Feel good, la cruauté de Thomas Gunzig au théâtre
« Alice eut une idée, une idée folle, une idée dangereuse. Le genre d'idée qui pousse sur le désespoir. » En 2019, Thomas Gunzig, le seul écrivain à écrire vêtu de son kimono de judoka, publiait Feel good. Un roman à contre-emploi, pas si étonnant quand on connaît le reste de son œuvre. Du 19 mai au 2 juillet, l’histoire d’Alice, mère fauchée, se déroulera sur les planches de la Manufacture des Abbesses. Rendez-vous du mercredi au samedi : les trois coups sont frappés à 19 h.
Le 11/05/2022 à 11:37 par Victor De Sepausy
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Avec Thomas Gunzig, le fait divers est hissé au rang d’épopée où le grotesque le dispute au sublime. Pataugeant dans une médiocrité pas franchement dorée, ses personnages subissent la cruauté d’un auteur dont on sent presque la jubilation. ActuaLitté en était convaincu :
Thomas Gunzig frappe fort, juste, mais ne veut de mal à personne : c’est un criminel littéraire sans victime. Parce que le sacro-saint pouvoir de tout romancier est de résoudre les pires horreurs qu’il impose à ses protagonistes. Auteur omnipotent, qui torture ses chétives bêtes, lancées dans la vie avec la passion de qui s’efforce, devant une étendue d’eau, de faire des ricochets. Qu’importe que ça rebondisse, il se trouvera toujours d’autres cailloux plats pour recommencer.
CHRONIQUE : Feel Good, le kidnapping en dérapage incontrôlé
Feel Good, c’est l’histoire d’Alice, mère célibataire qui peine à joindre les deux bouts. Lorsqu’elle perd son emploi et touche de trop près la misère, Alice décide de kidnapper un bébé et d’exiger une rançon. Mais comme souvent dans la vie d’Alice, les choses ne se passent pas comme prévu et personne ne réclame le bébé, ni même ne le cherche…
C’est aussi l’histoire de Tom, écrivain un peu raté en manque de reconnaissance, qui trouve sur son pare-brise une demande de rançon qui ne lui était pas destinée. Quand deux galériens approximatifs et maladroits se rencontrent et décident de saisir leur dernière chance, ils organisent un braquage. Un braquage oui, mais sans violence, sans arme, sans victime et… sans rien à voler !
Réalisée par la Cie Anansi, sur un texte de Thomas Gunzig, la pièce réunit Leïla Moguez et Nicolas Morvan — lesquels ont d’ailleurs signé l’adaptation.
Renseignements et réservations : Théâtre de la Manufacture des Abbesses 7, rue véron - 75018 Paris (M) 12
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