vit encore au rythme des attelages de chevaux, le Père Gabriel reçoit en confession une bien singulière demande. Et le Père Gabriel a promis.
Le 10/01/2019 à 07:30 par Mimiche
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10/01/2019 à 07:30
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De l’hospice voisin, une fille inconnue, cachée sous un capuchon anonyme, est venue pour le conjurer de récupérer, sous la robe de celle qu’on allait le prier de bénir suite à son décès, les cahiers écrits par une femme enfermée depuis des années dans cet établissement de soins dont rien ne sortait, pas même des cahiers griffonnés par une malheureuse.
Le Père Gabriel a promis.
Et malgré les réserves du médecin de l’établissement, il a fait le nécessaire pour que cette femme rejoigne Dieu dans les meilleures conditions, fut-elle réellement une infanticide comme le médecin le prétendait.
Profitant d’un instant de solitude avec la défunte, le Père Gabriel a mis sa promesse à exécution.
Et, seul dans son presbytère, plus tard, il a commencé la lecture de ces cahiers, lecture dans laquelle il s’est totalement immergé, au plus profond de cette histoire que Rose, car tel était son nom, racontait et qui trouverait son épilogue bien des années plus tard. Alors qu’il était resté, pendant tout ce temps, totalement accroché à ce qu’il avait découvert tout au long de cette lecture. Culpabilisé mais impuissant.
Rose était l’aînée des quatre filles d’Onésime et de la Mère. Ils vivaient chichement sur une maigre ferme à trimer du matin au soir, avec quelques animaux et pour toute perspective une vie ininterrompue de dur labeur. Et puis, quatre filles était une drôle de punition pour Onésime qui ne pourrait jamais recevoir l’aide de ce garçon qu’il avait tellement espéré. Même si les filles faisaient largement leur part.
Un jour, Rose, un maigre baluchon sous le bras, a accompagné son père au hameau. Au bar, elle est restée loin de la discussion qui s’est tenue entre Onésime et un homme. Une discussion âpre. Puis une bourse avait changé de mains et elle était repartie avec l’homme et Onésime était rentré seul à la ferme sous le regard courroucé de sa femme.
Après un interminable voyage, Rose est entrée dans une vaste maison où l’a rudement reçue la mère du maître : juste pour lui expliquer ce qu’elle avait à faire.
Après les pleurs, une nouvelle vie a commencé pour Rose que les préventions d’Edmond, le jardinier, ne sont pas parvenues à effrayer alors qu’il l’enjoignait à fuir tout de suite.
Des histoires comme celle-là ; il est vraisemblable qu’il a dû y en avoir beaucoup et, peut-être, des bien pires encore, dans de nombreuses campagnes françaises.
Le talent de Franck Bouysse est de nous faire toujours approcher du drame, nous le faire frôler, nous y plonger tout entier avec une telle maîtrise que l’horreur en est sèche, acceptable dans toute sa brutalité, jamais « gore », toujours calculée et froidement accomplie. Presque naturellement.
Il nous raconte la découverte progressive de l’enfer sur terre par une petite fillette à peine adolescente, pas encore totalement femme et qui va le devenir avec une maturité inconcevable, certainement liée à une vie passée au contact de cette nature qui ne se cache pas, à la ferme, d’être ce qu’elle est.
Le roman est construit avec une habileté diabolique, mettant au jour les motivations des uns et des autres, les silences des taiseux, les justifications inavouables, les compromissions, les faiblesses, les peurs, … Tous ces sentiments humains qui, en ces temps, profitaient à ceux qui tenaient le manche par le bon bout, ceux qui se considéraient au dessus des lois par lesquelles ils asservissaient la population « d’en bas », ceux dont nul n’osait remettre en cause l’autorité et le droit de vie, voire de mort, sur autrui, ceux qui s’auto protégeaient dans des connivences et des services rendus, ceux qui, nantis d’un peu de pouvoir local, en écrasaient tous ceux qui les entouraient.
