Ce samedi 12 mai a été ouverte au public la maison de la Reine, à Versailles. Le Trianon avait en effet été offert en 1774 par Louis XVI à son épouse. L’occasion rêvée pour revenir sur le livre de Jean des Cars, Le Hameau de la Reine, Le monde rêvé de Marie-Antoinette.
Le 14/05/2018 à 12:14 par Audrey Le Roy
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«Partout règne un charmant désordre.»Voyage en France, Nicolaï Mikhaïlovitch Karanzine, 1789-1790
Visiter le Hameau de la Reine à Versailles avant ce week-end, revenait à s’y promener tout en admirant les façades de petites maisons de type normand, mais surtout à aller faire un petit coucou aux animaux de la ferme pédagogique de la Fondation Assistance aux animaux, où enfants et parents s’amusaient à regarder lapins, poules, cochons, chèvres et autres ânes, tous rescapés de propriétaires maltraitants, et qui coulent, dorénavant, des jours heureux.
Depuis ce samedi 12 mai 2018, aller visiter le Hameau de la Reine, ça sera aussi l’occasion d’une visite d’un monument à proprement parler puisque nous pouvons désormais, et pour la première fois, pénétrer à l’intérieur de la Maison de la Reine et du Réchauffoir, qui ont été entièrement rénovés, et ce grâce au mécénat de la maison Dior.
Cette visite pourra être précédée par la lecture du dernier livre du journaliste, écrivain et historien Jean des Cars, qui vient de publier chez Flammarion Le Hameau de la Reine. Le monde rêvé de Marie-Antoinette.
Petite chronologie de cet endroit, quasi enchanteur, nommé aujourd’hui « les châteaux de Trianon et le Domaine de Marie-Antoinette ».
C’est en 1668 que Louis XIV décide d’y construire le premier Trianon appelé le Trianon de Porcelaine. Pour cela, il fait raser le village éponyme. Ce Trianon fut construit pour la belle Madame de Montespan, alors maîtresse du Roi.
En 1684, parallèlement à la disgrâce d’Athénaïs, le Trianon de Porcelaine est détruit pour faire place au Grand Trianon (qui ne s’appelle pas ainsi et pour cause, le « petit » n’existe pas encore) qui sera inauguré en 1688.
En 1715, le vieux Roi meurt. Le Régent, Philippe d’Orléans, qui a Versailles en horreur, ramène la Cour à Paris.
En 1722, chemin inverse, Louis XV, majeur, réintègre la demeure de son pesant bisaïeul. Quelques années plus tard, il offre le Trianon à sa femme, la reine Marie Leszczyńska. C’est cependant Madame de Pompadour, maîtresse du Roi, qui y apportera des modifications dont, en 1750, la première ferme ainsi qu’un jardin botanique. C’est encore sous son impulsion que sera construit celui que nous nommons aujourd’hui le Petit Trianon. Malheureusement, elle ne pourra en profiter, elle meurt de la tuberculose le 15 avril 1764.
Il ne sera pas perdu pour tout le monde. Complètement achevé et aménagé dès 1768, il fera le ravissement de la nouvelle maîtresse royale, la du Barry. Le 10 mai 1774, Louis XV décède de la petite vérole, la du Barry est chassée de Versailles.
Une nouvelle ère commence pour Trianon. Après avoir été celui des favorites, Trianon va devenir le domaine de la Reine.
Nouveau règne, nouvelle époque, nouvelles modes. Le jardin dit « à la française », ennuie et est jugé trop strict. On lui préfère, en lien avec la vision rousseauiste qui fait alors un carton, le jardin dit « à l’anglaise ». C’est la grande mode et tous les grands du royaume, ou presque, ont le leur. Marie-Antoinette veut le sien. Elle rêve d’une maison de campagne. Louis XVI, qui ne peut rien lui refuser, lui offre Trianon.
Après de multiples travaux, le jardin prend forme dès 1778 et en septembre le Temple de l’Amour est inauguré.
