Ombres et lumières dans La Grande Librairie : vivre ensemble ?
L'émission d'Augustin Trapenard fera le pari du dialogue entre deux écrivaines – alors que parler de notre monde, ensemble, apparaît plus complexe que jamais. On évoquera le souvenir de figures paternelles où se dessine, en pointillés, notre mémoire collective. Et surtout, les mots si forts et si fragiles d’une romancière qui depuis 35 ans tente de mettre des mots sur l’inceste.
Le 09/03/2024 à 10:02 par Dépêche
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09/03/2024 à 10:02
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Dans Comment ça va pas ? (Grasset) Delphine Horvilleur s’interroge sur les conséquences collectives du massacre perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Dans un climat où culminent violences, divisions et incertitudes, comment ne pas se laisser déshumaniser par la haine ?
Dominique Eddé est née au Liban et toute son oeuvre est imprégnée par le Moyen-Orient. Dans une magnifique tribune écrite pour le journal « Le Monde » et datée du 31 octobre, elle nous invitait à réunir nos forces pour empêcher que « la barbarie ne triomphe à nos portes ». Son nouveau roman, Le palais Mawal (Albin Michel) paraitra le 20 mars. L’histoire d’une famille divisée dans un Liban crépusculaire. Un texte poignant, lucide et humaniste.
Après le succès de son premier roman Fugitive parce que reine où elle dressait le portrait de sa mère, Violaine Huisman convoque cette fois la figure du père dans Les monuments de Paris (Gallimard). À travers l’histoire de cet homme haut en couleurs, à la fois philosophe et businessman, mais aussi de celle de son grand-père, ardent défenseur des Beaux Arts et artisan d’une politique culturelle nationale, c’est un pan entier de notre histoire commune qu’elle exhume…
…à l’instar de Rachida Brakni ! Dans Kaddour (Stock), son premier roman, elle raconte la vie de de son père, travailleur immigré, tiraillé entre son Algérie natale et son pays d’adoption, la France, et décédé durant la crise Covid. Au gré des souvenirs et des silences, elle restitue le destin d’une génération d’hommes et de femmes qui s’est sacrifiée pour offrir à ses enfants un avenir meilleur. Une génération broyée mais digne. Une génération d’invisibles.
…Autant de sujets qui entrent en écho avec le travail d’Annie Ernaux dont Rachida Brakni est d’ailleurs une admiratrice. Cette semaine, le comédien Thibault de Montalembert s’est rendu au Lycée Carnot dans le 17ème arrondissement. Il a fait lire à des élèves de seconde, inscrits à notre concours de lecture à voix haute, un extrait de La place (Gallimard) d’Annie Ernaux.
L'émission consacrera également un reportage au projet de la romancière Christine Angot. Bien que son oeuvre ait déjà fait l’objet de plusieurs adaptations au cinéma (Un amour impossible de Catherine Corsini, Pourquoi (pas) le Brésil de Laetitia Masson…) c’est la première fois que la romancière s’empare de la caméra. Dans Une famille, en salle le 20 mars, elle confronte notamment celles et ceux qui par leur silence, se sont parfois rendus complices de l’inceste dont elle a été victime à partir de ses treize ans.
REPORTAGE - Angot : “Des pornos ou des films de guerre”
Enfin, rien de mieux qu’un détour en librairie pour dialoguer et trouver des conseils avisés de lecture. Cette semaine, cap sur Maisons-Alfort, à « La Ruche », un lieu de rencontres mais aussi de formation pour les apprentis libraires. La Québécoise Isabelle Gagnon l’anime avec passion.
Rendez-vous ce mercredi 13 mars, à 21 h, sur France 5. Un extrait des diffénts ouvrages de l'émission est proposé en fin d'article.