Sans moyen d’agir, Rose ne peut lutter à armes égales, mais pourtant rien ne parviendra à l’asservir. Ni les mauvais traitements, ni les violences. Dans sa tête, elle restera droite jusqu’au bout et son récit sera un exemple pour le Père Gabriel.
Tout cela dans un amour de la langue que Franck Bouysse a transmis à son héroïne qui se gave de mots volés dans les journaux qu’elle lit à la dérobée et que, pourtant, elle ne comprend pas toujours. Ils restent, pour elle, le moyen de la « faire voyager en faisant taire ce qu’ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve ». Ces mots « magiciens » qu’elle ne comprend pas sont sa « nourriture » et sa « musique », son « âme ».
Ils sont le support d’une histoire magnifique puisqu’ils sont capables d’atténuer le caractère et les épisodes terribles même dans l’insoutenable.
Pour moi, totalement allergique à l’horreur, c’est une performance remarquable d’écrivain de grande qualité que d’avoir réussi à me la distiller, à me la faire dévorer sans réserve.
Franck Bouysse - Né d’aucune femme - La manufacture des Livres - 9782358872713 - 20,90 €
[Dossier] Rentrée d'hiver 2019 : une nouvelle année littéraire lancée
DOSSIER - Prix littéraire Frontières-Léonora Miano 2022 : dignité humaine, acceptation de l’autre
Par Mimiche
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 10/01/2019
334 pages
Manufacture de livres éditions
20,90 €
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15 Commentaires
Niro
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Bonsoir! J’ai adoré ce livre mais une question me taraude... qui est « l’homme« qui apparaît dans deux petits chapitres du livre... au début et à la fin! Merci pour cette importante précision!
Cordialement
anne ANDRÉ
04/09/2019 à 00:48
réponse à Niro :
Charles est le fils de Rose, que le médecin à contribué à faire nommer sacristain près de lui...
moi aussi je ne l'ai pas compris de suite.
j'ai lu tout l'après midi pour terminé ce livre que j'avais commencé il y a peu. Magnifique.
j'ai découvert Fanck Bouysse récemment
et trouvé un de nos plus grands écrivains français actuels.
Tininou
14/10/2019 à 11:36
L'homme présent à l'enterrement ne peut pas être le sacristain.Puisque le curé le rejoint, il l'aurait reconnu !
C'est plutôt Edmond
france72
28/03/2021 à 18:54
Oui je pense aussi que c'est Edmond
Aude
26/10/2019 à 10:30
Juste une question quel lien le docteur avait avec la vielle et le bourreau?
MChrist033
17/11/2019 à 20:47
J'ai dû rendre en urgence ce magnifique livre à la médiathèque de ma commune. Malheureusement je n'ai pas tout compris... Charles le sacristain est donc le fils de Rose. Mais quand l'a-t'il appris ? Et comment Rose l'a-t-elle découvert ? Il me tarde de pouvoir relire ce livre mais si vous pouviez m'éclairer en attendant...
Aquatintienne
13/02/2020 à 18:41
Merci de dévoiler la fin .....
Barré
09/05/2020 à 11:13
Vous me donnez envie de lire ce livre.là je lis Grossir le ciel' c'est génial.j'attends de pouvoir rencontrer l'auteur quand il le pourra, à CLISSON.
A vos masques?prêts?sortez!