La Reine fera son premier vrai séjour à Trianon au printemps 1779, «elle y vient pour sa convalescence après avoir contracté la rougeole. » On a souvent reproché à Marie-Antoinette d’avoir délaissé son mari, et la Cour, au profit de Trianon. En fait, en dix ans, elle n’y passera que cent seize nuits, soit « une moyenne de quinze jours par an », ce qui est très loin d’être déraisonnable.
En 1780, un petit théâtre de « papier mâché » est construit. Souhaité par la Reine et dessiné puis créé par l’architecte lorrain, Richard Mique, ce théâtre est un chef-d’œuvre d’ingéniosité. Rien n’indique, en le voyant, qu’il est fait de carton-pâte. Inauguré le 1er juin 1780, la Reine y jouera pour la première fois le 1e août de la même année.
En 1783, elle se fait aménager un boudoir où des glaces mouvantes peuvent occulter les fenêtres, « ainsi personne ne peut voir ce qui se passe à l’intérieur. Ce ne peut donc qu’être suspect! En fait, le but était très innocent : la pièce étant très petite, mais ravissante, ce dispositif permet, le soir, de l’agrandir et de mieux l’éclairer. »
L’idée d’un hameau germe dans l’esprit de Marie-Antoinette depuis un bout de temps. Le plus connu est alors celui du prince de Condé à Chantilly. « Cette idée était née de l’intérêt que le XVIIIe siècle portait aux sciences agricoles. »
Les travaux, pour faire sortir ce hameau de terre, commenceront en 1783 et finiront en 1785. Il sera composé de la Tour de Marlborough comprenant la pêcherie et son phare ; la maison de la Reine et la maison du billard, reliées par une pergola ; le boudoir de la Reine ; le moulin ; le colombier ; la grange ; une laiterie ; une laiterie dite de propreté qui servait en fait aux collations lactées ; la maison du garde et la ferme (achevée en 1788). Cette ferme fut en service jusqu’en 1790, elle comprenait huit vaches, un taureau, un bouc, une chèvre, des poules, des pigeons, des lapins et un cochon.
Après la réalisation du Hameau et de sa ferme, s’achève la quête d’idéal champêtre et bucolique de la Reine.
Abandonné après 1790, le Hameau se détériore vite, car entouré d’eau et non-chauffé. L’humidité, dans les maisons, y avoisine les 90 %, « toutefois, les raisons des dégradations sont à chercher avant tout dans la légèreté de la construction » comme le dit Jérémie Benoît, conservateur en Chef des châteaux de Trianon au sein du Domaine national de Versailles.
Une première restauration sera commencée en 1805, puis en 1810 et 1812 pour Marie-Louise, nièce de Marie-Antoinette et seconde épouse de Napoléon. « Le Hameau de la Reine devient le Hameau de l’Impératrice. » Suivront de nombreuses restaurations en 1932, 1933 puis 1957 et 1958. La dernière restauration est commencée en 2013, elle est la plus conséquence (et fort bien détaillée dans cet ouvrage) et pour cause, car le Hameau est « désormais destiné à la visite publique ».
Voici une très belle approche de l’histoire des châteaux de Trianon et du Domaine de Marie-Antoinette. Livre richement illustré, il permet de mieux appréhender cet autre Versailles.
Nous déplorons, cependant, certains gros raccourcis notamment concernant Mesdames de Polignac et de Staël, qui flirtent avec l’inexactitude, n’apportant pas de grands éclaircissements à l’histoire du Domaine, ils auraient pu être aisément passés sous silence. Nous conseillons, par suite et pour ceux qui le souhaitent, la lecture du livre de Nathalie Colas des Francs, Madame de Polignac, intime de Marie-Antoinette publié chez Tallandier et celui de Ghislain de Diesbach, Madame de Staël, chez Perrin.
Jean des Cars – Le Hameau de la Reine — Flammarion — 9782081374 430 – 23,90 €
Par Audrey Le Roy
Contact : aleroy94@gmail.com
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