Crédits photo : Delphine Horvilleur / Dominique Eddé - La Grande Librairie
Kaddour
Paru le 06/03/2024
196 pages
Stock
19,50 €
Les monuments de Paris
Paru le 04/01/2024
278 pages
Editions Gallimard
19,00 €
Le palais Mawal
Paru le 20/03/2024
224 pages
Albin Michel
19,90 €
Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre
Paru le 21/02/2024
149 pages
Grasset & Fasquelle
16,00 €
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17 Commentaires
Michel
11/03/2024 à 09:42
Vivre ensemble ? Oui, quand on se ressemble. Vivriez-vous sous le même toit avec un dissemblable, un qui pense, dit et fait tout l'inverse de vous, un qui vous irrite dès qu'il l'ouvre ? Pire, un qui vous veut du mal ? Ben non, je ne crois pas. Comme le montre l'Histoire, les peuples trop différents n'ont jamais fait nation dans le même pays. Un jour ou l'autre, l'un est pourchassé sinon chassé. C'est l'histoire de la colonisation. C'est l'histoire de la décolonisation. C'est l'histoire des empires qui ont tous éclaté, parce que le pouvoir était lointain et étranger.
Grallou
12/03/2024 à 15:40
J'ai trouvé très intéressant et utile votre annonce du programme de la grande librairie ,et votre résumé des auteurs. Merci
Marie
14/03/2024 à 13:52
Je n ai pas aimé l'attitude de "Dominique face à Delphine"...L actualité est si lourde. Inutile de charger les uns ou les autres, surtout ceux qui sont de bonne volonté, en France, du poids le l Histoire au loin.!.Il faut absolument essayer de s'entendre, combattre l'antisémitisme, et tout antagonisme exacerbé!!! C est difficile, mais c est nécessaire
Emcee
14/03/2024 à 14:52
Oui... Il est pourtant bien plus facile et confortable de se mettre d'un côté qu'on considère dans un manichéisme rassurant qu'il est le Bon, les autres étant le mal... Par contre, la résistance contre le mal est le choix du Pacifisme, contre l'obscurantisme et la violence aveugle... Mais cela demande beaucoup de courage, et c'est beaucoup plus difficile, il faut déjà résister contre soi et ses désirs de mettre le mal dans l'autre camp, de résister contre les siens et ce qu'on a fait couler dans nos veines et nos représentations... C'est dur, un vrai combat.. Celui de la Résistance... D'une nouvelle Résistance... L'apoel est lancé, mais encore peu de partisants et partisanes.... Pourquoi ne gagnerait elle pas! Battons nous et Gageons qu'elle vaincra.
Peles
14/03/2024 à 15:35
Et bien justement , j'ai une grande admiration pour Delphine, je lis ces écrits, je l'écoute là où elle est interviewée. Ce soir là , elle m'a un peu déçu : d'abord elle coupait beaucoup la parole à Dominique et elle ne voulait pas qu'on parle d'histoire! J'avais l'impression qu'elle justifiait le massacre qui s'y opère actuellement à Gaza. J'espère que j'ai mal compris !!!
sylvie.taffin@orange.fr
14/03/2024 à 17:53
Je suis bien d'accord avec vous. Delphine Horvilleur n'a montré aucune compassion envers les massacres de femmes et d'enfants à Gaza!
Alors que Dominique Eddé essayait de lui faire comprendre pourquoi on en était arrivés là...
Rien non plus sur la reconnaissance de la Palestine, rien sur
les Israéliens qui colonisent à tout va. Est-ce que le peuple palestinien peut supporter cette mise à mort?!
Emcee
14/03/2024 à 19:01
Pas d'accord, Delphine Horvilleurs a parlé de son engagement personnel et de son action personnelle lorsqu'elle a résidé en Israël, elle a parlé de cette colonisation contre laquelle elle était
Marie-Josée
15/03/2024 à 09:43
Je pense que les europeens jugent Israël de façon malhonnête ! Gaza est sacrifié par les pays arabes, et à la fois sanctifié pour l'avancée de lislamisme partout dans le monde. Israël, la seule democratie du M.O. où le muezzin appelle à la prière et toutes les religions sont acceptées. Le Hamas a empoisonne Gaza à la haine des juifs, au refus quoi que ce soit, à retenir les otages !
