D’un mur à l’autre, d’une rue au bâtiment qui la surplombe, et plus encore dans les entrailles des cités, des histoires. Tapies et qui n’attendent que d'être exposées devant les yeux des femmes et des hommes. Des villes entières à découvrir, à travers les êtres qui les peuplent, parfois de leur immense solitude.
Le 24/05/2018 à 17:37 par Victor De Sepausy
Publié le :
24/05/2018 à 17:37
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Nous en avions déjà parlé, longuement, et avec un immense plaisir : Jewish gangsta est une petite merveille de Karim Madani. Brooklyn dans les années 90, quelque part entre le trafic de drogues, les affrontements entre gangs et tout ce qui agite ce quartier.
Le destin de quatre jeunes, au beau milieu de cet univers en pleine évolution : l’enfer, c’est les autres. Mais les autres renvoient surtout à soi. Vivre sans espoir, pourquoi pas : mais faut beaucoup d’humour.
Autre époque, autres mœurs, celle de Tokyo et de son quartier plus célèbre encore que le quartier rouge d’Amsterdam. L’histoire d’une geisha moderne, prisonnière de clients pour qui elle prend le rôle de Shéhérazade, le temps d’une nuit.
Pourtant, originaire d’Angleterre, cette hôtesse va disparaître, brutalement comme le découvrira son père. Elle dort, mais le sommeil est le frère de la mort. De Londres à Tokyo, à la découverte du Kabukicho, lieu de sexualité exacerbée, c’est un autre visage du Japon qui se dévoile.
Nicolas Robin, on l’aime. Depuis longtemps. Je ne sais pas dire je t’aime, d’accord, ce n’est pas grave. Dans ce Paris moderne, ce sont quatre destins qui se dévoilent : des portraits sensibles et justes, de Parisiens qui n’ont pas toujours au cœur le patriotisme des lieux.
Qu’importe : tous naviguent dans les rues, portant leurs blessures comme des médailles. Et la capitale devient le compagnon à chacun : de rires en larmes, le désespoir jamais bien loin, notre société moderne est ici représentée. À fleur de peau.
Un voyage, au loin, dans la méditerranée. La terre s’est faite rocher, et l’on rêverait voyages façon Ulysse. Castellamare, non loin de Syracuse. La fresque familiale italienne se déroule, sur fond de conflit mondial, sur fond de guerre. Le destin d’un homme, enfant abandonné, devenu père : Amédéo, médecin, doué pour la vie...
Il souffle un vent, évidemment chargé d’embruns et de sel, sur cette famille Esposito. Trois générations qui traversent le siècle avec les douleurs et les peines qui l’ont agité. La Maison au bord de la nuit, c’est l’histoire d’une malédiction conjurée. Un somptueux récit.
Partir, loin, de la vie et des hommes, pour créer son propre univers, sa propre société. Ce fut le parti, en 1920, d’Albert t’Serstevens. Il avait alors 34 ans, et avec plusieurs autres jeunes garçons, que la vie communautaire avait conquis, les voici partis à la découverte de leur cité idéale.
Inclassable, Un apostolat est une œuvre témoignage, qui se rapproche – ouvertement – de Bouvard et Pécuchet. Dans la quête d’une utopie, le champ des possibles devient furieux. Et permet d’instaurer des valeurs rejetant celles que le monde des hommes, en passe de devenir fous, tente déjà d’imposer. Aimer la vie, en premier lieu, pour lui donner droit de cité, au sein d’une cité rêvée. Fantastique...
Karim Madani, Guillaume Guilpart – Jewish gangsta ; aux origines du mouvement goon – Editions 10/18 – 9782264071699 – 6,60 €
Dominique Sylvain – Kabukicho – Points – 9782757867860 – 7,20 €
Nicolas Robin – Je ne sais pas dire je t'aime – Livre de poche – 9782253073499 – 7,40 €
Albert t'Serstevens, trad. Jean-Pierre Martinet – Un apostolat - Motifs Editions – 9791095071334 – 9,50 €
Catherine Banner, trad. Marion Roman – La maison au bord de la nuit – Pocket – 9782266285087 8,60 €
Paru le 15/03/2018
192 pages
10/18
6,60 €
Paru le 08/03/2018
282 pages
Points
7,20 €
Paru le 28/03/2018
264 pages
LGF/Le Livre de Poche
7,40 €
Paru le 18/04/2018
338 pages
Motifs Editions
9,50 €
Paru le 03/05/2018
576 pages
8,70 €
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