Noisette
31/08/2020 à 21:29
Bonjour ! Que de questions ! Charles , le fils de Rose qu ´ elle n’a pas pu nommé elle-même...porte le prenom de celui qui a abusé d’ elle ...en présence de la mère De celui ci , la première fois ..et avec son accord , sa complicité...il s ´ agit donc d’ une forme d’ inceste ...la mère De Charles et future grd mère assiste à cette relation et donne son consentement...cet enfant sera dit le fils de la femme de Charles ...conservée morte ...pour qu’ il porte le NOM de Charles ..Conservée avec l’ aide du médecin , ami d’ enfance de Charles et sauvé de la mort par celui ci ( dette envers lui ) .il garde sous son emprise Charles l´ enfant et Rose ...il est aussi sous l ´ emprise de Charles et de sa mère...en dette et à peu d’ affect ..appât du gain ..tient l’ institut de psychiatrie ...le flou , la confusion ds le texte nous ramène au vécu de Rose du fait des abus subis ...elle décrit bien par les mots le clivage qui s opéré entre son corps et son esprit ...ce sont les mots ...ce qui Lui permet de symboliser l’ indicible qui la sauve ...Ce qui n est pas nommé n ´ existe pas laissé entendre Rose ( la première rencontre , comme un double d’ elle à l’ asile ) ; autre symbole , les cahiers cachés sous la robe de rose ..les mots qui redonnent la vie .....voilà qq mots pour éclairer ...et donner sens à ce magnifique roman bien construit , connaissance des meandres intemporels de l’ être humain ...et cetTe belle histoire d’amour ...et la culpabilité...il y aurait encore bcp à dire ...sur la filiation...le symbole de l absence de mot( muet ) chez l enfant né de l indicible mais reconnu par un signe Par l homme qui aimait Rose ....confusion .....merci pour ce livre d une richesse incroyable de par l histoire et de par sa langue ...poétique et terrible...dans l’ alternance...des paroles données ...
Noisette
31/08/2020 à 21:41
Re bonsoir ! Me revient en mémoire ce moment extraordinaire de la rencontre de l’ enfant ( non nommé ) et de sa mère , Rose ....Rose ne s’ attendait pas à cette rencontre amour tendresse qu’elle prend son fils Ds ses bras ...ce fils qui trouve le chemin de ses seins pour se nourrir, vivre ...première rencontre...Rose adopte son enfant malgré et au delà de cette grossesse moralement difficile....et l’ arrachement de la « vieille « De celle qui se pense la grd mère Avec la complicité du médecin est insoutenable....et ce sont les mots qui la sauveront et la feront exister ...elle pourra transmettre son histoire grâce à une autre femme ( cette femme aimante lui donnera de quoi renaître grâce aux cahiers , aux mots , a leur échange ... ...qui permettra le passage, l ouverture ...Et la suite de l histoire....
A noter aussi qu’elle a tue celui qui la viole .’comme lui même l’ a tuée au préalable....
Je dévoile bcp de l histoire.....mais le texte est d une dimension autre par sa forme , sa langue ...il faut le lire ....c est un éclairage sur une histoire possible ....et ainsi douloureusement universelle ....et tellement bien écrite ...l amour la tendresse y est aussi ds ce texte ..m
Lulumarius
13/10/2020 à 18:29
J'ai bien entendu adoré,moi aussi... j'ai du relire, pour arriver à comprendre le mystère des deux Rose...Comment avait-elle pu réussir à se sauver, alors que le curé l'avait bénie sur son lit de mort ? pauvre Rose, pauvres Rose, faudrait-il dire ! Pas facile, pas "feel good", mais tellement bien écrit !
france72
28/03/2021 à 18:57
Je l'ai lu deux fois moi aussi et j'ai découvert à la 2ème lecture des choses que je n'avais pas bien saisies la première fois. Un chef d'oeuvre !
Claire
03/11/2020 à 20:42
Salut, je viens de lire ce roman qui m'a saisie. Il y a une chose qui me laisse perplexe. Quel est le rôle du medecin dans cette histoire ? Est ce lui le vrai manipulateur ? Il faut peut être une relecture...
Gt
03/11/2020 à 20:43
:snake:
Jihem
20/10/2024 à 14:11
Charles, le sacristain, fils de Rose, à la même marque sur le bras qu’Edmond.
Il est écrit qu’alors Charles serait le fils d’Edmond. Rose et Edmond parents de Charles, tous trois évadés de l’asile et partis
dans un ailleurs inconnu !
Quand cette conception aura-t-elle pu avoir lieu ? Mais rien n’est grave dans cette question, leur ultime liberté nous fait exploser de joie dans la lumière