Christiane
15/03/2024 à 23:11
Non, je le permets de vous contredire. Sans y vivre et sans être juive ni palestinienne je peux dire que j'ai été pour de longs séjours en Israël et autrefois à Hebron, où Nazareth et que j'ai vu depuis 40 ans cet état devenir un monde à 2 vitesses séparé par mur, clôtures électrifiees barbelés et miradors. La misère, l'humiliation, les brimades face à une colonisation galopante créant frustration et haine avec son lot de pierres et d'attentats suicide. Depuis 3 ans je ne veux plus y retourner. Cautionner Bibi qui a tout fait pour favoriser la prise du pouvoir par le Hamas à Gaza
Christiane
15/03/2024 à 23:00
J'ai eu exactement le même ressenti que vous. J'ai une profondeur admiration pour Delphine Horvilleur et j'avais lu son livre poignant Comment ça va pas. Elle m'a énormément déçue face à Dominique Eddé. C'est elle qui refusait le dialogue, allant jusqu'à l'agressivité, et plus grave, refusant d'aborder le contexte historique. Le Liban aussi a eu plus que sa part de drames et de sang... Bref, heureusement que Mahmoud Darwich à surgi pour penser l'autre
Leila Lassoued
17/03/2024 à 12:40
Tout à fait d’accord, j’ai été déçue par l’attitude de Delphine Horwiller. Quelle mauvaise foie de dire " Amos Oz n’est pas the cup of tea de Dominique Edde" !
Dominique Edde elle est restée très calme, de la hauteur !
Catherine
15/03/2024 à 07:07
Un débat raté d'une rare violence à l'égard de Delphine Horvilleur.
Jeannot
15/03/2024 à 10:32
J'ai vu l'émission qui a démontré à mon avis que le dialogue est actuellement impossible entre Israéliens et palestiniens. Incapacité, pour une partie du moins, de sortir du traumatisme et refuge dans le déni.
GARCIA Roger
15/03/2024 à 15:34
Je ne commenterai pas ce débat tendu et cette difficile écoute réciproque chez nos deux participantes, mais je joins ce que disait il y a bien longtemps déjà, Michel ABITBOL - Historien, orientaliste, enseignant à l'EHESS et à l'IEP de Paris, chercheur à l'Université hébraïque de Jérusalem -
" L'Orient pour un juif, cela a toujours été la Palestine.
Le juif, comme le chrétien, a toujours ignoré que la Palestine était habitée par d'autres depuis son départ de cette même Palestine.
C'est étonnant de voir les premières relations de voyageurs juifs sur cette terre, qui venaient d'Europe ou d'Afrique du Nord.
Pour ces visiteurs, qui étaient là pour quelques semaines ou quelques mois, nous avons cette impression très nette que la Palestine était vide, qu'il n'y avait pas de populations locales depuis la destruction du Temple.
C'est la même impression que nous avons lorsque nous lisons les relations de voyages de pélerins chrétiens venant en Palestine.
C'est d'abord l'attrait de la Palestine en tant que terre et pays de Jésus.
Ces pélerins ne voient rien d'autre que les églises, les traces du Christ, des apôtres ...
L'Orient pour un juif comme pour un chrétien, c'est d'abord une idée de vide qu'on essaie de remplir par ses souvenirs historiques, religieux ou par ses idéaux sionistes, nationalistes ou chrétiens.
Mais l'Orient, ce n'est jamais la civilisation arabe."
Nelly Letue
17/03/2024 à 05:37
Cenest plus bunel ?
PATAUD
18/03/2024 à 08:26
Très très belle émission. Avec Edde et Horvilleur, on a pu voir la sincère difficulté à être soi-même dans la paix positive quand les haines et massacres veulent anéantir et diviser. Grande émission sur les pères, des pères...
Emil Delatouche
21/03/2024 à 20:26
La Grande Librairie, ce ne serait pas le consensualisme mis à la portée des caniches ? Jadis, les annuaires étaient, eux aussi, plein de bonne volonté.